Roxane Sybile Simamindra, Analyse des opportunités socio-économiques et environnementales de l'Economie circulaire : le cas de l'Afrique et des îles de l'Océan Indien, thèse soutenue en 2023 à Pau
L'économie circulaire est un principe d'organisation économique qui vise à réduire systématiquement la quantité de matières premières et d'énergies consommées sur, non seulement l'ensemble du cycle de vie d'un produit ou d'un service mais aussi à tous les niveaux d'organisation d'une société, en vue d'assurer la protection de la biodiversité et un développement propice au bien-être des individus (Aurez et Georgeault, 2019). Cependant, c'est un concept toujours en construction, proposant une diversité de définitions et de discours. Cette thèse étudie les opportunités socio-économiques et environnementales de l'économie circulaire dans le secteur agricole. Ancrés dans les sociétés africaines, les principes de la circularité sont mobilisés à travers les pratiques agroécologiques. L'objectif de ce travail est de proposer une approche plus holistique et inclusive de l'économie circulaire en intégrant les enjeux de justice sociale et environnementale. Ce travail s'organise autour de trois grands chapitres. Le premier chapitre cherche à identifier les principaux déterminants de l'empreinte écologique en Afrique. Le second chapitre propose un modèle théorique d'un marché agricole mobilisant à la fois les principes de l'agriculture circulaire et les valeurs coopératives. Enfin, le troisième chapitre est une évaluation empirique de l'efficacité des pratiques agroécologiques. Les résultats du premier chapitre démontrent que la hausse des inégalités de revenu ainsi que celle de la croissance économique sont associées à une empreinte écologique plus élevée sur les territoires africains. Le second chapitre révèle l'influence des différentes structures de marché dans l'adoption des comportements pro-environmentaux de la part des consommateurs et des producteurs. Enfin, les résultats du chapitre 3 suggèrent que l'intensification des pratiques agroécologiques favorisant la diversité des cultures et la réutilisation des déchets agricoles peuvent constituer des outils efficaces pour améliorer la productivité agricole et atténuer l'érosion de la biodiversité.
Houssem Eddine Hmida, Transition énergétique : les nouvelles technologies renouvelables et intelligentes pour un développement plus soutenable dans les pays du sud., thèse soutenue en 2023 à Pau sous la direction de Fatma Marrakchi Charfi
Depuis la publication du rapport Meadows en 1970, intitulé "The Limit to Growth", la soutenabilité de notre modèle de développement est vivement contestée. Le but de cette thèse est d' évaluer les effets des nouvelles technologies d'énergie renouvelables et intelligentes afin de promouvoir un développement plus soutenable dans les pays émergents et en développement (EMDCs). Pour ce faire, la thèse est articulée autour de trois chapitres. Dans le premier chapitre, nous cherchons à vérifier s'il est nécessaire de s'orienter vers des technologies énergétiques renouvelables en étudiant la soutenabilité du modèle de développement actuel dans les pays du Sud. A l'aide d'un modèle NARDL de Shin et al (2014), nous estimons une relation asymétrique entre l'épargne nette ajustée et la consommation d'énergies renouvelables et fossiles pour un panel de 18 pays EMDCs, sur la période 1990-2020. Les résultats confirment qu'il est nécessaire de suivre un processus de la transition énergétique dans les pays sélectionnés pour atteindre un développement plus soutenable. Le deuxième chapitre a pour objectif d'examiner l'apport de l'intégration des nouvelles technologies d'énergie renouvelable en termes de justice énergétique, en faisant la distinction entre les deux types d'énergie renouvelable, à savoir moderne et traditionnelle. A partir du modèle ARDL linéaire de Pesaran et al (1999), nous estimons la relation entre l'IDH hybride, l'accès à l'énergie et l'utilisation des énergies renouvelables modernes et traditionnelles, pour un panel de 48 pays issus des trois régions les plus pauvres en termes d'accès à l'énergie. A la lumière des résultats obtenus, on peut affirmer que l'accès à l'énergie constitue un facteur déterminant pour le développement du bien-être des populations concernées. Plus encore, notre analyse a également souligné la nécessité de rompre avec les utilisations traditionnelles des énergies renouvelables dans ces pays et de promouvoir le développement d'énergies renouvelables modernes. Quant au troisième chapitre, il vise à répondre à la question suivante : « les nouvelles technologies habilitantes d'énergie facilitent-elles le phénomène de la transition vers les énergies renouvelables dans les pays du sud ? ». En adoptant la méthode d'estimation des variables instrumentales 2SLS de Lewbel (2012) nous estimons l'effet de développement des nouvelles technologies énergétiques habilitantes et transversales sur la trajectoire de la transition énergétique dans 10 pays EMDCs pour la période 2000-2020. Nos résultats indiquent que le développement des nouvelles technologies habilitantes, encourage l'utilisation des énergies renouvelables et réduit la dépendance à l'égard des énergies fossiles.En d'autres termes, cette thèse a pour objectif d'étudier les effets de l'introduction des énergies renouvelables et des nouvelles technologies intelligentes, pour garantir aux pays du Sud un développement soutenable, équitable, et soucieux des enjeux environnementaux.
Rania Ayadi, Politique budgétaire et dynamique de dette publique dans les pays en développement., thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Fatma Marrakchi Charfi
Cette thèse va se concentrer sur une question qui se pose souvent ces dernières années, comment le choix de la politique budgétaire et la dynamique de la dette publique interagissent et quels effets cela peut-il avoir sur la stabilité macroéconomique. En se basant sur des faits stylisés observés au niveau mondial à savoir la dette publique, la notation souveraine, l'indice de développement humain etc
, on observe que malgré des niveaux de dette publique considérablement élevés, dépassant parfois les 200% du PIB, les pays développés parviennent à maintenir des notations souveraines très bonnes et des indices de développement humain qui sont très élevés. En revanche, de nombreux pays en développement malgré leurs niveaux de dette publique relativement faibles, luttent toujours pour avoir de meilleures performances économiques. Cette thèse traitera la question de savoir pourquoi les pays en développement malgré leurs niveaux de dettes publiques relativement plus faibles que celles des pays développés continuent d'avoir des difficultés économiques graves ? Cette problématique va guider notre recherche. Dans un premier temps, cette thèse reviendra sur les débats sur l'efficacité des politiques budgétaires. On reviendra sur les oppositions keynésiens-néoclassiques et sur l'efficacité des politiques budgétaires, en lien avec leurs modalités de financement. Ainsi, dans un deuxième temps, la thèse traitera des choix fait par les pays en développement en termes de financement de leurs déficits budgétaire ; endettement, création monétaire etc... Dans un troisième temps, la recherche traitera du rôle de l'engagement organisationnel et institutionnel dans la mobilisation des dettes publiques. Est-ce que les règles budgétaires peuvent améliorer l'accès aux marchés financiers pour les pays en développement ? Finalement, la thèse va revenir sur la théorie budgétaire du niveau des prix et évaluer la robustesse des résultats en fonction de différentes caractéristiques du pays étudié. En d'autres termes, le lien entre la dette et l'inflation sera examiné en fonction de l'hétérogénéité des pays qui seront divisés en plusieurs groupes selon le niveau de l'inflation et le degré de développement des marchés financiers... Cela permettra de conclure sur des préconisations à destination notamment des dirigeants des pays en développement en matière de gestion des finances publiques.
Muhammad Ayaz, Distribution des Terres Agricoles et Productivité Agricole au Pakistan, thèse soutenue en 2022 à Pau en co-direction avec Mazhar Yasin Mughal
L'agriculture est la principale source de revenus dans les économies agraires, qui emploie directement ou indirectement la grande majorité de la population rurale. La forte dépendance à l'égard de l'agriculture, associée à une faible productivité de la terre et du travail, a des conséquences sur la pauvreté et l'insécurité alimentaire dans les pays à faible revenu. Cette thèse analyse trois problématiques relatives à la productivité agricole au Pakistan : 1) Quelle est la véritable nature de l'inégalité des terres agricoles ? Dans quelles conditions et dans quelle mesure l'inégalité des terres entre les propriétaires fonciers présente-t-elle une image erronée de la répartition des terres ? 2) Comment la taille des exploitations agricoles est-elle associée à la productivité agricole ? 3) Comment les différences d'intensité de capital, d'énergie et de travail entre des exploitations de tailles différentes peuvent-elles contribuer aux différences de productivité du travail agricole ? Nous avons trouvé des réponses claires à ces trois séries de questions. Dans le chapitre 2, nous trouvons que les modèles d'inégalité foncière sont significativement différents selon l'inclusion ou non les paysans sans terre dans la mesure d’inégalité. L'inégalité foncière mesurée à la marge extensive, c'est-à-dire en incluant les travailleurs agricoles sans terre, est sensiblement plus importante (Gini=0,84) que celle estimée à la marge intensive (Gini=0,67), c'est-à-dire uniquement parmi les propriétaires des terres. En outre, l'inégalité foncière entre les propriétaires fonciers est plus élevée dans les districts au climat humide, tandis que l'inégalité de la marge extensive est plus élevée dans les zones arides et semi-arides. De plus, l'inégalité de la marge intensive est plus faible, tandis que l'inégalité de la marge extensive et la prévalence des paysans sans terre sont plus élevées dans les districts où la distribution des terres est basée sur les systèmes historique de Riayatwari ou Sardari. Cependant, dans les districts où la distribution des terres est comparativement égalitaire et fondée sur les droits de distribution des terres ancestrales des tribus pachtounes, les taux de paysans sans terre sont les plus bas (20%) et l'inégalité de la marge extensive est plus faible (Gini=0,64). Les résultats liés à la deuxième série de questions du chapitre 3 montrent que l'évaluation et l'imputation de la main-d'œuvre familiale sont essentielles pour comprendre la nature et la force de la relation entre la taille de l'exploitation et la productivité. Premièrement, l'efficacité productive et technique supérieure des petites exploitations et de la main-d'œuvre familiale par rapport à celle des grandes exploitations et de la main-d'œuvre salariée, en termes de rendement, diminue ou devient insignifiante lorsque la main-d'œuvre familiale est évaluée au taux de salaire du marché au lieu du produit marginal du travail. Deuxièmement, l'efficacité technique relativement élevée des grandes exploitations en termes de PTF devient insignifiante lorsque la main-d'œuvre familiale est évaluée au MPL au lieu du salaire du marché. Les résultats liés à la troisième série de questions du chapitre 4 montrent qu'il existe des différences significatives dans la productivité du travail entre les exploitations de différentes tailles. Les grandes exploitations nécessitent quatre fois plus de capital et d'énergie par travailleur que les petites ; par conséquent, les grandes exploitations ont une productivité du travail 2,64 fois plus élevée que les petits exploitants. 14,7% des inégalités de productivité du travail pourraient être éliminées en réduisant les différences de ratio énergie-travail et K/L entre les petites et les grandes exploitations. L'intensité énergétique, le ratio énergie-travail, le ratio K/L et l'approfondissement du capital sont les facteurs clés qui expliquent la majeure partie de l'inégalité de la productivité du travail entre les exploitations.
Roxane Sybile Simamindra, Analyse des opportunités socio-économiques et environnementales de l'Economie circulaire , thèse en cours depuis 2020
L'économie circulaire est un principe d'organisation économique qui vise à réduire systématiquement la quantité de matières premières et d'énergies consommées sur, non seulement l'ensemble du cycle de vie d'un produit ou d'un service mais aussi à tous les niveaux d'organisation d'une société, en vue d'assurer la protection de la biodiversité et un développement propice au bien-être des individus \citep{aurez2019economie}. Cependant, c’est un concept toujours en construction, proposant une diversité de définition et de discours. Cette thèse étudie les opportunités socio-économiques et environnementales de l’économie circulaire dans le secteur agricole. Ancrés dans les sociétés africaines, les principes de la circularité sont mobilisés à travers les pratiques agroécologiques. L’objectif de ce travail est de proposer une approche plus holistique et inclusive de l’économie circulaire en intégrant les enjeux de justice sociale et environnementale. Ce travail s’organise autour de trois grands chapitres. Le premier chapitre cherche à identifier les principaux déterminants de l’empreinte écologique en Afrique. Le second chapitre propose un modèle théorique d’un marché agricole mobilisant à la fois les principes de l’agriculture circulaire et les valeurs coopératives. Enfin, le troisième chapitre est une évaluation empirique de l’efficacité des pratiques agroécologiques. Les résultats du premier chapitre démontrent que la hausse des inégalités de revenu ainsi que celle de la croissance économique sont associées à une empreinte écologique plus élevée sur les territoires africains. Le second chapitre révèle l’influence des différentes structures de marché dans l’adoption des comportements pro-environmentaux de la part des consommateurs et des producteurs. Enfin, les résultats du chapitre 3 suggèrent que l’intensification des pratiques agroécologiques favorisant la diversité des cultures et la réutilisation des déchets agricoles peuvent constituer des outils efficaces pour améliorer la productivité agricole et atténuer l’érosion de la biodiversité.
Sofiane Hazem, Productivité du travail et capital humain dans un pays riche en ressources naturelles. Le cas de l'Algérie 1984-2015., thèse soutenue en 2019 à Pau
Les questions relatives à la croissance économique et à ses déterminants demeurent une préoccupation centrale de toutes les économies, notamment celles riches en ressources naturelles. C’est dans ce cadre que nous nous intéressons dans cette thèse au modèle de croissance de l’Algérie, pays dont l’économie est largement dépendante des hydrocarbures qui constituent plus de 95 % de ces exportations et plus de la moitié de ces ressources budgétaires. L’embellie financière que l’Algérie a connue durant les quinze premières années de ce millénaire lui a permis de lancer trois grands programmes d'investissements publics à savoir : le Programme de Soutien à la Relance Economique, le Programme Complémentaire de Soutien à la Croissance et le Programme de Consolidation de Croissance Economique. Ces trois programmes réunis ont totalisé une enveloppe financière de près de 348 milliards de dollars, engendrant ainsi une forte demande publique susceptible d'encourager le secteur productif national à développer ses investissements, sa compétitivité vis-à-vis des produits importés et ses capacités de production. Or, nous montrons que ces efforts en matière d’investissement ont eu un effet limité sur la croissance économique et sur la création d'emplois. De ce fait, nous nous intéressons à l’étude de l’efficacité des facteurs de production, et plus précisément à la productivité du travail et sa contribution dans la productivité Globale des Facteurs. Nous montrons ainsi que les performances de l’économie algérienne sont plus le résultat de l’augmentation de la quantité de travail plutôt que de la croissance de la productivité. Ce résultat est plus marqué dans le secteur des hydrocarbures surtout depuis le début des années 2000. La faiblesse de la productivité du travail est imputable, d’abord, à la faible qualité du capital humain, ensuite, aux facteurs inhérents au syndrome hollandais, et enfin, aux difficultés liées à la pratique des affaires qui représentent également un sérieux frein à l’entreprenariat, mais aussi à l’attractivité des capitaux étrangers. Fort de ce constat, des pistes de réformes ont été explorées aussi bien au niveau de la qualité du capital humain qu’à celui des régimes institutionnels et économiques favorables à l’environnement des affaires.
Anne-Soline Colat-Parros, Le développement territorial face à la métropolisation : une application au cas de la région Midi-Pyrénées, thèse soutenue en 2018 à Pau en co-direction avec Fabien Candau
En France, comme dans de nombreux pays, les dernières décennies ont été fortement marquées par le dynamisme et l’étalement des métropoles, qui concentrent à la fois des fonctions décisionnelles, des fonctions productives à haute valeur ajoutée, ainsi que des populations qualifiées, et bénéficient, dès lors, d’économies d’agglomération. Si la contribution de ces métropoles à la richesse nationale est majeure, le phénomène de métropolisation tend à accentuer les inégalités territoriales. Encouragés par les récentes réformes territoriales, et notamment les lois NOTRe et MAPTAM, le renforcement du rôle des régions, leur élargissement, et l’affirmation des métropoles, posent avec encore plus d’acuité les questions du développement territorial, des territoires d’action pertinents et de la répartition des richesses au sein de l’espace régional. La région Midi-Pyrénées ne fait pas exception à ce phénomène de métropolisation tant le dynamisme, le rayonnement et la croissance urbaine de Toulouse sont notables. De plus, son hétérogénéité infrarégionale en fait un terrain d’étude favorable pour saisir les nouveaux enjeux territoriaux qu’impose ce phénomène de métropolisation : une polarisation croissante des activités, une démographie différenciée, une croissance économique freinée par la « tyrannie de la distance », une répartition spatiale inégale des qualifications et des productivités, ou encore une structure urbaine polycentrique.Aussi, aujourd’hui, réussir à combiner un dynamisme métropolitain entraînant, avec des dynamismes territoriaux différenciés, ainsi qu’une politique territoriale pertinente et coopérative, semble être le défi à relever pour tendre vers davantage d’équité territoriale.
Mohamed Ilyes Gritli, Libéralisation du compte capital, développement financier et croissance économique, thèse soutenue en 2017 à Pau
Malgré la diversité des études théoriques et empiriques, la problématique de la relation compte capital – croissance économique reste une question controversée. L’objet de ce travail de recherche consiste donc à expliciter la nature d’une telle relation dans les économies de la région MENA, tout en tenant compte de la qualité institutionnelle. Dans ce contexte, les différentes estimations ont été effectuées par la méthode des moments généralisés (GMM), sur la période allant de 1986 à 2012, pour 11 pays. Les résultats montrent que la corruption et la responsabilité démocratique influencent négativement la croissance économique si la politique de la libéralisation du compte capital est adoptée. Cependant, le terme d'interaction entre la qualité bureaucratique et l'ouverture financière stimulent positivement la croissance économique. Ces résultats suggèrent alors que les avantages de la libéralisation du compte capital sont conditionnés par les facteurs institutionnels. De ce fait, notre thèse contribue aux débats politiques récents sur les mérites et les démérites de la libéralisation du compte capital. En ce qui concerne le lien entre la libéralisation du compte capital et le développement financier en Tunisie, les différentes estimations ont été effectuées par l’approche autorégressive à retards échelonnés (ARDL), sur la période allant de 1986 à 2014. Les résultats obtenus montrent que l’effet positif de l’ouverture sur le développement financier est bien plus important à long terme qu’à court terme. Par ailleurs, les résultats confirment l’impact négatif de la corruption sur le système financier tunisien.
Olivasoa Miaranirainy Razafindramanana, Variabilité du taux de change, flux commerciaux et croissance économique : le cas de Madagascar, thèse soutenue en 2015 à Pau
De change, les flux commerciaux ou commerces et la croissance économique de Madagascar. En d’autres termes nous avons étudié les effets de la volatilité et le mésalignement du taux de change sur les exportations, les importations, et la croissance économique. Pour pouvoir réaliser cette étude, nous avons utilisé des données annuelles entre la période 1971-2012 pour les exportations et importations globales, et la période 1990-2011 pour les exportations et importations par secteur. Nous avons mesuré la volatilité à l’aide de deux méthodes, et nous avons obtenu la volatilité par l’écart-type mobile et la volatilité calculée par le GARCH. La méthode de cointégration a été utilisée pour l’étude des variables. Avec le modèle NATREX, le mésalignement a été calculé comme la différence du TCER à l’instant t et TCER d’équilibre. Sur la dernière partie du travail et afin de répondre à notre problématique, nous faisons appel à la méthode SUR (Seemingly Unrelated Regression). Cette méthode nous a permis d’estimer notre modèle à deux equations pour les exportations en volume et les importations en volume. En bref, pour le cas Madagascar, d’une part en considérant l’exportation, le mésalignenemt a un impact positif significatif sur l’exportation globale quelle que soit la définition de la volatilité, en effet la sur-évaluation de l’Ariary augmente l’exportation. Par ailleurs, la volatilité a un impact positif significatif sur l’exportation globale uniquement avec la prise en compte du VOLGARCHTCEN. D’autre part en considérant l’importation, le mésalignenemt a un impact positif significatif sur l’importation globale avec la prise en compte du VOLMASDTCER, et du VOLMASDTCEN, la sur-évaluation de l’Ariary augmente l’importation. La volatilité a un impact positif significatif sur l’importation pour les trois cas suivants : VOLMASDTCEN, VOLGARCHTCER, VOLGARCHTCEN. Avec l’exportation globale ou l’importation globale, le mésalignement n’a pas d’impact significatif sur le taux de croissance, par contre la volatilité a un impact négatif significatif sur le taux de croissance en considérant le VOLMASDTCER, et le VOLMASDTCEN.
Khaled Chnaina, Les effets de la variabilité du taux de change réel sur le commerce extérieur : le cas de la Tunisie, thèse soutenue en 2013 à Pau
L’objet de cette thèse est l’analyse des effets de la variabilité du taux de change réel effectif (TCRE) sur le commerce extérieur de la Tunisie global et sectoriel sur la période de 1975-2009. La variabilité du TCRE signifie la volatilité et le mésalignement. La volatilité est mesurée par l’écart type mobile (ETM) et le modèle GARCH(1,1). Cependant le mésalignement du TCRE est mesurée par la déviation par rapport aux taux d’équilibre donnés par trois théories du taux de change d’équilibre à savoir le modèle d’Edwards, de BEER et du NATREX. A l’aide des estimations des modèles d’exportations et d’importations sans/avec ruptures, les résultats ont montré que les effets de la volatilité sur le commerce extérieur ne sont pas très pertinents à long terme. Quant aux effets du mésalignement du taux de change, ceux-ci apparaissent très pertinents essentiellement lorsque il s’agit des flux commerciaux sectoriels.
Florent Deisting, Convergence réelle et nominale entre les pays du sud et de l'est de la Méditerranée et les pays du sud de l'Union européenne, thèse soutenue en 2010 à Pau
Depuis plusieurs décennies les Pays du Sud et de l'Est Méditerranéen (PSEM) se sont engagés dans des processus de transformation qui se sont concrétisés par la mise en oeuvre de nombreux plans d'action (plans d'ajustement structurels,. . . ). Même si tous les pays n'ont pas atteint le même niveau d'avancement dans les réformes, on attend de ces politiques qu'elles favorisent le processus de croissance et de développement économique. Ces réformes ont accompagné un mouvement plus général de libéralisation des économies au niveau international. Dans cette perspective les PSEM n'ont pas fait exception. D'une part, dès les années 1950, les premiers accords Sud-Sud ont vu le jour ; d'autre part le partenariat Euro-méditerranéen, ou accord de Barcelone signé en 1995 entre 12 pays du Sud de l'Union Européenne (UE), a révélé l'importance des accords Nord-Sud. Les effets attendus de ces accords sont aujourd'hui assez bien cernés. Il s'agit en premier lieu d'accroître la taille des marchés, pour bénéficier d'économies d'échelle. En deuxième lieu, la diversification des échanges commerciaux par la suppression des tarifs dans l'accord régional (commerce intra-branche). Enfin, il s'agit d'opérer un processus de stabilisation monétaire, condition indispensable à un développement durable des pays. Dans cette perspective, l'objectif de ce travail sera d'analyser de manière approfondie le phénomène de convergence économique des PSEM et d'en déduire des propositions de réformes/politiques, économiquement efficaces mais aussi socialement acceptables, afin que les pays les moins avancés puissent opérer un mouvement de rattrapage. Pour traiter de ces dynamiques, on retiendra initialement un panel de 16 pays, représentatifs d'une zone méditerranéenne élargie.
Edouard Mien, Pertinence et limites du syndrome hollandais dans les pays en développement : le cas des ressources naturelles en Afrique, thèse soutenue en 2022 à Université Clermont Auvergne 2021 sous la direction de Michaël Goujon, membres du jury : Valérie Mignon (Rapp.), Rabah Arezki, Hélène Djoufelkit-Cottenet et Grégoire Rota-Graziosi
Cette thèse a pour objectif de contribuer à la compréhension de la théorie du“syndrome hollandais” et de ses implications pour les pays en développement. Pour cela, ellequestionne certaines des hypothèses fondamentales des modèles théoriques du syndromehollandais et teste la pertinence de ces hypothèses à partir d’analyses portant sur des paysafricains riches en ressources naturelles. Elle se décompose en quatre chapitres. Le premierchapitre propose une revue de la littérature théorique et empirique sur le syndrome hollandais,afin de démontrer l’importance de ce concept pour les pays en développement mais aussi d’ensouligner les limites. Le chapitre 2 discute les différentes définitions du taux de change réel etestime l’impact des revenus pétroliers sur cinq indicateurs de taux de change dans un panel deneuf pays africains exportateurs de pétrole entre 1995 et 2017. Le chapitre 3 cherche àdistinguer le syndrome hollandais de l’effet de transmission en analysant l’impact des chocsde prix et de production de pétrole sur l’inflation entre 1995 et 2019 dans cinq pays africains àla fois exportateurs nets et consommateurs de produits pétroliers. Le dernier chapitre étudiel’impact de la présence de ressources extractives sur la valeur-ajoutée des secteurs agricole,manufacturier, de la construction et des services dans un panel de 50 pays africains entre 1995et 2019.
Van Vinh Do, Trois essais sur les problèmes monétaires et de change au Vietnam, thèse soutenue en 2022 à Université Clermont Auvergne 2021 sous la direction de Michaël Goujon, membres du jury : Jean-François Hoarau (Rapp.)
Le processus de transition économique du Vietnam est connu sous le nom de "rénovation" ou "đổi mới" depuis 1986. Il a consisté en des réformes visant à transformer le modèle planifié centralisé en une économie de marché. Depuis lors, le Vietnam a obtenu des résultats impressionnants en matière de performance économique, de réduction de la pauvreté et d'amélioration du niveau de vie. La croissance économique a atteint 7,4 % par an dans les années 1990 et 6,2 % dans les années 2010. Le PIB par habitant s’est amélioré, passant de 500 USD (constant, 2015) en 1990 à 2650 USD en 2020. Le pourcentage de personnes vivant sous le seuil de pauvreté national a diminué de 58 % en 1993 à 6,7 % en 2019. Bien que l'économie ait obtenu des résultats remarquables, de nombreux défis subsistent. Premièrement, l'inflation est élevée, persistante et volatile. Deuxièmement, le niveau du taux de change est considéré comme étant surévalué, ce qui réduit la compétitivité des produits nationaux.Cette thèse comprend trois chapitres, qui se concentreront sur l'analyse de la politique monétaire et de la politique de change. La Banque d'État du Vietnam (BEV) suit l’objectif des agrégats monétaires pour atteindre la croissance économique et la stabilité des niveaux de prix. La première question est alors de savoir si l'agrégat monétaire choisi était approprié. Ensuite, le régime de flottement dirigé qui a été adopté conduit à s'interroger sur la cause de la dynamique du taux de change.Dans le chapitre 1, sur la période 2000-2016, nous étudions les fonctions de la demande de monnaie à la fois de l'agrégat monétaire de la monnaie nationale (M2D) et l'agrégat plus large (M2) qui inclut la monnaie étrangère. Les résultats donnent des informations intéressantes. Premièrement, nous constatons que le taux d'intérêt n'est pas un déterminant pertinent dans la fonction de demande de monnaie. Deuxièmement, la demande réelle de monnaie M2D est très sensible au taux d'inflation attendu et à la dépréciation du taux de change. Troisièmement, le taux d'inflation n'est pas affecté par l'excès de monnaie. Enfin, l’étude de M2 ne montre qu’un faible impact du coût d'opportunité de la détention de monnaie car les dépôts en devises sont considérés comme des actifs de couverture. Le chapitre 2 explore la relation entre le taux de change officiel et le taux de change parallèle sur la période 2000-2015. Nous développons un modèle empirique pour tester cette relation, donnant un aperçu de la manière dont la BEV mène la politique de change. Les résultats montrent qu'une telle relation existe entre les deux taux de change à long terme. Nous constatons que seul le taux officiel est influencé par la prime du marché parallèle. Cela suggère que les variations du taux de change parallèle conduisent la BEV à ajuster le taux de change officiel pour éliminer l'écart entre les deux taux à long terme. Deuxièmement, le taux de change parallèle n'est pas influencé par les déviations de la relation de long terme, indiquant que le marché noir est autonome par rapport au marché officiel. Le chapitre 3 étudie les déterminants à long terme du taux de change effectif réel et la présence d'un déséquilibre du taux de change réel sur la période 1990-2016. Nous construisons un modèle empirique pour étudier le taux de change réel d'équilibre sur la base de l'hypothèse de "l'effet Balassa-Samuelson". Les résultats montrent qu'il existe une relation à long terme entre le taux de change effectif réel, la productivité relative et l'ouverture commerciale. En conclusion, dans la période étudiée, le marché monétaire est mince et sous-développé comme en témoignent les taux d'intérêt qui sont encore administrés et qui ne constituent pas un coût d'opportunité pour la détention de l'argent à long terme. En outre, les restrictions d'accès au marché officiel des changes et la rigidité du taux de change officiel font des devises étrangères une réserve de valeur pour se protéger de l'inflation. (...)
Romain Razafindravaosolonirina, Essays on Foreign Direct Investment, Economic Vulnerability and Uncertainty, thèse soutenue en 2018 à La Réunion sous la direction de Dominique Lepelley et Jeannot Ramiaramanana
L'objet de la thèse est d'étudier le lien entre les différents volets de la vulnérabilité économique, définie selon les termes de Guillaumont, et le niveau d'Investissement Direct Etranger (IDE). Plus précisément, l'objectif des papiers présentés dans la thèse s'articule selon la logique suivante. Tout d'abord, il s'agit de déceler dans le cadre du premier papier les différentes formes de vulnérabilité qui affectent le niveau d'IDE. Dans un second temps, notre analyse se focalise sur le lien avec les traités d'investissements et étudie comment ces traités modifient la relation IDE - Vulnérabilité. Dans un troisième temps, notre focus concerne l'étroite relation qui existe entre l'aide au développement et les IDE, afin de préciser dans quelles mesures l'Aide et les IDE sont intimement liés. Finalement, nous abordons un spectre plus large en étudiant non plus seulement l'investissement mais aussi l'économie en général, avec un travail sur l'influence de l'incertitude de la politique économique sur les variables macroéconomiques.
Julie Mounoussamy, Fondements théoriques et empiriques des crises monétaires, thèse soutenue en 2017 à La Réunion sous la direction de Philippe Narassiguin, membres du jury : Jean-François Hoarau
Les crises monétaires sont les premières crises financières de l'histoire économique. Elles se traduisent par l'élimination ou la substitution des monnaies nationales. L'objectif de cette thèse est de poser les fondements théoriques et empiriques des crises monétaires, mais également de proposer un cadre de prévention de ce type de crise qui sévit en zone euro depuis 2008. Les débats économiques et politiques actuels autour des questions de désintégration monétaire témoignent de la persistance et de l'ampleur de la crise, où la légitimité et la souveraineté de la monnaie unique est menacée à moyen long terme. Les divers plans de sauvetage et les politiques d'austérité dans les pays-membres en difficulté ne sont que les conséquences et les coûts directs d'une telle crise. Ces derniers doivent interpeller les autorités de supervision à une plus grande vigilance, ainsi qu'à une politique de prévention plus avisée. L'objectif de cette thèse est double : dans une première partie, nous analysons le concept, les fondements historiques et théoriques des crises monétaires, puis dressons une typologie de celles-ci. Dans une seconde partie, nous apportons une contribution empirique relative aux déterminants des crises monétaires en zone euro et proposons un outil de prévention des crises monétaires, grâce à la mise en place d'un système d'alerte avancée (Early Warning System), par l'approche économétrique de type logit multinomial. Pour ce faire, la détection et la mesure des mésalignements des taux de change réels à l'intérieur de la zone euro est cruciale, puisqu'il constitue l'indicateur premier des crises monétaires. L'estimation des taux de change d'équilibre permettent ainsi d'apprécier la sur ou sous-évaluation des monnaies, indispensable à la mise en place d'un système d'alerte avancée, à des fins de prévention des crises monétaires.
Muhammad Sofjan, Assessing the economic impact of free trade agreement on Indonesia, thèse soutenue en 2016 à Bordeaux sous la direction de Jean-Marie Cardebat, membres du jury : Jean-Marc Montaud (Rapp.)
L’Indonésie est un pays en développement qui adopte une économie ouverteoù le maintien de relations commerciales avec les autres pays est significatif. Il y a un niveauélevé de trafic économique international avec un impact substantiel sur l’économie et sur ledéveloppement national. Durant son développement, la collaboration avec d’autre pays a étégénéralisée. Cette thèse examine l’impact économique des accords de libre-échange et dela libéralisation des échanges tentés en Indonésie. Le but est d’adresser les problèmessuivants : examiner l’effet de la libéralisation des échanges sur le volume des exportations etdes importations, le revenu de l’état dans les aspects des échanges internationaux, tel queles droits d’importation, et fournir un examen approfondi du lien entre la libéralisation deséchanges, la pauvreté et l’inégalité en Indonésie. Une analyse empirique est menée enajoutant les facteurs de libéralisation aux fonctions de demande d’exportation etd’importation pour déterminer l’impact de la libéralisation sur les activités d’exportation etd’importation en Indonésie. Les résultats indiquent que, pour l’Indonésie, les politiques delibéralisation des échanges qui sont mesurées par les droits d’exportation et les droitsd’importation ont un impact négatif sur les exportations et les importations. Afin de faire faceaux problèmes fiscaux, on peut conclure que les politiques de libéralisation des échangesd’augmenter le volume des importations. Les conditions de pauvreté et l’inégalité d’un payspeuvent être influencées par l’ouverture de son économie. Les résultats révèlent que lalibéralisation des échanges a un impact négatif direct sur la pauvreté où la libéralisation deséchanges peut réduire le niveau de pauvreté.
Claire Goavec, Vulnérabilité et résilience des petites économies insulaires en développement, thèse soutenue en 2016 à La Réunion sous la direction de Philippe Jean-Pierre et Jean-François Hoarau
L'allocation peu optimale de l'Aide Publique au Développement, la performance avérée de certaines des Petites Économies Insulaires en Développement ainsi que le problème de définition de ce groupe de pays nous amènent à nous poser la question suivante : le traitement spécifique des PEID de la part des institutions internationales est-il justifié ? Nous nous sommes de prime abord focalisés sur les caractéristiques intrinsèques de ces petites économies, qui les rendent a priori plus exposées aux chocs externes. La première partie de notre analyse a ainsi eu pour but d'évaluer la vulnérabilité économique de ces territoires. Certaines des économies étant reconnues comme vulnérables affichent des résultats de performance économique et sociale remarquables. Afin de tenir compte de ce paradoxe, nous nous sommes attachés à quantifier cette performance de développement, de manière à aborder notre second thème : la performance de résilience de ces territoires. Notre analyse nous permet quelques constats intéressants. Premièrement, la définition des concepts est un réel problème. Deuxièmement, bien qu'avérée, la vulnérabilité des PEID se trouve nuancée par le changement de construction de l'Indicateur de Vulnérabilité Économique que nous proposons. Troisièmement, la performance économique et sociale de certaines économies insulaires est indéniable. Quatrièmement, bien que le caractère résilient des PEID soit confirmé par notre analyse, cette résilience est particulièrement hétérogène au sein de ce groupe de pays. Enfin, l'étude des stratégies de développement de ces îles nous a conduits au constat suivant : il ne peut exister de stratégie commune à ces territoires différents.
Thi Nhung Nguyen, Les techniques des produits dérivés et leurs champs d'application au café du vietnam, thèse soutenue en 2015 à Bordeaux sous la direction de Yves Jégourel, membres du jury : Philippe Chalmin (Rapp.), Michel Dupuy et Xuan Cuong Dinh
La thèse a pour but principal de trouver des solutions permettant l’amélioration de l’efficacité de la couverture des risques chez les intervenants vietnamiens du café à travers la négociation sur les bourses de marchandises. Comme toute matière première faisant l’objet d’un échange international important et sujette à une financiarisation de ses marchés, le café connait des fluctuations de prix considérables qui ne sont pas sans conséquence sur la rentabilité et la pérennité des entités productrices, mais également sur les recettes d’exportation des principaux pays producteurs. La question de la gestion du risque de prix et implicitement, celle portant sur la pertinence de l’usage des produits dérivés comme outil de « hedging », sont en effet centrales.Pour tenter d’appréhender dans quelle mesure les produits dérivés sont applicables au cas des producteurs de café vietnamiens, cette thèse s’est attachée en premier lieu à mieux comprendre comment s’organise le circuit de commercialisation du café au Vietnam et à déterminer si l’intervention accrue des intermédiaires (négociants, commerçants industriels) -avant que le produit transformé n’arrive entre les mains du consommateur- fait sens. Chacun de ces différents intervenants est exposé à un nombre important de risques, ayant un impact direct ou indirect sur le prix auquel sera vendue commercialement la matière physique. Les producteurs sont naturellement exposés au risque de baisse des prix, tandis que les intermédiaires, qu’ils soient transformateurs ou « simples » négociants sont exposés au risque d’une réduction de leur marge d’intermédiation. Ils achètent en effet le produit pour le revendre mais la simultanéité des opérations est rare. L’ampleur du risque de prix auquel ils sont assujettis est, de ce point de vue, le plus souvent considérable par rapport à sa marge commerciale. Cette thèse a essayé en cela de déterminer quelles étaient les solutions les plus appropriées pour les producteurs vietnamiens afin de se protéger à court terme contre une évolution défavorable des prix. Ceci nous a amené à considérer la pertinence du recours aux marchés à terme nationaux du café, comme celle de l’utilisation des produits dérivés offerts sur les places boursières internationales.Pour les produits d’exportation et notamment le café, des marchés internationaux de type « Futures » (ou organisés) comme celui de Londres qui traite le café Robusta ou du Chicago Mercantile Exchange – CME, coexistent en effet avec des bourses de marchandises ou des marchés à terme, de type « Forward » n’ayant pas le périmètre des précédents, en Inde, en Chine mais également au Vietnam. Le recours à l’un ou l’autre de ces marchés ne procède pas d’une analyse évidente, chacun ayant leurs avantages et leurs contraintes propres. Nous appuyant sur la littérature existant sur l’utilité des marchés à terme commerciaux et financiers, nous évaluons ainsi leurs intérêts respectifs pour l’économie vietnamienne. On ne saurait de ce point de vue réduire la fonction des marchés organisés de matières premières à la seule fonction de gestion des risques, tant leurs rôles dans la diffusion de l’information et la mise en oeuvre de stratégies de stockage peut, dans certains cas, être incontournables. Sur la base de cette évaluation, cette thèse a également pour ambition de proposer quelques voies d’amélioration de la gestion du risque de prix et les politiques de stockage au sein de la filière caféicole vietnamienne.
Mohammad El Hajj, The Weak-form Efficiency of the Stock Market : The case of Central and Eastern Europe, thèse soutenue en 2015 à Poitiers sous la direction de Sophie Nivoix, membres du jury : Pedro Arbulu (Rapp.)
L'objectif de cette recherche est d'étudier l'efficience des marchés des actions des pays d'Europe Centrale et de l'Est suite à la réouverture de leurs places Boursières après la chute des régimes communistes. Non seulement ces économies ont connu des changements majeurs depuis leur entrée dans l'Union Européenne, et l'adoption de l'Euro pour une partie d'entre elles, mais elles représentent globalement un vaste ensemble d'actifs financiers susceptibles d'attirer les investisseurs internationaux. Les pays que nous avons analysés sont la Pologne, la république Tchèque, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Slovénie, et les pays Baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie). Mis à part pour la Slovaquie, les différents marchés considérés présentent des corrélations sérielles, ce qui nous a permis de rejeter l'hypothèse d'efficience faible. Par ailleurs, les rentabilités des marchés de ces dix pays affichent des distributions gaussiennes. Nous avons également observé une homoscédasticité des données pour les différents marchés. Enfin, l'observation du ratio de variance a indiqué l'absence de martingale pour la Bulgarie, la république Tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie. Cela confirme l'absence d'efficience de forme faible pour ces places Boursières, contrairement au cas de la Lettonie et de la Slovénie, qui présentent un aspect d'efficience faible. Les tests sur modèles ARCH et GARCH concernant l'hétéroscédasticité ont confirmé le rejet de la marche au hasard des rentabilités pour els 10 pays, et donc une absence d'efficience faible. La portée empirique de ces résultats est particulièrement intéressante pour les investisseurs, qui ont la possibilité de tirer parti des mouvements sur ces marchés pour effectuer des arbitrages profitables, entre pays ou au sein d'un même marché.
Audrey Sallenave, Mésalignements des taux de change et croissance économique : quatre essais empiriques, thèse soutenue en 2012 à Paris 10 sous la direction de Valérie Mignon, membres du jury : Christophe Rault (Rapp.), Jean-Pierre Allegret et Anne Péguin-Feissolle
Cette thèse s’attache à apporter un éclairage nouveau sur le lien âprement discuté et contesté entre fluctuations de change et croissance économique. Nous avons cherché à rendre compte, sous divers exercices empiriques de l'impact des mésalignements sur la croissance économique d'un grand nombre de pays développés, émergents et en voie de développement depuis les années 1980 jusqu'à la période la plus récente. Les quatre applications empiriques de cette thèse ont ainsi toutes vocation à répondre à cette question, mais sous divers angles de vue.Trois principales contributions émanent de notre thèse. La première réside dans l'identification l'impact des mésalignements de change sur la croissance économique, et de son évolution au cours du temps. Cette thématique a fait l'objet des premier et quatrième chapitres. Nous avons montré que les mésalignements sont néfastes pour la croissance sur l'ensemble de la période étudiée (1980-2010) et que la résorption progressive de leur ampleur s'accompagne d'une réduction de leur impact sur la croissance économique pour les principales économies du G7. Ces deux applications, ont mis en lumière la nécessité de rendre compte de la dynamique des mésalignements au cours du temps et de ne pas se cantonner à une approche statique lorsque l'on étudie le lien mésalignement-croissance. La deuxième contribution de notre thèse réside dans la recherche d'une éventuelle non-linéarité dans le lien mésalignement-croissance. Ainsi, nous avons retenu dans le deuxième chapitre un cadre dans lequel les mésalignements peuvent avoir un impact différencié sur la croissance selon que l'on atteint un certain seuil, c'est-à-dire un certain niveau de sur ou de sous-évaluation. A l'aide d'un modèle à seuil, nous avons mis en lumière l'existence de non linéarités dans la relation entre mésalignement et croissance. Plus spécifiquement, nous avons montré qu'une monnaie sous-évaluée a un impact positif sur la croissance, et ce, jusqu'à un certain seuil. Conformément aux attentes, ce seuil est plus élevé pour notre échantillon de pays asiatiques, mais est en outre de moindre ampleur pour notre échantillon de pays émergents. Nous relions ce résultat au concept de péché originel, qui empêche ces pays d'emprunter dans leur propre monnaie. Bien que l'analyse non-linéaire souligne les effets bénéfiques d'une monnaie mésalignée jusqu'à un certain seuil de sous-évaluation, il convient de souligner que la modélisation retenue n'autorise pas des seuils propres à chaque individu du panel. La troisième contribution de notre thèse réside dans l'analyse de la transmission internationale des mésalignements des devises sur la croissance économique de l’ensemble des pays, développés et émergents. Ainsi, à l’aide d’un modèle GVAR autorisant les interdépendances et, par conséquent, les phénomènes de spillover entre pays, nous étudions les effets de la surévaluation et de la sous-évaluation du dollar, de l’euro et du renminbi sur leur propre croissance mais également celle de leurs partenaires. Les résultats font ressortir le leadership de l’économie américaine dans la croissance mondiale, mais il apparait également que la réduction des déséquilibres mondiaux ne passe pas par un ajustement du dollar.
Andrianasy Angelo Djistera, Le rôle du capital humain dans la croisssance économique des pays émergents d'Asie, thèse soutenue en 2007 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean-Marc Figuet
Les économies d'Asie de l'Est et du Sud-Est ont connu une forte croissance à partir des années 1960. Notre propos est de caractériser le rôle important joué par le capital humain dans cette performance économique. Tout d'abord, nous confrontons les modèles de croissance endogène à l'expérience des pays émergents d'Asie. On montre que l'accumulation de capital humain par l'intermédiaire de l'accroissement de la productivité des travailleurs et le niveau de capital humain favorisant le progrès technique ont tiré leur croissance vers le haut. Ensuite, nous montrons que des modèles fondés sur l'effet d'accumulation incluant des externalités de connaissances liées au capital physique et des externalités internationales semblent correspondre davantage à la réalité asiatique où l'accumulation de capital physique et l'ouverture économique sont déterminantes. Un développement théorique basé sur l'effet de niveau démontre également que le niveau initial de capital humain a permis leur décollage.
Aléxis Garatti, Identification des chocs macroéconomiques et coûts d'ajustement dans la perspective d'une union monétaire, thèse soutenue en 2004 à Bordeaux 4 sous la direction de Pascal Kauffmann
L'identification des chocs macroéconomiques et des coûts d'ajustement dans la perspective d'une union monétaire, nous permet d'avancer que l'un des coûts les plus importants liés à un tel projet, tient à la faible disponibilité des instruments communs de stabilisation. Pour démontrer cela, nous menons une réflexion qui se décompose en trois temps. Au sein de la première partie, nous montrons, à travers l'exemple européen, qu'une union monétaire ne peut se satisfaire d'un ajustement par le libre fonctionnement des marchés. Elle doit envisager un autre mode de coordination que par les prix et prendre des initiatives de soutien de la demande. Dans la deuxième partie, nous analysons les effets dynamiques des chocs de politique économique. Il apparaît que le timing des interventions centralisées constitue une variable fondamentale dans la répartition des gains et coûts de politiques communes. Les outils communs de stabilisation présentent alors une disponibilité hétérogène selon le degré d'intégration des pays. Enfin, nous établissons dans la troisième partie, à vocation empirique, que le coeur monétaire et le coeur réel coi͏̈ncident en Europe.