Anne Mandeville

Maître de conférences
Science politique.
Faculté de Droit et Science Politique
PUBLICATIONS ENCADREMENT DOCTORAL
  • THESE

    Les autorités responsables du maintien de l'ordre public dans le Royaume-Uni : éléments pour une analyse politique du système britannique de maintien de l'ordre public, soutenue en 1994 à Toulouse 1 sous la direction de Jean-Pierre Marichy

  • Anne Mandeville, Anne Mandeville-Briot, Le système de maintien de l'ordre public du Royaume-Uni: modèle européen ou exception culturelle ?, Publibook, 2016, EPU, Éditions Publibook université, 524 p.    

    La 4e de couv. indique : "Le maintien de l'ordre est la première fonction de l'État, remplie par un système complexe d'acteurs et de forces. Le cas du Royaume-Uni dans la période contemporaine est ici analysé dans une démarche sociopolitique : l'auteur propose en effet après une étude des manifestations contemporaines du désordre, d'aborder l'analyse du système de maintien de l'ordre à partir d'une distinction fondamentale, entre les opérations et la politique publique. A travers ce second volet, Anne Mandeville signe une analyse pertinente du système de maintien de l'ordre britannique tel qu'il émerge dans les années 1960 et se transforme en entrant dans l'ère globale. La période contemporaine est marquée par l'intensification du désordre public et des conflits, et la restructuration du système de maintien de l'ordre s'y impose comme véritable enjeu politique, objet de controverses violentes et de stratégies complexes. Une étude fouillée et sans précédent."

    Anne Mandeville, Anne Mandeville-Briot, Le système de maintien de l'ordre public du Royaume-Uni: modèle européen ou exception culturelle ?, Publibook, 2015, Collection Veille et intelligence économique, 356 p.    

    La 4e de couv. indique : "Le maintien de l'ordre est la première fonction de l'État, remplie par un système souvent complexe d'acteurs et de forces. Le cas du système du Royaume-Uni est ici analysé dans une démarche socio-historique et politique, qui permet de démontrer l'existence d'un véritable modèle britannique de maintien de l'ordre, dans un sens structurel et organisationnel mais aussi idéologique, bâti progressivement depuis le XVIe siècle. Rigoureux et exhaustif, ce premier volet de l'étude d'Anne Mandeville dévoile les racines du modèle britannique de maintien de l'ordre. La connaissance des structures et des ressorts de ce système intéressera ceux qui veulent mesurer les puissants mouvements de déconstruction et de reconstruction qui bouleversent aujourd'hui comme hier le Royaume-Uni, mais aussi tous ceux qui s'intéressent à l'effort de création d'un système de maintien de l'ordre européen, car l'influence du modèle britannique (à dominante civile, citoyenne, locale, non armée), parfois dans une lutte violente avec d'autres modèles, comme par exemple le modèle français ou « latin » (à dominante militaire, professionnelle, nationale, centralisée, armée), y est aujourd'hui partout à l'oeuvre."

    Anne Mandeville, Joseph Ruane, Jennifer Todd, Anne Mandeville-Briot (dir.), Europe's old states in the new world order: the politics of transition in Britain, France and Spain, University College Dublin Press et U.S. distributor, Dufour Editions], 2003, 322 p. 

    Anne Mandeville, Anne Mandeville-Briot, Aspects contemporains du maintien de l'ordre dans le Royaume-Uni: pouvoir, influence, décision, Presses de l'Université des sciences sociales de Toulouse, 1999, Collection du Centre Morris Janowitz d'études et de recherches sur l'armée et la sécurité internationale, 289 p.   

    Anne Mandeville, Anne Mandeville-Briot, L'armée britannique en Irlande du Nord: contribution à une théorie du maintien de l'ordre, Centre d'études et de recherches sur l'armée, 1983, Défense et sécurité, 264 p. 

    Anne Mandeville, Anne Mandeville-Briot, Eléments pour une sociologie des magistrats de l'ordre judiciaire: enquête sur les magistrats du premier grade en 1981, Institut d'études politiques, Université de Toulouse 1, 1981, Enquêtes et travaux du Centre d'études et de recherches sur l'armée 

  • Anne Mandeville, « Le Rapport Patten : texte et contextes. Éléments pour une analyse politique et systémique de la réforme de la police en Irlande du Nord », 2006, pp. 151-168    

    L'étude du rapport Patten que nous proposons ici s'appuie sur la prise en compte de « niveaux d'analyse », au sens où l'entendent généralement les théoriciens des relations internationales. Notre idée est que si l'on considère le rapport Patten comme un phénomène politique, son explication, comme celle des phénomènes internationaux, peut se trouver localisée à des niveaux différents. Notre démarche consiste dans cet article à identifier et étudier les différents types de localisation où l'on peut trouver des sources d'explication à ce rapport que nous considérons comme un politique important.

    Anne Mandeville, « Système de maintien de l'ordre et construction étatique : éléments sur le cas de l'Irlande », 1995, pp. 99-123    

    On peut considérer le maintien de l'ordre public comme l'une des manifestations parmi les plus importantes du pouvoir de régulation étatique. Le système de maintien de l'ordre public est, dans chaque société, la forme organisée et particulière de ce pouvoir de régulation. On peut dire schématiquement que la structure du système de maintien de l'ordre public comprend globalement, en dehors des autorités et des règles gouvernant l'usage de la force, les forces de l'ordre proprement dites. Cette structure est évidemment fondamentalement liée à celle de l'Etat, dont elle est à la fois une composante et une manifestation. L'Irlande a souvent hésité et erré dans le choix d'un système de maintien de l'ordre. On tente de démontrer ici, à travers l'étude de certaines étapes du processus de création de la Police, que ces hésitations et ces errements sont liés aux caractéristiques de l'espace socio-politique, et notamment de ses divisions et de ses contradictions ; on peut aussi dire que ces fluctuations, qui se révèlent à la fois dans le temps et dans l'espace, sont le fruit et l'expression d'une intégration dans la structure étatique britannique, qui reste toujours cependant relative.

Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Muhammad Umer Hayat, Centrifugal Forces and Challenges to Nation-State Integration : The Case Study of Pakistan, thèse soutenue en 2013 à Toulouse 1 en co-direction avec Anne Mandeville-Briot  

    Cette étude souligne le dilemme de « l'intégration nationale ». L'étude de cas sur le Pakistan est très pertinente, en raison du fait qu'il a obtenu son indépendance au nom de la religion mais n'a pas pu maintenir son intégrité et a dû faire face à la désintégration en 1971. La recherche et l'identification des forces centrifuges et leur menace pour l’État du Pakistan se fait à différents niveaux. La recherche historique sur les différents facteurs permet de comprendre l'attachement aux identités locales et ethniques et leur impact sur les actions de l’État pour maintenir le fédéralisme. L‘Islam, le motif de base pour l'indépendance arrachée au Royaume-Uni n'a pas constitué une force suffisante pour garder le peuple uni. Un certain nombre d'autres facteurs tels que la pauvreté accrue, une intervention probablement insuffisante de l’État pour faire face aux demandes et aux problèmes locaux sont également responsables. La violence sectaire et le facteur externe de l‘intervention des États arabes ont également déstabilisé la situation au Pakistan. Dans la période de crise des années 90, la situation stratégique du Pakistan l‘a rendu plus vulnérable aux conflits internes. Cette situation a favorisé l'intervention militaire dans la politique pakistanaise. Le prétorianisme a affaibli l’État au fur et à mesure que les militaires se sont emparés des différents domaines de l‘État. Les défis majeurs à la cohésion de l‘État pakistanais sont la résistance baloutche pour l'indépendance du Baloutchistan, le nationalisme pachtoune et la menace posée par la minorité Mohajir qui revendique une l'autonomie en agitant la menace de la sécession. Notre étude amène à penser que la religion n'est pas une force suffisante d‘intégration, et que l'homogénéité ethnique et le processus de socialisation par la production et la transmission de normes et de la connaissance de l'histoire commune sont également fondamentaux. Ainsi, nous avons eu la possibilité au travers de cette recherche d'évaluer les forces et les faiblesses de l’État pakistanais, ainsi que les lignes de fracture politiques, idéologiques, religieuses et économiques.

    Muhammad Nadeem Mirza, Determinants of the American Foreign Policy towards Pakistan, thèse soutenue en 2013 à Toulouse 1 en co-direction avec Anne Mandeville-Briot  

    Cette étude vise à identifier les facteurs ou déterminants de la politique étrangère américaine envers le Pakistan. Les relations pakistano-américaines affectent la vie de millions de personnes dans le monde, ce qui établit l'importance de cette étude. Le Pakistan occupe une position vitale dans le dispositif américain de politique étrangère en raison de la guerre en cours contre le terrorisme mais aussi des desseins américains dans la région de l'Asie du Sud. Le paradigme théorique réaliste néoclassique et la théorie de la prise de décision ont été choisis pour la réalisation de l'étude. Deux catégories de déterminants de la politique étrangère américaine envers le Pakistan ont été identifiées. Tout d'abord, les déterminants au niveau de l’individu et de l'Etat, comprenant l’intérêt national américain dans la région, l’amoralité, la politique intérieure et les acteurs, le leadership, et la promotion de la démocratie au Pakistan. En second lieu, les déterminants aux niveaux régional et international d'analyse, à savoir l'importance géostratégique du Pakistan, les armes nucléaires du Pakistan, la considération de puissance, le facteur indien, l'Afghanistan et la guerre contre le terrorisme. L'étude conclut que la méfiance endémique prévaudra parmi les alliés, mais que ses effets négatifs seront atténués par les considérations géostratégiques de la région.

  • Franck Peinaud, La politique européenne de lutte contre le terrorisme et les pays tiers : le cas de la coopération bilatérale avec la Tunisie depuis la révolution de 2011, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux 3 sous la direction de Sébastien-Yves Laurent, membres du jury : Mathieu Guidère (Rapp.), Bertrand Cavallier  

    Depuis la révolution tunisienne de janvier 2011, à l’origine du « Printemps arabe », la menace terroriste s’est accentuée des deux côtés de la Méditerranée. Celle-ci culmine en 2015 avec les attentats majeurs commis en France et en Tunisie. Les Etats membres demandent alors à l’Union européenne d’intervenir davantage en matière de lutte contre le terrorisme. Cela conduit, notamment, à la mise en place d’une coopération bilatérale entre celle-ci et la Tunisie. Afin d’en analyser les résultats, nous avons mené nos recherches sur le terrain, en tant qu’observateur participant. Ceux-ci montrent que l’Union européenne envisage son appui à la transition démocratique tunisienne comme l’opportunité de développer concrètement la dimension externe de sa politique publique de lutte contre le terrorisme au profit des pays tiers. Ils soulignent, cependant, les obstacles institutionnels et politiques tunisiens à la mise en œuvre effective de cette coopération, ainsi que l’impossibilité actuelle de réformer le secteur tunisien de la sécurité. Ils mettent également en exergue certaines faiblesses européennes, notamment l’incapacité de conduire plusieurs volets de la coopération proposée au partenaire tunisien. Enfin, s’ils attestent de l’objectif principal des autorités tunisiennes, au travers de cette coopération, d’acquérir des équipements pour leurs forces de sécurité intérieure, ils mettent en lumière des réussites de cette coopération sur le plan technique et tactique. Nous en concluons que l’Union européenne, en tant que partenaire politique d’un pays tiers en transition démocratique, gagnerait à procéder à différents aménagements dans l’élaboration et la conduite de son partenariat sécuritaire s’il elle veut parvenir à contribuer à réformer le secteur tunisien de la sécurité, en vue de renforcer la redevabilité des forces de sécurité intérieure tunisiennes.

  • Boêvi Denis Lawson, Les identités partagées comme facteur de paix et de stabilité : le cas du Bénin, thèse soutenue en 2013 à Bordeaux 4 sous la direction de Thomas Lindemann, membres du jury : Prudent Victor Topanou (Rapp.), Yves Viltard (Rapp.)  

    Les grilles de lecture classiques sur la trajectoire sociopolitique du continent africain sont souvent pessimistes. Elles semblent avoir de beaux jours devant elles puisque l’histoire contemporaine montre une Afrique perpétuellement instable politiquement, traversée par des guerres civiles et des démocraties émergentes sous tension à l’approche des élections.Ce travail invite à une réflexion et une perspective scientifique alternatives, autour d’un pays comme le Bénin. Depuis son indépendance, il n’a pas connu la violence létale, facteur d’un état social « chaotique et pathologique » entraînant un gros volume de destructions et de catastrophes, pour les biens comme pour les individus. Cette thèse relie et articule plusieurs points : l’imaginaire collectif, la relation à l’autre, l’idée que les habitants ont de l’appartenance à un ensemble nommé Bénin, les symboles à l’actif du pays, le travail de socialisation à une communauté de sens et le processus de pacification. Les tensions d’un niveau infra-létal existent mais restent jusqu’à présent contenues. Elles sont les contingences de la construction d’une société politique et traversent certaines étapes de son histoire sociopolitique.Notre démarche théorique favorise une réflexion globale autour de l’interaction entre la double altérité ‒ on est toujours un "autre" pour "l'autre" ‒ et la question de la paix, principalement à l’intérieur d’un pays comme le Bénin. Les profils identitaires ne sont jamais les mêmes à travers le temps et l’espace. Mais au-delà des écarts différentiels, le fait qu’un espace favorise l’émergence des identités collectivement partagées rend probable tout processus de pacification. Dans la mise en œuvre de celui-ci, l’idée du Bénin devient ainsi plus forte que le Bénin lui-même, entité d’abord voire surtout substantielle. Les Béninois ne sont pas en paix parce qu’ils auraient nécessairement la même couleur de peau, la même histoire, une langue commune. Pour nous, même en l’absence de ces trois critères, la paix reste accessible. Pour le démontrer, trois années sur le « terrain » (2007-2010) ont constitué le temps fort de la recherche empirique. Nous avons mené une centaine d’entretiens et réalisé des focus group au sein des communautés où la question de l’identité partagée est mise à l’épreuve quotidiennement. Cette étude doctorale est ainsi un compte rendu des résultats obtenus et des analyses proposées.