Arnault Skornicki

Maître de conférences
Science politique.
UFR de Droit et  Science politique

Institut des Sciences Sociales du Politique
  • THESE

    Les rationalisations politiques d’une "science nouvelle" : essai sur l’économie politique en France, 1750-1776, soutenue en 2007 à Paris 10 sous la direction de Jean-Marie Demaldent et Bernard Lacroix 

  • Arnault Skornicki, Jérôme Tournadre, La nouvelle histoire des idées politiques. Nouvelle édition, La Découverte, 2024, 127 p. 

    Arnault Skornicki, Jérôme Tournadre, La nouvelle histoire des idées politiques, La Découverte, 2024, Collection Repères, 127 p.  

    L'histoire des idées politiques s'est longtemps résumée au commentaire savant de grands penseurs discutant de grandes questions éternelles. De par le monde, les entreprises de refondation se sont pourtant multipliées depuis les années 1960, portées par des approches parfois divergentes, mais s'accordant sur la nécessité de traiter les idées comme des faits insérés dans la réalité historique. Longtemps restée en marge, la France a fini par être gagnée par ces courants étrangers et par développer à son tour de nouvelles entreprises collectives originales. Ce panorama national et international met en relation les divers courants de cette historiographie renouvelée. Disséquant les apports d'écoles consacrées (Cambridge School, sémantique historique allemande, généalogie foucaldienne, histoire sociale des idées politiques, etc.) et mettant en perspective des thématiques ayant peu fait l'objet de synthèses (idées et milieux populaires, idées et décision publique, etc.), il offre des réponses à des questions essentielles : qu'est-ce qu'une idée politique ? Les idées politiques sont-elles le fruit du seul génie créateur de leurs auteurs ? Gouvernent-elles le monde ?

    Arnault Skornicki, Chloé Gaboriaux (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2018  

    L’histoire sociale des idées politiques correspond à un authentique projet de rénovation disciplinaire : ancrer l’histoire des idées politiques dans les sciences sociales. Cependant, ce projet doit encore devenir un programme articulé, entre la sociologie des intellectuels, la généalogie foucaldienne, la sémantique historique, l’analyse du discours et des langages politiques… Sans prétendre livrer la formule magique de son unité méthodologique, cette série de contributions et d’entretiens donne à voir la pluralité et le dynamisme de l’histoire sociale des idées politiques. Elle offre non seulement un panorama international, mais aussi de nombreuses pistes méthodologiques et empiriques, que ce soit sur la notion cardinale de « contexte », le rapport de Quentin Skinner à la sociologie, le laboratoire démocratique, ou l’histoire des idées en milieu populaire. Fruit d’un important effort collectif, cet ouvrage transdisciplinaire est le premier du genre sur un domaine en pleine expansion.

    Arnault Skornicki, La Gran sed de estado. Michel Foucault y las ciencias sociales, Dado Ediciones, 2017, 273 p. 

    Arnault Skornicki, Chloé Gaboriaux (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Presses universitaires du Septentrion, 2017, Espaces politiques, 322 p. 

    Arnault Skornicki, La grande soif de l'Etat. Michel Foucault avec les sciences sociales: Michel Foucault avec les sciences sociales, Editions Les Prairies ordinaires, 2015, Essais, 288 p.   

    Arnault Skornicki, Jérôme Tournadre, La nouvelle histoire des idées politiques, La Découverte, 2015, Collection Repères ( Sciences politiques, droit ), 123 p. 

    Arnault Skornicki, L'économiste, la cour et la patrie: l'économie politique dans la France des Lumières, CNRS éditions, 2011, Culture & société, 446 p. 

  • Arnault Skornicki, « Economic bienfaisance and the Physiocratic rhetoric of charity », in Studies in Early Modern European History (dir.), Ideas of Poverty in the Age of Enlightenment, Manchester University Press, 2024, pp. 37-59 

    Arnault Skornicki, Anthony Mergey, « « Pierre-Samuel du Pont de Nemours, un parcours dans le long XVIIIe siècle » », in A. Mergey, A. Skornicki (dir.), Le Siècle de du Pont de Nemours. Politique, droit & histoire des Lumières à la Restauration, Oxford University Studies in the Enlightenment, 2023 

    Arnault Skornicki, « The Physiocratic Counter-History of Trade », Histories of Trade as Histories of Civilisation, Springer International Publishing, 2021, pp. 83-115 

    Arnault Skornicki, « Foucault et le monopole de la violence physique légitime », in Ayad Soulef (dir.), Les logiques du droit : science de la norme et des régimes de domination, Mare & Martin, 2019, pp. 193-213 

    Arnault Skornicki, « Le pour et le contre. Galiani, la diplomatie et le commerce des blés », C. Carnino, A. Tiran (dir.), Economie et politique chez Ferdinando Galiani, Paris, Honoré Champion, 2018, p. 319-340, Honoré Champion, 2018   

    Arnault Skornicki, « Libéralisme, économie politique et critique de la monarchie dans la France moderne », D. Cohen (dir.), Etat, pouvoirs et contestations dans les Monarchies française et britannique et colonies américaines, Paris, Ellipses, Coll. CAPES/Agrégation, 2018, p. 58-72., 2018 

    Arnault Skornicki, « Norbert Elias et l’histoire des idées politiques », Claire Pagès (dir.), Norbert Elias et les disciplines, Presses Universitaires de Tours, 2018, pp. 59-84   

    Arnault Skornicki, « Cuando Foucault dice ‘Estado’. Conversación con Arnault Skornicki por David J. Domínguez González y Mario Domínguez Sánchez », La gran sed de Estado. Michel Foucault y las ciencias sociales, Dado Ediciones, 2018, pp. 245-273     

    Arnault Skornicki, Jérémie Barthas, « Idées, histoire et sciences sociales. Entretien avec Quentin Skinner », in Gaboraiux Chloé, Skornicki Arnault (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Septentrion. Presses Universitaires, 2017, pp. 93-110 

    Arnault Skornicki, « De Skinner à Weber. Contextualisme et sociologie », in Gaboriaux Chloé, Skornicki Arnault (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Septentrion. Presses Universitaires, 2017, pp. 111-128 

    Arnault Skornicki, Chloé Gaboriaux, « Introduction. Vers une histoire sociale des idées politiques », in Skornicki, Arnaud, Gaboriaux, Chloé (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Presses universitaires du Septentrion, 2017, pp. 9-23 

    Arnault Skornicki, « Construction des frontières pratiques et symboliques », Cohen (Antonin), Lacroix (Bernard), Riutort (Philippe) [dir.], Nouveau manuel de science politique, Paris, La Découverte, « Grand Repères », 2009, p. 74-85, 2009 

  • Arnault Skornicki, « La figure du roi citoyen : discussion avec Arnault Skornicki », Tribonien. Revue critique de législation et de jurisprudence, 2024, n°1, pp. 76-90 

    Arnault Skornicki, « Le gouvernement des pauvres et l’encyclopédisme au XVIIIᵉ siècle », Journal of interdisciplinary history of ideas, 2023, n°23, p. 7   

    Arnault Skornicki, Jérémie Barthas, « Ideas, History and Social Sciences. An Interview with Quentin Skinner », Theoria: A Journal of Social and Political Theory, 2022, n°173, pp. 86-108   

    Arnault Skornicki, « Ceci n’est pas de l’histoire des idées. Lecture de Quentin Skinner, Visions politiques I. Sur la Méthode », Revue Française de Science Politique, 2021, n°1, pp. 471-479 

    Arnault Skornicki, Frédérique Matonti, Déborah Cohen, Jacques Guilhaumou, Hannah Callaway [et alii], « Révolution française et sciences sociales », Annales historiques de la Révolution française, 2020, n°400, pp. 151-174   

    Arnault Skornicki, « La deuxième vie du doux commerce. Métamorphoses et crise d’un lieu commun à l’aube de l’ère industrielle », Astérion, 2019    

    À l’issue des guerres napoléoniennes, l’avènement d’un nouvel équilibre international parut faire entrer l’Europe dans une ère de paix durable. Cette vision d’un XIXe siècle relativement pacifique doit cependant être notablement amendée par trois constats : le développement du paupérisme menaçant la paix sociale ; les révoltes et révolutions qui émaillèrent l’histoire du continent ; la nouvelle phase de guerres coloniales. Ces réalités n’échappèrent pas aux contemporains, et Albert O. Hirschm...

    Arnault Skornicki, Eva Debray, « Après et avec Hirschman : topographie d'un lieu commun », Astérion, 2019   

    Arnault Skornicki, Eva Debray, « Après et avec Hirschman : topographie d’un lieu commun », 2019  

    Dans un célèbre petit volume, Les passions et les intérêts, l’économiste Albert O. Hirschman retrace la formation, aux XVIIe et XVIIIe siècles, de ce qu’il nomme la « doctrine du doux commerce », qui est constitutive de la pensée libérale et qui fut développée alors « en faveur du libre essor des activités lucratives privées ». Selon Hirschman, une première version du doux commerce met en exergue les effets pacificateurs du commerce, en insistant pour ce faire sur une opposition entre intérêt...

    Arnault Skornicki, « Sur les traces de la théorie foucaldienne de l’État », Histoire@Politique : revue du Centre d'histoire de Sciences Po, 2017, n°32, pp. -3238    

    Dans cet article, je reviens sur le parcours de recherche et les circonstances qui ont amené à l’écriture de l’ouvrage La grande soif de l’État. Michel Foucault avec les sciences sociales (paru fin 2015 aux Prairies ordinaires). J’espère également mettre en évidence ses principaux apports : les bénéfices de la comparaison entre généalogie et sociologie historique, d’une part, et de l’autre la portée et les limites de la contribution foucaldienne à la « théorie de l’État ». Ma réflexion partai...

    Arnault Skornicki, « Los orígenes teológico-políticos del biopoder. Pastoral y genealogía del Estado », Sociología Histórica, 2015, pp. 67-91   

    Arnault Skornicki, « La découverte de l'économie, entre science et politique », Dix-Huitième Siècle, 2014, n°1, pp. 253-266   

    Arnault Skornicki, « La France des Lumières et l'humanisme commercial. Bilan et perspectives historiographiques », Histoire, économie et société, 2013, n°4, pp. 75-89   

    Arnault Skornicki, « Comme une envie de système. », 2010  

    Je remercie tout particulièrement Élodie Cassan et Claire Pagès pour leur rigueur de lecture et leur franchise dans la critique ; il va de soi que mes erreurs et errements n’engagent que moi. L’épistémologie des Lumières fut bien souvent reconduite à des formes un peu plates d’empirisme, à un optimisme positiviste un peu naïf, qui trouveraient leur vérité et leur grandeur ultimes dans la théorie humienne de la connaissance – c’est-à-dire dans le scepticisme et la critique radicale de la causa...

    Arnault Skornicki, « Fin de la violence ou fin de l’utopie ? », 2008  

    Ce texte part d’une remarque de Foucault sur le socialisme pour réinterroger la capacité politique de ce dernier, son aptitude à constituer une « gouvernementalité » propre. D’un étonnement devant un étonnement Selon Foucault, la gouvernementalité moderne est le fruit d’un croisement entre le pouvoir pastoral (qui dit ce que doivent faire les hommes pour assurer leur salut) et le pouvoir souverain (qui dit par la loi ce qu’ils ne doivent pas faire et exigent d’eux l’obéissance). À partir du x...

    Arnault Skornicki, « Gérard Mauger, Comment je suis parlé. Les émeutiers et leurs exégètes. À propos de L’Émeute de novembre 2005, une révolte protopolitique », 2007  

    Le 27 octobre 2005, trois adolescents de Clichy-sous-Bois sortent d’une partie de football et s’en vont rentrer chez eux à la tombée de la nuit. Ils prennent un détour par un chantier, dont le gardien, croyant y voir des resquilleurs, alerte la police. Interpellés, sans papiers d’identité, ils prennent la fuite. Poursuivis, ils se réfugient dans le périmètre interdit d’un transformateur électrique. Deux mourront électrocutés, le troisième survivra, mais sera gravement brûlé. Le soir même, un ...

    Arnault Skornicki, « Bruno Amable et Stefano Palombarini, L’économie n’est pas une science morale », 2006  

    La sociologie critique n’a pas toujours bonne presse dans le monde intellectuel, sciences sociales comprises, soupçonnée qu’elle est de faire de l’agit-prop partisane (comme en témoignerait l’activisme politique du dernier Bourdieu), ou de prendre les acteurs sociaux pour des idiots culturels incapables de réfléchir au sens de leur propre expérience et dont seul le savant informé serait à même de dévoiler les ressorts secrets. Pis, elle serait coupable d’un fâcheux économisme qu’elle impute p...

    Arnault Skornicki, « L'ÉTAT, L'EXPERT ET LE NÉGOCIANT : LE RÉSEAU DE LA SCIENCE DU COMMERCE SOUS LOUIS XV », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2006, n°4, pp. 4-26   

    Arnault Skornicki, « Le  Biopouvoir  : détournement des puissances vitales ou invention de la vie ? », 2005  

    Dirigée à l’origine contre l’hypothèse répressive, la notion de biopouvoir a récemment servi d’appui à « la réaffirmation d’un enracinement vitaliste de la politique », en particulier autour des travaux d’Antonio Negri et Michael Hardt. Le problème que ceux-ci se posent dans Empire est le suivant: où trouver un point de résistance dans le corps social si celui-ci est investi par le « biopouvoir » au point d’épouser son mouvement vital? Leur solution consiste à déceler un élément d’extériorité...

  • Arnault Skornicki, Jay M. Smith, Nobility Reimagined. The Patriotic Nation in Eighteenth- Century France, Armand Colin, Paris : Armand Colin et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2006, pp. 177-180    

    Skornicki Arnault. Jay M. Smith, Nobility Reimagined. The Patriotic Nation in Eighteenth- Century France. In: Annales historiques de la Révolution française, n°346, 2006. Les héritages républicains sous le Consulat et l'Empire. pp. 177-180.

  • Arnault Skornicki, Antonella Alimento et Koen Stapelbroek (dir.) The Politics of Commercial Treaties in the Eighteenth Century: Balance of Power, Balance of Trade Cham, Palgrave Macmillan, 2017, xi –472 p., Armand Colin, 2021, pp. 849-851 

    Arnault Skornicki, Paris capitale de la science économique : un groupe d'experts anglomanes au Bureau du Commerce sous Louis XV, 2005   

    Arnault Skornicki, Lionel Zevounou, Illusion sociale-démocrate, réalisme de la rupture, 2024 

  • Arnault Skornicki, « Le tableau administratif en Europe », le 11 avril 2024  

    Journée d'études organisée par l'UMR SAGE (Université de Strasbourg / CNRS).

    Arnault Skornicki, « Le droit et les savoirs d’Etat dans les encyclopédies et les dictionnaires du XVIIIe siècle », le 18 novembre 2021  

    Journées organisées pour le Centre d'Etudes et de Recherche d'Histoire des Institutions des Idées Politiques (CERHIIP UR 2186) de l'Université d'Aix-Marseille par Eric Gasparini et François Quastana

    Arnault Skornicki, « Le siècle de Du Pont de Nemours (1739-1817) », le 14 décembre 2017  

    Co-organisé par Anthony Mergey, Professeur d’histoire du droit, Université Paris II Panthéon-Assas, et Arnault Skornicki, Maître de conférences en science politique, Université Paris Nanterre

    Arnault Skornicki, « Lumières, politique, utopie », le 06 juin 2016  

    Journée d'études organisée par le laboratoire SOPHIAPOL (EA 3932), autour de trois ouvrages récents.

    Arnault Skornicki, « L’ecclésiologie comme impensé des sciences politiques contemporaines », le 10 mai 2016  

    Quelle place et quelle validité herméneutique pour l'ecclésiologie ou les théories du gouvernement relatives au domaine ecclésial dans l'histoire des idées politiques, ENS Ulm, 10 mai 2016

    Arnault Skornicki, « Les logiques du droit : autour des formes de légitimation du pouvoir », le 02 avril 2015 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Malo Coudray, Le magazine Marianne et les transformations de la « république » en France (1997-2023), thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Laurent Bonelli  

    Au confluent de la sociologie des médias, de la sociologie du champ intellectuel et de l'analyse du discours, ce projet entend faire la genèse de la « république » telle qu'elle s'est transformée ces dernières vingt-six années en France. L'enquête est centrée sur l'hebdomadaire Marianne, journal et rédaction mais aussi lieu de sociabilité et de convergence de mobilisations, d'acteurs individuels et collectifs, politiques et intellectuels. Cet observatoire privilégié est ainsi un laboratoire majeur de ces transformations, point de convergence et de passage de points de vue intellectuels et politiques, d'une redéfinition de la République.

    Guillaume Cornu, Les "hommes du président". Construction d'un rôle de coulisses et reconfigurations d'une position prééminente (1947-1995)., thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Annie Collovald  

    Ce projet de thèse porte sur le travail gouvernemental des collaborateurs du président de la République sous la Cinquième République. L'« affaire Benalla », en dehors de ses ramifications, a participé à l'eveil d'un intérêt certain pour le pouvoir exécutif. À l'opposé de cette exposition publique, les membres du cabinet de De Gaulle revendiquaient remplir leur rôle d'une manière effacée, dans la « discrétion » (comme s'ils accréditaient les représentations faisant d'eux des « conseillers de l'ombre »). C'est-à-dire qu'ils ne devaient jamais paraître « empiéter » sur les attributions sectorielles d'un ministère dans leur travail gouvernemental, à moins d'être rappelé à l'ordre par Charles de Gaulle. Cette prescription qui s'exerçait sur l'exercice de leur rôle offre un contrepoint notable aux pratiques gouvernementales plus récentes des collaborateurs présidentiels. La présidence de Nicolas Sarkozy en représente certainement l'acmé : ses conseillers ont visiblement investi l'élaboration de plusieurs politiques publiques, « court-circuitant » la division du travail gouvernemental généralement établi comme allant de soi. Mais, loin d'être liée à une configuration « hyperprésidentielle » exceptionnelle à ce mandat, il semble au contraire que les membres du cabinet présidentiel se sont impliqués d'une manière croissante dans le travail gouvernemental sous la Cinquième République. Georges Pompidou, déjà, est réputé avoir investi l'Élysée comme celui-ci occupait Matignon. L'implication des « hommes du président » dans le travail gouvernemental semble a priori être un phénomène processuel, croissant. C'est ce que ce projet de thèse tente de retracer, en étudiant trois présidences de la République (Georges Pompidou, François Mitterrand, Nicolas Sarkozy) afin de saisir les évolutions du rôle de « conseiller du président » dans l'économie gouvernementale de la Cinquième République.

  • Carolina Verlengia Bertanha, Le moment 1976-1979 chez Michel Foucault : penser l'actualité entre philosophie et histoire, thèse soutenue en 2023 à Lyon École normale supérieure sous la direction de Michel Senellart, membres du jury : Cesar Candiotto (Rapp.), Florence Hulak (Rapp.), Frédéric Gros  

    Cette thèse d’histoire de la pensée politique, qui se concentre sur une des périodes les plus actives de la trajectoire de Michel Foucault, retrace les collaborations et les tensions avec les milieux intellectuels et politiques au sein desquels le philosophe a dialogué, l’identifiant comme un acteur des années « post-68 ». La contextualisation approfondie des travaux foucaldiens de 1976 à 1979 nous éclaire sur les enjeux liés à leur genèse et aide à comprendre de quelle manière ils forment un ensemble, traversé par un certain nombre de problématiques centrales liées aux questions du rôle de l’intellectuel et du rapport entre théorie et pratique. Nous montrons, dans un premier temps, en quoi le cours « Il faut défendre la société » (1976) marque un moment de rupture, introduisant, par là même, un renouvellement de l’approche éthico-critique du philosophe. Ainsi se trouvent définis les cadres politique, critique et théorique dans lesquels vient se déployer l’analyse de la gouvernementalité, que nous étudions à l’aide d’archives inédites (manuscrits, documents de travail, transcription de discussions). Interrogeant le rapport de Foucault aux historiens et historiennes de son époque, nous analysons l’évolution du débat qui s’est construit entre eux et faisons apparaître une série de remaniements théoriques et méthodologiques qui inaugurent une nouvelle phase de travail chez Foucault, marquée par un rapport particulier entre philosophie et histoire. L’étude de ces transformations nous permet de dégager, enfin, les étapes du développement d’une approche nominaliste, à travers laquelle le philosophe précise sa conception historique de la politique moderne et aborde les rationalités libérale et néolibérale de gouvernement.

    Apolline Taillandier, In the name of posthumanity : visions and justifications of liberal order in contemporary anglophone transhumanism, thèse soutenue en 2021 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Jenny Andersson, membres du jury : Duncan Bell (Rapp.), Fabian Muniesa (Rapp.), Benoît Pélopidas et Sonja Michelle Amadae  

    Cette thèse examine la pensée politique du transhumanisme à travers une étude croisant la théorie politique, l’histoire de la pensée politique et l’étude des sciences et technologies (STS). Le transhumanisme inclut un ensemble d’idées et de pratiques biologiques, technologiques et politiques visant à transformer la condition humaine. Ce travail propose une étude contextualiste, visant à resituer les projets transhumanistes contemporains dans une série de controverses libérales américaines, britanniques et transnationales, entre le début des années 1960 et la période actuelle.Cette thèse contribue tout à l’étude empirique d’un discours encore peu analysé dans le champ de la science politique. Croisant l’histoire de la pensée anglo-américaine libérale depuis la période d’après-guerre avec l’histoire et des sciences et technologies de la guerre froide, elle montre comment les projets et argumentaires transhumanistes contribuent à retracer les frontières du libéralisme à travers l’appropriation de répertoires libéraux et anti-libéraux dans une série de contextes de production d’expertise. La thèse retrace ensuite l’inscription de notions du futur posthumain dans la théorie morale et politique, l’analyse des politiques technologiques, et l’intelligence artificielle. Enfin, ce travail propose une contribution méthodologique à l’histoire de la pensée politique, soulignant l’importance des pratiques et imaginaires technoscientifiques dans la transformation des concepts politiques, et plus spécifiquement, de la théorisation politique libérale.

    Jean-Claude Gaudebout, L'influence de la pensée physiocratique dans les écrits pré-révolutionnaires de Condorcet, thèse soutenue en 2019 à Paris 10 sous la direction de Marc Belissa, membres du jury : Hervé Leuwers (Rapp.), Jean-Luc Chappey (Rapp.), Dominique Godineau et Laurence Croq    

    Condorcet (septembre 1743-mars 1794), mathématicien et académicien, est entré en politique bien avant la Révolution. Installé à Paris dès 1762, il commence par se consacrer principalement aux mathématiques, jusqu'à son entrée en 1769 à l'Académie des sciences, au moment même où le gouvernement applique des réformes inspirées de la physiocratie (liberté du commerce des grains, réforme municipale de Laverdy) entre 1764 et 1769. Deux périodes caractérisent l'activité politique de Condorcet avant la Révolution.Turgot, nommé contrôleur général des finances en août 1774 par Louis XVI, en fait un de ses conseillers, avec Dupont de Nemours et Morellet, et le nomme inspecteur des monnaies. Il n'a alors de cesse, durant tout le ministère de Turgot (août 1774-mai 1776) de soutenir les réformes entreprises par Turgot (liberté du commerce intérieur des grains, abolition de la corvée) avec des écrits largement inspirés de la doctrine physiocratique, sans jamais s'en revendiquer ouvertement. Après la chute de Turgot, il reprend part aux débats politique liés à la création d'assemblées représentatives à partir du ministère de Calonne (1783-1787). C'est alors qu'il défend, dans tous ses écrits de la période jusqu'à la Révolution, les assemblées provinciales qu'il reprend largement du projet de municipalités de Dupont de Nemours (1775), marquant son opposition nette à la convocation des États généraux. Ne pouvant les empêcher, en même temps qu'il propose une Déclaration des droits, il essaie finalement de s'y faire élire député de la noblesse, sans succès.