Bernard Lacroix

Professeur
Science politique.
UFR de Droit et  Science politique
  • Bernard Lacroix, Antonin Cohen, Philippe Riutort (dir.), Les formes de l'activité politique: éléments d'analyse sociologique (XVIIIe-XXe siècle), P.U.F et Cairn, 2015, Hors collection  

    Préférant l'inventaire en termes d'état des lieux et les questions concrètes plutôt que les programmes en forme de manifeste, ce livre se propose de montrer quelques-unes des orientations communes, mais aussi la très grande diversité des façons de travailler, de chercheurs qui se réclament collectivement de la sociologie politique. Les sciences politiques naguère, et la sociologie de la politique qui en assume l'héritage désormais, ont, en effet, affaire à des groupes et des relations d'interdépendance auxquels la politique au jour le jour doit ses configurations, ses formes, ses visages et certains de ses enjeux. A partir d'une interrogation partagée sur les conditions historiques et les effets de la division du travail social, Les formes de l'activité politique rassemble, dans cette perspective, une trentaine de contributions qui sont autant de dossiers argumentés sur les conditions de la formalisation et de la formulation de la politique. Le livre ouvre notamment quatre dossiers de recherche fondamentaux et contemporains. La première partie s'arrête sur le mode de fabrication des institutions politiques. La deuxième partie revient sur le dernier dogmatisme à la mode, le libéralisme. En réinvestissant sociologiquement un objet politique surinvesti, la troisième partie prend le recul indispensable devant un enjeu majeur des passions publiques contemporaines : l'Europe. Un dernier dossier interroge l'évidence que semble être devenue, pour les acteurs politiques, le devoir de communiquer et qui apparaît aux politistes comme l'ultime avatar de la monopolisation de la politique par une catégorie extensive de professionnels de la politique

    Bernard Lacroix, Antonin Cohen, Philippe Riutort (dir.), Nouveau manuel de science politique, La Découverte, 2015, Grands Repères ( Manuels ), 818 p. 

    Bernard Lacroix, Xavier Landrin, Anne-Marie Pailhès, Caroline Rolland-Diamond (dir.), Les contre-cultures: genèses, circulations, pratiques, Éditions Syllepse, 2015, La politique au scalpel, 526 p. 

    Bernard Lacroix, Antonin Cohen, Philippe Riutort (dir.), Nouveau manuel de science politique, la Découverte, 2009, Collection Grands Repères ( Manuels ), 786 p. 

    Bernard Lacroix, Antonin Cohen, Philippe Riutort (dir.), Les formes de l'activité politique: éléments d'analyse sociologique, du XVIIIe siècle à nos jours, Presses universitaires de France, 2006, 507 p. 

    Bernard Lacroix, L'utopie communautaire: histoire sociale d'une révolte, 2e éd., Presses universitaires de France, 2006, Sociologie d'aujourd'hui, 225 p. 

    Bernard Lacroix, Notes et anecdotes sur la vie quotidienne dans le Chablais d'autrefois,, 2006, LesCahiers du Musée, 31 p. 

    Bernard Lacroix, Alain Garrigou (dir.), Norbert Elias, la politique et l'histoire: [actes du colloque, Paris, 7-8 avril 1994], Éditions la Découverte, 1997, Armillaire, 314 p.   

    Bernard Lacroix, Alain Garrigou (dir.), Norbert Elias, Editoria Perspectiva et La Découverte, 1997, Estudos 

    Bernard Lacroix, Jacques Lagroye (dir.), Le Président de la République: usages et genèses d'une institution, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1992, 402 p.   

    Bernard Lacroix, Vincent Merle, Christian Topalov, Chômages et chômeurs, Les Temps modernes, 1987, Les Temps Modernes, 1987, nov./dec., no. 496/497, 402 p. 

    Bernard Lacroix, Durkheim y lo político, FCE, 1984, 376 p. 

    Bernard Lacroix, L'utopie communautaire: histoire sociale d'une révolte, Presses universitaires de France, 1981, Sociologie d'aujourd'hui, 225 p.   

    Bernard Lacroix, Durkheim et le politique, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques et Presses de l'Université de Montréal, 1981, 324 p.   

    Bernard Lacroix, Emile Durkheim et la question du politique: Essais sur la logique du développement interne d'une construction théorique, l'auteur, 1976 

    Bernard Lacroix, Yves Chaput, Charles-Antoine Cardot, Pierre Favre, René Chiroux [et alii], Annales de la faculte de droit et de science politique, LIbraiie générale de droit det de jurisprudence, 1974, 420 p. 

  • Bernard Lacroix, Julien Hage, Xavier Landrin, « La critique sociale dans les années 68. Essai de définition », Regards Sociologiques, 2019, n°5354, pp. 9-33   

    Bernard Lacroix, « Aux Origines des Sciences sociales françaises : Politique, société et temporalité dans l'œuvre d'Emile Durkheim / The Origins ofthe French Social Sciences: Politics, Society and Temporality in the Works of Emile Durkheim », 1990, pp. 109-127    

    Lacroix Bernard. Aux Origines des Sciences sociales françaises : Politique, société et temporalité dans l'œuvre d'Emile Durkheim / The Origins ofthe French Social Sciences: Politics, Society and Temporality in the Works of Emile Durkheim. In: Archives de sciences sociales des religions, n°69, 1990. Relire Durkheim. pp. 109-127.

    Bernard Lacroix, « La vocation originelle d'Emile Durkheim », 1976, pp. 213-245    

    Bernard Lacroix: Die eigentliche Berufung von Emile Durkheim. Indem die soziologische Tradition Emile Durkheim als einen ihrer Vorfahren betrachtet, würdigt sie nicht die Besonderheit und die Eigenheit des anfanglichen Forschungsobjekte des französischen Soziologen. Anhand einer eingehenden Untersuchung der ersten Schriften, mochte der vorliegende Aufsatz zeigen, dass das Politische im Zentrum der Fragestellung des Verfassers liegt. Zeugnis die beiden strategischen Augenblicke : die unmittelbar vor und nach seiner Deutschlandreise liegenden Perioden. Alle Lesungen des jungen Philosophieprofessors sind in diesem Sinne wie ein Versuch zur Deutung der damaligen französischen politischen Konjunktur. Seine Ueberlegungen bewegen sich unmittelbar im Dreieck: Staat, Zusammenhalt, Konflikt. Spater, unter dem Einfluss des deutschen Denkens, reduziert er die Rolle des Staates in dieser Problemstellung, geht vom Konfliktthema ab und erfasst nur noch die Gesellschaft als ein solidarisches System. Unter diesen zogernden Versuchen und Richtungsänderungen profiliert sich langsam das Objekt der Durkheimischen Soziologie: sie ist, zumindest am Anfang, lediglich eine andere (positive) Art zur Behandlung der damaligen « politischen und moralischen » Fachwissenschaften.

    Bernard Lacroix, « Le discours communautaire », 1974, pp. 526-558    

    Le discours communautaire, by Bernard Lacroix La contestation "communautaire", aujourd'hui en France, travaille des institutions aussi différentes que l'école, l'Eglise, la prison ou l'hôpital psychiatrique. Ce constat précède une double interrogation. Quelle est la position dans la structure sociale des propagandistes de cette forme de contestation ? Cette position sociale permet-elle, en retour, de comprendre l'apparition de la contestation sur des théâtres institutionnels bien spécifiés, et sur ceux-là seulement ? L'hypothèse de la recherche est l'existence d'homologies entre structures discursives et structures sociales, le langage de la contestation renvoyant, en dernière analyse, aux rapports de force du champ social. La contestation "communautaire", qui emprunte le visage de l'utopie parce qu'elle n'est, à strictement parler, ni de l'ordre du discours, ni de l'ordre des pratiques, paraît alors s'expliquer au point d'articulation entre les tensions institutionnelles et la position de subordination à l'intérieur de la classe dominante, de ses auteurs. [Revue française de science politique XXIV (3), juin 1974, pp. 526-558.] THE COMMUNITY DISCOURSE BERNARD LACROIX In France community contestation today affects institutions as différent as schools the Church prisons or psychiatrie hospitals This fact precedes twofold question What is the position of this form of contestation in the social structure of the propagandists Does this social position enable one in return to understand the appearance of contestation in quite specific institutions and in these alone The research hypothesis is that there are homologies between discursive and social structures the language of contestation referring back in the last analysis to power relationships in the social field Thus commu nity contestation which takes on utopian aspect in that strictly speaking it belongs neither to discourse nor to practice would appear to find its expla nation at the juncture between institutional pressures and the subordinate position of its authors within the dominant class Revue -fran aise de science politique XXIV 3) juin 1974 pp 526-558.

    Bernard Lacroix, « Aux Origines des Sciences sociales françaises : politique, société et temporalité dans l’œuvre d’Émile Durkheim » 

    Bernard Lacroix, Une réflexion stimulante pour le politiste, Editions OPHRYS, Gap : Editions OPHRYS et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1983, pp. 719-729    

    Lacroix Bernard. Une réflexion stimulante pour le politiste. In: Revue française de sociologie, 1983, 24-4. pp. 719-729.

  • Bernard Lacroix, Gaudemar Paul de (dir.), Durkheim sociologue de l'éducation., Editions OPHRYS, Gap : Editions OPHRYS et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1996, pp. 311-313    

    Lacroix Bernard. Gaudemar Paul de (dir.), Durkheim sociologue de l'éducation.. In: Revue française de sociologie, 1996, 37-2. pp. 311-313.

    Bernard Lacroix, Bernard lacroix..., Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 30-31              

    Lacroix Bernard. Bernard Lacroix. In: Politix, vol. 1, n°1, Hiver 1988. Mobilisations étudiantes, automne 1986. pp. 30-31.

    Bernard Lacroix, Berrnard Lacroix..., Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 23-24    

    Lacroix Bernard. Berrnard Lacroix.... In: Politix, vol. 1, n°1, Hiver 1988. Mobilisations étudiantes, automne 1986. pp. 23-24.

    Bernard Lacroix, Contribution de Bernard Lacroix (politiste, IEP de Bordeaux), Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 9-13    

    Lacroix Bernard. Contribution de Bernard Lacroix (politiste, IEP de Bordeaux). In: Politix, vol. 1, n°1, Hiver 1988. Mobilisations étudiantes, automne 1986. pp. 9-13.

    Bernard Lacroix, Giddens Anthony, Durkheim., Editions OPHRYS, Gap : Editions OPHRYS et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1979, pp. 304-306    

    Lacroix Bernard. Giddens Anthony, Durkheim.. In: Revue française de sociologie, 1979, 20-1. Les durkheimiens. Etudes et documents réunis par Philippe Besnard, sous la direction de Philippe Besnard. pp. 304-306.

    Bernard Lacroix, Chazel François, Durkheim. Les règles de la méthode sociologique., Editions OPHRYS, Gap : Editions OPHRYS et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1976, pp. 362-363    

    Lacroix Bernard. Chazel François, Durkheim. Les règles de la méthode sociologique.. In: Revue française de sociologie, 1976, 17-2. À propos de Durkheim. pp. 362-363.

    Bernard Lacroix, Desroche (Henri) - Sociologie de l'espérance., Association française de science politique, Paris : Fondation nationale des sciences politiques (France), Paris : Association française de science politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1974, pp. 124-126    

    Lacroix Bernard. Desroche (Henri) - Sociologie de l'espérance.. In: Revue française de science politique, 24ᵉ année, n°1, 1974. pp. 124-126.

    Bernard Lacroix, Lukes S., Emile Durkheim, his Life and Work. A Historical and Critical Study., Editions OPHRYS, Gap : Editions OPHRYS et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1974, pp. 422-427    

    Lacroix Bernard. Lukes S., Emile Durkheim, his Life and Work. A Historical and Critical Study.. In: Revue française de sociologie, 1974, 15-3. pp. 422-427.

    Bernard Lacroix, Marin Louis, Utopiques : jeux d'espaces., Editions OPHRYS, Gap : Editions OPHRYS et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1974, pp. 641-643    

    Lacroix Bernard. Marin Louis, Utopiques : jeux d'espaces.. In: Revue française de sociologie, 1974, 15-4. pp. 641-643.

  • Bernard Lacroix, Pour saisir l'instant. Bref récit d'une enquête dans l'urgence, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 41-43    

    Lacroix Bernard. Pour saisir l'instant. Bref récit d'une enquête dans l'urgence. In: Politix, vol. 1, n°1, Hiver 1988. Mobilisations étudiantes, automne 1986. pp. 41-43.

  • Bernard Lacroix, N. Crognier, Guilhem Hoareau, Charles Aubourg, M. Branellec [et alii], « Régime thermique et circulations de fluides associés à la structuration du bassin d’avant-pays sud Pyrénéen (SPFB) », 15ème Congrès des sédimentologistes français : ASF, Chambéry, France, Octobre 2015, Unknown Unknown Region (ZZ), le 01 janvier 2015 

    Bernard Lacroix, Catherine Leclercq, Daniel Gaxie, Rémi Lenoir, Willy Pelletier [et alii], « La fonction critique des sciences sociales », Conférence-débat "Révoltes!", Paris, le 22 juin 2013 

    Bernard Lacroix, Xavier Landrin, « La Begriffsgeschichte », Les usages conceptuels du médiéviste, Laboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris (LAMOP), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, le 04 novembre 2011   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Thomas Marty, Mobilisations politiques et expertise électorale : la question de la « représentation proportionnelle ». Histoire sociale de la réforme électorale sous la Troisième République, thèse soutenue en 2011 à Paris 10, membres du jury : Olivier Ihl (Rapp.), Renaud Payre (Rapp.), Gilles Le Béguec, Claude Emeri et Didier Georgakakis    

    Au début du vingtième siècle, après deux décennies sans réforme électorale, le mode de scrutin devient un sujet de controverse. Cette étude se propose d’examiner les conditions du choix de la représentation proportionnelle par les membres de la Chambre des députés française ainsi que par d’autres militants. Au-delà de la rééligibilité législative, c’est à travers le changement du mode de scrutin (introduction du scrutin de liste et de la représentation proportionnelle) que le problème de la réélection apparaît sous la Troisième République. Les professeurs de droit constitutionnel, tant à Paris qu’en province, délaissent cette expertise malgré quelques entreprises militantes éparses. Leurs étudiants formulent alors un savoir académique vite enserré par les contraintes récurrentes des jurys de thèse. Nous cherchons à examiner pourquoi et comment le parlement s’est emparé de cette question. Si les conservateurs et les socialistes sont les plus zélés partisans de la représentation proportionnelle, on ne peut en rester au fait que les partis défendent des systèmes qui les favorisent le plus. Notre étude insiste sur la stabilité socio-biographique du recrutement parlementaire plutôt que sur les variations de majorité et donc d’intérêts. Il faut expliquer pourquoi et comment ce fut le débat parlementaire lui-même qui a pu aboutir à une réforme électorale. Le système mixte de 1919, entre proportionnelle et principe majoritaire, exprime cette tendance des députés à l’ « auto-critique » qui dessine in fine un « auto-portrait ». Progressivement, les circulaires ministérielles adressées aux préfets confondent ces problèmes en un seul mouvement qui tente de codifier l’organisation des candidatures qui pourrait être au fondement du renouvellement souhaité. Ce travail préfectoral retire aux seuls entrepreneurs électoraux le monopole de l’anticipation des résultats et en ménage une co-production administrative. Dans la production préfectorale, de nouvelles cartes des circonscriptions uninominales ont eu tendance à perpétuer le traditionnel « scrutin d’arrondissement ». Ces tentatives de réforme électorale spatiale ont également introduit une nouvelle échelle dans le déroulement des campagnes électorales. Cet élargissement de la capacité électorale a été rendu possible par une nouvelle représentation : la circonscription administrative du département a eu tendance à devenir le critère principal de la mobilisation électorale que ce soit pour la loi électorale de 1919 ou celle de 1927.

    Akhlasse Hamdan, Médias et environnement : le processus et les protagonistes du « Grenelle de l'environnement », thèse soutenue en 2011 à Paris 10 sous la direction de Jacques Le Bohec, membres du jury : Jacques Gerstlé (Rapp.), Stéphane Olivesi (Rapp.), Jean-Marie Demaldent    

    Ce tapuscrit est une contribution à la recherche sur la communication politique concernant les sujets environnementaux en France. Nous nous focalisons dans notre étude sur le cas du « Grenelle de l’environnement » annoncé par Nicolas Sarkozy en 2007. Il nous semble intéressant de dégager deux grands axes dans cette recherche. La première concerne la stratégie de l’action publique du gouvernement, en s’interrogeant sur la méthode du Grenelle et sur les raisons qui ont abouti à l’organiser, et le second est l’axe médiatique où nous nous interrogeons sur la relation entre les deux champs médiatique et politique. Cela conduit à approfondir notre étude en cherchant les raisons pour lesquelles les journalistes se sont intéressé au GDE, et analyser la couverture médiatique du Grenelle. Pour tester nos hypothèses la recherche s’est fondée sur un certain nombre d’investigations empiriques.

    Antoine Schwartz, L' Union libérale , thèse soutenue en 2011 à Paris 10  

    Qu’est-ce « libéral » veut dire ? Cette contribution à une histoire du « libéralisme » prend la forme d’une enquête sur le phénomène de « l’Union libérale » sous le Second Empire. Dans un sens restreint, l’expression désigne une stratégie d’alliance électorale rassemblant des « républicains » et des « monarchistes » situés dans l’opposition au régime. Ces rapprochements, encore impensables quelques années auparavant, s’effectuent à l’aune du drapeau « libéral » et de la revendication des « libertés ». Quelles significations revêt cette forme d’entente dans les luttes politiques et intellectuelles du Second Empire ? Quelles sont les logiques au principe des mobilisations associées au label « libéral » ? L’analyse s’attache à saisir les conditions de possibilité – et les limites – de cette entente, à restituer les prises de positions qui s’y rapportent dans les dynamiques de la période. Elle montre que « l’Union libérale » correspond à une humeur idéologique caractéristique des années 1860 – qui voient naître la formule de « démocratie libérale ». Elle étudie la façon dont se noue une opposition à l’Empire et revient sur le ralliement des « libéraux » au nouvel ordre politique institué au début de l’année 1870. La démarche adoptée incite à reconsidérer les classements politiques ordinaires institués par la littérature académique en recherchant des principes d’affiliation ou des lignes clivages qui échappent aux récits centrés sur les grandes forces ou les courants politiques.

    Jean-Claude Atangana, L'Université et la construction nationale au Cameroun , thèse soutenue en 2009 à Paris 10 en co-direction avec Frédéric Lebaron  

    L’université camerounaise a un fondement occidental ; c’est un legs colonial. Les colonisateurs allemands, et franco-britanniques en ont jeté les bases. Son personnel enseignant, longtemps expatrié, s’est « camerounisé » avec son autonomisation ; il provient des catégories sociales inférieures, et a bénéficié de bourses d’études pour sa formation au Cameroun et à l’étranger. Les Universitaires camerounais sont multi-positionnels mais ne bénéficient pas de conditions de travail adéquates, leurs libertés académiques sont parfois mises à mal par le politique qui tend à les instrumentaliser. La configuration de l’enseignement supérieur illustre un ensemble de sept universités autonomes, centralisées, et dépendantes culturellement des Universités occidentales. L’université publique camerounaise, considérée comme Périphérique, puise ses paradigmes dans les Universités du Centre, et de ce fait, ne colle pas aux réalités camerounaises et ne remplit pas sa mission de construction nationale ; elle est trempée dans le mimétisme des curricula occidentaux, dans le fétichisme du savoir occidental.

    Laurent Bonelli, L'émergence d'une préoccupation publique pour la sécurité en France depuis le début des années 1980, thèse soutenue en 2007 à Paris 10  

    "L’insécurité" est devenue un sujet incontournable du débat politique, électoral et médiatique français. Depuis le milieu des années 1990, elle est même devenue l’une des principales priorités des différents gouvernements, qui y consacrent des moyens importants, matériels et législatifs. Pour comprendre l’inflation extraordinaire du thème de la sécurité dans notre société, cette thèse se propose d’analyser la configuration dans laquelle elle prend sens, c’est-à-dire de restituer l’ensemble des chaînes d’interdépendance qui relient entre eux de multiples agents sociaux appartenant à des milieux aussi différents que la politique, la presse, l’université, ou l’administration (police, justice, école). Elle entend revenir sur les transformations partiellement autonomes propres à chacun de ces univers durant cette période, en les reliant aux évolutions morphologiques et sociales des quartiers populaires français. La dégradation de l’équilibre établis / marginaux dans ces derniers bouleverse la formulation et les modes de régulation des indisciplines juvéniles antérieurs. Elle autorise et encourage des formes de restauration de l’ordre (public et symbolique) nouvelles. La part croissante prise par les élus dans cette restauration contribue largement à universaliser des préoccupations locales et localisées en "problème social". En retour ce mouvement bouleverse les rapports de forces entre institutions et au sein des institutions, contribuant de la sorte à une revalorisation inédite des impératifs policiers dans le traitement de la question sociale.

    Arnault Skornicki, Les rationalisations politiques d’une "science nouvelle" , thèse soutenue en 2007 à Paris 10 en co-direction avec Jean-Marie Demaldent  

    Cette étude porte sur la formation de l’économie politique en France à un moment clé de son histoire, de Gournay à Turgot en passant par la physiocratie. Cette « science nouvelle », loin de se constituer en discipline spécialisée et autonome, devint l’un des principaux modes du discours politique des Lumières durant le second XVIIIe siècle, jusqu’à revendiquer – avec les physiocrates – un monopole sur l’ensemble des savoirs politiques. Cet essai d’histoire sociale des idées explore dans ses divers aspects la dimension politique, quelque peu déniée aujourd’hui, de l’économie, en s’appuyant sur un corpus élargi de textes imprimés et d’archives. Il défend la thèse que l’économie politique française des Lumières n’est ni une simple philosophie de la liberté conçue par des savants épris de raison et d’humanité, ni une idéologie universalisant les intérêts d’une bourgeoisie ascendante, mais un savoir d’État qui s’est formé contre la société de cour et le système des privilèges. Les principaux acteurs de ce savoir sont des hommes de lettres et des administrateurs entretenant un rapport complexe à la politique. Leur « libéralisme » ne signifie pas une hostilité envers l’État, mais une technologie politique proposant la liberté comme mode de régulation sociale et la science comme moyen de retremper la légitimité de la monarchie. L’institution d’un marché concurrentiel, débarrassé des privilèges, était vue comme le moyen de refonder les élites et, par là, de rationaliser l’ordre politique. Reine des sciences, l’économie politique devint la science des rois avec l’accession de Turgot au pouvoir

    Christophe Le Digol, La nation en assemblée , thèse soutenue en 2003 à Paris 10  

    Cette thèse revient sur les premiers moments de la Révolution française, c'est-à-dire sur la formation et l'action de l'Assemblée constituante, réunie en mai 1789, en adoptant le point de vue de l'analyse politiste de la construction des institutions. À partir de l'analyse de sa formation et de la compréhension des usages sociaux qu'en font les députés, il s'agit de comprendre les conditions sociales de sa formation. L'hypothèse principale de ce travail consiste à comprendre comment le système des différences sociales qui, sous l'Ancien régime, constituait autant d'obstacles à leurs mobilisations conjointes peut engendrer en 1789 des formes d'interdépendances qui contraignent les députés nommés à coexister et à agir ensemble sous l'effet du système des enjeux pratiques et symboliques dans lesquels ils sont pris. Cette hypothèse conduit à chercher dans l'écart entre les positions occupées et les positions espérées le principe des revendications et de l'action des constituants.

    Christophe Voilliot, La candidature officielle en France de la Restauration aux débuts de la Troisième République , thèse soutenue en 2002 à Paris 10  

    La "candidature officielle" prend d'abord la forme d'une technologie de sortie de la crise qui marque les débuts de la Seconde Restauration dans les années 1815-1816. A cette occasion se mettent en place des mécanismes de sélection des candidats dont la mise en regard avec les pratiques administratives et les pratiques électorales lors des élections à la Chambre des députés ayant suivi la dissolution de septembre 1816 conduit à une définition préalable de la "candidature officielle" comme une tentative de contrôle centralisé des nominations à effectuer. Ces pratiques sont ensuite étudiées sous l'angle des conjonctures gouvernementales et des configurations électorales susceptibles de favoriser leur récurrence puis la généralisation de leur usage dans le cadre de l'extension du suffrage à partir de 1848. Cette généralisation des pratiques de la "candidature officielle" s'accompagne de l'émergence d'un travail électoral des agents de l'Etat. La dernière partie de ce travail est consacrée à l'euphémisation des pratiques de la "candidature officielle" à travers l'étude des différentes formes de contestation dont elles furent l'objet et la persistance de formes de candidatures recommandées ("candidature officieuse"), jusqu'au tournant du XXe siècle.

    Luc Ngwe, La question politique de l'indépendance , thèse soutenue en 1999 à Paris 10  

    L'independance qui prend place dans l'explicitation du processus d'avenement de l'etat au cameroun est tres souvent consideree comme une guerison miraculeuse enchassee dans le recit heroique qui la retrace. En effet, l'etat au cameroun revet un caractere essentialiste et sa naissance s'enonce dans l'imaginaire collectif comme le resultat de la revendication nationaliste. En ce sens, l'independance se concoit a la fois comme une prise de conscience des domines et/ou une programmation politique et sociale et comme naturelle. Or, le cameroun est une construction historiquement situee. Sa construction est faite d'etapes et d'episodes disparates. Elle merite d'etre etudiee alors comme des processus differents qui ont leurs logiques propres et s'inscrivent dans des configurations politiques et sociales differenciees. Cependant ces processus s'inscrivent dans un mouvement d'ensemble qu'est le "proces de civilisation". Ce qui conduit a considerer la revendication independantiste comme un travail politique des elites politiques en situation de concurrence. De la meme maniere, l'antinomie entre colonisation et independance s'efface pour ceder la place a la restitution des continuites pratiques et mentales malgre l'affirmation symbolique de la rupture entre les deux ordres politiques et le travail de celebration auquel l'independance donne lieu.

    Hilaire de Prince Pokam, Les sommets franco-africains (1973-1996) , thèse soutenue en 1999 à Paris 10  

    Les sommets franco-africains par dela la maniere dont les presentent, les representent et se les representent les acteurs, appartiennent au jeu diplomatique institutionnalise. Tels que les presentent, les representent et se les representent les acteurs, ils ont permis l'invention et la promotion d'un cadre de rencontres a forte capacite de mobilisation. Du point de vue strictement officiel, ces sommets ont ete a l'origine de plusieurs realisations. En tant que jeu diplomatique institutionnalise, il est structure par les inegalites constituantes et le poids specifique des acteurs, l'acces, le retrait et les coalitions qui ont pour objet la presence dans le jeu constituant l'enjeu des parties successives dont la succession perpetue le jeu. Cette facon d'acces a l'intelligibilite des sommetsfrancoafricains permet de changer le regard et de percevoir qu'ils permettent l'idee que la france est une grande puissance. Mieux, les sommets franco-africains existent comme facade diplomatique (de respectabilite) d'un clientelisme international. Mais c'est une facade elegante qui permet un retrait de la france qui ne dit pas son nom.

    Philippe Juhem, SOS-Racisme , thèse soutenue en 1998 à Paris 10  

    Apres avoir rappele dans un premier chapitre les modalites de l'action de sos-racisme entre sa fondation en 1985 et 1992, nous cherchons a repondre a deux questions partiellement liees : comment une organisation inconnue et disposant de faibles ressources militantes a-t-elle pu autant interesser les journalistes en 1985 ? et comment une organisation d'apparence > a-t-elle ete susceptible de rencontrer le soutien des acteurs politiques et des militants > alors meme que quelques annees plus tot le secteur de l'antiracisme etait le monopole d'organisations de gauche ? dans le premiere partie nous montrons qu'en 1985 sos-racisme rencontre la demande des redactions de gauche qui cherchent a s'opposer publiquement au front national et entendent soutenir toute initiativeallant dans ce sens. La forme > de sos permet au milieu dirigeant des redactions de gauche de poursuivre cet objectif politique sans apparaitre aux yeux de leurs lecteurs trop engage au cote du gouvernement. A l'inverse l'association croissante de sos au ps a partir de 1988 va obliger les journaux qui auparavant soutenaient l'association a marquer une distance croissante avec celleci. Apres avoir analyse les logiques du soutien de la presse a sos nous detaillons les conditions de reussites d'une entreprise antiraciste de forme >. C'est l'arrivee de la gauche au gouvernement en 1981 qui, en transformant le mode d'expression des antagonismes politiques, le contenu des offres politiques des partis de gauche et jusqu'aux facons de penser la politique, va faire de la forme > de la nouvelle association antiraciste la condition de sa reussite. Le processus par lequel la transformation de l'offre politique des partis de gauche entraine celle de l'organisation et du contenu des medias d'information et celle des representations politiques.

    Cécile Caillet-Battais, La laïcité , thèse soutenue en 1998 à Paris 10 

    Frédéric Neyrat, Des v. R. P. Aux forces de vente , thèse soutenue en 1997 à Paris 10  

    Si les travaux sur la relation entre profession et politique se multiplient, la profession, traitee comme une variable explicative, n'est finalement souvent pas au centre de l'analyse. Il nous a semble pourtant que pour comprendre pleinement ce lien, il fallait s'interesser a la facon dont la profession etait construite, aux processus par lesquels une categorie professionnelle accedait a la dimension d'un groupe social. Ou n'y parvenait pas. Car si les mobilisations professionnelles sont parfois des reussites, il arrive aussi qu'elles soient un echec. Nous nous sommes interesses dans ce travail aux representants de commerce, c'est-a-dire a ces commerciaux qui vont au-devant des clients. Une profession dont on verra dans une premiere partie qu'elle est traditionnellement discreditee. On a donc tente de reperer les traces du stigmate, d'en comprendre l'origine, de voir aussi comment les individus stigmatises le percevaient. Dans un deuxieme temps, on a etudie la facon dont a l'inverse, depuis le debut des annees mille neuf cent quatre-vingt, on avait pu faire de la categorie, rebaptisee >, un embleme. L'emblematisation passe par le grandissement statistique, l'ennoblissement de l'activite. Plus que le produit de la mobilisation des commerciaux euxmemes, elle est le fait de l'exterieur, c'est-a-dire en l'espece des entreprises et de l'etat. Dans une troisieme partie, il nous fallait donc comprendre les raisons de l'instrumentalisation des commerciaux. Hier stigmatises, aujourd'hui apparemment emblematises, les representants de commerce ne parviennent jamais a exister comme groupe >. Il faut y voir sans doute le produit de la socialisation professionnelle qu'ils vivent: la representation du monde qu'elle transmet rend difficile ensuite l'action collective

    Éric Phélippeau, Le baron de Mackau en politique , thèse soutenue en 1996 à Paris 10  

    Comment comprendre le changement des modalites qui president au succes dans la competition electorale et leurs transformations dynamiques ? comment certains individus plutot que d'autres parviennent-ils a anticiper certaines formations et a s'adapter ? l'election du suffrage universel masculin officialisee de maniere plus durable a compter de la seconde moitie du xixe n'appelle-telle pas la formation graduelle d'un travail specifique et specialise dans l'art et la maniere de queter les suffrages ? comment enfin a savoir specialise mis en oeuvre par des candidats confrontes a l'epreuve de la nomination elective les conduit-ils a faconner une image a proprement parler politique du deroulement comme de l'issue des luttes electorales dont ils font l'experience ? telles sont quelques unes des principales questions sous jacentes au present travail de recherche qui se focalise sur le probleme de la naissance de la figure du professionnel de la politique. Pour tenter d'apporter des elements de reponse a ces interrogations de portee generale, on s'est propose de s'appuyer sur l'observation d'un individu particulier - le baron armand de mackau (1832-1918)- comme aussi sur le reseau de relations qu'il entretenait avec ses autres collegues avoues elus entre 1848 et 1940afin de penser le proces de la professionnalisation d'un espace politique saisi a partir de ce que fait un homme qui se trouve engage dans ce processus de transformation qu'il contribue a faire advenir, mais qu'en aucun cas il ne contribue a faire advenir seul, on s'est efforce d'inscrire ce travail dans une perspective sociogenetique en s'inspirant notamment de la theorie generale des formations sociales developpee par norbert elias dans ses differents ouvrages.

    Djidjoho Zoumenou, Permanences et transformations du corps des professeurs des facultés de droit depuis 20 ans , thèse soutenue en 1989 à Poitiers  

    Avant d'écrire notre thèse nous avons posé la question suivante : quelles transformations survenues dans le corps des professeurs des facultés de droit de 1960 a 1980 sont-elles les mieux à même d'expliquer l'apparition de nouveaux clivages qui s'affirment de plus en plus au sein de la doctrine juridique ? Notre préoccupation a d'abord été d'étudier l'histoire du corps. Pour cela, il a fallu nous rapporter à la notion de chaire professorale et au régime juridique des chaires qui distingue les professeurs titulaires et les professeurs non-titulaires de chaires. Sur ces acquis, nous avons abordé le problème important de l'évolution de la composition numérique et sociale du corps, elle-même liée à l'accroissement des effectifs d'étudiants et au système de recrutement des professeurs. Ensuite nos analyses se sont ouvertes sur l'examen des effets de ces transformations morphologiques. Dans la deuxième partie de cette thèse, nous avons essayé de montrer que les changements morphologiques ont eu pour conséquence majeurs la mise en place, par les professeurs réunis au sein de nouvelles collections de manuels juridiques, de stratégies plus ou moins légitimes pour la conquête de la légitimite intellectuelle dans leur discipline.

  • Michelle Ferrière, Des assemblées d'enfants à l'école , thèse soutenue en 1999 à Bordeaux 2 sous la direction de Pierre Clanché  

    Trois perspectives organisent les recherches concernant la socialisation politique : l/ une perspective constructiviste ou la coopération à l'école est une préfiguration de la vie démocratique dans la société, 2/ les enquêtes de science politique sur la formation des préférences partisanes et les représentations des enfants et enfin 3/ le paradigme républicain avec l'éducation civique. L'étude présentée n'adopte cependant ni les problématiques, ni les méthodes de ces travaux mais propose une observation in situ et une analyse de pratiques collectives d'écoliers de 6 à 12 ans réunis chaque semaine en assemblée. L'étude empirique a été réalisée auprès d'une population de 300 écoliers de 6 à 12 ans, à partir de 40 réunions d'une heure dans deux écoles dont les caractéristiques sont contrastées (une de pédagogie coopérative située dans un quartier résidentiel et une autre école de banlieue populaire) et à partir de 120 entretiens d'enfants. Les enfants exposent les contenus de leurs doléances quotidiennes, expriment des griefs, obtiennent réparation et trouvent des solutions pour protéger les biens, les personnes, le territoire. Ils modélisent selon des cadres de l'expérience (le procès, la classe, l'assemblée, le jeu). Dans cette découverte du débat les enfants prennent la parole, par un acte public affirment un mécontentement, forment une question, conçoivent un ordre du jour, délibèrent, décident (tirage au sort, consensus, vote), mandatent un porte-parole, créent des règles pour construire une parole publique. Cet exercice démocratique enfantin ordinaire conduit à la constitution d'un "espace public" intermédiaire consensuel pour l'école de classe moyenne et à un modèle de "debrouillardise" pour l'école de milieu populaire.