• THESE

    Culture et édification nationale en Allemagne : genèse des politiques de la culture, soutenue en 1996 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Jean Leca, membres du jury : Étienne François, Bruno Jobert, Anne-Marie Le Gloannec et Bernd Giesen 

  • Pascale Laborier, Leyla Dakhli, Frank Wolff (dir.), Academics in a Century of Displacement: The Global History and Politics of Protecting Endangered Scholars, Springer Fachmedien Wiesbaden, 2024, Migrationsgesellschaften, 344 p.     

    Pascale Laborier, Ariel Colonomos, Gilles Favarel-Garrigues, Jean-François Bayart, Alain Dieckhoff [et alii], Pour Fariba Adelkhah et Roland Marchal: chercheurs en péril, Cairn et Presses de Sciences Po, 2020, Hors collection, 110 p.  

    "Fariba Adelkhah et Roland Marchal, chercheurs au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po, ont été arrêtés en Iran au début du mois de juin 2019. Incarcérés depuis lors, ils sont retenus dans la prison d'Evin, au nord de Téhéran. Leurs collègues se mobilisent pour leur libération. Dans cet ouvrage de combat, ils utilisent les outils de la recherche pour analyser de telles situations de crise politique et diplomatique, rappellent la fragilité de l'indépendance scientifique et les périls qu'encourent quotidiennement des centaines d'universitaires sur de nombreux terrains internationaux pour faire avancer la connaissance."

    Pascale Laborier, Denis Bocquet, Sociologie de Berlin, 675e éd., Cairn et La Découverte, 2016, Repères ( Sociologie ), 128 p.  

    Transformée par les immenses chantiers qui ont fait d'elle la capitale de l'Allemagne unifiée en 1991, Berlin est rapidement devenue l'aimant d'une nouvelle bohème européenne. Elle réinvente aujourd'hui une nouvelle manière d'être capitale entre héritage de politiques sociales qui ont longtemps été considérées comme des modèles en Europe et évolution de son modèle de gouvernance de la diversité. Elle parvient lentement à résorber le chômage de masse, mais le confinement d'une partie de la population dans les mécanismes de l'aide sociale perdure. Les quartiers de la contestation estudiantine ne sont quant à eux plus à l'abri de la gentrification et de la spéculation. Berlin est au cœur de débats cruciaux sur les enjeux urbains du XXIe siècle que ce livre analyse également dans le contexte du défi posé par l'accueil de dizaines de milliers de réfugiés

    Pascale Laborier, Frédéric Audren, Paolo Napoli, Jakob Vogel (dir.), Les sciences camérales: Activités pratiques et histoire des dispositifs publics, Presses Universitaires De France, 2011, Publications du Centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie, 594 p. 

    Pascale Laborier, Effi Böhlke, Andreas Knie (dir.), Exzellenz durch Steuerung?: neue Herausforderungen für das deutsche und das französische Wissenschaftssystem, Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung (WZB), 2009, Discussion paper ( Forschungsgruppe Wissenschaftspolitik ), 135 p. 

    Pascale Laborier, Fabien Jobard (dir.), Sciences politiques allemandes, Hermès Science, 2002, 227 p. 

    Pascale Laborier, Fabien Jobard (dir.), Analyses politiques allemandes, Hermès Science, 2001, 222 p. 

    Pascale Laborier, Jürgen Habermas, Pierre-André Taguieff, Jürgen Habermas, Librairie Séguier, 1989, 167 p. 

  • Pascale Laborier, « The Forced Migrations of Scholars During the Uruguayan Dictatorship: Refuge and Academic Labor Market Overlap? », in Leyla Dakhli, Pascale Laborier, Frank Wolff (dir.), Academics in a Century of Displacement. The Global History and Politics of Protecting Endangered Scholars, Springer VS, 2024, pp. 173-208   

    Pascale Laborier, Leyla Dakhli, Frank Wolff, « Endangered Scholars: Globalizing the Long History of an Emergent Category », in Leyla Dakhli, Pascale Laborier, Frank Wolff (dir.), Academics in a Century of Displacement. The Global History and Politics of Protecting Endangered Scholars, Springer VS, 2024, pp. 3-25   

    Pascale Laborier, Pierre-Jérôme Adjedj, « Quelques leçons sur l'accueil des chercheurs en exil à l'étranger », in Jérôme Heurtaux (dir.), Pensées captives. Répression et défense des libertés académiques en Europe centrale (et au delà). Trente ans de recherches au CEFRES de Prague, Codex, 2024, pp. 136-140 

    Pascale Laborier, « La mémoire peut-elle servir la cause des "exilés" ? », in Sarah Gensburger, Sandrine Lefranc (dir.), La mémoire collective en question(s), PUF, 2023, pp. 431-438 

    Pascale Laborier, « Ricardo Ehrlich : une vie dédiée à la recherche scientifique et à la défense d’idéaux politiques », in Julien Boucher, Aline Angoustures, Sophie Pegliasco (dir.), Patrie perdue, pays d’asile. L'Ofpra, 70 ans de protection des réfugiés, Éditions Loubatières, 2022   

    Pascale Laborier, « Academic Migration and 'Rescue' Programs. Between Specific and Universal Programs », in Roth Ralf, Vatansever Asli (dir.), Scientific Freedom under Attack. Political Oppression, Structural Challenges, and Intellectual Resistance in Modern and Contemporary History, Campus Verlag, 2021, pp. 157-174 

    Pascale Laborier, « « Être un chercheur en danger, entre entreprises de sauvetage et dispositifs d’accueil spécifiques » », in Vanessa Frangville, Aude Merlin, Jihane Sfeir, Pierre-Etienne Vandamme (dir.), La liberté académique : principes enjeux et menaces, Éditions de l'Université de Bruxelles, 2021, pp. 221-231   

    Pascale Laborier, « La responsabilité de la solidarité, ici et là-bas », in Colonomos Ariel, Favarel-Garrigues Gilles (dir.), Pour Fariba Adelkhah et Roland Marchal. Chercheurs en périls, Presses de Science Po, 2020 

    Pascale Laborier, « Légitimité », in Laurie Boussaguet (dir.), Dictionnaire des politiques publiques, Presses de Sciences Po, 2019, pp. 331-338 

    Pascale Laborier, Sophie Wauquier, « Les libertés académiques, une affaire d'Etat ? L'exemple de la création d'un programme Les libertés académiques, une affaire d'État ? », in Anders Fjeld, Mélanie Duclos (dir.), Liberté de la recherche. Conflits, pratiques, horizons, Kimé, 2019     

    Pascale Laborier, « Legitimidad », Diccionario de políticas públicas, Universidad del Externado de Colombia, 2015, pp. 360-367 

    Pascale Laborier, « Chapitre 3 / Doit-on en finir avec les corporatismes ? », in L. Boussaguet, S. Jacquot, P. Ravinet (dir.), Une French touch dans l'analyse des politiques publiques ?, Presses de Sciences Po, 2015, pp. 85-102 

    Pascale Laborier, « La gouvernementalité », in Jean-François Bert, Jérôme Lamy (dir.), Michel Foucault. Un héritage critique, Editions du CNRS, 2014, pp. 169-181     

    Pascale Laborier, « Les sciences camérales, prolégomènes à toute bureaucratie future ou parades pour gibiers de potence ? », in Laborier (P) ; Audren (F) ; Napoli (P.) ; Vogel (J.) (dir.), Les sciences camérales : activités pratiques et histoire des dispositifs publics, Presses Universitaires De France, 2011, pp. 11-30   

    Pascale Laborier, « Les charmes discrets du fédéralisme culturel coopératif allemand : de son invention à la République de Berlin », in Saint-Pierre D, Audet C. (dir.) (dir.), Tendances et défis des politiques culturelles II : cas nationaux en perspectives, Presses de l'Université de Laval (Québec), 2011, pp. 131-156 

    Pascale Laborier, Pierre Lascoumes, « L'action publique comprise comme gouvernementalisation de l'Etat », in Laborier, Pascale (dir.), Les Sciences camérales, activités pratiques et histoire des dispositifs publics, Presses Universitaires de France (PUF), 2011, pp. 81-101   

    Pascale Laborier, « La dimension historica en el analisis de las publicas », in Roth, André-Noel (dir.), Analisas y evaluacion de politicas publicas, Universidad Nacional de Colombia, 2009, pp. 2-7   

    Pascale Laborier, « Kulturpolitik als Sozialpolitik am Beispiel der deutschen Theaterreform des 18. Jahrhunderts », in Gesa zur Nieden ; Tilmann Köppe ; Daniel Feige (dir.), Funktionen von Kunst, Peter Lang, 2009, pp. 171-182 

    Pascale Laborier, Pierre Noreau, Marc Rioux, Guy Rocher, « Réformer l'action publique : introduction à l'étude des réformes et de la gouvernementalité », in Laborier Pascale, Noreau Pierre, Rioux Marc, Rocher Guy (dir.), Les Réformes en santé et en justice. Le droit et la gouvernance, Presses de l'Université Laval, 2008, pp. 3-8 

    Pascale Laborier, Philippe Bongrand, « L'analyse secondaire d'entretiens en politiques publiques », in M. Dargentas, M. Brugidou, D. Le-Roux, A.-C. Salomon (dir.), L'analyse secondaire en recherche qualitative, utopie ou perspectives nouvelles ?, PUG, 2008   

    Pascale Laborier, « Les sociaux-démocrates allemands, entre liberté de l'art et réformes de l'administration culturelle », in J. Vigreux, S. Wolikow (dir.), Rouge et rose. Deux siècles de socialisme, Editions universitaires de Dijon, 2007 

    Pascale Laborier, « Associations et puissance publique, la constitution du patrimoine national en Allemagne au dix-neuvième siècle », Culture et Démocratie. Les formes paradoxales de la voie associative, CREAPHIS, 2006 

    Pascale Laborier, « De l’impossible ministère au presque ministère : une politique culturelle en émergence ? », Qui sont les Allemands ?, Presses universitaires du Septentrion, 2006, pp. 203-214 

    Pascale Laborier, Pierre Lascoumes, « L'action publique comprise comme gouvernementalisation de l'Etat », Travailler avec Michel Foucault. Retours sur le politique, L'Harmattan, 2005, pp. 37-62 

    Pascale Laborier, Pierre Lascoumes, « L’action publique comprise comme gouvernementalisation de l’État », in Sylvain Meyet (dir.), Travailler avec Foucault : retours sur le politique, Éditions L'Harmattan, 2005, pp. 37-60 

    Pascale Laborier, « Légitimité », Dictionnaire de Politiques Publiques, Presses de Science Po, 2004, pp. 276-283 

    Pascale Laborier, Françoise Dreyfus, « Du bon usage d'un changement de paradigme : Allemagne - Afrique du Sud », L'Administration dans les processus de transition démocratique, 2004, pp. 139-156 

    Pascale Laborier, « Les conséquences éthiques de l'acculturation à partir de l'exemple du développement de l'Etat en Allemagne », in A.-M. Le Gloannec, A. Smolar (dir.), De Kant au Kosovo. Etudes offertes à Pierre Hassner, 2003, pp. 505-514 

    Pascale Laborier, « Historicité et sociologie de l'action publique », in Pascale Laborier, Danny Trom (dir.), Historicités de l'action publique, Presses Universitaires de France, 2003, pp. 419-462 

    Pascale Laborier, « Sciences camérales et réformes du théâtre dans l'Allemagne du dix-huitième siècle », in Olivier Ihl, Martine Kaluszinsky, Gilles Pollet (dir.), Savoirs et sciences gouvernementales, Economica, 2003, pp. 109-122 

    Pascale Laborier, Daniel Gaxie, « Des obstacles à l'évaluation des actions publiques et de quelques pistes pour tenter de les surmonter », Etre gouverné. Mélanges en l'honneur de Jean Leca, 2003, pp. 201-224 

    Pascale Laborier, Danny Trom, « Introduction », in Pascale Laborier, Danny Trom (dir.), Historicités de l'action publique, Presses Universitaires de France, 2003, pp. 5-22   

    Pascale Laborier, « La culture à l’épreuve du national », in A.-M. Le Gloannec (dir.), L'Etat en Allemagne. La République fédérale après l’unification, Sciences Po, 2001, pp. 351-370   

    Pascale Laborier, Vincent Dubois, « Le “social” dans l'institutionnalisation des politiques culturelles locales en France et en Allemagne », in Balme (R.), Faure (A.), Mabileau (A.), dir. (dir.), Les nouvelles politiques locales, Presses de Science-po, 1999, pp. 253-269 

    Pascale Laborier, « Politiques culturelles locales en France et en Allemagne »: De la compétence sociale à l'expertise, in Balme (R.) et. al. dir. (dir.), Politiques locales et transformations de l'action publique en Europe, CERAT, 1998, pp. 385-392 

    Pascale Laborier, « La Soziokultur en RFA. D’un enjeu politique à l’institutionnalisation d’une catégorie d’intervention publique », in Vincent Dubois, Philippe Poirrier (dir.), Politiques locales et enjeux culturels. Les clochers d’une querelle XIXe-XXe siècles, La Documentation Française/ Comité d’Histoire du Ministère de la Culture, 1998 

    Pascale Laborier, « Une politique culturelle polycentrique », in Anne-Marie Le Gloannec (dir.), L’Etat de l’Allemagne, La Découverte, 1995 

  • Pascale Laborier, préface à Danny Trom, Historicités de l'action publique: [actes du colloque, Amiens, 12-13 octobre 2000], Presses universitaires de France, 2003, 540 p. 

  • Pascale Laborier, Malena Bastias Sekulovic, Ioan Suhov, « Cartographier les trajectoires de migrants qualifiés : une approche réticulaire et narrative de l’exil », Migrations Société, CIEMI (Centre d'information et d'études sur les migrations internationales) , 2024, n°2, pp. 91-104 

    Pascale Laborier, Francisca Toledo Candia, Santiago Arias, « Introduction : 50 ans après les coups d'État en Uruguay et au Chili, quels défis pour les politiques éducatives et la démocratisation des institutions ? », IdeAs : idées d'Amérique, Institut des Amériques (France), 2024, n°23 

    Pascale Laborier, Francisca Toledo Candia, Santiago Arias Varela, « Introduction : 50 ans après les coups d'État en Uruguay et au Chili, quels défis pour les politiques éducatives et la démocratisation des institutions ? », Institut des Amériques, 2024  

    L’année 2023 marque le 50ème anniversaire des coups d'État militaires en Uruguay et au Chili, ainsi que le 40ème anniversaire du retour à la démocratie en Argentine. Le basculement de ces trois pays dans une dictature militaire les avait fait rejoindre leurs voisins – le Brésil, le Paraguay et la Bolivie –, également dirigés par des juntes. Ces événements ont laissé un héritage complexe, qui perdure encore dans les mémoires collectives en Amérique latine, comme l’attestent les nombreuses comm...

    Pascale Laborier, Maissam Nimer, Timothée Pinet, « Universitaires et artistes en situation d’ exil »: Tactiques et ressources face au déclassement, Terrains/Théories, Université Paris Nanterre, 2023, n°17 

    Pascale Laborier, Maissam Nimer, Timothée Pinet, « Universitaires et artistes en situation d’ exil », Presses universitaires de Paris Nanterre, 2023  

    À travers l’analyse de trente-six trajectoires d’universitaires et d’artistes, cet article vise à saisir les particularités de migrant·es hautement qualifié·es en situation d’exil dans le contexte contemporain du Moyen Orient. Nous montrerons à partir d’une enquête qualitative (observations et entretiens) comment ces exilé·es partagent le plus souvent une expérience de mise à l’épreuve de l’identité d‘une part et de déclassement social d’autre part. Après avoir perdu leur statut professionnel...

    Pascale Laborier, « Standing for Freedom »: Portraits of scientists in exile, Hommes & migrations, Musée de l’histoire de l’immigration , 2021, p. 170 

    Pascale Laborier, « Scholarship in exile: using words and images to bear witness », Hommes & migrations, Musée de l’histoire de l’immigration , 2021, pp. 11-15 

    Pascale Laborier, « The dilemna of solidarity and exile », Hommes & migrations, Musée de l’histoire de l’immigration , 2021, pp. 142-144 

    Pascale Laborier, « Poser pour la liberté. Introduction sur l’exil scientifique forcé », Hommes & migrations, Musée de l’histoire de l’immigration , 2020, pp. 11-15     

    Pascale Laborier, « Le dilemme de la solidarité et de l'exil », Hommes & migrations, Musée de l’histoire de l’immigration , 2020, pp. 142-145   

    Pascale Laborier, « Poser pour la liberté. Portraits de scientifiques en exil », Hommes & migrations, Musée de l’histoire de l’immigration , 2020, p. 170     

    Pascale Laborier, « Migration académique et programmes de sauvetage entre modèles d'intégration spécifiques et universels », Zeitschrift für Weltgeschichte, , 2020, n°1, pp. 121-136   

    Pascale Laborier, « Des mots et des images pour témoigner de l’exil scientifique contraint », Hommes & migrations, EPPD - Cité nationale de l'histoire de l'immigration, 2020, n°1328, pp. 166-169  

    « La trace est l’apparition d’une proximité, quelque lointain que puisse être ce qui l’a laissée. L’aura est l’apparition d’un lointain, quelque proche que puisse être ce qui l’évoque. Avec la trace, nous nous emparons de la chose ; avec l’aura, c’est elle qui se rend maîtresse de nous. » (Walter Benjamin, Paris, capitale XIXe siècle. Le livre des passages, trad. de Jean Lacoste, Paris, Les éditions du Cerf, 1989) Lors d’une séance à la Gaîté Lyrique en octobre 2019, des scientifiques ont tém...

    Pascale Laborier, « Liberade. Universitaires en danger, entre catégorisation et témoignages croisés », Matériaux pour l'histoire de notre temps, La contemporaine, 2019, pp. 41-45   

    Pascale Laborier, « L’exil scientifique uruguayen, une solidarité pour le développement de l’Amérique latine : Fernando Lema. Regards sur les exils scientifiques contraints d’hier et d’aujourd’hui », , 2019 

    Pascale Laborier, Denis Bocquet, « Recompositions et défis : la population berlinoise entre dynamiques émergentes et nouvelles fractures », Allemagne d'aujourd'hui : revue francaise d'information sur l'Allemagne, Association pour la connaissance de l'Allemagne d'aujourd'hui (ACAA) / Presses Universitaires du Septentrion, 2017, n°221, pp. 87-94   

    Pascale Laborier, « La temporalité des institutions. Flux et reflux », Tracés : Revue de Sciences Humaines, ENS Éditions, 2009, n°17, pp. 31-35  

    Pascale Laborier est professeur de sciences politiques. Elle dirige depuis 2005 le Centre Marc Bloch, fondé en 1992 et inauguré en 1994, placé sous la tutelle conjointe du ministère des Affaires étrangères et européennes et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Ce centre franco-allemand de recherche en sciences sociales héberge une unité de service et de recherche du CNRS (USR 3130) et bénéficie depuis 2001 d’un financement du ministère fédéral allemand de l’Éducation e...

    Pascale Laborier, « Die deutschen Sozialdemokraten. »: Zwischen Kunstfreiheit und Reformen der Kulturverwaltung,, Beiträge zur Geschichte der Arbeiterbewegung, , 2005, n°4, pp. 19-43 

    Pascale Laborier, Philippe Bongrand, « L'entretien dans l'analyse des politiques publiques : un impensé méthodologique ? », Revue Française de Science Politique, Presses de Sciences Po, 2005, n°1, pp. 73-111   

    Pascale Laborier, Vincent Dubois, « The ‘social' in the institutionalisation of local cultural policies in France and Germany », International Journal of Cultural Policy, Taylor & Francis (Routledge), 2003, n°2, pp. 195-206     

    Pascale Laborier, Danny Trom, « La science politique allemande dans tous ses états. Controverses autour de la naissance d'une discipline entre enjeux théoriques, luttes de savoir et transferts culturels », Politix, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2002, n°59, pp. 33-66    

    La science politique allemande dans tous ses états. Controverses autour de la naissance d'une discipline entre enjeux théoriques, luttes de savoir et transferts culturels Pascale Laborier, Danny Trom La science politique allemande a connu ces quinze dernières années un tournant historiographique. La particularité de ce processus est de se déployer comme une quête disputée des origines de la discipline dans l'histoire politique chaotique de l'Allemagne depuis la République de Weimar à la RFA en passant par le nazisme. Cet article se propose d'explorer de manière systématique ces débats en ordonnant l'espace des prises de position autour de variantes de l'histoire de la science politique. Analysée dans sa dynamique, la polémique soulève des enjeux indissociablement moraux et épistémologiques. L'hétérogénéité des critères à partir desquels s'effectue l'attestation de l'existence ou de l'absence d'une science politique dans divers passés allemands, montre combien cet exercice est enraciné dans les conceptions partagées et les dissensions relatives à l'état actuel de la discipline.

    Pascale Laborier, Fabien Jobard, « Sciences politiques allemandes (II) », Politix, De Boeck Supérieur, 2002, n°59 

    Pascale Laborier, « La science politique entre professionalisation et areas studies, à la croisée des chemins ? », Allemagne d'aujourd'hui : revue francaise d'information sur l'Allemagne, Association pour la connaissance de l'Allemagne d'aujourd'hui (ACAA) / Presses Universitaires du Septentrion, 2002   

    Pascale Laborier, Fabien Jobard, « Analyses politiques allemandes », Politix, De Boeck Supérieur, 2001, n°55 

    Pascale Laborier, « Cultural policy as welfare policy: A genealogical approach—the reform of German theatre in the 18th century 1 », International Journal of Cultural Policy, Taylor & Francis (Routledge), 2000, n°2, pp. 259-280 

    Pascale Laborier, « La bonne police. Sciences camérales et pouvoir absolutiste dans les États allemands », Politix, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1999, n°48, pp. 7-35    

    La «bonne police». Sciences camérales et pouvoir absolutiste dans les États allemands. Pascale Laborier [7-36]. Au cours du XVIIIe siècle, se développe une politique de type providentiel dans les États allemands. Cette politique bienfaisante puise son socle théorique dans les écrits des caméralistes qui étaient également des fonctionnaires du pouvoir absolutiste. Il ne s'agit pas seulement ici de présenter un projet intellectuel mais, au travers de l'institutionnalisation de la police et de la science de la police, ce sont aussi de nouvelles techniques administratives qui furent inventées. Cette institutionnalisation des sciences camérales s'est accompagnée de la professionnalisation de ces experts et de la progressive autonomisation du domaine administratif vis-à-vis du pouvoir politique. Ces spécialisations disciplinaires et leur traduction pratique sont à comprendre dans le contexte plus général de la transformation de l'État absolutiste en un État de droit.

    Pascale Laborier, Daniel Gaxie, Marine de Lassalle, Anne-France Taiclet, Ivana Obradovic, « Les politiques municipales d'intégration des populations d'origine étrangère », Migrations Etudes. Synthèse de travaux sur l'immigration et la présence étrangère en France, ADRI (Agence pour le développement des relations interculturelles) & Direction de la Population et des Migrations du Ministère des affaires sociales et de la solidarité, 1999, n°86 

    Pascale Laborier, « Conservation ou rénovation ? Transitions de la politique culturelle », Politix, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1996, n°33, pp. 111-132    

    Conservation ou rénovation ? Transitions de la politique culturelle. Pascale Laborier [111-132]. Le transfert du système fédéraliste ouest-allemand dans le secteur «culturel» en ex-RDA a confronté les acteurs institutionnels et politiques à de nombreuses difficultés qui résident, d'une part, dans la destruction de l'ancien système et d'autre part, dans la construction d'un État de droit et d'un système politique efficace. Une série d'entretiens menés dans les nouveaux Länder en 1992 auprès de responsables des nouveaux ministères régionaux et des services municipaux de la culture, de directeurs de musée, de théâtre ou de cabaret, d'artistes, de députés, etc. permet ici de saisir les diverses représentations que ces acteurs (Allemands de l'Ouest et de l'Est) de la reconstruction administrative se faisaient d'une action culturelle légitime, non seulement quant aux modalités de l'intervention mais aussi quant à ses contenus afin d'exposer les mécanismes par lesquels un système fédéraliste a été «transféré» sur les ruines d'un système centralisé. L'analyse en termes de répertoires permet d'éprouver tant la fiction du simple retour à la «nation culturelle» allemande que l'interprétation simplificatrice du transfert rationnel d'un système à l'autre.

    Pascale Laborier, « L’enjeu de la culture dans l’unification allemande. Du dirigisme centraliste au pluralisme démocratique », Allemagne d'aujourd'hui : revue francaise d'information sur l'Allemagne, Association pour la connaissance de l'Allemagne d'aujourd'hui (ACAA) / Presses Universitaires du Septentrion, 1992, n°121   

    Pascale Laborier, « Chroniques régionales de la culture en Allemagne orientale », Allemagne d'aujourd'hui : revue francaise d'information sur l'Allemagne, Association pour la connaissance de l'Allemagne d'aujourd'hui (ACAA) / Presses Universitaires du Septentrion, 1992, n°121   

    Pascale Laborier, « Levers de rideau à Berlin. Evolution de la politique du théâtre depuis l’unification », Documents. Revue des questions allemandes, , 1991, n°3, pp. 56-63   

    Pascale Laborier, Philippe Menke, « Out of Rosenheim », Lignes, Editions Lignes, 1989, n°3, p. 59 

  • Pascale Laborier, Santiago Arias, « Du droit aux sciences de la communication, parcours d'une famille d'enseignants uruguayens engagés: Roque Faraone. », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2023, pp. -11579692 

    Pascale Laborier, « Parcours d'un ingénieur agronome et homme politique uruguayen en exil : Ernesto Agazzi », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2023, pp. -1157329892 

    Pascale Laborier, Duygu Tasalp, « Une littéraire uruguayenne mobilisée pour la mémoire des victimes : Marita Ferraro », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2023, pp. -1157332092 

    Pascale Laborier, « Acteur kurde Diyarbakir à Paris : Aram Tastekin », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2023, pp. -11579692 

    Pascale Laborier, « Une ingénieure uruguayenne pionnière de la construction de la science, de la technologie et de la société (STS) : Judith Sutz », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -1157240592 

    Pascale Laborier, « Parcours d’une femme médecin chilienne d'Uruguay exilée en France : Maren Ulriksen de Viñar », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -1157922280 

    Pascale Laborier, Duygu Tasalp, « Trajectoire d’un poète brésilien en exil, De Rio à Paris, des mathématiques à la poésie : Pedro Vianna », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -1157130192 

    Pascale Laborier, « Un pasteurien engagé pour la diplomatie de la science : Guillermo Dighiero », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -115767092 

    Pascale Laborier, « Un psychiatre uruguayen face aux fractures de l’exil : Marcelo Viñar », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -115792608 

    Pascale Laborier, « Trajectoire d’une intellectuelle uruguayenne libre et nomade entre Montevideo et Paris : A-M. Araujo », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -115754792 

    Pascale Laborier, « Parcours franco-latino-américain d'un philosophe uruguayen exilé : Ricardo Viscardi », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -115753692 

    Pascale Laborier, « Exil d'un scientifique uruguayen, entre engagement politique et recherches : Fernando Lema (1945-2021) », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -115746592 

    Pascale Laborier, « Mycologue argentine exilée à Montevideo et à Nancy : Lina Bettucci », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -6-115739292 

    Pascale Laborier, « Trajectoire internationale d’un sociologue uruguayen « inquiet » : Geronimo De Sierra », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -115736692 

    Pascale Laborier, Duygu Tasalp, « D’Alexandrie à Grenoble, trajectoire d’un physicien exilé d’Uruguay : José Baruchel », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -115744692 

    Pascale Laborier, « Une linguiste uruguayenne : Brenda Laca », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -115735092 

    Pascale Laborier, « Parcours international d'un parasitologue uruguayen engagé : Luis Yarzábal », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -115792183 

    Pascale Laborier, « Le combat pour la science et la démocratie d'un biologiste uruguayen : Ricardo Ehrlich », Géo-récits. Cartographies narratives pour comprendre l'exil, 2022, pp. -11579692 

    Pascale Laborier, « La République Fédérale d’Allemagne », in F. Féron, A. Thoroval (dir.), L’Etat de l'Europe, La Découverte, 1992 

  • Pascale Laborier, Effi Böhlke, Andreas Knie, Dagmar Simon, Exzellenz durch Steuerung? Neue Herausforderungen für das deutsche und das französische Wissenschaftssystem, 2009   

    Pascale Laborier, Daniel Gaxie, Marine de Lasalle, Anne-France Taiclet, Ivana Obradovic, Rapport final de l'enquête sur les politiques municipales d'intégration des populations d'origine étrangère, 1998, 2318504 p. 

  • Pascale Laborier, La myriade franco-allemande, 2011 

    Pascale Laborier, Valérie Erlich, Fanny Jedlicki, Sylvie Monchatre, Derrière le cas de Pinar Selek, la recherche en danger en Turquie et ailleurs dans le monde, 2023 

  • Pascale Laborier, « La liberté académique à l'épreuve des enjeux contemporains ? », le 14 novembre 2024  

    Journée d'études organisée par Sciences Po Lille dans le cadre de l’exposition « Poser pour la liberté : portraits de scientifiques en exil »

    Pascale Laborier, « Mapping exile: Bridging knowledge and advocating for scholars at risk », Weiner Seminar Series on International Migration, Boston (MA) United States (US), le 04 mars 2024   

    Pascale Laborier, Malena Bastias Sekulovic, « Regards sur l’exil à partir de cartographies narratives », Regards sur l'exil, Aubervilliers, le 23 janvier 2024 

    Pascale Laborier, « Cartographies narratives des universitaires exilés à l’ère numérique : conditions de production de connaissances collaboratives et contributions au plaidoyer pour les universitaires en danger », Exil : légitimité et crédibilité des expériences, Aubervilliers (Campus Condorcet), le 10 janvier 2024   

    Pascale Laborier, « Archiving and Deep Mapping on High skilled Migration in the Digital Age: Bridging Knowledge and Advocating for Scholars at Risk », The future of science: scientific archives and new research, Nanterre, le 29 novembre 2023   

    Pascale Laborier, « Scholars at Risk in Syria, Turkey, and Ukraine Today: Deep Map Representation tool to produce knowledge on academic exile », International conference American Foundations’ Fellowship Programs: Transnational Circulations of Elites, Knowledge and Practices (20-21st centuries), Genève Switzerland (CH), le 23 novembre 2023   

    Pascale Laborier, Malena Bastias Sekulovic, Francisca Toledo Candia, « Trayectorias del exilio durante las dictaduras de Uruguat y Chile: Coleccón 73exilios" », Autoritarismos, violaciones a los derechos humanos y (re)construcciones democráticas: A 50 años de las dictaduras de Uruguay y Chile", Santiago (Chile) Chile (CL), le 09 novembre 2023 

    Pascale Laborier, « "Cartografias Narrativas: entre el relato subjetivo y la historia" », Arte, saber y exilios: Autoritarismo y sus resistencias a 50 años del golpe Uruguay- Chile, Montevideo Uruguay (UY), le 31 octobre 2023   

    Pascale Laborier, « L’exil académique uruguayen en France : réseaux de solidarité, contribution à la diffusion des savoirs sur la dictature et constitution d’une communauté en vue de la reconstruction démocratique », 50 ans du 11 septembre 1973 au Chili ; 50 ans du 27 juin 1973 en Uruguay : solidarités et réseaux pour une résistance en exil, Grenoble, le 18 septembre 2023   

    Pascale Laborier, « Solidarity network with students in France », Students, early career researchers and academics at risk, Bruxelles Belgium (BE), le 29 juin 2023 

    Pascale Laborier, Pierre Lecerf, Ioan Suhov, « Géo-Récits/BIELEXIL. Deep map representation tool to produce knowledge on intellectual exile », War in Ukraine and Exile, Prague Czech Republic (CZ), le 24 mai 2023   

    Pascale Laborier, « Research at Risk: Supporting Ukrainian Students and Researchers », Science Diplomacy in Times of Conflict, Paris, le 12 mai 2023   

    Pascale Laborier, « Eine Wanderausstellung für Freiheit », Jubiläumsveranstaltung der Deutsch-Französischen Hochschule und dem Deutsch-Französischen Bürgerfonds, Kaiserslautern Germany (DE), le 05 mai 2023   

    Pascale Laborier, « Migrants, migrations : des mots pour faire le droit », le 17 avril 2023  

    Organisé par le CHAD, UFR DSP, Université Paris Nanterre et le CNRS sous la direction de Soazick Kerneis et Gilduin Davy.

    Pascale Laborier, « Akademische Migration & Freiheit », Flucht und Exil, Wuppertal Germany (DE), le 11 avril 2023   

    Pascale Laborier, « De l'usage de la cartographie dans la recherche en sciences sociales », La frontière, nexus des études migratoires ?, Auberviliers, le 05 avril 2023   

    Pascale Laborier, « Langues et migrations dans le monde contemporain : les trajectoires de l'exil », Les langues de l’histoire, Paris, le 08 mars 2023   

    Pascale Laborier, « Répresentations de l’exil, une exposition et des cartographies narratives », Paroles Menacées, Bruxelles Belgium (BE), le 16 février 2023 

    Pascale Laborier, « Usages cartographiques et parcours d’artistes en exil », Ce que peut la musique en contexte de migration forcée, Aubervilliers (Campus Condorcet), le 14 février 2023 

    Pascale Laborier, « Forschenden im Exil eine Stimme und Sichtbarkeit », Wissenschaftler:innen im Exil, Munich Germany (DE), le 07 décembre 2022   

    Pascale Laborier, Maissam Nimer, « Enjeux d'une base de données et de son interface cartographique : Géo-Récits », Cartographier les parcours d’exil, Nanterre, le 28 novembre 2022 

    Pascale Laborier, « Refúgios, memórias e testemunhos: produção e difusão de conhecimentos sobre exilados acadêmicos », 1. Seminário Internacional Refúgio Acadêmico, Campinas Brazil (BR), le 09 novembre 2022   

    Pascale Laborier, « Migrations forcées : Porosité entre le refuge et le marché du travail académique », Les migrations scientifiques : perspectives transméditerranéennes et transatlantiques (XXe-XXIe siècles, Montréal Canada (CA), le 22 septembre 2022   

    Pascale Laborier, « Freiheit der Wissenschaft », Eröffnungsveranstaltung Standing for Freedom, Aachen (Aix la Chapelle) Germany (DE), le 22 juillet 2022   

    Pascale Laborier, « Poser pour la liberté, un engagement artistique pour défendre les libertés académiques », Réunion nationale du réseau "Migrants dans l'enseignement supérieur" (MEnS), Bordeaux, le 13 juin 2022   

    Pascale Laborier, Maissam Nimer, « A collective deep map representation tool to produce knowledge on intellectual exile », Conference "Measuring Migration and Mobility", Oxford United Kingdom (GB), le 09 juin 2022   

    Pascale Laborier, « Akademische Migration Podiumsgespräch », Poser pour la liberté / Standing for freedom, Dresden Germany (DE), le 13 avril 2022   

    Pascale Laborier, « Les migrations qualifiées uruguayennes », Symposium les diasporas vecteurs de développement, Paris, le 16 septembre 2021   

    Pascale Laborier, « Forschende im Exil – Ausstellung mit Porträts von geflüchteten Forschenden, Auftaktvortrag », Veranstaltungen des Viadrina-Programms "Pensées Françaises Contemporaines", Francfort/Oder Germany (DE), le 07 septembre 2021   

    Pascale Laborier, « Scholars at Risk as a Facet of Forced Migrations, between dissidence and refugees voice », PanelMultiple Facets of Forced Migration in the 21st Century – Trajectories, Policy Responses, Stakeholders., Lisbonne Portugal (PT), le 10 juillet 2021   

    Pascale Laborier, Maissam Nimer, Timothée Pinet, Nurcan Özgür Baklacioğlu, « The "exilee identity", a symbolic tool for the struggle of individuals highly endowed in cultural capital in the face of downward social mobility? », 18th conference, Accra Ghana (GH), le 27 juillet 2020   

    Pascale Laborier, « Enjeux du soutien aux Universités du Rojava », Rojava : Création d'une Université Alternative et Démocratique pendant la guerre, Nanterre, le 25 février 2020   

    Pascale Laborier, « Universitaires captifs, prisonniers politiques », Captifs sans motif : figures contemporaines du prisonnier et de l'otage, Paris, le 31 janvier 2020   

    Pascale Laborier, « Épistémologies de la radicalité », La Géopolitique des risques et les Humanités, Paris, le 16 janvier 2020 

    Pascale Laborier, « Freiheit der Forschung für gefährdete Wissenschaftler_innen. Forschungsperektive », IMIS Brown Bag Sessions, Osnabrück Germany (DE), le 03 juillet 2019   

    Pascale Laborier, « Gouvernementalités », Contestation Multiple. Power and its Critique in Postcolonial Africa, Bayreuth Germany (DE), le 25 juin 2019   

    Pascale Laborier, « À quoi servent encore les universitaires (1968-2019) ? », le 15 mai 2019  

    Organisé à l’occasion de la célébration des 50 ans de l’Université Paris-Dauphine

    Pascale Laborier, « Une histoire croisée de la fabrique du droit du travail », le 17 janvier 2019  

    Journée organisée par Bénédicte Zimmermann, Centre Georg Simmel, Patrick Fridenson, Centre de recherches Historiques et Claude Didry, Centre Maurice Halbwachs avec le soutien du Centre Marc Bloch et de l'IEA de Paris

    Pascale Laborier, « Paradoxes of solidarity in emergency and academic cosmopolitanism. Synthesis and conclusions of the Conference », Academic Freedom Under Threat – Roots, Responsibilities, Reactions, Bruxelles Belgium (BE), le 10 décembre 2018   

    Pascale Laborier, « Academic Migration and “rescue” programs. Cases of Braindrain and Braingain », Problems of Scientific Freedom in Modern and Contemporary History, Frankfurt am Main Germany (DE), le 02 novembre 2018 

    Pascale Laborier, « Philanthropic Model or Academic Insertion? », World Social Science Forum. Panel Supporting Refugee and Displaced Scientists – what role for the international scientific community?, Fukuoka Japan (JP), le 25 septembre 2018 

    Pascale Laborier, « Academics Seeking International Protection », Europe, Migration and the Mediterranean : human motilities and intercultural challenges, 15th Conference, Barcelona Spain (ES), le 02 juillet 2018 

    Pascale Laborier, « Critères pour une analyse longitudinale des scientifiques en danger », Scholars at Risk, Rescue Politics and Institutional Opportunities in Comparative and Long-term Perspective, Berlin Germany (DE), le 27 juin 2018 

    Pascale Laborier, « Comment penser l'État, entre sciences camérales et gouvernementalité? », Bureaucratisation des sociétés africaines, Dakar Senegal (SN), le 31 mai 2018 

    Pascale Laborier, « Faire la sociologie d’une ville : Berlin », Séminaire Sociologie des villes : enjeux et méthodes, Nice, le 19 janvier 2018   

    Pascale Laborier, « Shaping International Cooperation between Universities: Opportunities and Potential Approaches », International Conference Universities beyond Borders, Berlin Germany (DE), le 01 décembre 2017 

    Pascale Laborier, Sophie Wauquier, « Which freedom of research to defend? », International Forum Freedom of Research, Paris, le 18 novembre 2017 

    Pascale Laborier, « Les États généraux de la recherche sur le Droit et la Justice », le 30 janvier 2017 

    Pascale Laborier, « Hiatus dans les transpositions de Surveiller et punir en sciences sociales », Colloque international organisé à l’occasion du 40e anniversaire de la publication de Surveiller et punir de Michel Foucault, Paris, le 26 mai 2016    

    Colloque international organisé à l’occasion du 40e anniversaire de la publication de Surveiller et punir de Michel Foucault par l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne avec le soutien du Centre Michel Foucault

    Pascale Laborier, « Les spécificités des SHS dans la formation doctorale en France », La formation doctorale en sciences sociales, pour quoi, comment ?, Paris, le 17 mars 2016   

    Pascale Laborier, « Généalogie vs. histoire des idéologies: peut-on penser les antagonismes avec Foucault? », Colloque international pour une histoire sociale des idées politiques, Paris, le 22 janvier 2015   

    Pascale Laborier, « La gouvernementalité vue par les sciences sociales », Colloque international Foucault (s) 1984-2014, Creteil, le 19 juin 2014   

    Pascale Laborier, « Politiques culturelles en Allemagne », Démocratiser la culture. Une histoire comparée des politiques culturelles, Paris, le 09 février 2012 

    Pascale Laborier, Paolo Napoli, « Socio-histoire - Impulsreferat, Geschichtswissenschaft und Soziologie im Dialog : Sozialpolitikentwicklung vom 19. bis zum 21 Jahrhundert », Der Staat: Akteure, Praktiken, Wissen (16. -19. Jahrhundert), Paris, le 01 janvier 2012 

    Pascale Laborier, Jakob Vogel, « Les sciences camérales entre histoire et science politique », L'histoire de l'État. Séminaire Centre d'histoire contemporaine, Sciences Po, Paris, le 01 décembre 2011 

    Pascale Laborier, « Expertises scientifiques : Quelles références internationales en matière d'acceptabilité sociale ? », Comité Académique des Relations Internationales Scientifiques et Techniques (CARIST), Paris, le 01 janvier 2011 

    Pascale Laborier, « Politikwissenschaft auf der Grenze zwischen Kulturpolitik und Sozialpolitik », Geschichtschreibung und Grenzüberschreitung,, Stuttgart Germany (DE), le 20 mai 2010   

    Pascale Laborier, « Des sciences camérales à la diffusion des "Savoirs d'État" dans la science politique », Mots de l'histoire Historiens allemands et français face à leurs concepts et à leurs outils, Paris 2010., Paris, le 12 novembre 2009   

    Pascale Laborier, « Population Statistic as a Political Instrument », Culture Meets Demography, Berlin Germany (DE), le 02 juillet 2009   

    Pascale Laborier, « Biopolitik und Bevölkerung », Die vergangene Zukunft Europas. Demografische Wissensordnungen und Prognosen im 20. und 21. Jahrhundert, Leipzig Germany (DE), le 22 janvier 2009 

    Pascale Laborier, « Enjeux des méthodes d'analyse de l'action publique culturelle, à partir de l'exemple de l'Allemagne », Les tendances et défis des politiques culturelles dans les pays occidentaux, Québec Canada (CA), le 07 mai 2008 

    Pascale Laborier, « Wilhelm von Humboldt. Patriotismus, entre la théorie et les pratiques politiques, entre la France jacobine et la Prusse éclairée », Doppelidentitäten, Berlin (DE) Germany (DE), le 01 janvier 2008 

    Pascale Laborier, « Rationalités et temporalités de l’action publique : Humboldt créateur de l’administration culturelle prussienne ? », Journées Internationales Sociohistoire des institutions scientifiques et éducatives, Nancy, le 26 octobre 2007   

    Pascale Laborier, « Kulturpolitik als Sozialpolitik am Beispiel der deutschen Theaterreform des 18. Jahrhunderts », Funktionen von Kunst, Berlin Germany (DE), le 05 octobre 2007 

    Pascale Laborier, « „Gouvernementalität“ und die Konstitution von Wissen über den Staat: Reflexionen über ein analytisches Konzept », Sozial- und Wirtschaftsgeschichte, Zurich Switzerland (CH), le 27 septembre 2007   

    Pascale Laborier, « La Dimensión Histórica en el Análisis de las Políticas Públicas », Análisis y Evaluación de las Politicas Públicas en Colombia:Experiencias, Teorías y Métodos en Debate, Bogota Colombia (CO), le 01 janvier 2007 

    Pascale Laborier, « Ist die Wissensgesellschaft demokratisch? », Lässt sich im Europäischen Raum die Konstituierung einer "Wissensgesellschaft" beobachten?, Berlin Germany (DE), le 22 mai 2006   

    Pascale Laborier, « Silent Reform. The Case of the Cultural German Federalism », Is democracy working?, 20th IPSA World Congress, Fukuoka Japan (JP), le 01 janvier 2006   

    Pascale Laborier, « "La conceptualisation des (changements d')échelles et les enjeux: méthodologiques de leur analyse" », Mondialisation, européanisation, fédéralisme et décentralisation: l'Etat et l'action publique à l'épreuve des changements d'échelle, Congrès des 4 pays, Association francophone de science politique, Lausanne Switzerland (CH), le 18 novembre 2005 

    Pascale Laborier, Philippe Bongrand, « "Une thèse c'est cinquante entretiens. L'entretien dans l'analyse des politiques publiques ou les paradoxes d'un impératif non codifié" », L'analyse secondaire en recherche qualitative. Utopie ou perspectives nouvelles?, Grenoble, le 03 novembre 2005 

    Pascale Laborier, « "Doit-on interroger ensemble la genèse des pratiques politiques et leurs usages contemporain?" », Journée d'étude Pratiques et méthodes de la socio-histoire du politique., Amiens, le 13 mai 2005 

    Pascale Laborier, « La question des "pratiques" chez Michel Foucault". », Journée d'étude "la gouvernementalité". Les deux cours de Michel Foucault"., ¨Paris, le 21 janvier 2005 

    Pascale Laborier, « "La gouvernementalité au prisme des pratiques". », Colloque international Le politique vu avec Foucault. Quelle est la fécondité des outils de Michel Foucault pour analyser le politique?, Paris, le 07 janvier 2005 

    Pascale Laborier, Philippe Bongrand, « "Les entretiens dans les démarches de recherche en analyse des politiques publiques: usages, définitions, problèmes" », Politiques publiques. Approches de la décision politique, Institut d'études politiques et internationales, Lausanne Switzerland (CH), le 17 novembre 2004 

    Pascale Laborier, Philippe Bongrand, « "De l'usage des entretiens dans l'analyse des politiques publiques en général, ainsi que dans les approches cognitives en particulier" », Congrès annuel de l'Association suisse de science politique, Balsthal Switzerland (CH), le 04 novembre 2004 

    Pascale Laborier, « "Auf der Suche nach Identität" », Journée d'étude Europas neue verfassung: Souveränität-Legitimität-Identität, Dresde Germany (DE), le 28 octobre 2004 

    Pascale Laborier, Philippe Bongrand, « "Problèmes méthodologique d'une enquête sur les entretiens », Séminaire Cuisines de la recherche, amiens, le 15 octobre 2004 

    Pascale Laborier, « "Constitution des "savoirs" et mobilisation de répertoires d'action dans les pratiques administratives: quelle méthodologie?" », Umbau des Staats, Frankreich und Deutschland im Zeitalter der "e-governance", Ludwigsburg Germany (DE), le 01 septembre 2004 

    Pascale Laborier, Philippe Bongrand, « "La genèse de la politique des zones d'éducation prioritaires comme processus de circulation de connaissances: pratiques professionnelles, pratiques militantes et situations d'expertise" », Les sciences camérales: activités pratiques et histoires des dispositifs publics, CURAPP, Amiens, le 24 juin 2004 

    Pascale Laborier, Pierre Lascoumes, Jakob Vogel, « "Les bonnes moeurs: manière de penser les conduites dans la constitution d'instruments de politique publique" », Les sciences camérales: activités pratiques et dispositifs publics, Amiens, le 01 juin 2004 

    Pascale Laborier, Yannis Papadopoulos, « "Understanding the relevance of idea for governmentality: some conceptual and methodological reflections" », European Consortium for Political Research, Uppsala Sweden (SE), le 01 avril 2004 

    Pascale Laborier, « "Méthodes de l'analyse historique dans les politiques publiques occidentales et extra occidentales" », Centre d'Etudes de l'Afrique Noire, Séminaire doctoral, Bordeaux, le 01 janvier 2004 

    Pascale Laborier, « "Bilan et perspectives comparés de la recherche en analyse des politiques publiques en France, en Allemagne et en Suisse" », Les Siècles des Socialismes. Perspectives Européennes, Dijon, le 01 novembre 2003 

    Pascale Laborier, « "Les tendances actuelles dans les recherches de politiques publiques" », Atelier Politiques Publiques, Paris, le 01 octobre 2003 

    Pascale Laborier, « "Discourse and Practices in analytics of government" », European Consortium for Political Research, Marburg Germany (DE), le 01 septembre 2003 

    Pascale Laborier, « "Itinéraires et sens de l'action" », Worshop CURAPP-TU Berlin, Berlin Germany (DE), le 01 mai 2003 

    Pascale Laborier, « Science de gouvernement et construction d’une nouvelle catégorie d’intervention publique », L’historicité de l’action publique. Activités pratiques et histoire des dispositifs publics, Amiens, le 01 janvier 2003   

    Pascale Laborier, « Historicité et analyse de politiques publiques : quelles méthodes ? », Colloque Les sciences sociales et l'historicité : le présent par le passé, Montréal Canada (CA), le 07 novembre 2002   

    Pascale Laborier, « Se peut-il que ce soit juste en théorie, mais ne vaille rien en pratique? », 7ème Congrès, Lille, le 18 septembre 2002 

    Pascale Laborier, « Associations et puissance publique : la constitution du patrimoine nationale au XIXe siècle en Allemagne », Culture et démocratie. Les formes paradoxales de la voie associative, Lille, le 07 décembre 2000   

    Pascale Laborier, « Comment « intégrer la dimension européenne » dans l’analyse des politiques publiques ? », Journée d’études européennes, Paris, le 28 avril 2000 

    Pascale Laborier, « Subsidiarité et légitimation de l’action publique. La dimension européenne de la responsabilité publique à la lumière du cas de l'ESB », Colloque international,, Paris 2000., Paris, le 01 janvier 2000   

    Pascale Laborier, « Les paradoxes de la modernisation du secteur culturel dans l’ex-Allemagne de l’Est », Les figures de la modernisation de l’État et les élites modernisatrices, Paris, le 30 janvier 1998 

    Pascale Laborier, « Les réformes du fédéralisme culturel en RFA », Atelier de recherches sur l’État, Paris, le 01 janvier 1998 

    Pascale Laborier, Vincent Dubois, « Du traitement social de la culture au traitement culturel du social ? Professionnalisation des politiques culturelles locales et enjeux sociaux en France et en RFA », Politiques locales et transformations de l’action publique en Europe, Lyon, le 25 septembre 1997 

    Pascale Laborier, « L’impact de l’unification sur la répartition de compétences en matière culturelle entre les différents échelons étatiques en RFA », Conflict and Order - 7e Congrès international, Séoul South Korea (KR), le 01 janvier 1997 

    Pascale Laborier, « Logik der Kulturpolitik (1870-1914) », Transformation von Kulturen - Historischen Soziologie, Giessen Germany (DE), le 01 janvier 1996 

    Pascale Laborier, « Die Kulturpolitik im Prozess der Wiedervereinigung », Prozess der Wiedervereinigung, Paris, le 01 janvier 1995 

    Pascale Laborier, « La politique culturelle allemande en Europe Centrale », Journée d’études sur les transitions à l’Est, Paris, le 01 janvier 1994 

    Pascale Laborier, Jakob Vogel, « Théories et pratiques du caméralisme et les construction des espaces administratifs régionaux », Les identités régionales en Europe, Göttingen Germany (DE), le 29 mai 1992 

    Pascale Laborier, « Les politiques culturelles dans l’ex-RDA », Penser le communisme, Nanterre, le 16 mai 1992 

    Pascale Laborier, « Les nouveaux acteurs dans le développement de la politique publique en Allemagne de l’Est », XIVe Congrès international, Lyon, le 01 janvier 1992 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Tanguy Quidelleur, De la chasse aux bandits à la guerre contre les « terroristes » : un marché de la protection internationalisé au Sahel (Burkina Faso et Mali), thèse soutenue en 2023 à Paris 10 sous la direction de Marielle Debos, membres du jury : Koen Vlassenroot (Rapp.), Sandrine Lefranc (Rapp.), Gilles Dorronsoro et Lamine Savane    

    Depuis le début de la guerre au Nord du Mali en 2012, les violences n’ont eu de cesse de se diffuser dans le pays et de gagner de nouveaux territoires, notamment au Burkina Faso voisin. L’apparition d’un conflit armé devenu régional a été favorisée par l’éparpillement géographique des combattants djihadistes, les opérations militaires, la mise en armes des conflits socio-politiques et les interventions internationales. Dans ces configurations violentes, les populations ont organisé la mise en place de groupes d’autodéfense qui forment « un marché de la protection ». Comment ces mobilisations armées en zone rurale, trop souvent perçues comme des phénomènes périphériques, ont-elles pu s’implanter dans les arènes politiques locales et nationales, mais aussi, avoir accès aux prébendes de l’international ? À partir d’une enquête de terrain de douze mois, menée entre 2017 et 2022 dans les deux pays, la présente thèse propose une ethnographie des groupes d’autodéfense et vise à expliquer leur diffusion. À rebours des approches en termes de « faillite » des États, la recherche analyse leur rôle dans le passage du vigilantisme à des dispositifs miliciens et, plus largement, dans la guerre. L’étude des transformations de ces mobilisations accorde une attention particulière aux trajectoires biographiques, aux circulations des pratiques et à la (re)production des hiérarchies sociales. Enfin, la thèse met en lumière un aspect peu regardé des groupes d’autodéfense, à savoir, leurs interactions avec les différentes interventions internationales. Les incitations à profiter des dividendes de la « guerre contre le terrorisme » favorisent la formation de nouveaux espaces politiques d’intermédiation et accompagnent le processus de milicianisation des sociétés sahéliennes.

    Santiago Arias, Démocratie, citoyenneté et éducation, thèse en cours depuis 2022  

    Le thème de recherche de cette étude politologique vise sur la mise en pratique de la démocratie à travers les politiques éducatives. Le propos part des études antérieures sur le domaine des Sciences de l'Éducation et se dirige à faire un contribution à la notion de démocratie et son développement en relation avec les politiques éducatives. Évidemment, ce sont plusieurs défis qui proviennent de la démocratie, surtout dans sa mise en œuvre. Soit on discute autour de la forme de gouvernance démocratique ou posdémocratique et leur logiques politique ou pospolitique (Mouffe, 2018), soit sur la légitimation ou l'absence de représentativité (Castells, 2020), comme surtout à une vrai possibilité d'accès des citoyens à la participation dans leur gouvernement. N'est-il pas possible de rapprocher nos pratiques démocratiques à une plus plurielles, souveraines, représentatives, participatives? Ma thèse cherche à remarquer ces difficultés et propose la possibilité d'améliorer nos démocraties en termes de participation et représentativité, à l'exercice de nos souverainetés. Dans le sens d'ouvrir la forme de délibération basée à des écoutes atteintes à la pluralité des voies. Ceci veut remarquer la forte relation entre modèles politiques, projets de société et l'éducation envisagée pour les mêmes. Les différentes politiques éducatives déployées sont très importantes pour notre formation comme concitoyens capables de nous rapprocher à la participation ou de nous en éloigner. Ce lien est visible aux principaux exemples historiques de ce système de gouvernement, lien très étroit parmi leurs respectifs modèles de formation et d'éducation des citoyens afin d'intégrer et participer à leurs États. Le modèle de la démocratie française et leur système d'enseignement public ont été une référence pour plusieurs pays du monde. Les niveaux actuels d'acceptation de nos systèmes démocratiques en France et en Uruguay –avec leurs différences– mettent en question la représentation que nous offrent les partis politiques, dont la possibilité de participation de la démocratie actuelle. Par conséquent, il est important d'étudier les politiques éducatives françaises et uruguayennes. En révisant la période 2015-2022, qui comprend deux périodes gouvernementales pour chaque pays. Prenant comme objet d'étude les politiques éducatives en vigueur à l'année 2022 qui ont une ingérence sur l'enseignement du fonctionnement de la démocratie et les formes de participation. Politiques pour l'éducation obligatoire et la formation des enseignants chargés de ses cours ou espaces formatifs. Une recherche qui vise à générer des évidences empiriques pour continuer à élargir nos cultures démocratiques. Les résultats prévus et leurs diffusion permettront de réfléchir collectivement à la situation actuelle de nos systèmes de gouvernement et éducatif, comme à des alternatives possibles. Ce qui a pour but de développer des politiques éducatives pour l'approfondissement démocratique.

    Manon Derue, Parcours d'hébergement des publics exilés dans les dispositifs de "l'urgence sociale, thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Karen Akoka  

    Cette thèse vise à explorer les modalités de prise en charge des publics exilés – demandeurs d'asile et réfugiés – au sein des dispositifs d'hébergement du secteur de l' « urgence sociale » sur le territoire francilien. L'insuffisance du Dispositif national d'accueil (DNA) en matière d'hébergement des publics exilés les conduit à recourir à des « solutions de replis » pour leur hébergement : campements, squats et bidonvilles, hébergement privé chez des tiers ainsi qu'hébergement dans les dispositifs de prise en charge des publics sans abri. La recherche s'appuie sur une enquête qualitative, principalement réalisée au sein des structures d'hébergement du Samusocial de Paris. À partir d'une analyse des parcours de rue et d'hébergement des personnes exilées, la thèse se propose de cartographier les acteurs, dispositifs et modalités d'hébergement rencontrés par ce public en amont puis au sein de l'hébergement généraliste. Elle vise, réciproquement, à comprendre les effets de l'accueil de ces publics sur le secteur de l'urgence sociale, tant par l'observation des pratiques concrètes d'accueil au sein des structures d'hébergement que par l'analyse des modalités de (re)structuration du secteur et de ses liens avec les politiques migratoires et d'asile. La recherche retrace enfin, dans une perspective socio-historique, la façon dont s'est organisé et structuré l'hébergement des publics demandeurs d'asile et réfugiés depuis l'ouverture des premières structures à leur intention dans les années 1970 jusqu'aux évolutions récentes du DNA et des dispositifs d'hébergement généralistes. A la croisée de la sociologie des migrations et de la sociologie des politiques publiques, la thèse met ainsi au jour les logiques de “cadrage” et de définition qui ont guidé la prise en charge des publics exilés et propose une réflexion plus large sur la sectorisation des politiques sociales et d'asile.

    Mayada Madbouly, Au delà de la complainte : sociologie des constructions mémorielles nubiennes en Égypte, thèse soutenue en 2022 à Paris 10 sous la direction de Dina El Khawaga, membres du jury : Assia Boutaleb (Rapp.), Choukri Hmed (Rapp.), Michèle Baussant et Hisham D. Aidi    

    À la croisée de la sociologie de la mémoire et la sociologie de l’action collective, cette thèse analyse les différentes façons d’évocation du passé et d’engagement pour ou par la mémoire. En mettant l’accent sur les constructions mémorielles nubiennes en Égypte post-indépendance, cette thèse explore comment les rapports au passé et à la communauté fluctuent dans un contexte politique en changement. Cette thèse démontre que l’évocation du passé et de ses images va au-delà de la complainte (rithâ’) et montre qu’il existe diverses formes du « faire mémoire ». Les associations nubiennes (gam‘iyât) fondées dans les villes depuis le XXe siècle d’un côté, les militants d’un autre côté, mais aussi les collectifs de jeunes intéressés par le patrimoine et la culture sont tous des groupes d’acteurs qui mettent le passé nubien au cœur de leurs pratiques. Cette étude explore plusieurs notions des travaux arabophones, francophones et anglophones, contribuant à apercevoir les processus de construction identitaire, de politisation et de dépolitisation, de définition et de formulation des logiques d’actions mémorielles. Elle examine les façons dont les constructions mémorielles se déploient dans un cadre national, mais aussi international. À partir d’une enquête ethnographique en Égypte, cette thèse étudie les modalités d’action d’une diversité d’acteurs (associations, militants et des groupes de jeunes non-contestataires) et les sens qu’ils attribuent à leur engagement.

    Anthony Pregnolato, Rébellions urbaines et mobilisations contre les violences policières dans la région parisienne (2005-2018), thèse soutenue en 2022 à Paris 10 sous la direction de Abdellali Hajjat, membres du jury : Vanessa Codaccioni (Rapp.), Fabien Jobard (Rapp.), Andrea Rea et Myriam Aït-Aoudia    

    Ce travail étudie un espace des mobilisations contre les violences policières constitué de familles de victimes, de militant·es et de collectifs qui prennent pour objet de lutte – exclusive ou non – les violences policières à travers une diversité de modes d’action. Il articule une sociologie de l’action collective, de la police, de la justice, de la domination et des discriminations raciales, et repose sur une enquête par observations ethnographiques, entretiens et travail d’archives. En interrogeant le passage de « l’émeute » à l’action non-violente, la thèse montre comment l’expérience des violences policières et des rébellions urbaines constitue des instances de politisation. Elle interroge l’usage du droit par les familles de victimes et les processus de (dé)légitimation de l’usage de la force publique. En mettant en lumière l’improbabilité de la reconnaissance publique et institutionnelle des violences policières, l’enquête montre que même lorsque la condamnation advient, le fait d’assurer la fonction policière atténue la sanction pénale. Elle analyse aussi comment l’expérience de ces procédures judiciaires participe à la politisation et à l’engagement en tant que et au nom des familles de victimes qui contribuent, avec des miliant·es, à la construction d’une cause. Essentiellement inscrite dans l’histoire des luttes de l’immigration post-coloniale et des quartiers populaires, la cause contre les violences policières se généralise au sein des anarchistes, de la gauche radicale et d’une partie de la gauche durant la décennie 2010. L’étude des alliances et conflits a permis de mettre en évidence les luttes de (re)définition de la cause, de son « autonomie » et de sa représentation politique, à l’intersection des catégories de classe, de race et de territoire.

    Achille Tueam, Flux et reflux des nouvelles solidarités internationales face à la résurgence des problèmes de santé publique en Afrique subsaharienne , thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Nadine Machikou  

    Le secteur de la santé aujourd'hui est soumis à des multiples bouleversements qui causent d'indicibles souffrances pour bon nombre de pays en Afrique subsaharienne. Pour y faire face et être en mesure d'y remédier efficacement, les possibilités en interne sont moindres pour ces pays. Ce qui les poussent à se tourner vers les partenaires extérieurs en réorientant leurs politiques de coopération, pour leur faire sortir des traditionnelles canaux, qui reléguaient la santé à un niveau périphérique de la coopération. Car aujourd'hui, avec le déferlement des vagues épidémiques, des pandémies et des crises sanitaires que de nombreux pays subissent régulièrement en Afrique, la santé occupe de plus en plus une place stratégique dans les politiques de coopération au développent. Le Cameroun n'a pas dérogé à ce principe et s'est inscrit dans cette dynamique. Aujourd'hui, dans la diversité des rapports que le pays entretien avec ses partenaires extérieurs, la santé occupe une place prépondérante. Cependant, la préoccupation fondamentale face à ce choix reste celle de savoir prioritairement dans quelles conditions est-ce-que l'établissement ou alors la réorientation de ces politiques axées sur les enjeux de santé voulue par les autorités est-elle souhaitable, faisable et bénéfique pour le pays. L'autre préoccupation et non des moindres est celle de savoir, comment le Cameroun peut-il par ce mécanisme de mutualisation des forces, avec l'aide des partenaires internationaux y apporter des solutions durables, autant crédibles qu'efficaces dans les faits pour les populations. Car jusqu'ici, les failles observables dans ce secteur de manière globale apparaissent de façon presque flagrante, tout semblant ce passé comme si, malgré l'ampleur, la gravité et les désastres causés par les crises sanitaires précédentes, aucun ou alors très peu d'enseignements seulement ont été tirés de celles-ci. Pris sous cet angle d'analyse, ce constat dépasse donc les aspects conjoncturels de base pour concerner aujourd'hui les aspects structurels fondamentaux dont il convient d'interroger scientifiquement. L'enjeu ici est de savoir comment structurer et viabiliser ce nouveau type de partenariat, à l'effet de pouvoir appréhender sous un angle innovant la dynamique d'action internationale d'aide à la santé dans les politiques camerounaise de coopérations au développement.

    Mahdi Aghajanloo, La mondialisation des politiques des droits de l'homme : une comparaison France-Canada-Turquie, thèse soutenue en 2020 à Paris 10, membres du jury : Jean-Vincent Holeindre (Rapp.), Valentine Zuber (Rapp.), Françoise Dreyfus, Zeynep Kivilcim Forsman et Mehdi Zakerian  

    L'indivisibilité des droits de l'homme est mentionnée dans tous les instruments internationaux. Toute divergence, en limitant certaines dimensions des droits fondamentaux, mette en danger la réalisation de l'ensemble des droits. En présentant une base juridique et pratique de convergence entre les droits civils et politiques, cette convergence est examinée en comparant le niveau de religiosité sociale et les droits intangibles. Puis, en présentant une histoire résumée de la ratification de deux Pactes, la divergence trouve son origine dans les différences idéologique et politique. Les conditions de la divergence, et, de même, la nature positive différente des droits socio-économiques, sont examinées à partir des droits du travail.La considération d'une responsabilité nationale, selon la nature positive des droits socio-économiques, aboutit au risque de la divergence et de la réalisation inappropriée de ces droits, sous des engagements internationaux non contraignants. Donc, seul le principe de non-discrimination forge une obligation quasi contraignante par rapport aux droits en cause. L'extension du champ d'application de ce principe, au-delà des frontières nationales, peut garantir l'indivisibilité des droits fondamentaux. En revanche, la nature vague des droits socio-économiques et le principe de restrictions accentuent la nécessité d'un besoin objectif pour l'établissement d’engagements internationaux contraignants. L’objectif est souligné à propos de la crise sanitaire causée par la propagation mondiale du Coronavirus.En comparant la liberté religieuse, les droits du travail et le droit à la santé, nous pouvons constater que l'existence d’obligations contraignantes, à propos des droits négatifs, est prise en compte au niveau international. En revanche, il faut un besoin objectif pour persuader les États de prendre des mesures conjointes et établissement des obligations similaires, contraignantes, par rapport aux droits socio-économiques. De fait, le niveau d’obligations internationales des États dépend du type et du niveau de ce besoin objectif.

    Juliette Froger-Lefebvre, « Les voix du rétablissement » : sociologie politique des groupes de parole, le cas des Outremangeurs Anonymes, thèse soutenue en 2020 à Paris 10, membres du jury : Janine Barbot (Rapp.), Lilian Mathieu (Rapp.), Laurie Boussaguet, José Luis Moreno Pestaña et Jean-Pierre Poulain    

    Cette thèse analyse le processus d’institutionnalisation de groupes de parole consacrés aux personnes souffrant de troubles alimentaires, se réunissant sans médiation médicale, les Outremangeurs Anonymes (OA). Pris dans un marché thérapeutique dominé par l’offre psychiatrique spécialisée, légitimée par les institutions et les politiques publiques destinées à lutter contre l’obésité d’un côté et l’anorexie et la boulimie de l’autre, les OA proposent un modèle de soins fondé sur la tradition religieuse évangélique et l’individualisme thérapeutique. Ouverts à tous, même sans diagnostic médical, ils captent la population résiduelle en marge de la prise en charge institutionnelle. Très hétérogène, la composition des groupes dévoile les conditions sociales de la reconversion, ainsi qu’une hiérarchisation des membres selon leur appartenance sociale d’origine. Entreprise de distribution de biens de salut et de santé, ils sont créés aux États-Unis dans les années 1960 et importés en France en 1983, via l’émergence de cheffes charismatiques, garantes de la tradition. Entre dénonciation de la domination du savoir médical et réappropriation des représentations légitimes, ils entretiennent une position ambiguë, caractéristique de leur hétéronomie, travaillant paradoxalement à leur reconnaissance vis-à-vis des médecins et des pouvoirs publics, tout en conservant une forme d’activisme thérapeutique.

    Manatouma Nicodème Kelma, Identifier les individus au Tchad : politiques et pratiques des papiers d'identité, thèse soutenue en 2020 à Paris 10 sous la direction de Marielle Debos, membres du jury : Laurent Fourchard (Rapp.), Mahaman Sanoussi Tidjanialou (Rapp.), Nadine Machikou Ndzesop et Séverine Awenengo Dalberto    

    Cette thèse étudie les politiques et les pratiques d’identification des individus au Tchad. Fondée sur une enquête de terrain menée dans la capitale N’Djamena et dans une petite ville du Sud du pays, Goré, cette recherche interroge les procédures, les circulations et les modalités d’appropriation à la fois administratives, politiques et culturelles de l’identification des individus. Cette thèse retrace tout d’abord l’histoire de l’identification au Tchad depuis la période coloniale en accordant une attention particulière aux registres d’état civil et à la carte d’identité. Elle montre que l’identification et la « papierisation » des individus doivent être analysées à l’intersection entre les politiques de l’État, des organisations internationales et des entreprises privées. Diffusée à l’échelle mondiale depuis le début des années 2000, l’introduction de la biométrie au Tchad est un tournant dans l’histoire de l’identification du pays. A partir d’une enquête dans les services de l’identité civile de N’Djamena et dans les camps où sont accueillis les « retournés » tchadiens qui ont fui la guerre en Centrafrique, l’identification est ensuite abordée à travers les mécanismes concrets de « mise en papier ». La thèse s’intéresse également aux pratiques des administrations de l’identification entre la rationalité bureaucratique et la gestion patrimoniale d’un service public de l’État. La recherche va enfin au plus près des rapports des individus à ces documents. Au final, la thèse offre une meilleure compréhension de l’État au quotidien, des entreprises de mainmise sur les individus et de ses limites.

    Mauricio Aranda Rodriguez, Une assistance à deux vitesses : socio-histoire de l'hébergement social des sans-abri depuis les années 1950, thèse soutenue en 2019 à Paris 10, membres du jury : Pascale Pichon (Rapp.), François Buton (Rapp.), Nicolas Duvoux, Patrick Hassenteufel et Axelle Brodiez-Dolino    

    Cette thèse analyse les formes prises par l’hébergement social en direction des sans-abri depuis les années 1950. Elle montre que ce sont les interdépendances entre État et associations caritatives qui façonnent les modes de régulation du problème public des individus qualifiés de « vagabonds », « inadaptés sociaux », « clochards » ou « SDF ». Inscrites dans des contextes économiques et sociaux en évolution, des « Trente Glorieuses » aux « Trente Piteuses », ces relations sont à l’origine d’une extension de l’assistance à leur égard. La recherche rend compte néanmoins d’un processus de dualisation de l’hébergement social. En effet, deux catégories d’intervention publique se dessinent progressivement en son sein : la « réinsertion » et « l’urgence ». Dès lors, c’est précisément l’institutionnalisation de cette dualité de traitement qui constitue le fil rouge du propos. Dans cette perspective, cette histoire est aussi celle de la légitimation par l’État de diverses initiatives charitables qui contribuent ce faisant à l’émergence de nouveaux dispositifs d’assistance. Nourrie principalement par un travail d’archives, ainsi qu’en moindre mesure par des entretiens, des observations et autres recherches documentaires, cette thèse donne à réfléchir plus généralement sur les déplacements de frontières entre public et privé, « bons » et « mauvais » pauvres, ainsi qu’aux transformations récentes de l’État social.

    Rebecca Guez, Importer des réformes, réformer l'institution. Comparer des « agents importateurs » , thèse en cours depuis 2019  

    La multiplicité des travaux scientifiques portant sur la mise en œuvre d'une politique publique particulière qui mentionnent des agents à l'intersection de plusieurs espaces (médiatique, politique, administratif, etc.) nous a conduit à entreprendre une thèse qui prendrait pour objet de recherche ces agents dits « réformateurs », « médiateurs », « intermédiaire », « marginaux-sécants », etc. Définit provisoirement à l'aune de leur position, ils sont considérés comme extérieurs à l'institution dans laquelle ils interviennent. A la jonction de plusieurs espaces sociaux, par la diffusion d'un même registre d'action, ils seraient en mesure de convertir les prescriptions gouvernementales en préoccupations professionnelles. Ces agents « importateurs » de manière de faire et de penser, contribuent à modifier les institutions et leur autonomie relative en dépolitisant, normalisant et légitimant un problème public qui leur est exogène. En choisissant d'étudier « les réformes » par l'étude de ces agents, nous voudrions comprendre les mécanismes d'isomorphisme sans jamais oublier « ce que les institutions font aux réformes ». Seront étudiés de manière comparative, les référents laïcité et citoyenneté, les coordinateurs de réussite éducative et les coordonnateurs prévention de la délinquance. Le choix de ces agents repose sur le postulat qu'à travers ces différents secteurs (justice, politique de la ville et sécurité), il sera possible de comparer différents mécanismes d'intervention et d'importation de savoirs et savoir-faire. A l'analyse des trajectoires des individus étudiés et de leurs pratiques, s'adjoindra l'analyse des cultures professionnelles dans lesquelles ils interviennent pour saisir les conditions sociales de leur activité qui limitent ou facilitent leurs activités.

    Haydar Akin, Etat d'exception et champ académique en danger , thèse en cours depuis 2018  

    En 2016, le champ académique turc se retrouve en première ligne face aux bouleversements sociopolitiques en Turquie. Symbolisé par la pétition « Barış İçin Akademisyenler » (Les Universitaires pour la paix), le mouvement social porté essentiellement par des universitaires milite pour l'arrêt des interventions de l'armée turque visant les régions de l'Est de l'Anatolie peuplées majoritairement par les populations kurdes. Cette pétition vise également la publicisation des multiples violations des droits de l'Homme et des traités internationaux signés par la Turquie relatifs à la torture et aux autres formes de violences « non conventionnelles ». A la suite de poursuites judiciaires engagées par les autorités turques à l'encontre des universitaires, une des solutions privilégiées par ces derniers sera le choix de l'exil. D'autant plus que le mouvement des académiciens turcs avait été soutenu à travers une pétition émanant cette fois-ci d'universitaires d'Europe occidentale à la date du 18 Janvier 2016. Cette pétition va conditionner les deux grandes trajectoires choisies par les universitaires turcs, choisissant principalement comme terre d'asile la France ou l'Allemagne. Ainsi, le projet de recherche aura comme ambition de s'intéresser en premier lieu à la multiplicité des déterminants sociaux pour restituer la complexité autour des conditions de l'exil des universitaires turcs. En poursuivant par l'articulation entre ces parcours d'exil et l'établissement d'une typologie à visée comparative des différentes mesures d'accueil spécifiquement mises en place pour les « intellectuels ». Mettant ainsi en exergue les différentes modalités d'intervention des pouvoirs publics et les dynamiques impulsées à partir des différents champs académiques pour rejoindre les interrogations sociologiques autour de l'Etat : centralisé en France et fédéraliste en Allemagne.

    Zhikai Xu, Les employés allemands du Gouvernement Militaire Français (1945 - 1949), thèse soutenue en 2018 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Pi Cui, membres du jury : Yimin Lv (Rapp.), Corine Defrance (Rapp.), Zhi L IANG et Olivier Wieviorka  

    Après la seconde guerre mondiale et suite à sa défaite, l'Allemagne fut divisée en quatre zones d'occupation par les forces alliées. Sous le contrôle général du CONL (Conseil de Contrôle Interallié), les Allemands durent alors obéir aux ordres des quatre occupants alliés qui, chacun dans leur zone respective, cherchèrent de mener à bien leurs propres projets d'occupation. Pour des raisons diplomatiques et géopolitiques, les autorités françaises de la ZFO (zone française d’occupation) maintinrent une position plus indépendante, afin de non seulement garantir la sécurité géopolitique de la France, mais aussi s’assurer de pouvoir se procurer les moyens nécessaires à la reconstruction de la France -- à travers la réparation économique que l’Allemagne s’était vue imposer --, et enfin de lui permettre la décentralisation de l'Allemagne. Ainsi, une série de décisions sur l'utilisation directe ou indirecte des ressources humaines allemandes locales seront prises par le GMF (Gouvernement Militaire Français) pour faciliter l'administration de la zone française et assurer les intérêts français en Allemagne. Dans ce modèle représentatif de l’utilisation française du personnel allemand, trois groupes particuliers d’employés allemands directs ou indirects du GMF existèrent et aidèrent ainsi les occupants français à réaliser efficacement les objectifs qu’ils s’étaient fixés concernant l'occupation de l’Allemagne : les employés allemands relevant directement du GMF, les fonctionnaires et enfin, les légionnaires allemands. En raison de différentes décisions interalliées du CONL, d’événements historiques cruciaux et de mouvements populaires en Allemagne dans l’immédiat après-guerre – tels que par exemple, la dénazification, la démocratisation, la rééducation et la démilitarisation --, tous ces groupes d’employés allemands du GMF connurent des destins différents pendant la période d’occupation. Leurs sorts furent le reflet direct et concret du changement d’attitude des Français envers le peuple allemand ainsi que l’évolution des principes français relatifs à l’occupation de l’Allemagne dans l’après-guerre.

    Dionysia Tzemopoulou, La municipalisation de la culture en Grèce (1980-2010) : le défi de la démocratisation et de l'européanisation de l'action publique territoriale, thèse soutenue en 2017 à Paris 10, membres du jury : Emmanuel Négrier (Rapp.), Calliope Spanou (Rapp.), Yves Surel, Georges D. Contogeorgis et Emmanuel Wallon    

    La chute du régime dictatorial des Colonels en Grèce en 1974 marque le début d'une refonte du système politico-administratif. Dans ce contexte, la décentralisation culturelle prend deux figures: artistique et administrative. La première se traduit par la diffusion de la culture en province. La deuxième demande le transfert aux collectivités territoriales de compétences relevant de l’État. Trois nouveaux types d’institutions contribuent au développement de la culture contemporaine à l’échelon local: Théâtres Municipaux et Régionaux, Entreprises municipales de développement culturel, Réseau Culturel National des Villes. Cette étude se concentre sur le spectacle vivant (théâtre, danse, musique) en abordant les configurations de la décentralisation culturelle effectuées au cours de la période 1980-2010.Les tentatives de la décentralisation ont reposé sur l’établissement de politiques contractuelles. Les relations des partenaires, État-communes, ont été refondues par les nécessaires évolutions institutionnelles imposées tant par le processus de démocratisation que par celui de d’européanisation de l’action culturelle locale après l’intégration du pays à la CEE (1981). La première partie de la thèse porte sur l’analyse d’un projet de démocratisation promouvant la préservation de la démocratie locale et l’européanisation en tant que processus de mimétisme institutionnel et de transfert de politique publique. Quatre monographies (Kalamata, Véria, Volos, La Canée) composent la deuxième partie. Le parcours spécifique des politiques culturelles de ces villes semble associé à l’impact de jeux politiques manifestés à plusieurs niveaux: au sein de l’administration centrale, internes aux municipalités, entre les élus locaux, les représentants de l’État et les professionnels du spectacle vivant.

    Laurent Triboulet, De l'intelligence atypique au handicap malgré soi. Mobilisations de parents d'enfants « dys » et institution des Troubles Spécifiques des Apprentissages dans les catégories de l'action publique en France, thèse en cours depuis 2016  

    Cette thèse porte sur le processus d'institutionnalisation des personnes « dys » dans les catégories de l'action publique en France. Elle vise à étudier la construction d'un groupe social, les mobilisations engagées auprès des représentants de l'État pour en obtenir la reconnaissance, ainsi que les modes de régulation dont ce groupe est destinataire. L'enquête se fonde sur des archives, dix-sept entretiens semi-directifs et dix observations participantes, réalisés principalement au sein des associations de parents d'enfants « dys ». La thèse met au jour deux stratégies engagées par le mouvement des parents. La première tente de construire une réponse collective sans recourir aux ressources de la puissance publique, en créant des classes adaptées dans l'enseignement libre. La seconde stratégie vise à porter des revendications en direction des représentants de l'État. Si le mouvement des parents s'est activement employé à sanitariser le problème public des Troubles Spécifiques des Apprentissages (TSA), l'inscription des « dys » dans le périmètre du handicap est le résultat d'un cadrage impulsé par les représentants de l'État, auquel le mouvement des parents s'est progressivement converti au point de revendiquer les avancées dans ce domaine. Enfin, la dernière partie de l'enquête s'intéresse aux transformations du champ de l'expertise scolaire ayant accompagnée l'institutionnalisation des « dys ». Les neuroscientifiques, autrefois consultés dans le périmètre circonscrit des TSA s'expriment désormais pour l'ensemble de la population scolaire.

    Kelma Manatouma, Identifier les individus au Tchad , thèse en cours depuis 2015 en co-direction avec Marielle Debos  

    Cette thèse étudie les politiques et les pratiques d’identification des individus au Tchad. Fondée sur une enquête de terrain menée dans la capitale N’Djamena et dans une petite ville du Sud du pays, Goré, cette recherche interroge les procédures, les circulations et les modalités d’appropriation à la fois administratives, politiques et culturelles de l’identification des individus. Cette thèse retrace tout d’abord l’histoire de l’identification au Tchad depuis la période coloniale en accordant une attention particulière aux registres d’état civil et à la carte d’identité. Elle montre que l’identification et la « papierisation » des individus doivent être analysées à l’intersection entre les politiques de l’État, des organisations internationales et des entreprises privées. Diffusée à l’échelle mondiale depuis le début des années 2000, l’introduction de la biométrie au Tchad est un tournant dans l’histoire de l’identification du pays. A partir d’une enquête dans les services de l’identité civile de N’Djamena et dans les camps où sont accueillis les « retournés » tchadiens qui ont fui la guerre en Centrafrique, l’identification est ensuite abordée à travers les mécanismes concrets de « mise en papier ». La thèse s’intéresse également aux pratiques des administrations de l’identification entre la rationalité bureaucratique et la gestion patrimoniale d’un service public de l’État. La recherche va enfin au plus près des rapports des individus à ces documents. Au final, la thèse offre une meilleure compréhension de l’État au quotidien, des entreprises de mainmise sur les individus et de ses limites.

    Nadine Machikou Ndzesop, Les chemins de l'état observateur , thèse soutenue en 2010 à Amiens 

    Camille Mazé, Mettre l'Europe au musée , thèse soutenue en 2010 à Paris EHESS en co-direction avec Michel Offerlé  

    Depuis la fin des années 1980, une dizaine de projets de musées dédiés à l'Europe, à sa culture, à son histoire et à sa mémoire, ont émergé dans plusieurs pays d'Europe de l'Ouest. Ces institutions naissantes, héritières du modèle polymorphe du musée de la nation, offrent un prisme d'observation privilégié du processus qui traverse ces projets et que la thèse nomme « européanisation culturelle ». Elles ont été saisies à travers une enquête ethnographique et socio-historique, mise en œuvre de manière croisée, face à une pluralité de cas, inscrits dans des cadres administratifs et politiques hétérogènes, portés par différents types d'acteurs, à des échelons multiples et imbriqués, mais unis par un dénominateur commun : être déclarées « musées de l'Europe » par leurs entrepreneurs. Ce chantier matériel et intellectuel est appréhendé comme un espace potentiel de représentation symbolique de cette entité non consensuelle, qu'est l'Europe, prise dans la confusion entre aire géographique, horizon civilisationnel et unité politique en construction (UE). Les problèmes scientifiques et politiques, idéologiques et muséographique, mais aussi administratifs et économiques sont analysés. La première partie, consacrée à la genèse des projets, met au jour les espaces conjoncturels et les types d'initiatives et d'entrepreneurs dont relèvent ces institutions. La deuxième porte sur la muséalisation de l'Europe et sur les images produites. La troisième livre les raisons des difficultés rencontrées, pour l'heure, dans l'institutionnalisation de ces musées. La thèse permet ainsi de comprendre les conditions de possibilité et d'impossibilité de production des « musées de l'Europe ».

    Insa Breyer, Sans-papiers und "Illegale" , thèse soutenue en 2010 à Amiens en co-direction avec Wolf-Dieter Narr  

    "Sans-papiers" en France, "illégaux" en Allemagne, ces termes désignent fréquemment des étrangers en situation irrégulière. Cette présence sur le territoire national sans droit d'y séjourner donne ainsi lieu à une qualification juridique pour une catégorie de population qui ne devrait pas exister. Les sans-papiers organisent tout de même leur vie et participent même - à différents degrés - à la vie sociale de chaque pays. Ils sont alors confrontés à divers obstacles. Ce sont les différences entre les politiques de ces deux pays envers les sans-papiers qui font l'objet de la comparaison entreprise dans cette thèse. Dans le cadre de ce travail sont analysés deux domaines, celui des droits sociaux (soins médicaux et logement) et les moyens de régularisation. À l'examen institutionnel est associé une enquête de terrain auprès des sans-papiers eux-mêmes. Il s'agit de rapporter et d'analyser leurs expériences des structures étatiques et des dispositifs sociaux intermédiaires

    Julien Etienne, L'impact de l'action publique sur les comportements privés , thèse soutenue en 2009 à Amiens 

    Philippe Bongrand, La scolarisation des moeurs , thèse soutenue en 2009 à Amiens 

    Agnès Bensussan, La répression de la déviance politique en RDA, 1971-1989, thèse soutenue en 2007 à Amiens 

    Frédérique Niel, Les vicissitudes de l'État linguiste ou Comment les langues minoritaires deviennent l'objet d'une politique sociale linguistique , thèse soutenue en 2007 à Amiens 

    Jean Zaganiaris, À propos de l'intimité entre la contre-révolution théocratique et les totalitarismes , thèse soutenue en 2004 à Amiens 

  • Gabriela Molina-Mendez, Vers un État culturel ? : Métamorphoses de la politique culturelle au Chili (2003-2017), thèse soutenue en 2023 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Olivier Ihl, membres du jury : Fernand Harvey (Rapp.), Emmanuel Négrier (Rapp.), Jonathan Paquette, Maite De Cea Pe et Almudena Delgado Larios  

    Alors que l’État recule son intervention dans divers secteurs depuis le régime d’Augusto Pinochet, dès le retour à la démocratie, le Chili est témoin d’une croissante action publique dans le domaine de la culture et des arts. Cette thèse vise donc à saisir ce paradoxe où le rôle de l’État intervient dans la politique culturelle dans un pays considéré autrefois comme un « laboratoire de réformes néolibérales ». Appuyés sur le néo-institutionnalisme historique dans son versant idéationnel, il s’agit ici d’explorer les métamorphoses de la politique culturelle chilienne selon le rôle que l’État adopte. L’analyse aborde ainsi les idées concernant ce rôle dans la politique culturelle chilienne, les règles formelles et informelles et les ses grandes orientations programmatiques du Conseil National de la Culture et des Arts (CNCA) au cours des quatre gouvernements où il a existé.Notre thèse soutient que le rôle de l’État a toujours répondu au principe de subsidiarité, avec certaines nuances, jusqu’au deuxième gouvernement de centre gauche de Michelle Bachelet. Si la politisation du CNCA — notamment le poste de son président qui possède également le statut de ministre — se manifestait progressivement et mettait en péril le principe d’arm's length, à partir de 2014 une double politisation de la politique culturelle est observée. En effet, l’expansion de notion de culture (le « tout culturel »), de participation, de diversité culturelle, un changement dans la conception du financement public culturel et en définitive, la mise en place d’un projet de démocratie culturelle, expriment un tournant vers un État culturel. Ceci expliquerait la visée politique qui implique le passage d’un Conseil à un Ministère des Cultures, des Arts et du Patrimoine en 2018.

    Laura Bonn, Convergences franco-allemandes ? Gouvernance de l’accueil et de l’intégration des demandeur·euse·s d’asile et des réfugié·e·s à Berlin et à Paris, thèse soutenue en 2023 à Paris 3 sous la direction de Daniel Mouchard et Petra Bendel, membres du jury : Hannes Schammann (Rapp.), Patrick Hassenteufel (Rapp.)  

    Depuis la hausse du nombre de demandes d’asile au sein de l’Union européenne en 2015, de nombreuses villes se montrent solidaires à l’égard des populations exilées, développent des dispositifs d’accueil et d’intégration et revendiquent un rôle important dans ce secteur d’action publique. Alors que les politiques d’accueil et d’intégration relèvent des autorités nationales et européennes, l’intervention des villes nous amène à questionner les relations hiérarchiques entre les multiples niveaux d’action publique. Il n’est pourtant pas tout à fait clair si nous assistons à une montée en puissance effective des villes ou si elles connaissent seulement un regain d’intérêt. Dans la lignée des travaux sur la gouvernance et le tournant local des politiques d’accueil et d’intégration, la thèse interroge la mise à l’agenda et l’élaboration de dispositifs d’accueil et d’intégration à Berlin et à Paris entre 2015 et 2020. Elle privilégie un cadre méthodologique comparatif et qualitatif. L’enquête permet de comprendre dans quelle mesure les processus d’action publique dans les deux capitales dépendent de la répartition des compétences entre les niveaux local et national, de configurations partisanes et d’enjeux électoraux, et des interactions horizontales entre les autorités locales et le secteur associatif. La thèse révèle des convergences et des divergences entre les deux cas, et démontre l’intérêt du tournant local, notamment par rapport au cas de Paris.

    Hande Topaloglu, Filmer la mémoire : une recherche sur les représentations cinématographiques du génocide des Arméniens dans le cinéma de Turquie, thèse soutenue en 2021 à Paris 10 sous la direction de Marie-Claire Lavabre, membres du jury : Ferhat Kentel (Rapp.), Philippe Mesnard (Rapp.), Hamit Bozarslan  

    La présente thèse se propose d’analyser tous les films de fiction et les documentaires qui ont été produits en Turquie sur le génocide arménien – par des réalisateurs turcs, kurdes et arméniens – et en étudiant aussi ses traces dans la société turque, afin de réaliser une recherche sur la mémoire de ce ‘crime fondateur’. Ce travail part d’une conceptualisation de la mémoire collective et de sa relation avec l’appartenance à l’identité nationale turque. Le premier constat de cette recherche est le fait que tous les films sur le génocide arménien en Turquie ont été réalisés à partir des années 2000. Alors que plus d’un siècle s’est écoulé depuis les massacres de 1915-16 perpétrés contre les Arméniens de l’Empire Ottoman, c’est depuis 20 ans seulement que la loi du silence qui entourait ce génocide dans la société Turque a pu être rompue. De plus, dans un pays négationniste, seuls deux films, sur les quatorze films analysés dans cette recherche, défendent les thèses négationnistes. Afin de trouver une réponse cohérente à ce paradoxe et se pencher sur la question du sens que de telles représentations peuvent avoir aujourd’hui, nous avons divisé la thèse dans deux parties principales. La première partie de la thèse, divisée en deux grands chapitres, cherche à expliquer l’absence de films sur le sujet avant les années 2000 – qu’ils soient négationnistes ou œuvrant pour la reconnaissance du génocide. Pour cela, nous proposons une lecture historique parallèle, entre l’histoire du négationnisme en Turquie et celle du cinéma, qui sont contemporains. En étudiant les différentes étapes du négationnisme et les changements dans le champ cinématographique, nous examinons ici l’effet du ‘tournant mémoriel’ (qui a émergé d’abord à l’échelle mondiale) sur ces productions et sur le réveil de mémoire en Turquie, dans une période marquée par un changement du régime d’historicité. La deuxième partie de la recherche, divisée en trois chapitres, est d’abord consacrée à l’étude de ces nouveaux cinéastes acteurs de mémoire, leur positionnement dans le champ cinématographique ainsi que leur approche du génocide. Dans ce but, nous les avons presque tous rencontrés pour des entretiens semi-directifs. Puis, nous analysons en détail les quatorze films portant sur le sujet, en étudiant leur production mémorielle et leur politique de représentation. Les résultats de cette recherche permettent de mettre en lumière les différentes approches mémorielles sur le génocide, ainsi que la variété des constructions narratives sur un événement catastrophique, qui résiste à toute représentation. Ainsi, nous avons souhaité éclairer les caractéristiques propres aux ‘films de mémoire’, en soulignant le rôle du cinéma en tant que producteur de mémoire collective.

    Manon Veaudor, Les « frontières » de l’ordre carcéral : Affectation, négociation des identités et surveillance en maison d'arrêt, thèse soutenue en 2020 à université ParisSaclay sous la direction de Jacques de Maillard et Christian Mouhanna, membres du jury : Gilles Chantraine (Rapp.), Martine Kaluzsynski (Rapp.), Camille Hamidi  

    Résumé : Cette thèse porte sur les pratiques d’affectation des détenus à l’intérieur des maisons d’arrêt. À partir d’une enquête ethnographique dans deux établissements pour hommes, elle interroge les modalités de production de l’ordre à l’appui de l’observation des pratiques des surveillant•es pénitentiaires, à travers les manières de classer, de catégoriser, d’affecter et de surveiller les détenus. L’analyse met également en regard les pratiques observées avec les points de vue des détenus. En combinant l’étude des modes d’identification de ces derniers avec celles des modes d’organisation des secteurs de détention, elle montre que la gestion de l’espace façonne également les « carrières » individuelles au sein de l’institution.Elle analyse pour cela les modalités de gestion de l’ordre carcéral en lien avec l’environnement extérieur, et notamment les territoires d’origine des détenus. Dans cette perspective, trois entrées sont privilégiées : l’une porte sur l’étude du quartier arrivants, l’autre sur les pratiques d’affectation telle que mises en place et perçues ; la troisième, enfin, s’intéresse à l’implantation du renseignement pénitentiaire. Ces points d’entrée permettent de saisir la façon dont les pratiques et les catégories pénitentiaires sélectionnent des informations sur l’environnement extérieur mais également sur les parcours antérieurs des détenus. On interrogera donc sous cet angle la reconfiguration des pratiques de surveillance à l’aune des réformes contemporaines de l’enfermement pénal. Le matériau mobilisé est issu d’une enquête de neuf mois dans deux maisons d’arrêt de régions différentes. Il combine l’observation des pratiques professionnelles en détention et au sein des commissions pluridisciplinaires d’affectation. Il se compose également d’entretiens semi-directifs menés auprès de détenus, de personnels de surveillance et de direction.

    Léa Renard, Socio-histoire de l’observation statistique de l’altérité : principes de classification coloniale, nationale et migratoire en France et en Allemagne (1880-2010), thèse soutenue en 2019 à Universität Potsdam sous la direction de Martine Kaluszynski et Theresa Wobbe, membres du jury : Matthias Koenig (Rapp.), Alexis Spire (Rapp.), Erhard Stölting    

    Pour pouvoir comprendre le virage entrepris dans les années 1990 en France et 2000 en Allemagne à travers l’introduction des catégories « immigrés » et « Personen mit Migrationshintergrund », il faut aller chercher dans l’histoire de la statistique ce qui avait tenu lieu de classification principale de la population, en lieu et place des nouvelles catégories inventées au tournant des XXe et XXIe siècles : la nationalité, donc, ainsi que la langue et la « race » dans certains contextes particuliers. Et puis il fallait tester une hypothèse : puisque ce n’était pas un changement d’ordre quantitatif (les mouvements migratoires ont sur la période qui nous intéresse toujours étaient importants quantitativement) qui était à l’origine de ce tournant, quel sort était réservé aux statistiques des migrations auparavant ? Comment est-on passé d’un système de classification de la population basé sur le principe de nationalité à un système de classification basé sur le principe migratoire ? Il fallait donc reconstruire l’évolution conjointe et parallèle de ces deux principes, pour identifier les moments où ceuxci sont entrés en collision, se sont croisés, pour de nouveau s’éloigner, et, aujourd’hui, être de nouveau réunis. Ces reconstructions historiques d’objets bien évidemment hétérogènes n’ont de sens qu’à la lumière de leur union actuelle, d’où est issue l’énigme à l’origine de cette recherche. Ainsi, il s’agissait pour moi de pouvoir, sur le temps long et sur des terrains différents, rechercher les différentes pratiques statistiques de construction de cet « Autre », terme « fourre-tout » qui n’a d’autre signification que celles que lui donnent les différents acteurs aux différentes périodes étudiées dans cette thèse. L’altérité est une démarche, une intuition – celle que ces pratiques, aussi diverses soient-elles, peuvent être analysées dans le cadre d’un même travail académique et être ainsi mises en contact. En tant que tertium comparationis, ce terme permet de rassembler des chantiers extrêmement divers qu’il ne serait pas possible de comparer autrement. Ce qui implique, dans le même temps, de ne pas être dupe du fait que ce terme recouvrait des réalités complètement opposées et diverses en fonction des périodes et des pays étudiées. La première partie analyse le changement qui a eu lieu dans les années 1990-2000 dans la manière de catégoriser statistiquement migration et nationalité en France et en Allemagne. Peut-on parler d’une déinstitutionnalisation du principe classificatoire de la nationalité ? La deuxième partie reconstruit sur la période 1880-1920 césures et continuités dans les catégories utilisées dans l’Empire français (incluant la France métropolitaine) et l’Empire allemand pour classer la population et mesurer les migrations. La troisième partie compare systématiquement les résultats empiriques de la première et la deuxième partie, pour les deux périodes et les deux pays, afin de tirer des conclusions générales et théoriques sur les mécanismes de catégorisations statistiques.

    Nabila Abbas, Das Imaginäre und die Revolution : die Imaginäre des tunesischen Revolutionsprozesses, thèse soutenue en 2019 à Paris 8 sous la direction de Yves Sintomer et Regina Kreide, membres du jury : Catherine Colliot-Thélène (Rapp.), Leyla Dakhli (Rapp.), Jörn Ahrens et Andreas Langenohl  

    Mon approche de la révolution tunisienne se concentre sur les imaginaires des acteurs tunisiens qui ont contribué à la chute du régime de Ben Ali : Quels imaginaires politiques ont-ils ? Quelles critiques formulent-ils à l’égard de ce régime ? À quelles idées, normes, valeurs font-ils référence dans leurs critiques ? J’examine les imaginaires de différents acteurs : défenseurs des droits humains, syndicalistes, féministes, citoyens, jeunes, chômeurs, cyberactivistes et islamistes. J’identifie d'abord les imaginaires qui ont contribué à l’érosion de l’ancien régime (imaginaires critiques), avant d'analyser les imaginaires figurant la construction d’une « nouvelle Tunisie » (imaginaires constructifs). Pour penser le concept d’imaginaire je m’appuie sur la pensée du philosophe Cornelius Castoriadis qui attire l’attention sur la force de l’imagination conçue comme une puissance permettant l'émergence de représentations sociales. J’en ai déduit deux hypothèses fondamentales pour mon travail. Premièrement : les imaginaires révolutionnaires des acteurs sociaux s’opposent et contredisent les récits d’État. Partant de l’idée de Foucault selon laquelle le pouvoir produit et s'exerce également à travers des discours qui se traduisent en vérités sociales, j’affirme que les imaginaires révolutionnaires en remettant en cause les récits d’États contredisent également la légitimité du régime de Ben Ali. Et deuxièmement : les processus révolutionnaires sont des processus conflictuels dans lesquels les acteurs sociaux négocient les valeurs et les institutions de la société à construire. L’imagination et les imaginaires occupent un rôle primordial dans cette négociation.

    Camille Lancelevée, Quand la prison prend soin , thèse soutenue en 2016 à Paris EHESS sous la direction de Marc Bessin et Michel Bozon  

    Si l'Allemagne dispose depuis les années 1930 d'hôpitaux psycho-légaux (MaßregelvolIzug) pour les auteurs d'infractions présentant des troubles mentaux, les prisons françaises se dotent, à partir des années 1970, de services psychiatriques destinés aux personnes détenues. L'entrée de professionnel-le-s en santé mentale dans les établissements pénitentiaires pose la question de l'hybridation du soin et de la peine dans un objectif de défense sociale. A partir des terrains ethnographiques réalisés dans deux prisons française et allemande, la thèse étudie les modalités d'articulation des pratiques soignantes et pénitentiaires : si la prison de Tourion se présente comme une institution fragmentée, dans laquelle les services de soin psychiatrique se tiennent en marge du traitement pénitentiaire, la prison de Grùnstadt est le lieu d'une coopération renforcée des personnels soignants et pénitentiaires. Dans les deux pays cependant, la présence de ces professionnel-le-s engendre des effets ambivalents : tout en produisant de l'attention pour la souffrance psychique des personnes détenues, elle participe à légitimer le projet d'une peine thérapeutique, à perpétuité pour les plus « dangereux ». Cette thèse illustre les transformations d'une institution devenue « asile », tout à la fois un lieu dans lequel s'entrelacent la peine et le soin dans des agencements insolites, mais également l'un des derniers lieux d'accueil de certaines formes de folie. Au-delà, cette thèse contribue à l'analyse des liens entre transformations institutionnelles et évolutions des mondes professionnels.

    Narguesse Keyhani, Les "relations interculturelles" : trajectoire sociale d'une catégorie réformatrice, thèse soutenue en 2014 à Cachan Ecole normale supérieure sous la direction de Patrice Duran et Stéphane Dufoix, membres du jury : Renaud Payre (Rapp.), Sylvie Tissot (Rapp.), Sylvain Laurens  

    Cette recherche suit la trajectoire de la catégorie savante et d’action publique des « relations interculturelles » en scrutant ses premières formulations dès la fin des années 1960, ses différentes formes d’institutionnalisation tout au long des années 1980 et en décrivant, jusqu’au tournant des années 2000, le processus d’invisibilisation dont elle fait l’objet. Elle analyse ses investissements savants, administratifs et politiques par divers acteurs, amenés dans le cadre de leurs activités respectives, à repenser la présence des immigrants dans la société française. Parce qu’ils logent la question des cultures des travailleurs immigrés au cœur de l’analyse, ces sociologues, pédagogues et agents administratifs reformulent la question de l’immigration en s’écartant à la fois d’une lecture en termes de classes sociales et d’une approche assimilationniste. Sont identifiées les conditions d’émergence d’une catégorie savante forgée par la mise en forme de savoirs critiques et celles d’une catégorie d’intervention publique réformatrice qui cible les représentations et mentalités pour éduquer une « opinion publique raciste ». L’enquête s’inscrit à la croisée de la socio-histoire des catégories et de l’étude de la construction des problèmes publics et s’appuie sur l’exploitation d’archives (en partie inédites) d’organisations publiques chargées, sous l’égide du ministère des Affaires sociales, de la mise en œuvre des politiques d’insertion et de promotion des relations interculturelles. Elle s’appuie aussi sur la littérature savante produites par les principaux promoteurs de cette cause, la littérature grise émanant de diverses instances de l’État et enfin des entretiens avec les promoteurs de la cause et des agents d’organisations publiques chargés de la mise en œuvre de la politique d’insertion. Ce matériau est exploité à partir de deux approches : l’analyse des rapports entre savoirs et action publique d’une part et celle des rapports entre organisations et action publique d’autre part. Ce faisant, la thèse démontre que si l’idéal de structuration de la société par des relations interculturelles harmonieuses, n’est pas resté inscrit durablement à l’agenda, la catégorie se cristallise de façon plus pérenne comme mode de régulation des interactions entre agents de guichet des services publics et administrés immigrés. Elle montre que l’institutionnalisation de ces savoirs dans une organisation aux marges de l’État et les modalités discursives et pratiques de mise à distance d’une « opinion publique raciste » contribuent à forger et à nourrir un antiracisme dépolitisé. En enquêtant sur une catégorie peu visible, la thèse donne à voir les processus de redéfinition de la frontière entre État et société au cœur desquels se trouve l’affirmation d’un rôle pédagogique de l’État.

    Pierre Sauvêtre, Crises de gouvernementalité et généalogie de l’État aux XXe et XXIe siècles : recherche historico-philosophique sur les usages de la raison politique, thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Jean-Marie Donegani, membres du jury : Frédéric Gros (Rapp.), Laurent Jeanpierre (Rapp.), Lisa Jane Disch et Isabelle Bruno  

    La thèse, composée de deux grands ensembles, explicite d’abord la trajectoire de la notion de « gouvernementalité » dans les cours de Michel Foucault au Collège de France de 1976 et 1984 afin d’établir un nouveau cadre théorique d’analyse du conflit politique à partir de l’étude des rapports de réciprocité entre les pratiques étatiques et les contre-conduites. Dans un deuxième temps, elle met ce cadre théorique à l’épreuve d’ensembles empiriques afin de tracer une généalogie de l’État au XXème et XXIème siècles à partir d’une ethnologie du dire-vrai dans la pratique sociale. Sur des aires, des temps et des populations variables, elle identifie quatre régimes différents de véridiction/juridiction des pratiques gouvernementales logiquement articulés les uns aux autres par des rapports de réciprocité successifs :1 / le régime libéral social de la res socialis en France des années 1890 aux années 1960 ; 2/ le régime de la res nullius dans les comités d’action en France dans les années 68 ; 3/ le régime néolibéral de la res economica à l’échelle mondiale depuis les années 1970 ; 4/ le régime de la res communis dans la Coordinadora del agua et les comités de l’eau boliviens dans les années 2000. Chacun de ces régimes implique une expérience différente de l’État en termes de degré et d’espaces de gouvernementalité, d’effets des politiques étatiques sur le niveau des inégalités et la structuration des rapports entre classes sociales ou sur le degré de démocratisation de la vie publique. C’est donc à une évaluation historiquement différenciée de l’État qu’invite la méthode foucaldienne d’analyse des formes de véridiction sur lesquelles sont indexées les pratiques gouvernementales.

  • Simonella Domingos Tanguy, L'adoption internationale en France et en Allemagne : parcours comparés d'une dissonance transversale (1945 - 2010), thèse soutenue en 2023 à Université Paris Cité sous la direction de Fred Eboko, membres du jury : Matthias Waechter (Rapp.), Jean-François Mignot et Doris Bonnet  

    Pourquoi adopte-t-on moins à l'international en Allemagne qu'en France ? Ces tendances peuvent-elles être raccordées à des systèmes de valeurs, plus « biologistes » ou nationalistes d'un côté, plus sociojuridiques et universalistes de l'autre ? Cette thèse consacrée aux politiques d'adoption internationale française et allemande interroge les ressorts de la différenciation des dispositifs mis en place dans les deux pays aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, sous l'angle de la comparaison internationale et de l'analyse des politiques publiques (sociologie de l'action publique). Partant de l'émergence de l'adoption internationale comme solution au « problème des enfants de l'ennemi » différemment appréciés dans ces deux pays phares de l'Union Européenne (UE), cette recherche s'attache à analyser l'institutionnalisation de la pratique et sa pérennisation comme instrument de prise en charge des enfants en situation familiale difficile d'une part, et comme réponse aux questions démographiques liées à la fécondité d'autre part. Elle examine également les évolutions et adaptations des deux systèmes sous l'influence de facteurs internes (sociétaux et politiques prégnants), de la prise en charge transnationale de cette problématique avec l'introduction de la Convention de La Haye de 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale (CLH-93), et de phénomènes exogènes propices à la redéfinition des positions des parties prenantes, et des rapports d'influence qu'ils entretiennent. Il en ressort que les configurations actuelles de ces politiques sont débitrices de leurs historicités et des contraintes auxquelles sont confrontées les acteurs, qu'ils soient concepteurs ou bénéficiaires des dispositifs élaborés. D'une pratique fondamentalement altruiste, l'adoption d'enfants étrangers a acquis une place spécifique dans les politiques de l'enfance, qu'elles soient nationales ou internationales, au point de produire dans certains contextes, une diplomatie spécifique. A rebours de la place conférée aux préférences nationales dans les décisions des acteurs, les demandes des adoptants s'avèrent fortement contraintes par les exigences internationales, les orientations étatiques et les injonctions croissantes des pays d'origine, autrefois principalement destinataires et exécutants des directives des pays d'accueil.

    Shira Havkin, Une terre d’asile sans réfugiés : une socio-histoire du dispositif d'asile israélien, thèse soutenue en 2017 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Béatrice Hibou, membres du jury : Adriana Kemp (Rapp.), Nicolas Fischer et Simona Taliani  

    La création de l’État d’Israël est imbriquée dans l’histoire de deux des plus grandes populations de réfugiés de l’époque : des juifs venus s’installer en Israël et des Palestiniens contraints de fuir le territoire. Pourtant, la centralité de ces deux figures a empêché la création de la catégorie de réfugié en Israël. Depuis les années 1970 et surtout depuis la seconde moitié des années 2000, des groupes et individus cherchant asile en Israël se confrontent à un dispositif qui évite de reconnaître des réfugiés. Ce dispositif a été institutionnalisé dans la dernière décennie sans pour autant résoudre le paradoxe d’une terre d’asile sans réfugiés. A partir d’un travail de recherche empirique fondé sur des entretiens avec des acteurs impliqués dans l’établissement du dispositif d’asile et sur une lecture critique de documents officiels, je retrace la socio-histoire de ce dispositif en analysant les modalités de catégorisation, le gouvernement des circulations et les redéploiements de la sphère institutionnelle. Le gouvernement des migrants en quête d’asile s’inscrit certes dans des processus globaux de restriction de l’asile et de diffusion de politiques antimigratoires. Mais il fait aussi partie d’une histoire nationale qui permet l’établissement d’un dispositif répressif ciblant majoritairement les Érythréens et les Soudanais, les qualifiant d’« infiltrés », à l’instar des Arabes qui s’introduisaient sur le territoire devenu israélien dans les années qui ont suivi l’établissement de l’État. Ce dispositif dit l’histoire non linéaire et la construction toujours en cours de l’État et des assemblages contemporains de souveraineté, nationalisme et néolibéralisme.

    Clothilde Hugon, (Re)penser Dieu à l'école au Sénégal : les politiques publiques face à l'éducation "arabo-islamique", thèse soutenue en 2016 à Bordeaux sous la direction de Dominique Darbon, membres du jury : Leonardo Alfonso Villalón (Rapp.), Hélène Charton-Bigot  

    Conteste l’une des grandes priorités pour l’Etat et les organisations internationales. Derrière l’écolepublique ou « école française », une offre éducative « arabo-islamique » répond aux demandes socialeset religieuses des parents sénégalais. Les écoles coraniques communément appelées daara, écolesfranco-arabes ou Instituts islamiques, sont autant de dénominations faisant référence à ces institutionsd’éducation islamiques et de langue arabe, dont l’objectif premier repose sur la mémorisation du Coranet la transmission du message islamique.Cette recherche a pour ambition de suivre la trajectoire de la politique éducative de l’éducation arabo -islamique, en scrutant ses premières formulations dès l’époque coloniale (1857-1940), sesambivalences au cours de la formation de l’Etat sénégalais postcolonial (1950-1980) et en décrivant aucours des années 1990 le passage d’une politique de l’action sociale à son institutionnalisation dans lesecteur éducatif au début des années 2000. Ces écoles font l’objet de débats souvent animés, deconflits entre acteurs de divers horizons publiques ou privés et de réformes abouties ou avortées.L’autorité publique doit en effet composer avec une multiplicité d’acteurs (religieux, internationaux ,associatifs, etc.), qui influencent et interagissent au sein d’un processus de négociation.Etudier la construction de cette politique publique d’éducation à travers la structuration d’un secteur,les revendications des uns, les actions ou « non-actions des autres », nous amène à révéler certainesdes transformations de la société sénégalaise et de son rapport à l’Etat. Et plus globalement, à nousinterroger sur le modèle classique du rapport entre le politique et le religieux.

    Marjorie Glas, De l'animateur au créateur, du profane au sacré , thèse soutenue en 2016 à Paris EHESS sous la direction de Gérard Noiriel  

    L'intervention étatique en matière théâtrale est fondée historiquement sur le rôle social que joue après-guerre un théâtre dit « populaire ». Dans un contexte de transformations esthétiques et d'institutionnalisation croissante, la fonction sociale du théâtre sera objectivée dans la catégorie d'un théâtre public différencié de son homologue marchand. A travers l'analyse de la trajectoire des signataires de la déclaration de Villeurbanne en 1968, réputée avoir instauré le pouvoir aux créateurs au sein du champ théâtral, cette thèse interroge le rôle social du théâtre dans une perspective socio-historique. Les modalités de l'engagement du champ théâtral auprès du monde social sont analysées à travers différentes pratiques et discours révélateurs du rapport entretenu au monde social : la relation aux publics, les prises de position des artistes dans le débat public comme la constitution d'un répertoire spécifique sont autant d'éléments significatifs. Corrélée au processus plus général de professionnalisation qui traverse le champ, l'analyse de l'évolution de ces pratiques met en exergue la progressive transformation de la fonction sociale du théâtre entre 1945 et la période la plus récente. Celle-ci est notamment visible à travers la constitution de deux figures centrales du champ théâtral, le metteur en scène et le programmateur, au détriment de l'animateur culturel. Le recentrement des activités sur les problématiques artistiques contribue à une distinction croissante des activités d'innovation esthétique et de mise en rapport de l'oeuvre avec le public. Le caractère politique du théâtre est progressivement réinvesti dans la perspective d'un art intrinsèquement émancipateur.

    Kolja Lindner, Die Hegemoniekämpfe in Frankreich : laizismus, politische Repräsentation und Sarkozysmus, thèse soutenue en 2015 à Paris 8 sous la direction de Yves Sintomer et Siegfried Mielke, membres du jury : Sabine von Oppeln et Klaus Roth  

    De nombreuses analyses du « sarkozysme » ont souligné l’importance de la communica-tion politique pour appréhender sa spécificité. Ces analyses insistent sur le charisme de certains acteurs pour la compréhension des constellations politiques. Mon travail propose une approche différente et cherche à explorer le sarkozysme dans un contexte sociopolitique plus large. Je pose la question de savoir comment, dans un contexte de crise, la droite sous N. Sarkozy a pu organiser de nouvelles formes de consentement au pouvoir et quels ont été les développements que ces aspirations ont connu. Pour ceci, je m’appuie sur le concept d’hégémonie, débattu en théorie politique. Avec deux études de cas, qui traitent respectivement de la question de la laïcité et de la représentation politique, je cherche à comprendre l’intervention politique de la droite à des fins hégémoniques. Ces deux champs forment des vecteurs centraux du républica-nisme français et sont hautement contradictoires, raison pour laquelle je propose des contextua-lisations historico-théoriques détaillées.Mon intérêt pour la question que pose ce travail date de 2007, quand le sarkozysme a connu son plein essor. A l’époque, on a pu poser la question d’un « thatchérisme à la française » (Stathis Kouvélakis). C’est la raison pour laquelle j’ai d’abord inscrit mon travail dans la conti-nuité des premières Cultural Studies et leur analyse du thatchérisme. Je comptais entreprendre une analyse de la restructuration des institutions qui prenne en compte la question de l’hégémonie et de la coercition et me concentrer sur les transformations des appartenances col-lectives et sur la désorganisation de l’opposition politique et sociale. Toutefois, l’hégémonie est un objet dynamique, ou mieux : un rapport mouvant. Ainsi se révélait pendant ma recherche l’échec de l’ambition hégémonique en question. En même temps que se confirmait mon hypo-thèse que l’action politique du sarkozysme était liée à des crises et transformations importantes. Il a donc fallu trouver une empirie permettant de démontrer, plus qu’initialement prévu, un développement.

    Dalya Guérin, Analyse des représentations de la Nature et de la Technique dans le secteur de l’énergie en France et au Royaume-Uni : étude et comparaison symbolique des relations de l'Homme à son environnement dans l'énergie nucléaire et dans l'énergie renouvelable, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Lucien Sfez, membres du jury : Véronique Richard (Rapp.), Laura M. Rival  

    Cette thèse interroge l'existence d'une utopie environnementale de coopération entre Nature et Technique dans le secteur de l'énergie, qu'il s'agisse d'énergie renouvelable au Royaume-Uni ou d'énergie nucléaire en France. Dans la première partie de ce travail, nous avons établi que les systèmes énergétiques, par le biais de projets de coopération entre Nature et Technique, offraient un tableau pertinent des concurrences, et de plus en plus des coopérations entre Nature et Technique dans les discours et les pratiques étudiés, et ce en France. La deuxième partie de ce travail a consisté à démontrer dans quelle mesure les résistances à ces visions de la Nature et de la Technique en coopération sont plus fortes en France qu'au Royaume-Uni, car ces visions en coopération, comme nous l'avons montré en première partie, sont plus explicitement présentes en France qu'au Royaume-Uni. Dans la dernière partie de cette recherche, l'objectif a été enfin de démontrer dans quelle mesure ces représentations de la Nature et de la Technique en coopération traduisaient la rencontre d'idéologies technologiques propres au champ énergétique et de visions utopiques de l'environnement. Nous avons donc réussi à démontrer qu'au Royaume-Uni, cette vision utopique de l'environnement était davantage saisie comme une opportunité pour les acteurs du projet de centrale houlomotrice, tandis qu'en France, cette vision utopique de l'environnement menaçait l'idéologie technologique incarnée par l'énergie nucléaire.

    Aurélie Latoures, Saisir l'État en action en Afrique subsaharienne , thèse soutenue en 2008 à Bordeaux 4 sous la direction de Christian Coulon  

    La lutte contre les "mutilations génitales féminines" (MGF), érigée en cause globale, témoigne de l'insertion paradoxale des sociétés africaines sur la scène internationale. Pour autant, les politiques anti-MGF qui émergent dans les sociétés excisantes à partir des années 1990 ne sont-elles qu'une réponse automatique aux prescriptions internationales en faveur de l'éradication de ces pratiques ? Adoptant une perspective sociologique de l'action publique extravertie, le présent travail de thèse explore comment une pratique sociale et culturelle (les MGF) devient un problème et une cause mobilisatrice ; et comment cette cause est politisée, autrement dit traduite dans les champs politiques maliens et kenyans. La comparaison du passage de la "mise en sens" à la "mise en action" du problème des MGF, dans un contexte globalisé, met en évidence des trajectoires d'appropriation politique contrastée de la cause. L'appropriation est différentielle dans le cas malien - avec un cadre d'action publique "maternaliste-éducatif" dominant, faisant de la loi une option "non malienne" ; et plutôt mimétique dans le cas kenyan - avec des cadres d'action publique pluralistes moulés sur les mises en sens globales (comme par exemple le Children's Act voté en 2001). Ces différences questionnent les rapports y compris stratégiques à l'extraversion dans le gouvernement des sociétés africaines. Au-delà de la problématique des MGF, cette étude permet donc d'appréhender l'Etat au quotidien, c'est à dire en action. Concurrencé, privatisé et réduit à ses fonctions technicistes, il n'en reste pas moins ici la glue d'une gouvernalité multièniveaux négociée de la cause des MGF.

  • Julie Vaslin, Esthétique propre , thèse soutenue en 2017 à Lyon sous la direction de Gilles Pollet  

    Dans cette thèse, le graffiti désigne, négativement, toute pratique d’inscription murale qui contribue à altérer l’« ordre esthétique » d’une ville, produit par les pouvoirs publics. Cette expression permet de désigner d’un côté l’ordre, c’est-à-dire le pouvoir politique, que l’inscription d’un graffiti sur un mur vient troubler. De l’autre la dimension esthétique de ce pouvoir, c’est-à-dire quelque chose qui dépasse la simple régulation de l’expression politique et s’inscrit, plus largement, dans le gouvernement des espaces publics. Ainsi défini, le graffiti n’est pas seulement analysé comme un message, une déviance, un dommage aux biens, une pratique culturelle ou un art, mais il devient un concept opératoire pour la science politique. Cette définition en termes de « désordre esthétique » permet d’interroger les dispositifs d’action publique qui contribuent à produire l’ordre esthétique propre à la ville. Elle permet aussi de questionner les catégorisations, les problèmes véhiculés par ces dispositifs ainsi que leurs effets sur la construction du sens commun, sur les représentations associées au graffiti, et surtout sur l’aspect physique, matériel, et donc esthétique de la ville.Inscrite dans la perspective d’une socio-histoire de l’action publique, cette thèse retrace l’histoire de la « mise en administration » du graffiti à Paris, la production d’un « ordre esthétique » dans cette ville de 1977 à 2017. À Paris, la municipalité administre ces peintures comme des « souillures » à travers des dispositifs d’effacement portés par les politiques de propreté, mais aussi comme des objets culturels à travers des dispositifs d’encadrement culturel, portés par différents domaines d’action publique (aménagement, culture, tourisme). En retraçant la genèse des dispositifs de répression et de promotion des graffitis au sein de l’administration parisienne, cette thèse propose de comprendre la manière dont s’articulent plusieurs domaines d’action publique et d’analyser la construction municipale d’un problème du graffiti. Dommage aux biens, nuisance visuelle, facteur du sentiment d’insécurité, culture populaire ou art urbain symbole de la vitalité artistique de Paris, le graffiti est un problème public qui, de 1977 à 2017, connaît plusieurs redéfinitions dans lesquelles les acteurs publics municipaux jouent des rôles variables. S’appuyant sur des archives, des entretiens semi-directifs, des observations et des photographies, ce travail s’attache à rendre compte de la variété de ces rôles, des conditions de la redéfinition du problème et ses mises à l’agenda successives. Au cœur de cette socio-histoire de la « mise en administration » du graffiti, une hypothèse : la saisie du graffiti par les acteurs municipaux est révélatrice de l’ambition municipale de monopoliser la définition légitime du « bel » espace public, de l’image de la Ville, au propre comme au figuré. L’enjeu de la thèse est alors de mettre en lumière les conditions historiques, sociales et politiques de la construction de cette légitimité.La démonstration s’organise en deux parties qui retracent chronologiquement la genèse des deux facettes du problème public qui se construit autour du graffiti. Dans la première partie, on montre la manière dont les pouvoirs publics norment l’esthétique des espaces urbains à travers les politiques de propreté qui font du graffiti le résultat d’un acte déviant, une source de désordre. La seconde partie analyse la manière dont différentes actions culturelles promeuvent progressivement certaines formes de graffitis et opèrent ainsi une normalisation de l’esthétique urbaine. Il s’agit finalement de montrer quels comment les acteurs urbains organisent le contrôle de l’esthétique urbaine, quels sont les enjeux sociaux et politiques contenus dans la production d’un certain « ordre esthétique ».

    Myrtille Picaud, Mettre la ville en musique (Paris-Berlin). Quand territoires musicaux, urbains et professionnels évoluent de concert, thèse soutenue en 2017 à Paris EHESS sous la direction de Gisèle Sapiro, membres du jury : Andy Bennett, Philippe Coulangeon et Sylvie Tissot  

    Cette thèse de sociologie porte sur les salles de musique dite « vivante », en s’appuyant sur une comparaison entre Paris et Berlin. L’étude des salles de musique rend compte de la production des définitions et des hiérarchies sociales des territoires musicaux, urbains et professionnels. À la diversité des genres musicaux qui y sont programmés répond la variété des manières de les entendre : publics assis ou debout, configurations intimistes ou stades, etc. L’articulation entre approche ethnographique et analyse statistique témoigne du lien entre esthétiques et usages sociaux de la musique. Ces territoires musicaux, constitués par les cadres d’écoute et les esthétiques, sont inégalement reconnus par les politiques culturelles et ne recoupent pas strictement les frontières des genres. Par ailleurs, les sous-champs musicaux dans les deux villes sont structurés par des logiques spatiales, ce qu’éclaire la cartographie des lieux de musique. Et, si la localisation des salles influe sur leur qualification musicale, à l’inverse, le fait musical participe aux transformations des représentations des territoires urbains. Outre l’ancrage géographique, cette thèse s’intéresse de près à la construction d’une offre musicale à travers la sélection des artistes par les programmateurs et programmatrices des salles berlinoises et parisiennes. Ainsi, elle donne à voir la délimitation de la fonction de programmation comme territoire professionnel, en interrogeant sa variabilité selon l’histoire du sous-champ musical et les contraintes liées à la concentration économique du secteur de la musique live. Une série d’entretiens avec les programmateurs et programmatrices a permis la comparaison des pratiques et des trajectoires de ces intermédiaires. Celle-ci atteste d’un développement professionnel inégal à Paris et Berlin et d’usages distincts du désintéressement dans une activité de programmation internationalisée. Les intermédiaires, comme les politiques culturelles, participent aux oppositions au sein du sous-champ des salles de musique, qui reflètent les centres et les périphéries du champ musical transnational. En effet, selon leur position dans le sous-champ et leurs ressources, les salles ne programment pas les mêmes catégories d’artistes. Ainsi, la retraduction locale de la valeur musicale contribue ainsi au positionnement de Paris et de Berlin comme capitales culturelles.

    Hugo Canihac, La fabrique savante de l'Europe : une archéologie du discours de l'Europe communautaire (1870-1973), thèse soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de Yves Déloye, membres du jury : Florence Delmotte (Rapp.), Antoine Vauchez (Rapp.), Olivier Costa et Serge Audier  

    Cette thèse prend pour objet la construction d’un discours politique et social nouveau - celuide l’Europe communautaire. Ce processus est appréhendé comme le résultat du travail demultiples collectifs d’acteurs politiques et savants. Ces collectifs ont contribué à l’invention duvocabulaire communautaire, d’une part, et à la normalisation de certains savoirs etinterprétations des Communautés, d’autre part. Il s’agit alors de mettre en lumière lesconditions historiques de ce travail collectif dans deux Etats fondateurs de la constructioneuropéenne – la France et l’Allemagne. L’enjeu est d’explorer tout à la fois les conditions depossibilité de l’innovation politique et les conditions de légitimation d’un objet politiquenouveau.En mobilisant des sources historiques variées, ce travail retrace les carrières dans les débatscommunautaires de deux des définitions largement utilisées pour définir l’Europecommunautaire jusqu’à aujourd’hui - la « supranationalité » et « l’économie sociale demarché ». L’étude croisée de leurs usages permet d’examiner les controverses politicoacadémiquesdans lesquelles l’Europe communautaire a été définie comme type institutionneldistinct (de l’Etat-nation) et comme mode de gouvernement spécifique (du marché). A reboursde l’hypothèse d’une « révolution communautaire », la thèse invite à réinscrire l’inventioncommunautaire dans le temps plus long de la construction des Etats nationaux et de leurssavoirs. A l’opposé d’une lecture génétique de la construction communautaire commedéploiement d’un sens défini depuis les années 1950, elle donne à voir la diversité desinterprétations et des savoirs qui ont été produits et se sont affrontés dans les premières, etidentifie les conditions de leurs succès différenciés.

    Julie Vaslin, Esthétique propre, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Gilles Pollet, membres du jury : Marie-Hélène Bacqué, Emmanuel Négrier et Érik Neveu    

    Dans cette thèse, le graffiti désigne, négativement, toute pratique d’inscription murale qui contribue à altérer l’« ordre esthétique » d’une ville, produit par les pouvoirs publics. Cette expression permet de désigner d’un côté l’ordre, c’est-à-dire le pouvoir politique, que l’inscription d’un graffiti sur un mur vient troubler. De l’autre la dimension esthétique de ce pouvoir, c’est-à-dire quelque chose qui dépasse la simple régulation de l’expression politique et s’inscrit, plus largement, dans le gouvernement des espaces publics. Ainsi défini, le graffiti n’est pas seulement analysé comme un message, une déviance, un dommage aux biens, une pratique culturelle ou un art, mais il devient un concept opératoire pour la science politique. Cette définition en termes de « désordre esthétique » permet d’interroger les dispositifs d’action publique qui contribuent à produire l’ordre esthétique propre à la ville. Elle permet aussi de questionner les catégorisations, les problèmes véhiculés par ces dispositifs ainsi que leurs effets sur la construction du sens commun, sur les représentations associées au graffiti, et surtout sur l’aspect physique, matériel, et donc esthétique de la ville.Inscrite dans la perspective d’une socio-histoire de l’action publique, cette thèse retrace l’histoire de la « mise en administration » du graffiti à Paris, la production d’un « ordre esthétique » dans cette ville de 1977 à 2017. À Paris, la municipalité administre ces peintures comme des « souillures » à travers des dispositifs d’effacement portés par les politiques de propreté, mais aussi comme des objets culturels à travers des dispositifs d’encadrement culturel, portés par différents domaines d’action publique (aménagement, culture, tourisme). En retraçant la genèse des dispositifs de répression et de promotion des graffitis au sein de l’administration parisienne, cette thèse propose de comprendre la manière dont s’articulent plusieurs domaines d’action publique et d’analyser la construction municipale d’un problème du graffiti. Dommage aux biens, nuisance visuelle, facteur du sentiment d’insécurité, culture populaire ou art urbain symbole de la vitalité artistique de Paris, le graffiti est un problème public qui, de 1977 à 2017, connaît plusieurs redéfinitions dans lesquelles les acteurs publics municipaux jouent des rôles variables. S’appuyant sur des archives, des entretiens semi-directifs, des observations et des photographies, ce travail s’attache à rendre compte de la variété de ces rôles, des conditions de la redéfinition du problème et ses mises à l’agenda successives. Au cœur de cette socio-histoire de la « mise en administration » du graffiti, une hypothèse : la saisie du graffiti par les acteurs municipaux est révélatrice de l’ambition municipale de monopoliser la définition légitime du « bel » espace public, de l’image de la Ville, au propre comme au figuré. L’enjeu de la thèse est alors de mettre en lumière les conditions historiques, sociales et politiques de la construction de cette légitimité.La démonstration s’organise en deux parties qui retracent chronologiquement la genèse des deux facettes du problème public qui se construit autour du graffiti. Dans la première partie, on montre la manière dont les pouvoirs publics norment l’esthétique des espaces urbains à travers les politiques de propreté qui font du graffiti le résultat d’un acte déviant, une source de désordre. La seconde partie analyse la manière dont différentes actions culturelles promeuvent progressivement certaines formes de graffitis et opèrent ainsi une normalisation de l’esthétique urbaine. Il s’agit finalement de montrer quels comment les acteurs urbains organisent le contrôle de l’esthétique urbaine, quels sont les enjeux sociaux et politiques contenus dans la production d’un certain « ordre esthétique ».

    Núria Garcia, Gouverner les langues : l'institutionnalisation et la transformation de la politique d'enseignement des langues étrangères en France, en Allemagne et au Luxembourg, thèse soutenue en 2014 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Pierre Muller, membres du jury : Linda Cardinal (Rapp.), Yves Déloye (Rapp.), Peter A. Kraus  

    Cette thèse analyse l’action publique dans le domaine du gouvernement des langues à travers l’étude de la transformation de la politique d’enseignement des langues étrangères en France, en Allemagne et au Luxembourg. L’analyse vise à expliquer comment des politiques d’enseignement des langues relativement similaires en termes d’objectifs et de moyens mis en œuvre produisent des résultats significativement différents dans deux cas a priori très proches que sont la France et l’Allemagne. Retraçant le processus d’institutionnalisation de ces politiques sur le temps long, la démonstration montre que ces différences ne s’expliquent que partiellement par des dynamiques infra-sectorielles. L’explication des variations d’output et d’outcome de la politique d’enseignement des langues étrangères nécessite de prendre en compte la configuration politique et sociétale dans son ensemble à travers une perspective systémique : le découpage sectoriel ou intersectoriel de l’objectif du multilinguisme et les effets d’interaction entre la politique d’enseignement des langues et d’autres secteurs de politique publique expliquent des variations dans la perception d’utilité des langues par les individus et leur motivation de s’investir dans l’apprentissage de ces dernières, et partant les différences de résultat de cette politique. L’absence de lien direct entre inputs, outputs et outcomes de la politique d’enseignement des langues soulève la question des limites de l’action publique en matière de gouvernement des langues, limites qui sont liées à la réactivité de l’Etat à des préférences contradictoires des citoyens et au lien entre langue et citoyenneté dans les sociétés monolingues.

    Hélène Quénot, La construction du champ politique local à Accra (Ghana) et Ouagadougou (Burkina Faso) , thèse soutenue en 2010 à Bordeaux 4 sous la direction de René Otayek  

    Les processus de décentralisation ont renforcé les pouvoirs et les responsabilités d'Accra et Ouagadougou et créé une "nouvelle donne" urbaine, qui implique la mise en place de modes de gestion renouvelés, comme la privatisation de certains services ou la prise en compte accrue de la société civile à travers le processus de tupe "gouvernance". Ouagadougou et Accra restent cependant dans une situation paradoxale puisqu'elles sont à la fois des entités locales et des symboles du pouvoir central. Dans ce contexte, les réformes de gestion des déchets, d'abord techniques, possèdent également une dimension politique forte puisqu'elle interrogent la capacité des municipalités à contrôler leur territoire et à répondre aux demandes des acteurs internationaux et gouvernementaux. Ces réformes sont extrêmement comparables mais ont des résultats très différents. Après un état des lieux de la question des déchets, ce travail s'interroge donc sur les conditions de leur mise en oeuvre : quels facteurs institutionnels, historiques, humains structurent le champ et expliquent les différences de résultats dans les deux villes ? L'analyse de ces facteur permet par ailleurs d'interroger l'autonomie politque des municipalités, qui doivent faire face à un manque de moyen chronique mais également aux demandes des bailleurs de fonds et aux réticences des gouvernements centraux. Ces réformes ont enfin été des opportunités de mise en oeuvre de nouvells relations politiques au niveau local. Ces "nouvelles règles du jeu" ont-elles contribué à la structuration du champ et à l'émergence de pratiques politiques et d'identités spécifiquement locales ? Les difficultés parfois grandes des municipalités ont conduit à la mise en place de relations et d'organisations inattendues, qui permettent de dépasser l'analyse en terme de succès ou d'échec pour mettre en valeur les interventions politiques constantes à l'oeuvre dans les deux capiatles.

    Laurent Robert Godmer, Les mutations du capital représentatif , thèse soutenue en 2002 à Paris 1 sous la direction de Jean-Claude Colliard  

    La thèse analyse les transformations de la sélection des représentants régionaux allemands, britanniques, espagnols et français. Cette sélection est historiquement assise sur une logique séparative d'exclusion des majorités sociales "invisibles" favorisée par une professionnalisation ancienne et un contrôle oligopolistique par les entreprises politiques. En revanche, la période récente est marquée par une complexification de la structure du capital représentatif liée à l'émergence de ressources "physionomiques" qui facilite la sélection de majorités et minorités "visibles" (les femmes, les "jeunes", les minorités "ethniques". . . ).