Nous sommes parti de l'hypothese selon laquelle l'etude de la diversite des processus de declin electoral communiste, au sein de territoires caracterises par une implantation tres forte du parti communiste francais, serait de nature a permettre de degager les structures de la domination communiste. A cette fin, nous nous sommes interesse au recul du pcf, sur la periode 1978-1995, dans l'un des departements ou il est, de longue date, puissant : le nord. Plus precisement, au sein meme de ce departement, nous avons isole les territoires d'assise communale qui se caracterisent par une particuliere domination electorale communiste au seuil de la decrue qui va suivre (1978). A partir d'une reflexion theorique sur la notion de "territoire politique", de l'elaboration d'une definition empirique de territoires dont le fondement repose sur la domination electorale localisee du pcf (territoires de domination communistes) et de la construction d'une typologie de la resistance electorale au declin de ces memes territoires, nous avons mis au jour les structures du declin communiste. Il ressort de ce travail que la resistance au declin du pcf se fonde, dans une large mesure, sur l'anciennete d'une implantation communiste particulierement dense, dans une zone marquee par la vieille industrie (siderurgie-metallurgie et mine). Le caractere fortement anthropologique de l'implantation du pcf, largement tributaire d'un univers ouvrier en voie de disparition, constitue a la fois sa force et sa faiblesse. Force, en ce que le pcf s'appuie sur l'anciennete de ses implantations, leurs imbrications geographiques, l'existence de nombreux elus pour limiter et ralentir au maximum le processus de declin. Faiblesse, en ce que cet ancrage constitue un enfermement tel, aux differents niveaux du communisme politique et syndical local (elus communistes, electeurs, adherents), que le destin des territoires de domination communistes apparait lie a celui de la vieille industrie.