Isabelle Bruno

Maître de conférences
Science politique.
Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales

Centre d'Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales
  • THESE

    Déchiffrer l'"Europe compétitive" : étude du benchmarking comme technique de coordination intergouvernementale dans le cadre de la stratégie de Lisbonne, soutenue en 2006 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Christian Lequesne 

  • Isabelle Bruno, Florence JANY-CATRICE, Béatrice Touchelay, From politics of large number to target-driven politics. Social sciences of quantification, 20160e éd., 2021 

    Isabelle Bruno, Emmanuel Didier, Tommaso Vitale, Statactivism, 20140e éd., 2019 

    Isabelle Bruno, Emmanuel Didier, Julien Prévieux, Statactivisme. Comment lutter avec des nombres, 2014e éd., 2019 

    Isabelle Bruno, Emmanuel Didier, Benchmarking. L’État sous pression statistique, 2013e éd., 2019 

    Isabelle Bruno, Florence Jany-Catrice, Béatrice Touchelay (dir.), The Social Sciences of Quantification. From Politics of Large Numbers to Target-Driven Policies: from politics of large numbers to target-driven policies, 2016e éd., Springer, 2019, Logic, argumentaion & reasoning, 204 p. 

    Isabelle Bruno (dir.), Enquête sur le made in France: la marque France à l'épreuve de la mondialisation, First Éditions, 2015, 284 p.  

    «Produisons et achetons français !» Ce mot d'ordre pour temps de crise - relancé en 2012 - n'a jusqu'ici trouvé que peu d'écho chez les consommateurs. Des prix élevés, une offre limitée, la disparition de savoir-faire, des tromperies sur l'étiquetage, des doutes sur l'effet «emploi» de la démarche : tout concourt à freiner l'achat citoyen. Dans le maelstrom de la mondialisation anonyme, il faut poser les bonnes questions pour avoir des réponses claires : quelle est la réalité du label Made in France aujourd'hui ? Le savoir-faire français est-il reconnu à l'international ? Le «fabriqué en France» est-il une garantie pour l'emploi des Français ? Enfin, le retour de la croissance doit-il nécessairement passer par une réindustrialisation du territoire ? Dans cette enquête inédite, Jean-Michel Bezat décrypte les données économiques et les enjeux politiques du Made in France pour en comprendre l'avenir. Avec cette conviction : le salut du «village gaulois» ne viendra pas d'un repli protectionniste, mais de sa capacité à concevoir, à produire et à vendre des biens ou des services innovants et compétitifs. [4e de couv.]

    Isabelle Bruno, Emmanuel Didier, Julien Prévieux (dir.), Statactivisme. Comment lutter avec des nombres: comment lutter avec des nombres, Zones et Éditions La Découverte, 2014, 269 p. 

    Isabelle Bruno, Emmanuel Didier, Benchmarking: l'État sous pression statistique, Editions de La Découverte, Zones, 2013, 209 p.  

    Comment le benchmarking se déploie-t-il aujourd'hui dans l'administration et les services publics français ? Dans la police, à l'hôpital et à l'université ? Avec quels effets pervers ? Quels sont les ressorts de la "discipline indéfinie" qu'il exerce sur les agents ? Mais ce livre ne s'en tient pas au constat. Les auteurs concluent en esquissant les contours d'un possible militantisme par les chiffres : le "statactivisme" [4e de couv.]

    Isabelle Bruno, Pierre Clément, Christian Laval, La grande mutation: néolibéralisme et éducation en Europe, Institut de recherches de la FSU et Ed. Syllepse, 2010, Comprendre et agir, 135 p.  

    Encore mal connue, la politique européenne en matière d'éducation reste peu visible alors même que son influence s'accroît. De la mise en concurrence des écoles à la pédagogie des compétences, le projet de construire un marché européen de la connaissance s'impose. En mettant en lumière cette politique éducative, cet essai entend donner les moyens d'engager la lutte sur le terrain transnational.

    Isabelle Bruno, À vos marques®, prêts... cherchez !: la stratégie européenne de Lisbonne, vers un marché de la recherche, Éditions du Croquant, 2008, Collection savoir/agir, 267 p. 

    Isabelle Bruno, Fabien Eloire, Paul Cary, Sylvie Monchatre, Marc Zune [et alii], La casse de l’État social mise en lumière par la pandémie. Retour sur un lent processus de délitement , 20200e éd. 

    Isabelle Bruno, Paul Cary, Nature et propriété , 20221e éd. 

    Isabelle Bruno, Paul Cary, Entretien avec Gilbert Cochet et Béatrice Kremer-Cochet, 20221e éd. 

    Isabelle Bruno, Stéphanie Barral, Paul Cary, Nature et propriété , 20230e éd. 

    Isabelle Bruno, Stéphanie Barral, Paul Cary, Nature et propriété , 20230e éd. 

  • Isabelle Bruno, Grégory SALLE, Antony Burlaud, Allan Popelard, Grégory Rzepski, « Bureaucratie néolibérale », L'ordinaire du capital, 2023 

    Isabelle Bruno, Grégory SALLE, « When Moral Obligation Meets Physical Opportunity: Studying Elite Lifestyles and Power in the Saint-Tropez Area », Methodos, 2022  

    Certains auteurs ont soutenu qu'il existe une obligation professionnelle, sinon morale, de conduire des recherches sur les modes de vie et le pouvoir des élites lorsque l'on en a la possibilité. Au tournant des années 2010, le contexte de la crise financière mondiale n'a fait que renforcer cet impératif, poussant à transformer ce qui avait longtemps été un sujet de plaisanterie en véritable programme de recherche : une étude historique et sociologique de "Saint-Tropez", plus précisément de la presqu'île de Saint-Tropez. L'opportunité d'entreprendre une étude approfondie de ce territoire résulte d'une familiarité ancienne avec le site ; non une simple appartenance subjective mais une relation objective, allant jusqu'à la parenté pour l'un d'entre nous. Ce chapitre examine les avantages et les inconvénients d'une telle position ambivalente d'initié et d'étranger. Il aborde ensuite les défis méthodologiques et les stratégies empiriques liés à l'étude des "super-riches", en particulier en ce qui concerne l'observation directe ou participante. Nous suggérons en outre que la classe supérieure ne peut être étudiée de manière isolée et doit être reliée empiriquement aux échelons inférieurs de la structure sociale.

    Isabelle Bruno, Grégory SALLE, Christian Laval, Pierre Sauvêtre, Ferhat Taylan, « Sous le sable, le commun ? Le droit à la plage contre l’enclosure balnéaire », L’alternative du commun, 2019 

    Isabelle Bruno, Alex C. Michalos, « Benchmarking », Encyclopedia of Quality of Life and Well-Being Research, 2019 

    Isabelle Bruno, Michal Kozlowski, Agnieszka Kurant, Jan Sowa, « Governing social creativity through benchmarking. From Xerox management to the “Innovative Europe” », Joy Forever. The Political Economy of Social Creativity, 2019 

    Isabelle Bruno, Jean-Louis Derouet, Romuald Normand, « "Silencing the disbelievers". Games of truth and power struggles around fact-based management », A European Politics of Education. Perspectives from Sociology, Policy Studies and Politics, 2019 

    Isabelle Bruno, Béatrice Hibou, « "Faire taire les incrédules". Essai sur les figures du pouvoir bureaucratique à l’ère du benchmarking », La bureaucratisation néolibérale, 2019 

    Isabelle Bruno, François Dubet, « Désir de frontières, retour des rivages. Sur les figures contemporaines de la plage inhospitalière », Le retour des frontières, 2019 

    Isabelle Bruno, Grégory SALLE, L. Larqué, D. Pestre, « La course aux performances scientifiques a-t-elle un sens ? », Les empêcheurs de tourner en rond, 2018 

    Isabelle Bruno, Sophie Jacquot, Lou Mandin, « L’européanisation saisie par son instrumentation : benchmarking, gender mainstreaming et MOC… boîtes à outils ou boîtes de Pandore ? », in Bruno Palier, Yves Surel (dir.), L'Europe en action - L'européanisation dans une perspective comparée, Éditions L'Harmattan, 2007, pp. 193-250 

  • Isabelle Bruno, Paul Cary, « Nature and property: Toward an ecological socioeconomics », Revue Française de Socio-Economie, 2023, n°2022-12-01 

    Isabelle Bruno, Paul Cary, « Entretien avec Gilbert Cochet et Béatrice Kremer-Cochet », Revue Française de Socio-Économie, 2023, n°2022-12-01 

    Isabelle Bruno, Stéphanie Barral, Paul Cary, « Nature et propriété : reprendre, mettre en commun, rendre inappropriable », Revue Française de Socio-Economie, 2023, n°2023-05-24 

    Isabelle Bruno, Fabien Eloire, Paul Cary, Sylvie Monchatre, Marc Zune [et alii], « La casse de l’État social mise en lumière par la pandémie. Retour sur un lent processus de délitement : Présentation et mise en perspective d’une sélection d’articles tirés de dix années de publications de la Revue Française de Socio-Économie », Revue Française de Socio-Économie, 2023, n°2020 

    Isabelle Bruno, Grégory SALLE, « “Before long there will be nothing but billionaires!” The power of elites over space on the Saint-Tropez peninsula », Socio-Economic Review, 2019, n°2018 

    Isabelle Bruno, Emmanuel Didier, Tommaso Vitale, « Statactivism: forms of action between disclosure and affirmation », Partecipazione e Conflitto. The Open Journal of Sociopolitical Studies, 2019, n°2014-07 

    Isabelle Bruno, François Briatte, Guillaume Carnino, Béatrice Cherrier, Cynthia Colmellere [et alii], « Si le roi savait », Faire revue, 2019, n°2018  

    Éditer une revue de sciences humaines et sociales artisanale relève d’un engagement intellectuel et professionnel particulier. Alors que les injonctions à une certaine professionnalisation – bureaucratique, normalisatrice, tue-l’amour de la science – des équipes et comités de rédaction redoublent d’intensité, les membres de Zilsel se retrouvent dans une pratique éditoriale joyeusement attachée aux normes les plus élémentaires de l’ethos scientifique. Le bricolage sur la forme, les expérimentations de fond et les improvisations contrôlées, unies à une certaine conception de la recherche et de sa mise en partage, constituent ainsi l’horizon désirable d’une aventure éditoriale sur une ligne de crête – académique et iconoclaste, exigeante et volontiers perturbatrice.

    Isabelle Bruno, Sophie Jacquot, Lou Mandin, « Europeanization through its instrumentation », Journal of European Public Policy, 2019, n°2006-06 

    Isabelle Bruno, « Défaire l’arbitraire des faits. De l’art de gouverner (et de résister) par les 'données probantes' », Revue française de socio-économie, 2019, n°2015 

    Isabelle Bruno, « "État ne touche pas à mon matelas !" Conflits d’usage et luttes d’approproiation sur la plage de Pampleonne », Actes de la recherche en sciences sociales, 2019, n°2017 

    Isabelle Bruno, « "Des faits, des faits, des faits!" À propos du gouvernement par les chiffres et autres données probantes (dans l’éducation et ailleurs) », Revista Lusófona de Educação, 2019, n°2014 

    Isabelle Bruno, « Le Malcolm Baldrige National Quality Award : des "gourous" aux "missionnaires" de la qualité », Sociétés contemporaines, 2019, n°2013  

    Cet article se propose de mettre en lumière les protagonistes, discours et instruments qui ont façonné la « qualité » comme une valeur sociale objectivable dans des quantités, donc gérable. Après avoir livré quelques repères sur la formation d'un savoir managérial et d'outils statistiques dédiés, il s'attarde sur un moment particulier : celui du lancement aux États-Unis d'un programme fédéral visant à promouvoir les pratiques d'organisation d'une « qualité totale » par la remise d'un prix, le Malcolm Baldrige National Quality Award. En prenant le cas du lauréat Xerox, et plus particulièrement en s'attachant au rôle d'entrepreneur de la qualité joué par son PDG, devenu secrétaire adjoint à l'Éducation du président Bush Sr., il éclaire en quoi cette initiative conjointe des capitaines d'industrie et des dirigeants politiques illustre les efforts accomplis pour construire un modèle de management universalisable et le légitimer comme une technologie de gouvernement utile dans l'entreprise comme dans l'État.

    Isabelle Bruno, Emmanuel Didier, Tommaso Vitale, « Statactivism: state restructuring, financial capitalism and statistical mobilizations (dossier) », Partecipazione e conflitto. The open journal of sociopolitical studies, 2019, n°2014 

    Isabelle Bruno, Grégory Salle, « "My Beach Mat Is not the State’s Business!": Use and Ownership Conflicts in Pampelonne Beach », Actes de la recherche en sciences sociales, 2019, n°2017-01-01  

    Plage de notoriété mondiale bordant la rive orientale de la presqu’île de Saint-Tropez, Pampelonne est un « territoire contesté » aussi singulier que révélateur. Il est singulier pour des raisons symboliques (la renommée de cette plage), sociologiques (sa fréquentation élitaire), économiques (son exploitation par des établissements commerciaux onéreux), juridiques (un contentieux fameux ayant fait jurisprudence est attaché à son nom) et écologiques (sa qualité d’ « espace naturel remarquable » appelle des mesures de protection spécifiques). Il est également révélateur de logiques générales relatives à l’appropriation socialement sélective d’un espace public par excellence. Cette appropriation s’entend ici en un double sens, renvoyant d’une part à la possession – à qui appartient la plage ? – et d’autre part à l’usage – à qui est-elle destinée ? L’article traite ces deux aspects complémentaires en adoptant tour à tour une approche socio-historique et ethnographique.

    Isabelle Bruno, François Briatte, Guillaume Carnino, Béatrice Cherrier, Cynthia Colmellere [et alii], « Si le roi savait », Tracés : Revue de Sciences Humaines, 2018, pp. 89-98    

    Si le roi savaitLa vie que nous menonsQuitterait son palaisSe ferait compagnon. Chant fredonné par les compagnons papetiers et imprimeurs dans les ateliers, à la fin du xviiie siècle (Poitrineau, 1997) Du cœur à l’ouvrage Comité de rédaction artisanal nous sommes et nous voulons rester ! Artisanal : le terme est aujourd’hui à la mode – des pseudo-jambons made in terroir aux ronds de serviette polis à la main, jusqu’à l’engouement pour les makers. Il n’en reste pas moins souvent connoté négati...

    Isabelle Bruno, Emmanuel Didier, Tommaso Vitale, « Statactivism: forms of action between disclosure and affirmation », Partecipazione e conflitto - PArticipation and COnflict, 2014, n°2, pp. 198-220   

    Isabelle Bruno, « Éditorial : Ne cherchez plus, innovez ! », Revue Française de Socio-Économie , 2013, n° ° 11, pp. 9-14   

    Isabelle Bruno, « Le Malcolm Baldrige National Quality Award : des  gourous  aux  missionnaires  de la qualité », Sociétés contemporaines , 2013, n° ° 89, pp. 47-71    

    Résumé Cet article se propose de mettre en lumière les protagonistes, discours et instruments qui ont façonné la « qualité » comme une valeur sociale objectivable dans des quantités, donc gérable. Après avoir livré quelques repères sur la formation d'un savoir managérial et d'outils statistiques dédiés, il s'attarde sur un moment particulier : celui du lancement aux États-Unis d'un programme fédéral visant à promouvoir les pratiques d'organisation d'une « qualité totale » par la remise d'un prix, le Malcolm Baldrige National Quality Award. En prenant le cas du lauréat Xerox, et plus particulièrement en s'attachant au rôle d'entrepreneur de la qualité joué par son PDG, devenu secrétaire adjoint à l'Éducation du président Bush Sr., il éclaire en quoi cette initiative conjointe des capitaines d'industrie et des dirigeants politiques illustre les efforts accomplis pour construire un modèle de management universalisable et le légitimer comme une technologie de gouvernement utile dans l'entreprise comme dans l'État.

    Isabelle Bruno, « Comment gouverner un  espace européen de la recherche  et des  chercheurs-entrepreneurs  ? : Le recours au management comme technologie politique », Innovations , 2011, n° °36, pp. 65-82    

    RésuméDans le cadre de la stratégie de Lisbonne (2000-2010), le projet d’un « espace européen de la recherche » (EER) a été conçu sur le modèle d’un marché censé offrir un environnement compétitif à ses acteurs, les « chercheurs-entrepreneurs ». Loin d’exclure les pouvoirs publics de ce chantier, les promoteurs de l’EER ont produit un discours normatif et prescriptif sur la meilleure façon d’aménager et de piloter les « systèmes nationaux d’innovation », recommandant l’usage du savoir-faire managérial pour optimiser leurs performances organisationnelles. Cet article se propose ainsi de dégager les règles gestionnaires de cet art de gouverner telles qu’elles sont exposées dans la documentation programmatique de l’EER produite tout au long de la dernière décennie. Autrement dit, elle entend examiner la technologie politique qui préside à la coordination des politiques scientifiques aux échelons européen, national et régional. Codes JEL : D7, D8, E61, F15, F21, F42, F5, G38, H1, H5, H7, H83, I23, I28, L5, M1, O3, P1

    Isabelle Bruno, « La déroute du  benchmarking social  : La coordination des luttes nationales contre l'exclusion et la pauvreté en Europe », Revue Française de Socio-Économie , 2010, n° ° 5, pp. 41-61    

    RésuméLa stratégie européenne de Lisbonne, lancée en 2000, comportait un volet social qui encourageait la coordination des politiques nationales de lutte contre l’exclusion et la pauvreté, au moyen du benchmarking. À travers l’étude sociologique des activités de quantification qui donnent forme à cette technologie managériale, cet article retrace la genèse et les déboires d’une expérience de «  benchmarking social » en s’attachant à dégager les enjeux de pouvoir et les effets politiques produits par cette pratique, supposée neutre, d’évaluation comparative.

    Isabelle Bruno, « Le temps des  chercheurs-entrepreneurs  : sens et pouvoir du benchmarking dans l’ espace européen de la connaissance  », 2009  

    « Oubliée l’époque où universités et entreprises se regardaient en chiens de faïence… En quelques années, une nouvelle organisation de la recherche s’est mise en place autour de la figure emblématique du chercheur-entrepreneur ». C’est en ces termes que le magazine d’information sur la recherche européenne, publié par l’unité Information et Communication de la direction générale (DG) Recherche de la Commission européenne, présente la « révolution culturelle » à l’œuvre dans les domaines scien...

    Isabelle Bruno, « La recherche scientifique au crible du benchmarking. : Petite histoire d'une technologie de gouvernement », Revue d’histoire moderne & contemporaine , 2009, n° ° 55-4bis, pp. 28-45   

    Isabelle Bruno, « Y a-t-il un pilote dans l'Union ? : Tableaux de bord, indicateurs, cibles chiffrées : les balises de la décision », Politix , 2008, n° ° 82 , pp. 95-117    

    La décision est-elle soluble dans la « gouvernance » ? Au sein de l’Union européenne, c’est ce que semblent suggérer les cycles gestionnaires de la Méthode Ouverte de Coordination (MOC) qui brouillent le « triangle institutionnel » et diluent le moment politique de la décision. Mise au point afin de réaliser la stratégie de Lisbonne (2000-2010), la MOC systématise l’usage intergouvernemental des techniques managériales de quantification et d’évaluation comparative (benchmarking). Loin d’être politiquement neutre, cette façon d’européaniser l’action étatique au moyen de tableaux de bord et d’indicateurs de performance engage les populations et les territoires nationaux dans une course sans relâche à la compétitivité. Cet article entend le démontrer en interrogeant l’évidence du benchmark des « 3 % ». La construction de cette cible chiffrée, qui objective le niveau d’investissement dans la R&D visé dans l’optique d’un « Espace Européen de la Recherche », est révélatrice des enjeux de pouvoir et des effets normatifs produits par les exercices de mise en nombre et de mise en comparaison des « systèmes nationaux d’innovation ».

    Isabelle Bruno, Sophie Jacquot, Lou Mandin, « Europeanization through its instrumentation »: Benchmarking, mainstreaming and open method of coordination… Toolbox or Pandora’s nox ?, Journal of European Public Policy, 2006, n°4, pp. 519-536   

  • Isabelle Bruno, Grégory SALLE, « Statactivism: Como Lutar com os Números? », le 31 janvier 2024 

    Isabelle Bruno, Grégory SALLE, « Concéder l’indisponible. Contribution à la socio-histoire des concessions de plage : le cas de Pampelonne (Var, 1922-1974) », le 30 janvier 2024  

    La concession, entendue sous son acception juridique, assure l’interface entre l’exercice de la souveraineté et l’activité économique. Par l’octroi d’un droit spécifique, elle réserve à un acteur, économique ou institutionnel, individuel ou collectif, de transformer un potentiel en bien d’usage ou en bien marchand. À ce titre, la concession est un outil de gouvernement fondamental dans l’exploitation des ressources naturelles : l’eau, le bois, les ressources du sous-sol, mais aussi le paysage. La nature sous contrat entend passer la concession au crible des sciences sociales. En situant ses différentes formes dans le temps et dans l’espace, les différentes communications éclaireront le rôle décisif de ce mode de gouvernement de la nature dans la construction des environnements par les sociétés et leurs pouvoirs.

    Isabelle Bruno, « La nature sous contrat », le 07 juin 2021  

    Organisé par Raphaël Morera, CNRS, GHREN et Thomas Le Roux, CNRS, GHREN, avec le soutien du CRH et du RUCHE

    Isabelle Bruno, Grégory SALLE, « Beach Access as a Contested Right. Towards a Comparative Sociology of Coastal Appropriation Struggles in the S.F. Bay Area and on the St. Tropez Peninsula », le 03 avril 2019 

    Isabelle Bruno, « Anarchisme et sciences sociales », le 23 mars 2018  

    Organisé par Samuel Hayat, Chargé de recherche CNRS et Sidonie Verhaeghe, Docteure en science politique

    Isabelle Bruno, « Le retour des Frontières », le 17 novembre 2017  

    Cinquième Journée des sciences sociales où les chercheurs présenteront leurs travaux dans une version française accessible à un large public

    Isabelle Bruno, « Quelles solutions pour résoudre le problème de la dette publique ? », le 20 octobre 2017  

    Organisée dans le cadre du Master 2 Finances et fiscalité publiques de Lille en collaboration avec le CRDP, le CERAPS et de l’IPAG de Lille, l’IDP de l’Université de Valenciennes.

    Isabelle Bruno, « Santé, exclusion, citoyenneté », le 27 mars 2015 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Thibault Boughedada, Terre, foncier et environnement : matérialité, transversalité et action publique de développement au Bénin, thèse soutenue en 2022 à Université de Lille 2022 sous la direction de Bruno Villalba, membres du jury : Andy Smith (Rapp.), Magalie Bourblanc (Rapp.), Raphaëlle Parizet et Philippe Lavigne Delville    

    Cette thèse, à la croisée de la sociologie politique de l'action publique et de la political ecology, prend pour objet de recherche le nexus terre-foncier-environnement et analyse les perceptions, représentations, pratiques et usages politiques qui lui sont adossés. L'enquête repose sur des entretiens semi-directifs, complétés par des observations ethnographiques et une immersion sur près de 12 mois échelonnées entre 2016 et 2018 sur trois terrains principaux : le département des Collines, la commune de Cotonou et les institutions de pouvoirs et de développement. Cette recherche souligne d'une part l'ambivalence du concept de foncier et l'importance à articuler ensemble construction sociale et caractéristiques matérielles autour de ce dernier ; et d'autre part, la thèse insiste sur la place centrale que tient l'imaginaire d'une modernisation du cadre légal de gestion administrative par des changements organisationnels et instrumentaux impulsés par l'ingénierie sociale du développement. De manière plus générale, la thèse analyse en quoi toute une somme d'enjeux transversaux à la gestion des terres se voit dépolitisée, reléguée ou invisibilisée par les dispositifs techniques et experts de mise en œuvre de la politique foncière, entraînant l'absence de débats autour de ces questions.

    Aline Waltzing, Pour transformer les universités : l'émergence de l'"évaluation" des universités en France et aux Pays-Bas, années 1980 et 1990, thèse soutenue en 2020 à Paris EHESS sous la direction de Dominique Pestre, membres du jury : Willem Halffman (Rapp.), Christine Musselin (Rapp.), David Pontille et Julie Bouchard  

    Cette thèse porte sur deux institutions d’ « évaluation » des universités créées en 1985 en France (le Comité national d'évaluation) et aux Pays-Bas (l'association des universités néerlandaises). Aujourd’hui, l’évaluation de la recherche et de l’enseignement est principalement étudiée en tant qu’outil « néomanagérial » de gouvernement des universités. Or, cette interprétation ne correspond pas à son histoire : dans cette thèse, je propose de partir de situations concrètes dans lesquelles des formes ensuite dites d’ « évaluation » ont émergé. Ce travail analyse d'abord la gestation des deux instances d'évaluation étudiées, pour se pencher ensuite sur leur fonctionnement dans les années 1980 et 1990, et il propose enfin des épilogues sur les transformations qu'elles ont connues à la fin des années 1990 et au début des années 2000. L’intérêt de la perspective historique est d’une part de mettre au jour la contingence des évolutions, l’enchevêtrement des projets réformateurs ainsi que des intentions des différents acteurs. D’autre part elle permet de percevoir les changements au fil du temps, et de montrer comment les projets peuvent se déployer ou s’inverser du fait des transformations sociales et économiques locales et internationales.

    Pierre Sauvêtre, Crises de gouvernementalité et généalogie de l’État aux XXe et XXIe siècles : recherche historico-philosophique sur les usages de la raison politique, thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Jean-Marie Donegani, membres du jury : Frédéric Gros (Rapp.), Laurent Jeanpierre (Rapp.), Lisa Jane Disch  

    La thèse, composée de deux grands ensembles, explicite d’abord la trajectoire de la notion de « gouvernementalité » dans les cours de Michel Foucault au Collège de France de 1976 et 1984 afin d’établir un nouveau cadre théorique d’analyse du conflit politique à partir de l’étude des rapports de réciprocité entre les pratiques étatiques et les contre-conduites. Dans un deuxième temps, elle met ce cadre théorique à l’épreuve d’ensembles empiriques afin de tracer une généalogie de l’État au XXème et XXIème siècles à partir d’une ethnologie du dire-vrai dans la pratique sociale. Sur des aires, des temps et des populations variables, elle identifie quatre régimes différents de véridiction/juridiction des pratiques gouvernementales logiquement articulés les uns aux autres par des rapports de réciprocité successifs :1 / le régime libéral social de la res socialis en France des années 1890 aux années 1960 ; 2/ le régime de la res nullius dans les comités d’action en France dans les années 68 ; 3/ le régime néolibéral de la res economica à l’échelle mondiale depuis les années 1970 ; 4/ le régime de la res communis dans la Coordinadora del agua et les comités de l’eau boliviens dans les années 2000. Chacun de ces régimes implique une expérience différente de l’État en termes de degré et d’espaces de gouvernementalité, d’effets des politiques étatiques sur le niveau des inégalités et la structuration des rapports entre classes sociales ou sur le degré de démocratisation de la vie publique. C’est donc à une évaluation historiquement différenciée de l’État qu’invite la méthode foucaldienne d’analyse des formes de véridiction sur lesquelles sont indexées les pratiques gouvernementales.

    Marion Gilles, Compter pour peser , thèse soutenue en 2013 à Paris EHESS sous la direction de Michel Gollac  

    Ce travail s'intéresse au processus de quantification de la « santé au travail » en entreprises et à ses effets. Pour ce faire, la thèse étudie trois dispositifs de quantification, mis en place par des médecins du travail. Elle lie l'analyse de la genèse des dispositifs, de leurs usages et effets avec l'étude des logiques des acteurs qui les ont fabriqués et portés. L'enquête, au plus près de la fabrication des chiffres et de leurs formes d'appropriation, combine entretiens, observations du travail de production des chiffres et des séances de restitution des données chiffrées, analyses de documents et d'archives « documents d'entreprises» et «littérature grise» des dispositifs). En portant l'attention sur les « luttes définitionnelles » autour des catégories proposées par les médecins et les « conflits d'usages » autour des chiffres, la thèse montre la manière dont la production chiffrée s'insère dans des rapports sociaux qui contribuent à redéfinir les finalités initialement attribuées aux dispositifs par leurs concepteurs. Pris dans des rapports de force qui leur sont défavorables, les médecins luttent pour imposer «leur» définition des catégories qu’ils ont fabriquées et diffusées et pour maîtriser les usages de « leurs» chiffres. En s'écartant des statistiques publiques habituellement étudiées dans les travaux de sociologie de la quantification, cette thèse éclaire le processus de fabrication, de diffusion et d'appropriation de chiffres dépourvus d'appuis institutionnels légitimes. Elle contribue également aux connaissances sur les enjeux et les luttes qui entourent la façon de définir et prendre en charge les problèmes de «santé au travail ».

    Jean Frances, Former des producteurs de savoir , thèse soutenue en 2013 à Paris EHESS sous la direction de Francis Chateauraynaud  

    Centrée sur l'étude des mondes français de la science et de l'enseignement supérieur, cette thèse cherche à saisir comment les réformes institutionnelles/es reconfigurent l'apprentissage aux métiers de la recherche et en quoi elles sont influent sur « les rythmes et les orientations de développement scientifique ». L'analyse repose sur l'étude socio-historique des réorganisations du cursus doctoral. Il est question de montrer combien les doctorants sont de plus en plus tenus de correspondre à un nouveau modèle d'« excellence » dont « l’esprit d'entreprendre• constitue le principe générateur. Cet « esprit » renvoie à une attitude professionnelle qui inciterait les doctorants à considérer leur formation à la manière d'une somme d'expériences à rentabiliser ». Accéder à l’« excellence» demanderait-il aux apprentis-chercheurs de mener leurs travaux et leur cursus en calculant les profits qu'ils pourront en retirer sur les marchés de l’emploi scientifique? sur ceux de l'innovation et du conseil? Afin de répondre à cette question, il s'agit d'analyser les mutations des marchés de l'emploi scientifique à l'œuvre depuis les années 1990. En vue de saisir ces transformations en action, il convient de proposer une ethnographie de deux dispositifs censés incarner les réformes contemporaines de la formation doctorale: les Doctoriales et les 24Heures de l'entrepreneuriat. C'est donc à travers l'étude de ces moments extra-ordinaires de ('apprentissage à la recherche que seront analyses les effets tangibles qu’engagent les réformes sur les reconfigurations de l’« excellence » doctorale et partant sur les manières de considérer le« rôle » du doctorat comme de la science