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  • THESE

    Les victimes : la formation d'une catégorie sociale improbable et ses usages dans l'action collective, soutenue en 2008 à Paris EHESS sous la direction de Michel Offerlé 

  • Stéphane Latte, Philippe Juhem, Samir Hadj Belgacem, Hélène Dufournet, Caroline Frau [et alii], Agir par la parole: porte-paroles et asymétries de l'espace public, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019  

    Dans les espaces politiques civilisés de nos États parlementaires, les conflits politiques et les revendications ne prennent plus des formes violentes mais passent par l'usage de discours politiques contrôlés au sein d'un espace public institutionnalisé. Grève, mouvement social, opposition d'un groupe à une réforme du gouvernement, construction d'un problème public, demande d'une extension des prestations sociales : les occasions sont nombreuses au cours desquelles les différents protagonistes du jeu politique cherchent à convaincre les journalistes du bien-fondé de leur point de vue. Les interventions de groupes nouveaux - les représentants des « banlieues », ceux des victimes de l'explosion de AZF - s'entremêlent dans le récit journalistique de l'actualité avec les déclarations des porte-paroles d'organisations syndicales ou professionnelles plus institutionnalisés - CGT, MEDEF, Greenpeace, etc. - pour dessiner une arène publique dans laquelle l'action du gouvernement est discutée et réorientée continûment en fonction des rapports de force qui y sont construits. Aussi la tentation est forte pour les journalistes ou les analystes de considérer que la qualité des porte-paroles joue un rôle décisif dans le résultat final des interactions conflictuelles du jeu politique. Le talent d'Augustin Legrand ou celui d'Harlem Désir n'est-il pas à l'origine de la capacité des mouvements qu'ils représentaient d'obtenir la prise en compte des intérêts qu'ils défendent ? Au contraire, l'incapacité des pilotes d'Air France de défendre leurs intérêts lors de leur grève de 2014 n'a-t-elle pas pour cause les difficultés qu'ils ont eu d'avoir un porte-parole constant, disponible, ajusté aux contraintes des rédactions audiovisuelles et capable d'unifier aux yeux des journalistes les interventions des syndicats de pilote ? En ce sens, les rapports de force induits par les mouvements sociaux ne seraient plus véritablement matériels ou directs - le blocage des trains lors d'une grève empêchant la circulation des marchandises et des voyageurs et contraignant le gouvernement à négocier ; la paralysie des grèves de Mai 68 ne pouvant être levée qu'à travers les négociations de Grenelle - mais plutôt symbolique : l'important est que le mouvement apparaisse aux journalistes justifié et acceptable, l'éditorialisation positive ou négative des rédactions conduisant à la production de sondages susceptibles de conforter le gouvernement ou de l'obliger à infléchir ses orientations. Cependant, n'est-il pas excessif de faire de la parole des différents groupes et de la qualité inégale de leurs interventions un facteur décisif de la définition des priorités du gouvernement ?

    Stéphane Latte, Stéphane Latté, Michel Offerlé, Les victimes: la formation d'une catégorie sociale improbable et ses usages dans l'action collective,, 2008, 818 p.  

    Population sérielle longtemps dépourvue de visibilité, la catégorie de « victime » a connu depuis les années 1980 un processus multiforme d’objectivation. Cette thèse s’attache d’abord, dans le cadre d’une sociologie (les catégories sociales en train de se faire, à suivre la construction d’une offre d’identification en termes de « victime »: promotion de « politiques publiques d’aide aux victimes » ; constitution d’une discipline académique, la « victimologie », prenant pour objet cette population ; invention d’un diagnostic (le traumatisme psychique) et de pratiques thérapeutiques (les cellules d’urgence médico-psychologique) communs à des événements jusqu’alors incommensurables (de l’agression à l’inondation). A partir d’une enquête ethnographique consacrée aux mobilisations associatives et syndicales consécutives à une catastrophe industrielle, cette thèse vise ensuite a appréhender les ressorts de la conversion de l’expérience dramatique et du label de « victime » en une identité publique revendiquée. On y interroge le rôle de l’événement dans le passage à l’action collective, l’hypothèse d’«émotions mobilisatrices » (des « victimes » saisies par le deuil) et celle d’ « émotions mobilisées » (le deuil comme registre de dénonciation saisi par des « victimes »). À partir d’une sociologie des pratiques protestataires, on étudie ensuite les appropriations différenciées du régime de la plainte : les usages des pratiques psychologiques, du témoignage médiatique, de la plainte judiciaire et de la commémoration. On définit enfin un registre victimaire d’expression publique des griefs qui s’implante aujourd’hui dans des secteurs diversifiés de 1’espace des mouvements sociaux.

  • Stéphane Latte, Latté Stéphane, « Commémoration », Dictionnaire de la sociologie des mobilisations, Presses de Sciences po, 2009 

  • Stéphane Latte, Stéphane Latté, « Des  mouvements émotionnels  à la mobilisation des émotions », Presses universitaires de Paris Nanterre, 2015  

    La sociologie des mobilisations a donné lieu depuis dix ans à un réinvestissement massif de la question des émotions protestataires. Cette filière d’analyse s’organise schématiquement autour de deux options théoriques et méthodologiques. La première s’interroge sur les « émotions mobilisatrices ». Elle vise à se ressaisir de l’énigme fondatrice de la discipline – le pourquoi de l’action collective et les logiques du recrutement militant – et se donne pour fin d’isoler des facteurs émotionnels...

    Stéphane Latte, Lucie Bargel, Eric Fassin, Stéphane Latté, « Illegitimate affairs: The sex of politics and the politics of sex in French contemporary politics », Current Sociology, SAGE Publications, 2013, n°56 

    Stéphane Latte, Stéphane Latté, « De l'individuel au collectif. Les usages sociaux de la victimologie (Commentaire) », Editions John Libbey Eurotext, Montrouge : Editions John Libbey Eurotext et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2005, pp. 39-47   

    Latté Stéphane. De l'individuel au collectif. Les usages sociaux de la victimologie (Commentaire). In: Sciences sociales et santé. Volume 23, n°2, 2005. pp. 39-47.

    Stéphane Latte, Stéphane Latté, « Cuisine et dépendance. Les logiques pratiques du recrutement politique », Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2002, pp. 55-80   

    Cuisine et dépendance. Les logiques pratiques du recrutement politique Stéphane Latte L'introduction de la parité, lors des élections municipales de mars 2001, complexifie l'opération de construction des listes. D'une part, la concurrence masculine au sein des partis s'accroît, les amitiés politiques se distendent, les scissions se multiplient. D'autre part, il faut trouver de « nouvelles têtes » donc recruter hors des canaux traditionnels de mobilisation. Dès lors les pratiques de recrutement politique perdent en évidence et gagnent en visibilité. A partir d'une enquête de terrain réalisée à Auxerre, cet article s'efforce de déceler les logiques pratiques qui président au choix des candidates et de décrire les appropriations localisées de la « contrainte paritaire ». Il met au jour les effets structurels qu'exerce l'appel aux femmes et aux profanes sur les rapports de force au sein des équipes et plus généralement sur la sélection sociale du personnel politique.

  • Stéphane Latte, « Le vote en contexte(s) », le 23 septembre 2021  

    Organisé par l'Université Paris Dauphine -PSL

    Stéphane Latte, Stephane Latte, François Buton, « Ce que la guerre d’Algérie a fait au traumatisme psychique (et vice-versa) », 2e Session "Qualifier le traumatisme". Colloque "Les traumatismes de l’Empire. Expressions, effets et usages des violences (post)coloniales", Maison des sciences de l’homme (2012-12-06, 2012-12-07: Montpellier, France), Montpellier, le 06 décembre 2012 

    Stéphane Latte, Stephane Latte, « Mobilisations ‘émotionnelles’ ou mobilisations d’émotions ? Les associations de victimes au prisme de la sociologie des émotions protestataires », Colloque : « Emotions, pratiques et catégorisations sociales », Sophiapol (2012-09-27, 2012-09-28: Paris, France), Paris, le 27 septembre 2012 

    Stéphane Latte, Stephane Latte, « Les mobilisations de victimes sont-elles la preuve de la judiciarisation de l’action collective ? Réalités et faux semblants d’une notion échevelée », Journée d'étude "Associations et syndicats à l'ombre du droit", Association Française de Sociologie, Conservatoire National des Arts et Métiers (2012-04-06: Paris, France), Paris, le 06 avril 2012 

    Stéphane Latte, Stephane Latte, « De la psychiatrisation des problèmes sociaux à la politique des diagnostics. Le traumatisme au prisme de ses usages par les associations de victimes », Séance "Le « traumatisme » : approches croisées" du séminaire "Mémoires et usages publics de l’histoire en Europe" 2011-2012, ISP - Institut des Sciences sociales du Politique (2012-02-10: Paris, France), Paris, le 10 février 2012 

    Stéphane Latte, Stephane Latte, « Le choix des larmes. D’inaudibles minorités silencieuses », CERAPS (2011-09-23: Lille, France), Lille, le 23 septembre 2011 

    Stéphane Latte, Stephane Latte, Lucie Bargel, « Faire partie de la famille. Approches ethnographiques de l’entre-soi politique local », XIe Congrès de l'Association Française de Science Politique (2011-08-31, 2011-09-02: Strasbourg, France), Strasbourg, le 31 août 2011 

    Stéphane Latte, Stephane Latte, « Les associations de l'INAVEM : des associations généralistes », Journée d'étude "Aider les victimes d’infractions pénales : Enjeux et Défis", CERDACC (2011-02-08: Mulhouse, France), Mulhouse, le 08 février 2011