Joris Sylvie, L'autonomie des territoires non-indépendants de la Caraïbe dans l'action internationale : Les cas de la Martinique, d'Aruba et des Îles Vierges Britanniques., thèse soutenue en 2023 à Antilles, membres du jury : Jessica Byron, Karine Galy et Véronique Bertile
Depuis plusieurs décennies, on assiste à l’accroissement de l’implication des entités infra-étatiques dans le domaine international. Les territoires non-indépendants de la Caraïbe ne sont pas en reste. Il est important de mettre en évidence qu’ils participent également à ce mouvement d’action internationale infra-étatique. Les modalités, les pratiques et les cadres légaux de cette implication l’autorisent, mais rappellent toujours la priorité de l’État. Dans un contexte de dépendance, ces territoires disposent alors d’une certaine autonomie dans ce domaine, qui varie en fonction des situations et d’une entité infra-étatique à l’autre. Cette autonomie variable se perçoit à travers les concepts de « paradiplomatie » et de « diplomatie à paliers multiples ». Le premier soutient une large autonomie des entités infra-étatiques dans l’action internationale, faisant d’eux des acteurs internationaux à part entière et le second tend vers une autonomie limitée des entités infra-étatiques, qui sont alors très dépendantes de l’État dans le domaine international. Par leurs postulats opposés, les deux concepts témoignent du caractère variable de l’autonomie dans l’action internationale. Si cette autonomie est variable, c’est parce qu’elle dépend de plusieurs éléments qui la déterminent. La poursuite stratégique d’intérêts internationaux propres, les liens de l’action internationale des territoires avec la politique étrangère de leurs États respectifs, les considérations des acteurs territoriaux et étatiques, les logiques de coordination et de consultation avec le pouvoir central, la cohabitation entre les acteurs territoriaux et les acteurs étatiques, sont autant de facteurs qui influent sur l’autonomie des entités infra-étatiques dans l’action internationale. Dans cette recherche, trois territoires du même espace géographique, la Caraïbe, servent à observer ce phénomène : la Martinique, Aruba et les Îles Vierges Britanniques. Ils sont rattachés à trois États européens distincts : la France, le Royaume des Pays-Bas et le Royaume-Uni. La démarche comparative, en relevant les variabilités d’un territoire à l’autre, permettra de mettre en exergue l’effet de ces facteurs sur l’autonomie de ces territoires dans l’action internationale. L’objectif est de comprendre la façon dont ces facteurs influent sur l’autonomie de la Martinique, d’Aruba et des Îles Vierges Britanniques dans l’action internationale. La recherche révélera que l’autonomie des trois territoires est marquée par ces facteurs, mais pas de la même façon. Ainsi, les trois territoires possèdent des degrés d’autonomie différents dans l’action internationale.
Daphne Fontana, Cloisonner et décloisonner , thèse en cours depuis 2022
Gregorio Bianchini, L'Union Européenne et la Caraïbe insulaire : Une dépendance-Ressource ? Les cas de la Dominique et de la Guadeloupe., thèse soutenue en 2021 à Antilles, membres du jury : Jessica Byron (Rapp.), Tanja Cerruti (Rapp.), Fred Constant, Jean-Pierre Sainton et Thi Hoai Trang Phan
L’Union Européenne et la Caraïbe insulaire : une dépendance-ressource ? Ce titre provocateur souligne l’existence d’une antinomie au sein de cette relation, dont les origines remontent au passé colonial. Les cas de la Guadeloupe et de la Dominique, deux îles géographiquement voisines, mais ayant des statuts, des langues, des cultures politique et administratives différents, nous fournissent un échantillon représentatif de ce phénomène. La dépendance-ressource peut être vue, à la fois, comme une conjoncture historique, une stratégie de développement et une critique de la théorie de la dépendance.En tant que conjoncture historique elle naît dans la Guadeloupe de l’après-guerre (1946-1967), mais aussi dans les évènements relatifs à l’octroi du self-government en Dominique de la part de la Grande-Bretagne (1951-1978).Il s’agit d’un phénomène qui se poursuit à l’heure actuelle. Mes enquêtes de terrains, ayant pour objet les programmes européens en Guadeloupe et en Dominique, le démontrent. Mes données indiquent que les deux îles essayent de maximiser leur lien avec l’UE afin d’obtenir des ressources pour leur développement socio-économique et politique. La dépendance-ressource semble ainsi davantage une stratégie de développement qu’une fatalité liée à la petite taille.Cette thèse démontre ultimement que l’ancien paradigme décrit par la théorie de la dépendance, « Centre-Périphérie », acquière un sens renouvelé lorsqu’il prend en compte l’agir des périphéries et devient une clef de lecture pertinente dans l’analyse des relations internationales actuelles dans la Caraïbe insulaire.
Ansebert Baltus, Politiques publiques de gestion de l'insécurité en France : le cas de la Guadeloupe, thèse soutenue en 2021 à Antilles, membres du jury : Florence Faberon, Isabelle Hidair-Krivsky, Justin Daniel et Yves Montouroy
Cette thèse intitulée : « Les politiques publiques de gestion de l’insécurité en France : le cas de la Guadeloupe », se propose d’étudier comment ce modèle de lutte contre l’insécurité a évolué et s’est progressivement métamorphosé dans les différents territoires français et singulièrement en Guadeloupe, notamment depuis l’avènement de la politique de décentralisation initiée par le Président François Mitterand dès le début des années 1980. Ces constantes remises en question des programmes de lutte contre l’insécurité illustrent dans une large mesure toute la complexité que revêt leur élaboration jusqu’à leur application finale sur le terrain. Si à l’origine, cette politique était exclusivement une compétence régalienne, elle tend de plus en plus à s’internationaliser. Par ailleurs, l’implication des collectivités locales, d’acteurs de la société civile ainsi que des entreprises commerciales expertes en sécurité sont de plus en plus effectives et consolident l’action de l’Etat dans sa politique de prévention et de répression. Nous nous trouvons désormais dans une logique de co-production de la sécurité. En examinant les évolutions qui se sont opérées dans la politique criminelle de l’Etat particulièrement en Guadeloupe, notre étude tend à démontrer que les nouvelles formes qu’ont prises les actions menées par le pouvoir central telles que la décentralisation et la privatisation tout comme le processus d’hybridation des régulations, combinés à la « co-production » de sécurité, nouvelle forme de l’interventionnisme du pouvoir central pour lutter plus efficacement contre l’insécurité, n’ont toujours pas donné les résultats escomptés. Tout au contraire l’aggravation de l’insécurité a pris une tournure inédite en Guadeloupe et s’est encore davantage accentuée depuis le début des années 2000 en raison notamment de ce que nous pouvons appeler la périurbanisation de la délinquance.
Lisette Farial, L'action inernationale des régions ultrapériphériques entre autonomie et dépendance , thèse en cours depuis 2021
Fulberte Treber, La marginalisation de la femme dans les institutions politiques en Haïti, thèse en cours depuis 2020
Benjamin Gracchus, Le changement politique dans la France d'outremer , thèse en cours depuis 2020
Sally Stainier, Lékol Gwadloup , thèse soutenue en 2020 à Antilles sous la direction de Robert R. Daniel
Intangible pilier de toute société, la langue est un objet éminemment politique, intimement lié aux systèmes de croyances régissant nos pratiques quotidiennes et institutions. Le cas de la France, modèle exponentiel de monolinguisme étatique depuis la Révolution de 1789, soulève les enjeux d’une gestion homogénéisante de la diversité à l’aune des dynamiques supranationales et mondialisantes de l’après-guerre. Lorsqu’est votée sa départementalisation en 1946, la Guadeloupe — colonie française depuis 1635 — prend ainsi la voie d’une francophonie exclusive, a priori indissociable de la citoyenneté nouvellement acquise. Le processus dit assimilationniste opère alors à la jonction du couple formé par l’Ecole républicaine et la fonctionnarisation massive de la population active. Dans l’imaginaire collectif, le français devient langue de la réussite et le créole, obstacle social et cognitif. La francisation de l’archipel va donc de paire avec sa décréolisation ; non sans conséquence sur le développement et les constructions identitaires des apprenants scolarisés (dont les premières cohortes sont majoritairement créolophones). Partant de ce constat, la présente thèse mobilise une méthodologie résolument empirique et un cadre théorique transversal qui relie l’approche par les référentiels de politiques publiques (Jobert & Muller, 1987) au concept de glottopolitique (Guespin & Marcellesi, 1986). Les travaux menés interrogent notamment la posture glottopolitique de l’enseignant — que la double casquette de fonctionnaire-praticien érige en médiateur de référentiels tant globaux que locaux ou sectoriels — et sa capacité à re/configurer les représentations des langues en présence.
Fabrice Devaed, Les politiques publiques de coopération régionale comme réponse à un risque partagé l'exemple de la prolifération des agrosargasses dans la Caraïbe orientale, thèse en cours depuis 2020
Anne-Esther Cavalini, Droit comparée des contrats de vente de marchandises dans la Caraïbe, thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Jérémy Jourdan-Marques
Sally Stainier, Lékol Gwadloup, thèse soutenue en 2020 sous la direction de Robert R. Daniel, membres du jury : Robert J. Blackwood (Rapp.), Catalina Toro Perez (Rapp.), Justin Daniel, Isabelle Hidair-Krivsky et Stéphanie Mulot
Intangible pilier de toute société, la langue est un objet éminemment politique, intimement lié aux systèmes de croyances régissant nos pratiques quotidiennes et institutions. Le cas de la France, modèle exponentiel de monolinguisme étatique depuis la Révolution de 1789, soulève les enjeux d’une gestion homogénéisante de la diversité à l’aune des dynamiques supranationales et mondialisantes de l’après-guerre. Lorsqu’est votée sa départementalisation en 1946, la Guadeloupe — colonie française depuis 1635 — prend ainsi la voie d’une francophonie exclusive, a priori indissociable de la citoyenneté nouvellement acquise. Le processus dit assimilationniste opère alors à la jonction du couple formé par l’Ecole républicaine et la fonctionnarisation massive de la population active. Dans l’imaginaire collectif, le français devient langue de la réussite et le créole, obstacle social et cognitif. La francisation de l’archipel va donc de paire avec sa décréolisation ; non sans conséquence sur le développement et les constructions identitaires des apprenants scolarisés (dont les premières cohortes sont majoritairement créolophones). Partant de ce constat, la présente thèse mobilise une méthodologie résolument empirique et un cadre théorique transversal qui relie l’approche par les référentiels de politiques publiques (Jobert & Muller, 1987) au concept de glottopolitique (Guespin & Marcellesi, 1986). Les travaux menés interrogent notamment la posture glottopolitique de l’enseignant — que la double casquette de fonctionnaire-praticien érige en médiateur de référentiels tant globaux que locaux ou sectoriels — et sa capacité à re/configurer les représentations des langues en présence.
Samantha Duhamel, La preuve numérique à l'épreuve des droits fondamentaux., thèse en cours depuis 2018 en co-direction avec Jérémy Jourdan-Marques
Sabrina Martin, L'action successorale des héritiers, thèse en cours depuis 2018 en co-direction avec Jérémy Jourdan-Marques
Jill Petit Le Brun, Le droit face à la croissance interne de l'entreprise, thèse en cours depuis 2018 en co-direction avec Jérémy Jourdan-Marques
Celine Baladine, Les enjeux biopolitiques du changement climatique dans la zone Caraïbe, thèse en cours depuis 2018
Marie-Denise Baillard, Analyse comparée des politiques publiques de gestion du risque volcanique dans les caraïbes insulaires : le cas de la Guadeloupe en 1976 et de Monserrat en 1997, thèse soutenue en 2018 à Antilles, membres du jury : Frédéric Léone (Rapp.), Daniel Compagnon (Rapp.), Franck Dolique et Sandrine Revet
Les îles du bassin caribéen figurent parmi les territoires dans le monde ayant la particularité d’être exposés à tous les types de risque naturel à l’exception du risque d’avalanche. Pourtant, le bilan global quant à leur prise en compte effective reste peu satisfaisant : En effet on constate des lacunes tant au niveau de l’information des populations qu’au niveau des moyens « administratifs et techniques » de réponse au risque. Le risque volcanique en particulier, bien que concernant onze territoires dans les petites Antilles, est relativement « éclipsé » par les autres risques dans les agendas gouvernementaux. Or, les « poudrières » de la Caraïbe sont pour la plupart actives. De plus, du fait de leur exiguïté et de la concentration de populations et d’infrastructures aux abords des volcans ; les territoires insulaires ont une vulnérabilité accrue. Des manifestations violentes peuvent entraîner, comme l’ont montré les cas de la Montagne Pelée en Martinique (1902) et plus récemment celui de la Soufrière Hills à Montserrat (1995 à nos jours), un bilan humain particulièrement lourd. Surtout, même en tempérant le risque de perte de vies humaines grâce à la prévision, une crise volcanique majeure reste synonyme de désastre économique. Le caractère exceptionnel des manifestations volcaniques suffit-il à expliquer ce bilan ? Cette interrogation première nous amène à questionner les mécanismes caractérisant la gestion du risque volcanique dans les Caraïbes insulaires. Notre étude porte ainsi sur les deux crises qui ont été les plus débattues en matière de retour d’expérience : celle de la Soufrière de Guadeloupe en 1976 et celle de la Soufrière Hills de Montserrat, qui a connu son pic en 1997. La comparaison des politiques publiques de gestion des crises étudiées nous permet d’identifier les facteurs orientant la stratégie des autorités compétentes en amont et en aval des crises.
Yoran Tymen, Les strategies de labellisation des acteurs dans les politiques de transition energetique , thèse en cours depuis 2017
Violeta Calvo bernet, Les apports des universites dans la cooperation et le developpement regional de la caraibe, thèse en cours depuis 2017 en co-direction avec Jean Crusol
Loiza Rauzduel, Politiques publiques et stratégies locales du développement durable en Guadeloupe et Martinique, thèse en cours depuis 2016 en co-direction avec Jessica Byron
Jean-Marie Avril, La dialectique de l'ordre et du désordre au sein du système politico-administratif communal, thèse en cours depuis 2016
Claire Leguillochet, Les droits du mineur en danger, thèse en cours depuis 2016 en co-direction avec Jérémy Jourdan-Marques et Loïc Vatna
Thierry Tassius, L'agroécologie en tant qu'enjeu politique dans la relation entre l'Etat français et ses dépendances des Amériques , thèse en cours depuis 2016
Nathan Nukpezah, Le développement politique en Afrique a l'épreuve de l'occidentalisation du monde , thèse en cours depuis 2015 en co-direction avec Abeeku Essuman-Johnson
Florence Louis-Edouard, Les industries créatives , thèse en cours depuis 2015 en co-direction avec Jean Crusol
Félicia St Lewis, Les usages politiques de lapresse dans la caraibe, thèse en cours depuis 2015
Anne Louise Kerdreux, L'outre-mer au regard du droit européen et du droit international : evolutions statutaires influencées par le droit européen et le droit international, thèse soutenue en 2014 à AntillesGuyane en co-direction avec Emmanuel Jos, membres du jury : Martin Gallié et Dimitry Kochenov
L’outre-mer comprend des régions, des pays et des territoires aux statuts divers et au passé hérité en grande partie des grandes puissances européennes, ce qui les a placés dans une communauté d’intérêts avec les Etats auxquels ils sont rattachés mais aussi avec l’Union européenne (UE).Néanmoins, ces régions, pays et territoires n’ont eu cesse de reconstruire entre eux des liens historiques et culturels et de tisser des relations avec l’ensemble de l’outre-mer afin de présenter une cohérence d’ensemble dans leur négociation avec l’Union européenne.Les régions ultrapériphériques appliquent le droit communautaire tandis que les pays et territoires d’outre-mer, situés en dehors du territoire communautaire, connaissent un régime d’association avec l’Union européenne.Le Danemark, l’Espagne, la France, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni ont procédé aux réformes constitutionnelles autorisant de multiples évolutions statutaires dans le respect du droit à l’autodétermination des populations.Forts d’une évolution statutaire et d’un développement économique et social continu, les régions, pays et territoires d’outre-mer souhaitent maintenant faire valoir leurs droits et défendre leurs intérêts au niveau européen et sur la scène internationale.La globalisation des politiques les incite à se regrouper au sein d’institutions internationales. Le rattachement de ces territoires à des Etats de droit leur a ouvert la voie à des systèmes juridiques bien structurés mais aussi aux valeurs européennes. Leur ultrapériphérité les a placés dans une situation géopolitique qui les a fait accéder aux relations internationales.L’objet de cette thèse est de démontrer l’interdépendance entre ces différents ordres juridiques et l’influence du droit européen et du droit international sur l’évolution statutaire de l’outre-mer vers davantage d’autonomie, mais aussi de responsabilisation et de prise en charge de son développement au moyen d’une implication dans son environnement régional, d’une coopération inter-régionale ou transnationale et d’une participation aux travaux des organisations internationales.
Adrien Sorin, La politique de promotion des cultures urbaines par les élus locaux , thèse en cours depuis 2013
Les politiques culturelles en Guadeloupe sont principalement axées autour de la promotion des cultures traditionnelles. Pourtant, les cultures urbaines sont également mises à l'honneur par les collectivités, à travers le mouvement Hip-Hop. Pourquoi et comment une "contre-culture", rebelle et revendicative, participe-t-elle aujourd'hui à la communication et l'action de ces collectivités ? Quelle image les acteurs politiques retiennent-ils de cette culture ? Quel sens donnent-ils à leur action de promotion ? À travers les exemples de trois municipalités (Basse-Terre, Pointe-À-Pitre, Baie-Mahault) et de la collectivité régionale, nous allons tenter de mettre en évidence les perceptions, interactions, jeux de pouvoir et d'influence entre acteurs politiques, administratifs et culturels dans l'élaboration et la conduite de ces politiques. Plusieurs points nous intéressent particulièrement : l'inscription de la culture Hip-Hop à l'agenda des collectivités (s'agit-il d'une demande émanant des acteurs impliqués dans cette culture ou d'une offre des acteurs publics), l'interaction entre les collectivités (moment de partenariat ou de concurrence ?) et l'impact de la promotion de ces cultures sur l'activité politique.
Sarah Hamma, Les conditions et les formes d'autonomie politique des peuples autochtones , thèse en cours depuis 2013
Fritz Lauba, L'intercommunalité en Guadeloupe, thèse en cours depuis 2013
Daniel Dumirier, Le rôle des médias dans la formation de l'opinion publique , thèse en cours depuis 2013
Paméla Obertan, Les stratégies de contestation des pays en voie de développement face à l'universalisation des brevets sur le vivant, thèse soutenue en 2013 à AntillesGuyane en co-direction avec René Côté, membres du jury : Konstantia Koutouki (Rapp.), Daniel Compagnon (Rapp.), Emmanuel Jos et François Roch
Selon les théories classiques du pouvoir, les relations asymétriques favorisent généralement l’acteur le plus puissant en termes de ressources. Toutefois, la partie la plus puissante au niveau de la force et des ressources ne gagne pas toujours dans les négociations. Cela dépend de plusieurs facteurs et notamment des tactiques de négociation de la partie la plus faible. Notre thèse vise justement à analyser un certain nombre de stratégies de négociations que peuvent mener les parties les plus faibles pour obtenir des gains. Afin d’illustrer nos propos, nous avons choisi l’exemple donné par un certain nombre de pays en voie de développement (PVD) pour contester le brevet sur le vivant contenu dans l’Accord sur les aspects des droits de la propriété intellectuelle (ADPIC). Notre objectif a été de comprendre les principales stratégies qu’ils ont employées pour remettre en question cette norme et la rééquilibrer. Afin de réaliser ce travail, nous nous sommes servis du concept d’hégémonie de Gramsci et de cadre emprunté à la littérature des mouvements sociaux. Cela nous a permis de poser l’hypothèse selon laquelle l’Accord sur les ADPIC constitue une norme hégémonique qui avantage essentiellement quelques pays développés et des entreprises internationales. Cependant, cette domination se cache derrière un discours universel et positif visant à susciter une forte adhésion. Ainsi, dans un tel cas de figure, les PVD ne peuvent pas espérer la remettre en question sans un changement de perception. Il faut donc que les règles perçues comme justes et immuables soient cadrées comme injustes et mutables, pour que les pays décident de les contester. Nous avons alors testé cette hypothèse à travers une analyse de contenu du discours officiel des PVD à l’Organisation mondiale du commerce. Ce travail nous a permis d’observer que le cadrage est un instrument important pour lutter contre l’hégémonie d’une norme. En effet, il offre la faculté de montrer que le brevet sur le vivant, loin de présenter que des avantages, est aussi une source de problèmes auxquels il faut apporter des solutions. Le cadre constitue aussi un bon moyen pour élaborer des propositions normatives alternatives. Toutefois, nous avons constaté que cette stratégie est insuffisante pour traduire les propositions des PVD en normes contraignantes. Afin d’obtenir certains changements normatifs, l’élaboration de coalitions s’avère particulièrement pertinente pour les PVD. De même, nous avons noté que les PVD qui demandent des changements normatifs quand la structure des opportunités politiques est ouverte ont plus de chance d’obtenir satisfaction de leurs revendications. La présente thèse nous offre ainsi un portrait général de stratégies de négociation et démontre que sous certaines conditions les parties les plus faibles peuvent obtenir certains gains dans une négociation asymétrique.
Amandine Sabourin, Des politiques nationales à une politique communautaire de coopération au développement : Jeux de pouvoir et conflits d'intérêts entre l'Union européenne et ses Etats membres, thèse soutenue en 2013 à AntillesGuyane, membres du jury : Jessica Byron (Rapp.), Tania Gosselin (Rapp.), Emmanuel Jos
Cette these porte sur une analyse de politique publique dans un champ d'action internationale, la cooperation au developpement. l'etude s'interesse particulierement au cas de la construction de la politique communautaire de cooperation au developpement, et de son affirmation visa- vis des politiques nationales europeennes. pour ce faire, cette these analyse d'un point de vue qualitatif les ressorts de l'action de l'union europeenne, a la fois pour penser le developpement dans la caraïbe, et pour penser et faire l'europe. de l'autonomisation d'une politique a l'harmonisation des politiques nationales par le bas, c'est une veritable recomposition du systeme d'acteurs qui s'opere. ce renforcement de l'integration europeenne, dans un domaine d'action partage, par le biais d'outils renouveles de l'action publique, dessine alors progressivement les premices et les contours du cadre legislatif qui a ete mis en place par le traite de lisbonne en 2009
Sabine Garnier, Le développement économique entre aménagement du territoire et valorisation environnementale , thèse en cours depuis 2012 en co-direction avec Dominique Blanchet
Alexandra Petit, Territoires non indépendants de la Caraïbe et stratégies d'insertion régionale, thèse en cours depuis 2012
Gladys Samathy, L'institutionnalisation de l'évaluation des politiques universitaires , thèse en cours depuis 2012
Livie Sildillia, La socialisation politique des femmes : le cas des élues des Antilles françaises, thèse soutenue en 2012 à AntillesGuyane, membres du jury : Arlette Gautier (Rapp.), Allison Harell (Rapp.), Jean-Claude William
L'écart de la représentation politique des femmes entre la Guadeloupe et la Martinique a été à l'origine de notre interrogation sur la socialisation politique des femmes aux Antilles françaises. En interrogeant des élus guadeloupéens et martiniquais (hommes et femmes) nous avons tenté de comprendre en quoi la socialisation politique pouvait expliquer le niveau d'engagement des femmes en politique. Le·genre étant le concept su lequel se fonde la société pour justifier la séparation et la hiérarchisation des individus masculins et féminins c'est par le biais du processus de socialisation sexué que les individus apprennent leurs rôles genrés. Si cette séparation des hommes et des femmes dans des sphères distinctes (publique et privée) tend à freiner le femmes dans leur engagement politique, les élues antillaises n'auraient pas été majoritairement touchées pas une socialisation politique sexuée. Au contraire, la matrifocalité présente aux Antilles françaises aurait permi un certain nombre de femmes d'être socialisée similairement aux hommes. Mais la société empreinte de valeurs genrées aurait tout de même freiné les femmes dans l'entame d'une carrière politique. Si la famille transmet des valeurs politiques de base, que les partis politiques n'ont qu'un rôle relatif d'agent socialisateur le monde associatif semble être un agent de socialisation déterminant en termes d'engagement politique, un révélateur et un propulseur d'hommes et de femmes dans le monde politique. Socialisés aux valeurs politiques, ces élus deviennent également des agents de socialisation politique pour les jeunes qui peuvent représenter la relève politique.
Claudy Movrel, Etude comparative de la coordination des politiques publiques, dans les domaines de l'éducation, de la formation et de l'insertion en Guadeloupe et au Québec, thèse en cours depuis 2010 en co-direction avec Jean-Pierre Beaud
En france, en guadeloupe, les textes de la décentralisation, la loi organique relative aux lois de finances, la révision générale des politiques publiques, enfin, la réforme des collectivités territoriales, préconisent la démarche partenariale dans tous les domaines de l'action publique. pour garantir l'efficience des politiques publiques, des dispositifs permettant la coordination sectorielle sont mis en œuvre. c'est le cas dans le domaine de la santé. dans les domaines de l'éducation, la formation et l'insertion, la coordination des acteurs, a fortiori celle des politiques publiques, ne sont pas appréhendées de façon précise.
au canada, différents textes organisent la gestion des politiques publiques, dans le respect des orientations fédérales. des adaptations sont réalisées en fonction des provinces. c'est le cas au québec. différents travaux analysent l'impact de différentes politiques publiques et attestent de la pratique d'une coordination interministérielle. chaque politique publique y compris dans les domaines de l'éducation, de la formation et de l'insertion, est assortie des modalités de sa coordination. deux points seront examinés dans cette étude comparative :
l'opportunité des réponses apportées par le droit public et la science politique la portée des limites et des conséquences constatées
avant de formaliser les nécessaires réajustements qui en découlent dans le contexte de la modernisation des politiques publiques, de rationalisation des fonds publics et de sauvegarde de la dignité humaine.
Stephanie Melyon-reinette, Les haïtiens en france , thèse en cours depuis 2009
La France une et indivisible permet-elle par son uniformité des processus de socialisation eux aussi uniformes ? le but de cette recherche est de mettre en exergue, à la fois, la diversité socioculturelle de la France et les schémas et processus d'intégration qui en découleront. cette études, à travers la communauté haïtienne, mettra en lumière les divergences existant entre les différents territoires de France et se déclinera selon plusieurs problématiques (et ceux-ci en constituent les enjeux majeurs) : 1) la France, pays multi-territorial et multiethnique. l'universalisme français est remis en question. il s'agira de dire que la France n'est pas une et indivisible, mais plurielle, aussi plurielle qu'elle englobe des cultures et des univers divers (Antilles, Guyane, Polynésie, etc.) ; 2) socialisation/ resocialisation : quels processus et quelles stratégies ? partant de l'hypothèse qu'ils sont très divers, on cherchera à démontrer que la singularité d'un espace détermine la particularité des processus de socialisation ; 3) l'intégration en France est-elle possible ? au regard des controverses et bouleversements, que ce pays a traversé et traverse encore depuis quelques années avec ses « minorités visible », il est indispensable de mesurer les conséquences et les séquelles de l'histoire coloniale et postcoloniale sur la France d'aujourd'hui. enfin, le point le plus fondamentale au cœur de cette étude : 4) le cas haïtien en France pose la question de la généralité de la vision haïtianophobe au sein des populations françaises.
Jean-Philippe Merciris, Les nouvelles déclinaisons de la souveraineté, thèse soutenue en 2009 à AntillesGuyane
DANS L'ORDRE INTERNATIONAL, LA SOUVERAINETE SIGNIFIE L'INDEPENDANCE: LES ETATS SONT, EN PRINCIPE, SOUVERAINS ET EGAUX, INDEPENDANTS LES UNS DES AUTRES ET TENUS AU RESPECT DE LEURS SOUVERAINETE RESPECTIVES, AINSI QUE LE TRADUIT LE DEVOIR DE NON-INGERENCE DANS LEURS AFFAIRES INTERIEURES. CETTE CONSTRUCTION THEORIQUE CONNAIT AUJOURD'HUI FACE AU DEVELOPPEMENT DE CONSTRUCTIONS POLITIQUES PARTICULIERES, UNE REMISE EN QUESTION, UNE REDEFINITION DE SA NATURE ET DE SA PORTEE. L'INTERDEPENDANCE DES ECONOMIES ET DES ETATS, LA MONTEE DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES ET MEME DES INDIVlDUS COMME ACTEURS SUBSIDIAIRES DES RELATIONS INTERNATIONALES, LES PROCESSUS D'INTEGRATION CONDUISENT A REPENSEE LA QUESTION DE LA SOUVERAINETE. IL S'AGIT ICI DE S'INTERROGER SUR LA NOTION DE NATIONS SOUVERAINES MAIS NON INDEPENDANTES EN EVALUANT LE CARACTERE STRUCTUREL OU FACTUEL DE CES SITUATIONS. LE CONCEPT DE SOUVERAINETE APPARAIT COMME UNE CONSTRUCTION FONCTIONNELLE DESTINEE A RENDRE COMPTE D'UNE CONFIGURATION PARTICULIERE DE LA SOCIETE INTERNATIONALE. LA COMPARAISON DE DEUX CAS, PEUT-ETRE MODELE DE CES NOUVELLES DECLINAISONS DE LA SOUVERAINETE PERMET D'ECLAIRER L'ANALYSE. LA BELGIQUE, ETAT SOUVERAIN CONNAIT UNE STRUCTURE POLITIQUE ET INSTITUTIONNELLE SUI GENERIS PERMETTANT L'EXPRESSION DES IDENTITES CULTURELLES EN SON SEIN. LA FEDERATION DES ANTILLES NEERLANDAISE ET ANGUILLA REPOUSSENT SANS CESSE LES LIMITES POLITIQUES DE L'AUTONOMIE FACE A LEUR ANCIEN COLONISATEUR. LE CONCEPT DE SOUVERAINETE DANS CETTE CONFIGURATION SE PRESENTE SOUS DES TRAITS STRUCTURELLEMENT FLEXIBLES ET SUJETS A DES INTERPRETATIONS OU DECLINAISONS PARTICULIERES SANS POUR AUTANT REMETTRE EN CAUSE L'IDEAL SOUVERAINISTE
Aline Ceril, Les femmes dans l'espace public , thèse en cours depuis 2007
Cette thèse est consacrée à une réflexion sur les questions du « genre » dans la construction de l'espace public en guadeloupe et à porto-rico.
nous avons retenu ces deux territoires non indépendants de la caraïbe afin d'établir une analyse comparative du degré de féminisation des instances politiques. nous pourrons ainsi, nous interroger sur les relations de pouvoir entre les hommes et les femmes, et aussi les caractéristiques qui leurs sont socialement attribuées dans l'espace public.
Jacques Marie-Claire, L'état civil en Haïti , thèse en cours depuis 2007
Beat Bazile, L'hérédité en politique , thèse en cours depuis 2000