• THESE

    Information et propagande d'etat sous la troisieme republique. Les echecs d'une specialisation, soutenue en 1996 à Lyon 2 sous la direction de Michel Offerlé 

  • Didier Georgakakis, The Changing Topography of EU Administration, Springer Nature Switzerland, 2024 

    Didier Georgakakis, Au service de l’Europe: Crises et transformations sociopolitiques de la fonction publique européenne, Éditions de la Sorbonne et OpenEdition, 2019  

    Tout est dit, et pense-t-on a été dit, sur les « eurocrates », leurs privilèges, leur idéologie (néo-libérale pour les uns, au contraire régulatrice et étatiste pour d'autres, technocratique pour tous) et les diktats multiples qu'ils imposeraient. Rares sont pourtant les analyses qui dépassent ces anathèmes et traite de la diversité sociologique des fonctionnaires européens, de la complexité de leur position et des fondations de leur pouvoir individuel et collectif. À y regarder de plus près, ce groupe vit pourtant une transformation assez majeure. Originellement pensé comme un corps assez unique de permanents de l'Europe proche d'une fonction publique d'État et destiné à neutraliser les nombreux conflits d'intérêts politiques, économiques et sociaux qui vont de pair avec une « Union toujours plus étroite », cette infrastructure humaine de l'intégration européenne a subi de profondes transformations qui l'ont progressivement bien plus rapprochée du modèle des manageurs internationaux indifféremment publics et privés que de son modèle d'origine. Ce mouvement, né dans un contexte chargé de réformes administratives et institutionnelles, d'élargissements, puis de crise économique et monétaire, représente un déplacement important ; il est plus encore à l'origine d'une véritable crise sociologique qui fragilise ce collectif et comprend de nombreuses conséquences sur le processus européen et sa direction. Fruit d'un ensemble d'enquêtes sociologiques de terrain sur les fonctionnaires européens et le mystère de leur formation en tant que groupe, ce livre tranche avec la somme d'anathèmes et leur pendant de justifications que déchaine ordinairement la seule évocation des « eurocrates ». En en éclairant des aspects largement méconnus, il s'interroge sur les transformations de leur pouvoir et, au-delà, du projet européen lui-même. La question du sens et de la direction à venir de l'Europe est indissociable d'une réflexion sur sa fonction publique dans tous les sens du terme

    Didier Georgakakis, L’Europe et ses fantômes, Flach Film, 2019, 52 p. 

    Didier Georgakakis, The Political Uses of Governance, 2012 

    Didier Georgakakis, Le champ de l'eurocratie, Economica, 2012  

    Eurocracy: the word appears in all the European Union languages and alphabets. But beyond the more or less fantasized representations this word carries, what do we know about members of the European Parliament, commissioners, European civil servants, lobbyists and interest representatives, members of the Governing Council of the European Central Bank, CEO's (or managers) and trade unionists, militaries and diplomats, commentators, who, within or closely linked to the EU institutions, embodies it ? What are their career paths, their social and professional trajectories, the type of authority they possess or they are aiming at, and where does Europe stand here? Finally, how does the collective they all form together structure itself in its diversity as well as in its relative sociological unity? First book this exhaustive on this population, this collective contribution aims at answering these questions by mobilizing the original reasoning which, in the US as in the EU, renew the European integration approaches using the notion of social field. Useful to both professionals of Europe and citizens, this book shatters the classical representation of the EU institutions and sheds new light on the relational structures of their functioning.

    Didier Georgakakis, Yves Déloye, Denis Rolland, Les Républiques en propagande, L'harmattan, 2006  

    Il s'agit ici de cerner et définir le contenu et les frontières d'un mot : la propagande. Quel type de propagande est à l'oeuvre au sein des pays à pratique politique pluraliste ? La propagande dans ce cadre utilise-t-elle des instruments similaires à ceux des contextes autoritaires ? Quelle analyse en faire selon les types de régimes ? Une contribution importante sur le fonctionnement des démocraties occidentales

    Didier Georgakakis, La République contre la propagande, Economica, 2004  

    La propagande est au coeur du “gouvernement des hommes”. Elle n'existe pourtant que sous une forme déniée dans les démocraties représentatives. En France, cette dénégation a historiquement pris l'expression d'un mythe puissant : celui d'une incompatiblité de nature entre la République et la propagande.Contrairement à une idée assez répandue, ce mythe s'est forgé dès avant Vichy, dans un ensemble de processus sociaux et politiques qui ont exclu la possibilité d'une administration de la propagande durant les années trente. Des hommes comme Philippe Berthelot,Jean Giraudoux, Camille Chautemps ou Louis Joxe, ont plusieurs fois tenté d'organiser la propagande de l'État et ce tout particulièrement lors de la “drôle de guerre”. Il reste qu'aucunede ces tentatives n'a jamais vraiment abouti et que la situation très ambiguë de la propagande d'État s'est vue rationalisée sous la forme d'une incompatiblité d'essence.Au carrefour d'une histoire de la communication publique et d'une sociologie des espaces politiques, bureaucratiques et intellectuels de la fin de la IIIe République, cet ouvrage éclaire ces tentatives aujourd''hui oubliées au profit de la seule expérience de Vichy. il aborde ainsi plus largement les relations complexes entre l'État et l'Opinion en démocratie.

    Didier Georgakakis, La République contre la propagande: aux origines perdues de la communication d'État en France (1917-1940), Economica, 2004, Études politiques, 289 p. 

    Didier Georgakakis, Olivier Ihl, Gilles Pollet, Martine Kaluszynski, Natalie Dompnier [et alii], Les sciences de gouvernement, Economica, 2003  

    Depuis le début du XIXe siècle, ce n'est plus le secret qui légitime les « arts de gouvernement > en Europe. C'est la science. Élections, colonies, propagande, état civil, hygiène, risques naturels : les territoires de cette revendication, promue nouveau Graal de la raison bureaucratique, ont donné naissance à des savoirs de plus en plus professionnalisés. Ce sont d'eux que viennent en droite ligne les « expertises » qui aujourd'hui encore trament l'administration du politique. S'intéresser, comme y invite cet ouvrage, à ces savoirs mais aussi à ces figures, revues, théories ou disciplines aujourd'hui sans sépulture, ce n'est pas céder à une passion érudite. C'est oeuvrer à une histoire sociale : celle des registres de scientificité dont s'est continûment enorgueillie la conduite du pouvoir politique. C'est se donner les moyens d'interroger les instruments de connaissance et de légitimation par lesquels se font puis se défont les modèles d'action gouvernementale, ceux qui ont accompagné l'extension des interventions de l'État. Car ces « sciences de gouvernement », qu'elles soient oubliées ou toujours actuelles, décriées ou pourvues de titres académiques, n'ont cessé d'apporter de la majesté au politique. Un éclat d'objectivité dont se targuent toujours les pratiques du gouvernement de la Cité.

    Didier Georgakakis, Les métiers de l'Europe politique, Presses universitaires de Strasbourg, coll. '' sociologie politique europ{\'e}enne'', 2002  

    Cet ouvrage initie une sociologie des professionnels de l'Europe politique, soit les agents qui travaillent et participent à la définition des institutions et des politiques européennes. A partir de l'analyse d'un ensembles de postes, de groupes (Commissaires, fonctionnaires, journalistes, lobbyistes, syndicalistes, représentants des régions, agents du développement local, euro-managers, anciens du Collège d'Europe) ou de lieux de formation de ces professionnels, cet ouvrage collectif s'interroge plus largement sur la structuration et quelques transformations récentes de l'espace politiques européen.

    Didier Georgakakis, Bastien François, Eric Agrikoliansky, Loïc Blondiaux, Jean-Louis Briquet [et alii], Revue des revues, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, 185203 p.    

    François Bastien, Agrikoliansky Eric, Blondiaux Loïc, Briquet Jean-Louis, Cardon Dominique, Georgagakis Didier, Legavre Jean-Baptiste, Pasquier Romain, Sawicki Frédéric. Revue des revues. In: Politix, vol. 10, n°37, Premier trimestre 1997. Télévision et politique, sous la direction de Dominique Cardon et Jean-Baptiste Legavre. pp. 185-203.

    Didier Georgakakis, Information et propagande d'Etat sous la Troisième République: les échecs d'une spécialisation, Atelier national de reproduction des thèses, Université Lille 3, 1997, Lille-thèses 

    Didier Georgakakis, Les metteurs en scène mis en scène, l'auteur, 1991, 155 p. 

  • Didier Georgakakis, « Investigating the Changing Topography of the EU Administrative Space: From EU Governance to Its Administrative Terrain—An Introduction », The Changing Topography of EU Administration, Springer Nature Switzerland, 2024, pp. 1-24 

    Didier Georgakakis, « The Changing Topography of EU Administrative Space. Conclusive Remarks », The Changing Topography of EU Administration, Springer Nature Switzerland, 2024 

    Didier Georgakakis, Sophia Bordier, « Who Leads the Administrations of the Institutional Triangle and the Agencies? », in Didier Georgakakis (dir.), The Changing Topography of EU Administration, Springer Nature Switzerland, 2024 

    Didier Georgakakis, « The European Union's civil service in turbulent times », Routledge Handbook of International Organization, Routledge, 2024 

    Didier Georgakakis, « "17. What the field of eurocracy tells us about European policies." », in Vincent Dubois (dir.), Bringing Bourdieu's Theory of Fields to Critical Policy Analysis (2024): 283., Elgar, 2024  

    This chapter looks at some of the consequences of using the concept of the bureaucratic field, and specifically the field of eurocracy, to shed new light on European policies. To this end, the article will proceed in five stages, each situated halfway between theoretical reflection, reflective feedback on experiences and research fields, exploratory avenues or methodological or pedagogical prescriptions. To begin with, we will recall how the conceptualisation in terms of the bu-reaucratic field seems to us to be fruitful for understanding the European institutions, as well as the socio-institutional cartography that it invites us to draw up. We will then show how to operationalise this cartography and move from a cross-sectional vision of the field of eurocracy to the construction of sub-fields of public policy. With the help of two research experiments in different fields - the personnel policy of the European institutions and the paradigm shift in European economic and budgetary policies - we will show how the structural conditions guiding these policies and their changes are established. Finally, we will conclude with a few remarks on the transnational dimension of this field.

    Didier Georgakakis, « What the field of eurocracy tells us about European policies », Bringing Bourdieu's Theory of Fields to Critical Policy Analysis, 2024 

    Didier Georgakakis, « Ce que le champ de l’Eurocratie nous dit des politiques européennes », in Vincent Dubois (dir.), Les structures sociales de l’action publique. Analyser les politiques publiques  avec la sociologie des champs, Le Croquant, 2022  

    This chapter looks at some of the consequences of using the concept of the bureaucratic field, and specifically the field of eurocracy, to shed new light on European policies. To this end, the article will proceed in five stages, each situated halfway between theoretical reflection, reflective feedback on experiences and research fields, exploratory avenues or methodological or pedagogical prescriptions. To begin with, we will recall how the conceptualisation in terms of the bu-reaucratic field seems to us to be fruitful for understanding the European institutions, as well as the socio-institutional cartography that it invites us to draw up. We will then show how to operationalise this cartography and move from a cross-sectional vision of the field of eurocracy to the construction of sub-fields of public policy. With the help of two research experiments in different fields - the personnel policy of the European institutions and the paradigm shift in European economic and budgetary policies - we will show how the structural conditions guiding these policies and their changes are established. Finally, we will conclude with a few remarks on the transnational dimension of this field.

    Didier Georgakakis, « Europe : ensemble, tout devient impossible ? », in Jean-François Marmion (dir.), Psychologie de la connerie en politique, Edition des sciences humaines, 2020, pp. -? 

    Didier Georgakakis, « Chapitre 5 », Au service de l’Europe, 2019 

    Didier Georgakakis, « Chapitre 4 », Au service de l’Europe, 2019 

    Didier Georgakakis, « Introduction », Au service de l’Europe, 2019 

    Didier Georgakakis, « Chapitre 6 », Au service de l’Europe, 2019 

    Didier Georgakakis, « Chapitre 1 », Au service de l’Europe, 2019 

    Didier Georgakakis, « Chapitre 2 », Au service de l’Europe, 2019 

    Didier Georgakakis, « Chapitre 3 », Au service de l’Europe, 2019 

    Didier Georgakakis, « Chapitre 7 », Au service de l’Europe, 2019 

    Didier Georgakakis, « Conclusion », Au service de l’Europe, 2019 

    Didier Georgakakis, « La science politique de l’Europe à la fin des années 90 en France : retour réflexif sur un texte oublié », in Larat Fabrice, Mangenot Michel, Sylvain Schirmann, dir., Les études européennes. Genèse et institutionnalisation, Paris, Hors-Série collection FARE, L'Harmattan, 2018 

    Didier Georgakakis, « European Integration », The SAGE Handbook of Political Sociology: Two Volume Set, SAGE Publications Ltd, 2018 

    Didier Georgakakis, « Conclusion. Entre technocratie et démocratie ? », Le Parlement européen au travail, 2018 

    Didier Georgakakis, « Entre technocratie et politique. Ce qu’une analyse structurale (du champ de l’eurocratie) nous dit du Parlement européen, et le contraire », S. Michon, Le Parlement européen au travail, Rennes, PUR,, 2017   

    Didier Georgakakis, « Introduction: Moving Pictures », European Civil Service in (Times of) Crisis, 2017 

    Didier Georgakakis, « How Domination Matters: New Internal Struggles and Integrating European-Enlargement Newcomers », European Civil Service in (Times of) Crisis, 2017 

    Didier Georgakakis, « The Making of a Status Group: Reconsidering Socialization to the European Institutions », European Civil Service in (Times of) Crisis, 2017 

    Didier Georgakakis, « Genesis and Structure of European Bureaucratic Capital: Senior European Commission Officials », European Civil Service in (Times of) Crisis, 2017 

    Didier Georgakakis, « Reforming EU Open Competitions or How the ‘Custodians of Europe’ Now Mimic International Managers », European Civil Service in (Times of) Crisis, 2017 

    Didier Georgakakis, « Soft Skills Versus Expertise and Knowledge: The Changing Core Competencies of European Civil Servants », European Civil Service in (Times of) Crisis, 2017 

    Didier Georgakakis, « A Contested Identity: Genesis of the Eurocrat Figure – Between Stigma and Affirmation of a Differentiated Supranational Body », European Civil Service in (Times of) Crisis, 2017 

    Didier Georgakakis, « Both the Pilot and a Victim of Austerity? How the European Commission’s Administration Changed under the Economic and Financial Crisis », European Civil Service in (Times of) Crisis, 2017 

    Didier Georgakakis, « Fields with Fields? Concluding Remarks on the Relationships between the European Civil Society and the EU Bureaucratic Fields », EU Civil Society, Palgrave Macmillan UK, 2015 

    Didier Georgakakis, Antoine Vauchez, « Guide de l’enquête globale en sciences sociales », Guide de l’enquête globale en sciences sociales, 2015 

    Didier Georgakakis, « The institutionalisation of the European administrative corps as a transnational elite », Transnational Power Elites: The New Professionals of Governance, Law and Security, 2013 

    Didier Georgakakis, « Introduction: Studying Eurocracy as a Bureaucratic Field », European Administrative Governance, 2013 

    Didier Georgakakis, « Conclusion: The Field of Eurocracy: A New Map for New Research Horizons », European Administrative Governance, 2013 

    Didier Georgakakis, « Tensions within Eurocracy: A Socio-morphological Perspective », European Administrative Governance, 2013 

    Didier Georgakakis, « Introduction: », The Political Uses of Governance, 2012 

    Didier Georgakakis, « Conclusion: », The Political Uses of Governance, 2012 

    Didier Georgakakis, « The governance of European Governance. », The Political Uses of Governance, 2012 

    Didier Georgakakis, « European Civil Service as a Group »: Sociological Notes about the « Eurocrats' » Common Culture, in Joachim Beck, Franz Thedieck (dir.), The European Dimension of Administrative Culture, Nomos-Verlag, 2008   

    Didier Georgakakis, Jean-Michel Eymeri-Douzans, « Les hauts fonctionnaires de l'Union européenne », in Céline Belot, Paul Magnette, Sabine Saurugger (dir.), Science politique de l'Union européenne, Economica, 2008, pp. 285-312    

    This paper raise an overview of the international scholars and some recent avenues in France on the High Civil Servant involved in EU processes. In this way, it concerns both european high civil servants and national civil servant in their relationship with EU.

    Didier Georgakakis, « European Civil Service as a Group », Nomos-Verlag, 2008  

    Since fifteen years scholars have a huge debate on the European officials “common culture”. However this debate tend to ignore some questions that should be at the heart of the reflections on power in the Union. What are the conditions of production and interiorization of this “common culture” ? What are the links between this culture and the European officials ability to embody the Community interest ? What are the condition of the relative success of this operation and how is this ability distributed ? In order to answer these questions this paper, founded on an empirical survey at work, promote to analyse the socio-political processes of the group construction. After a fist part on the framework of analysis, the second part give some tracks on the objectivation of European official as group and conditions of his incorporated history.

    Didier Georgakakis, « La gouvernance de la gouvernance »: La politique du Livre blanc
    et les paradoxes du leadership de la Commission européenne., in Presses Universitaires de Strasbourg (dir.), Georgakakis D. et Lassalle M. de, dir.« La nouvelle gouvernance européenne. Les usages politiques d'un livre blanc, Presses Universitaires de Strasbourg, 2007   

    Didier Georgakakis, « La fonction publique européenne au prisme de ses syndicats : contribution à une sociologie de la formation du groupe des eurofonctionnaires », in Costa O. et Magnette P. (dir.), Une Europe des élites, Réflexions sur la fracture démocratique de l'Union européenne, Editions de l'Université de Bruxelles, 2007    

    Bien que très peu étudiés dans la littérature savante, les syndicats de fonctionnaires européens représentent un bon outil d'analyse du processus d'unification symbolique de la fonction publique européenne et (du) travail de représentation qui l'accompagne. En analysant successivement la structuration historique de ces mouvements et les effets de réalité qu'exerce l'existence d'un “champ de représentation”, ce chapitre contribue à reposer sous une forme nouvelle la question de l'“identité” des eurofonctionnaires et de l'osmose relative qui les unit aux institutions européennes .

    Didier Georgakakis, Marine de Lassalle, « L ‘européanisation des carrières politico administratives. Une analyse comparée des trajectoires professionnelles des directeurs généraux de la Commission », in Romain Pasquier, Olivier Baisnée (dir.), L'Europe telle qu'elle se fait. Européanisation et sociétés politiques nationales, Presses du CNRS, 2007, pp. 15-23 

    Didier Georgakakis, Marine de Lassalle, « Vous avez dit Gouvernance ? Le non usage de la notion par les élus en France », in Marine de Lassalle; Didier Georgakakis (dir.), La « nouvelle gouvernance européenne » : Genèse et usage politique d'un livre blanc, Presses Universitaires de Strasbourg, 2007, pp. 392 

    Didier Georgakakis, « La gouvernance de la gouvernance », Presses Universitaires de Strasbourg, 2007  

    Cet article s'interroge sur le processus politique dont a fait l'objet le Livre blanc sur la nouvelle gouvernance européenne et sur ce que ce processus révèle des relations de pouvoir au sein de l'espace institutionnel européen. L'hypothèse défendue consiste à dire que les usages politiques de la nouvelle gouvernance européenne dans le « milieu communautaire central » sont largement déterminés par l'enjeu de la définition du statut politique de la Commission. Après avoir rappelé en quoi ce cas renvoie à la fermeture d'une opportunité de conversion de la Commission en instance politique, il montre que la capacité du président de la Commission à piloter ouvertement des politiques institutionnelles est non seulement loin d'être acquise, mais que la relance politique de l'Europe des années 80-90 a contribué à complexifier la configuration de ses soutiens et à alourdir le travail politique visant les maîtriser. Il montre, en outre, que la prétention politique consistant à convertir le rôle de président de la Commission en « chef de gouvernement », qui a un temps représenté un implicite de la promotion de la « nouvelle gouvernance européenne », a dans cette configuration, plutôt contribué à le fragiliser et, avec lui, la définition d'une technocratie visionnaire et engagée sur le plan institutionnel .

    Didier Georgakakis, François Audigier, Yves Déloye, Denis Rolland, « Le SAC : un groupe de pression du gaullisme conservateur dans les années 68 », LES RÉPUBLIQUES EN PROPAGANDEPluralisme politique et propagande : entre déni et institutionnalisation XIXe-XXIe siècles, L’Harmatta, 2006 

    Didier Georgakakis, « “Was it really just ‘poor communication'? Lessons from the Santer Commission's resignation” », in Smith (Andy) (dir.), Politics and the European Commission. Actors, interdependence, legitimacy, Routledge, 2004    

    Some interpretations given of the Santer commission ‘s resignation were that the Commission was unable to manage the crisis, and especially because of its “poor communication” skills. On the one hand, this paper shows that this interpretation is wrong. The problem of this crisis is not a communication problem, but a legitimisation problem. And this legitimisation problem is due to a more general transformation of the European political game, which led to a dynamic of disintegration of its allies. But on the other hand, one could say that the interpretation of poor communication is nevertheless interesting in a very particular meaning. Considering these changes, one can think that the European Commission Communication has been wrong-footed by the politicisation of the European Institutions which was in process in this crisis. In other word, this crisis led us to think to the link between legitimisation and construction of political practices in the EU institutions.

    Didier Georgakakis, « Was it really just poor communication?: A socio-political reading of the Santer Commission's resignation », Politics and the European Commission: Actors, Interdependence, Legitimacy, 2004 

    Didier Georgakakis, « 12. Les instrumentalisations de la morale », Juger la politique, 2002 

    Didier Georgakakis, « Les instrumentalisations de la morale. Lutte anti-fraude, scandale et nouvelle gouvernance européenne », in Briquet (Jean-Louis) et Garraud (Philippe) (dir.), Juger la politique, Presses Universitaires de Rennes,, 2001    

    « L'arroseur arrosé » : cette figure a souvent été utilisée pour montrer que la démission de la Commission Santer était le résultat injuste des découvertes de ses propres services de lutte anti-fraude. C'est un autre sens qui lui est donné ici. Au delà des faits révélés, cet article s'interroge sur les mobilisations qui ont donné corps au scandale et montre que ces dernières peuvent s'interpréter comme une conséquence des multiples enjeux qu'a réveillées ou fait naître la promotion de la lutte anti-fraude par la Commission. Réponse du berger à la bergère – ou, en l'occurrence, des acteurs très différents qui entendent contester à la « gardienne des traités » sa prétention au contrôle du dispositif communautaire – l'entreprise morale au départ initiée par une Commission qui se voulait le "gouvernement de l'Europe" est ainsi devenue un enjeu bien au-delà du cercle de ses spécialistes. En analysant successivement ces deux facettes, cette contribution revient sur l'hétérogénéité et sur la dynamique des usages politiques d'une politique de moralisation. Ce faisant, il pointe comment, de place en place et au gré de ces expérimentations multiples, la lutte contre la corruption s'est structurée comme un horizon indépassable de la « nouvelle gouvernance » au tournant du nouveau millénaire.

    Didier Georgakakis, « Les réalités d'un mythe : figure de l'eurocrate et institutionnalisation de l'Europe politique », in Dubois (Vincent) & Dulong (Delphine) (dir.), La question technocratique, Presses universitaires de Strasbourg, 1999    

    Bien qu'incontournable, la figure de l'eurocrate a peu été analysée pour elle-même. Généralement, les auteurs cherchent à rompre avec le mythe d'eurofonctionnaires surpuissants. Contre le mythe, ils restituent — souvent à juste titre — toute la complexité des mécanismes de décision pour conclure au pouvoir relatif de la commission et de ses fonctionnaires . Si le mythe de l'eurocrate peut apparaître comme une illusion, cet article montre qu'il s'agit — à l'instar de ce Durkheim appelle une « illusion bien fondée » —, d'une illusion fondée dans les processus même de la construction politique de l'Europe. Provenant tout à la fois d'une mise à distance du groupe par ses adversaires et d'une réappropriation partielle, les représentations opaques dans lesquelles sont drapés les eurofonctionnaires peuvent en ce sens se lire comme l'indice d'une institutionnalisation en voie d'achèvement.

    Didier Georgakakis, « European Integration », The SAGE Handbook of Political Sociology: Two Volume Set 

    Didier Georgakakis, Jay Rowell, « Introduction », The Field of Eurocracy 

    Didier Georgakakis, « Tensions within Eurocracy », The Field of Eurocracy 

    Didier Georgakakis, « Conclusion », The Field of Eurocracy 

    Didier Georgakakis, « What is happening to the staff of the European institutions? », Routledge Handbook of International Organization 

    Didier Georgakakis, « Was it really just poor Communication? », Politics and the European Commission 

  • Didier Georgakakis, Sophia Bordier, « The EU leadership constellation: neither monist nor pluralist, but triarchical. An analysis of the profiles of the 300 dominant administrative and political positions in the EU institutions in 2021 », European Politics and Society, Taylor & Francis, 2024, pp. 1-25 

    Didier Georgakakis, Marylou Hamm, « Approches anthropologiques et ethnographiques de l’Union européenne (1993-…) », Politique européenne, l'Harmattan, 2024, n°2, pp. 6-35 

    Didier Georgakakis, Martin Westlake, « Seeing into the trees; why EU personnel and professionals studies are flourishing and why they matter », European Politics and Society, Taylor & Francis, 2024, pp. 1-25 

    Didier Georgakakis, Martin Westlake, « Conclusions: into the forest », European Politics and Society, Taylor & Francis, 2024, pp. 1-5 

    Didier Georgakakis, Robin Gadbled, Sieglinde Gstöhl, Simon Schunz, Lieve van Woensel [et alii], « Introduction: Future‐proofing policies – How foresight shapes European Union governance », European Law Journal, Wiley, 2024, n°3 

    Didier Georgakakis, Brigitte Gaïti, « What future for EU foresight? A critical perspective on the institutionalisation of foresight », European Law Journal, Wiley, 2024, n°3 

    Didier Georgakakis, Martin Westlake, « Introduction: studying people building Europe », European Politics and Society, Taylor & Francis, 2024, pp. 1-7 

    Didier Georgakakis, « Par-delà le champ de l’eurocratie », Actes de la recherche en sciences sociales, Editions du Seuil, 2024, n°3, pp. 52-67 

    Didier Georgakakis, « Frédéric Mérand, Un sociologue à la Commission européenne, Paris, Presses de Sciences po, 2021. », Politique européenne, l'Harmattan, 2023, n°2 

    Didier Georgakakis, « The Political Commissioner: A European Ethnography. By Frédéric Mérand. Oxford: Oxford University Press, 2021. 256p. $100.00 cloth. », Perspectives on Politics, , 2023 

    Didier Georgakakis, « Frédéric Mérand, Un sociologue à la Commission européenne, Paris, Presses de Sciences po, 2021. », Politique Europeenne, , 2023 

    Didier Georgakakis, « Le champ administratif européen : acteurs et instruments », Revue française d'administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2022, n°1, pp. 5-11 

    Didier Georgakakis, Sophia Bordier, « Qui dirige les administrations du triangle institutionnel et des agences ? », Revue française d'administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2022, n°1, pp. 65-86 

    Didier Georgakakis, « Ce que la théorie des champs nous dit de l’administration européenne (I). Un retour réflexif sur le champ de l’eurocratie », Revue française d'administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2022, n°4 

    Didier Georgakakis, « Ce que la théorie des champs nous dit de l’administration européenne (II) : les transformations du champ bureaucratique européen (2000-2020) », Revue française d'administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2022, n°4 

    Didier Georgakakis, « Le champ administratif européen : quelles transformations (2011-2021) ? », Revue française d'administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2022, n°4 

    Didier Georgakakis, Frédéric Lebaron, « The field of European economic governance and austerity policies: Exploratory elements (2002–2012) », Political Anthropological Research on International Social Sciences, Brill, 2021, n°1, pp. 47-82  

    Abstract In this paper, we establish the theoretical topography of a sample of these actors, their dispositions and their resources to grasp the relational dynamics (including the dynamics of inertia and of change) at work in the translation of the economic, social and political inputs into policy choices. This way of doing seems to us a good means to contribute to the current debate on the unexpected resilience of austerity policies and the need for ‘structural reforms’ at the EU level. How to explain, indeed, that whereas many observers thought after the first Obama election that the end of 2000 would mark a ‘lasting paradigm change’ to neo-Keynesianism the advisability of pursuing a new policy was so rapidly shut down? How to sociologically contribute to explain the strong continuity of the former paradigm inside European institutions and simultaneously the rather marginal adjustments it underwent?

    Didier Georgakakis, « Compter la fonction publique européenne », Histoire & mesure, Éditions de l’EHESS, 2020, n°2  

    Cet article formule l’hypothèse que l’objectivation comptable de la fonction publique européenne (FPE) est le reflet de luttes qui ont pour enjeu la définition de l’Europe politique. Ce faisant, il vise à éclairer la façon dont cet enjeu pèse, en amont, sur la définition de cette fonction publique et les problématisations changeantes dont elle fait l’objet dans le temps et dans l’espace du pouvoir européen. Après avoir rappelé quelques éléments clefs de l’histoire de la politique de la FPE, l’article donne à voir deux processus successifs : celui de l’objectivation sociale de cette fonction publique, sous l’effet de la monopolisation de la construction européenne par l’administration de l’Union européenne jusque dans les années 1990 ; celui de sa mise sous pression (voire de son « objectification ») sous l’effet de forces hétéronomes et de la redéfinition de ses fonctions à l’aune du nouveau management public international et des enjeux budgétaires. This article posits that the statistical objectivation of the European civil service (ECS) is a reflection of power plays over the definition of a political Europe. In so doing, it aims to shed light on these debates and the way in which they influence the definition of this civil service, and to highlight the changing approaches applied over time and across the spheres of European power. After describing some key aspects of the history of ECS policy, the article uncovers two successive processes: the social objectivation of this civil service in response to the monopolization of European construction by the European Union administration up to the 1990s; and the pressure exerted upon it (or even its “objectification”) in response to heteronomous forces and the redefinition of its functions in the light of new international public management practices and budgetary issues.

    Didier Georgakakis, Frédéric Lebaron, « Yanis (Varoufakis), the Minotaur, and the Field of Eurocracy »,

    Historical Social Research / Historische Sozialforschung Vol. 43, GESIS – Leibniz-Institut für Sozialwissenschaften, 2018    

    This paper aims to show the binding force within the social field of Eurocracy and, more specifically, the subfield of the European economic governance, through the singular case of Yanis Varoufakis's experience as Greek minister of finance. Why is it that, while many elements might have suggested that Varoufakis was not lacking resources, his passage from economics into politics ended up in a fairly brutal shock and a mutual exclusion so extremely invested in on the symbolic level? The paper’s hypothesis is that a substantial part of the strategies of the epistemic agent Varoufakis – an experienced economist as well as new ruler and new politician in the EU game – were completely out of tune with the structure of the field. To show this, the paper deliberately breaks with the causal analysis of the bargain inside the Eurogroup to build on the use of two multiple correspondence analyses (MCA). The first describes a view of (and from) the silent fraction of the field, composed of insiders in the European administrations. The second reconstructs Varoufakis's own relational position and vision of the game from the book he wrote on his experience. Thanks to these two approaches, we combine a descriptive-institutional and a narrative-individual construction of the same social space to explore its deep structure and effects in an innovative way.

    Didier Georgakakis, « À la fois pilote et victime de l'austérité ? Les transformations de l'administration de l'Union européenne sous l'effet de la crise economique et financière », Revue française d'administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2014, n°3, p. 805 

    Didier Georgakakis, « Quel pouvoir de  l'eurocratie  ? », Savoir / Agir , Editions du Croquant, 2012, n°1, p. 49 

    Didier Georgakakis, « Don’t Throw Out the “Brussels Bubble” with the Bathwater: From EU Institutions to the Field of Eurocracy », International Political Sociology, Wiley, 2011, n°3 

    Didier Georgakakis, « Symposium Introduction: French historical and political sociology of the EU: Some theoretical and methodological challenges for institutional analysis », French Politics, Palgrave Macmillan, 2010, n°2 

    Didier Georgakakis, Julien Weisbein, « From above and from below : A Political Sociology of European Actors », Comparative European Politics, Palgrave Macmillan, 2010, n°1 

    Didier Georgakakis, « L'administration de l'Union européenne à la croisée des chemins », Revue française d'administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2010, n°1, p. 5 

    Didier Georgakakis, « Do skills kill? »: LES ENJEUX DE LA REQUALIFICATION DE LA COMPÉTENCE DES EUROFONCTIONNAIRES, Revue française d’administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2010, n°1, p. 61   

    Didier Georgakakis, « Do skills kill? », Revue française d'administration publique, , 2010 

    Didier Georgakakis, « The historical and political sociology of the European Union: A uniquely French methodological approach? », French Politics, Palgrave Macmillan, 2009, n°34 

    Didier Georgakakis, « La sociologie historique et politique de l'Union européenne : »: un point de vue d'ensemble et quelques contre points, Politique européenne, l'Harmattan, 2008, n°25, pp. 53-85   

    Didier Georgakakis, « La sociologie historique et politique de l'Union européenne : », Politique européenne, l'Harmattan, 2008  

    This article raises a panorama of the hundred of papers relating to historical and political sociology of the EU published in France these last two years (particularly around sociology of knowledge and sociology of trajectories and positions of the social agents and groups who compose the european political space). Then it delivers some tracks on their contribution to the international debate, notably in analysing the EU political and institutional central space

    Didier Georgakakis, « La sociologie historique et politique de l'Union européenne : un point de vue d'ensemble et quelques contre points », Politique européenne, , 2008 

    Didier Georgakakis, Marine de Lasalle, « GENÈSE ET STRUCTURE D'UN CAPITAL INSTITUTIONNEL EUROPÉEN »: Les très hauts fonctionnaires de la Commission européenne, Actes de la Recherche en Sciences Sociales, Editions du Seuil, 2007, n°166167, pp. 38-53 

    Didier Georgakakis, Marine de Lassalle, « Les très hauts fonctionnaires de la Commission européenne : genèse et structure d'un capital institutionnel européen », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, Editions du Seuil, 2007, n°166167, pp. 39-53 

    Didier Georgakakis, Marine de Lassalle, « Genèse et structure d'un capital institutionnel européen », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, Editions du Seuil, 2007, n°1, p. 38 

    Didier Georgakakis, Marine de Lasalle, « GENÈSE ET STRUCTURE D'UN CAPITAL INSTITUTIONNEL EUROPÉEN », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, Editions du Seuil, 2007  

    Ce texte rend compte d'une enquête sur les hauts fonctionnaires européens et, plus particulièrement, d'une étude prosopographique des directeurs généraux et directeurs généraux adjoints de la Commission européenne. Celle-ci peut être analysée comme un espace de positions relativement structuré, notamment par la production et l'inégale distribution d'un crédit d'institution pour partie autonome. Une telle perspective va au rebours des interprétations qui en font une « multi-organisation » mouvante et imprévisible et permet de poser en d'autres termes la question des « orientations » politiques collectives ou individuelles de ses agents. La première partie de l'article revient sur les processus socio-historiques de démarcation d'un corps de fonctionnaires communautaires et sur l'émergence d'un crédit spécifiquement européen. La seconde porte sur les oppositions qui s'instaurent entre des pôles communautaires/nationaux et généralistes/sectoriels et sur le renversement tendanciel des hiérarchies au sein de cet espace au profit des pôles communautaires et généralistes.Plan de l'article• Genèse d'un capital institutionnel européen— Construction d'un corps et dénationalisation des habitus— Une morphologie conforme— La différenciation d'un capital symbolique propre• La distribution du capital institutionnel— Le renversement tendanciel des hiérarchies

    Didier Georgakakis, Jérémie Nollet, « GEORGAKAKIS (Didier), La République contre la propagande. Aux origines perdues de la communication d’État en France (1917-1940), Paris, Economica, coll.  Études politiques , 2004,289 pages. », Politix, , 2006 

    Didier Georgakakis, Marine de Lassalle, « Les Directeurs Généraux de la Commission européenne. Premiers éléments d'une enquête prosopographique », Regards Sociologiques, Association Regards Sociologiques, 2005, n°2728, pp. 6-33 

    Didier Georgakakis, Andy Smith, « Enseigner l'Europe », Politique européenne, l'Harmattan, 2004, n°14, pp. 5-19   

    Didier Georgakakis, Marine de Lasalle, « Les Directeurs Généraux de la Commission européenne. Premiers éléments d'une enquête prosopographique. », Regards Sociologiques, Association Regards Sociologiques, 2004, n°2728, pp. 6-33    

    Au-delà du classique « qui gouverne ? », l'analyse du milieu décisionnel central des politiques européennes et, singulièrement, la production de données statistiques sur le personnel politico-administratif communautaire permettent de s'interroger sur les processus qui concourent à la construction politique de l'Europe. Assiste-t-on, en effet, à la différenciation d'un espace politico-administratif structuré par des clivages, des positions relativement stables et auxquelles correspondent des dispositions et des stratégies récurrentes ? Quel est le degré d'objectivation de cet espace et en quoi se différencie-t-il (ou non) des espaces nationaux ? A partir d'une enquête en cours sur les Directeurs généraux de la Commission européenne, cet article apporte quelques éléments de réponse à ces questions. Après avoir montré l'intérêt et les limites de la perspective sociographique, il livre quelques premiers résultats sur les spécificités de cette population et les dynamiques de structuration dont elle fait l'objet.

    Didier Georgakakis, Andy Smith, Céline Belot, « Enseigner l'Europe », Politique européenne, l'Harmattan, 2004, n°14   

    Didier Georgakakis, « Sociologie politique des institutions européennes : un cours de troisième cycle commun aux filières recherche et professionnelle », Politique européenne, , 2004 

    Didier Georgakakis, « La nature  antirépublicaine  de la propagande d’État : du mythe mobilisateur à sa réalisation (1918-1944) », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, Association Paul Langevin, 2002  

    Rares sont les études portant sur les services français d’information et de propagande avant Vichy. Et pour cause. La thèse s’est longtemps imposée d’une incompatibilité de nature entre propagande d’État et « culture républicaine ». Les quelques travaux qui concernent les tentatives de centraliser les services d’information et de propagande et leur échec à la veille de la Seconde Guerre mondiale convergent vers cette analyse . La République mourante aurait été bien incapable d’entrevoir l’enjeu de la propagande et de dépasser ses vieux principes d’un non-interventionnisme symbolique. L’histoire leur donne, d’une certaine façon, raison puisqu’à l’apparente absence d’une propagande d’État à la fin de la Troisième République s’oppose l’investissement massif dans la propagande du régime de Vichy. Pour autant, il faut sans doute aller chercher des réponses moins apparentes à cette thèse.

    Didier Georgakakis, Stefanie Averbeck, « Didier Georgakakis/Jean-Michel Utard (eds.): Sciences des médias. Jalons pour une histoire politique », Publizistik, , 2002 

    Didier Georgakakis, « La démission de la Commission européenne : scandale et tournant institutionnel (octobre 1998 - mars 1999) », Cultures & conflits, Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, 2000  

    Pour en restituer très brièvement le développement chronologique, les scandales à la Commission européenne ont pour origine un ensemble de malversations dénoncées dans la presse belge en août 1998. À la suite de ces révélations, le scandale a peu à peu pris forme dans la presse puis au Parlement. Ce dernier dépose une motion de censure finalement rejetée mi-janvier, mais, à cette date, est désigné un comité des sages pour éclairer les affaires. Rendu le 15 mars, son rapport met en cause Edith...

    Didier Georgakakis, « La démission de la Commission européenne : scandale et tournant institutionnel (oct. 1998 - mars 1999) », Cultures & conflits, CECLS - Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, L’Harmattan, 2000, n°3839, pp. 39-71    

    La démission de la Commission Santer est souvent présentée comme un évènement fondateur témoignant d'une victoire de la démocratie sur la technocratie. En revenant sur la dynamique du scandale dans une perspective de sociologie des crises politiques et des mobilisations, cet article montre que cette « crise » et les interprétations qui en ont résulté ont été permises par des processus bien différents. D'une part, des transformations liées à un ensemble de tensions internes à la Commission, et plus particulièrement aux effets du déplacement nordiste et « managérial » de son centre de gravité sur le climat administratif ; d'autre part, une redéfinition des relations entre les membres du Collège, les parlementaires et les journalistes passant par la mise en cohérence de chacun de ces groupes et le recours à des savoir-faire politiques nouveaux au sein des institutions européennes. En ce sens, et au-delà d'un cas de scandale, c'est sur les différentes facettes de la politisation des institutions européennes que revient cette contribution.

    Didier Georgakakis, « La République contre la propagande d'État ? Création et échecs du Commissariat général à l'Information (juillet 1939-avril 1940) », Revue française de science politique, Association française de science politique, Paris : Fondation nationale des sciences politiques (France), Paris : Association française de science politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1998, pp. 606-624    

    Le Commissariat général à l'Information offre une situation quasi expérimentale pour montrer ce que la différenciation d'une « administration de l'opinion » a dû en France à l'existence d'une configuration politique singulière. Sa création en juillet 1939 apparaît comme le produit d'une transfiguration de l'enjeu que représentait la propagande sons la Troisième République, permise par un brusque changement du jeu administratif et politique. Quant à sa disparition en avril 1940, à la suite de vives polémiques, elle apparaît symétriquement liée à une transforma­tion de conjoncture caractérisée par un retour exacerbé de la République parlementaire. La création d'une administration, voire, plus généralement, d'une politique de l'opinion, a tenu à un ensemble de transformations touchant conjointement la définition sociale du problème, la structure de l'administration et les formes du jeu politique. En conclusion, l'analyse s'interroge plus largement sur la tension qui a longtemps opposé en France l'État et la République.

    Didier Georgakakis, « Aux origines de la communication gouvernementale : Socio-histoire d'un oubli », Quaderni, Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique, Paris : Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 131-144    

    Georgakakis Didier. Aux "origines" de la communication gouvernementale : Socio-histoire d'un oubli. In: Quaderni, n°33, Automne 1997. L'État communicant, des formes de la communication gouvernementale. pp. 131-144.

    Didier Georgakakis, « Une science en décalage ? Genèses et usages des socio-styles du Centre de communication avancée (1972-1990) », Genèses, Éditions Belin, Paris : Éditions Belin et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 51-74    

    ■ Didier Georgakakis: Une science en décalage ? Genèses et usages des «socio-styles» du Centre de communication avancée Parmi les nombreux classements sociaux produits dans les sociétés d'études privées pendant les années 1970 et 1980, celui par «socio-styles» de Bernard Cathelat et du Centre de communication avancée (CCA) est celui qui a bénéficié de la plus grande diffusion et suscité les plus vives polémiques. D revendique une démarche fondée sur l'invention de catégories «originales», en rupture avec celles de l'INSEE et de la sociologie universitaire. L'article analyse les positions et trajectoires des auteurs des «socio-styles» dans différents espaces sociaux de reconnaissance où ils se trouvent toujours « en décalage ». Transformant cette situation en ressource, ils assurent à leur classement un succès qui apparaît, en définitive, comme résultant d'une capacité à bénéficier d'une «crise de la représentation» dont il est le produit et l'un des opérateurs.

    Didier Georgakakis, Bastien François, Éric Agrikoliansky, Loïc Blondiaux, Jean-Louis Briquet [et alii], « Revue des revues », Politix, , 1997 

    Didier Georgakakis, « Le Commissariat général à l'information et la drôle de guerre », Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, École française de Rome, Rome : École française de Rome et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1996, pp. 39-54    

    Didier Georgakakis, Le Commissariat général à l'information et la «drôle de guerre», p. 39-54. L'activité du Commissariat général à l'information créé en juillet 1939 et chargé de la propagande française durant la drôle de guerre apparaît, à l'analyse, moins impréparée et mineure qu'on l'a prétendu. Il reste qu'elle est demeurée pour une large part secrète, qu'elle a été fortement contrainte par l'ensemble des partenaires présumés du commissariat, et dénoncée de façon virulente. Ces différentes caractéristiques tiennent aux concurrences liées au contrôle de l'opinion. En ce sens, l'«échec» du Commissariat général à l'information apparaît paradoxalement exemplaire du formidable enjeu qu'a représenté l'opinion durant la drôle de guerre.

    Didier Georgakakis, « La double figure des conseils en communication politique. Mises en scène des communicateurs et transformations du champ politique », Sociétés contemporaines, Centre d'études et de recherches internationales, Paris : Centre d'études et de recherches internationales et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1995, pp. 77-94    

    L’analyse de la mise en scène des conseils en communication politique et de ses transformations en France (1965-1990) permet d’interroger les conditions qui président à la spécialisation de la communication politique. La double figure qui caractérise les communicateurs (hommes de l’ombre vs hommes publics) fixe en effet le mouvement même par lequel s’opère le renversement du champ politique au profit des médias. La spécialisation de la communication politique apparaît de la sorte étroitement dépendante des transformations de la démocratie. Enjeux et instruments de ces transformations, les débats sur la communication constituent ainsi plus généralement un bon indicateur des processus par lesquels se déplace le centre de gravité du champ politique vers les médias.

    Didier Georgakakis, « Comment enseigner ce qui ne s'apprend pas. Rationalisations de la communication de masse et pratiques pédagogiques en école privée », Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1995, pp. 158-185    

    Comment enseigner ce qui ne s'apprend pas. Rationalisations de la «communication de masse» et pratiques pédagogiques en école privée. Didier Georgakakis [158-185]- La compréhension d'un livret pédagogique destiné aux intervenants d'une école supérieure de communication privée invite à faire une socio-histoire des formes de rationalisation de la communication. L'analyse des contraintes qui président à l'invention des sciences de la communication comme discipline montre alors à quel point la rationalisation de la communication revêt des formes complexes. Si la discipline académique apparaît toujours contrainte par cette histoire, les formations privées à la communication qui se développent dans le milieu des années quatre-vingt sont prises par cette histoire et la rejouent. C'est une forme pédagogique inversée de l'idéal-type universitaire que définissent ces formations.

    Didier Georgakakis, Vincent Dubois, « Sciences sociales et action culturelle », Politix, De Boeck Sup{\'e}rieur, 1993, pp. 57-77    

    Ce texte présente des entretiens réalisés avec deux figures emblématiques des liens entre recherche en sciences sociales et politiques culturelles : Augustin Girard, directeur du Service de la recherche du ministère de la culture, et Joffre Dumazedier, sociologue du développement culturel. Tous deux reviennent sur leur vision de la recherche et de la culture, sur l'histoire dont ils ont été à la fois acteurs et témoins, sur l'importance de la place des sciences sociales dans l'orientation des politiques culturelles. Ces entretiens éclairent ainsi à la fois tout un pan de l'histoire des politiques culturelles en France et constituent plus généralement des témoignages utiles pour l'analyse des rapports entre sciences sociales et action publique. (avec D. Georgakakis)

    Didier Georgakakis, « Un prophète construit par ses censeurs ? Bernard Cathelat et ses socio-styles, entre controverse et succès », Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1992, pp. 159-174    

    Un prophète construit par ses censeurs ? Bernard Cathelat et les «socio-styles», entre controverse et succès. Didier Georgagakis. [159-174]. Rien n'indiquait au départ que Bernard Cathelat deviendrait l'agent multipositionné qu'il est aujourd'hui. En intervenant corps et bien sur des espaces multiples, l'inventeur des «socio-styles» a cependant déclenché une succession de controverses qui semblent avoir favorisé son ascension. Prendre appui sur la diversité des espaces ainsi investis permet de préciser au cas par cas les profits qu'il tire de ces controverses. Ces profits différenciés trouvent leur «plein rendement» dans l'espace médiatique. Le personnage de Bernard Cathelat apparaît ainsi constuit par les autres, ce qui implique un certain nombre de contraintes.

    Didier Georgakakis, A. Desrosières, La politique des grands nombres. Histoire de la raison statistique, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1994, pp. 153-160    

    Georgagakis Didier. A. Desrosières, La politique des grands nombres. Histoire de la raison statistique. In: Politix, vol. 7, n°25, Premier trimestre 1994. L'imagination statistique, sous la direction de Loïc Blondiaux et Bastien François. pp. 153-160.

  • Didier Georgakakis, Les conseils en actes, Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique, Paris : Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1993, pp. 144-146    

    Georgakakis Didier. Les conseils en actes. In: Quaderni, n°20, Printemps 1993. Entreprise et communication : dysfonctionnements. pp. 144-146.

    Didier Georgakakis, La communication publique, Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique, Paris : Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1992, pp. 126-127    

    Georgakakis Didier. La communication publique. In: Quaderni, n°17, Printemps 1992. Discours de l'écologie. pp. 126-127.

  • Didier Georgakakis, « Champ bureaucratique », in Gisèle Sapiro (dir.), Dictionnaire international Bourdieu, CNRS Editions, 2020 

  • Didier Georgakakis, Pierre Beckouche, Sylvia Brunet, Nora Mareï, Henri Regnault [et alii], Un Monde de régions ? Echanges et croisements disciplinaires sur l’intégration régionale dans le monde: Compte-rendu interdisciplinaire, 2019 

  • Didier Georgakakis, "The deconsecrated administration: EU civil servants from mission to management", Paper presented for the European Group on Public Administration meeting, Toulouse, September 2010, 2022   

    Didier Georgakakis, Pour une sociologie historique et politique de l'intégration européenne, Politika, https://www.politika.io/fr/article/sociologie-historique-politique-lintegration-europeenne-deuxieme-partie, 2021 

    Didier Georgakakis, "Pour une sociologie historique et politique de l'intégration européenne- 1. https://www.politika.io/fr/article/sociologie-historique-politique-lintegration-europeenne-premiere-partie, 2021 

    Didier Georgakakis, Comment les institutions (européennes) socialisent: Quelques hypothèses sur les fondements sociaux de la fabrique des euro-fonctionnaires, Presses universitaires de Strasbourg, 2010, pp. -?   

    Didier Georgakakis, Do skills kill ? Les enjeux de la requalification de la compétence des eurofonctionnaires, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP), 2010, 133e éd., pp. -?   

    Didier Georgakakis, “Civil servant unions and social construction of the European civil service :
    sociological perspectives on eurocrats identity”
    , 2007   

    Didier Georgakakis, Marine de Lasalle, The Europeanization of political and administrative careers. The case of the directors- general of the Commission, 2007   

    Didier Georgakakis, Joffre Dumazedier, Augustin Girard, Vincent Dubois, Sciences sociales et politiques culturelles. Entretiens avec Joffre Dumazedier et Augustin Girard, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1993, pp. 57-77    

    Dumazedier Joffre, Girard Augustin, Dubois Vincent, Georgakakis Didier. Sciences sociales et politiques culturelles. Entretiens avec Joffre Dumazedier et Augustin Girard. In: Politix, vol. 6, n°24, Quatrième trimestre 1993. Affaires culturelles, sous la direction de Annie Collovald, Sylvain Bourmeau et Vincent Dubois. pp. 57-77.

  • Didier Georgakakis, « Does society matter? A reflexive testimony on the defense of social sciences and humanities in Horizon Europe », 12th Biennial Conference of the ECPR Standing Group on the European Union, Lisbon Portugal (PT), le 19 juin 2024   

    Didier Georgakakis, « Actualité des études européennes », le 23 novembre 2023  

    Colloque organisé par le laboratoire SAGE, UNISTRA sous la direction de Marie Acabo - SAGE, Strasbourg et Maxime Behar - SAGE, Strasbourg

    Didier Georgakakis, « Ruses de l'autorité charismatique et paradoxe de la légitimation de l'UE », PENSER LES SOCIÉTÉS ET LES POUVOIRS AVEC MAX WEBER, Cerisy La Salle, Centre culturel international de Cerisy, le 26 septembre 2022   

    Didier Georgakakis, « Tensions within Eurocracy A socio-morphological view », le 01 janvier 2010 

    Didier Georgakakis, « Tensions within Eurocracy ? », European Consortium of Political Research, Potsdam Germany (DE), le 01 août 2009   

    Didier Georgakakis, « Tensions within Eurocracy ? », le 01 janvier 2009  

    Founded on an analysis of biographies and carriers of top-rank officials and members of the European Commission, this paper suggest that a lot of recent polemic within the EU Institutions (such as Verheugen controversy, Kinnock reform, etc.) are the expressions of the tensions originating from socio-morphological transformations. To put it simply, the gap between the members and the officials of the Commission has never been so wide on this score. Commissioners seem to be gaining in political capitals to the detriment of a professional commitment in European politics, which implies for example a minimum degree of attendance in the political space of the EU or the accumulation of capitals relating to this space. Conversely, the top-level officials increasingly appear to owe their positions to long-term investment in institutions involving the production and, simultaneously, the accumulation of European capitals, a general tendency whereof the meaning is precisely questioned within the conjuncture of the Kinnock reform and more widely that of the political issues which characterised the mid 2000s. Beyond the conventional issue of the differentiation or de-differentiation processes of the political and administrative elites, this approach enables to underline the unique relationship between these staff categories in the case of the EU and to point out, to a greater extent, an opposition between temporary and intermittent EU elites and staff which seems to be a correct indicator of the specific and inequal objectivation process of the European institutions.

    Didier Georgakakis, « The Historical and political sociology of the EU :
    what's new in France ? »
    , "Do We Need Sociology to understand EU", European Consortium of Political Research Workshop, Rennes, le 01 avril 2008    

    This article provides an overview of the hundred or so papers in historical and political sociology of the EU published in France over the last two years (particularly around the sociology of knowledge and sociology of trajectories and positions of the social agents and groups who make up the European political space), and analyses some of their contributions to the international debate, focusing notably on the central political and institutional space of the EU.

    Didier Georgakakis, « Retour sur la « crise » et l'historiographie de l'UE : quelques pistes en guise de conclusion », “Racine et développement du traité de Rome”, Université du luxembourg-Institut Pierre Werner, Luxembourg, Luxembourg Luxembourg (LU), le 24 avril 2007    

    Cette contribution est la conclusion-synthèse d'un colloque sur le cinquantenaire du traité de Rome. Après avoir remis en cause les interprétations courantes d'une crise de l'Europe, l'article s'interroge sur les significations de cette interprétation sous l'angle de la théorie de la dissonance cognitive et en déduit des pistes pour l'histoire de l'Europe.

    Didier Georgakakis, « Does professionalization matter
    (or why studying the professionals of European institutions and policies) ? »
    , First Pan-European Conference on European Union Politics, European Consortium of Political Research, Bordeaux, le 01 septembre 2002    

    The sociology of „people who run europe“ is curiously absent of the majority of the european studies, and specialy the process of their professionnalisation. This contribution would like to present some benefits of the sociology of professions in order to understand the différenciation of a European political space. Founded on the results published in the collective book Les métiers de l'Europe, it identifies three directions that could help to better understand the differenciation process of the european political space : the competition between the group and the out-group of euro-proferssionnals, their internal competition and their effects on the closure of the field, the effects of professional situations and practices.

    Didier Georgakakis, « La science politique face à construction européenne en France », le 01 janvier 1999    

    Jusqu'à une date récente peu de travaux de science politique ont concerné la construction européenne en France. Pendant longtemps, l'Europe a représenté une affaire relevant de la technique économique ou juridique et concernant peu une science politique française tournée, pour l'essentiel, vers des études nationales. Dans le milieu des années quatre-vingt, un tournant s'est toutefois produit porté par Jean-Louis Quermonne puis par une nouvelle génération de politistes, spécialistes des politiques publiques ou de sociologie politique. Cette absence puis le renouvellement récent est à l'image du processus d'institutionnalisation de l'Union européenne et des débats politiques dont ils sont l'occasion. Aussi est-ce à cette histoire en miroir qu'invite ce bref inventaire — et surtout cette invitation à la lecture — des travaux de science politique française sur la construction européenne

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Lancelot Veenendaal, Les origines sociales des "categories de l'entendement budgetaire" europeen , thèse en cours depuis 2023 

    Céleste Bonnamy, Avec la culture, contre internet ? : sociologie de la régulation européenne du droit d'auteur numérique (2004-2019), thèse soutenue en 2023 à Paris 1 sous la direction de François Foret, membres du jury : Andy Smith (Rapp.), Nathalie Brack (Rapp.), Annabelle Littoz-Monnet  

    Prenant pour cas d’étude le processus décisionnel ayant abouti en 2019 à l’adoption de la directive européenne « Droit d’auteur dans le marché unique numérique », la thèse cherche à comprendre et expliquer la déviation d’une politique publique européenne d’une trajectoire libérale vers celle de la régulation. Le cadre analytique articule trois concepts clés : le champ eurocratique, le travail politique et les espace-temps de l’action publique, pour répondre à la question de recherche suivante : comment et pourquoi le travail politique des agent·es, déployé dans les différents espace-temps du champ eurocratique, a-t-il aboutit à l’adoption du droit d’auteur comme instrument de régulation du marché unique numérique ? Le dispositif méthodologique combine une enquête par entretiens auprès des agent·es ayant pris part au processus décisionnel étudié (n=79) et une fouille de documents divers relatifs au dossier du droit d’auteur européen, et datant majoritairement d’une période courant de 2004 à 2019 (n=161). L’analyse montre que la directive droit d’auteur dans le marché unique numérique a dévié de la trajectoire libérale qu’elle avait pourtant entamée dans les années 2000 en raison du travail politique d’un ensemble d’agent·es défendant une position pro-régulation qui a d’abord émergé dans l’espace-temps de la Commission, puis s’est maintenue au fil des différents espace-temps de la prise de décision (Conseil de l’UE, Parlement, Trilogues).

    Charles Hargrove, Dissensus over the Rule of Law in Transnational Parliamentary Arenas , thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Ramona Coman 

    Sophia Bordier, La politique européenne de la Protection des données personnelles , thèse en cours depuis 2020 

    Pierre Haroche, Théorie réaliste de l’intégration européenne : les conditions de la transformation d'un système international en système interne, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Bastien François, membres du jury : Jean-Philippe Heurtin (Rapp.), Kiran Klaus Patel (Rapp.), Dario Battistella  

    Cette thèse propose un modèle théorique capable de rendre compte du passage d'un système international à un système interne. Elle s'appuie sur des études empiriques empruntées à l'histoire de l'intégration européenne. Son modèle est fondé sur deux facteurs principaux : la balance entre offensive et défensive et le degré d'interdépendance entre acteurs. Lorsque l'offensive a l'avantage, les acteurs sont incités à résoudre leurs problèmes d'interdépendance via l'usage de la violence, qui s'avère efficace. Ce n'es que lorsque la défense a l'avantage que l'interdépendance peut conduire à l'intégration. Cependant, cette condition n'est pas suffisante. Lorsque l'interdépendance est faible, les acteurs cherchent à la limiter en vue de préserver leur indépendance. Ce n'est que lorsque la défense a l'avantage et que l'interdépendance est prépondérante et incontournable que l'intégration peut être une solution viable. Ce modèle est utilisé pour expliquer le passage d'une stratégie traditionnelle d'indépendance à une politique de délégation à des institutions supranationales, à travers trois catégories d'acteurs: les gouvernements, les parlementaires et le juges. L'intégration gouvernementale est étudiée à travers les origines de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (1951) et l'échec de la Communauté européenne de défense (1954). L'intégration parlementaire est étudiée à travers les premiers renforcements du Parlement européen en matière budgétaire (1970) et législative (1986). Enfin, l'intégration juridique est étudiée à travers l'évolution des juridictions allemandes et françaises quant à la reconnaissance de la primauté du droit communautaire.

    Pierre De souffron, L'enseignement supérieur américain face aux enjeux de la mondialisation : l'exemple des écoles d'ingénieurs américaines, thèse soutenue en 2012 à Strasbourg en co-direction avec Sylvain Schirmann, membres du jury : Christian Tual (Rapp.), Sami Ainane (Rapp.)    

    La thèse a pour objectif de mettre en évidence les moyens mis en oeuvre par le système universitaire américain pour conserver une position dominante sur le plan de la recherche et de l’innovation. Elle rend compte des stratégies de recrutement et de formation des universités américaines principalement orientées vers l’international en matière d’excellence. Partant du principe que l’enseignement supérieur se structure sous la forme d’un marché concurrentiel à l’heure de la mondialisation économique, la thèse montre, par le prisme des écoles d’ingénieurs et leurs étudiants au niveau Graduate, la redistribution multipolaire du marché de l’enseignement supérieur en fonction des offres internationales proposées en particulier par les puissances émergentes (BRICS) calquées sur le modèle anglo-saxon. La thèse montre ainsi comment ces étudiants constituent les nouveaux acteurs-ressources "nomades" détenteurs en partie du développement économique des nations par leur capacité d’innovation. Elle souligne dès lors l’imbrication sur un plan régional de ces différents acteurs associés à ce développement économique dans une démonstration empruntant tant aux travaux de la sociologie des organisations de Crozier et Friedberg que du nouvel institutionnalisme défendu par P. Hall et R.Taylor. Pour autant la thèse insiste sur la mainmise de l’étudiant en tant qu’individu dans ces choix de formations qui suivant une démarche rationnelle (Weber) va opter pour la formation la plus intéressante selon les critères qui lui seront propres. Cette thèse apporte un éclairage sur l’importance de ces étudiants par l’innovation technologique qu’ils confèrent à la nation américaine en offrant un avantage stratégique déterminant dans les rapports de forces internationaux. De la même façon, elle démontre l’irréversibilité pour le système de l’enseignement supérieur américain et ses écoles d’ingénieurs de renforcer son recrutement à l’international dans un contexte globalisé.

    Helena Koutchoura, L'intégration des partis politiques polonais dans le Parlement européen , thèse soutenue en 2009 à Strasbourg  

    Cette thèse porte sur l’intégration des partis politiques polonais au sein du Parlement européen et s’interroge sur l’influence de l’adhésion de la Pologne et des autres pays d’Europe centrale et orientale à l’Union européenne sur le processus de formation des partis politiques européens (« europartis »). Pour comprendre ce processus d’intégration partisane, ce travail de recherche se focalise sur la 6ème législature (2004-2009), qui est considérée ici comme une « première phase ». Si la « première phase » de l’intégration des partis politiques polonais dans le Parlement européen s’est avérée difficile, on observe simultanément qu’un processus d’intégration est en cours. Premièrement, la coopération des partis politiques polonais avec les fédérations européennes de partis (FEP) a préparé leur intégration au sein des groupes politiques du Parlement européen. Deuxièmement, les réunions des groupes politiques, des commissions parlementaires, des délégations et des intergroupes constituent un espace d’interactions sociales indispensables pour la socialisation des députés européens polonais au Parlement européen. La participation des députés européens polonais aux activités quotidiennes du Parlement européen leur permet d’apprendre et de s’attribuer une multiplicité de rôles parlementaires européens dans les délais les plus brefs. Troisièmement, le processus d’intégration des partis politiques polonais dans le Parlement européen est facilité par les particularités du recrutement des députés européens polonais. Les partis politiques polonais ont tendance à sélectionner des hommes et des femmes politiques dont les caractéristiques socioprofessionnelles correspondent au « profil » du député européen qui prévoit une éducation supérieure, la connaissance de l’anglais ou du français, une expérience en affaires européennes ou internationales. Quatrièmement, le processus d’« européanisation » des partis politiques polonais s’intensifie au niveau national grâce à l’influence des députés européens polonais sur la politique européenne de leurs partis politiques.

  • Lola Avril, Le costume sous la robe , thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Antoine Vauchez  

    En s’interrogeant sur le rôle des avocats comme professionnels multi-cartes des politiques européennes, cette thèse entend répondre à la double question de ce que font les institutions européennes aux professions et comment un groupe professionnel s’est saisi des institutions. Mettant en œuvre une méthodologie empruntée à l’histoire, à la science politique et à la sociologie du droit, et s’appuyant sur des sources variées (archives institutionnelles, entretiens, base de données), cette thèse invite à reconsidérer les avocats comme des agents actifs de l’intégration européenne. Cette recherche retrace la genèse de la figure du regulatory lawyers, co-constituée avec l’État régulateur européen. Ce processus est appréhendé comme le résultat de coalitions réformatrices à dimension multiples, réunissant des acteurs hétérogènes. Au moyen d’un répertoire d’actions faisant de la judiciarisation un moyen d’étendre leur juridiction professionnelle, ces avocats font figure de professionnels hybrides, à la frontière du droit et du politique, du public et du privé, du national et du transnational.

    Lola Avril, Le costume sous la robe, thèse soutenue en 2019 sous la direction de Antoine Vauchez, membres du jury : Hélène Michel (Rapp.), Andy Smith, R. Daniel Kelemen et Sandrine Lefranc    

    En s’interrogeant sur le rôle des avocats comme professionnels multi-cartes des politiques européennes, cette thèse entend répondre à la double question de ce que font les institutions européennes aux professions et comment un groupe professionnel s’est saisi des institutions. Mettant en œuvre une méthodologie empruntée à l’histoire, à la science politique et à la sociologie du droit, et s’appuyant sur des sources variées (archives institutionnelles, entretiens, base de données), cette thèse invite à reconsidérer les avocats comme des agents actifs de l’intégration européenne. Cette recherche retrace la genèse de la figure du regulatory lawyers, co-constituée avec l’État régulateur européen. Ce processus est appréhendé comme le résultat de coalitions réformatrices à dimension multiples, réunissant des acteurs hétérogènes. Au moyen d’un répertoire d’actions faisant de la judiciarisation un moyen d’étendre leur juridiction professionnelle, ces avocats font figure de professionnels hybrides, à la frontière du droit et du politique, du public et du privé, du national et du transnational.

    Jana Vargovčíková, Les modes de la légitimation du lobbying en Europe centrale et ses ambivalences : négocier la frontière symbolique entre la sphère publique et la sphère privée en Pologne et en République tchèque (1990-2016), thèse soutenue en 2018 à Paris 10 sous la direction de Georges Mink et Milan Znoj, membres du jury : Michel Perottino (Rapp.), Carole Sigman et Pavel Barša    

    La thèse examine les tentatives de professionnalisation et d’institutionnalisation du lobbying en Pologne et en République tchèque du début des années 1990 à 2016, en utilisant le cadre théorique de la sociologie des professions, de la sociologie de l’action publique et l’analyse interprétative des politiques publiques. Tout d’abord, sur la base d’une analyse statistique des trajectoires professionnelles de quatre-vingts lobbyistes consultants polonais et tchèques, elle présente leur typologie commune aux deux pays et montre comment sont liés les efforts de reconnaissance et d’amélioration de leur statut professionnel à leur poursuite de la légitimité politique. Ensuite, elle s’attache à montrer comment le lobbying a été construit comme un problème politique, analysant l’évolution de l’usage de ce terme dans la presse, les scandales politiques emblématiques liés au lobbying, ainsi que les débats parlementaires et débats d’experts. En analysant la mise sur agenda du lobbying comme problème, la thèse accorde une attention particulière au rôle des acteurs transnationaux dans ce processus. Enfin, les processus de régulation du lobbying sont analysés comme des arènes où la frontière symbolique entre les sphères publique et privée est négociée et redéfinie.

  • Estelle Delaine, A l'extrême droite de l'hémicycle : une sociologie politique des nationalistes dans le champ de l'Eurocratie, thèse soutenue en 2021 à Paris EHESS sous la direction de Sylvain Laurens, membres du jury : Catherine Achin (Rapp.), Nonna Mayer (Rapp.), Johanna Siméant-Germanos et Martina Avanza  

    On oppose ordinairement parlementarisme et extrême droite. On admet alors que l’un et l’autre seraient distincts par essence : le parlementarisme générerait des débats, puis des décisions collectives ou progressistes, et l’extrême droite imposerait une vision rétrograde, inégalitaire et violente de et dans la société. Pourtant, dans de nombreuses configurations historiques, des extrêmes droites dures se sont structurées avant, après et pendant un passage par la voie parlementaire. Pour dépasser les dichotomies a-historiques entre « parti antisystème » et « parti du système » (catégories polysémiques et vernaculaires) et disposer d’outils d’analyses qui intègrent les manières dont un Parlement peut –à l’encontre de ses propres principes officiels - procurer des ressources à des partis de droite radicale, cette thèse propose de partir de la réalité statistique et matérielle de la présence d’élites partisanes d’extrême droite dans des Parlements. Reposant principalement sur une ethnographie menée auprès de membres d’équipes parlementaires Front national (FN) de la huitième législature au Parlement européen, cette thèse s’inscrit dans la continuité des études sur les stratégies de conquête du pouvoir par des partis d’extrême droite, s’intéressant au passage au moins partiel par la voie parlementaire. Basée sur une ethnographie de trois ans et demie au Parlement européen et dans les meetings du FN, elle défend l’idée que cette « étape parlementaire » est fondamentale pour de nombreux partis d’extrême droite. Elle constitue une étape décisive dans la formation de ses membres, étape qui a jusqu’ici peu été documentée par les sciences sociales.

    Agathe Piquet, Europol, une police européenne ? Création et autonomisation d’une agence, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Yves Surel, membres du jury : Jacques de Maillard (Rapp.), Sabine Saurugger (Rapp.), Natacha Gally et Andy Smith  

    Dans le contexte actuel de forte visibilité des enjeux de sécurité intérieure et de critiques sur la construction européenne, cette thèse s’intéresse à la trajectoire institutionnelle d’Europol des années 1990 à 2018. Elle étudie la manière dont celui-ci a évolué d’une organisation intergouvernementale, débutant formellement ses activités en 1999, en une agence de l’UE aux ressources et prérogatives croissantes. À ce titre, ce travail propose de développer un cadre d’analyse alternatif au modèle principal-agent, dominant les travaux sur les agences, en s’appuyant sur la littérature relative à l’autonomie, renouvelée par une approche cognitive et sociologique. À partir d’une démarche méthodologique qualitative, cette recherche met en lumière la pluralité des acteurs et dynamiques internes et externes à l’agence alimentant son processus de création et d’autonomisation. Elle démontre la pertinence de saisir les différentes facettes de l’autonomie d’Europol, plongé dans un environnement complexe et multi-niveaux, composé à la fois d’acteurs nationaux et européens, techniques, bureaucratiques et politiques. Ce travail considère dès lors non seulement le degré d’autonomie de cette agence, mais identifie également les acteurs par rapport auxquels cette autonomie peut être pensée. Ainsi, cette étude entend plus largement proposer de nouvelles perspectives de recherche sur les agences de l’UE opérant dans un domaine régalien.

    Mélanie Vay, La mise en problème européen de l'économie publique : socio-histoire des mondes de l'entreprise publique au contact de la politique européenne (1957-1997), thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Antoine Vauchez, membres du jury : Cécile Robert, Sabine Montagne et Laurent Warlouzet  

    « L'Europe » aura-t-elle commandé les privatisations ? Est-ce à « Bruxelles » que s'est jouée la crise du service public « à la française » ? En partant des conflits politiques et juridiques autour des catégories d' « entreprise publique » et de « service d'intérêt économique général », la thèse éclaire les formes précaires de reconnaissance d'une « économie publique » à l'échelle de l'Union européenne. En faisant l'hypothèse que l'échec à faire émerger un statut à part renvoie à l'impossible agrégation d'un réseau européen de professionnels et de savoirs du secteur public économique pouvant faire pièce au puissant monde de la concurrence, elle révèle un processus historique de « mise en problème » de l'économie publique à l’échelon européen. Né comme une contre-mobilisation institutionnelle visant à juguler les risques d’un dirigisme européen, le programme concurrentiel s’affirme d’abord dans des controverses politiques et doctrinales qui placent le secteur public en position « dérogatoire ». Il se déploie ensuite sur divers fronts bureaucratiques, judiciaires, professionnels et académiques qui contribuent à consacrer un principe d’égale application de l’impératif concurrentiel à tous les agents économiques. L’entreprise de re-mobilisation transnationale impulsée dans les années 1980-1990 par les réseaux politiques et professionnels du secteur public, EDF en tête, permet d’éprouver l’ancrage social et institutionnel de ce nouvel acquis communautaire. En suivant cette trajectoire, on saisit les conditions d’arrimage du paradigme concurrentiel au Marché commun et ses conséquences sur l’articulation du secteur public au projet européen.

    Médéric Martin-Mazé, Le gouvernement international des frontières d’Asie centrale, thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Didier Bigo, membres du jury : Yves Buchet de Neuilly (Rapp.), Madeleine Reeves (Rapp.), Mikael Rask Madsen  

    Le gouvernement international des frontières d’Asie centrale (Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Kazakhstan, Turkménistan) comprend les projets de gestion des frontières conduits par l’OSCE, la Commission européenne, l’ONUDC et l’OIM entre 1992 et 2012. Ils organisent l’import/export d’une expertise alignant les limites étatiques dans cette région sur un double impératif de mobilité et de sécurité. Comment ces savoirs sur la frontière circulent-ils à travers ces dernières ? Les projets passent par trois univers distincts. Ils prennent attache sur les sociétés centrasiatiques aux intersections entre flux et contrôle. Les équipements qu’ils fournissent n’encadrent toutefois les pratiques de vérification que dans une mesure très variable. Ces investissements sont décidés dans des comités de pilotage situés dans un microcosme qu’on appelle le champ d’opérations. Cet espace se configure selon un capital dont le volume décrit l’autonomie des opérateurs, et dont la structure signale leur niveau de spécialisation dans les mondes du développement et de la sécurité. Sa structure sanctionne positivement les acteurs qui accumulent la plus grande quantité de capital social. Les enceintes d’autorisation sont quant à elles encastrées dans un espace transnational gravitant autour de Bruxelles et de Vienne. Tandis que l’Asie centrale est construite comme un enjeu d’intérêt secondaire au sein du champ de l’Eurocratie, les acteurs de la place viennoise lui accordent une importance plus grande. Les élites transnationales les plus subalternes sont incitées à s’établir dans cette zone de relégation, car elles peuvent plus facilement y rétablir leurs positions respectives.

    Grégory Daho, Une revanche des généraux : l'institutionnalisation de la coopération civilo-militaire en France, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Michel Dobry, membres du jury : Frédéric Charillon, Sandrine Lefranc et Frédéric Ramel  

    Notre objet de thèse est l'émergence des activités civilo-militaires en France depuis la fin de la guerre froide. L'ensemble de ces activités vise à coordonner les relations entre les organisations militaires et les acteurs civils sur une zone d'intervention, qu'ils soient locaux (autorités politiques, religieuses et morales, populations, entreprises et associations, administrations, relais d'opinion) ou allogènes (OI, ONG, Agences des Nations Unies, bailleurs de fonds, entreprises, Services ministériels). A partir de l'observation des interactions entre organisations militaires et civiles ayant contribué non seulement à la formalisation du «concept» civilo-militaire mais surtout, à sa matérialisation en une «fonction opérationnelle», et au moyen d'outils sociologiques empruntés à différents courants (sociologie des relations internationales, sociologie militaire et sociologie des organisations), l'enjeu est de comprendre où, avec qui et comment, la coopération civilo-militaire s'est progressivement institutionnalisée au point de devenir aujourd'hui un outil ordinaire de gestion des crises internationales.

    Cornelia Constantin, Pour une socio-histoire de la catégorie de père de l'Europe et ses usages pluriels , thèse soutenue en 2013 à Paris EHESS sous la direction de Michel Offerlé  

    Notre thèse étudie dans une perspective socio-historique les cheminements de l'institutionnalisation de la catégorie de pères et de mères de l'Europe à partir d'un corpus de 24 individus ayant effectivement contribuée à la création de l'Europe communautaire, notre approche se fonde sur la politique comparée, la sociologie de la mémoire collective, des mobilisations et de l'action publique. Notre démonstration est structurée en trois parties. Nous avons d'abord déconstruit les trajectoires des pères de l'Europe dans une perspective de politique comparée, permettant d'expliquer les logiques de la construction européenne qui ne se réduisent pas aux mutations du projet européen. La seconde partie de la thèse s'intéresse aux mobilisations en associations et fondations, politiques ou non politiques, qui perpétuent les mémoires des pères de l'Europe, des thèmes largement inexplorées en science politique. Les mobilisations mémorielles en associations et fondations expliquent pourquoi certains pères de l'Europe sont plus consacrés que les autres. De même, les mobilisations partisanes rendent compte de la consécration plus marquée des pères de l'Europe démocrates-chrétiens. Enfin, la troisième partie analyse les pratiques commémoratives consacrées aux pères de l'Europe aux échelles régionales, nationales et communautaire. Contrairement à ce que le nom de la catégorie laisserait penser, nous démontrons que les cadres nationaux de la mémoire sont les plus prégnants. Plus généralement, notre thèse démontre la pertinence du concept de gouvernance pour penser l'action publique mémorielle, comme imbrication d'acteurs étatiques, européens et structures associatives

    Thomas Marty, Mobilisations politiques et expertise électorale : la question de la « représentation proportionnelle ». Histoire sociale de la réforme électorale sous la Troisième République, thèse soutenue en 2011 à Paris 10 sous la direction de Bernard Lacroix, membres du jury : Olivier Ihl (Rapp.), Renaud Payre (Rapp.), Gilles Le Béguec et Claude Emeri    

    Au début du vingtième siècle, après deux décennies sans réforme électorale, le mode de scrutin devient un sujet de controverse. Cette étude se propose d’examiner les conditions du choix de la représentation proportionnelle par les membres de la Chambre des députés française ainsi que par d’autres militants. Au-delà de la rééligibilité législative, c’est à travers le changement du mode de scrutin (introduction du scrutin de liste et de la représentation proportionnelle) que le problème de la réélection apparaît sous la Troisième République. Les professeurs de droit constitutionnel, tant à Paris qu’en province, délaissent cette expertise malgré quelques entreprises militantes éparses. Leurs étudiants formulent alors un savoir académique vite enserré par les contraintes récurrentes des jurys de thèse. Nous cherchons à examiner pourquoi et comment le parlement s’est emparé de cette question. Si les conservateurs et les socialistes sont les plus zélés partisans de la représentation proportionnelle, on ne peut en rester au fait que les partis défendent des systèmes qui les favorisent le plus. Notre étude insiste sur la stabilité socio-biographique du recrutement parlementaire plutôt que sur les variations de majorité et donc d’intérêts. Il faut expliquer pourquoi et comment ce fut le débat parlementaire lui-même qui a pu aboutir à une réforme électorale. Le système mixte de 1919, entre proportionnelle et principe majoritaire, exprime cette tendance des députés à l’ « auto-critique » qui dessine in fine un « auto-portrait ». Progressivement, les circulaires ministérielles adressées aux préfets confondent ces problèmes en un seul mouvement qui tente de codifier l’organisation des candidatures qui pourrait être au fondement du renouvellement souhaité. Ce travail préfectoral retire aux seuls entrepreneurs électoraux le monopole de l’anticipation des résultats et en ménage une co-production administrative. Dans la production préfectorale, de nouvelles cartes des circonscriptions uninominales ont eu tendance à perpétuer le traditionnel « scrutin d’arrondissement ». Ces tentatives de réforme électorale spatiale ont également introduit une nouvelle échelle dans le déroulement des campagnes électorales. Cet élargissement de la capacité électorale a été rendu possible par une nouvelle représentation : la circonscription administrative du département a eu tendance à devenir le critère principal de la mobilisation électorale que ce soit pour la loi électorale de 1919 ou celle de 1927.

    Lucyna Derkacz, La socialisation politique de l'élite polonaise au sein des institutions européennes : le cas des députés polonais au Parlement européen [2004-2009], thèse soutenue en 2011 à Paris 3 sous la direction de Daniel Mouchard, membres du jury : Élisabeth Du Réau, Yves Déloye et Olivier Costa    

    Cette thèse analyse la socialisation politique de 92,6% des eurodéputés polonais au Parlement européen pendant leur premier mandat entre 2004 et 2009. Son objectif est de comprendre ce processus en détail dans cette institution par définition, supranationale et pro-européenne - et donc de préciser concrètement quels acteurs politiques (première partie) se conforment à quoi, pourquoi, où, en combien de temps, comment, grâce à qui ou quoi (seconde partie) et jusqu’à quel point (troisième partie). L’étude montre que la socialisation politique pendant les cinq premières années n’est pas un processus très puissant car elle provoque seulement l’ajustement aux spécificités formelles et informelles de la vie quotidienne et, possiblement, l’approfondissement plus ou moins léger des attitudes et du comportement de base (dans un sens pro- ou anti- européen, en fonction de l’orientation). Autrement dit, elle transforme les novices en experts mais pas en natifs. Soit elle n’intervient que partiellement et il serait alors préférable de qualifier ce qui se passe réellement tout simplement d’intégration politique et non de socialisation politique soit elle nécessite plus de cinq ans, en commençant par l’acquisition des spécificités europarlementaires, puisque cette étape-ci prend déjà parfois même tout le mandat.

    Bernard Schwengler, Le vote Front national en Alsace , thèse soutenue en 2002 à Université Robert Schuman Strasbourg 19712008 sous la direction de Renaud Dorandeu  

    Le projet d'étudier le vote Front national en Alsace découle des scores élevés obtenus par J. M. Le Pen aux élections présidentielles de 1988 et de 1995 dans cette région ainsi que de l'interprétation " identitaire " qui fut faite de ce vote. La démarche utilisée pour cette étude consiste en l'analyse des entretiens effectués auprès de 22 électeurs ainsi qu'en l'examen des résultats électoraux étudiés dans leur cadre spatial. Le vote Front natonal émane de personnes dont le discours principal est un discours hétérophobe et protestataire. Ces électeurs raisonnent par catégories en opposant les membres de l'ingroup aux membres de l'outgroup sur la base d'nne ethnicisation des problèmes économiques et sociaux. . Ces électeurs développent également un discours protestataire marqué contre les Institutions (hommes politiques, justice, presse etc. . . ) Le degré d'adhésion de ces électeurs au Front national ou à ses idées est variable et s'exprime par des propos qui sont parfois contradictoires et qui montrent que ces électeurs s'efforcent de concilier une position d'attirance d'une part et de rejet d'autre part par rapport au Front national. Le fort vote rural alsacien pour le Front national, qui a en tendance à être opposé au vote Front national dans la France dans son ensemble, correspond à un vote onvrier et il est la conséquence du fait que les zones rurales sont en général davantage ouvrières que les zones urbaines et notamment que les centres--villes. Un tel vote rural ouvrier pour le Front national peut également être observé dans d'autres départements de l'est de la France. Par aillenrs il semble important d'analyse les scores élevés du Front national en Alsace dans le cadre du particularisme politique alsacien--mosellan tel qu'il existe depuis 1871, notamment du point de vue de la forte prédominance de la droite et du ceutre dans cette région depuis 1945 ainsi que de la faiblesse électorale de la gauche.