Didier Georgakakis

Professeur
Science politique.
Département de Science politique

Centre Européen de Sociologie et de Science Politique
  • THESE

    Information et propagande d'etat sous la troisieme republique. Les echecs d'une specialisation, soutenue en 1996 à Lyon 2 sous la direction de Michel Offerlé

  • Didier Georgakakis (dir.), Les transformations du champ administratif européen (2015-2021), INSP. Institut National du Service Public, 2022, 850 p. 

    Didier Georgakakis, Au service de l’Europe: Crises et transformations sociopolitiques de la fonction publique européenne, Éditions de la Sorbonne et OpenEdition, 2019  

    Tout est dit, et pense-t-on a été dit, sur les « eurocrates », leurs privilèges, leur idéologie (néo-libérale pour les uns, au contraire régulatrice et étatiste pour d’autres, technocratique pour tous) et les diktats multiples qu’ils imposeraient. Rares sont pourtant les analyses qui dépassent ces anathèmes et traite de la diversité sociologique des fonctionnaires européens, de la complexité de leur position et des fondations de leur pouvoir individuel et collectif. À y regarder de plus près, ce groupe vit pourtant une transformation assez majeure. Originellement pensé comme un corps assez unique de permanents de l’Europe proche d’une fonction publique d’État et destiné à neutraliser les nombreux conflits d’intérêts politiques, économiques et sociaux qui vont de pair avec une « Union toujours plus étroite », cette infrastructure humaine de l’intégration européenne a subi de profondes transformations qui l’ont progressivement bien plus rapprochée du modèle des manageurs internationaux indifféremment publics et privés que de son modèle d’origine. Ce mouvement, né dans un contexte chargé de réformes administratives et institutionnelles, d’élargissements, puis de crise économique et monétaire, représente un déplacement important ; il est plus encore à l’origine d’une véritable crise sociologique qui fragilise ce collectif et comprend de nombreuses conséquences sur le processus européen et sa direction. Fruit d’un ensemble d’enquêtes sociologiques de terrain sur les fonctionnaires européens et le mystère de leur formation en tant que groupe, ce livre tranche avec la somme d’anathèmes et leur pendant de justifications que déchaine ordinairement la seule évocation des « eurocrates ». En en éclairant des aspects largement méconnus, il s’interroge sur les transformations de leur pouvoir et, au-delà, du projet européen lui-même. La question du sens et de la direction à venir de l’Europe est indissociable d’une réflexion sur sa fonction publique dans tous les sens du terme

    Didier Georgakakis, Didier Georgakakis, Jay Rowell, Jay Rowell (dir.), The field of Eurocracy: mapping EU actors and professionals, Palgrave Macmillan, 2014, 274 p.  

    "The term 'Eurocracy' is a word that exists in all European languages. Yet beyond fantasized representations of the 'Brussels bubble', we know little about members of the European Parliament, Commissioners, European civil servants, lobbyists, members of the Governing Council of the European Central Bank, European trade unionists, diplomats and journalists who work in or around the EU institutions? What are their social and professional trajectories, the type of authority they possess, and how does it matter? Based on extensive fieldwork, this volume aims at answering these questions by building upon Pierre Bourdieu's theory of the field of bureaucracy. 45 years after Altiero Spinelli's 'The Eurocrats', this book sheds new light on the relational structures that underpin the functioning of the EU polity. Specialists of European affairs, scholars and students in politics, administration and sociology as well as citizens will find original insights to understanding EU institutions and why the European project appears to be in crisis. "-- (site de l'éditeur)

    Didier Georgakakis, Jay Rowell (dir.), The Field of Eurocracy: mapping EU actors and professionals, Palgrave Macmillan UK, 2013, European administrative governance series, 274 p.  

    "The term 'Eurocracy' is a word that exists in all European languages. Yet beyond fantasized representations of the 'Brussels bubble', we know little about members of the European Parliament, Commissioners, European civil servants, lobbyists, members of the Governing Council of the European Central Bank, European trade unionists, diplomats and journalists who work in or around the EU institutions? What are their social and professional trajectories, the type of authority they possess, and how does it matter? Based on extensive fieldwork, this volume aims at answering these questions by building upon Pierre Bourdieu's theory of the field of bureaucracy. 45 years after Altiero Spinelli's 'The Eurocrats', this book sheds new light on the relational structures that underpin the functioning of the EU polity. Specialists of European affairs, scholars and students in politics, administration and sociology as well as citizens will find original insights to understanding EU institutions and why the European project appears to be in crisis. "

    Didier Georgakakis (dir.), Le champ de l'eurocratie: Une sociologie du personnel politique de l'UE, Economica, 2012, Etudes politiques, 356 p.  

    La 4e de couverture indique : ""L'Eurocratie" : le mot existe dans toutes les langues et les alphabets de l'Union européenne. Mais par-delà les représentations plus ou moins fantasmées que ce mot véhicule, que sait-on des parlementaires, commissaires, fonctionnaires, représentants permanents, lobbyistes et représentants d'intérêt, membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale, patrons et syndicalistes, militaires et diplomates, commentateurs et communicateurs, qui, au sein ou en lien étroit avec les institutions de l'UE, donnent corps à la chose ? Quels sont leur carrière, leur trajectoire sociale et professionnelle, le type d'autorité dont ils sont investis ou pour lequel ils luttent, et quelle place y tient l'Europe ? Comment se structure enfin le collectif qu'ils forment ensemble, dans sa diversité comme dans son unité sociologique relative ? Premier ouvrage aussi exhaustif sur cette population, ce livre collectif donne des éléments de réponses à ces questions en mobilisant les démarches originales qui, aux Etats-Unis comme en Europe, renouvellent les approches de l'intégration européenne en recourant à la notion de champ social. Utile tout aussi bien aux professionnels de l'Europe qu'aux citoyens, ce livre bouleverse la représentation classique des institutions européennes et jette un éclairage nouveau sur les structures relationnelles de leur fonctionnement."

    Didier Georgakakis, Marine de Lassalle (dir.), The political uses of European governance: studying an EU White paper, B. Budrich, 2012, 193 p. 

    Didier Georgakakis (dir.), Où en est l'administration de la Commission européenne ?, ENA, 2010, 190 p. 

    Didier Georgakakis, Marine de Lasalle (dir.), La "nouvelle gouvernance européenne": genèses et usages politiques d'un livre blanc, Presses universitaires de Strasbourg, 2008, Collection Sociologie politique européenne, 391 p. 

    Didier Georgakakis, Yves Déloye, Denis Rolland (dir.), Les Républiques en propagande: Pluralisme politique et propagande : entre déni et institutionnalisation
    XIXe-XXIe siècles
    , L'harmattan, 2006, Inter-national, 484 p. 

    Didier Georgakakis, La République contre la propagande: Aux origines perdues de la communication
    d'État en France (1917-1940)
    , Economica, 2004, Études politiques, 296 p. 

    Didier Georgakakis, Andy Smith, Céline Belot (dir.), Enseigner l'Europe, L'Harmattan, 2004, 213 p. 

    Didier Georgakakis (dir.), Les métiers de l'Europe politique: Acteurs et professionnalisations de la construction européenne, Presses universitaires de Strasbourg, coll. » sociologie politique européenne», 2002, Sociologie politique européenne, 330 p. 

    Didier Georgakakis, Jean-Michel Utard (dir.), Science des médias: jalons pour une histoire politique, L'Harmattan, 2001, Communication et civilisation, 250 p.  

    "la 4e de couverture indique : La manière dont l'objet «science des médias» a été construit depuis plus d'un siècle éclaire sans aucun doute les débats actuels sur «le pouvoir des médias». L'histoire de cette construction s'avère en tout cas précieuse et déterminante pour comprendre la façon dont s'invente le savoir, pour déterminer les lieux institutionnels de son élaboration et pour repérer les acteurs essentiels de sa diffusion. Elle participe en ce sens à une meilleure connaissance des enjeux contemporains autour des médias et des technologies dites de l'information et de la communication."

    Didier Georgakakis, Delphine Dulong (dir.), L'Europe en formations(s), L'Harmattan et L'Harmattan Inc, 1998, 191 p. 

    Didier Georgakakis, Bastien François, Eric Agrikoliansky, Loïc Blondiaux, Jean-Louis Briquet [et alii], Revue des revues, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, 185203 p.    

    François Bastien, Agrikoliansky Eric, Blondiaux Loïc, Briquet Jean-Louis, Cardon Dominique, Georgagakis Didier, Legavre Jean-Baptiste, Pasquier Romain, Sawicki Frédéric. Revue des revues. In: Politix, vol. 10, n°37, Premier trimestre 1997. Télévision et politique, sous la direction de Dominique Cardon et Jean-Baptiste Legavre. pp. 185-203.

    Didier Georgakakis, Information et propagande d'Etat sous la Troisième République: les échecs d'une spécialisation, Atelier national de reproduction des thèses, Université Lille 3, 1997, Lille-thèses 

    Didier Georgakakis, Les metteurs en scène mis en scène, l'auteur, 1991, 155 p. 

  • Didier Georgakakis, « "17. What the field of eurocracy tells us about European policies." », in Vincent Dubois (dir.), Bringing Bourdieu's Theory of Fields to Critical Policy Analysis (2024): 283., Elgar, 2024 

    Didier Georgakakis, « Ce que le champ de l’Eurocratie nous dit des politiques européennes », in Vincent Dubois (dir.), Les structures sociales de l’action publique. Analyser les politiques publiques  avec la sociologie des champs, Le Croquant, 2022, pp. 483-517 

    Didier Georgakakis, « Europe : ensemble, tout devient impossible ? », in Jean-François Marmion (dir.), Psychologie de la connerie en politique, Edition des sciences humaines, 2020, pp. - 

    Didier Georgakakis, « La science politique de l’Europe à la fin des années 90 en France : retour réflexif sur un texte oublié », in Larat Fabrice, Mangenot Michel, Sylvain Schirmann, dir., Les études européennes. Genèse et institutionnalisation, Paris, Hors-Série collection FARE, L'Harmattan, 2018 

    Didier Georgakakis, « European Integration », The SAGE Handbook of Political Sociology: Two Volume Set, SAGE Publications Ltd, 2018, pp. 1083-1102 

    Didier Georgakakis, « Entre technocratie et politique. Ce qu’une analyse structurale (du champ de l’eurocratie) nous dit du Parlement européen, et le contraire », S. Michon, Le Parlement européen au travail, Rennes, PUR,, 2017   

    Didier Georgakakis, « Fields with Fields? Concluding Remarks on the Relationships between the European Civil Society and the EU Bureaucratic Fields », EU Civil Society, Palgrave Macmillan UK, 2015, pp. 229-242 

    Didier Georgakakis, « European Civil Service as a Group »: Sociological Notes about the « Eurocrats' » Common Culture, in Joachim Beck, Franz Thedieck (dir.), The European Dimension of Administrative Culture, Nomos-Verlag, 2008, pp. 283-298   

    Didier Georgakakis, Jean-Michel Eymeri-Douzans, « Les hauts fonctionnaires de l'Union européenne », in Céline Belot, Paul Magnette, Sabine Saurugger (dir.), Science politique de l'Union européenne, Economica, 2008, pp. 285-312   

    Didier Georgakakis, « La gouvernance de la gouvernance »: La politique du Livre blanc
    et les paradoxes du leadership de la Commission européenne., in Presses Universitaires de Strasbourg (dir.), Georgakakis D. et Lassalle M. de, dir.« La nouvelle gouvernance européenne. Les usages politiques d'un livre blanc, Presses Universitaires de Strasbourg, 2007, pp. 175-208   

    Didier Georgakakis, « La fonction publique européenne au prisme de ses syndicats : contribution à une sociologie de la formation du groupe des eurofonctionnaires », in Costa O. et Magnette P. (dir.), Une Europe des élites, Réflexions sur la fracture démocratique de l'Union européenne, Editions de l'Université de Bruxelles, 2007, pp. 89-113   

    Didier Georgakakis, Marine de Lassalle, « L ‘européanisation des carrières politico administratives. Une analyse comparée des trajectoires professionnelles des directeurs généraux de la Commission », in Romain Pasquier, Olivier Baisnée (dir.), L'Europe telle qu'elle se fait. Européanisation et sociétés politiques nationales, Presses du CNRS, 2007, pp. 15-23 

    Didier Georgakakis, Marine de Lassalle, « Vous avez dit Gouvernance ? Le non usage de la notion par les élus en France », in Marine de Lassalle; Didier Georgakakis (dir.), La « nouvelle gouvernance européenne » : Genèse et usage politique d'un livre blanc, Presses Universitaires de Strasbourg, 2007, pp. 392 

    Didier Georgakakis, François Audigier, Yves Déloye, Denis Rolland, « Le SAC : un groupe de pression du gaullisme conservateur dans les années 68 », LES RÉPUBLIQUES EN PROPAGANDEPluralisme politique et propagande : entre déni et institutionnalisation XIXe-XXIe siècles, L’Harmatta, 2006, pp. 349-365 

    Didier Georgakakis, « “Was it really just ‘poor communication'? Lessons from the Santer Commission's resignation” », in Smith (Andy) (dir.), Politics and the European Commission. Actors, interdependence, legitimacy, Routledge, 2004, pp. 119-133   

    Didier Georgakakis, « Les instrumentalisations de la morale. Lutte anti-fraude, scandale et nouvelle gouvernance européenne », in Briquet (Jean-Louis) et Garraud (Philippe) (dir.), Juger la politique, Presses Universitaires de Rennes,, 2001, pp. 263-286   

    Didier Georgakakis, « Les réalités d'un mythe : figure de l'eurocrate et institutionnalisation de l'Europe politique », in Dubois (Vincent) & Dulong (Delphine) (dir.), La question technocratique, Presses universitaires de Strasbourg, 1999, pp. 109-128   

  • Didier Georgakakis, « Le champ administratif européen : acteurs et instruments », Revue française d’administration publique, 2022, n°1, pp. 5-11 

    Didier Georgakakis, Sophia Bordier, « Qui dirige les administrations du triangle institutionnel et des agences ? », Revue française d’administration publique, 2022, n°1, pp. 65-86 

    Didier Georgakakis, « Ce que la théorie des champs nous dit de l’administration européenne (I). Un retour réflexif sur le champ de l’eurocratie », Revue française d’administration publique, 2022, n°4, pp. 883-900 

    Didier Georgakakis, « Ce que la théorie des champs nous dit de l’administration européenne (II) : les transformations du champ bureaucratique européen (2000-2020) », Revue française d’administration publique, 2022, n°4, pp. 933-960 

    Didier Georgakakis, « Le champ administratif européen : quelles transformations (2011-2021) ? », Revue française d’administration publique, 2022, n°4, pp. 849-857 

    Didier Georgakakis, Frédéric Lebaron, « The field of European economic governance and austerity policies: Exploratory elements (2002–2012) », Political Anthropological Research on International Social Sciences (PARISS), 2021, n°1, pp. 47-82 

    Didier Georgakakis, « Compter la fonction publique européenne », Histoire & Mesure, 2020, n°2, pp. 105-132  

    « — Monsieur le secrétaire général, combien de fonctionnaires travaillent à la Commission ? — Oh, au moins la moitié. » Ce mot d’esprit raconté par un fonctionnaire de la Commission européenne lors d’un entretien est évidemment une réponse pince-sans-rire à l’accusation toujours répétée, à l’endroit de l’Europe comme d’ailleurs, de la supposée pléthore des fonctionnaires aux horaires confortables. Il relève aussi quelque chose d’important sur le mystère de la fonction publique européenne : so...

    Didier Georgakakis, Frédéric Lebaron, « Yanis (Varoufakis), the Minotaur, and the Field of Eurocracy », Historical Social Research / Historische Sozialforschung, 2018   

    Didier Georgakakis, « À la fois pilote et victime de l'austérité ? Les transformations de l'administration de l'Union européenne sous l'effet de la crise economique et financière », Revue française d'administration publique , 2014, n° ° 151-152, pp. 805-824    

    Résumé Les transformations dont l’administration de l’Union européenne a fait l’objet dans la conjoncture de crise économique présentent un tableau nuancé et en rupture avec les représentations les plus communes d’une administration aux manettes (et donc épargnée) ou à l’inverse victime, des politiques d’austérité. Le processus de révision statutaire qui s’est déroulé entre 2010 et 2013 a inclus des mesures d’économie réelles et son issue est longtemps restée incertaine quand bien même elle fut moins radicale que ce que proposait une partie des protagonistes. Sur un autre plan, la conjoncture a renforcé les positions des agents et des services dont la compétence se fonde sur l’expertise économique et financière. En revenant successivement sur ces deux aspects, cet article propose une analyse des effets de la crise sur les administrations qui insiste sur les concurrences dont l’administration de l’UE est l’enjeu et sur leurs conséquences en termes de légitimation ou de délégitimation de ses agents. En pointant l’importance des continuités historiques et des variables socio‑politiques l’article propose l’hypothèse que la crise économique n’est finalement qu’un segment de transformations de plus longue haleine dont l’enjeu consiste notamment dans la remise en cause de l’autonomie relative et des équilibres entre secteurs dépensiers et financiers des administrations.

    Didier Georgakakis, « À la fois pilote et victime de l'austérité ? Les transformations de l'administration de l'Union européenne sous l'effet de la crise economique et financière », Revue française d’administration publique, 2014, n°3, p. 805 

    Didier Georgakakis, « Quel pouvoir de  l'eurocratie  ? : Éléments sur un nouveau champ bureaucratique transnational », Savoir/Agir , 2012, n° ° 19, pp. 49-59   

    Didier Georgakakis, « Quel pouvoir de  l'eurocratie  ? », Savoir/Agir, 2012, n°1, p. 49 

    Didier Georgakakis, « Don’t Throw Out the “Brussels Bubble” with the Bathwater: From EU Institutions to the Field of Eurocracy », International Political Sociology, 2011, n°3, pp. 331-334 

    Didier Georgakakis, « Symposium Introduction: French historical and political sociology of the EU: Some theoretical and methodological challenges for institutional analysis », French Politics, 2010, n°2, pp. 111-115 

    Didier Georgakakis, « L'administration de l'Union européenne à la croisée des chemins », Revue française d'administration publique , 2010, n° ° 133, pp. 5-16   

    Didier Georgakakis, « Do skills kill? : Les enjeux de la requalification de la compétence des eurofonctionnaires », Revue française d'administration publique , 2010, n° ° 133, pp. 61-80    

    Cet article analyse une des conséquences de la réforme administrative de la Commission européenne, le débat sur les compétences requises ou les core competences des eurofonctionnaires actuellement mis sur l’agenda de différentes politiques du personnel. C’est sur la compétence, entendue au sens large de l’expertise (juridique ou savante), plutôt que sur l’incarnation d’un pouvoir politique que s’est construite la position des agents travaillant dans les institutions européennes, et partant celle de ces mêmes institutions. En conséquence, est consacrée une nouvelle définition de la compétence, davantage fondée sur les skills, soit plutôt des aptitudes personnelles ou comportementales, que sur des savoirs et des connaissances plus spécifiquement en rapport avec le contexte de l’Union européenne. Fondé sur des matériaux empiriques, cet article a pour but de préciser les contours du problème. Il relativise tout d’abord certains enjeux apparents, et notamment les dichotomies pragmatisme/théorie (ou concret/ abstrait) et ancien/nouveau qui structurent la majeure partie du débat. Il formule ensuite l’hypothèse que la place importante désormais occupée par les skills [remet] sous ses dehors anecdotiques, en jeu la compétence sociale des administrateurs de l’Union européenne et, à travers elle, leur trajectoire collective et individuelle de « serviteurs de l’Europe ».

    Didier Georgakakis, Julien Weisbein, « From above and from below : A Political Sociology of European Actors », Comparative European Politics, 2010, n°1, pp. 93-109 

    Didier Georgakakis, « L'administration de l'Union européenne à la croisée des chemins », Revue française d’administration publique, 2010, n°1, p. 5 

    Didier Georgakakis, « Do skills kill? »: LES ENJEUX DE LA REQUALIFICATION DE LA COMPÉTENCE DES EUROFONCTIONNAIRES, Revue française d’administration publique, 2010, n°1, p. 61   

    Didier Georgakakis, « The historical and political sociology of the European Union: A uniquely French methodological approach? », French Politics, 2009, n°34, pp. 437-455 

    Didier Georgakakis, « La sociologie historique et politique de l'Union européenne : un point de vue d'ensemble et quelques contre points », Politique européenne , 2008, n° ° 25, pp. 53-85    

    Cet article dresse un panorama de la centaine de travaux relevant de la sociologie historique et politique de l’UE parus en France ces deux dernières années (en particulier autour de la sociologie de la connaissance et de celle des trajectoires et des positions des agents et de groupes qui peuplent l’espace politique européen), puis il livre quelques pistes de réflexions sur leurs apports possibles au débat international, notamment en ce qui concerne l’analyse de l’espace politique et institutionnel central de l’UE.

    Didier Georgakakis, « La sociologie historique et politique de l'Union européenne : »: un point de vue d'ensemble et quelques contre points, Politique européenne, 2008, n°25, pp. 53-85   

    Didier Georgakakis, « Genèse et structure d'un capital institutionnel européen : Les très hauts fonctionnaires de la Commission européenne », Actes de la recherche en sciences sociales , 2007, n° ° 166-167, pp. 38-53    

    RésuméCe texte rend compte d’une enquête sur les hauts fonctionnaires européens et, plus particulièrement, d’une étude prosopographique des directeurs généraux et directeurs généraux adjoints de la Commission européenne. Celle-ci peut être analysée comme un espace de positions relativement structuré, notamment par la production et l’inégale distribution d’un crédit d’institution pour partie autonome. Une telle perspective va au rebours des interprétations qui en font une « multi-organisation » mouvante et imprévisible et permet de poser en d’autres termes la question des « orientations » politiques collectives ou individuelles de ses agents. La première partie de l’article revient sur les processus socio-historiques de démarcation d’un corps de fonctionnaires communautaires et sur l’émergence d’un crédit spécifiquement européen. La seconde porte sur les oppositions qui s’instaurent entre des pôles communautaires/nationaux et généralistes/sectoriels et sur le renversement tendanciel des hiérarchies au sein de cet espace au profit des pôles communautaires et généralistes.

    Didier Georgakakis, Marine de Lasalle, « GENÈSE ET STRUCTURE D'UN CAPITAL INSTITUTIONNEL EUROPÉEN »: Les très hauts fonctionnaires de la Commission européenne, Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2007, n°166167, pp. 38-53 

    Didier Georgakakis, Marine de Lassalle, « Les très hauts fonctionnaires de la Commission européenne : genèse et structure d'un capital institutionnel européen », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2007, n°166167, pp. 39-53 

    Didier Georgakakis, Marine de Lassalle, « Genèse et structure d'un capital institutionnel européen », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2007, n°1, p. 38 

    Didier Georgakakis, Marine de Lassalle, « Les Directeurs Généraux de la Commission européenne. Premiers éléments d'une enquête prosopographique », Regards Sociologiques, 2005, n°2728, pp. 6-33 

    Didier Georgakakis, « Sociologie politique des institutions européennes : un cours de troisième cycle commun aux filières recherche et professionnelle », Politique européenne , 2004, n° ° 14, pp. 127-140   

    Didier Georgakakis, Marine de Lasalle, « Les Directeurs Généraux de la Commission européenne. Premiers éléments d'une enquête prosopographique. », Regards Sociologiques, 2004, n°2728, pp. 6-33   

    Didier Georgakakis, « La nature  antirépublicaine  de la propagande d’État : du mythe mobilisateur à sa réalisation (1918-1944) », 2002  

    La thèse d’une incompatibilité de nature entre propagande d’État et « culture républicaine » pose un ensemble de problèmes. Problème théorique tout d’abord : si l’on définit la culture républicaine par sa relation privilégiée à l’État de droit, force est de reconnaître que l’existence d’une administration de la propagande ne remet, en soi, pas en cause les libertés publiques . C’est le monopole des instruments de diffusion des idées et non la mise en place d’instruments destinés à organiser u...

    Didier Georgakakis, « La démission de la Commission européenne : scandale et tournant institutionnel (octobre 1998 - mars 1999) », Cultures & conflits, 2000, n°3839, pp. 39-71    

    Pour en restituer très brièvement le développement chronologique, les scandales à la Commission européenne ont pour origine un ensemble de malversations dénoncées dans la presse belge en août 1998. À la suite de ces révélations, le scandale a peu à peu pris forme dans la presse puis au Parlement. Ce dernier dépose une motion de censure finalement rejetée mi-janvier, mais, à cette date, est désigné un comité des sages pour éclairer les affaires. Rendu le 15 mars, son rapport met en cause Edith...

    Didier Georgakakis, « La République contre la propagande d'État ? Création et échecs du Commissariat général à l'Information (juillet 1939-avril 1940) », 1998, pp. 606-624    

    Le Commissariat général à l'Information offre une situation quasi expérimentale pour montrer ce que la différenciation d'une « administration de l'opinion » a dû en France à l'existence d'une configuration politique singulière. Sa création en juillet 1939 apparaît comme le produit d'une transfiguration de l'enjeu que représentait la propagande sons la Troisième République, permise par un brusque changement du jeu administratif et politique. Quant à sa disparition en avril 1940, à la suite de vives polémiques, elle apparaît symétriquement liée à une transforma­tion de conjoncture caractérisée par un retour exacerbé de la République parlementaire. La création d'une administration, voire, plus généralement, d'une politique de l'opinion, a tenu à un ensemble de transformations touchant conjointement la définition sociale du problème, la structure de l'administration et les formes du jeu politique. En conclusion, l'analyse s'interroge plus largement sur la tension qui a longtemps opposé en France l'État et la République.

    Didier Georgakakis, « Aux origines de la communication gouvernementale : Socio-histoire d'un oubli », 1997, pp. 131-144    

    Georgakakis Didier. Aux "origines" de la communication gouvernementale : Socio-histoire d'un oubli. In: Quaderni, n°33, Automne 1997. L'État communicant, des formes de la communication gouvernementale. pp. 131-144.

    Didier Georgakakis, « Une science en décalage ? Genèses et usages des socio-styles du Centre de communication avancée (1972-1990) », 1997, pp. 51-74    

    ■ Didier Georgakakis: Une science en décalage ? Genèses et usages des «socio-styles» du Centre de communication avancée Parmi les nombreux classements sociaux produits dans les sociétés d'études privées pendant les années 1970 et 1980, celui par «socio-styles» de Bernard Cathelat et du Centre de communication avancée (CCA) est celui qui a bénéficié de la plus grande diffusion et suscité les plus vives polémiques. D revendique une démarche fondée sur l'invention de catégories «originales», en rupture avec celles de l'INSEE et de la sociologie universitaire. L'article analyse les positions et trajectoires des auteurs des «socio-styles» dans différents espaces sociaux de reconnaissance où ils se trouvent toujours « en décalage ». Transformant cette situation en ressource, ils assurent à leur classement un succès qui apparaît, en définitive, comme résultant d'une capacité à bénéficier d'une «crise de la représentation» dont il est le produit et l'un des opérateurs.

    Didier Georgakakis, « Le Commissariat général à l'information et la drôle de guerre », 1996, pp. 39-54    

    Didier Georgakakis, Le Commissariat général à l'information et la «drôle de guerre», p. 39-54. L'activité du Commissariat général à l'information créé en juillet 1939 et chargé de la propagande française durant la drôle de guerre apparaît, à l'analyse, moins impréparée et mineure qu'on l'a prétendu. Il reste qu'elle est demeurée pour une large part secrète, qu'elle a été fortement contrainte par l'ensemble des partenaires présumés du commissariat, et dénoncée de façon virulente. Ces différentes caractéristiques tiennent aux concurrences liées au contrôle de l'opinion. En ce sens, l'«échec» du Commissariat général à l'information apparaît paradoxalement exemplaire du formidable enjeu qu'a représenté l'opinion durant la drôle de guerre.

    Didier Georgakakis, « Comment enseigner ce qui ne s'apprend pas. Rationalisations de la communication de masse et pratiques pédagogiques en école privée », 1995, pp. 158-185    

    Comment enseigner ce qui ne s'apprend pas. Rationalisations de la «communication de masse» et pratiques pédagogiques en école privée. Didier Georgakakis [158-185]- La compréhension d'un livret pédagogique destiné aux intervenants d'une école supérieure de communication privée invite à faire une socio-histoire des formes de rationalisation de la communication. L'analyse des contraintes qui président à l'invention des sciences de la communication comme discipline montre alors à quel point la rationalisation de la communication revêt des formes complexes. Si la discipline académique apparaît toujours contrainte par cette histoire, les formations privées à la communication qui se développent dans le milieu des années quatre-vingt sont prises par cette histoire et la rejouent. C'est une forme pédagogique inversée de l'idéal-type universitaire que définissent ces formations.

    Didier Georgakakis, « La double figure des conseils en communication politique. Mises en scène des communicateurs et transformations du champ politique », 1995, pp. 77-94    

    L’analyse de la mise en scène des conseils en communication politique et de ses transformations en France (1965-1990) permet d’interroger les conditions qui président à la spécialisation de la communication politique. La double figure qui caractérise les communicateurs (hommes de l’ombre vs hommes publics) fixe en effet le mouvement même par lequel s’opère le renversement du champ politique au profit des médias. La spécialisation de la communication politique apparaît de la sorte étroitement dépendante des transformations de la démocratie. Enjeux et instruments de ces transformations, les débats sur la communication constituent ainsi plus généralement un bon indicateur des processus par lesquels se déplace le centre de gravité du champ politique vers les médias.

    Didier Georgakakis, « Sciences sociales et action culturelle », Politix, 1993, pp. 57-77   

    Didier Georgakakis, « Un prophète construit par ses censeurs ? Bernard Cathelat et ses socio-styles, entre controverse et succès », 1992, pp. 159-174    

    Un prophète construit par ses censeurs ? Bernard Cathelat et les «socio-styles», entre controverse et succès. Didier Georgagakis. [159-174]. Rien n'indiquait au départ que Bernard Cathelat deviendrait l'agent multipositionné qu'il est aujourd'hui. En intervenant corps et bien sur des espaces multiples, l'inventeur des «socio-styles» a cependant déclenché une succession de controverses qui semblent avoir favorisé son ascension. Prendre appui sur la diversité des espaces ainsi investis permet de préciser au cas par cas les profits qu'il tire de ces controverses. Ces profits différenciés trouvent leur «plein rendement» dans l'espace médiatique. Le personnage de Bernard Cathelat apparaît ainsi constuit par les autres, ce qui implique un certain nombre de contraintes.

    Didier Georgakakis, A. Desrosières, La politique des grands nombres. Histoire de la raison statistique, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1994, pp. 153-160    

    Georgagakis Didier. A. Desrosières, La politique des grands nombres. Histoire de la raison statistique. In: Politix, vol. 7, n°25, Premier trimestre 1994. L'imagination statistique, sous la direction de Loïc Blondiaux et Bastien François. pp. 153-160.

  • Didier Georgakakis, Les conseils en actes, Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique, Paris : Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1993, pp. 144-146    

    Georgakakis Didier. Les conseils en actes. In: Quaderni, n°20, Printemps 1993. Entreprise et communication : dysfonctionnements. pp. 144-146.

    Didier Georgakakis, La communication publique, Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique, Paris : Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1992, pp. 126-127    

    Georgakakis Didier. La communication publique. In: Quaderni, n°17, Printemps 1992. Discours de l'écologie. pp. 126-127.

  • Didier Georgakakis, « Champ bureaucratique », in Gisèle Sapiro (dir.), Dictionnaire international Bourdieu, CNRS Editions, 2020 

  • Didier Georgakakis, Pierre Beckouche, Sylvia Brunet, Nora Mareï, Henri Regnault [et alii], Un Monde de régions ? Echanges et croisements disciplinaires sur l’intégration régionale dans le monde: Compte-rendu interdisciplinaire, 2019 

  • Didier Georgakakis, "The deconsecrated administration: EU civil servants from mission to management", Paper presented for the European Group on Public Administration meeting, Toulouse, September 2010, 2022   

    Didier Georgakakis, Pour une sociologie historique et politique de l'intégration européenne, Politika, https://www.politika.io/fr/article/sociologie-historique-politique-lintegration-europeenne-deuxieme-partie, 2021 

    Didier Georgakakis, "Pour une sociologie historique et politique de l'intégration européenne- 1. https://www.politika.io/fr/article/sociologie-historique-politique-lintegration-europeenne-premiere-partie, 2021 

    Didier Georgakakis, Comment les institutions (européennes) socialisent: Quelques hypothèses sur les fondements sociaux de la fabrique des euro-fonctionnaires, Presses universitaires de Strasbourg, 2010   

    Didier Georgakakis, Do skills kill ? Les enjeux de la requalification de la compétence des eurofonctionnaires, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP), 2010, 133e éd.   

    Didier Georgakakis, “Civil servant unions and social construction of the European civil service :
    sociological perspectives on eurocrats identity”
    , 2007   

    Didier Georgakakis, Marine de Lasalle, The Europeanization of political and administrative careers. The case of the directors- general of the Commission, 2007   

    Didier Georgakakis, Joffre Dumazedier, Augustin Girard, Vincent Dubois, Sciences sociales et politiques culturelles. Entretiens avec Joffre Dumazedier et Augustin Girard, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1993, pp. 57-77    

    Dumazedier Joffre, Girard Augustin, Dubois Vincent, Georgakakis Didier. Sciences sociales et politiques culturelles. Entretiens avec Joffre Dumazedier et Augustin Girard. In: Politix, vol. 6, n°24, Quatrième trimestre 1993. Affaires culturelles, sous la direction de Annie Collovald, Sylvain Bourmeau et Vincent Dubois. pp. 57-77.

  • Didier Georgakakis, « Ruses de l'autorité charismatique et paradoxe de la légitimation de l'UE », PENSER LES SOCIÉTÉS ET LES POUVOIRS AVEC MAX WEBER, Cerisy La Salle, Centre culturel international de Cerisy, le 26 septembre 2022   

    Didier Georgakakis, « Tensions within Eurocracy ? », European Consortium of Political Research, Potsdam Germany (DE), le 01 août 2009   

    Didier Georgakakis, « The Historical and political sociology of the EU :
    what's new in France ? »
    , "Do We Need Sociology to understand EU", European Consortium of Political Research Workshop, Rennes, le 01 avril 2008   

    Didier Georgakakis, « Retour sur la « crise » et l'historiographie de l'UE : quelques pistes en guise de conclusion », “Racine et développement du traité de Rome”, Université du luxembourg-Institut Pierre Werner, Luxembourg, Luxembourg Luxembourg (LU), le 24 avril 2007   

    Didier Georgakakis, « Does professionalization matter
    (or why studying the professionals of European institutions and policies) ? »
    , First Pan-European Conference on European Union Politics, European Consortium of Political Research, Bordeaux, le 01 septembre 2002   

    Didier Georgakakis, « La science politique face à construction européenne en France », le 01 janvier 1999   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Lancelot Veenendaal, Les origines sociales des "categories de l'entendement budgetaire" europeen , thèse en cours depuis 2023 

    Céleste Bonnamy, Avec la culture, contre internet ? : sociologie de la régulation européenne du droit d'auteur numérique (2004-2019), thèse soutenue en 2023 à Paris 1 sous la direction de François Foret, membres du jury : Andy Smith (Rapp.), Nathalie Brack (Rapp.), Annabelle Littoz-Monnet  

    Prenant pour cas d’étude le processus décisionnel ayant abouti en 2019 à l’adoption de la directive européenne « Droit d’auteur dans le marché unique numérique », la thèse cherche à comprendre et expliquer la déviation d’une politique publique européenne d’une trajectoire libérale vers celle de la régulation. Le cadre analytique articule trois concepts clés : le champ eurocratique, le travail politique et les espace-temps de l’action publique, pour répondre à la question de recherche suivante : comment et pourquoi le travail politique des agent·es, déployé dans les différents espace-temps du champ eurocratique, a-t-il aboutit à l’adoption du droit d’auteur comme instrument de régulation du marché unique numérique ? Le dispositif méthodologique combine une enquête par entretiens auprès des agent·es ayant pris part au processus décisionnel étudié (n=79) et une fouille de documents divers relatifs au dossier du droit d’auteur européen, et datant majoritairement d’une période courant de 2004 à 2019 (n=161). L’analyse montre que la directive droit d’auteur dans le marché unique numérique a dévié de la trajectoire libérale qu’elle avait pourtant entamée dans les années 2000 en raison du travail politique d’un ensemble d’agent·es défendant une position pro-régulation qui a d’abord émergé dans l’espace-temps de la Commission, puis s’est maintenue au fil des différents espace-temps de la prise de décision (Conseil de l’UE, Parlement, Trilogues).

    Charles Hargrove, Dissensus over the Rule of Law in Transnational Parliamentary Arenas , thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Ramona Coman 

    Sophia Bordier, La politique européenne de la Protection des données personnelles , thèse en cours depuis 2020 

    Pierre Haroche, Théorie réaliste de l’intégration européenne : les conditions de la transformation d'un système international en système interne, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Bastien François, membres du jury : Jean-Philippe Heurtin (Rapp.), Kiran Klaus Patel (Rapp.), Dario Battistella  

    Cette thèse propose un modèle théorique capable de rendre compte du passage d'un système international à un système interne. Elle s'appuie sur des études empiriques empruntées à l'histoire de l'intégration européenne. Son modèle est fondé sur deux facteurs principaux : la balance entre offensive et défensive et le degré d'interdépendance entre acteurs. Lorsque l'offensive a l'avantage, les acteurs sont incités à résoudre leurs problèmes d'interdépendance via l'usage de la violence, qui s'avère efficace. Ce n'es que lorsque la défense a l'avantage que l'interdépendance peut conduire à l'intégration. Cependant, cette condition n'est pas suffisante. Lorsque l'interdépendance est faible, les acteurs cherchent à la limiter en vue de préserver leur indépendance. Ce n'est que lorsque la défense a l'avantage et que l'interdépendance est prépondérante et incontournable que l'intégration peut être une solution viable. Ce modèle est utilisé pour expliquer le passage d'une stratégie traditionnelle d'indépendance à une politique de délégation à des institutions supranationales, à travers trois catégories d'acteurs: les gouvernements, les parlementaires et le juges. L'intégration gouvernementale est étudiée à travers les origines de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (1951) et l'échec de la Communauté européenne de défense (1954). L'intégration parlementaire est étudiée à travers les premiers renforcements du Parlement européen en matière budgétaire (1970) et législative (1986). Enfin, l'intégration juridique est étudiée à travers l'évolution des juridictions allemandes et françaises quant à la reconnaissance de la primauté du droit communautaire.

    Pierre De souffron, L'enseignement supérieur américain face aux enjeux de la mondialisation : l'exemple des écoles d'ingénieurs américaines, thèse soutenue en 2012 à Strasbourg en co-direction avec Sylvain Schirmann, membres du jury : Christian Tual (Rapp.), Sami Ainane (Rapp.)    

    La thèse a pour objectif de mettre en évidence les moyens mis en oeuvre par le système universitaire américain pour conserver une position dominante sur le plan de la recherche et de l’innovation. Elle rend compte des stratégies de recrutement et de formation des universités américaines principalement orientées vers l’international en matière d’excellence. Partant du principe que l’enseignement supérieur se structure sous la forme d’un marché concurrentiel à l’heure de la mondialisation économique, la thèse montre, par le prisme des écoles d’ingénieurs et leurs étudiants au niveau Graduate, la redistribution multipolaire du marché de l’enseignement supérieur en fonction des offres internationales proposées en particulier par les puissances émergentes (BRICS) calquées sur le modèle anglo-saxon. La thèse montre ainsi comment ces étudiants constituent les nouveaux acteurs-ressources "nomades" détenteurs en partie du développement économique des nations par leur capacité d’innovation. Elle souligne dès lors l’imbrication sur un plan régional de ces différents acteurs associés à ce développement économique dans une démonstration empruntant tant aux travaux de la sociologie des organisations de Crozier et Friedberg que du nouvel institutionnalisme défendu par P. Hall et R.Taylor. Pour autant la thèse insiste sur la mainmise de l’étudiant en tant qu’individu dans ces choix de formations qui suivant une démarche rationnelle (Weber) va opter pour la formation la plus intéressante selon les critères qui lui seront propres. Cette thèse apporte un éclairage sur l’importance de ces étudiants par l’innovation technologique qu’ils confèrent à la nation américaine en offrant un avantage stratégique déterminant dans les rapports de forces internationaux. De la même façon, elle démontre l’irréversibilité pour le système de l’enseignement supérieur américain et ses écoles d’ingénieurs de renforcer son recrutement à l’international dans un contexte globalisé.

    Helena Koutchoura, L'intégration des partis politiques polonais dans le Parlement européen , thèse soutenue en 2009 à Strasbourg  

    Cette thèse porte sur l’intégration des partis politiques polonais au sein du Parlement européen et s’interroge sur l’influence de l’adhésion de la Pologne et des autres pays d’Europe centrale et orientale à l’Union européenne sur le processus de formation des partis politiques européens (« europartis »). Pour comprendre ce processus d’intégration partisane, ce travail de recherche se focalise sur la 6ème législature (2004-2009), qui est considérée ici comme une « première phase ». Si la « première phase » de l’intégration des partis politiques polonais dans le Parlement européen s’est avérée difficile, on observe simultanément qu’un processus d’intégration est en cours. Premièrement, la coopération des partis politiques polonais avec les fédérations européennes de partis (FEP) a préparé leur intégration au sein des groupes politiques du Parlement européen. Deuxièmement, les réunions des groupes politiques, des commissions parlementaires, des délégations et des intergroupes constituent un espace d’interactions sociales indispensables pour la socialisation des députés européens polonais au Parlement européen. La participation des députés européens polonais aux activités quotidiennes du Parlement européen leur permet d’apprendre et de s’attribuer une multiplicité de rôles parlementaires européens dans les délais les plus brefs. Troisièmement, le processus d’intégration des partis politiques polonais dans le Parlement européen est facilité par les particularités du recrutement des députés européens polonais. Les partis politiques polonais ont tendance à sélectionner des hommes et des femmes politiques dont les caractéristiques socioprofessionnelles correspondent au « profil » du député européen qui prévoit une éducation supérieure, la connaissance de l’anglais ou du français, une expérience en affaires européennes ou internationales. Quatrièmement, le processus d’« européanisation » des partis politiques polonais s’intensifie au niveau national grâce à l’influence des députés européens polonais sur la politique européenne de leurs partis politiques.

  • Lola Avril, Le costume sous la robe , thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Antoine Vauchez, membres du jury : Hélène Michel (Rapp.), Andy Smith, R. Daniel Kelemen et Sandrine Lefranc  

    En s’interrogeant sur le rôle des avocats comme professionnels multi-cartes des politiques européennes, cette thèse entend répondre à la double question de ce que font les institutions européennes aux professions et comment un groupe professionnel s’est saisi des institutions. Mettant en œuvre une méthodologie empruntée à l’histoire, à la science politique et à la sociologie du droit, et s’appuyant sur des sources variées (archives institutionnelles, entretiens, base de données), cette thèse invite à reconsidérer les avocats comme des agents actifs de l’intégration européenne. Cette recherche retrace la genèse de la figure du regulatory lawyers, co-constituée avec l’État régulateur européen. Ce processus est appréhendé comme le résultat de coalitions réformatrices à dimension multiples, réunissant des acteurs hétérogènes. Au moyen d’un répertoire d’actions faisant de la judiciarisation un moyen d’étendre leur juridiction professionnelle, ces avocats font figure de professionnels hybrides, à la frontière du droit et du politique, du public et du privé, du national et du transnational.

    Jana Vargovčíková, Les modes de la légitimation du lobbying en Europe centrale et ses ambivalences : négocier la frontière symbolique entre la sphère publique et la sphère privée en Pologne et en République tchèque (1990-2016), thèse soutenue en 2018 à Paris 10 sous la direction de Georges Mink et Milan Znoj, membres du jury : Michel Perottino (Rapp.), Carole Sigman et Pavel Barša    

    La thèse examine les tentatives de professionnalisation et d’institutionnalisation du lobbying en Pologne et en République tchèque du début des années 1990 à 2016, en utilisant le cadre théorique de la sociologie des professions, de la sociologie de l’action publique et l’analyse interprétative des politiques publiques. Tout d’abord, sur la base d’une analyse statistique des trajectoires professionnelles de quatre-vingts lobbyistes consultants polonais et tchèques, elle présente leur typologie commune aux deux pays et montre comment sont liés les efforts de reconnaissance et d’amélioration de leur statut professionnel à leur poursuite de la légitimité politique. Ensuite, elle s’attache à montrer comment le lobbying a été construit comme un problème politique, analysant l’évolution de l’usage de ce terme dans la presse, les scandales politiques emblématiques liés au lobbying, ainsi que les débats parlementaires et débats d’experts. En analysant la mise sur agenda du lobbying comme problème, la thèse accorde une attention particulière au rôle des acteurs transnationaux dans ce processus. Enfin, les processus de régulation du lobbying sont analysés comme des arènes où la frontière symbolique entre les sphères publique et privée est négociée et redéfinie.

  • Estelle Delaine, A l'extrême droite de l'hémicycle : une sociologie politique des nationalistes dans le champ de l'Eurocratie, thèse soutenue en 2021 à Paris EHESS sous la direction de Sylvain Laurens, membres du jury : Catherine Achin (Rapp.), Nonna Mayer (Rapp.), Johanna Siméant-Germanos et Martina Avanza  

    On oppose ordinairement parlementarisme et extrême droite. On admet alors que l’un et l’autre seraient distincts par essence : le parlementarisme générerait des débats, puis des décisions collectives ou progressistes, et l’extrême droite imposerait une vision rétrograde, inégalitaire et violente de et dans la société. Pourtant, dans de nombreuses configurations historiques, des extrêmes droites dures se sont structurées avant, après et pendant un passage par la voie parlementaire. Pour dépasser les dichotomies a-historiques entre « parti antisystème » et « parti du système » (catégories polysémiques et vernaculaires) et disposer d’outils d’analyses qui intègrent les manières dont un Parlement peut –à l’encontre de ses propres principes officiels - procurer des ressources à des partis de droite radicale, cette thèse propose de partir de la réalité statistique et matérielle de la présence d’élites partisanes d’extrême droite dans des Parlements. Reposant principalement sur une ethnographie menée auprès de membres d’équipes parlementaires Front national (FN) de la huitième législature au Parlement européen, cette thèse s’inscrit dans la continuité des études sur les stratégies de conquête du pouvoir par des partis d’extrême droite, s’intéressant au passage au moins partiel par la voie parlementaire. Basée sur une ethnographie de trois ans et demie au Parlement européen et dans les meetings du FN, elle défend l’idée que cette « étape parlementaire » est fondamentale pour de nombreux partis d’extrême droite. Elle constitue une étape décisive dans la formation de ses membres, étape qui a jusqu’ici peu été documentée par les sciences sociales.

    Agathe Piquet, Europol, une police européenne ? Création et autonomisation d’une agence, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Yves Surel, membres du jury : Jacques de Maillard (Rapp.), Sabine Saurugger (Rapp.), Natacha Gally et Andy Smith  

    Dans le contexte actuel de forte visibilité des enjeux de sécurité intérieure et de critiques sur la construction européenne, cette thèse s’intéresse à la trajectoire institutionnelle d’Europol des années 1990 à 2018. Elle étudie la manière dont celui-ci a évolué d’une organisation intergouvernementale, débutant formellement ses activités en 1999, en une agence de l’UE aux ressources et prérogatives croissantes. À ce titre, ce travail propose de développer un cadre d’analyse alternatif au modèle principal-agent, dominant les travaux sur les agences, en s’appuyant sur la littérature relative à l’autonomie, renouvelée par une approche cognitive et sociologique. À partir d’une démarche méthodologique qualitative, cette recherche met en lumière la pluralité des acteurs et dynamiques internes et externes à l’agence alimentant son processus de création et d’autonomisation. Elle démontre la pertinence de saisir les différentes facettes de l’autonomie d’Europol, plongé dans un environnement complexe et multi-niveaux, composé à la fois d’acteurs nationaux et européens, techniques, bureaucratiques et politiques. Ce travail considère dès lors non seulement le degré d’autonomie de cette agence, mais identifie également les acteurs par rapport auxquels cette autonomie peut être pensée. Ainsi, cette étude entend plus largement proposer de nouvelles perspectives de recherche sur les agences de l’UE opérant dans un domaine régalien.

    Mélanie Vay, La mise en problème européen de l'économie publique : socio-histoire des mondes de l'entreprise publique au contact de la politique européenne (1957-1997), thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Antoine Vauchez, membres du jury : Cécile Robert, Sabine Montagne et Laurent Warlouzet  

    « L'Europe » aura-t-elle commandé les privatisations ? Est-ce à « Bruxelles » que s'est jouée la crise du service public « à la française » ? En partant des conflits politiques et juridiques autour des catégories d' « entreprise publique » et de « service d'intérêt économique général », la thèse éclaire les formes précaires de reconnaissance d'une « économie publique » à l'échelle de l'Union européenne. En faisant l'hypothèse que l'échec à faire émerger un statut à part renvoie à l'impossible agrégation d'un réseau européen de professionnels et de savoirs du secteur public économique pouvant faire pièce au puissant monde de la concurrence, elle révèle un processus historique de « mise en problème » de l'économie publique à l’échelon européen. Né comme une contre-mobilisation institutionnelle visant à juguler les risques d’un dirigisme européen, le programme concurrentiel s’affirme d’abord dans des controverses politiques et doctrinales qui placent le secteur public en position « dérogatoire ». Il se déploie ensuite sur divers fronts bureaucratiques, judiciaires, professionnels et académiques qui contribuent à consacrer un principe d’égale application de l’impératif concurrentiel à tous les agents économiques. L’entreprise de re-mobilisation transnationale impulsée dans les années 1980-1990 par les réseaux politiques et professionnels du secteur public, EDF en tête, permet d’éprouver l’ancrage social et institutionnel de ce nouvel acquis communautaire. En suivant cette trajectoire, on saisit les conditions d’arrimage du paradigme concurrentiel au Marché commun et ses conséquences sur l’articulation du secteur public au projet européen.

    Médéric Martin-Mazé, Le gouvernement international des frontières d’Asie centrale, thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Didier Bigo, membres du jury : Yves Buchet de Neuilly (Rapp.), Madeleine Reeves (Rapp.), Mikael Rask Madsen  

    Le gouvernement international des frontières d’Asie centrale (Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Kazakhstan, Turkménistan) comprend les projets de gestion des frontières conduits par l’OSCE, la Commission européenne, l’ONUDC et l’OIM entre 1992 et 2012. Ils organisent l’import/export d’une expertise alignant les limites étatiques dans cette région sur un double impératif de mobilité et de sécurité. Comment ces savoirs sur la frontière circulent-ils à travers ces dernières ? Les projets passent par trois univers distincts. Ils prennent attache sur les sociétés centrasiatiques aux intersections entre flux et contrôle. Les équipements qu’ils fournissent n’encadrent toutefois les pratiques de vérification que dans une mesure très variable. Ces investissements sont décidés dans des comités de pilotage situés dans un microcosme qu’on appelle le champ d’opérations. Cet espace se configure selon un capital dont le volume décrit l’autonomie des opérateurs, et dont la structure signale leur niveau de spécialisation dans les mondes du développement et de la sécurité. Sa structure sanctionne positivement les acteurs qui accumulent la plus grande quantité de capital social. Les enceintes d’autorisation sont quant à elles encastrées dans un espace transnational gravitant autour de Bruxelles et de Vienne. Tandis que l’Asie centrale est construite comme un enjeu d’intérêt secondaire au sein du champ de l’Eurocratie, les acteurs de la place viennoise lui accordent une importance plus grande. Les élites transnationales les plus subalternes sont incitées à s’établir dans cette zone de relégation, car elles peuvent plus facilement y rétablir leurs positions respectives.

    Grégory Daho, Une revanche des généraux : l'institutionnalisation de la coopération civilo-militaire en France, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Michel Dobry, membres du jury : Frédéric Charillon, Sandrine Lefranc et Frédéric Ramel  

    Notre objet de thèse est l'émergence des activités civilo-militaires en France depuis la fin de la guerre froide. L'ensemble de ces activités vise à coordonner les relations entre les organisations militaires et les acteurs civils sur une zone d'intervention, qu'ils soient locaux (autorités politiques, religieuses et morales, populations, entreprises et associations, administrations, relais d'opinion) ou allogènes (OI, ONG, Agences des Nations Unies, bailleurs de fonds, entreprises, Services ministériels). A partir de l'observation des interactions entre organisations militaires et civiles ayant contribué non seulement à la formalisation du «concept» civilo-militaire mais surtout, à sa matérialisation en une «fonction opérationnelle», et au moyen d'outils sociologiques empruntés à différents courants (sociologie des relations internationales, sociologie militaire et sociologie des organisations), l'enjeu est de comprendre où, avec qui et comment, la coopération civilo-militaire s'est progressivement institutionnalisée au point de devenir aujourd'hui un outil ordinaire de gestion des crises internationales.

    Cornelia Constantin, Pour une socio-histoire de la catégorie de père de l'Europe et ses usages pluriels , thèse soutenue en 2013 à Paris EHESS sous la direction de Michel Offerlé  

    Notre thèse étudie dans une perspective socio-historique les cheminements de l'institutionnalisation de la catégorie de pères et de mères de l'Europe à partir d'un corpus de 24 individus ayant effectivement contribuée à la création de l'Europe communautaire, notre approche se fonde sur la politique comparée, la sociologie de la mémoire collective, des mobilisations et de l'action publique. Notre démonstration est structurée en trois parties. Nous avons d'abord déconstruit les trajectoires des pères de l'Europe dans une perspective de politique comparée, permettant d'expliquer les logiques de la construction européenne qui ne se réduisent pas aux mutations du projet européen. La seconde partie de la thèse s'intéresse aux mobilisations en associations et fondations, politiques ou non politiques, qui perpétuent les mémoires des pères de l'Europe, des thèmes largement inexplorées en science politique. Les mobilisations mémorielles en associations et fondations expliquent pourquoi certains pères de l'Europe sont plus consacrés que les autres. De même, les mobilisations partisanes rendent compte de la consécration plus marquée des pères de l'Europe démocrates-chrétiens. Enfin, la troisième partie analyse les pratiques commémoratives consacrées aux pères de l'Europe aux échelles régionales, nationales et communautaire. Contrairement à ce que le nom de la catégorie laisserait penser, nous démontrons que les cadres nationaux de la mémoire sont les plus prégnants. Plus généralement, notre thèse démontre la pertinence du concept de gouvernance pour penser l'action publique mémorielle, comme imbrication d'acteurs étatiques, européens et structures associatives

    Thomas Marty, Mobilisations politiques et expertise électorale : la question de la « représentation proportionnelle ». Histoire sociale de la réforme électorale sous la Troisième République, thèse soutenue en 2011 à Paris 10 sous la direction de Bernard Lacroix, membres du jury : Olivier Ihl (Rapp.), Renaud Payre (Rapp.), Gilles Le Béguec et Claude Emeri    

    Au début du vingtième siècle, après deux décennies sans réforme électorale, le mode de scrutin devient un sujet de controverse. Cette étude se propose d’examiner les conditions du choix de la représentation proportionnelle par les membres de la Chambre des députés française ainsi que par d’autres militants. Au-delà de la rééligibilité législative, c’est à travers le changement du mode de scrutin (introduction du scrutin de liste et de la représentation proportionnelle) que le problème de la réélection apparaît sous la Troisième République. Les professeurs de droit constitutionnel, tant à Paris qu’en province, délaissent cette expertise malgré quelques entreprises militantes éparses. Leurs étudiants formulent alors un savoir académique vite enserré par les contraintes récurrentes des jurys de thèse. Nous cherchons à examiner pourquoi et comment le parlement s’est emparé de cette question. Si les conservateurs et les socialistes sont les plus zélés partisans de la représentation proportionnelle, on ne peut en rester au fait que les partis défendent des systèmes qui les favorisent le plus. Notre étude insiste sur la stabilité socio-biographique du recrutement parlementaire plutôt que sur les variations de majorité et donc d’intérêts. Il faut expliquer pourquoi et comment ce fut le débat parlementaire lui-même qui a pu aboutir à une réforme électorale. Le système mixte de 1919, entre proportionnelle et principe majoritaire, exprime cette tendance des députés à l’ « auto-critique » qui dessine in fine un « auto-portrait ». Progressivement, les circulaires ministérielles adressées aux préfets confondent ces problèmes en un seul mouvement qui tente de codifier l’organisation des candidatures qui pourrait être au fondement du renouvellement souhaité. Ce travail préfectoral retire aux seuls entrepreneurs électoraux le monopole de l’anticipation des résultats et en ménage une co-production administrative. Dans la production préfectorale, de nouvelles cartes des circonscriptions uninominales ont eu tendance à perpétuer le traditionnel « scrutin d’arrondissement ». Ces tentatives de réforme électorale spatiale ont également introduit une nouvelle échelle dans le déroulement des campagnes électorales. Cet élargissement de la capacité électorale a été rendu possible par une nouvelle représentation : la circonscription administrative du département a eu tendance à devenir le critère principal de la mobilisation électorale que ce soit pour la loi électorale de 1919 ou celle de 1927.

    Lucyna Derkacz, La socialisation politique de l'élite polonaise au sein des institutions européennes : le cas des députés polonais au Parlement européen [2004-2009], thèse soutenue en 2011 à Paris 3 sous la direction de Daniel Mouchard, membres du jury : Élisabeth Du Réau, Yves Déloye et Olivier Costa    

    Cette thèse analyse la socialisation politique de 92,6% des eurodéputés polonais au Parlement européen pendant leur premier mandat entre 2004 et 2009. Son objectif est de comprendre ce processus en détail dans cette institution par définition, supranationale et pro-européenne - et donc de préciser concrètement quels acteurs politiques (première partie) se conforment à quoi, pourquoi, où, en combien de temps, comment, grâce à qui ou quoi (seconde partie) et jusqu’à quel point (troisième partie). L’étude montre que la socialisation politique pendant les cinq premières années n’est pas un processus très puissant car elle provoque seulement l’ajustement aux spécificités formelles et informelles de la vie quotidienne et, possiblement, l’approfondissement plus ou moins léger des attitudes et du comportement de base (dans un sens pro- ou anti- européen, en fonction de l’orientation). Autrement dit, elle transforme les novices en experts mais pas en natifs. Soit elle n’intervient que partiellement et il serait alors préférable de qualifier ce qui se passe réellement tout simplement d’intégration politique et non de socialisation politique soit elle nécessite plus de cinq ans, en commençant par l’acquisition des spécificités europarlementaires, puisque cette étape-ci prend déjà parfois même tout le mandat.

    Bernard Schwengler, Le vote Front national en Alsace , thèse soutenue en 2002 à Université Robert Schuman Strasbourg 19712008 sous la direction de Renaud Dorandeu  

    Le projet d'étudier le vote Front national en Alsace découle des scores élevés obtenus par J. M. Le Pen aux élections présidentielles de 1988 et de 1995 dans cette région ainsi que de l'interprétation " identitaire " qui fut faite de ce vote. La démarche utilisée pour cette étude consiste en l'analyse des entretiens effectués auprès de 22 électeurs ainsi qu'en l'examen des résultats électoraux étudiés dans leur cadre spatial. Le vote Front natonal émane de personnes dont le discours principal est un discours hétérophobe et protestataire. Ces électeurs raisonnent par catégories en opposant les membres de l'ingroup aux membres de l'outgroup sur la base d'nne ethnicisation des problèmes économiques et sociaux. . Ces électeurs développent également un discours protestataire marqué contre les Institutions (hommes politiques, justice, presse etc. . . ) Le degré d'adhésion de ces électeurs au Front national ou à ses idées est variable et s'exprime par des propos qui sont parfois contradictoires et qui montrent que ces électeurs s'efforcent de concilier une position d'attirance d'une part et de rejet d'autre part par rapport au Front national. Le fort vote rural alsacien pour le Front national, qui a en tendance à être opposé au vote Front national dans la France dans son ensemble, correspond à un vote onvrier et il est la conséquence du fait que les zones rurales sont en général davantage ouvrières que les zones urbaines et notamment que les centres--villes. Un tel vote rural ouvrier pour le Front national peut également être observé dans d'autres départements de l'est de la France. Par aillenrs il semble important d'analyse les scores élevés du Front national en Alsace dans le cadre du particularisme politique alsacien--mosellan tel qu'il existe depuis 1871, notamment du point de vue de la forte prédominance de la droite et du ceutre dans cette région depuis 1945 ainsi que de la faiblesse électorale de la gauche.