Guibourg Delamotte

Professeur
Science politique.
Institut national des langues et civilisations orientales

Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est
  • THESE

    Déterminants de la politique de défense et jeux politiques japonais, soutenue en 2007 à Paris EHESS sous la direction de Eric Seizelet et Augustin Berque, membres du jury : François Godement, Bernard Thomann, Christopher Hughes et Patrick Beillevaire

  • Guibourg Delamotte, Le Japon, un leader discret: un leader discret, Éditions Eyrolles et Cyberlibris, 2023, Découvrir & comprendre, 187 p.    

    "Quelle est la culture politique et diplomatique du Japon ? Quel est son développement économique ? À quelles évolutions sociétales le pays doit-il faire face ? Quelles sont ses ambitions internationales ? L'actualité, fournie et complexe, nous dépasse bien souvent. En abordant à la fois les aspects économiques, politiques, régionaux, internationaux et sociaux du Japon, cet ouvrage précis et accessible donne des clés de lecture pour aborder ce pays et les défis auxquels il doit répondre dans un contexte régional en pleine évolution. Au-delà des clichés, il permet de comprendre l'importance de sa place sur la scène internationale et son projet diplomatique, tout en s'adaptant aux enjeux d'une société en évolution, confrontée au vieillissement et à la dénatalité

    Guibourg Delamotte, La démocratie au Japon, singulière et universelle, ENS Éditions et OpenEdition, 2022, Gouvernement en question(s), 339 p.  

    La démocratie japonaise est-elle née en 1945 ? Est-elle le fruit d'une greffe démocratique réalisée par les Américains ? Au-delà de ses particularités, répond-elle aux standards universels de la démocratie ? Le présent ouvrage s'attache à répondre à ces questions et à déconstruire les idées reçues relatives au système politique japonais. Il montre notamment que si la démocratie s'est enracinée au Japon à partir de 1947, c'est parce que le pays n'était pas sans expérience du débat politique et du jeu électoral. Sa monarchie constitutionnelle avait non seulement préparé le terrain, mais aussi légué au Japon un héritage et des habitudes politiques qu'il a longtemps conservés. Le cadre institutionnel de la démocratie japonaise se transforme néanmoins depuis les années 1990. Il s'agit d'un système politique qui, malgré ses imperfections et la crise de représentation qu'il traverse, sait se remettre en question et se réformer. Was Japanese democracy born in 1945? Is it the result of a democratic transplant carried out by the Americans? Beyond its particularities, does it meet the universal standards of democracy? This book attempts to answer these questions and to deconstruct preconceived notions about the Japanese political system. It shows, in particular, that democracy took root in Japan from 1947 onwards because the country had some prior experience of political debate and the electoral game. Not only had constitutional monarchy laid the groundwork, but it had also bequeathed to Japan a legacy and political habits which the country long retained. However, the institutional framework of Japanese democracy has been undergoing changes since the 1990s. It is a political system that, despite its imperfections and the crisis of representation it undergoes, displays an ability to question and reform itself

    Guibourg Delamotte, Cédric Tellenne (dir.), Géopolitique et géoéconomie du monde contemporain: puissance et conflits, La Découverte, 2021, Grands repères ( Manuels ), 626 p. 

    Guibourg Delamotte, James D.J Brown, Robert Dujarric (dir.), The Abe Legacy. How Japan has been shaped by Abe Shinzô: how Japan has been shaped by Abe Shinzō, Lexington Books, an imprint of the Roman & Littlefield Publishing Group, Inc., 2021, 304 p.   

    Guibourg Delamotte, Cédric Tellenne, Géopolitique et géoéconomie du monde contemporain: puissance et conflits, Cairn et La Découverte, 2021, Repères 

    Guibourg Delamotte (dir.), Japan’s World Power. Assessment, vision, outlook: assessment, outlook and vision, Routledge, 2019, The Nissan Institute - Routledge Japanese studies series, 198 p. 

    Guibourg Delamotte (dir.), Le Japon dans le monde, CNRS Éditions, 2019, Dans le monde, 251 p.      

    La 4e de couv. indique : "Le Japon entretient avec la notion de puissance une relation complexe. Archipel, il inscrit dans sa Constitution de 1946 l'interdiction du maintien d'un potentiel de guerre, ce qui l'arrime durablement au camp occidental dont il a besoin pour assurer sa sécurité. Pourtant, la diplomatie japonaise a toujours réussi à jouir d'une relative autonomie, en partie grâce au miracle économique qu'a connu ce pays. Dès la fin du XIXe siècle en effet, le Japon fait le pari de la modernité jusqu'à devenir la deuxième puissance économique mondiale. Mais en ce début de XXIe siècle, alors qu'il dispose d'un capital sympathie unique au monde, par le biais de sa culture, les défis sont nombreux. Comment préserver la croissance économique dans un contexte de déclin démographique ? Comment forcer la Corée du Nord à renoncer à son programme nucléaire ? Comment contenir la puissance maritime chinoise ? Comment réagir face à une administration américaine protectionniste et un régime chinois supposément libre-échangiste ? Cet ouvrage offre un panorama du rayonnement du Japon dans le monde et de ses limites. Abordant d'abord les paramètres intérieurs de la puissance japonaise (aspects politiques, économiques et sociaux), l'ouvrage se focalise ensuite sur les défis sécuritaires (nature des menaces régionales) et les réponses apportées (alliance nippo-américaine, relation Japon-Union européenne), pour se concentrer enfin sur les instruments multilatéraux de la diplomatie de puissance japonaise."

    Guibourg Delamotte (dir.), Japan's world power: assessment, outlook and vision, Routledge, Taylor & Francis Group, 2018, The Nissan Institute - Routledge Japanese studies series, 198 p. 

    Guibourg Delamotte (dir.), Japan's world power: assessment, outlook and vision, Routledge Ltd, 2017 

    Guibourg Delamotte, Jean-Marie Bouissou, Chloé Froissart, Gilles Verniers, La démocratie en Asie: Japon, Inde, Chine, Éditions Philippe Picquier, 2015, L'Asie immédiate, 158 p.   

    Guibourg Delamotte, La politique de défense du Japon, Cairn et Presses Universitaires de France, 2015, Hors collection, 329 p.    

    Doté d'une Constitution pacifiste qui lui interdit l'usage de la force armée, le Japon dispose paradoxalement d'un des budgets de la défense les plus importants du monde : est-il pour autant une puissance militaire ? Les « forces d'autodéfense » sont-elles une véritable armée ? Depuis le traité de sécurité nippo-américain de 1951, la politique de défense du Japon repose en partie sur les États-Unis : dans quelle mesure en est-il autonome ? L'alternance politique intervenue en septembre 2009, la deuxième depuis 1955, remet-elle en cause cette relation privilégiée avec l'allié américain ? Comment le Japon réagit-il face à la montée en puissance militaire de la Chine et aux programmes balistique et nucléaire de la Corée du Nord ? Peut-il se doter de l'arme nucléaire et a-t-il l'intention de le faire ? Dans la classe politique japonaise, les partisans d'une révision de la Constitution se font plus nombreux : quelles perspectives une telle révision ouvrirait-elle ? Ce livre répond de manière précise à ces questions. La politique de défense du Japon évolue à petits pas, le gouvernement et l'administration entourant leurs réformes de multiples précautions qui constituent autant de subtils compromis. Cet ouvrage apporte un décryptage éclairant de ces évolutions, indispensable pour comprendre les enjeux de la sécurité en Asie orientale

    Guibourg Delamotte, Mathieu Duchâtel, Max-Jean Zins, Le monde vu d'Asie: Chine, Inde, Japon, Éditions Philippe Picquier, 2013, L'Asie immédiate, 156 p.  

    "Hier le Japon, aujourd'hui la Chine, demain l'Inde : les géants asiatiques prennent une place de plus en plus importante dans le monde. Mais ce monde, comment le voient-ils ? Comment leurs cultures l'ont-elles imaginé au long de l'histoire, et comment y conçoivent-ils leur place aujourd'hui ? Quelles relations ont-ils voulu – ou non – avoir avec lui ? Comment ont-ils été marqués par l'impérialisme occidental ? À quel prix s'en sont-ils libérés ? Et comment conçoivent-ils leur rôle dans la gouvernance mondiale d'aujourd'hui ? Habitués à placer l'Occident au centre du monde, nous avons du mal à concevoir que, aux yeux des grandes civilisations d'Asie, c'est nous qui sommes les 'barbares', les 'autres'. Ce livre nous invite à nous placer du point de vue de ces Asiatiques que nous appréhendons encore trop souvent à travers des stéréotypes exotiques, voire péjoratifs. Il nous permettra de voir à travers leurs yeux ce monde dont l'ordre – et donc notre propre avenir – dépendra de plus en plus de ce qu'ils veulent en faire" [Source : 4e de couv.]

    Guibourg Delamotte, François Godement (dir.), Géopolitique de l’Asie, Sédès Armand Colin, 2007, Impulsion ( Série Cours ), 271 p. 

    Guibourg Delamotte, Les Japonais et le droit: composition et recomposition d'une culture juridique, 2003, 69 p. 

  • Guibourg Delamotte, « « AUKUS depuis l’Indo-Pacifique : la vision japonaise » », Michel Korinman (dir.), Vous avez dit Pacifique ?, David Reinharc, 2022 

    Guibourg Delamotte, « Géopolitique de l’Asie », in La Découverte (dir.), Géopolitique et géoéconomie du monde contemporain. Puissance et conflits, 2021, pp. 524-546 

    Guibourg Delamotte, « Prime Minister Abe’s security policy: a broader spectrum », in Lexington (dir.), The Abe Legacy. How Japan has been shaped by Abe Shinzo, 2021, pp. 34487-106 

    Guibourg Delamotte, « « La redéfinition du statut et du rôle du ministère des Affaires étrangères japonais depuis les années 1990 » », in Pédone (dir.), Diplomaties en mutation. Tour d’horizon de dix ministères des Affaires étrangères, 2019   

    Guibourg Delamotte, « Introduction », in CNRS Editions (dir.), Le Japon dans le monde, 2019, pp. 25411-18 

    Guibourg Delamotte, « The East Asian Community: a security perspective »: 安全保障から見た東アジア共同体, Sakai Kazunari (dir.), 地域と理論から考えるアジア共同体., 芦書房 Ashi Shobo, 2015   

    Guibourg Delamotte, « La Démocratie Made in Japan », Démocraties d’Asie, Philippe Picquier Editions, 2015, pp. 16014-60 

    Guibourg Delamotte, « Le Monde vu du Japon », Le Monde vu d’Asie, Philippe Picquier Editions, 2013, pp. 156101-142 

    Guibourg Delamotte, « The Political and Normative Constraints to Japan’s National Security », Maritime Strategy and National Security in Japan and Britain, BRILL, 2012, pp. 157-177 

    Guibourg Delamotte, « Le Pacifisme, fondement de la démocratie ? Le cas du Japon », in Hermann (dir.), La Démocratie et la guerre au XXIe siècle. De la paix démocratique aux guerres irrégulières, 2012, pp. 237133-141 

    Guibourg Delamotte, « Globalization’s impact on threat perception and defense postures in Northeast Asia », in Routledge (dir.), Globalization and Defense in the Asia-Pacific, 2009, pp. 27073-89 

    Guibourg Delamotte, François Godement, « Introduction », in Armand Colin Sédès (dir.), Géopolitique de l’Asie, 2007, pp. 15-19 

    Guibourg Delamotte, Prune Helfter, « Le Japon », in Armand Colin Sédès (dir.), Géopolitique de l’Asie, 2007, pp. 105-140 

    Guibourg Delamotte, François Godement, « Nationalismes et frontières en Asie », Géopolitique de l'Asie, Armand Colin Sédès, 2007, pp. 144-166 

    Guibourg Delamotte, François Godement, « L’équilibre stratégique de l’Asie », in Armand Colin Sédès (dir.), Géopolitique de l'Asie, 2007, pp. 167-187 

  • Guibourg Delamotte, « Leadership du Premier ministre et contrôle parlementaire : La répartition des pouvoirs en matière de déploiement à l’étranger des Forces d’Autodéfense japonaises », Relations internationales, 2023, n°192, pp. 87-104 

    Guibourg Delamotte, « Japon : un investissement de l’espace mondial grâce aux alliances et coalitions », Revue d'histoire diplomatique, 2022, n°1, pp. 52-65 

    Guibourg Delamotte, « Diplomatie japonaise, la voie étroite »: S'assumer comme une "puissance moyenne" ?, 2021 

    Guibourg Delamotte, « Face à la Corée du Nord : une montée en gamme de l’outil militaire japonais », Revue Défense Nationale, 2021, n°7, pp. 48-52 

    Guibourg Delamotte, « “Dealing with China: A European perspective” », Asia-Pacific Review, 2020, n°22, pp. 109-123 

    Guibourg Delamotte, « Le rôle des intellectuels dans les relations franco-japonaises contemporaines », Nichifutsu bunka. 日仏文化 : Revue de collaboration culturelle franco-japonaise , 2015, n°84, pp. 179-181 

    Guibourg Delamotte, « La relation franco-japonaise dans le domaine de la défense », Nichifutsu bunka. 日仏文化 : Revue de collaboration culturelle franco-japonaise , 2015, n°84, pp. 244-248 

    Guibourg Delamotte, « Fukushima, crise d'un modèle de gouvernance », Critique Internationale, 2013, n°2, p. 107 

    Guibourg Delamotte, « Le Japon en 2012 : l’alternance inversée », Etudes de la Documentation française, 2013, pp. 33-44 

    Guibourg Delamotte, « Japan's Foreign Policy beyond Short-term Politics », Asia Pacific Review, 2012, n°2, pp. 46-61 

    Guibourg Delamotte, « Les défis de la politique de défense du Japon », La lettre diplomatique, 2012 

    Guibourg Delamotte, « L’économie japonaise après Fukushima », Les Dossiers du CERI, 2012   

    Guibourg Delamotte, Evelyne Dourille-Feer, François Godement, « La triple catastrophe japonaise de mars 2011 », Etudes de la Documentation française, 2011, pp. 13-20 

    Guibourg Delamotte, « La coopération internationale du Japon entre contraintes politiques et créativité juridique », Ebisu - Études Japonaises , 2009, n°1, pp. 45-64    

    Delamotte Guibourg. La coopération internationale du Japon entre contraintes politiques et créativité juridique. In: Ebisu, n°42, 2009. pp. 45-64.

    Guibourg Delamotte, « Japon : 2008, une année de cohabitation difficile », Etudes de la Documentation française, 2008, pp. 37-51 

    Guibourg Delamotte, « Politique de défense et coopération internationale : la fin de l’exception japonaise ? », Etudes de la Documentation française, 2006, pp. 63-86 

    Guibourg Delamotte, « Japon : La redécouverte du Politique », Ramsès, 2005, pp. 63-78 

  • Guibourg Delamotte, « « Japon » », in Presses universitaires de France (dir.), Dictionnaire de la guerre et de la paix, 2017 

    Guibourg Delamotte, « « Japon » « Yasukuni » », in Presses universitaires de France (dir.), Dictionnaire de géopolitique et de géoéconomie, 2011 

  • Guibourg Delamotte, Pascale Elbaz, Lia Wei, Jean Bazantay, Pierre Magistry, « Gestes d'écriture et pratique de la traduction au défi des nouvelles technologies », Les lundis d'IFRAE, Institut Français de Recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE/UMR 8043), Paris, le 06 février 2023 

    Guibourg Delamotte, Isabelle Saint-Mézard, « Japan’s foreign policy signalling in the Indo-Pacific », Conférence du Franco-German Observatory on the Indo-Pacific, En ligne, le 09 décembre 2021 

  • Guibourg Delamotte, La politique japonaise, entretien avec Guibourg Delamotte (Inalco)
    : Programme I-DEA (Illustration et Documentation audiovisuelles des Études Aréales) 

    Guibourg Delamotte, Sébastien Colin, Michael Lucken, Oriane Frisa, Mathilda Lacroix [et alii], JO de Tokyo : l’olympisme à l’heure du Covid-19: L'Asie en conférences : le cycle de débats de l'Inalco et Asialyst - édition 2021 

    Guibourg Delamotte, Journéeé du 24 Octobre 2022-Regards croisés en droit constitutionnel et droit économique 

    Guibourg Delamotte, 2ème partie de la journée du 10 novembre 

    Guibourg Delamotte, Second part of 10 november, Paxa Europa 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Raphaëlle Pierre, Le pouvoir du discours dans les relations internationales : analyse de la rhétorique du régime nord-coréen au sujet du développement de son programme nucléaire et balistique depuis 1985, thèse soutenue en 2022 à Paris INALCO, membres du jury : Pierre Journoud (Rapp.), Hugues Tertrais (Rapp.), Delphine Allès, Marie-Orange Rivé-Lasan et Bruno Tertrais  

    La rhétorique de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) est souvent décrite par les médias et les responsables politiques comme étant excessive et répétitive. Les communiqués publiés par la Korean Central News Agency (KCNA), en constituent les exemples les plus marquants, notamment au sujet du programme nucléaire et balistique nord-coréen. Par le biais de ces communiqués, Pyongyang a démontré, à de nombreuses reprises, sa capacité à mobiliser le langage comme une arme. Ces menaces pourraient être considérées comme inoffensives si elles ne s’appuyaient pas sur un arsenal nucléaire et balistique au développement exponentiel qui leur confère une crédibilité. Pour certains États identifiés comme des cibles potentielles, cette rhétorique agressive constitue un casus belli pouvant justifier des actions militaires.Malgré l’opacité du régime nord-coréen, l’étude de son discours laisse paraître sa culture stratégique, ses objectifs et plus particulièrement, sa doctrine de dissuasion nucléaire. Nos travaux analysent les déclarations officielles des institutions étatiques nord-coréennes (Parti du Travail de Corée, Armée populaire de Corée et gouvernement nord-coréen) ainsi que les discours prononcés par ses dirigeants, Kim Il Sung, Kim Jong Il et Kim Jong Un. À travers une méthode d'analyse à la fois qualitative et quantitative, nous observerons dans quelle mesure la Corée du Nord emploie son discours sur son programme nucléaire et balistique comme un moyen d’influer sur le complexe de sécurité régional qui caractérise les relations entre les pays de la région Asie-Pacifique, et de défier les normes du régime international de non-prolifération.

  • Sarah Tanke, Japan at the United Nations : cooperative diplomacy as a means for influence and recognition, thèse soutenue en 2021 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Guillaume Devin, membres du jury : Franck Petiteville (Rapp.), Delphine Allès et Akiko Fukushima  

    Inexistante dans la littérature académique à ce jour, cette thèse propose une étude de la diplomatie onusienne du Japon qui est à la fois globale – analysant les thèmes centraux, les contributions financières et les pratiques diplomatiques – et couvre toute la période de l’adhésion japonaise à l’ONU de 1956 jusqu’en 2020. Elle s’appuie sur des méthodes quantitatives et qualitatives : une soixantaine d’entretiens semi-directifs notamment avec des diplomates japonais, une étude d’archives japonaises et onusiennes, et une analyse d’environ 200 discours japonais. Au vu de l’essor du multilatéralisme notamment depuis le milieu du 20ème siècle, l’évolution du rôle et du pouvoir du Japon, sa constitution renonçant à la guerre ainsi que sa politique étrangère caractérisée par son alliance avec les Etats-Unis, nous nous interrogeons sur le « comment » et le « pourquoi » de la coopération japonaise aux Nations unies. Cette thèse donne trois réponses à chacun de ces questionnements. Concernant le « comment », il y a d’abord une évolution en direction d’un recentrement discursif sur le Japon ; ensuite, ses contributions financières lui permettent de jouer un rôle international ; et enfin, les diplomates onusiens japonais ont un style diplomatique que nous appelons « coopératif ». Concernant le « pourquoi », nous avons identifié trois motivations principales – outre les contraintes externes – pour la diplomatie multilatérale japonaise : elle est, d’abord, basée sur un certain nombre de principes, ensuite elle est un moyen d’influence et finalement un outil pour obtenir de la reconnaissance.

  • Nathan Béridot, L'exercice du pouvoir judiciaire par la Cour suprême du Japon : contribution à la réflexion sur l'État de droit au Japon, thèse soutenue en 2020 à Paris INALCO sous la direction de Christian Galan et Isabelle Konuma, membres du jury : Daniel Mouchard (Rapp.), Hajime Yamamoto (Rapp.), Hélène Gaudin  

    Après la défaite, la Constitution japonaise de 1946 a été à l’origine d’un véritable bouleversement juridique en entendant affirmer le principe de souveraineté démocratique, assurer une réelle séparation des pouvoirs et garantir les droits fondamentaux de l’Homme. Afin de veiller au respect de ces principes, la même Constitution dote en outre le Japon d’une Cour suprême armée du pouvoir de contrôler la constitutionnalité des normes et appelée, dès 1947, à jouer un rôle majeur au sein des institutions. Après plus de soixante-dix années d’exercice du pouvoir judiciaire, le constat semble néanmoins tout autre : de nombreux auteurs relèvent ainsi que, loin de jouer le rôle majeur que la Constitution lui promettait, cette juridiction serait l’une des plus « passives » au monde. Ce travail entend discuter cette qualification, à propos de laquelle s’accordent de nombreux auteurs, tant japonais qu’étrangers.

    Xavier Mellet, La composition médiatique des populismes : une comparaison France-Japon, thèse soutenue en 2016 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Dominique Boullier, membres du jury : Cécile Méadel (Rapp.), Tōru Yoshida (Rapp.), Christophe Jaffrelot  

    Cette thèse propose une réflexion sur le concept de populisme aujourd’hui, à partir d’une comparaison entre des cas français et japonais. Elle se focalise sur des périodes de campagne électorale et l’étude d’éléments présents dans les comptes rendus de presse écrite. Son raisonnement est structuré en deux parties. La première présente le concept de populisme et ses problèmes actuels, puis propose une réflexion d’ordre méthodologique, centrée sur la volonté de ne pas séparer les populistes des démocrates, et de considérer le populisme comme intrinsèque au politique. Dans le lignage de la théorie de la « raison populiste » d’Ernesto Laclau, cette partie définit une théorie du populisme comme composition médiatique : il y a du populisme quand s’opère avec succès une composition autour d’un élément dont on perçoit la trace médiatique. La seconde partie s’attache à étudier ce phénomène à travers une comparaison France-Japon. Elle définit les caractéristiques principales des compositions telles qu’elles se réalisent dans les deux pays, s’agissant à la fois de la composition de l’incarnation (comment l’on devient chef) et de celle du projet politique (comment l’on devient un enjeu central), au sein des élections législatives japonaises de 2005 et 2009, et de l’élection présidentielle française de 2007. Une attention particulière a été accordée à François Bayrou, Ségolène Royal (2007) et Koizumi Junichirō (2005) ; ainsi qu’à la privatisation de la poste (2005), le changement de gouvernement (2009), et mai 68 (2007). La conclusion de ce travail propose une théorie du populisme comme émergence et des pistes méthodologiques futures centrées sur la notion de « monade ».

    Arnaud Grivaud, La réorganisation du pouvoir politique au Japon : la haute fonction publique dans le système politique japonais des années 1990 à nos jours, thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Eric Seizelet, membres du jury : Guy Faure (Rapp.), Yveline Lecler (Rapp.)    

    Dans le système politique d‟un État, le rôle que joue la haute fonction publique constitue une problématique centrale, en ce que l‟efficacité de l‟action gouvernementale et la réalisation du principe démocratique en dépendent. À partir des années 1990, la haute administration japonaise fut la cible de critiques fustigeant ses échecs et son autonomie jugée excessive vis-à-vis du pouvoir politique élu. Aussi, au début des années 2000, plusieurs réformes inspirées du courant de la nouvelle gestion publique furent mises en oeuvre, afin notamment de renforcer le leadership des responsables politiques et leur contrôle sur les hauts fonctionnaires. Notre travail examine ces réformes et analyse les évolutions perçues dans le processus décisionnel et les relations politico-administratives au cours de ces quinze dernières années, en prenant soin de nous défaire de la grille de lecture simpliste opposant les élus aux agents de la fonction publique. L‟étude approfondie du gouvernement Koizumi (2001-2006) et du passage au pouvoir du Parti démocrate (2009-2012), qui révèle des transformations de nature incrémentale, mais également la persistance de certaines pratiques, nous amène à envisager d‟autres variables explicatives que le simple changement institutionnel. Pour ce faire, nous faisons appel aux outils théoriques proposés par les divers courants néo-institutionnalistes, insistant sur le poids du passé et l‟influence des différentes idées partagées par les acteurs. Nous nous basons sur un important corpus de sources primaires et secondaires, notamment en langue japonaise, sur des données quantitatives, ainsi que sur plusieurs entretiens réalisés auprès de hauts fonctionnaires japonais.