• THESE

    Spatialités syndicales dans le capitalisme global : une ethnographie comparée de quatre collectifs syndicaux en France et en Argentine, soutenue en 2019 à Rennes 1 sous la direction de Christian Le Bart et Juan Montes Cató présidée par Julian Mischi, membres du jury : Sophie Béroud (Rapp.), Cédric Lomba (Rapp.), Maxime Quijoux  

  • Pierre Rouxel, Clémentine Comer, Bleuwenn Lechaux (dir.), Le travail éthique dans les professions indépendantes, Presses universitaires de Vincennes, 2023, Culture et société, 228 p.  

    La vie ou la mort, la quête de justice... Pour un cercle restreint de professions établies et « prestigieuses » (magistrat es, médecins, etc.), les contenus éthiques de leur activité sonnent comme une évidence. Qu'en est-il pour des professions caractérisées a priori par leur quête de reconnaissance et leur utilitarisme, et à ce titre éloignées de toute autorité morale ? Des chauffeures de taxi aux céramistes d'art, en passant par les livreurs et livreuses à vélo, les praticien·nes en médecine chinoise ou les courtiers et courtières en assurance, cet ouvrage porte la focale sur les mondes professionnels de l'indépendance. Il met en lumière comment l'activisme de ces travailleurs et travailleuses se déploie en faveur de la formalisation et de la diffusion d'une éthique professionnelle appelée à définir un idéal de métier cohérent auprès de leurs pairs et de l'ensemble de la société.

    Pierre Rouxel, Emmanuel-Pierre Guittet, Karel Yon (dir.), Engagements au travail et au capitalisme transnational, L'Harmattan, 2023, 151 p.  

    L’analyse du capitalisme global tend parfois à présenter les grandes firmes transnationales comme des colosses anonymes et invincibles ayant anéanti toute forme de citoyenneté au travail. Les articles rassemblés dans ce numéro de Cultures & Conflits donnent plutôt à voir une pluralité de figures d’engagement, du syndicaliste au bénévole d’entreprise, du lanceur d’alerte au travailleur désinvesti. En prêtant attention à l’épaisseur empirique des rapports sociaux qui se nouent dans la sphère de la production, ainsi qu’aux infrastructures normatives et aux processus politiques qui les conditionnent, le dossier défend la perspective d’une sociologie politique des engagements au travail. Il montre que les formes de l’engagement – ou du désengagement – se configurent au croisement du procès de travail, des ordres politico-juridiques localisés et des propriétés sociales des salariés, le « local » et le « global » étant moins des données de départ que des modalités d’articulation de ces trois dimensions.

    Pierre Rouxel, Amin Allal, Myriam Catusse, Montserrat Emperador Badimon, Sarah Barrières [et alii], Quand l'industrie proteste: fondements moraux des (in)soumissions ouvrières, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2022 

    Pierre Rouxel, Le syndicalisme en restructurations: engagements et pratiques de délégués d'entreprises multinationales en Argentine et en France, L'Harmattan, 2022, Prix scientifique L'Harmattan, 216 p.  

    Qu’est devenu le syndicalisme après la "fin de la classe ouvrière" ? Lorsqu’on évoque les grandes entreprises industrielles qui l’ont vu naître, on pense aujourd’hui avant tout aux délocalisations, aux plans "sociaux" et à l’impuissance des salariés à s’y opposer. On oublie toutefois que l’industrie demeure aujourd’hui encore, dans de nombreux pays, l’un des secteurs où les conflits du travail sont les plus fréquents et où l’implantation syndicale résiste. Pourquoi et comment des délégués syndicaux continuent-ils à militer dans un contexte rendu difficile, sinon hostile, par les restructurations ? Pour aborder cette question, Pierre Rouxel a multiplié pendant plusieurs années les entretiens et les observations auprès de syndicalistes d’entreprises multinationales de l’industrie en Argentine et en France. Il expose ainsi de quelles façons des équipes syndicales se (re)construisent, maintiennent leur activité, attirent de nouveaux adhérents et adaptent leurs modalités d’action pour faire valoir les intérêts des salariés dans une économie dominée par des entreprises internationalisées et financiarisées.

    Pierre Rouxel, Franck Gaudichaud, Thomas Posado, Yoletty Bracho, Henry Chavez [et alii], Gouvernements progressistes en Amérique Latine (1998-2018): la fin d'un âge d'or, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2021  

    Le « virage à gauche » de l’Amérique latine a suscité un intérêt à la fois politique et académique. Aujourd’hui, le reflux – voire la fin – de ces gouvernements progressistes est réel. Cet ouvrage nous propose un bilan critique de ces expériences, essentiellement pour la période 1998-2018. Au niveau géopolitique, la tutelle étasunienne a été bousculée et la Chine est montée en puissance. Les politiques économiques ont permis une redistribution vers les plus pauvres et ont été aussi profondément marquées par la dépendance aux matières premières et à diverses formes d’extractivisme. L’analyse des mouvements sociaux dans les quartiers, les syndicats ou le champ de l’éducation vient éclairer les mutations en cours. L’étude des caractéristiques communes de l’évolution de la politique latino-américaine est complétée par une analyse des conjonctures spécifiques : du géant brésilien où les ultra-conservateurs connaissent une dynamique fulgurante à la crise vénézuélienne dont il est difficile d’entrevoir une issue, en passant par la répression menée par Daniel Ortega au Nicaragua, la coalition sociale-démocrate longtemps au pouvoir en Uruguay ou encore la présidence d’Evo Morales en Bolivie. L’ouvrage réunit les contributions des meilleurs spécialistes de la région, articulées avec les enquêtes de terrain de jeunes chercheurs, pour proposer une compréhension globale des deux dernières décennies en Amérique latine, au-delà des clichés dont elle est souvent victime.

    Pierre Rouxel, Christian Le Bart, Juan Montes Cató, Julian Mischi, Sophie Béroud [et alii], Spatialités syndicales dans le capitalisme global: une ethnographie comparée de quatre collectifs syndicaux en France et en Argentine, 2019, 534 p.  

    Cette thèse prend pour objet les recompositions du syndicalisme dans des espaces industriels bouleversés en profondeur par les restructurations. Pour ce faire, nous effectuons une comparaison entre la France, souvent évoquée pour son syndicalisme « en crise », et l’Argentine, marquée au contraire par un regain d'activité de celui-ci depuis les années 2000, en nous appuyant sur une ethnographie de quatre collectifs syndicaux usiniers. À rebours d'une image d’Épinal actant leur déclin inéluctable, la thèse examine les formes de résiliences de ces collectifs, en s’employant à saisir leur action sur le lieu de travail comme en dehors. Elle apporte ainsi des résultats originaux à la littérature sur le syndicalisme dans le contexte d’une économie globalisée. Elle montre les modifications des inscriptions spatiales de collectifs syndicaux évoluant dans des environnements usiniers transformés, s’affranchissant de considérations générales sur le déclin des bastions industriels du mouvement syndical. Ce travail met également en évidence les recompositions de l’engagement syndical à l’usine et discute la thèse d’une démonétisation des ressources localisées. Enfin, il s’emploie à décloisonner l’objet syndical et montre les logiques de déploiement des syndicalistes dans les réseaux des organisations syndicales, auprès d’autres délégués d’une même entreprise ou dans des mouvements sociaux. Ce faisant, la thèse invite à penser l’action syndicale dans des entreprises globales comme le produit de l’imbrication entre différents espaces et échelles d’action. La démarche comparative conforte cette perspective et permet d’identifier des mécanismes analogues du point de vue des recompositions syndicales, tout en tenant compte des réalités idiosyncrasiques propres à chaque contexte national. La thèse plaide ainsi pour un recours accru à un comparatisme « contrôlé » pour appréhender les manières d’agir syndicales dans le capitalisme global.

  • Pierre Rouxel, Karel Yon, « Ce qu’une multinationale  citoyenne  fait aux citoyens », Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, 2023  

    Si des recherches s’intéressent aux relations entre les grandes firmes multinationales et les autorités étatiques, à la façon dont elles contribuent à produire les politiques publiques , il n’existe que peu de travaux sur la façon dont les entreprises « produisent » de la citoyenneté, sur la façon dont elles promeuvent des modèles de participation sociale et politique auprès de leurs salariés. Or, l’essor d’un capitalisme se voulant éthique, qu’illustrent les débats autour de la responsabilit...

    Pierre Rouxel, Karel Yon, « Engagements au travail et capitalisme transnational », Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, 2023  

    Dunlop, Unilever, Shell : l’existence de grandes firmes transnationales est un phénomène ancien, consubstantiel au développement-même du capitalisme et à sa globalisation . Au cours du long xxe siècle, la trajectoire de ces firmes s’était en quelque sorte « nationalisée », sous l’effet de l’affirmation des États-nations, de leurs politiques macroéconomiques et de leur rôle dans la production de normes de travail et d’emploi, parallèlement à l’affirmation de grandes entreprises publiques natio...

  • Pierre Rouxel, « Le malheur militant », le 12 décembre 2016 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Louise Banet-rivet, L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ˸ un défi pour le syndicalisme français ?, thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Sophie Pochic