• THESE

    Travayè an larila - Les travailleurs sont dans la rue : syndicalisme et protestation en Guadeloupe et en Martinique, soutenue en 2017 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Lilian Mathieu et Justin Daniel présidée par Sandrine Revet, membres du jury : Sophie Béroud (Rapp.), Laurent Willemez (Rapp.), Frédérique Matonti     

  • Pierre Odin, Sophie Béroud, Raphaël Challier, Laurent Dartigues, Jean-Baptiste Devaux [et alii], Sur le terrain avec les gilets jaunes: approche interdisciplinaire du mouvement en France et en Belgique, Presses universitaires de Lyon et OpenEdition, 2022, Actions collectives    

    Fin 2018, la France connaît un soulèvement populaire sans précédent, motivé dans un premier temps par le refus de l'augmentation du prix des carburants automobiles. Pour se reconnaître, les individus concernés endossent un gilet de haute visibilité, le fameux « gilet jaune ». Rapidement, la mobilisation s'étend à la Belgique, principalement à Bruxelles et à la Wallonie. Ce mouvement, ou plutôt ces mouvements, en renouvelant les modalités de la mobilisation, rebattent les cartes de l'analyse. Leur caractère spontané, apartisan sans être apolitique, interroge les rapports qui se nouent entre Gilets jaunes et syndicats d'une part, entre Gilets jaunes et institutions d'autre part. Force est ainsi de constater qu'à des aspirations démocratiques de plus en plus affirmées répondent une répression policière et des sanctions judiciaires inégalées. La confrontation entre terrain belge et terrain français, les enquêtes et les observations sociologiques, les entretiens individuels ou collectifs, les portraits d'individus mobilisés et les photographies de terrain sont autant d'outils utilisés dans cet ouvrage pour tenter de redonner une parole longtemps confisquée aux principaux acteurs de cette mobilisation : les Gilets jaunes eux-mêmes

    Pierre Odin, Yolaine Gassier, Baptiste Giraud, François Alfandari, Charles Berthonneau [et alii], Le travail syndical en actes: faire adhérer, mobiliser, représenter, Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2021, Espaces politiques, 293 p.   

    Pierre Odin, Pwofitasyon: luttes syndicales et anticolonialisme en Guadeloupe et en Martinique, Cairn et La Découverte, 2020, 311 p.    

    "Lorsque survinrent, au début de l’année 2009, de vastes mouvements de grève générale contre la vie chère à l’appel du Liyannaj Kont Pwofitasyon en Guadeloupe et du Kolectif 5-Févrié en Martinique, nombreuses furent les réactions d’étonnement face à la radicalité, l’ampleur et la durée de ces deux mobilisations. Que pouvait-il donc y avoir de si intolérable dans la cherté de la vie pour que, par milliers, les Antillais cessent le travail, descendent dans la rue et occupent les places ? Peu comprenaient, de l’extérieur, la volonté farouche de quelques organisations de travailleurs venues dénoncer la pwofitasyon, cette « exploitation outrancière, capitaliste et colonialiste », en exhibant publiquement les rouages les plus secrets de la machine qui semblait s’être alors enrayée. S’appuyant sur une enquête sociologique et historique mêlant entretiens, observations de terrain et travail dans les archives, cet ouvrage revient sur le rôle du syndicalisme dans les mobilisations en Guadeloupe et en Martinique, depuis la période tumultueuse des luttes révolutionnaires et anticolonialistes des années 1960-1970 jusqu’à nos jours, et sur la grève générale de l’hiver 2009, moment demeuré ouvert à tous les possibles."

    Pierre Odin, Lilian Mathieu, Justin Daniel, Sandrine Revet, Sophie Béroud [et alii], Travayè an larila - Les travailleurs sont dans la rue: syndicalisme et protestation en Guadeloupe et en Martinique, Sciences Po, 2017, 518 p.  

    En janvier 2009, une grève générale de 44 jours était déclenchée à l’appel du Liyannaj Kont Pwofitasyon - pour « Unité contre l’exploitation » en Guadeloupe et du Kolectif 5 Févrié - « Collectif du 5 février » en Martinique. Ces deux coalitions menées par des syndicalistes entendaient alors mobiliser la population locale contre la cherté de la vie aux Antilles, en soulignant le caractère inégalitaire et colonial de ce phénomène. La première partie de ce travail entend exposer la genèse du syndicalisme aux Antilles : d’abord, en décrivant l’influence des événements de Mai 68 sur la jeunesse anticolonialiste antillaise ; ensuite, en analysant les trajectoires des militants anticolonialistes qui se sont tourné vers le syndicalisme à la fin des années 1970. La deuxième partie est consacrée à l’encadrement politique des syndicats antillais contemporains, au sein de quatre organisations : l’Union Générale des Travailleurs de la Guadeloupe (UGTG), la Confédération Générale du Travail (CGTG et CGTM) et la Confédération Démocratique des Travailleurs Martinique (CDMT). Plus spécifiquement, il sera ici question de la façon dont l’indépendantisme et les différents courants d’extrême gauche parviennent à imprimer et à maintenir leurs orientations politiques tout en composant avec la diversité des publics auprès desquels interviennent les syndicats. Notre troisième partie revient quant à elle sur la situation de conflit social généralisé qui surgit à la faveur de la grève générale de 2009, en analysant le travail de coalition entre les différents acteurs protestataires, les négociations avec les autorités de l’île et la dynamique de radicalisation du conflit.

    Pierre Odin, Syndicalisme et protestation en Guadeloupe: le cas des organisations syndicales guadeloupéennes au sein du collectif Liyannaj Kont Pwofitasyon,, 2012, 152 p. 

  • Pierre Odin, J.-C. William et al., Mobilisations sociales aux Antilles : Les événements de 2009 dans tous leurs sens, Institut des hautes études de l'Amérique latine, 2014    

    Il y a plus de quatre ans maintenant, une grève générale qui allait s’étendre durant 44 jours était déclenchée en Guadeloupe à l’appel de la coalition LKP (Liyannaj KontPwofitasyon), « Unité contre l’exploitation ». Ce collectif de 48 organisations, initié le 5 décembre 2008 et toujours à l’œuvre actuellement, se donnait pour but de mobiliser la population guadeloupéenne contre la « vie chère », en désignant le système d’échange économique entre la métropole et la Guadeloupe comme responsable...

  • Pierre Odin, « Histoire et actualité de l'anticolonialisme aux Antilles », le 06 mars 2019  

    Organisée dans le cadre du cycle des conférences de l'Association le Cercle André Tiraqueau

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Lise Laurence Gillot, Les fortunes de Guyane : sociologie politique d'un groupe aux privilèges intersectionnels, thèse soutenue en 2024 à Antilles sous la direction de Justin Daniel et Érik Neveu présidée par Stéphanie Guyon, membres du jury : Antoine Vion (Rapp.), Isabelle Dubost et Clémence Léobal      

    Les discours sur la Guyane mettent surtout en avant la pauvreté endémique de ce territoire français d’Amérique Latine. Pourtant, les contribuables à l’Impôt sur la fortune y sont parmi les plus riches de France et font partie des plus grands propriétaires fonciers du pays. Certes, aucune richesse personnelle n’atteint le milliard, et les plus hauts revenus et patrimoines de Guyane représentent des fortunes de seconde zone. Mais leur position périphérique dans le palmarès ne les prive pas d’un statut d’exceptionnalité à l’échelle locale. Quelles sont les ressources sociales de la richesse en Guyane ? Appréhendé à travers une enquête sociologique mêlant entretiens obtenus selon la méthode réputationnelle et observation participante de deux années au sein d’un club service de Cayenne, le terrain apparaît prédominé par des individus aux dispositions similaires. Ces derniers sont propriétaires et directeurs de plusieurs entreprises crées localement ou d’enseignes de grands groupes extérieurs. Ce sont majoritairement des hommes, âgés de plus de soixante ans et relativement dominants du point de vue de leurs propriétés ethniques métropolitaine, chinoise, libanaise, antillaise et créole guyanaise. Pour étudier les rapports de domination imbriqués qui produisent les ressources sociales de classe, de genre, de race et d’âge de l’élite économique, nous proposons de renouveler les usages scientifiques des capitaux bourdieusiens à partir de l’intersectionnalité. L’obtention d’un large volume de capital économique exige un travail de mobilisation stratégique de multiples attributs. Il s’agit de se réapproprier le leg colonial qui structure le rapport des sociétés ultramarines à l’Etat et de construire sa légitimité par l’activation conjointe des marqueurs de l’ubiquité, de l’autochtonie et de la blanchité. Il est également requis d’intégrer très jeune les attentes du milieu, de performer une masculinité hégémonique, de mettre à profit les capitaux hérités, d’entretenir ses réseaux avec le monde politique et de recourir aux illégalismes avec habilité et discrétion. Ainsi, les dirigeants d’entreprise étudiés font partie d’une petite « classe pour soi », un groupe privilégié organisé pour contrôler les normes d’accès aux leviers de pouvoir et défendre ses intérêts.