Clémence Guimont

Maîtresse de conférences
Science politique.
Département de Science politique

Centre Européen de Sociologie et de Science Politique
  • THESE

    Politique(s) du vivant. : la fabrique territoriale des politiques de biodiversité dans le Nord-Pas-de-Calais (1992 –2020), soutenue en 2020 à Université de Lille 20182021 sous la direction de Anne-Cécile Douillet, membres du jury : Céline Granjou (Rapp.), François-Mathieu Poupeau (Rapp.), Ève Fouilleux, Jacobo Grajales Lopez et Patrick Hassenteufel     

  • Clémence Guimont, Philippe Boursier (dir.), Écologies: le vivant et le social, La Découverte et Cairn, 2023, Hors collection Sciences Humaines, 622 p.  

    Les crises écologiques multiples frappent avec une intensité croissante les écosystèmes, les groupes humains et non humains. Sous la pression du temps qu'elles gaspillent et des intérêts dominants qui les orientent, les sociétés mettent en péril leur propre survie et l'habitabilité de la planète. Il est donc impératif d'assumer le défi d'un grand virage écologique émancipateur. Se croisent ici, avec rigueur et clarté, des approches issues des sciences sociales et des sciences de la nature, pour éclairer les processus qui précipitent les dévastations du vivant et exacerbent les inégalités. Sont aussi explorées les manières désirables et réalistes de prévenir, d'atténuer, d'empêcher les désastres mais aussi de vivre mieux. Ce livre porte la voix des écologies qui œuvrent à une véritable critique des dominations et du statu quo. Deux approches sont articulées : l'une, intersectionnelle et anticapitaliste, ancrée dans la dynamique des mobilisations sociales ; l'autre, plus attentive aux liens que les sociétés humaines tissent avec le vivant non humain. Écoféminismes, extractivisme, racisme environnemental, politiques publiques, finance verte, cause animale ou droits de la nature sont autant de sujets décisifs abordés avec lucidité

  • Clémence Guimont, Rémy Petitimbert, Gabrielle Bouleau, « Chapitre 5. Imaginer les recompositions territoriales autour de la biodiversité du canalSeine-Nord Europe. L’heuristique de la crainte dans la détermination de futurs possibles », in Sophie Bonin (dir.), Infrastructures de transport créatives. Mieux les intégrer aux écosystèmes, paysages et territoires, Quae, 2024   

    Clémence Guimont, Bruno Villalba, « L’espace politique agricole français (1945-2015) », in Chouquer G., Maurel M.-C. (dir.), Les mutations récentes du foncier des agricultures en Europe, Presses universitaires de Franche-Comté, 2019, pp. 53-74 

  • Clémence Guimont, « Les politiques régionales de biodiversité à l’épreuve de l’alternance », Gouvernement & action publique, 2023, n°4, pp. 31-51 

    Clémence Guimont, « L’euphémisation des interdépendances entre humains et non-humains. Étude de cas à partir d’une sociologie politique écocentrée », 2020  

    « Nous n’avons pas seulement besoin d’apprendre à penser différemment notre rapport à la Nature, mais encore d’apprendre à sentir et à agir différemment. » (Naess, 2017, p. 313) Les activités anthropiques sont à l’origine de la crise de biodiversité actuelle (Ceballos et al., 2015). Cette crise, notamment caractérisée par ses irréversibilités, c’est-à-dire ses seuils d’effondrement irréversibles des espèces (Barnosky et al., 2012), est une menace autant pour les humains que pour les non-humai...

    Clémence Guimont, Leslie Carnoye, « Une alimentation saine et soutenable est-elle possible ? Les dilemmes des mangeurs écologistes », 2019  

    Manger est un acte tellement essentiel à la reproduction de nos forces vitales qu’il est d’une banalité déconcertante. Et pourtant… l’affaire se révèle de plus en plus complexe. C’est à partir de ce constat qu’a émergé le présent éditorial, non sans liens pour Leslie Carnoye avec sa récente prise de poste dans une école d’ingénieurs en agronomie et agroalimentaire et pour Clémence Guimont avec sa participation au salon des outils pédagogiques de l’alimentation durable organisé par le Douaisis...

    Clémence Guimont, Jacques Theys, «  Nous n’avons jamais été “soutenables” : pourquoi revisiter aujourd’hui la notion de durabilité forte ?  », 2019  

    Jacques Theys est vice-président du Plan Bleu pour la Méditerranée. Il a été enseignant à l’École des hautes études en sciences sociales, responsable de la prospective au ministère du Développement durable et directeur scientifique de l’Institut français de l’environnement (IFEN). Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages sur le développement durable, notamment, dans cette revue : « Le développement durable face à sa crise : un concept menacé, sous-exploité ou dépassé ? » (2014), https...

    Clémence Guimont, Caroline Lejeune, « Usages et mésusages de la durabilité forte. Introduction au dossier  Regards disciplinaires et perspectives critiques sur la durabilité forte en SHS  », 2019  

    « Qu’au moins l’homme ne se perde pas complétement ! »Olivier Godard (2015 : 135) Les usages théoriques et les applications scientifiques de la durabilité font l’objet de débats internes au sein du comité de rédaction de la revue DD&T depuis sa création (Laganier, Villalba, Zuindeau, 2002 ; Zuindeau, 2006 ; Theys, 2002, 2014 ; Villalba et Petit, 2014). Cette notion présente la nature en termes de « capital » et interroge la possibilité de substituer le capital naturel par du capital manufactu...

    Clémence Guimont, « Gérer l’urgence de la disparition du vivant : les contradictions temporelles de l’action publique », 2018  

    « Le temps emporte sur son aileEt le printemps et l’hirondelle,Et la vie et les jours perdus »Alfred de Musset, « À Juana » La perte accélérée et globale du vivant (Jackson et Hobbs, 2009) est désormais scientifiquement reconnue. Depuis le début des années 1980, les écologues de la conservation mobilisent le terme de « biodiversité » pour mettre en exergue les difficultés du vivant à maintenir sa diversité compte tenu de l’accroissement de la fragmentation des sols et de leur artificialisatio...

    Clémence Guimont, Rémy Petitimbert, Bruno Villalba, « La crise de biodiversité à l’épreuve de l’action publique néolibérale »: Introduction au dossier thématique « Perte de biodiversité, New Public Management et néolibéralisme », Développement durable et territoires, 2018, n°3   

    Clémence Guimont, Rémy Petitimbert, « Les conséquences politiques de la traduction néomanagériale de la compensation : l’impensé systémique », 2018  

    « Baromètre : instrument ingénieux qui indique la sorte de temps que nous sommes en train de subir » Ambrose Bierce, Le dictionnaire du diable, 1906 « Achetez de la terre, on n’en fabrique plus » Mark Twain La compensation écologique « se fixe pour objectif de réconcilier les enjeux de développement économique et de conservation de la biodiversité » (Levrel et al., 2015 : 280). Depuis la loi relative à la protection de la nature en 1976, elle constitue la troisième phase de la séquence « Évit...

    Clémence Guimont, Rémy Petitimbert, Bruno Villalba, « La crise de biodiversité à l’épreuve de l’action publique néolibérale », 2018  

    1. Vers la politisation de la crise de biodiversité Depuis les années 1970, nous assistons à l’accélération de la crise de biodiversité. Des facteurs anthropiques tels que l’artificialisation et la fragmentation des sols, la surexploitation des ressources naturelles, les pollutions liées à la production agricole et forestière conventionnelles, le réchauffement des océans sont des facteurs responsables de l’érosion de la biodiversité. Souvent qualifiée de « sixième extinction » (Leakey et Lewi...

    Clémence Guimont, Rémy Petitimbert, « Instruments de l’action publique et approche fixiste de la biodiversité : le cas des inventaires naturalistes », 2017  

    Introduction « Ce que nous pouvons préserver, ce n’est pas l’état actuel du monde vivant et de notre planète : c’est sa capacité à renouveler, à évoluer, et à nous permettre d’y vivre.  »Jean-Claude Ameisen (2015, p. 62) La montée en puissance depuis le milieu des années 1980 des logiques néolibérales au sein de l’action publique nationale française a provoqué de nombreuses modifications et ce, ...

    Clémence Guimont, Bruno Villalba, « La crise de biodiversité à l’épreuve de l’action publique néolibérale », Études rurales, 2017, n°200, pp. 8-17 

  • Clémence Guimont, Guillaume Gourgues et Alice Mazeaud (dir.), L’action publique saisie par ses “publics”. Gouvernement et (dés)ordre politique, Association pour le développement de la sociologie du travail, 2021  

    Guillaume Gourgues et Alice Mazeaud, qui dirigent l’ouvrage présenté, relèvent que la notion de « public » est banale sans jamais être pourtant centrale dans l’analyse de la fabrique de l’action publique. Partant de ce constat, ils réunissent différents travaux empiriques qui démontrent la valeur heuristique d’une entrée par les publics en sociologie de l’action publique. Dans une introduction fluide et solidement problématisée, les deux auteurs avancent que la notion de public n’est pas stri...

    Clémence Guimont, Bernard Hubert, Nicole Mathieu (dir.), 2016, Interdisciplinarités entre Natures et Sociétés, Bruxelles, Peter Lang, coll. Ecopolis, 396 pages., Réseau « Développement durable et territoires fragiles », 2017  

    L’ouvrage dirigé par B. Hubert et N. Mathieu, Interdisciplinarités entre Natures et Sociétés, rassemble les réflexions et débats ayant eu cours lors du colloque organisé du 30 septembre au 5 octobre 2013 à Cerisy pour faire le bilan des 20 années de la revue Natures Sciences Sociétés (NSS). Depuis les années 1970, l’interdisciplinarité est une méthode de recherche impliquant sciences naturelles et sciences sociales pour comprendre les phénomènes résultant à la fois de processus naturels et s...

    Clémence Guimont, Guillaume Blanc, Une histoire environne­mentale de la nation. Regards croisés sur les parcs nationaux du Canada, d’Éthiopie et de France, EHESS, 2016  

    Cet essai est tiré de la thèse de Guillaume Blanc, docteur en histoire et spécialiste de l’histoire environnementale. À partir d’une analyse comparée entre trois parcs nationaux - les Cévennes en France, les Forillons au Québec et le Simien Mountains National Park en Éthiopie - l’auteur propose une réflexion sur la façon dont les États produisent un dis­cours sur la nature. Ce discours est chargé de valeurs idéologiques. Il se construit en dépit de rapports de force propres aux populations lo...

    Clémence Guimont, Pierre Lascoumes, Laure Bonnaud, Jean-Pierre Le Bourhis, Emmanuel Martinais, 2014, Le développement durable, une nouvelle affaire d’Etat ?, Paris, PUF, 200 pages., Réseau « Développement durable et territoires fragiles », 2015  

    En 2007, le nouveau gouvernement Fillon affirme son intention de mettre en place un « New Deal écologique ». Il annonce aussi sa volonté de gouverner différemment l’environnement. Alors que le Grenelle de l’environnement est programmé et que la Révision générale des politiques publiques (RGPP) se prépare, un grand ministère de l’Ecologie est fondé, qui est marqué par la fusion des services des ministères de l’Ecologie, de l’Industrie et de l’Equipement. L’objectif est de faire travailler ens...

    Clémence Guimont, Amandine Oullion, Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, 2013, L’Evènement Anthropocène, la Terre, l’histoire et nous, Paris, Le Seuil, 304 pages., Réseau « Développement durable et territoires fragiles », 2014  

    En 2000, Crutzen, prix Nobel de Chimie en 1995 et Stoermer proposent le terme « Anthropocène » pour désigner la nouvelle ère géologique dans laquelle nous sommes (Crutzen et Stoermer, 2000). Cette ère géologique se caractérise par le fait que l’humanité devient une force géologique à part entière. Ainsi, nous, les hommes, sommes capables d’être la force influente qui modifie l’ensemble des phénomènes climatiques, géologiques, atmosphériques. Une analyse sur des carottes glaciaires de l’Arcti...

  • Clémence Guimont, « Alternance politique, continuité administrative ? », le 18 septembre 2023  

    Colloque organisé par Kévin Bernard, Tanguy Levoyer et Raphaëlle Sors et co-financé par l'Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales (IRISSO, Université Paris-Dauphine, PSL) et l'Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS, Ecole des hautes études en sciences sociales, EHESS)

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Sébastien Walczyszyn, Ce qu'il faut démontrer ˸ les solutions fondées sur la nature, thèse soutenue en 2023 à université ParisSaclay sous la direction de Jean-Paul Vanderlinden et François Gemenne, membres du jury : Philippe Zittoun (Rapp.), Amandine Orsini (Rapp.), Joana Guerrin  

    Inspirée par des travaux récents d'analyse discursive de l'action publique, cette thèse centre son analyse sur un objet original, l'activité interprétative des cadres publics chargés de la mise en œuvre d'un programme d'actions environnementales. L'interprétation désigne ici l'ensemble des procédés que mobilisent les agents pour produire simultanément une séquence d'action et sa signification. Elle s'appuie sur un travail administratif de production et de légitimation de liaisons référentielles entre des concepts d'action publique et des interventions techniques localisées.Empruntant également une partie de son cadre théorique aux sociolinguistes, elle approche cet objet à travers l'étude de la carrière de l'expression « Solutions Fondées sur la Nature » (SFN), qui circule dans l'interdiscours administratif des politiques environnementales depuis une dizaine d'années. Elle explore la constitution progressive du contenu doxique de ce concept ainsi que les effets de son interprétation en actes par une coalition d'acteurs nationaux, dans le cadre d'un programme dit de « démonstration » mené par l'Office Français pour la Biodiversité et ses partenaires. L'approche et les cas d'études choisis permettent de sortir des modèles classiques de compréhension des sites de démonstration comme des living lab, niches expérimentales servant d'étapes sur la trajectoire de changement d'échelle d'innovations, pour considérer plutôt le travail de production culturelle de la signification de l'environnement dans l'espace public.La thèse montre le rôle de l'invention et de la mise en circulation de « SFN », en tant que formule (A. Krieg-Planque), dans la construction progressive d'un énoncé de solution faisant de la « nature » un adjuvant instrumental de l'action publique. Celle-ci a permis une cascade de recouplages (P. Zittoun), jusqu'au niveau local, entre des techniques d'ingénierie écologique déjà éprouvées et un problème public occupant le centre de l'agenda politique environnemental, la question climatique.Elle montre également qu'en combinant des praxèmes (J. Brès), briques de construction discursive rendues disponibles par la sélection de certains motifs (G. Bouleau), les cadres intermédiaires peuvent composer des coalitions interprétatives, dont la cohésion est d'abord fondée sur la mutualisation d'opportunités et de contraintes sémantiques communes. Les acteurs du programme démonstrateur ne partagent pas nécessairement des objectifs, des intérêts, ou des croyances, mais un ensemble de contraintes descriptives liées à l'impératif d'emploi d'un même motif, la « solution fondée sur la nature », pour donner sens à leur action. La cohésion et la force de ces coalitions interprétatives reposent sur leur capacité à produire non pas des projets multifonctionnels, mais des dispositifs polysémiques.De ce point de vue, l'enquête a révélé l'existence de marges de manœuvre interprétative certaines, mais qui demeurent assez peu utilisées par les agents observés. Malgré certaines formes de créativité dans la construction en actes du sens de la formule SFN, des contraintes sémantiques fortes sont adoptées volontairement et a priori, sur la base du prédiscours normatif accompli au préalable par des acteurs extérieurs à la coalition. L'auteur de cette thèse y voit l'effet d'asymétries dans la capacité des différents échelons à contrôler le sens de l'action locale, liées à l'utilisation d'instruments tels que les appels à projets, et aux représentations de la gouvernance par les acteurs eux-mêmes.La thèse conclue donc à la nécessité de réévaluer la contribution à l'analyse de l'action publique de l'étude du travail sémantique accompli au quotidien par les agents administratifs. De la capacité d'un motif à faire sens pour les cadres intermédiaires publics qui le mobilisent dépendrait ainsi son parcours ultérieur et sa faculté à produire des effets dans le cadre politiques publiques qui l'emploient.