Laurent Jeanpierre, Ludivine Bantigny, Quentin Deluermoz, Boris Gobille, Eugenia Palieraki (dir.), Une histoire globale des révolutions, La Découverte et Cairn, 2023, Histoire-Monde, 1197 p.
« La révolution est terminée. » À la fin du siècle dernier, la formule a fait date. Mais rien n'était plus faux. Il suffit, pour s'en convaincre, de déplacer le regard hors des régions occidentales, à Tunis, Alger, Hong Kong ou Téhéran. Étendre dans l'espace mais aussi dans le temps, bien avant le XVIIIe siècle, l'enquête sur les révolutions, en montrer les dynamiques transnationales, les échos, les reprises, les « modèles » comme les singularités, telle est l'ambition de cette histoire globale.Rédigés par des spécialistes du monde entier, ses chapitres explorent la richesse de l'histoire révolutionnaire, mettent en lumière des révolutions moins connues et arpentent des géographies inédites traversant tous les continents. La Révolution française, les révolutions atlantiques et le Printemps des peuples côtoient les révoltes anticoloniales indiennes, les mouvements populaires de Corée ou du Japon et les grands soulèvements latino-américains ; les Révolutions russe et chinoise ne font pas oublier les révolutions d'indépendance, notamment africaines, ni les rebellions multiples qui émaillent un monde en perpétuelle effervescence.Affranchie de ses bornes classiques, l'archive révolutionnaire livre des interrogations neuves et des recherches fructueuses. Le rôle de la spiritualité et de la religion, des empires et des nationalismes, de l'économie et de l'État, de l'environnement et du climat, est ainsi exposé à des lumières plus vives, tout comme les protagonistes, notamment les femmes, la paysannerie, le monde ouvrier... Et dès lors, comment passe-t-on à l'acte ? Comment vivent dans l'extraordinaire des jours de soulèvement, celles et ceux qui y participent ?Au terme du parcours, les jugements péremptoires et polarisés sur les vertus et les vices de la révolution ressortent fragilisés ; le bilan des révolutions acquiert des contours plus nets - et leur avenir même peut être mieux apprécié
Laurent Jeanpierre, Haud Guéguen, La perspective du possible. Comment penser ce qui peut nous arriver, et ce que nous pouvons faire: comment penser ce qui peut nous arriver et ce que nous pouvons faire, La Découverte, 2022, L'horizon des possibles, 325 p.
Laurent Jeanpierre, Haud Guéguen, La perspective du possible: Comment penser ce qui peut nous arriver, et ce que nous pouvons faire, La Découverte et Cairn, 2022, Sciences humaines
Le rapport ambivalent que nous entretenons à l'égard du possible est révélateur des difficultés à transformer en profondeur la société. Exalté par le capitalisme sous la forme du potentiel, confondu avec le désirable par ceux qui lui opposent des alternatives, le « possible » n'est, pour la plupart, qu'une chimère, quand il n'est pas le paravent de la destinée. Face à la délimitation et à la préemption des possibles qu'opère tout pouvoir, nous ne pourrons rouvrir l'horizon qu'en portant un autre regard sur les possibilités latentes qu'enferme le réel.Ni prophétie, ni programme, prévision calculée ou utopie de papier, la perspective du possible proposée dans cet ouvrage entend dénaturaliser l'avenir en prenant au sérieux les potentialités du présent. Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre renouvellent ainsi une tradition de pensée qui, puisant dans les œuvres de Marx et de Weber, inspire la sociologie et la théorie critique depuis leurs origines. Ils montrent sa fécondité pour cartographier les possibles avec rigueur et penser stratégiquement la question de leur actualisation.Le dernier siècle a séparé et souvent opposé l'utopie, les sciences de la société, la critique sociale et l'émancipation, pourtant unies chez les socialistes révolutionnaires. Il s'agit de les rassembler à nouveau pour restaurer les conditions de l'espérance. Tel pourrait bien être, aujourd'hui, l'antidote à la fois savant et politique à l'impuissance de la critique et des gauches
Laurent Jeanpierre, Anne Davidian (dir.), What makes an assembly?: stories, experiments, and inquiries, Evens Foundation et Sternberg Press, 2022, 407 p.
Laurent Jeanpierre, Christophe Charle (dir.), La vie intellectuelle en France, Éditions Points, 2019, Points ( Histoire ), 847 p.
Laurent Jeanpierre, In Girum: les leçons politiques des ronds-points, La Découverte, 2019, 189 p.
Laurent Jeanpierre, Laurent Bonelli, Vincent Gayon, Frédéric Lebaron, Yohann Morival [et alii], Terrains économiques: savoirs, acteurs, méthodes, L'Harmattan, 2018, 160 p.
Laurent Jeanpierre, Pierre Birnbaum, Philippe Roger (dir.), Michelle Perrot: L'histoire ouverte, Éditions de Minuit, 2017, 768 p.
Laurent Jeanpierre, Choukri Hmed (dir.), Révolutions et crises politiques: Maghreb / Machrek, Seuil, 2016, 125 p.
Laurent Jeanpierre, Christophe Charle (dir.), La vie intellectuelle en France, Éditions du Seuil, 2016, 653 p.
La 4e de couverture indique : "Depuis deux siècles, la vie des idées en France s'est étendue et en partie "démocratisée". L'élévation du niveau d'éducation de la population, la croissance du nombre des producteurs intellectuels, les bouleversements des modes de circulation des idées et de l'espace public, l'évolution des hiérarchies entre les domaines de la pensée et les changements de rapports de force culturels, scientifiques et politiques entre nations ont modifié la physionomie du pays. Toutefois des tendances longues n'en continuent pas moins de produire leurs effets, qui expliquent le rapport particulier que la France entretient avec ses intellectuels et la forme qu'y prennent leurs interventions. C'est à rompre avec une conception étroite de la vie des idées que s'emploie cette nouvelle histoire intellectuelle de la France contemporaine, ouverte sur les échanges extérieurs avec le monde, la diversité des domaines d'exercice de la pensée, les institutions et les mouvements généralement négligés. Ce second volume s'étend de 1914 à nos jours. Les conflits qui se succèdent de la Première Guerre mondiale à la guerre d'Algérie consacrent la valeur de l'engagement politique des intellectuels dans un contexte d'institutionnalisation du travail de la pensée. La déploration actuelle de leur perte d'influence et de légitimité dans l'espace public masque quant à elle la vitalité, la nouveauté et les voies inédites d'expression des idées qui, jusqu'à aujourd'hui, ambitionnent de comprendre le monde, voire de le transformer".
Laurent Jeanpierre, Christophe Kihm (dir.), Les expositions à l'ère de leur reproductibilité, Artpress2, 2015, 98 p.
Laurent Jeanpierre, Olivier Roueff (dir.), La culture et ses intermédiaires: dans les arts, le numérique et les industries créatives, Éditions des Archives contemporaines, 2014, 267 p.
Laurent Jeanpierre, Florian Nicodème, Pierre Saint-Germier (dir.), Réalité(s) du possible en sciences humaines et sociales, ENS éd., 2013, 248 p.
Laurent Jeanpierre, Christophe Kihm, Denys Riout, L'art contemporain et la Côte d'Azur, les Presses du réel, 2011, 375 p.
Laurent Jeanpierre, Didier Fassin: "On n'entend pas ce que les gens ont à dire sur eux-mêmes", Le Monde, 2010, 8 p.
Laurent Jeanpierre, Élie During, Christophe Kihm (dir.), In actu: de l'expérimental dans l'art, Publications des Marquisats, École supérieure d'art de l'agglomération d'Annecy et les Presses du réel, 2009, Fabula, 404 p.
Laurent Jeanpierre, Richard Monnier, Grégoire Bergeret, ADERA éd., 2007, 85 p.
Laurent Jeanpierre (dir.), Le spectre rôde toujours: actualité du Manifeste du parti communiste, Nautilus, 2002, 125 p.
Laurent Jeanpierre, Thomas Brisson, Kil-Ho Lee, « Western References in Asian Social Sciences (Japan and South Korea) », in Johan Heilbron, Gustavo Sora, Thibaud Boncourt (dir.), The Social and Human Sciences in Global Power Relations, Palgrave Macmillan, 2018, pp. 333-364
Laurent Jeanpierre, Christophe Charle, « La vie intellectuelle, mode d'emploi », in Charles, Christophe and Jeanpierre, Laurent (dir.), La vie intellectuelle en France, Editions du Seuil, 2016, pp. 9-19
Laurent Jeanpierre, « Tribunes et plateaux : logiques de la visibilité intellectuelle », in Charles, Christophe and Jeanpierre, Laurent (dir.), La vie intellectuelle en France, Editions du Seuil, 2016, pp. 494-500
Laurent Jeanpierre, Christophe Charle, « L'ancien et le nouveau », in Charles, Christophe and Jeanpierre, Laurent (dir.), La vie intellectuelle en France, Editions du Seuil, 2016, pp. 839-867
Laurent Jeanpierre, « L'aventure des sciences de l'homme », in Charles, Christophe and Jeanpierre, Laurent (dir.), La vie intellectuelle en France, Editions du Seuil, 2016, pp. 139-166
Laurent Jeanpierre, Christophe Charle, « Ouvertures et turbulences », in Charles, Christophe and Jeanpierre, Laurent (dir.), La vie intellectuelle en France, Editions du Seuil, 2016, pp. 425-435
Laurent Jeanpierre, « L’idée de postmodernisme », in Charles Christophe, Jeanpierre Laurent (dir.), La vie intellectuelle en France, Editions du Seuil, 2016, pp. 744-748
Laurent Jeanpierre, Isabelle Mayaud, Séverine Sofio, « Types et degrés de la réalité curatoriale : une approche sociologique », in Commissaires d'Exposition Associés (C.E.A) (dir.), Réalités du commissariat d'exposition, Editions Beaux-Arts de Paris, 2015, pp. 13-33
Laurent Jeanpierre, « Le format comme convention », in Zerbib, David (dir.), Des formats de l'art, Les Presses du Réel, Les Editions de l'ESAAA, 2015, pp. 327-337
Laurent Jeanpierre, « L'action de la France Libre aux États-Unis : une stratégie en réseaux », in Cornil-Frerrot, Sylvain and Oulmont, Philippe (dir.), Les Français Libres et le monde, Nouveau Monde Édition, 2015, pp. 185-201
Laurent Jeanpierre, « Géographie culturelle de la guerre », in Aglan, Alya and Franck, Robert (dir.), La guerre-monde, Gallimard, 2015, pp. 2103-2149
Laurent Jeanpierre, Isabelle Mayaud, « Un precariato frammentato. Il commissario d’esposizione d’arte contemporanea in Francia », in Silvia Contarini, Luca Marsi (dir.), Precariato. Forme e critica della condizione precaria, Ombre corte, 2015, pp. 80-91
Laurent Jeanpierre, Olivier Roueff, « Introduction. Les territoires de l’intermédiation. Division sociale du travail et luttes de frontières », La Culture et ses intermédiaires dans les arts, les industries culturelles et le numérique, Editions des Archives Contemporaines, 2014, pp. -
Laurent Jeanpierre, Séverine Sofio, « Chronique d'une "mort" différée : les conservateurs de musée face aux commissaires d'exposition dans l'art contemporain français », in Poulard, Frédéric and Tobelem, Jean-Michel (dir.), Les conservateurs de musées : atouts et faiblesses d'une profession, La Documentation Française, 2014, pp. 111-139
Laurent Jeanpierre, « Vies et morts de la biopolitique », in Bert, Jean-François and Lamy, Jérôme (dir.), Michel Foucault : un héritage critique, CNRS Éditions, 2014, pp. 207-217
Laurent Jeanpierre, Isabelle Mayaud, « Un précariat fragmenté : le commissariat d'exposition d'art contemporain en France », in Contarini Silvia, Luca Marsi (dir.), Précariat : pour une critique de la société de la précarité, Presses Universitaires de Paris Ouest, 2014, pp. 81-92
Laurent Jeanpierre, « Revues modernistes et champs littéraires : problèmes de frontières », in Benoît Tadié (dir.), Revues modernistes anglo-américaines. Lieux d'échanges, lieux d'exil., Ent'revues, 2006, pp. 157-175
Laurent Jeanpierre, « France Forever », in Claire Andrieu, Philippe Braud, Guillaume Piketty (dir.), Dictionnaire Charles de Gaulle, Robert Laffont, 2006
Laurent Jeanpierre, Maxime Gaborit, Romane Rozencwajg, « Les frontières négociées des assemblées citoyennes. Le cas de la Convention citoyenne pour le climat (2019-2020) Une délibération ouverte à l’extérieur », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 2023, n°3, pp. 173-204
Laurent Jeanpierre, Haud Guéguen, « Une critique alternative (en sciences sociales) : enquêter sur le front des possibles », Astérion, 2022, n°27
Ce qu’il est parfois d’usage d’appeler la crise de la critique en sciences sociales, particulièrement en sociologie, possède aujourd’hui de multiples facettes. D’abord, une partie des chercheurs actuels, en particulier hors de France, récusent toute ambition de critique sociale à des savoirs censés s’en tenir à l’enregistrement et à l’explication de l’existant. Pour eux, les théoriciens et savants critiques sombrent dans l’idéologie et font courir un danger à la raison. Cette manière d’envisa...
Laurent Jeanpierre, Bénédicte Apouey, Hazem Arab, Simon Baeckelandt, Philippe Bégout [et alii], « Co-construction in Deliberative Democracy: Lessons from the French Citizens’ Convention for Climate », Humanities and Social Sciences Communications, 2022, n°207
Laurent Jeanpierre, « L’empreinte discrète de L’Année sociologique au Collège de France », L'Année Sociologique, 2022, n°1, pp. 163-183
Laurent Jeanpierre, Nicolas Heimendinger, « Entretien avec Laurent Jeanpierre », Marges - Revue d’art contemporain, 2021, n°32, pp. 120-133
Laurent Jeanpierre, Grégory Daho, Antoine Vauchez, Didier Bigo, Afrânio Garcia [et alii], « Les ficelles de l’enquête globale. Lectures, usages et débats autour de la sociologie de l’international d’Yves Dezalay », Cultures & conflits, 2021, n°119120, pp. 115-149
Laurent Jeanpierre, « Commune de Paris et Commune des ronds-points », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 2021, n°148, pp. 109-122
Sans être absente, la référence explicite à la Commune de Paris est restée plutôt rare dans le mouvement dit des « Gilets jaunes », qui s’est déployé en France pendant plusieurs mois à partir de novembre 2018 et qui s’est étiolé, par phases successives, à partir du printemps 2019. Certes, elle fait partie des événements du passé qui ont parfois été mobilisés dans le discours éclaté et polymorphe de la mobilisation. Elle est par exemple apparue subrepticement sur certains murs de Paris à parti...
Laurent Jeanpierre, Didier Bigo, Afrânio Garcia, Ron Levi, Johanna Siméant-Germanos [et alii], « Les ficelles de l’enquête globale », 2020
En clôture du colloque qui est à l’origine de ce dossier, nous avions demandé à des chercheurs d’horizons disciplinaires et de générations différentes de revenir sur leur rencontre avec les travaux d’Yves Dezalay et d’évoquer dans le cadre d’un échange retranscrit ci-dessous, la manière dont chacun d’entre eux avait pu mobiliser, prolonger, nuancer, parfois réfuter les pistes et façons de faire d’Yves Dezalay. On trouve là une occasion de partager des réflexions plus personnelles sur les prat...
Laurent Jeanpierre, « Exils de Pascale Casanova », COnTEXTES. Revue de sociologie de la littérature , 2020, n°28
C’est un honneur pour moi de prendre part au juste hommage rendu à Pascale Casanova : pour des raisons scientifiques, parce que son œuvre a été une source d’inspiration cardinale dans mon travail, et pour des raisons personnelles, parce que j’ai eu le privilège de la fréquenter depuis 2005. Avant notre rencontre, qui eut lieu à l’occasion d’un colloque en Suisse d’un réseau scientifique international (Pour un espace des sciences sociales européen) animé par Franz Schultheis, le nom de Pascale...
Laurent Jeanpierre, « Tagore, Ghatak, Ray : Calcutta, capitale de toutes les enfances », Critique , 2020, n° ° 872-873, pp. 169-182
Laurent Jeanpierre, Isabelle Mayaud, « Destinies of artistic activity: visual artists’ plural forms of employment and trade-offs in a French region », Sociologia del Lavoro, 2020, n°157, pp. 125-144
Laurent Jeanpierre, Laurent Bonelli, « L'économie, l'international et la sociologie : combinaisons et variations. Introduction », Cultures & conflits, 2018, n°108, pp. 7-14
Laurent Jeanpierre, « Patrice Maniglier : Hériter du xxe siècle : Lanzmann, Shoah et Les Temps modernes », Critique , 2018, n° ° 852, pp. 417-428
Laurent Jeanpierre, Laurent Bonelli, « L’économie, l’international et la sociologie : combinaisons et variations », 2017
Ce numéro de Cultures & Conflits part d’un constat simple : les multiples travaux – foisonnants sur les questions de migrations, de frontières, de réfugiés et de sécurité – qui se réclament d’une sociologie politique de l’international ou se reconnaissent dans ses postulats demeurent plus rares concernant les processus et les « objets » économiques, au sens restreint de ce qui est produit et circule dans la sphère économique mais aussi au sens très large avec lequel Max Weber les a définis. ...
Laurent Jeanpierre, « Michelle Perrot : L’historien n’est pas un redresseur de torts », Critique , 2017, n° ° 843-844, pp. 753-766
Laurent Jeanpierre, Christelle Dormoy-Rajramanan, « Maverick or naive?The positions of the Université de Vincennes in French political science in the 1970s », Revue Française de Science Politique, 2017, n°1, p. 121
Laurent Jeanpierre, Christelle Dormoy-Rajramanan, « Excentrée ou excentrique ? Positions de l’Université de Vincennes dans la science politique française des années 1970 », Revue Française de Science Politique, 2017, n°1, pp. 121-143
Laurent Jeanpierre, « Révolutions et crises politiques au Maghreb et au Machrek », Actes de la recherche en sciences sociales , 2016, n° ° 211-212, pp. 4-23
La sociologie des révolutions et des crises de régime est restée polarisée entre des analyses centrées sur le temps long des structures sociales et politiques et celles focalisées sur le temps court des conjonctures événementielles et de leurs mobilisations collectives. Minoritaire face aux approches géopolitiques ou culturalistes, la sociologie des crises politiques des mondes arabes depuis 2011 n’échappe pas à ces divisions. L’article, qui fait aussi office d’introduction du numéro, jette les bases d’une sociologie de ces crises où s’articuleraient mieux temps court et temps long, contingence et structure. Plusieurs hypothèses sont mises à l’épreuve : le rôle déclencheur des aspirations désajustées ; le rôle conducteur des anciens réseaux oppositionnels ; l’importance des variables géographiques ; la distance sociale entre acteurs et bénéficiaires de la révolution ; le rapport ambivalent des révolutionnaires à l’État. L’article souligne aussi l’intérêt potentiel des notions de capital et de champ révolutionnaires et se demande si une greffe de la théorie des champs sur la sociologie des crises politiques permettrait d’éviter les écueils du finalisme et de l’autonomisation excessive des logiques de situation ainsi que du calcul individuel.
Laurent Jeanpierre, Choukri Hmed, « Révolutions et crises politiques au Maghreb et au Machrek », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2016
Laurent Jeanpierre, Elie During, « Fourier revient », Critique : revue générale des publications françaises et étrangères, 2015, n° 1, pp. 3-5
Laurent Jeanpierre, « René Schérer : En traînée de poudre... », Critique , 2015, n° ° 812-813, pp. 142-158
Laurent Jeanpierre, Marc Joly, Bernard Lahire, « Sacralité de l'art et pouvoirs d'attribution. Entretien avec Bernard Lahire », Critique : revue générale des publications françaises et étrangères, 2015, pp. 914-927
Laurent Jeanpierre, « Présentation du dossier Art et sacré : le cas Poussin », Critique : revue générale des publications françaises et étrangères, 2015, p. 885
Laurent Jeanpierre, Philippe Roger, René Schérer, « En traînée de poudre... », Critique : revue générale des publications françaises et étrangères, 2015, pp. 142-158
Laurent Jeanpierre, « Art et sacré : le cas Poussin », Critique : revue générale des publications françaises et étrangères, 2015
Laurent Jeanpierre, « Présentation », Critique , 2014, n° ° 802, pp. 195-196
Laurent Jeanpierre, « Pierre-Henri Castel : Contrainte intérieure et fragilité de l'agir », Critique , 2014, n° ° 802, pp. 225-238
Laurent Jeanpierre, Pierre-Henri Castel, Elie During, « Contrainte intérieure et fragilité de l'agir », Critique : revue générale des publications françaises et étrangères, 2014, pp. 225-238
Laurent Jeanpierre, « L'art sans frontières : dernière frontière de l'art ? Réflexions sur Magiciens de la terre et ses critiques », Journal de l'Université d'été de la Bibliothèque Kandinsky, 2014, pp. 9-13
Laurent Jeanpierre, Elie During, « Pierre-Henri Castel, les vies de l'esprit », Critique : revue générale des publications françaises et étrangères, 2014
Laurent Jeanpierre, Florian Nicodème, Pierre Saint-Germier, « Possibilités réelles », 2013
La montée en puissance des programmes constructionnistes en sciences humaines et sociales a eu pour conséquence – sans doute secondaire, mais généralement non interrogée – de rouvrir dans plusieurs disciplines le territoire du possible (Hacking, 2001). D’un côté, en insistant sur la dimension de contingence radicale, de possibilité, voire de réversibilité des phénomènes sociaux – qui va de pair avec l’idée de leur « constructibilité » – le constructionnisme social a ouvert une double opportun...
Laurent Jeanpierre, Éric Monnet, « Manières de dire l’avenir sans nier l’incertitude : de l’économie aux sciences du climat. Entretien avec Michel Armatte », 2013
Le réel et le probable Tracés : Comment s’exprime aujourd’hui la distinction entre statistiques et probabilités ? Comment pourriez-vous décrire à un profane les différences d’approche vis-à-vis du réel et du probable entre un statisticien et un théoricien des probabilités ? Michel Armatte : La réponse la plus intéressante à ce type de questions n’est pas épistémologique mais historique. Le calcul des probabilités et la statistique (sous ses deux formes de statistique descriptive allemande et ...
Laurent Jeanpierre, Vincent Farnea, « Des utopies possibles aux utopies réelles. Entretien avec Erik Olin Wright », 2013
Tracés : Vous avez entamé au début des années 1990 une réflexion sur les utopies sociales et politiques et essayé de définir ce que vous appelez une « science sociale émancipatrice » dans le cadre d’un projet de recherche collectif ( The Real Utopias Project) que vous avez dirigé. Votre dernier livre, Envisioning Real Utopias, est pour le moment la dernière pierre de cet édifice. Vous écrivez qu’il visait avant tout à « redonner un sens à la possibilité » d’un changement social émancipateu...
Laurent Jeanpierre, Laurent Martin, F. Osa, « 68/86 : un grand retournement ? Cerisy dans la vie intellectuelle française », Histoire@Politique : revue du Centre d'histoire de Sciences Po, 2013, n°20
Laurent Jeanpierre, « 1968-1986 : la révolution conservatrice de la pensée française à l'épreuve des rencontres de Cerisy », Histoire@Politique , 2013, n° °20, pp. 1-10
Laurent Jeanpierre, « Représenter les commissaires d'exposition d'art contemporain en France : une intermédiation collective impossible ? », Le Mouvement Social , 2013, n° ° 243, pp. 79-89
On estime généralement que la représentation collective pose de nombreux problèmes dans les métiers de la culture pour les raisons suivantes : individualisation du travail et des carrières, précarité de l’emploi, faible syndicalisation et forte différenciation des métiers. Nous avons éprouvé ce constat en étudiant une association créée en 2007 visant à défendre les intérêts des commissaires d’exposition d’art contemporain en France. Notre enquête se fonde sur des archives de l’association, l’observation de ses assemblées générales et sur les résultats d’une enquête sociologique récente sur l’activité de commissaire d’exposition dans le monde de l’art contemporain français. Développée au cours de ces trente dernières années en France, cette activité est aujourd’hui peu formalisée et particulièrement dynamique. Le nombre de personnes concernées a pu être évalué à quasiment un millier, dont une majorité sont des travailleurs indépendants ne vivant pas, ou très difficilement, de cette activité. Nous nous interrogeons ici sur les conditions sociales et politiques de naissance de l’association étudiée et sur les obstacles qu’elle rencontre pour se développer, en particulier au sein de la population des commissaires d’exposition. Il ressort de cette étude de cas que, plutôt que des facteurs sociaux génériques censés entraver l’action et la représentation collective dans les métiers de la culture, deux facteurs doivent être pris en compte pour expliquer ces difficultés : l’écart entre les propriétés sociales des candidats à la fonction de porte-parole et celles de leurs représentés potentiels ; le rôle de l’État, qui n’est pas toujours en mesure d’investir dans la durée les ressources nécessaires à l’autonomie des représentants dont il a pourtant favorisé l’émergence, comme dans le cas de l’association étudiée.
Laurent Jeanpierre, Isabelle Mayaud, Séverine Sofio, « Représenter les commissaires d’exposition en France : une intermédiation collective impossible ? », Le Mouvement social, 2013, n°43
Laurent Jeanpierre, Isabelle Drouet, Stéphanie Dupouy, Florian Nicodème, « Contrefactuels en histoire : du mot au mode d’emploi. Le moment de la new economic history », 2012
L’approche contrefactuelle désigne, pour les historiens, une forme particulière que peut prendre le récit historique ou la pratique de l’histoire. Raisonner contrefactuellement, dans ce cadre, c’est se demander ce qui se serait passé si la réalité avait été différente. Le plus souvent, il s’agit de supprimer en pensée un événement ou une réalité historique et de s’interroger sur les conséquences de cette suppression. Que se serait-il passé si Hitler était mort pendant la Première Guerre mondi...
Laurent Jeanpierre, « Bruno Latour ou la pluralité des mondes », Critique , 2012, n° ° 786, pp. 915-915
Laurent Jeanpierre, « Bruno Latour : L'universel, il faut le faire », Critique , 2012, n° ° 786, pp. 949-963
Laurent Jeanpierre, « Avant-propos », Les Temps Modernes , 2011, n° ° 664, pp. 1-3
Laurent Jeanpierre, « En pensant par l'art », Critique , 2010, n° ° 759-760, pp. 643-646
Laurent Jeanpierre, « Manières de faire des graphes », Critique , 2010, n° ° 759-760, pp. 785-791
Laurent Jeanpierre, « Vers une histoire transnationale des sciences sociales », Sociétés contemporaines , 2009, n° ° 73, pp. 121-145
RésuméLes comptes rendus historiques du développement des sciences sociales ont trop souvent considéré les institutions locales ou nationales comme le cadre d'analyse pertinent, au lieu de prendre en compte leur insertion dans divers types de relations transnationales. L'évolution des structures de mobilité et d'échanges transnationaux met à mal les distinctions nettes entre le local, le national et l'international, et représente une composante essentielle de la dynamique des sciences sociales, ainsi qu'une perspective prometteuse pour repenser leur développement historique. Dans l'esquisse programmatique qui suit, nous suggérons qu'il est possible de concevoir une histoire transnationale des sciences sociales à partir de trois mécanismes généraux qui ont structuré de façon décisive les flux transnationaux d'individus et d'idées : a) le fonctionnement des institutions scientifiques internationales, b) la mobilité transnationale des universitaires, et c) les politiques d'échanges transnationaux poursuivies par des institutions non-universitaires.
Laurent Jeanpierre, « Invention et réinventions transatlantiques de la Critical Theory », L'Homme - Revue française d'anthropologie, 2008, pp. 247-270
Laurent Jeanpierre, « Toward a Transnational History of the Social Sciences », Journal of the History of the Behavioral Sciences, 2008, n°2, pp. 146-160
Laurent Jeanpierre, « Analyser les pratiques discursives en sciences sociales », Bulletin de Méthodologie Sociologique / Bulletin of Sociological Methodology, 2008, n°97, pp. 39-47
Laurent Jeanpierre, « Une sociologie foucaldienne du néolibéralisme est-elle possible ? », Sociologie et Sociétés, 2006, n°2, pp. 87-111
Laurent Jeanpierre, « 'Tyrannie du national' et circulation sélective des réfugiés. Le cas des émigrations politiques françaises aux Etats-Unis », Pro-Asile, 2005, n°12, pp. 29-31
Laurent Jeanpierre, « Par-delà la biopolitique », Critique: Studies in Contemporary Fiction, 2005, pp. 352-368
Laurent Jeanpierre, « Pierre Bourdieu par Pierre Bourdieu, ou la question du double », Critique: Studies in Contemporary Fiction, 2004, n°689, pp. 776-790
Laurent Jeanpierre, « Retournements du détournement », Critique: Studies in Contemporary Fiction, 2002, pp. 645-659
Laurent Jeanpierre, « Politiques de l'écrivain ou politiques de l'écriture ? », French Politics, Culture & Society, 2001, pp. 70-81
Laurent Jeanpierre, « Un dissident du trotskysme aux États-Unis : Meyer Schapiro (1904-1996) », Dissidences, 2000, n°7, pp. 37-38
Laurent Jeanpierre, « Penser face à (la fin de) l'histoire. Kojève, Sartre, Bataille », Critique: Studies in Contemporary Fiction, 2000, n°636, pp. 415-425
Laurent Jeanpierre, Laurent Jean-Pierre, « Paul Vignaux, inspirateur de la Deuxième gauche : récits d’un exil français aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale », Matériaux pour l'histoire de notre temps, 2000, pp. 48-56
Laurent Jeanpierre
Paul Vignaux, inspirateur de la « Deuxième gauche ». Récits d'un exil français aux États-Unis pendant la Seconde guerre mondiale.
L'exil de Paul Vignaux aux États-Unis entre 1941 et 1945 est un épisode séminal dans la genèse de la « nouvelle gauche » française. Vignaux a mis en place, avec l'aide des syndicats américains, du Jewish Labor Committee et de groupuscules socialistes allemands, un réseau indépendant d'informations, de collecte et de transfert de fonds entre la résistance française socialiste et les États-Unis. Il est devenu propagandiste et agent de renseignement de l'OSS. Il a renouvelé sa réflexion sur le syndicalisme en s'inspirant des relations sociales américaines. Sa trajectoire montre que se construit dès 1942 une constellation entre catholicisme social, anticommunisme et atlantisme qui a transformé le champ politique français depuis lors.