Maryème Kettani, Le Maroc, hub du développement de l'énergie solaire en Afrique du Nord : scenarios et facteurs de succès, thèse soutenue en 2021 à université ParisSaclay sous la direction de María Eugenia Sanin, membres du jury : Fateh Belaid (Rapp.), Patrick Criqui
Dans cette thèse, nous explorons les conditions dans lesquelles le Maroc pourrait devenir un hub de l'énergie solaire. Dans le chapitre 1, nous évaluons l'attractivité économique du photovoltaïque (PV) et de l'énergie solaire concentrée (CSP) pour le dessalement de l'eau de mer jusqu'en 2030. Nous trouvons qu’à cet horizon, les deux technologies sont compétitives par rapport à l'alimentation par le réseau électrique. Le PV atteint déjà la parité réseau et reste la source d'énergie la plus compétitive d'ici 2030. Même s’il semble plus coûteux aujourd'hui, le CSP devient compétitif vers 2030. Dans le chapitre 2, nous étudions les déterminants de la consommation d'énergie et de la pauvreté énergétique dans le secteur résidentiel. Nous utilisons les résultats de la consommation d'électricité pour évaluer le potentiel économique du PV résidentiel. Nous trouvons qu'aujourd’hui, le PV n'est compétitif que pour les ménages dont la consommation en électricité est la plus élevée, mais qu'il existe un potentiel pour l'avenir, ce qui aiderait le gouvernement à faire des économies sur les subventions à l'électricité. Dans le chapitre 3, nous construisons différents scénarios post-COVID de demande d'électricité jusqu'en 2030, et discutons du potentiel de l'énergie solaire à la lumière de ces scénarios, sur la base des résultats des chapitres 1 et 2. Nous concluons en définissant ce qu'est un hub solaire et en suggérant une méthodologie pour évaluer la capacité du Maroc à en devenir un. Les résultats montrent que le Maroc est en bonne position pour devenir un hub solaire mais qu'il doit encore surmonter ses faiblesses avant de devenir un hub global à l'horizon 2040-2050.
Kady Marie-Danielle Body, Étude micro-économétrique de l'impact du travail salarié étudiant sur la réussite à l'université, thèse soutenue en 2014 à Poitiers sous la direction de Liliane Bonnal, membres du jury : Mareva Sabatier (Rapp.), Olivier Bouba-Olga
L'emploi salarié hors cursus durant l'année universitaire peut-il affecter les résultats universitaires ? A partir des données tirées d'enquêtes nationales (les enquêtes « Conditions de Vie » de l'Observatoire national de la Vie Etudiante (OVE) et Panel 1995 du Ministère de l'Education National), cette thèse a pour ambition d'analyser à l'échelle de la France, le travail salarié des étudiants sous toutes ses formes et de relever les différents impacts qu'il pourrait avoir sur la réussite universitaire. Il ressort de l'analyse que le travail salarié a une influence négative et significative sur les résultats académiques. Cependant, ce n'est pas le travail en lui-même qui porte préjudice aux étudiants mais plutôt tout un ensemble de caractéristiques propres à l'emploi telles que l'intensité du temps accordée à l'emploi et le secteur d'embauche. De plus, il semblerait que ce soient les meilleurs étudiants qui font le choix de travailler pendant les études tandis que les étudiants non-salariés n'auraient pas intérêt à cumuler emploi et études. En somme, l'exercice d'une activité professionnelle pendant les études peut constituer une première expérience professionnelle utile, à condition qu'elle n'empiète pas trop sur le temps d'études et qu'elle soit liée aux études. Une politique publique qui inciterait les étudiants à ne pas travailler au-delà du temps partiel pourrait leur être favorable. Enfin, l'étude particulière des étudiants de première année de Licence nous montre que la majorité des étudiants-travailleurs inscrits en L1 et ayant abandonné leur année universitaire ne travaillait pas de manière intensive. L'activité professionnelle hors cursus n'est donc pas le seul élément qui peut justifier du taux d'échec alarmant des L1.
Mohammed Hadj Djelloul, L'accès au logement social et à la propriété : Une analyse économétrique sur données françaises, thèse soutenue en 2012 à Poitiers sous la direction de Liliane Bonnal, membres du jury : Rachid Boumahdi (Rapp.)
La thèse, en économie appliquée, s'intéresse à l'accès au logement en France. Deux types d'accès ont été considérés : l'obtention d'un logement social et la décision de devenir propriétaire. Concernant le logement social l'objectif est de déterminer les variables qui ont une influence sur la durée d'accès à ces logements. Il apparaît que cette durée est significativement plus longue pour les ménages ayant des revenus faibles, pour ceux connaissant des situations précaires sur le marché du travail (emploi sur contrat à durée déterminée par exemple) ou encore pour les ménages d'origine étrangère et les parents isolés. Les bailleurs sociaux semblent prudents et favoriseraient l'attribution des logements sociaux aux ménages les plus solvables. Concernant l'accession à la propriété, il apparaît que la probabilité d'accès augmente avec le niveau permanent, l'âge du chef de ménage, la situation professionnelle (occupé un emploi) et la situation maritale (préférence pour les coupes mariés). Cette probabilité décroit pour les ménages souhaitant résider dans la région parisienne et pour ceux dont le chef de ménage est d'origine immigrée. Des méthodes de décomposition permettent de montrer que la différence de probabilité d'accès à la propriété entre les natifs et les immigrés est expliquée par les caractéristiques des ménages à près de 90 pour cent.