Guillaume Devin

Professeur
Science politique.
SciencesPo

  • THESE

    L'Internationale socialiste (1945-1976) : politique et éthique du socialisme international, soutenue en 1988 à Paris 10 sous la direction de Hugues Portelli 

  • Guillaume Devin, Marieke Louis, Sociologie des relations internationales, 5e éd., La Découverte et Cairn, 2023, Repères ( sciences politiques-droit ), 128 p.    

    Différente d'une approche exclusivement théorique ou d'une lecture purement historique, la sociologie des relations internationales appréhende les faits « internationaux » comme des faits sociaux. Elle privilégie la démarche empirique tout en l'accompagnant d'un effort de systématisation. Face à une incroyable accumulation d'événements et d'informations, il s'agit d'organiser la diversité des variables et des techniques internationales autour de quelques rubriques fondamentales : les acteurs, leur puissance, leurs objectifs, leurs instruments. La sociologie des relations internationales propose un cadre d'analyse suffisamment étendu pour saisir les permanences et les discontinuités des modes d'action internationaux dans la durée, mais aussi suffisamment précis pour définir ce qui fait leur spécificité aujourd'hui. Dans cette perspective, ce livre ne sépare pas l'empirie et la théorie, le passé et le présent, l'analyse des continuités et une réflexion plus globale sur le changement. Il ouvre des pistes fécondes aux études politiques internationales

    Guillaume Devin, Franck Petiteville, Simon Tordjman (dir.), L'Assemblée générale des Nations Unies. Là où le monde se parle depuis 75 ans: Là où le monde se parle depuis 75 ans, Cairn et Presses de Sciences Po, 2020, Relations internationales, 302 p.  

    Seul forum où tous les pays sont représentés sur un pied d'égalité, l'Assemblée générale des Nations unies est le centre politique du multilatéralisme et le creuset où se forgent les références communes de notre planète.Cette institution politique mondiale méritait bien un premier ouvrage de référence en langue française.Souvent éclipsée par le Conseil de sécurité, volontiers taxée de « bavarde », l'Assemblée générale des Nations unies n'est pourtant pas qu'une scène où viennent se produire, le temps d'un discours, les dirigeants mondiaux. Épicentre d'intenses négociations diplomatiques depuis plus de soixante-quinze ans, elle fait entendre sa voix sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, les droits humains, la sécurité, le développement, l'environnement…Au cœur de l'architecture onusienne dont elle irrigue les institutions, seul forum où tous les pays sont représentés sur un pied d'égalité, l'Assemblée est le centre politique du multilatéralisme et le creuset où se forgent les références communes de notre planète.Cette institution politique mondiale méritait bien un premier ouvrage de référence en langue française

    Guillaume Devin, Les organisations internationales, Cairn et Armand Colin, 2020, Collection U  

    Dans un monde façonné par la libéralisation des échanges et la mondialisation de l'information, aucun domaine de l'activité humaine n'échappe désormais au besoin de concertation à l'échelle planétaire. Chaque problème nouveau engendre, à plus ou moins longue échéance, une nouvelle instance internationale baptisée selon les circonstances, forum, conseil, groupe, comité, organisation… Jamais les institutions internationales n'ont été aussi nombreuses. Elles possèdent toutes leur trajectoire particulière, leur organisation, leur degré d'autonomie variable vis-à-vis de leurs membres, rendant l'ensemble du système difficile à saisir dans tous ses détails.Cet ouvrage, sans équivalent en langue française, fait le choix d'une approche globale et privilégie l'étude des organisations internationales comme phénomène social majeur. Il souligne ainsi le mouvement propre à ces organisations et propose une nouvelle manière de lire la transformation des relations internationales

    Guillaume Devin, Un seul monde: L’évolution de la coopération internationale, Cairn et CNRS Éditions, 2019, Débats  

    « Saisie par l'actualité des événements internationaux les plus spectaculaires, l'opinion n'accorde qu'un coup d'oeil sceptique aux gestes de concorde. La coopération internationale est assimilée à la croyance naïve en un monde idéal. Elle joue pourtant un rôle essentiel dans le processus de pacification, lent et irrégulier, d'un monde imparfait. »

    Guillaume Devin, Michel Hastings (dir.), 10 concepts d’anthropologie en science politique, CNRS Éditions, 2018, Biblis, 245 p.  

    "Tout en ayant son identité propre, la science politique s’enrichit en permanence de ses relations avec les autres disciplines. Preuve de son universalité, nombre de ses objets ont été appréhendés par l’anthropologie. Réciproquement, le décentrement anthropologique est l’occasion de revenir aux questions les plus essentielles des sociétés humaines. Ce livre s’attache à l’apport de dix concepts-clés appartenant à l’oeuvre de dix anthropologues : Geertz (la description), Douglas (l’institution), Leach (la structure), Sahlins (la culture), Godelier (l’imaginaire), Lévi-Strauss (l’échange), Van Gennep (le rite), Balandier (le changement), Clastres (le pouvoir), Girard (la violence). Cette démarche originale entend enrichir l’étude de la science politique en encourageant un réflexe d’ouverture vers l’anthropologie, et, plus généralement, vers d’autres sciences sociales." -- [4ème de couverture]

    Guillaume Devin, Sociologie des relations internationales, 4e éd., Cairn et La Découverte, 2018, Repères ( Sciences politiques-droit ), 127 p. 

    Guillaume Devin, Guillaume Courty, La construction européenne, 4e éd., Cairn et La Découverte, 2018, Repères, 127 p.  

    La 4ème de couverture indique : "Soixante ans après la signature du traité de Rome, la construction européenne a connu des développements considérables. Toute son histoire a été marquée par des phases de stop and go qui ont rendu son cheminement difficilement prévisible. L'institutionnalisation a servi d'aiguillon au dynamisme des intérêts, mais également à des mouvements de résistance, voire de rejet à l'égard d'une entreprise qui paraissait dotée d'une capacité d'extension continue. C'est cette capacité, déjà contestée depuis que l'opinion publique s'est invitée dans les débats européens à partir des années 1990, qui est aujourd'hui sérieusement mise en doute. La nouvelle édition de ce livre, devenu un classique, offre une introduction pédagogique sur la genèse, le fonctionnement et l'état actuel de la construction européenne. Le lecteur y découvrira ce qui donne à l'aventure européenne son caractère de processus largement non planifié. Il y trouvera également de nombreuses données sur les institutions européennes et leurs acteurs."

    Guillaume Devin (dir.), Resources and Applied Methods in International Relations, 1e éd., Springer International Publishing, 2018, The Sciences Po Series in International Relations and Political Economy  

    This book constitutes an up-to-date methodology reference work for International Relations (IR) scholars and students. The study of IR calls for the use of multiple and various tools to try and describe international phenomena, analyze and understand them, compare them, interpret them, and try to offer theoretical approaches. In a nutshell, doing research in IR requires both tools and methods-from the use of archives to the translation of results through mapping, from conducting interviews to analyzing quantitative data, from constituting a corpus to the always touchy interpretation of images and discourses. This volume assembles twenty young researchers and professors in the field of IR and political science to discuss numerous rich and thoroughly explained case studies. Merging traditional political science approaches with methods borrowed from  sociology and history, it offers a clear and instructive synthesis of the main resources and applied methods to study International Relations. .

    Guillaume Devin (dir.), Resources and Applied Methods in International Relations, Palgrave Macmillan, 2018, The Sciences Po series in international relations and political economy, 187 p.  

    La 4ème de couv. indique : "This book constitutes an up-to-date methodology reference work for International Relations (IR) scholars and students. The study of IR calls for the use of multiple and various tools to try and describe international phenomena, analyze and understand them, compare them, interpret them, and try to offer theoretical approaches. In a nutshell, doing research in IR requires both tools and methods―from the use of archives to the translation of results through mapping, from conducting interviews to analyzing quantitative data, from constituting a corpus to the always touchy interpretation of images and discourses. This volume assembles twenty young researchers and professors in the field of IR and political science to discuss numerous rich and thoroughly explained case studies. Merging traditional political science approaches with methods borrowed from sociology and history, it offers a clear and instructive synthesis of the main resources and applied methods to study International Relations."

    Guillaume Devin (dir.), Méthodes de recherche en relations internationales, Cairn et Presses de Sciences Po, 2016, Collection Relations internationales, 270 p.  

    Étudier les faits sociaux que sont les relations internationales, tenter de les décrire, de les interpréter, de les comparer, demande immanquablement au chercheur d'effectuer un choix de méthodes et d'outils. Or, paradoxalement, alors que les ouvrages théoriques traitant des relations internationales sont relativement nombreux, la présentation des divers moyens de l'enquête empirique demeure peu développée. Cet ouvrage réunit une vingtaine de chercheurs et d'enseignants et offre un panorama de données, de ressources et de méthodes utiles pour mener une recherche sur les relations internationales et la fonder de la manière la plus rigoureuse possible. On y trouvera une réflexion critique sur la construction et l'usage des banques de données, sur la pratique des entretiens, sur le recours à la cartographie, sur l'analyse des discours et des images ou sur l'emploi de diverses méthodes quantitatives. Guide pratique pour le chercheur, ce livre s'adresse aussi à un public plus général, intéressé par les études sur les relations internationales et qui se demande légitimement comment sont produites les conclusions des « experts »

    Guillaume Devin, Les organisations internationales, 2e éd., Armand Colin, 2016, U ( Science politique ), 288 p. 

    Guillaume Devin (dir.), Dix concepts sociologiques en relations internationales, CNRS éditions, 2015, Biblis, 224 p.  

    La 4ème de couv. indique : "Prendre au sérieux l'idée que les fait internationaux sont des faits sociaux, c'est admettre que les relations internationales doivent être appréhendées par les sciences sociales et non pas seulement par le corpus convenu des "théories des relations internationales", principalement d'origine anglo-américaine. Ce livre s'attache à l'apport de dix concepts-clés appartenant à l'oeuvre de dix sociologues : la scène (Goffman), la structuration (Giddens), le champ (Bourdieu), l'interdépendance (Elias), la domination (Weber), la loyauté (Hirschman), la rationalité (Boudon), le conflit (Simmel), la réciprocité (Mauss) et l'intégration (Durkheim). Cette démarche originale entend enrichir l'étude des relations internationales en encourageant un réflexe d'ouverture vers la sociologie et, plus généralement, vers d'autres sciences sociales."

    Guillaume Devin, Un seul monde. L'évolution de la coopération internationale: l'évolution de la coopération internationale, CNRS Editions, 2014, 62 p. 

    Guillaume Devin, Marie-Claude Smouts, Les organisations internationales, A. Colin, 2014, U 

    Guillaume Devin, Sociologie des relations internationales, 3e éd., Cairn et La Découverte, 2013, Repères ( Sciences politiques-Droit ), 128 p. 

    Guillaume Devin, Guillaume Devin (dir.), Making peace: The contribution of international institutions, Palgrave Macmillan, 2011, The Sciences Po series in International relations and political economy, 208 p. 

    Guillaume Devin, Marie-Claude Smouts, Les organisations internationales, Armand Colin, 2011, U ( Science politique ), 253 p. 

    Guillaume Devin, Guillaume Courty, La construction européenne, Cairn et La Découverte, 2011, Repères  

    La construction européenne est le produit d’un processus largement non planifié. Depuis son origine, trois logiques y concourent, tantôt antagonistes, tantôt complémentaires : les stratégies des États, la dynamique propre des institutions et l’organisation des intérêts. Leur interaction donne à la construction européenne son caractère de processus politique inachevé. Ce livre, rédigé par deux spécialistes reconnus, n’est pas un essai. Il est conçu comme un outil pédagogique qui rend accessible les débats actuels et l’état de la recherche sur les dynamiques et les soubresauts de la construction européenne. Le lecteur y trouvera les dernières données sur les institutions, leurs réformes et leurs transformations marquantes. Il pourra aussi y découvrir les théories, analyses et débats qui alimentent la production académique sur l’Union européenne

    Guillaume Devin, Sociologie des relations internationales, Cairn et La Découverte, 2011, Repères  

    Différente d’une approche exclusivement théorique ou d’une lecture purement historique, la sociologie des relations internationales appréhende les faits « internationaux » comme des faits sociaux. Elle privilégie la démarche empirique tout en l’accompagnant d’un effort de systématisation. Face à une incroyable accumulation d’événements et d’informations, il s’agit d’organiser la diversité des variables et des techniques internationales autour de quelques rubriques fondamentales : les acteurs, leur puissance, leurs objectifs, leurs instruments. La sociologie des relations internationales construit un cadre d’analyse suffisamment large pour saisir les permanences et les discontinuités des modes d’action internationaux dans la longue durée, mais aussi suffisamment précis pour pointer ce qui fait leur spécificité et ce qui les distingue aujourd’hui. Dans cette perspective, ce livre s’efforce de ne pas séparer l’empirique du théorique, l’histoire du présent, l’analyse des continuités, d’une réflexion plus globale sur le changement. Il ouvre des pistes fécondes aux études politiques internationales

    Guillaume Devin, Faire la paix , Cairn et Presses de Sciences Po, 2011, Références  

    Les institutions internationales contribuent-elles à la construction de la paix ? On pourrait en douter, tant les critiques abondent : dysfonctionnements, défaillances, soumission aux intérêts des États les plus puissants. Diplomates, universitaires et praticiens de ces institutions, les auteurs sont plus nuancés. Dans une perspective qu'ils jugent réaliste et constructive, ils soulignent les forces et les faiblesses de ce que les acteurs internationaux ont créé et qu'ils ne veulent pas abandonner. Au terme de leurs investigations, il apparaît que s'il demeure possible de faire la guerre contre l'avis des institutions internationales, il devient désormais difficile de se passer d'elles pour faire la paix. Le choix des questions traitées – sécurité collective, désarmement, médiation, consolidation de la paix, sécurité humaine, réduction de la pauvreté et des inégalités, justice pénale internationale, multilatéralisme – fait de cet ouvrage une référence sur les institutions internationales

    Guillaume Devin, Guillaume Courty, La construction européenne, 3e éd., La Découverte, 2010, Repères ( Sciences politiques, droit ), 128 p. 

    Guillaume Devin, Bertrand Badie, Le multilatéralisme: nouvelles formes de l'action internationale, Cairn et La Découverte, 2010, TAP/Relations internationales  

    Réalité protéiforme des échanges internationaux, le multilatéralisme est passé dans le langage courant : ONU, OMC, Banque mondiale font régulièrement l'actualité. Les diplomaties ont appris à s'y plier, mais aussi à en tirer profit. Les ONG, les médias, mais aussi les grandes entreprises s'y intéressent de plus en plus, jusqu'à modifier en profondeur l'ordinaire de la vie internationale. Cependant, la littérature sur le sujet est pauvre : en France, comme aux Etats-Unis, aucun titre ne traite de toutes les dimensions de ce phénomène. Aussi cet ouvrage clair et pédagogique vise-t-il deux objectifs. D'une part, faire le tour de la question en proposant une somme d'éclairages critiques et tranversaux à partir de treize contributions rédigées par des spécialistes de science politique, d'histoire, de droit et d'économie. D'autre part, dégager des pistes de réflexion sur le sens que revêt le multilatéralisme dans le système mondial de l'après-bipolarité aux prises avec des modes renouvelés de conflictualité

    Guillaume Devin (dir.), Faire la paix: La part des institutions internationales, Sciences Po. les Presses, 2009, Références ( Mondes ), 272 p. 

    Guillaume Devin, Bertrand Badie, Rony Brauman, Emmanuel Decaux, Catherine Wihtol de Wenden, Pour un autre regard sur les migrations : construire une gouvernance mondiale, La Découverte, 2008, Sur le vif, 125 p. 

    Guillaume Devin, Bertrand Badie (dir.), Le multilatéralisme. Nouvelles formes de l'action internationale: nouvelles formes de l'action internationale, Éditions La Découverte, 2007, Textes à l'appui ( Relations internationales ), 240 p. 

    Guillaume Devin, Sociologie des relations internationales, la Découverte et Numilog, 2007, Repères ( Sociologie ), 122 p. 

    Guillaume Devin, Guillaume Courty, La construction européenne, la Découverte, 2005, Repères ( Sciences politiques - Droit ), 125 p. 

    Guillaume Devin (dir.), Faire la paix: la part des institutions internationales, Ed. Pepper, 2005, Chaos international, 214 p. 

    Guillaume Devin (dir.), Les solidarités transnationales: [actes du troisième colloque de la Section d'études internationales de l'Association française de science politique, Paris, 21-22 octobre 2003], l'Harmattan, 2004, Logiques politiques, 209 p. 

    Guillaume Devin, Sociologie des relations internationales, Ed. la Découverte, 2002, Repères, 121 p. 

    Guillaume Devin, Guillaume Courty, La construction européenne, Éd. la Découverte, 2001, Repères, 124 p. 

    Guillaume Devin, Guillaume Courty, L'Europe politique, Éd. la Découverte, 1996, Repères, 124 p.   

    Guillaume Devin, L'Internationale socialiste: histoire et sociologie du socialisme international, 1945-1990, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1993, 437 p.   

    Guillaume Devin (dir.), Syndicalisme: dimensions internationales, Ed. Européennes Erasme, 1990, 420 p.   

    Guillaume Devin, Pierre Avril, Monique Blanc, Patrice Buffotot, Personnel politique français: 1870-1988, Presses Universitaires de France, 1989, 442 p.   

  • Guillaume Devin, « Introduction - L'assemblée générale des Nations unies », in Guillaume Devin, Franck Petiteville, Simon Tordjman (dir.), L'assemblée générale des Nations unies. Une institution politique mondiale, Presses de Sciences Po, 2020, pp. 7-15 

    Guillaume Devin, Benoit Martin, Marie Saiget, « De quoi parle-t-on à l’Assemblée ? Consensus et clivages », in Guillaume Devin, Franck Petiteville, Simon Tordjman (dir.), L'assemblée générale des Nations unies. Une institution politique mondiale, Presses de Sciences Po, 2020, pp. 83-108 

    Guillaume Devin, Frédéric Ramel, « Les métamorphoses de l’intérêt national », in Delphine Allès, Romain Malejacq, Stéphane Paquin (dir.), Un monde fragmenté. Autour de la sociologie des Relations internationales de Bertrand Badie, CNRS Éditions, 2019, pp. 181-200 

    Guillaume Devin, Xavier Crettiez, « « La violence chez René Girard » (avec Guillaume Devin) », Guillaume Devin et Michel Hastings (dir), 10 concepts d’anthropologie en science politique, cnrs, 2018 

    Guillaume Devin, « « Elias (Norbert) » », in Benoît Durieux, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Frédéric Ramel (dir.), Dictionnaire de la guerre et de la paix, Presses Universitaires de France, 2017, pp. 457-463 

    Guillaume Devin, Simon Tordjman, « Les bonnes pratiques. Vecteurs et révélateurs du changement au sein des organisations internationales », in Marie Saiget, Camille Laporte, Asmara Klein (dir.), Les bonnes pratiques des organisations internationales, Presses de Sciences Po, 2015, pp. 41-59 

    Guillaume Devin, « Préface - Diplomatie de l'arrogance », Diplomatie de l'arrogance, Éditions L'Harmattan, 2015 

    Guillaume Devin, « Observer "la scène internationale" : une perspective goffmanienne », in Guillaume Devin, Guillaume Devin (dir.), Dix concepts sociologiques en relations internationales, CNRS Éditions, 2015, pp. 9-28 

    Guillaume Devin, « Multilatéralisme et puissance », Ceriscope Puissance, Atelier de cartographie de Sciences Po, 2013, pp. 0835 

    Guillaume Devin, « Paroles de diplomates. Comment les négociations multilatérales changent la diplomatie », in Franck Petiteville, Delphine Placidi-Frot (dir.), Négociations internationales, Presses de Sciences Po, 2013, pp. 77-104 

    Guillaume Devin, « L’international comme dimension compréhensive dans l’enseignement de la science politique », in Frédéric Ramel, Thierry Balzacq (dir.), Traité de relations internationales, Presses de Sciences Po, 2013, pp. 1073-1080 

    Guillaume Devin, « Résolution 1422 (2002) : le maintien de la paix par les Nations Unies », Les Grandes Résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, Dalloz, 2012 

  • Guillaume Devin, « C’est une petite musique différente que fait entendre l’approche francophone des relations internationales », Mag AFSP , 2023, n°4, pp. 6-9     

    Guillaume Devin, « Conclusion : négociations internationales : fonctions, acteurs et dynamiques », Négociations, 2021, n°34, pp. 143-148 

    Guillaume Devin, Marieke Louis, Jules Naudet, « Que devient le multilatéralisme ? Entretien avec Guillaume Devin », La vie des idées, 2021 

    Guillaume Devin, « L’analyse des Organisations internationales : une perspective systémique », Civitas Europa, 2021, n°45, pp. 225-235 

    Guillaume Devin, Mélanie Albaret, « Los países del Sur en Naciones Unidas », Foro internacional, 2016, n°1, p. 27   

    Guillaume Devin, Mélanie Albaret, « Los países del Sur en Naciones unidas, Foro Internacional, vol. LVI, 2016, n° 1, janvier-mars, pp. 13-39 », Foro Internacional, 2016, n°1, pp. 13-39 

    Guillaume Devin, « Le développement des acteurs non étatiques », Questions internationales, 2013, n°63, pp. 37-43 

    Guillaume Devin, « Influer au sein des organisations internationales : le défi de la coordination », Mondes, 2011, n°9, pp. 15-25 

    Guillaume Devin, Delphine Placidi-Frot, « Les évolutions de l’ONU : concurrences et intégration », Critique Internationale, 2011, n°53, pp. 21-41   

    Guillaume Devin, « Les Etats-Unis et l'avenir du multilatéralisme », 2003  

    La guerre américaine en Irak et la gestion de la victoire militaire ont confirmé de manière éclatante le tour unilatéral pris par la politique de l'administration du président G. W. Bush. Cette orientation a des accents radicaux, mais s'inscrit dans une longue relation d'ambivalence des Etats-Unis avec le multilatéralisme. Deux livres importants en proposent une démonstration argumentée. La parution d'une étude française sur le débat intellectuel dans la formulation de la politique étrangère ...

  • Guillaume Devin, La normalisation en matière de technologies de l'information et de la communication (TIC), 2007, 155 p.   

  • Guillaume Devin, L’avenir du multilatéralisme. Pourquoi le multilatéralisme est-il résilient et fragile malgré tout ?, 2020 

    Guillaume Devin, Frédéric Ramel, Penser l’action multilatérale : un programme de recherche reconnu et soutenu par le CNRS, 2020 

    Guillaume Devin, Du bon usage des Nations unies, 2017 

    Guillaume Devin, La Gouvernance mondiale : Une perspective de sciences politiques, 2013   

  • Guillaume Devin, Andy Smith, « Les politiques internationales : objets et stratégies de recherche », 12e Congrès de l'AFSP, Paris, le 09 juillet 2013 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Sarah Daoud, Au nom de la sécurité nationale : l'activité de négociation des services de renseignement égyptiens dans le "dossier palestinien", thèse soutenue en 2022 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Assia Boutaleb (Rapp.), Laetitia Bucaille (Rapp.), Laurent Bonelli  

    Depuis la « division » (inqisām) ou le « coup » (inqilāb), suite à la victoire législative du parti islamiste palestinien Hamas et sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, les factions politiques palestiniennes, le Hamas et le Fatah principalement, ont multiplié les rencontres et accords en vue de leur réconciliation. En parallèle, des négociations d’apaisement (tahdi’a) sont en cours pour instaurer un cessez-le-feu de long terme dans la bande de Gaza. Ces deux processus imbriqués font intervenir un acteur tiers, les services de renseignement généraux égyptiens, qui endossent un rôle de « médiateur-partenaire » dans ces négociations. En réalité, le « dossier palestinien » constitue l’un des portefeuilles de l’appareil sécuritaire égyptien depuis sa création dans les années 1950; on constate une recrudescence de leur activité de négociation dans ce dossier depuis le déclenchement de la deuxième Intifada au début des années 2000. En raison du statut et des fonctions des officiers de renseignement égyptiens mais aussi de leur longévité dans la gestion du « dossier palestinien » - les négociateurs palestiniens et égyptiens ont en effet développé des relations interpersonnelles lesquelles ont des effets relatifs sur l’évolution des négociations- ces derniers ont recours à des techniques de négociation qui mêlent des méthodes classiques à la subversion.Cette thèse entend éclairer les dynamiques d’hybridité de ces négociations en analysant les rapports de force entre négociateurs, mais aussi leurs profils, trajectoires et pratiques afin de comprendre l’évolution des processus de réconciliation intra-palestinienne et d’apaisement dans la bande de Gaza. Ce travail a également pour but de décentrer la focale en privilégiant un prisme de « proximité » pour étudier les dynamiques intérieures palestiniennes.

    Marlène Rosano-Grange, Revisiter l'histoire de la construction européenne : le poids des structures et des conjonctures internationales, thèse soutenue en 2022 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Florence Delmotte (Rapp.), Antoine Roger (Rapp.), Franck Petiteville et Marlène Benquet  

    Notre recherche propose une sociologie historique mondiale de l’intégration européenne, qui revisite les périodisations eurocentrées du processus. A l’aide de la perspective du « développement inégal et combiné », la thèse articule le regard contingent et situé de l’histoire mondiale avec la structure économique différenciée des sociétés. La méthode d’enquête est basée sur des sources secondaires, historiques essentiellement, rapportées à des régimes de régulation (concurrentiel, fordiste et néo-libéral) et des intérêts en lutte à plusieurs échelles. Nous montrons que les relations internationales sont nécessaires à la reproduction de l’intégration européenne, en trois périodes. La sociogenèse du processus fait sens dans la structure hégémonique des Etats-Unis sur les Etats d’Europe de l’Ouest, qui importent la norme fordiste au rythme de la décolonisation et de la guerre froide. La différenciation du processus, d’abord sous la forme sociale-démocrate, a lieu dans la configuration internationale de la crise du fordisme qui lie le mouvement transnational de Mai 68, les pays du Tiers-monde dans le NOEI et l’URSS dans la détente. A partir du milieu des années 1970, le projet contre-hégémonique néolibéral se diffuse depuis les organisations financières internationales et les Etats-Unis de Reagan dans l’intégration, par une alliance avec le patronat industriel européen, sous la forme de l’ordolibéralisme. Enfin, l’Europe politique, monétaire et militaire, est indissociable de la victoire mondiale du néolibéralisme dans la guerre froide, sous une forme coopérative jusqu’à la guerre au Kosovo, puis coercitive avec la montée des forces contestataires, à commencer par la Chine.

    Laurie Servières, L'internationalisation de la question des "bidonvilles" et ses effets sur l'action publique en Colombie et au Brésil, thèse soutenue en 2022 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Carlos Milani, membres du jury : Agnès Deboulet (Rapp.), Alice Beuf (Rapp.), Elkin Velasquez, Armelle Choplin et Mariana Cavalcanti  

    Dans cette thèse, nous nous proposons d’aborder la thématique des bidonvilles à travers une perspective multidisciplinaire, croisant les relations internationales et l’analyse de politiques publiques. Nous nous penchons sur l’émergence de cette question sur la scène multilatérale, dans la première moitié du XXe siècle et retraçons les étapes de son internationalisation jusqu’à la période récente. Dans le même temps, nous analysons les transformations de l’action publique vis-à-vis des bidonvilles au niveau domestique, à travers l’étude empirique de quatre cas de villes (Cali, Medellin, Rio de Janeiro et Fortaleza) pris dans deux pays latinoaméricains, la Colombie et le Brésil. La mise en regard de ces trajectoires locales, nationales et internationale nous permet d’interroger la capacité des acteurs et agendas internationaux liés au champ du développement à influencer l’action publique à ses différentes échelles.

    Hugo Bras Martins da Costa, La politique étrangère brésilienne et les opérations de maintien de la paix des Nations unies, thèse soutenue en 2022 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Carlos Milani, membres du jury : Mélanie Albaret et Leticia de Abreu Pinheiro  

    Cette thèse s'agit d'une étude approfondie sur le cas du Brésil afin d'identifier les principaux facteurs internes conditionnant sa politique de maintien de la paix. Sa principale hypothèse est que la concentration formelle du pouvoir de décision entre les mains de la présidence et du congrès pour le déploiement des troupes, et entre les mains de l'itamaraty pour la formulation des positions diplomatiques brésiliennes à l’ONU, ne signifie pas que les actions extérieures de la politique brésilienne de maintien de la paix sont le résultat de la mise en œuvre du choix d'une ligne d'action étatique par un leader prédominant ou un groupe unique. En ce qui concerne l'analyse des facteurs internes conditionnant les positions normatives et doctrinales du Brésil sur l'agenda du maintien de la paix au sein de l'assemblée générale et du conseil de sécurité de l’ONU, cette thèse comprend que les couts élevés de la rupture avec le sens institutionnel qui s'est cristallise au début du processus d'institutionnalisation de la politique brésilienne de maintien de la paix dans les années 1950 favorisent la prédominance de la culture organisationnelle du ministère des affaires étrangères sur les positions du Brésil dans les forums de l’ONU qui régulent son système de maintien de la paix. Cependant, elle considère que la participation accrue des troupes brésiliennes aux opérations de maintien de la paix de l'ONU souligne les changements dans l'arrangement institutionnel du processus de formulation des positions normatives brésiliennes en faveur d'une unité de décision finale caractérisée par le type idéal de groupes autonomes multiples et renforce le caractère de politique publique de la politique étrangère brésilienne de maintien de la paix. En ce qui concerne l'analyse des contraintes internes au déploiement des troupes brésiliennes dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU, cette thèse considère que le processus de formulation de la position du leader prédominant, c'est-à-dire le président de la République, est le résultat d'un jeu politique de consultation, de marchandage, de négociations, de coordination, de compromis, de coalitions et de compétitions entre de multiples groupes autonomes au sommet de l'État qui ont le droit de veto, en tant que fonction de contrôle des canaux d'action formels et informels pour assurer sa mise en œuvre. Plus précisément, elle comprend que la coalition politique du gouvernement fédéral, la bureaucratie des affaires étrangères, la bureaucratie de la défense et les forces armées sont des acteurs de veto dans le processus de formulation de la position présidentielle, et que le consentement de ces acteurs est donc une condition nécessaire pour que le Président de la République prenne une décision en faveur d'une contribution substantielle aux missions de paix. Enfin, elle comprend que, bien que le pouvoir législatif soit officiellement un point de veto de la décision présidentielle, c'est-à-dire qu'il dispose d'une marge de manœuvre juridique pour influencer cette action extérieure de la politique brésilienne de maintien de la paix par le biais du processus de ratification, son autorité est souvent déléguée à l'exécutif.

    Sarah Tanke, Japan at the United Nations : cooperative diplomacy as a means for influence and recognition, thèse soutenue en 2021 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Guibourg Delamotte (Rapp.), Franck Petiteville (Rapp.), Delphine Allès et Akiko Fukushima  

    Inexistante dans la littérature académique à ce jour, cette thèse propose une étude de la diplomatie onusienne du Japon qui est à la fois globale – analysant les thèmes centraux, les contributions financières et les pratiques diplomatiques – et couvre toute la période de l’adhésion japonaise à l’ONU de 1956 jusqu’en 2020. Elle s’appuie sur des méthodes quantitatives et qualitatives : une soixantaine d’entretiens semi-directifs notamment avec des diplomates japonais, une étude d’archives japonaises et onusiennes, et une analyse d’environ 200 discours japonais. Au vu de l’essor du multilatéralisme notamment depuis le milieu du 20ème siècle, l’évolution du rôle et du pouvoir du Japon, sa constitution renonçant à la guerre ainsi que sa politique étrangère caractérisée par son alliance avec les Etats-Unis, nous nous interrogeons sur le « comment » et le « pourquoi » de la coopération japonaise aux Nations unies. Cette thèse donne trois réponses à chacun de ces questionnements. Concernant le « comment », il y a d’abord une évolution en direction d’un recentrement discursif sur le Japon ; ensuite, ses contributions financières lui permettent de jouer un rôle international ; et enfin, les diplomates onusiens japonais ont un style diplomatique que nous appelons « coopératif ». Concernant le « pourquoi », nous avons identifié trois motivations principales – outre les contraintes externes – pour la diplomatie multilatérale japonaise : elle est, d’abord, basée sur un certain nombre de principes, ensuite elle est un moyen d’influence et finalement un outil pour obtenir de la reconnaissance.

    Camille Escudé, Coopération politique et intégration régionale en Arctique (1996-2019) , thèse soutenue en 2020 à Paris Institut détudes politiques  

    En l’espace de trente ans, la construction de la gouvernance politique régionale s’est faite en Arctique grâce à l’interaction de différentes échelles d’action politique correspondant à divers acteurs : États, société civile, organisations autochtones, gouvernements fédéraux et locaux, ONG, entreprises. L’Arctique est à présent impliquée dans divers mécanismes qui tendent vers une intégration, définie comme processus par lequel la régularité et l’intensité des interactions entre les sociétés s’accroissent. Il s’agit donc ici d’analyser la manière dont la gouvernance politique à toutes les échelles a construit l’espace arctique comme une région. La coopération politique impulsée « par le haut » dans l’après-Guerre froide a conduit à l’intégration régionale institutionnelle visible en Arctique. Cette intégration institutionnelle est issue de la volonté étatique de protection de l’environnement comme prétexte à la coopération politique, mais également de réseaux transnationaux informels, en particulier scientifiques et autochtones. Il apparaît alors que dans un contexte de politisation accrue de la région due en particulier aux conséquences du changement climatique, la construction de la région arctiques devient pour les États arctiques un moyen d’exclure certains acteurs, progressivement poussés hors des instances décisionnelles. En retour, ces derniers élargissent les limites de la région à travers de nouvelles formes de gouvernance politique (forums informels, diplomatie de club), montrant bien que la région est une réalité politique et sociale toujours mouvante dans l’espace comme dans le temps, revendiquée, et contestée.

    Camille Escudé, Coopération politique et intégration régionale en Arctique (1996-2019), thèse soutenue en 2020, membres du jury : Cécile Crespy (Rapp.), Yann Richard (Rapp.), Virginie Mamadouh et Frédéric Lasserre    

    En l’espace de trente ans, la construction de la gouvernance politique régionale s’est faite en Arctique grâce à l’interaction de différentes échelles d’action politique correspondant à divers acteurs : États, société civile, organisations autochtones, gouvernements fédéraux et locaux, ONG, entreprises. L’Arctique est à présent impliquée dans divers mécanismes qui tendent vers une intégration, définie comme processus par lequel la régularité et l’intensité des interactions entre les sociétés s’accroissent. Il s’agit donc ici d’analyser la manière dont la gouvernance politique à toutes les échelles a construit l’espace arctique comme une région. La coopération politique impulsée « par le haut » dans l’après-Guerre froide a conduit à l’intégration régionale institutionnelle visible en Arctique. Cette intégration institutionnelle est issue de la volonté étatique de protection de l’environnement comme prétexte à la coopération politique, mais également de réseaux transnationaux informels, en particulier scientifiques et autochtones. Il apparaît alors que dans un contexte de politisation accrue de la région due en particulier aux conséquences du changement climatique, la construction de la région arctiques devient pour les États arctiques un moyen d’exclure certains acteurs, progressivement poussés hors des instances décisionnelles. En retour, ces derniers élargissent les limites de la région à travers de nouvelles formes de gouvernance politique (forums informels, diplomatie de club), montrant bien que la région est une réalité politique et sociale toujours mouvante dans l’espace comme dans le temps, revendiquée, et contestée.

    Emilija Pundziūtė-Gallois, Too big to shun? Baltic minimalist diplomacy with Russia, thèse soutenue en 2019 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Vincent Pouliot (Rapp.), Anne de Tinguy et Sabine Saurugger  

    L’objectif de l’étude est de mieux comprendre les pratiques de la diplomatie bilatérale à travers le cas des relations entre les Etats baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) et la Russie. En mobilisant les concepts sociologiques (Theodore Schatzki, Erving Goffman, Michel de Certeau, Niklas Luhmann et autres), le travail vise à montrer comment les relations entre les États sont façonnées par les pratiques diplomatiques quotidiennes, qui font appel aux dispositions variées des diplomates (l’expérience du passé, la compréhension partagée du monde, des mythes, des émotions, des motivations, mais aussi des savoir-faire et des compétences pratiques) et se jouent dans des rencontres avec leurs homologues étrangers dans de nombreuses situations quotidiennes. La diplomatie est définie comme une activité de médiation permettant la connexion et la séparation des entités politiques. Les pratiques diplomatiques baltes depuis le rétablissement de leurs services diplomatiques en 1990 ont été largement influencées par la logique de la séparation (de la domination soviétique puis de la domination russe). Les pratiques diplomatiques baltes de séparation créent une diplomatie qui renforce l'aliénation entre les États baltes et la Russie, ou une diplomatie qui peut être qualifiée de diplomatie minimaliste, dans le sens qu'elle se limite aux questions les plus pressantes de l'agenda bilatéral. Parfois, il ne remplit même pas sa fonction de connexion ou de médiation. Le travail repose sur une méthodologie ethnographique : entretiens qualitatifs avec les diplomates et observation participante.

    Alix Defrain-Meunier, L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), d'un comité provisoire à une organisation apparentée à l'ONU , thèse en cours depuis 2019  

    L’augmentation du nombre d’organisations internationales et la longévité qu’on leur présage incitent à les prétendre immortelles et tendent à passer sous silence les reconfigurations qu’elles opèrent pour se prémunir de l’obsolescence qui les menace. Pourtant, leur création n’a rien d’une évidence et la permanence de ces institutions n’est nullement assurée. Ce constat nous conduit à nous interroger, dans cette thèse, sur ce qui explique qu’une organisation internationale naisse et ne meure part. Cette question a d’autant plus de résonance dans le cas de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à partir duquel nous menons cette recherche. Créée à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, l’OIM a originellement une vocation régionale, un mandat circonscrit, une composition limitée et une nature éphémère. Cette organisation existe pourtant toujours aujourd’hui. Elle est, qui plus est, absolument méconnaissable comparée à ce qu’elle était lors de sa création en 1951. Établie en dehors du système des Nations unies et longtemps perçue comme un acteur marginal, l’OIM est depuis devenue une « organisation apparentée » à l’ONU en 2016 et revendique désormais sa place de cheffe de file dans la gouvernance multilatérale des migrations. Pour saisir ces transformations - qui ne se sont pas déroulées sans heurts et sans controverses - ainsi que les facteurs qui en sont à l’origine, cette thèse fait de l’OIM un terrain d’enquête inédit. La combinaison de diverses méthodes d’investigation (observation sur le temps long, entretiens, archives), adossée à une approche socio-historique, se révèle cruciale pour comprendre comment l’OIM a survécu et s’est imposée comme une organisation internationale influente alors qu’elle n’y était pas prédestinée.

    Benoît Martin, La production des statistiques internationales : le cas de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), thèse soutenue en 2018 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Roser Cussó (Rapp.), Franck Petiteville (Rapp.), Anna Alvazzi Del Frate  

    Comment les organisations internationales produisent-elles leurs statistiques ? Cette thèse dévoile ces activités singulières à partir du cas de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC). La démonstration suit une double approche sociologique (des relations internationales et des quantifications) en s’appuyant sur des entretiens menés au siège (à Vienne, en Autriche), la littérature méthodologique (interne et publiée) et les documents onusiens (normatifs et analytiques). Quantifier à l’échelle internationale consiste en un processus complexe organisé en étapes successives : accord d’un mandat, définition d’une méthode, collecte puis traitement et validation des données et, enfin, publication d’un rapport mondial. L’entreprise s’avère collective, impliquant le secrétariat de l’UNODC, les États-membres et des experts. En revanche, la tâche est inégalement répartie, les fonctionnaires internationaux réalisent ou coordonnent l’essentiel ; tout comme les interactions entre les acteurs sont asymétriques, l’UNODC dépend de ses États-membres à plusieurs égards et sans véritable pouvoir de les contraindre. Enjeux bureaucratiques, politiques, financiers, voire autocensure affectent alors le travail statistique routinier. De plus, les sources nationales officielles mais administratives – aux biais pourtant documentés et délicats à surmonter – restent majoritairement utilisées car légitimes. Le recours aux images satellites et aux enquêtes sur le terrain fait figure d’exception. Élaborées dans de telles conditions, les statistiques onusiennes de la drogue et du crime fournissent davantage un inventaire international consensuel que le diagnostic mondial prétendu.

    Marie Saiget, Programmes internationaux et politisation de l'action collective des femmes dans l'entre-guerres : une sociologie des interventions sur le genre et les femmes au Burundi (1993-2015), thèse soutenue en 2017 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Ioana Cîrstocea (Rapp.), Franck Petiteville (Rapp.), Devon Curtis et Philippe Lavigne Delville  

    Partant du constat de l’attention croissante et appuyée des organisations internationales aux thématiques « femmes, paix et sécurité », cette recherche vise à mieux comprendre les modalités concrètes des interventions sur cette thématique ainsi que leurs effets sur les dynamiques sociales et politiques de mobilisation des femmes en contexte d’entre-guerres. La thèse discute la perspective à la fois critique et experte des effets des programmes internationaux en proposant une sociologie des interventions déployées sur la thématique du « genre » au Burundi (1993-2014). En s’appuyant sur une enquête documentaire et de terrain menée au Burundi entre 2012 et 2014, elle contextualise dans une première partie la construction des interventions du point de vue des normes, des pratiques et des relations entre les acteurs. Elle étudie dans une deuxième partie la socialisation des acteurs individuels participant aux interventions aux savoirs diffusés par les programmes internationaux. Dans une troisième partie, elle analyse les processus de politisation dont certains enjeux, pratiques et sujets de l’action collective des femmes font l’objet. La thèse défend une interprétation dynamique du processus de politisation. De par leurs effets problématiques sur la socialisation des acteurs, les interventions déployées sur le genre participent à la politisation de l’action collective des femmes. Cette politisation place les organisations internationales face à une impasse car ces tendances échappent au cadre d’intervention qu’elles peuvent effectivement porter. Paradoxalement, cette impasse entretient plutôt qu’elle n’altère la politisation en cours.

    Alice Baillat, Le weak power en action : la diplomatie climatique du Bangladesh, thèse soutenue en 2017 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Daniel Compagnon (Rapp.), Thomas Lindemann (Rapp.), Amy Dahan et Roger-Mark De Souza  

    Croisant la sociologie des relations internationales et la sociologie de l’action publique, et s’appuyant sur un travail d’enquête principalement qualitatif – observation participante, entretiens semi-directifs – mais aussi quantitatif – analyse statistique textuelle -, cette thèse analyse les ressorts de la diplomatie climatique du Bangladesh, ainsi que les acteurs qui participent à son élaboration et à sa mise en œuvre. Alors que la littérature sur la gouvernance mondiale du climat s’est longtemps d’abord intéressée au rôle des acteurs « dominants » du régime climatique, cette recherche enrichit ces travaux en étudiant, à l’aide d’un cas d’étude empirique, les capacités de négociation des États « dominés », mais aussi les obstacles à leur participation effective aux négociations climatiques. Elle met en évidence l’existence d’un weak power, qui correspond à la capacité d’un acteur « faible » de contourner et/ou de transformer en avantage comparatif son déficit de puissance structurelle, grâce notamment à des ressources « empruntées » à d’autres acteurs, en vue d’exercer une influence sur le processus et les résultats des négociations. Elle montre comment le Bangladesh est parvenu à acquérir une identité ambiguë dans le régime climatique, marqué par la reconnaissance à la fois de son statut de pays « le plus vulnérable » aux impacts du changement climatique, et de celui de « champion de l’adaptation », qui lui permet de faire entendre sa voix, de capter des financements internationaux et de légitimer ses revendications. Esquissant les contours d’un modèle d’analyse permettant d’analyser les conditions d’activation, les ressources, les stratégies diplomatiques et les types de leadership propres au weak power, cette thèse participe à une meilleure compréhension du « paradoxe structuraliste » identifié par William Zatman et à la place des États dominés dans les négociations internationales.

    Mélissa Levaillant, Le ministère des Affaires étrangères indien (1947-2015) : la production d'une diplomatie sous-dimensionnée, thèse soutenue en 2016 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Vincent Pouliot (Rapp.), Jean-Luc Racine (Rapp.), Christian Lequesne et Isabelle Saint-Mezard  

    Afin d’analyser la posture diplomatique actuelle de l’Inde sur la scène internationale, ce travail de recherche étudie les processus d’institutionnalisation et d’adaptation du ministère des Affaires étrangères indien de 1947 à 2015. Le dispositif théorique de cette thèse conjugue les recherches menées sur l’adaptation des ministères des Affaires étrangères comme acteurs centraux de la diplomatie et la sociologie politique des institutions. En effet, on ne peut comprendre l’évolution de la diplomatie indienne que si on l’analyse à partir d’une démarche micro sociologique, par l’étude de ses lieux de production. Ces lieux désignent dans un sens restreint l’organisation du ministère des Affaires étrangères et le rôle qui y est joué par les diplomates. Dans un sens plus large, ils renvoient à l’interaction de ce ministère avec l’environnement diplomatique national et international. Cette thèse vise à démontrer la façon dont la vulnérabilité du ministère des Affaires étrangères indien, déterminée par son sous-dimensionnement structurel et sa marginalisation croissante dans le processus de décision, conditionne son adaptation graduelle aux évolutions de la mondialisation. Cette adaptation se manifeste par la plus grande importance donnée aux pratiques de « low diplomacy » comme la diplomatie économique, publique et consulaire. Mais elle reste fortement limitée, ce qui explique la posture diplomatique prudente de l’Inde sur la scène internationale, contrainte par la priorité donnée au développement économique du pays.

    Milena Dieckhoff, Médiation, médiations ? : typologie d'une activité de pacification dans les conflits politiques violents de l'après-guerre froide, thèse soutenue en 2016 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Yves Buchet de Neuilly (Rapp.), Valérie-Barbara Rosoux (Rapp.), Jacques Faget et Marie-Joëlle Zahar  

    Comment comprendre, interpréter, et expliquer la médiation internationale ? Peut-on distinguer différentes formes de médiations internationales ? Face au recours croissant à la médiation sur la scène internationale depuis la fin de la guerre froide et à la diversité des acteurs pouvant entreprendre cette activité de pacification, un travail de clarification s’impose. Mêlant réflexion théorique et analyse de cas d’étude, nous proposons une typologie fondée sur la distinction entre une médiation politique, expertise et sociétale. Pour dégager ces types, nous interrogeons les différentes conceptions du conflit et de la paix ainsi que la rationalité à l’œuvre dans la médiation, la variété des pratiques de médiation et, en dernier lieu, les diverses fonctions de la médiation dans la recomposition du conflit et pour le médiateur. Dans un deuxième temps, nous montrons que les limites de la typologie nous informent sur des problématiques communes aux différentes médiations. En pensant « l’unique » ou les limites des types, nous interrogeons les contextes de médiations, en replaçant les activités de médiations dans leur environnement macro et micro. Penser « le multiple » est ensuite un moyen de mettre en évidence des complexes de médiations, qui redonnent une multi-dimensionnalité au phénomène – d’où le regard sur les médiations multi-types – et témoignent aussi des évolutions possibles des formes de médiations. Enfin, « l’entre-deux » permet de questionner les médiations hybrides, marquées par la combinaison de caractéristiques les rattachant à différents types, et qui émergent des décalages entre discours et actes ainsi qu’entre effets recherchés et résultats obtenus.

    Ismaïl Régragui, La communication à l'ONU : histoire et sociologie, thèse soutenue en 2016 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Delphine Placidi (Rapp.), Jean-Philippe Thérien (Rapp.), Isabelle Le Breton-Falézan  

    Notre étude, à la fois exploratoire et synthétique, cherchera à répondre aux interrogations suivantes : pourquoi, comment et à qui l’ONU communique-t-elle ? En quoi la communication de l’ONU est-elle révélatrice des réalités politiques qui la traversent ? Pour répondre à ces questions, nous organisons notre étude autour de deux axes. Dans le premier, nous tentons une sociohistoire de la communication onusienne en commençant par une analyse métapolitique de la communication contemporaine (chapitre I). Ceci a pour but de comprendre le contexte dans lequel la communication onusienne est amenée, comme toute communication contemporaine, à évoluer. Nous cherchons ensuite à montrer la similitude des trajectoires communicationnelles entre Société des nations et ONU ainsi que la continuité sociohistorique qui les lie en la matière (chapitre II). Cela nous mène à une étude sociohistorique de la communication onusienne qui, selon qu’elle soit entendue comme programme politique ou comprise, au premier degré, comme un instrument de propagation d’idées et de symboles, n’a pas la même influence sur le continuum historique dans lequel l’ONU, comme toute institution, évolue (chapitre III). Dans le second axe, nous confrontons cette analyse globale et théorique à la réalité actuelle de la communication onusienne. D’abord, nous en analyserons de façon détaillée le fonctionnement en nous intéressant à sa cheville ouvrière, le Département de l’Information Publique (chapitre IV). Ensuite, nous étudions le rôle communicationnel du Secrétaire Général de l’ONU, qu’il s’agisse de la fonction politique ou des différents individus l’ayant incarnée (chapitre V). Enfin, nous nous focalisons aussi bien sur les limitations financières de la communication onusienne que sur le rôle de cette dernière dans la survie financière de l’ONU (chapitre VI). Cette étude nous apprend que bien que la communication ne permette pas de compenser les faiblesses organisationnelles et politiques de l’Organisation, elle en a tout de même les capacités, pour peu que celles-ci soient développées et utilisées de façon adéquate.

    Camille Laporte, L’évaluation, un objet politique : le cas d'étude de l'aide au développement, thèse soutenue en 2015 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Rosalind Eyben (Rapp.), Jean-Jacques Gabas (Rapp.), Michel Hastings et Christian Hugues  

    Cette thèse analyse la construction et la diffusion d’une bonne pratique de l’évaluation dans le secteur de l’aide au développement. D’un point de vue historique, l’auteure étudie comment l’évaluation est passée d’une pratique marginale des organismes d’aide au développement dans les années 1960, à un passage obligé de tous les programmes d’aide dans les années 2000. Ensuite, l’auteure réalise une étude sociologique de l’acteur qu’est l’évaluateur dans le système international de l’aide au développement. Elle étudie son influence auprès des autres acteurs de ce système, ainsi que sa capacité à légitimer et à diffuser son expertise. Elle montre comment les évaluateurs se professionnalisent par la création de « communautés de pratique » au Nord et au Sud. Enfin, l’auteure s’intéresse aux effets de « déclassement » que produit l’évaluation sur les acteurs de l’aide au développement du Nord et du Sud. Elle analyse comment l’évaluation, en produisant un jugement de valeur sur les politiques de développement des donateurs et des bénéficiaires, conduit à les mettre en concurrence et à discriminer les moins performants ; performance déterminée de manière subjective. L’objectif de l’auteur est de montrer que l’évaluation est un objet politique, dans la mesure où sa mise en pratique est déterminée par l’environnement politique dans lequel elle intervient, et où elle influence à son tour les politiques des donateurs et des bénéficiaires de l’aide au développement.

    Marieke Louis, La représentativité , thèse soutenue en 2014 à Paris Institut détudes politiques  

    Depuis ces vingt dernières années, la représentativité des organisations internationales est au cœur du débat politique sur la réforme des institutions de la gouvernance mondiale. Considérée comme un enjeu clé de leur légitimité, la représentativité apparaît à la fois comme une qualité liée au fait de « bien représenter » mais aussi comme un objet dont se saisissent les institutions pour permettre à certains acteurs d’en représenter d’autres. À partir d’une recherche menée dans le cadre de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur une période s’étendant de 1919 à 2014, nous proposons de recourir à la notion de « valeur pratique » pour aborder cette notion polysémique et ambivalente qu’est la représentativité dans le cadre d’une organisation internationale à la fois particulière et emblématique des enjeux soulevés aujourd’hui par le problème de la représentativité. Créée en 1919, l’OIT est en effet, à la différence de toutes les autres organisations internationales du système des Nations unies et de Bretton Woods, la seule à être composée non seulement des représentants des gouvernements mais aussi des représentants des organisations syndicales de travailleurs et d’employeurs (représentation tripartite). L’OIT constitue donc un cas particulièrement intéressant pour étudier la représentativité sur le long terme à la fois au niveau des États et des acteurs non étatiques. Sur le plan méthodologique, nous défendons l’intérêt d’une démarche socio-historique qui accorde une place importante aux représentations des acteurs, sans pour autant faire l’économie de l’analyse des pratiques de représentation objectivables à travers le temps.

    Marieke Louis, La représentativité, thèse soutenue en 2014, membres du jury : Hélène Michel (Rapp.), Franck Petiteville (Rapp.), Sandrine Kott et Vincent Pouliot    

    Depuis ces vingt dernières années, la représentativité des organisations internationales est au cœur du débat politique sur la réforme des institutions de la gouvernance mondiale. Considérée comme un enjeu clé de leur légitimité, la représentativité apparaît à la fois comme une qualité liée au fait de « bien représenter » mais aussi comme un objet dont se saisissent les institutions pour permettre à certains acteurs d’en représenter d’autres. À partir d’une recherche menée dans le cadre de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur une période s’étendant de 1919 à 2014, nous proposons de recourir à la notion de « valeur pratique » pour aborder cette notion polysémique et ambivalente qu’est la représentativité dans le cadre d’une organisation internationale à la fois particulière et emblématique des enjeux soulevés aujourd’hui par le problème de la représentativité. Créée en 1919, l’OIT est en effet, à la différence de toutes les autres organisations internationales du système des Nations unies et de Bretton Woods, la seule à être composée non seulement des représentants des gouvernements mais aussi des représentants des organisations syndicales de travailleurs et d’employeurs (représentation tripartite). L’OIT constitue donc un cas particulièrement intéressant pour étudier la représentativité sur le long terme à la fois au niveau des États et des acteurs non étatiques. Sur le plan méthodologique, nous défendons l’intérêt d’une démarche socio-historique qui accorde une place importante aux représentations des acteurs, sans pour autant faire l’économie de l’analyse des pratiques de représentation objectivables à travers le temps.

    Asmara Klein, La "transparence", une norme et ses nouvelles pratiques transnationales : l'exemple de l'Initiative pour la Transparence dans l'Industrie Extractive, thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Marie-Laure Salles-Djelic (Rapp.), Anne-Cécile Douillet (Rapp.), François Valérian  

    En 2002, l’Initiative pour la transparence dans l’industrie extractive (ITIE) est lancée par le Premier Ministre britannique en réponse à la campagne Publiez ce que vous payez (PCQVP). Celle-ci avait participé à la mise sur agenda de la malédiction des ressources, un ensemble de maux économiques et socio-politiques qui pèsent sur de nombreux Etats riches en ressources naturelles. L'ITIE reprend l’une des préconisations de PCQVP, à savoir l’injonction à la transparence : la publication des revenus pétroliers, gaziers ou miniers permettrait aux citoyens de demander des comptes à leurs dirigeants pour la gestion de la manne générée par l’extraction de matières premières. L’exercice de transparence de l’ITIE, à laquelle les états riches en ressources naturelles adhèrent librement, consiste à réconcilier les paiements déclarés par les entreprises extractives d’une part et les recettes déclarées par l’Etat d’autre part. Il s’appuie par ailleurs sur une gouvernance tripartite inédite dans l’industrie extractive : organisations de la société civile, compagnies extractives et gouvernements négocient ensemble pour déterminer les exigences du standard ITIE. Comment des acteurs d’horizons divers sont-ils venus à partager cet intérêt commun et que peut nous apprendre ce consensus sur la notion de transparence et ses usages contemporains dans les politiques de coopération internationale ? Cette recherche raconte l’histoire d’une conquête normative, ses enjeux, ses acteurs, ses batailles afin de réfléchir – par le biais du renouvellement des attributs de légitimité de ceux qui concourent à définir la norme – à la refonte de l’autorité politique dans le système international.

    Martine Alonso Marquis, Sociologie de la reconnaissance internationale d'Etat : deux siècles d'évolutions et de transformations, thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques, membres du jury : Pino Arlacchi (Rapp.), Thomas Lindemann (Rapp.), Bertrand Badie et Geneviève Bastid Burdeau  

    Chaque acteur d’une société élabore des stratégies pour obtenir l’approbation et la reconnaissance de ses pairs. En fonction de son niveau d’approbation, un acteur déduit son rôle et sa place au sein de la société. Cette thèse entreprend de répondre à une série de questions suscitées par la transposition de l’important constat ci-dessus à une problématique aux implications globales : la reconnaissance est un processus indispensable pour la stabilisation des relations internationales, notamment au regard de ses conséquences. Mais contrairement aux analyses qui en ont été faites jusqu’à présent, elle ne peut être uniquement envisagée dans sa dimension politico-juridique, c’est-à-dire en opposant règle de droit et pratiques des états. La reconnaissance est un « fait social total » de l’arène des relations internationales. S’inspirant des traditions sociologiques durkheimiennes et éliasiennes, cette thèse tente de démontrer dans quelle mesure les évolutions et transformations au sein de ce que nous considérons comme une « institution de la reconnaissance », reflètent les mutations globales de l’espace des relations internationales. Ainsi, notre thèse entreprend de déconstruire le processus de reconnaissance pour en proposer une lecture alternative et une compréhension nouvelle, plus proche de la réalité sociale internationale. Partout dans le monde, dans un système international de plus en plus basé sur la compénétration des sociétés, on observe une exposition importante des attentes et des demandes de reconnaissance, celles-ci étant sources de tensions et de conflits. Les changements systémiques du siècle dernier sont la cause d’insatisfaction des sociétés et acteurs qui sont exclus du jeu international. Le déni de reconnaissance peut entrainer des conséquences profondément négatives et nous oblige donc à prendre également en compte dans notre analyse les dimensions éthiques de la reconnaissance.

    Dorly Castañeda Lefèvre, Peace Laboratories in Colombia , thèse soutenue en 2012 à Paris Institut détudes politiques  

    La thèse analyse comment un acteur international, l’Union Européenne (UE), soutient des initiatives de paix au milieu de la guerre en Colombie, les dilemmes auxquels il est confronté, les limites et succès de son approche à la construction de la paix. Elle pose la question: l’UE propose-t-elle une approche originale de la construction de la paix en Colombie au travers de ses programmes de coopération appelés « Laboratoires de Paix », ou bien s’agit-il d’un programme de développement classique dans un pays en conflit ? La thèse affirme que l’UE s’est montrée soucieuse et capable de développer son propre approche de la construction de la paix. Les Laboratoires de Paix reflètent un processus d’apprentissage de l’UE dans ses interactions avec l’Etat Central Colombien et les organisations de la société civile dans les zones en conflit armé (OSC). L’approche se base sur l’action des OSC et developpe des moyens de les rapprocher de l’Etat colombien. La thèse s’appuie sur une définition du « peace-building » comme l’intersection de trois dimensions - la sécurité, le développement et la démocratie - pour l’analyse du donateur et des récepteurs de l’aide. La partie I étudie l’UE comme un acteur international en construction. La partie II analyse les perspectives de paix des acteurs colombiens, tandis que la partie III étudie le processus d’apprentissage de l’UE et l’étendue des Laboratoires de paix en tant qu’approche à la construction de la paix. Cette recherche contribue à deux débats d’intérêt pour les relations internationales : 1) l’UE acteur international et, 2) le rôle des OSC et des Etats dans les programmes de construction de la paix en contexte de conflit armé.

    Simon Tordjman, La démocratie par le bas , thèse soutenue en 2012 à Paris Institut détudes politiques  

    Notre thèse porte sur l’intégration de la notion de société civile aux entreprises de promotion démocratique menées de 1990 à 2010 en Ouzbékistan, en Birmanie/Myanmar et au Kirghizstan. Elle se propose d’expliquer le paradoxe entre sa mobilisation croissante par une multitude d’acteurs qui affirment en soutenir le développement et l’apparente consolidation de systèmes autoritaires dont ils entendent pourtant contribuer à la transformation. Proposant une réflexion sur l’évolution apparente de sa rationalité, de ses modalités et de ses effets, notre thèse entend ainsi contribuer à la compréhension des transformations de l’action internationale. Catégorie analytique devenue relais d’injonctions et d’interventions occidentales en faveur de la promotion démocratique, quelles sont la cohérence et l’effectivité réelle de la mise en œuvre de la société civile? Questionnant le statut de cette société civile, omniprésente et souvent insaisissable, la thèse se propose d’analyser son apparition sur la scène internationale, ses modalités de mise en œuvre, et les logiques politiques qu'elle condense, véhicule et articule en Ouzbékistan, au Kirghizstan et en Birmanie. Notre travail ne constitue donc pas une étude d’impact; il propose plutôt une analyse de la rationalité politique du recours à la société civile et de la nature des relations qu’il compose entre les acteurs externes de mobilisation et les agents locaux du changement social et politique.

    Elodie Brun, Le changement international par les relations Sud-Sud , thèse soutenue en 2012 à Paris Institut détudes politiques  

    Ce travail propose une analyse de relations Sud-Sud et de leurs significations pour le système mondial, à partir des cas brésilien, chilien et vénézuélien de la fin des années 1990 à 2010. Il s’intéresse aux conséquences de l’intensification des liens entre des États non-dominants de la scène interétatique. Cette étude postule que, dans un contexte d'interdépendance, tous les acteurs étatiques peuvent participer au changement international, qui ne saurait se réduire à l'œuvre des grandes puissances. Nous qualifions ce changement d’incrémental, se produisant par à-coups, réformateur et à grande portée transformatrice. Il porte à la fois sur le profil des liens interétatiques, en les décentralisant, et sur le fonctionnement du système dans son ensemble. Le concept durkheimien de « densité dynamique », à partir de ses deux dimensions matérielle et morale, nous permet d’appréhender le changement d’une manière plus large que ne l’envisagent les études classiques de relations internationales. L’usage de cette notion nous permet de démontrer que les transformations produites par les relations Sud-Sud contribuent à l’accroissement et à la complexification de l’interdépendance interétatique à l’échelle globale. Pour le moment, un resserrement matériel et stratégique émerge, avec un potentiel quant à la création de liens moraux. Ce processus s’avère fragilisé par un important déficit de participation des acteurs non-gouvernementaux. Enfin, l’insertion internationale des pays en développement depuis leur point de vue, représente une opportunité pour faire progresser l’analyse des relations internationales à partir de grilles de lecture différentes de la scène interétatique.

    Auriane Guilbaud, L'insertion progressive des entreprises dans la gouvernance mondiale de la santé , thèse soutenue en 2012 à Paris Institut détudes politiques  

    Notre travail de thèse porte sur les dynamiques d’insertion des entreprises au sein d’un sous-champs de la gouvernance mondiale de la santé, celui de la lutte contre le Vih/Sida et les maladies négligées. En nous appuyant sur une approche à l’intersection de la sociologie des relations internationales et de la sociologie de l’action publique multilatérale, nous démontrons qu’au cours du XXe siècle, certaines firmes sont passées d’un statut d’acteurs périphériques à un statut d’acteurs insérés au sein de la gouvernance mondiale de la santé. C’est un processus progressif,au cours duquel elles jouent différents rôles, qui se caractérise par une institutionnalisation de leur participation, la création de nouvelles formes organisationnelles et de nouveaux dispositifs de coopération qui s’appuient sur des mécanismes de marché. Notre thèse est structurée en six chapitres. Ils suivent un développement historique global qui, sans pour autant être strictement linéaire, retrace l’insertion des entreprises au sein du système sanitaire international et de ses structures de gouvernance. Les trois premiers chapitres mettent en évidence les différents rôles joués par les firmes et l’existence de premières dynamiques d’insertion avec notamment la mise en œuvre de collaborations ad hoc, tandis que les trois chapitres suivant analysent les changements structurels qui permettent un approfondissement de l’insertion des entreprises et l’établissement de nouvelles formes et de nouveaux mécanismes de coopération.

    Aurélie Martin Necker, Le rôle et l'influence du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans le processus de communautarisation des politiques d'asile en Europe, thèse soutenue en 2011 à Paris Institut détudes politiques  

    Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a été créé pour venir en aide aux réfugiés européens déplacés par et suite à la Seconde Guerre mondiale. Dès ses débuts, ses liens avec les Etats européens sont forts et des interdépendances se créent. A partir des années 1980 et suite à la "crise de l'asile" dans ces mêmes Etats qui se manifeste par une augmentation des demandes d'asile et un durcissement des politiques nationales, le rôle du HCR y est remis en question. Cependant, suite au traité d'Amsterdam en 1997 et au sommet de Tampere de 1999, s'amorce en Europe un processus d'harmonisation et de communautarisation des politiques d'asile. Cette politique européenne d'asile comporte un volet interne qui cherche à harmoniser les législations nationales et les pratiques des Etats membres, ainsi qu'une dimension externe regroupant différents projets et politiques qui cherchet aussi bien à promouvoir la réinstallation des réfugiés, à "externaliser" la politique d'asile ou à renforcer les capacités de protection dans les pays du Sud. Notre thèse cherche à évaluer le rôle et l'influence du HCR dans ce processus d'européanisation des politiques d'asile. Nous avançons qu'il a engendré pour l'Organisation onusienne des transformations à la fois en termes d'autonomie et de légitimité. Elle a vu son autonomie s'accroître suite aux coalitions nouées avec les acteurs supranationaux euroépens; sa légitimité a été renforcée par sa participation au processus décisionnel et la reconnaissance d'un rôle concret dans le cadre national et dans l'espace communautaire.

    Charles Tenenbaum, La médiation dans les relations internationales , thèse soutenue en 2010 à Paris Institut détudes politiques  

    Sur la scène internationale contemporaine, les stratégies de pacification sont devenues le produit d’une coopération d’acteurs en réseaux, complémentaires et concurrentiels aux caractéristiques et aux compétences différenciées. Ce processus de rapprochement entre des « artisans de la paix » de plus en plus dépendants les uns des autres caractérise les mécanismes d’une médiation intégrative. La multiplication des médiateurs ainsi que l’extension du champ d’intervention de la médiation dans la période post-1945 accompagnent l’apparition de nouveaux acteurs dans le champ de la pacification internationale, reflet des mutations de la structure globale du système international. Les évolutions et transformations de la médiation internationale s’inscrivent dans un processus de privatisation des manières de faire la paix et de libéralisation d’une pratique diplomatique historiquement réservée aux Etats. Fruit d’une enquête sociologique menée auprès d’une diversité de médiateurs et d’experts de la résolution des conflits, la thèse propose un panorama détaillé de l’univers de la médiation internationale contemporaine publique et privée. Institutionnalisée et professionnalisée, la médiation intervient désormais à toutes les étapes du conflit, de la prévention à la résolution et au post-conflit. Multidimensionnelle, l’action pacificatrice internationale se caractérise par une surreprésentation d’acteurs à vocation religieuse. La participation de praticiens-universitaires aux processus de pacification à, par ailleurs, contribué à ériger l’étude de la paix et de la résolution des conflits en véritable discipline académique.

    Charlotte Bue, La politique de développement de l'Union européenne , thèse soutenue en 2010 à Paris Institut détudes politiques  

    "La politique de développement de l’Union européenne (UE), ferment de la relation Europe-Sud, prend racine dans le Traité de Rome en 1957. Elle est donc l’une des plus anciennes politiques communautaires. Au fil de plus de cinquante ans de construction européenne, ce qui était à l’origine un accident est devenu une composante essentielle de l’action extérieure de l’UE. En effet, l’Union représente désormais près de 60% de l’aide publique au développement (APD) mondiale, ce qui fait de l’Europe le leader sur la scène internationale du développement. Cependant, cette « Europe » est fragmentée, puisque ce sont en réalité 27 bailleurs bilatéraux et un bailleur communautaire qui opèrent en son sein, chacun défendant farouchement ses prérogatives et ses préférences au détriment de l'efficacité et de l'influence collectives. Depuis quelques années, les divers acteurs de ce système européen de politiques de développement semblent néanmoins accepter un degré d’intégration croissant, se dotant d’un cadre politique, d’un code de mise en œuvre et d’engagements financiers communs. L'action collective dans le développement s'est en effet imposée comme une nécessité (pour faire face à une interdépendance de plus en plus menaçante) et comme une opportunité (pour affirmer le rôle de l'Union sur la scène internationale). Émerge ainsi une politique "européenne" de développement, produit d'une ambition, de valeurs et d'intérêts communs. Ce changement -laborieux mais indéniable- permet d'envisager la politique de développement comme un cas d’école, à travers lequel l’on peut étudier comment l’Europe se construit sur le temps long, se fabrique au quotidien, et se projette à l’international. "

    Mélanie Albaret, Le Brésil et le Mexique dans le multilatéralisme onusien depuis 1945 , thèse soutenue en 2010 à Paris Institut détudes politiques  

    Nous explorons les dynamiques circulaires du multilatéralisme, c’est-à-dire les liens entre les dimensions internes et externes de l’insertion d’un acteur dans le jeu onusien. Après avoir étudié dans une perspective historique l’insertion multilatérale du Brésil et du Mexique, nous distinguons trois manières d’être de ces pays à l’ONU : amultilatérale, multilatérale limitée, multilatérale. Avec la première posture, les Etats refusent la coopération multilatérale. L’appartenance à une organisation internationale ne génère que l���apathie des dirigeants, ou est détournée vers la réalisation d’objectifs non-multilatéraux. Ils se coupent donc des répercussions potentielles d’une telle pratique sur le jeu interne et acceptent passivement les politiques de puissance et de souveraineté à l’œuvre. Le multilatéralisme limité est caractéristique des régimes autoritaires brésilien et mexicain. Il a pour double objectif de préserver les dirigeants des effets potentiellement déstabilisateurs du multilatéralisme tout en profitant de sa fonction de légitimation collective. Cette attitude sélective et restreinte obstrue les processus d’autonomisation et nourrit les crispations à l’ONU. Dans le troisième cas, les acteurs, étatiques ou non, des deux pays étudiés s’investissent dans le multilatéralisme, cette fois en acceptant toutes les règles du jeu. Ils souscrivent aux effets ransformateurs de l’engagement multilatéral et n’hésitent pas à en faire usage pour conforter les processus internes d’ouverture et de libéralisation ou instiller d’autres changements. Ils insufflent ainsi de la vitalité aux organisations internationales, tout en exigeant d’elles qu’elles s’adaptent à leur activisme.

    Marielle Debos, Des combattants entre deux guerres , thèse soutenue en 2009 à Paris Institut détudes politiques  

    Comment les armes deviennent-elles une forme ordinaire de la contestation et un mode de vie ? Fondée sur une enquête de terrain de dix mois au Tchad, la présente thèse a pour objectif de comprendre pourquoi et comment les armes sont devenues un métier, exercé alternativement ou simultanément dans les forces régulières, les mouvements rebelles et le banditisme de grand chemin. Nous problématisons comme un métier l’activité exercée par les individus qui vivent des armes et qui ont appris et développé des savoirs et savoir-faire ainsi que des registres de justification spécifiques, qui ont trait à la guerre et aux pratiques violentes d’extorsion. La démarche que nous proposons consiste à resituer les conflits dans une temporalité plus large pour étudier ce qui se joue hors des temps et des espaces de guerre. Nous montrons tout d’abord que si ce métier a été réinventé au fil des décennies sans jamais disparaître, c’est qu’il n’est pas uniquement lié à la guerre, mais aussi à une économie politique et à un mode de gouvernement marqués par la violence. Il apparaît ensuite que ce métier est régi par des règles et structuré par des frontières : la fongibilité des statuts de militaire, combattant et bandit de grand chemin n’empêche pas l’existence de puissantes hiérarchies sociales et politiques. Enfin, notre recherche nous amène à considérer les modes de gouvernement à l’œuvre au sein d’une armée paradoxalement non disciplinaire et d’un État façonné par une trajectoire historique violente. La sociologie politique du métier des armes souligne l’importance des éléments non directement articulés à la guerre pour analyser les conflits et les sorties de crise.

    Delphine Placidi, Le multilatéralisme onusien dans les politiques extérieures française et russe depuis 1945 , thèse soutenue en 2008 à Paris Institut détudes politiques  

    Le multilatéralisme onusien a pris une place croissante dans la politique extérieure de la France et de la Russie depuis 1945. Une comparaison historique de la genèse de l'engagement multilatéral des deux pays à la SDN puis à l'ONU met en évidence, par-delà les différences nationales et conjoncturelles, une même approche intergouvernementale, souverainiste et hiérarchisée des organisations internationales. Le fonctionnement des Nations unies conduit les deux pays à mettre en place une diplomatie multilatérale lui étant consacrée. Sont ainsi constituées des administrations spécifiques et des missions permanentes, cependant qu'émerge progressivement un corps de diplomates spécialisés, atout déterminant dans les négociations multilatérales. La participation à des groupes de pays s'avère également nécessaire au sein de l'Organisation. La France et la Russie ne se préoccupent en revanche que tardivement d'encourager l'intérêt d'acteurs politiques nationaux de nature hétérogène et se mobilisant à des degrés différents. L'engagement multilatéral des États revêt des formes variées selon les domaines de coopération, les enjeux impliqués, les procédures institutionnelles et les acteurs participant. L'analyse de leur comportement à travers des études de cas consacrées à la paix et la sécurité (opérations de paix et désarmement), à la coopération économique et sociale (aide au développement, UNESCO) et au droit international (Cour internationale de Justice, droits de l'homme) permet néanmoins d'observer une tendance générale vers un plus fort engagement multilatéral sur la longue durée.

    Rosalie Azar, Les guerres d'enfants , thèse soutenue en 2007 à Paris Institut détudes politiques  

    Dans un certain nombre de conflits, la participation active des enfants n’est pas un épiphénomène mais une donnée centrale et, en tant que tel, est sous-estimé. Bien qu’elle remonte très loin dans l’histoire, la figure de l’enfant soldat a évolué de manière quantitative et qualitative. Cette augmentation n’est pas sans conséquence sur la nature même des conflits, qui se transforment en « guerre d’enfants », plus violentes et moins organisées que les guerres d’adultes. S’il y a changement de nature, il doit forcément y avoir changement de perspectives des modes de résolution et de prévention. Il est donc nécessaire de passer en revue les différentes lacunes que les processus DDR posent afin de savoir où ils peuvent être améliorés. Il faut redonner ensuite envie à ces enfants de rejoindre la vie civile en répondant à leurs besoins économiques, sociaux, éducationnels et professionnels. La communauté ne peut pas être mise à l’écart de ce processus. C’est enfin vers la prévention des guerres d’enfants que nous nous orientons. La multiplication des acteurs de la prévention est une chance majeure d’aboutir à ce résultat : les Etats, les régions, les sous régions, le Conseil de sécurité et la CPI montrent qu’il peut exister plusieurs échelons de prévention. Le recrutement d’enfants apparaît comme le résultat d’une quadruple équation : il s’agit à la fois d’un problème humanitaire, d’une violation des droits de l’homme, d’une négation du droit au développement et d’un risque sécuritaire. Pour prévenir ces guerres d’enfants il est absolument nécessaire de prendre acte de cette multiplicité et d’y faire face rapidement

    Laurent Scheeck, Les cours européennes et l'intégration par les droits de l'homme, thèse soutenue en 2006 à Paris Institut détudes politiques  

    Cette recherche s’interroge sur l’impact des droits de l'homme sur l’intégration européenne, en s’efforçant d’inscrire les acteurs juridiques de la configuration européenne dans leur contexte politique. L’interaction parfois turbulente des cours de l’Union européenne et du Conseil de l'Europe a profondément influencé la construction européenne. Obligés de sortir de leur rôle de seuls interprètes du droit, les juges européens se sont transformés en diplomates dont l’objectif est de mettre en cohérence des espaces de justice fragmentés. Le lien de la Cour européenne des droits de l’homme et de la Cour de justice des Communautés européennes a changé l’Europe dans ses aspects institutionnels, dans le contenu de ses politiques et dans le sens donné à ses actions. De fil en aiguille, les interactions des institutions européennes dans le domaine des droits fondamentaux ont engendré un processus de resserrement normatif et politique. L’hypothèse est de considérer que les effets combinés de l’(inter)action des cours européennes ont engendré un processus d’intégration par les droits de l'homme. Alors que les liens d’interdépendance entre les états se resserrent de plus en plus au sein d’un système institutionnel complexe qui permet d’équilibrer leurs différences, les modes de vie se sont diversifiés, faisant apparaître de nouvelles formes de solidarité au sein d’une société transnationalisée (la diversité par l’unité).

    Marie Törnquist-Chesnier, Expertise et éthique dans la fabrication du droit international public , thèse soutenue en 2004 à Paris Institut détudes politiques  

    L'analyse de la participation des ONG au processus d'élaboration normative rend compte des transformations du droit international à l'oeuvre. L'affirmation de la figure de l'expert non gouvernemental dans les négociations internationales en découle. La juridicisation de nouveaux objets et le renforcement des normes protègeant les droits de l'homme génèrent un courant éthique dans les relations internationales. La contribution des organisations non gouvernementales à la fabrication des normes est conditionnée par leur capacité à se professionnaliser, à mobiliser et médiatiser leur action, ainsi qu' à instaurer des rapports de coopération avec les autres acteurs de la scène internationale. Les cas d'étude sur le statut de la Cour pénale internationale, le droit de la propriété intellectuelle (ADPIC) et l'accès aux médicaments, et la Convention sur l'interdiction des armes bactériologiques permettent une comparaison de cette contribution selon les manières de faire le droit et les domaines du droit international concernés.

    François-Xavier Dudouet, Le contrôle international des drogues, 1921-1999, thèse soutenue en 2002 à Paris 10  

    Appuyé sur les archives de la Société des Nations-Unies, ce travail examine le processus historique de la construction du Contrôle international des drogues entre 1921 et 1999. L'accent est plus particulièrement mis sur les aspects licites du phénomène et notamment les enjeux économiques. Une analyse détaillée des acteurs humains montre que le Contrôle international des drogues a été édifié par une poignée d'individus.

    Jean-Marie Pernot, Dedans, dehors, la dimension internationale dans le syndicalisme français, thèse soutenue en 2001 à Paris 10  

    Le syndicalisme s'est historiquement constitué à l'échelle des nations. Les grandes évolutions du monde affectent cependant en profondeur ses pratiques et ses représentations. Depuis leur origine, les syndicats se sont regroupés dans des organisations internationales afin de poursuivre à ce niveau des buts communs. Mais les relations syndicales internationales sont avant tout un lieu de circulations de grandes « visions du monde » et aussi de ressources pratiques qui enrichissent et recomposent la fonction de représentation des syndicats « nationaux ». La thèse parcourt un siècle de l'histoire du syndicalisme français considéré du point de vue de cette circulation internationale. Dans la première partie, elle montre le rôle de cette dimension dans la constitution et l'évolution du syndicalisme français, les influences de « l'autre que le national » qui ont contribué à en façonner les traits. Elle s'attache, dans une deuxième partie, à l'examen des trois principaux syndicats français CGT, CFDT et CGT-FO dans un après-guerre marqué par l'Europe et la guerre froide. La construction européenne sollicite les syndicats nationaux : elle les contraint à se hisser hors du périmètre national et elle tend également à ramener leur regard international sur l'espace communautaire. Les trois syndicats agencent de manière différente ces diverses sollicitations. Leurs engagements dans la dimension internationale contribuent à expliquer nombre de leurs évolutions. Dedans, dehors, la vie des syndicats français ne montre pas l'extériorité de deux univers mais, au contraire, une combinaison complexe. La dimension internationale est une composante importante qui contribue à la fonction représentative du syndicalisme. L'observation d'un fait social du point de vue de la circulation internationale s'avère féconde pour éclairer certaines évolutions dont rendent insuffisamment compte les seules interactions de l'espace national.

    Antoine Vion, La constitution des enjeux internationaux dans le gouvernement des villes françaises (1947-1995), thèse soutenue en 2001 à Rennes 1  

    L'objet de cette thèse est de montrer comment et dans quelle mesure les gouvernants locaux, en redéfinissant leur rôle en rapport à l'environnement international, se sont émancipés d'un modèle d'administration territoriale des villes. Une majorité des travaux contemporains sur les villes et la mondialisation privilégie une approche économique selon laquelle les mutations économiques imposeraient aux pouvoirs locaux de s'adapter à la nouvelle donne internationale. Ce faisant, ces travaux nient l'autonomie du politique et passent sous silence une longue histoire des rapports du pouvoir local à l'environnement international. En cherchant à comprendre comment les institutions qui gouvernent les villes produisent depuis un demi-siècle des rapports à "l'international", l'analyse vise ainsi à restituer l'autonomie du politique en définissant la place prise par les activités politiques urbaines dans les processus d'internationalisation. Centré sur une analyse approfondie du cas français, le travail de l'auteur apporte deux innovations principales. D'une part, il propose un nouveau cadre comparatif pour analyser historiquement les évolutions du gouvernement des villes françaises depuis un siècle. D'autre part, il propose une lecture historique des mobilisations politiques à partir d'un patient travail d'enquête exploitant des entretiens compréhensifs et de nombreuses archives, tant auprès d'organisations internationales d'élus locaux, que de responsables politiques et économiques. En résumé, ce travail tend à la fois à décrire les dynamiques des changements institutionnels et leur inscription singulière dans des espaces d'expérience localisés.

    Isabelle Le Breton-Falézan, La place des régimes politiques internes dans l'analyse de la paix et de la guerre, thèse soutenue en 2000 à Paris 10 

    Marc Dixneuf, L'économie et la politique étrangère de la France , thèse soutenue en 2000 à Paris 10 

    Géraldine Galeote, L'état autonomique , thèse soutenue en 1996 à Paris 10  

    La transition democratique espagnole est apparue comme une experience tout a fait exemplaire dans la mesure ou l'espagne a su trouver le chemin lui permettant de passer sans heurts d'un regime autoritaire en crise a un regime democratique. La nouvelle forme d'etat creee par les constituants dans le titre huit de la constitution vint accroitre les doutes qui pesaient sur l'avenir de cette democratie naissante. Or, presque vingt ans apres sa creation, nous pouvons dresser un bilan assez positif sur le fonctionnement de l'etat autonomique. Cette nouvelle forme de structuration de l'etat a su conjuguer l'unite de l'etat espagnol et l'attribution d'un pouvoir d'auto-gouvernement pour les differentes nationalites et regions. Cette devolution d'une partie du pouvoir aux communautes autonomes a un caractere evolutif. Ce sont les gouvernants et les elites peripheriques qui faconnent, de facon ponctuelle, le contenu de l'etat espagnol. L'ampleur des implications est telle que l'etat autonomique est sans cesse au coeur des debats politiques espagnols.

  • Alex Issa, La Force intérimaire des Nations Unies au Liban : essai d'explication de la pérennité institutionnelle, thèse soutenue en 2019 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Christian Lequesne, membres du jury : Delphine Allès (Rapp.), Carla Eddé (Rapp.), Arthur Boutellis (Rapp.), Ronald Hatto  

    La FINUL est créée en 1978 par le Conseil de sécurité de l’ONU, après l’invasion par Israël du Liban-Sud. Censée être provisoire, elle est toujours opérationnelle en 2019. Les facteurs externes sont liés à l’évolution de la norme onusienne de maintien de la paix, d’une part, et à l’insécurité du Moyen-Orient et des relations israélo-libanaises, d’autre part. L’évolution du mandat de la FINUL en 2006, en adéquation avec l’évolution de la norme onusienne, lui permet d’acquérir cette nouvelle légitimité qui explique sa pérennité. Connaissant depuis 1948 de nombreuses guerres, le Moyen-Orient est devenu le laboratoire du maintien de la paix onusien. Directement concernées par le conflit israélo-palestinien et par le contexte général, les relations tendues entre Israël et le Liban expliquent pourquoi la FINUL existe toujours, d’autant plus que cette dernière a été créée dans ce contexte de guerre entre les deux pays. Les facteurs externes seuls ne permettent pas d’expliquer la pérennité de la FINUL. Il faut comprendre la dynamique institutionnelle de la FINUL : son autonomisation décisionnelle, la position des membres-permanents du Conseil de sécurité, les intérêts des Etats-participants ainsi que ceux du personnel international civil et militaire, et l’intervention des acteurs politique libanais en faveur de la FINUL pour comprendre pourquoi son mandat est renouvelé. La demande par le gouvernement libanais du renouvellement du mandat de la FINUL est due à sa légitimation par le local. Cette légitimation passe par les intérêts du personnel local de la FINUL, les intérêts de sécurité des populations locales, les intérêts économiques et ceux liés à la bienfaisance ainsi que par les interactions sociales dans la sphère privée entre membres de la FINUL et populations locales.

    Ousmanou Nwatchock A Birema, Les organisations internationales, le principe de souveraineté et la gestion des crises politiques internes : cas de la francophonie et de l'union africaine, thèse soutenue en 2018 à Lyon sous la direction de David François, membres du jury : Guy Mvelle Minfenda (Rapp.), Joseph Vincent Ntuda Ebode (Rapp.), David Cumin et Franck Petiteville    

    La gestion des crises politiques internes est devenue l’activité à la fois la plus visible et la plus controversée des organisations internationales aujourd’hui. C’est en raison de cette ambivalence que cette thèse prend prétexte de la gestion des crises politiques par la Francophonie et l’Union Africaine pour interroger l’articulation entre le multilatéralisme politique et le principe de souveraineté des États en situation de crise politique interne en Afrique. La question centrale est de savoir ce qui reste du principe de souveraineté devant la récurrence des interventions multilatérales de ces deux organisations dans des problématiques relevant de la stricte souveraineté. La réponse est donnée à travers une analyse profonde des trajectoires politique, juridique et philosophique de l’interaction entre la souveraineté des États et les ingérences multilatérales dans l’histoire des relations internationales de facture westphalienne. Par ailleurs, cette thèse fait une rétrospective théorique sur la question des ingérences en général, avant de s’appesantir de manière spécifique et empirique sur les trajectoires interventionnistes de la Francophonie et de l’Union Africaine en Côte d’Ivoire, à Madagascar et en République Centrafricaine. L’analyse aboutit au constat que la gestion multilatérale des crises politiques internes se caractérise par sa complexité opérationnelle : d’une part elle permet aux organisations internationales intervenantes de pratiquer une sorte de « rançon » de la liberté politique de leurs États membres, et d’autre part elle est une opportunité d’instrumentalisation des organisations internationales qui s’y engagent.

    Namie Di Razza, La protection des civils par les opérations de maintien de la paix de l’ONU : le cas de la MONUC/MONUSCO en République démocratique du Congo (1999-2015), thèse soutenue en 2016 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Jacques Semelin, membres du jury : Frédéric Charillon (Rapp.), Emmanuel Decaux (Rapp.), Jean-Philippe Ganascia et Baptiste Martin  

    Les échecs des opérations de maintien de la paix de l’ONU au Rwanda et en Bosnie ont grandement entamé l’image des Casques bleus, impuissants face aux massacres et atrocités dont ils étaient témoins. Or depuis 1999, la « protection des civils » a connu une expansion et une normalisation institutionnelles au sein des Nations unies, tant dans la doctrine que dans les pratiques. En l’invoquant comme la tâche prioritaire des opérations de paix, le Conseil de sécurité et le Secrétariat se sont investis dans un développement essentiel du concept de protection des civils. De même, les activités des peacekeepers sur le terrain ont confirmé ces inflexions. La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC, puis MONUSCO), laboratoire des pratiques de protection depuis 15 ans, a démontré une hyperactivité remarquable pour protéger les populations. De nombreux outils et mécanismes spécifiques ont été développés pour renforcer les capacités de réponse aux besoins de protection, et les soldats de la paix ont démontré qu’ils pouvaient exploiter un pan immense de pratiques opérationnelles pour protéger les civils, de la simple présence dissuasive aux opérations offensives contre les groupes armés. Cette thèse démontre les évolutions conceptuelles et pratiques qui sont advenues et met en lumière les facteurs influençant la mise en œuvre concrète de cette politique de protection, désormais centrale dans le maintien de la paix de l’ONU. Elle explore la dynamique institutionnelle d’une part, et la dynamique politique d’autre part, dessinant toutes deux les contours des pratiques de protection, et pouvant tantôt réduire, tantôt accroître leur efficience.

    Delphine Thivet, Le travail d'internationalisation des luttes , thèse soutenue en 2015 à Paris EHESS sous la direction de Rose-Marie Lagrave et Liora Israël  

    Prenant appui à la fois sur une approche d'histoire croisée et sur une enquête de terrain, la thèse étudie le cas d'un mouvement paysan à vocation internationale nommé La Via Campesina. Elle explore les modalités par lesquelles ont pu s'accomplir des connexions entre militant-e-s paysan-ne-s par-delà les frontières nationales, tout en restituant le sens de ces connexions, leur densité variable, ainsi que leur transformation à travers le temps. Elle montre que ce processus de connexion ne réduit pas seulement à des mobilités'et rencontres physiques de militant-e-s mais qu'il a également des conséquences sur un plan discursif et cognitif. La thèse entreprend ainsi de mettre en lumière le travail de construction de schèmes d'interprétation communs qu'ont progressivement opéré les militant-e-s grâce à un travail d'articulation de problèmes qui demeuraient jusque-là isolés au sein de plateformes revendicatives unifiées. On identifie en outre plusieurs modalités, pour les organisations paysannes étudiées, d'ériger « l'international » en motif d'action collective. L'insistance sur l'imbrication de logiques locales, nationales et internationales dans la construction d'une action collective transnationale permet de relativiser une lecture par trop spontanéiste et étroite de l'émergence de La Via Campesina, et de se déprendre, plus largement, d'une explication monocausale mobilisant la « globalisation » comme principe explicatif du développement de mouvements sociaux transnationaux.

    Arthur Laurent, Standardism as government : voluntary carbon certification and the Peruvian cookstove sector, thèse soutenue en 2014 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Olivier Dabène, membres du jury : David Dumoulin Kervran (Rapp.), Paige West (Rapp.), Alain Karsenty et Laurence Tubiana  

    Le marché volontaire du carbone est un mécanisme de marché de compensation d’émissions de gaz à effet de serre pour les entreprises et les particuliers non assujettis à un quota de réduction d’émissions. Jusqu'à présent, il n’a fait l’objet que de peu de recherches académiques. Ce travail s’intéresse à la gouvernance de la chaîne d’acteurs impliqués dans ce marché. Il utilise une approche pluridisciplinaire centrée sur les relations internationales, la science politique appliquée à la compensation et aux standards volontaires environnementaux et s’appuie sur une analyse anthropologique des projets de développement. Il s’agit de répondre à la question: comment les projets de compensation volontaire du carbone sont-ils gouvernés ? L’étude de cas d’un programme de diffusion de foyers améliorés au Pérou se focalise d’abord sur le contexte social et culturel de la cuisson dans les Andes avant d’étudier quatre projets avant financement carbone. Ensuite, le standard utilisé pour certifier ce projet, ainsi que le détaillant des crédits carbone générés par le projet et trois de ses entreprises clientes sont présentés. On peut alors aborder la création, la gestion et les premiers résultats du programme au travers d’une ethnographie de l’entreprise sociale qui en est à l’origine pour comprendre finalement l’influence du projet dans le secteur péruvien. Cette recherche montre un système de gouvernance multi-niveaux et pluri-acteurs majoritairement privée qui agit en grande partie en parallèle de l'État. Ce mode de gouvernance caractérisé par une succession de standards qui tentent de faire coller la réalité à un modèle est appelé standardisme.

    Nicolas Leron, La gouvernance constitutionnelle des juges : l'institutionnalisation d'un nouveau mode de régulation du risque de conflit constitutionnel dans l'Union européenne, thèse soutenue en 2014 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Renaud Dehousse, membres du jury : Loïc Azoulai (Rapp.), Sabine Saurugger (Rapp.), Anne-Marie Slaughter  

    Au tournant des années 2000, on observe une augmentation des litiges mettant en jeu un conflit potentiel entre le droit de l'UE et les droits constitutionnels nationaux. Face à cette situation de tensions constitutionnelles, réelles et plus seulement théoriques, la CJUE et les juridictions suprêmes nationales se retrouvent dans une situation d'impasse ontologique au sens où, d'une part, le statu quo est intenable, car le surgissement d'un conflit constitutionnel ouvert mettrait en danger tout l'édifice européen et, d'autre part, toute solution juridique de sortie du statu quo est impensable car hors de ce que permet le paradigme de la hiérarchie des normes. Contrairement aux prédictions de la théorie néofonctionnaliste, notre étude, qui développe une approche constructiviste, montre que les acteurs juridictionnels ne vont pas approfondir l'intégration juridique en reconnaissant la primauté absolue du droit de l'UE, mais vont passer d'un mode de régulation juridique du risque de conflit constitutionnel à un mode de régulation extra-judidique, la gouvernance constitutionnelle des juges, basé sur des mécanismes informels de convergence cognitive et de socialisation. L'identité devient une variable dépendante. Plus que cela, ils instituent un espace de dialogue informel régi par la rationalité communicationnelle, au sens habermassien. La culture du dialogue des juges change également en ce que les acteurs juridictionnels développent une sémantique de l'appartenance commune, ainsi qu'une axiologie de co-responsabilité, et tendent à former une communauté de sécurité juridictionnelle fondée sur la certitude d'une règlement pacifique des différends constitutionnels.

    Jildiz Nicharapova, L'organisation de coopération de Shanghai : un nouveau mode de coopération ou une nouvelle intégration régionale?, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Daniel-Louis Seiler et Gérard Groc, membres du jury : Catherine Poujol (Rapp.), Boris Petric (Rapp.), Chingiz Shamshiev  

    La question principale de notre travail de recherche est: A quel type d'organisation internationale appartient l'OCS et quels sont ses buts d'existence ? Pourquoi les pays-membres coopèrent-ils au sein de l'Organisation ? Pourquoi coopèrent-ils dans des domaines dont ils ont établi les règles de coopération et sur quelles questions spécifiques ont-ils choisi de répondre ? Quels sont ses règles et les mécanismes de prise de décision, et quels sont sa structure organisationnelle et son mode de fonctionnement ? La deuxième question est : quelles sont ses raisons d'existence, ses buts et ses objectifs? Et la troisième interrogation est quelles sont ses promesses (potentiels) et ses limites ? En se basant sur la « théorie » des organisations internationales, à quel type d'organisation internationale l'OCS peut-elle appartenir ? Une Organisation de coopération ou d'intégration ? On peut se demander quels sont les véritables objectifs d'une telle organisation. Est-ce que l'OCS a pour but de contrebalancer l'Occident ou y a-t-il d'autres raisons à son existence ? Quelles sont ces raisons ? Pour répondre à ces interrogations, deux hypothèses doivent être mises en évidence. Dans la première hypothèse, l'OCS est une organisation de coopération régionale comme beaucoup d'autres organisations régionales déjà existantes (OTAN, OTSC, CEI, etc.) Dans la deuxième hypothèse, l'OCS est une organisation néo-réaliste ou même néo-libérale étant donné que de simple coopération elle se transforme en une organisation d'intégration régionale, qui conduit à l'apparition d'une nouvelle région unique (unifiée) et qui se dirige vers le régionalisme.

  • Guillaume Bagayoko, L'exploitation industrielle de l'or au Mali : genèse et fonctionnement d'un réseau transnational, 1896-2017, thèse soutenue en 2023 à Université de Lille 2022 sous la direction de Guillaume Courty, membres du jury : Benjamin Rubbers (Rapp.), Raphaëlle Chevrillon-Guibert et Michèle Leclerc-Olive    

    Ce travail questionne les logiques et modalités permettant d’industrialiser l’extraction de l’or au Mali. Il démontre que l’exploitation industrielle de cette ressource dans cet État, en tant que forme de capitalisme, est structurée par un réseau transnational historique, composé d’acteurs étatiques, d’acteurs internationaux (politiques et économiques) et d’acteurs territoriaux. La démonstration de cette thèse se déroule en trois temps. Le premier retrace la genèse de ce réseau. Il montre comment l’accumulation de connaissances sur le sous-sol malien, en tant que préalable au capitalisme industriel minier, s’est traduite après l’action coloniale française par la structuration d’un réseau de coopération intergouvernementale dédié au « développement ». Ce réseau associe notamment le Mali, l’URSS, la France, le PNUD, la Belgique et la Communauté économique européenne. Le deuxième temps traite de la métamorphose de ce réseau intergouvernemental. D’une part, il montre comment celui-ci s’est traduit en coopération entre firmes transnationales, et entre celles-ci et le gouvernement malien. D’autre part, il examine l’expropriation de populations riveraines au profit de la mise en place de l’industrie aurifère, ainsi que les registres par lesquels les firmes essaient de légitimer leur présence auprès de ces populations. Enfin, le troisième temps analyse les actions protestataires des populations riveraines et des travailleurs contre les sociétés extractives. Ces actions révèlent le soutien constant de l’État malien au capitalisme industriel aurifère depuis la colonisation française, ainsi que le processus de construction continu du réseau transnational à travers lequel ce capitalisme opère.

    Mirna Jammal, La question de l’eau au Proche-Orient : enjeux géopolitiques et perspectives, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Hugues Portelli, membres du jury : Jean-Pierre Maury (Rapp.), Jean-Vincent Holeindre  

    L’eau douce est une ressource clé à la santé, prospérité et sécurité humaine. Elle est essentielle à l’éradication de la pauvreté, à l’égalité des gens et à la sécurité alimentaire. Néanmoins, des milliards d’êtres humains sont confrontés à de sérieux défis liés à l’eau. Le Proche-Orient est la région du monde où la ressource en eau est la plus susceptible de mener à des guerres. La dislocation de l’Empire ottoman a enlevé aux bassins hydrographiques leur unité politique, les nouvelles frontières les ayant partagés entre plusieurs États, à la suite des événements qui ont marqué la création de l’Irak, de la Transjordanie, du Liban, de la Syrie et de la Palestine. La région du Proche-Orient qui a une histoire mouvementée, vit un stress hydrique. La situation géopolitique influence directement les besoins des populations en eau. En l’absence d’une stratégie de l’eau, cette dernière est devenue un moyen de pression politique pour les États. Certains d’entre eux utilisent l’eau comme une arme hydraulique permettant d’obtenir des concessions de leurs voisins, l’exemple de la Turquie avec la Syrie et l’Irak, et l’Iran avec l’Irak et les tensions régionales relatives au partage de l’eau du Jourdain et les eaux du Nil. L'importance de travailler sur un sujet de ce genre se base sur le fait d'une grande probabilité que la prochaine guerre au Proche-Orient sera une guerre de l'eau.

    Sébastien Thibault, Pour une sociologie politique de la Cour nationale du droit d'asile : histoire, acteurs et fabrique d'une sentence administrative à l'égard des étrangers., thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Patrick Hassenteufel, membres du jury : Alexis Spire (Rapp.), Laurent Willemez, Karen Akoka et Emmanuel Blanchard  

    Résumé : La Cour nationale du droit d’asile (CNDA) est une juridiction vers laquelle se tournent les demandeurs d’asile après un premier refus du statut de réfugié à l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA). Si notre recherche porte sur le phénomène bureaucratique que représente la CNDA, le cœur de cette étude vise le fonctionnement de sa sentence administrative. La sentence désigne aussi bien l’acte du jugement que le verdict rendu suite au délibéré. C’est bien à travers ce double aspect que notre enquête propose d’étudier son exercice en relation avec son histoire, ses acteurs et les conditions de son processus décisionnel. L'objectif est ici de contribuer aux fondations d’une sociologie politique de cette institution qui doit être appréhendée comme une activité sociale et politique, dont le fonctionnement ne peut se départir aussi bien des luttes de pouvoirs et des usages sociaux du droit que de la situation politique générale du pays. En cela, la question se pose : comment le traumatisme et l’exil sont-ils racontés comme récits de vie et compris comme arguments juridiques auprès d’une instance publique dont la tâche est d’accorder un statut social à des individus privés de la protection de leur État d’origine ? Pour y répondre, nous nous intéressons moins aux conditions de production de la loi qu’à sa pratique et à sa place au quotidien, dans une institution où les trajectoires et les discours posent le rapport souvent ambivalent entre la pitié d’un côté, et la légalité de l’autre.

    Zaratou Zakari Garba, La coordination des politiques d'aide au développement : de la problématique à l'analyse de l'expérience nigérienne, thèse soutenue en 2011 à Paris 2 sous la direction de Hugues Portelli, membres du jury : Jean-François Bayart (Rapp.), Edmond Jouve  

    Depuis quelques années, la coordination de l’aide est devenue un enjeu majeur des politiques de développement. Cependant, les différences d’approche en matière de stratégies entre donateurs et bénéficiaires rend plus complexe la définition d’un mécanisme de coordination global qui doit dépasser les questions de fondements, d’enjeux, de formes et de modalités de l’aide, pour enfin s’intéresser à la problématique de coordination dans l’optique d’accroître son efficacité. Ainsi, l’efficacité de l’aide qui se trouve être au coeur d’une meilleure coordination, exige que les acteurs passent de la rhétorique à des pratiques institutionnelles nouvelles, conformément aux orientations de la Déclaration de Paris et de l’Agenda d’Accra. En considérant l’histoire globale de l’Aide Publique au Développement (APD), il y a lieu de se demander si celle-ci est structurellement conçue pour promouvoir la croissance économique et/ou pour réduire la pauvreté. En effet, les différents systèmes d’aide se sont heurtés à deux grands défis au cours des deux dernières décennies : le premier a été son inefficacité actuelle pour ce qui est de la réduction de la pauvreté à l’échelon mondial et le deuxième a consisté à vouloir contribuer à une « meilleure gouvernance mondiale ». Au regard des engagements internationaux pris par le Niger et ses partenaires au développement notamment dans le cadre des OMD, l’analyse des réalisations faites en la matière montre qu’en dépit des résultats mitigés, la recherche d’une meilleure efficacité de l’aide occupe une place de choix dans l’agenda politique des différents gouvernements nigériens depuis 2003. Pour les autorités nigériennes, l’approche stratégique adoptée en la matière vise un double objectif : accroître progressivement le volume de l’aide et renforcer son efficacité.

  • Arthur Boutellis, Les rivalités de puissance et leurs conséquences à l’ONU : le cas des opérations de paix (1948-2022), thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Jean-Vincent Holeindre, membres du jury : Delphine Allès (Rapp.), Frédéric Charillon (Rapp.), Ronald Hatto, Lise Morjé Howard et Marie-Joëlle Zahar  

    Depuis leur création en 1948, les opérations de paix onusiennes se sont adaptées et ont été façonnées par les évolutions de l’ordre international. Si elles ont longtemps fait l'objet d’un relatif consensus, notre thèse démontre que ces opérations sont devenues un terrain de rivalités de pouvoir et d’influence de grandes et moyennes puissances aux intérêts et valeurs de plus en plus divergents. A rebours des thèses libérales qui dominent l’étude du maintien de la paix depuis la fin de la guerre froide, nous proposons une grille d’analyse « réaliste-constructiviste » originale de la notion de puissance et des modes d’action des États à l’ONU (contrainte, influence, résistance), enrichie des méthodes bureaucratiques et de la psychologie politique, qui à notre avis permet de mieux comprendre ces opérations de paix et leurs limites. Nous testons d’abord cette grille d’analyse à travers un historique des opérations de paix de l’ONU de la guerre froide jusqu’au tournant de la stabilisation des vingt dernières années. Nous analysons ensuite les conséquences de la résurgence des rivalités de puissances, au siège des Nations Unies et dans la conduite des opérations elles-mêmes. A New York, nous nous intéressons au Conseil de sécurité, à l’Assemblée générale mais aussi au Secrétariat des Nations Unies (ou la bureaucratie), et aux négociations des résolutions et déclarations, des budgets, mais aussi au champ des valeurs et des normes, ainsi qu’aux nominations de plus en plus politisées. Sur le terrain d’autres jeux de pouvoir se manifestent aussi à travers les contributions en troupes, le comportement des pays hôtes, et diverses forces parallèles. Malgré la capacité des membres du Conseil de sécurité de « compartimenter » leurs différences, ces rivalités risquent d’affecter durablement l’impartialité, la légitimité et la pertinence des opérations de paix. Notre étude de cas approfondie de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA, 2013-2022) illustre comment les Casques bleus finissent dans certains cas pris en étau entre les intérêts contradictoires de certains pays. Nous posons la question du futur des opérations de paix dans un contexte de rivalités exacerbées par la montée en puissance de la Chine et la guerre en Ukraine. Enfin, nous soumettons l’idée qu’un désintérêt et désengagement total des puissances serait aujourd’hui encore plus préjudiciable que leur ingérence excessive. L’ONU doit donc mieux prendre en compte cette réalité, sans s’y soumettre. Les États doivent pouvoir se servir des opérations de paix tout en les servant, mais sans les instrumentaliser, ni les compromettre car cela reviendrait à se priver à l’avenir de cet outil important du multilatéralisme.

    Georges Minet, Le mandat social des organisations internationales : quelles promesses de cohérence ?, thèse soutenue en 2021 à Paris 10 sous la direction de Antoine Lyon-Caen, membres du jury : Sophie Robin-Olivier (Rapp.), Philippe Auvergnon (Rapp.), Adalberto Perulli  

    La structure du multilatéralisme onusien l’avait rendu problématique dès ses premiers pas. Mais son éclatement progressif en un Janus bipolaire, couplé à l’évolution du credo économique général, elle-même contemporaine de la globalisation politique et économique, s’est constitué de plus en plus visiblement tel une menace pour la poursuite de l’agenda social dans ses incarnations domestiques et internationales. D’un avis général, la panoplie des réponses inclut l’accélération d’efforts demeurés trop longtemps rhétoriques, en vue d’instaurer les conditions d’une cohérence effective des solutions promues par les composantes institutionnelles du prétendu « système » onusien. Les droits humains, le droit international du travail, la protection sociale et les chantiers de la gouvernance sont autant de champs où cherchent à surgir des options nées d’authentiques démarches intégratives.

    Clémence Mallatrait, Origine et construction de la coopération régionale. L'exemple de l'Océanie insulaire face aux changements climatiques, thèse soutenue en 2014 à Lyon 3 sous la direction de Frédéric Ramel et Philippe G. Le Prestre, membres du jury : Daniel Compagnon (Rapp.), Richard Balme (Rapp.)    

    L’échec des négociations sur le climat en 2009 à Copenhague invite à penser un modèle complémentaire de gouvernance internationale environnementale, dont les prémisses ont émergé par la voix des États insulaires de l’AOSIS. Des États, se regroupant sur la base d’une perception du risque partagée, mettant en exergue des fragilités grandissantes, telle est la base de départ de cette enquête. Le niveau régional se présente comme l’un des compléments à la crise de l’universalisme. Mais penser un niveau de gouvernance internationale en environnement requiert d’identifier les conditions d’émergence de celui-ci et de son efficacité. Nous nous concentrerons sur les premières. Nous interrogerons l’identité des acteurs de sa création, les outils qu’ils utilisent et les raisons pour lesquelles est créé ce régionalisme permettant de lutter contre les changements climatiques. Différents courants des relations internationales proposent une approche théorique de la coopération régionale et plus génériquement du régionalisme, sans pour autant qu’un modèle uniforme n’ait été identifié. L’approche théorique par le biais de problématiques environnementales au niveau régional nécessite l’intervention de plusieurs courants permettant d’expliquer le phénomène : le constructivisme par la construction de l’objet sécuritaire, les théories de la stabilité hégémonique par la recherche d’un hégémon régional incitant les autres États à coopérer, le néolibéralisme institutionnel pour expliquer le rôle des réseaux et la recherche du gain que les États peuvent espérer en entrant dans le processus coopératif, les théories de l’interdépendance complexe par l’intervention d’acteurs non étatiques. Ces différentes approches parviennent-elles ou échouent-elles à expliquer ce phénomène ?