Sidonie Verhaeghe

Maître de conférences
Science politique.
Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales

Centre d'Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales
  • THESE

    De la Commune de Paris au Panthéon (1871-2013) : célébrité, postérité et mémoires de Louise Michel Sociologie historique de la circulation d'une figure politique, soutenue en 2016 à Lille 2 sous la direction de Michel Hastings     

  • Sidonie Verhaeghe (dir.), Anarchisme et sciences sociales: actes du colloque de Lille mars 2018, 20210e éd., Atelier de création libertaire, 2021, 234 p.  

    Les sciences sociales n’ont-elles rien à apporter aux anarchistes  ? Peut-être bien, mais on peut mettre à cela plusieurs bémols. Car, dans une société soumise à différents pouvoirs, faire une science de ces pouvoirs, de la manière dont ils s’exercent et des mécanismes sur lesquels ils reposent, peut permettre à la lutte d’être plus efficace. En comprenant comment fonctionnent les institutions, en retraçant leurs origines et en exhumant leurs soubassements cachés, on peut, d’une part, les dénaturaliser et les désacraliser, montrer leur caractère arbitraire, et, d’autre part, donner à celles et ceux qui luttent des outils pour les abattre. De plus, force est de constater que l’incroyance fondamentale dans la sacralité des institutions rassemble anarchistes et scientifiques, les un.es et les autres entendant généralement s’appuyer sur une même conception de la réalité sociale, d’où toute transcendance (religieuse ou non) est absente. Par ailleurs, les anarchistes peuvent avoir un intérêt pour les sciences sociales qui étudient les mécanismes de domination au sein des groupes militants eux-mêmes. En effet, une spécificité des anarchistes, là encore depuis les origines du mouvement, est de considérer que le fait d’être en lutte pour l’émancipation ne prémunit pas contre la reproduction des formes d’oppression à l’intérieur des groupes. La science est alors à double tranchant. D’un côté, elle peut représenter en elle-même un moyen de domination, celui des savants. Et, de l’autre, la science peut aussi jouer un rôle émancipateur au sein de ces groupes, soit parce qu’ils peuvent être des lieux de formation et permettre à tous et toutes d’acquérir des savoirs, soit parce que la connaissance de la «  micropolitique des groupes  » peut désamorcer les effets de domination qui naissent, même et surtout lorsque les groupes se targuent de ne pas avoir de direction.

    Sidonie Verhaeghe, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], Pour une sociologie politique de la nuit, 20170e éd.  

    Ce numéro de Cultures et Conflits invite à une sociologie politique de la nuit, en la considérant comme un temps social qui conditionne certains rapports sociaux et dont la régulation constitue un enjeu d’affrontements politiques. Espace-temps aux frontières indéterminées et mouvantes, la nuit et ses usages sont l’objet d’investissements politiques menés par différents groupes ainsi que par les autorités chargées d’arbitrer entre leurs prétentions et d’ordonner, sinon domestiquer, la vie nocturne. A partir d’analyses portant sur différents contextes politiques et sociaux (France, Russie, Sénégal, Etats-Unis) et sur différentes façons de vivre la nuit (nuit de travail, nuit festive, nuit « à la rue ») ce numéro montre comment la nuit, bien qu’objet d’interventions publiques spécifiques et temps de transgressions, est avant tout un révélateur de l’ordre social et politique.

    Sidonie Verhaeghe, Samuel Hayat, Paula Cossart, Penser le présent, étudier le passé, 20190e éd. 

  • Sidonie Verhaeghe, « Les manifestations communistes sur la tombe de Louise Michel dans l’entre-deux-guerres », Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe (EHNE), 2023  

    Après son inhumation au cimetière de Levallois-Perret en 1905, Louise Michel fait l’objet d’une première commémoration publique en 1921, orchestrée par le Parti Communiste qui vient d’être créé et cherche à établir une filiation avec les grandes figures révolutionnaires du xixe siècle.

    Sidonie Verhaeghe, « 1871 – Louise Michel pendant la Commune de Paris », Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe (EHNE), 2023  

    Institutrice sous le Second Empire, Louise Michel appartient aux milieux républicains ouvriers et révolutionnaires qui contestent le régime de Napoléon III. Pendant la Commune de Paris (18 mars – 28 mai 1871), elle prolonge son combat en faveur de l’éducation populaire et revendique la participation des femmes à l’action politique. Combattante et ambulancière, elle défend ses idéaux révolutionnaires sur les barricades avant d’être arrêtée et jugée par un tribunal militaire en décembre 1871. Sa combattivité et son insolence durant le procès font l’objet de nombreux commentaires dans la presse française.

    Sidonie Verhaeghe, Clément Desrumaux, Jérémie Nollet, « Usages de la visibilité journalistique : Louise Michel et la presse écrite », Un capital médiatique ? Usages et légitimation de la médiatisation en politique, 2021 

    Sidonie Verhaeghe, Louise Michel, « Préface. Louise Michel, une théoricienne anarchiste », La Commune, 2020 

    Sidonie Verhaeghe, « "Vive Louise Michel ! Vive la Commune ! Vive la Sociale!" Célébrité, popularité et représentation révolutionnaire aux débuts de la IIIe République », Selfies & Stars, politique et culture de la célébrité en France et en Amérique du Nord, 2020 

    Sidonie Verhaeghe, Francis Dupuis-Déri, Diane Lamoureux, « De la réaction antiféministe aux rhétoriques proto-masculinistes : le traitement de Louise Michel dans la presse française à la fin du XIXe siècle », Les antiféminismes. Analyse d’un discours réactionnaire, 2019 

  • Sidonie Verhaeghe, « Anarchists Women Against the Right to Vote: a Feminist and Revolutionary Critique of Suffragism (France, United States) », Revue d’histoire du XIXe siècle, 2023, n°2023-06-01  

    Louise Michel, Emma Goldman, Laurentine Souvraz, Voltairine de Cleyre, Anna Mahé : à une époque où les combats féministes sont étroitement liés aux revendications du droit de vote, ces militantes anarchistes proposent une autre façon de penser la place politique des femmes. En interrogeant la critique anarchiste du suffragisme, en France et aux États-Unis, cet article propose de suivre la trajectoire d’un féminisme révolutionnaire qui se caractérise par un désintérêt pour la question des droits civils et politiques au profit des questions socio-économiques. Il s’agira ainsi de voir de quelles façons leurs revendications d’émancipation des femmes s’articulent à la pensée anarchiste.

    Sidonie Verhaeghe, « Des femmes anarchistes face au droit de vote : une critique féministe et révolutionnaire du suffragisme (France, États-Unis) », 2023  

    « Il va sans dire que je ne m’oppose pas au suffrage des femmes au motif qu’elles n’y ont pas droit. Je ne vois en effet aucune raison d’ordre matériel ou psychique pour laquelle la femme ne devrait pas avoir le même droit de vote que l’homme. Mais cela ne m’aveugle pas au point de croire que la femme réussira là où l’homme a lamentablement échoué. » Emma Goldman écrit ces phrases en 1910, dix ans exactement avant que le Congrès américain n’adopte le droit de vote pour les femmes, et à une pé...

    Sidonie Verhaeghe, « Faut-il encore appeler Louise Michel la Vierge rouge ? », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 2021, n°2021  

    À partir du surnom de Vierge rouge, durablement associé à Louise Michel, l’objectif de cet article est de retracer les itinéraires de la question sexuelle dans la célébrité et la postérité de cette figure anarchiste. Trois images constituent le fil directeur : vierge parce que déviante, vierge parce qu’exceptionnelle, vierge parce qu’éplorée et endeuillée. Ces différentes représentations de la sexualité (et de la virginité) de Louise Michel révèlent les stéréotypes sociaux autour du rôle des femmes et de leur place dans l’action politique.

    Sidonie Verhaeghe, « Une anarchiste romantique ? », 2021  

    Autrice de plusieurs romans et de très nombreux poèmes, Louise Michel commence à bénéficier aujourd’hui d’une certaine reconnaissance littéraire. Entre 1905 et 2019, soixante‑et‑une éditions et rééditions de ses textes ont été relevées. Mais comment s’est élaborée la réputation de romancière pour cette personnalité dont la célébrité et la postérité ne se sont pas construites à partir de cette activité exclusive ? L’histoire de l’édition des œuvres de Louise Michel révèle une redécouverte de ...

    Sidonie Verhaeghe, « Une anarchiste romantique ? Socio-histoire de l’édition des textes de Louise Michel », Contextes, 2021, n°2021-03-18 

    Sidonie Verhaeghe, «  Les victimes furent sans nom et sans nombre . Louise Michel et la mémoire des morts de la Commune de Paris », Mots, 2020, n°2012-12-15  

    La mémoire de la Commune de Paris est un des constituants majeurs de la pensée et de l’action politique de Louise Michel. À ce titre, la quantification des morts occupe un rôle central puisqu’elle est liée au souvenir de la tragédie, et ses différents usages ­permettent de saisir les enjeux politiques de la mémoire révolutionnaire et des imaginaires qu’elle entretient.

    Sidonie Verhaeghe, « Une pensée politique de la Commune : Louise Michel à travers ses conférences », Actuel Marx, 2020, n°2019  

    N’ayant pas écrit d’ouvrage synthétisant sa pensée politique, Louise Michel n’est généralement pas considérée comme une théoricienne de l’anarchisme. Cet article s’intéresse à ses conférences, comme espaces de construction et de diffusion d’une pensée et d’une stratégie politiques, pour y montrer une articulation singulière entre volonté constante d’unité des différentes tendances révolutionnaires et position politique anarchiste, culminant dans une pensée de la Commune comme modalité d’action révolutionnaire et perspective d’organisation sociale et politique.

    Sidonie Verhaeghe, CANDELA Collectif, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty [et alii], « Pour une sociologie politique de la nuit : Introduction », Cultures & conflits, 2020, n°2017  

    Ce numéro de Cultures et Conflits invite à une sociologie politique de la nuit, en la considérant comme un temps social qui conditionne certains rapports sociaux et dont la régulation constitue un enjeu d’affrontements politiques. Espace-temps aux frontières indéterminées et mouvantes, la nuit et ses usages sont l’objet d’investissements politiques menés par différents groupes ainsi que par les autorités chargées d’arbitrer entre leurs prétentions et d’ordonner, sinon domestiquer, la vie nocturne. A partir d’analyses portant sur différents contextes politiques et sociaux (France, Russie, Sénégal, Etats-Unis) et sur différentes façons de vivre la nuit (nuit de travail, nuit festive, nuit « à la rue ») ce numéro montre comment la nuit, bien qu’objet d’interventions publiques spécifiques et temps de transgressions, est avant tout un révélateur de l’ordre social et politique.

    Sidonie Verhaeghe, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], « Comment vit un orchestre sans chef ? Retour sur une enquête collective », ethnographiques.org, 2019, n°2016-09-01  

    Cet article restitue les logiques d'une enquête collective autour des « politiques de la nuit » à travers un exercice de réflexivité collective visant à analyser les modalités de construction et de coordination d'un collectif d'une quinzaine de collègues lillois. Qu'il s'agisse de la problématisation, de l'engagement sur le terrain ou de l'écriture des résultats, les dynamiques à l'œuvre sont inséparablement intellectuelles, sociales et organisationnelles. L'article propose donc de comprendre les orientations d'une enquête collective en questionnant l'articulation entre trois dimensions : les spécificités et représentations de l'objet ; les dispositions, surfaces sociales et disponibilités des membres de l'équipe ; la division formelle et informelle du travail de recherche.

    Sidonie Verhaeghe, Samuel Hayat, Paula Cossart, « Penser le présent, étudier le passé », Revue française de science politique, 2019, n°2019-05-29 

    Sidonie Verhaeghe, « Louise Michel, féministe : analyse d’une opération de qualification politique aux débuts de la IIIe République », Le Temps des Médias, 2019, n°2017  

    Cet article montre comment la presse a contribué à construire Louise Michel comme une figure féministe au début de la IIIe République, alors même qu’elle refuse de se définir comme telle. Résultant de l’implication conjointe d’acteurs politiquement opposés, cette mise en visibilité féministe de Louise Michel révèle que la célébrité est un mode d’expression du politique qui construit une personnalité à travers un système de valeurs et d’idées dont elle devient l’incarnation glorieuse ou repoussoir. Se joue donc ici une opération de qualification politique de la figure de Louise Michel, qui dévoile les rivalités dans la façon de définir et de percevoir la question du féminisme.

    Sidonie Verhaeghe, Camille Guenebeaud, Aurore Le Mat, « Take back the night ! Une exposition autour des violences sexistes dans l’espace public », https://metropolitiques.eu/Take-back-the-night-Une-exposition-pour-combattre-les-violences-sexistes-dans-l.html, 2019, n°2018-10-11  

    Les violences sexistes et sexuelles dans l’espace public sont désormais reconnues par les pouvoirs publics comme l’une des manifestations quotidiennes des discriminations genrées. L’exposition lilloise Take back the night! croise les apports des sciences sociales, du militantisme associatif et de l’art urbain pour donner corps à ces expériences et faire entendre la parole des personnes concernées.

  • Sidonie Verhaeghe, Marc CÉSAR, Laure GODINEAU (dir.), La Commune de 1871 : une relecture, Société d’histoire de la révolution de 1848, 2020  

    Le prochain cent-cinquantenaire de la Commune de Paris annonce la parution de nombreux ouvrages sur l’événement révolutionnaire. Celui publié en décembre 2019 chez Créaphis fait en cela office de précurseur. Après 1848 et 1851, c’est au tour de l’année 1871 d’être passée en revue dans un gros tome de près de 600 pages. Comme la maison d’édition en a l’habitude, il s’agit d’un beau livre, avec des illustrations propres et bien valorisées, une mise en page soignée et travaillée. L’ambition de l...

    Sidonie Verhaeghe, Vincent Duclert, Jaurès, 1859-1914. La politique et la légende, Liens Socio, 2014  

    En 2007, Nicolas Sarkozy fait de Jean Jaurès une figure centrale de sa campagne, qu’il mobilise à l’occasion d’un discours à Poitiers le 26 janvier, puis d’un autre à Toulouse, le 12 avril. L’enjeu n’est pas tant de se revendiquer des combats ou de l’héritage social et politique de Jaurès. La manœuvre consiste plutôt à se réapproprier un passé et à se positionner dans la compétition de la mémoire politique. Jaurès mobilisé par Nicolas Sarkozy, la preuve est faite de sa consensualité. Figure d...

    Sidonie Verhaeghe, Sniter Christel, Les femmes célèbres sont-elles des grands hommes comme les autres ?, IRIS-EHESS, 2013  

    Dans la lignée des travaux de Maurice Agulhon (1978 ; 1998) ou de June Hargrove (1989), Christel Sniter analyse la production de l’héroïsme républicain par le biais des statues parisiennes. Sa démarche est cependant originale par rapport à celle de ses prédécesseur-e-s, puisqu’elle s’intéresse essentiellement aux statues de femmes, afin d’interroger la construction du « grand homme » (Sniter, 2000 ; 2001 ; 2008). Comme l’étude de la toponymie urbaine (Marcovich, 2005), cet ouvrage révèle la p...

  • Sidonie Verhaeghe, Collectif CANDELA, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty [et alii], « Un orchestre sans chef ? Un exercice de réflexivité collective autour d’une enquête sur les "Politiques de la nuit" », le 29 octobre 2019 

    Sidonie Verhaeghe, « De la SFIO au PS, Louise Michel dans le répertoire référentiel des socialistes français : la carrière d'une figure historique en milieu partisan », le 23 octobre 2019  

    Ce colloque réunit les spécialistes de différentes disciplines autour de l'analyse des idées au sein des partis politiques ou à leurs marges (clubs, revues, think tanks, fondations politiques, etc.). Il s'agit de contribuer à l'élaboration d'une véritable histoire sociale des idées partisanes attentive aussi bien à l'étude des idées – de leur contenu comme de leur forme discursive – qu'à l'étude des contextes sociaux dans lesquels elles émergent, circulent, sont appropriées.

    Sidonie Verhaeghe, « Des idées et des partis », le 23 mai 2017  

    Sous la responsabilité scientifique de Thibaut Rioufreyt, Docteur en science politique, Laboratoire Triangle/Lyon

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