Jérémy Sinigaglia

Maître de conférences
Science politique.
Sciences Po Strasbourg

Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe
  • THESE

    Le paradoxe des intermittents du spectacle : l'art de retourner les obstacles à l'action collective (2003-2006), soutenue en 2008 à Metz sous la direction de Vincent Dubois, membres du jury : Jean-Yves Trepos, Jean-Louis Fabiani, Jean-Marc Leveratto, Frédérique Matonti et Gérard Mauger       

  • Jérémy Sinigaglia, Romain Pudal (dir.), Le nouvel esprit du service public, Éditions du Croquant, 2024, Champ social, 320 p. 

    Jérémy Sinigaglia, Frédérique Patureau, Artistes plasticiens: de l'école au marché, Ministère de la culture secrétariat général, département des études, de la prospective et des statistiques et Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2020, Questions de culture, 286 p. 

    Jérémy Sinigaglia, Frédérique Patureau, Artistes plasticiens , Cairn et Ministère de la Culture - DEPS, 2020, Questions de culture  

    Les artistes plasticiens incarnent sans conteste la figure mythique du créateur. Quelles sont leurs caractéristiques sociales et professionnelles ? Comment entre-t-on dans la profession et à quelles conditions se maintient-on dans la carrière ? Quelles sont les rétributions matérielles et symboliques de ces métiers vocationnels et les voies d'accès à la consécration ? Cette vaste enquête sociologique menée auprès de 6 000 artistes plasticiens affiliés et assujettis à la Maison des artistes permet de dresser un portrait d'ensemble et de rendre compte des principaux déterminants des trajectoires professionnelles. Au-delà de nombreux traits communs, l'enquête met en lumière l'hétérogénéité du groupe et la grande diversité qui caractérise les parcours de vie des artistes plasticiens. Elle pointe notamment l'importance croissante de la formation dans une école supérieure d'art et la faiblesse des revenus artistiques qui conduit près de la moitié d'entre eux à exercer une ou plusieurs activités complémentaires. Elle montre aussi la persistance des inégalités de genre, malgré un mouvement de féminisation continu et de grande ampleur, et le renforcement des inégalités de classe dans l'accès à la consécration, qu'elle soit marchande ou symbolique

    Jérémy Sinigaglia, Sabrina Sinigaglia-Amadio, Temporalités du travail artistique : le cas des musicien.ne.s et des plasticien.ne.s, Ministère de la Culture, Département des études, de la prospective et des statistiques, 2017, Questions de culture, 222 p.  

    De l'idéal romantique de la vie de bohème à la réalité, comment la vie d'un artiste s'organise-t-elle ? Les artistes ne sont-ils soumis à nulle autre contrainte que celle qu'ils s'imposent ? Les professions artistiques ont la réputation d'être des lieux d'épanouissement personnel et professionnel, des métiers dans lesquels il est possible de « prendre le temps », de se consacrer à ses activités propres de travail. Pour autant, la plupart des artistes s'imposent un rythme de travail, des horaires réguliers de jour ou de nuit, un ensemble de routines qui structurent leurs journées. Comment s'organisent le temps de création, celui de l'administration de l'activité artistique, le temps consacré à des activités secondaires alimentaires et les temps sociaux des artistes ? Ces différentes temporalités sont-elles propres à une profession ? Pour le savoir, l'ouvrage étudie la population des musicien.ne.s, majoritairement intermittent.e.s du spectacle, et celle des plasticien.ne.s, pour l'essentiel indépendant.e.s et s'efforce d'identifier ce qui les rapproche et ce qui les distingue dans les configurations temporelles. Cet ouvrage, né d'un travail de recherche de deux sociologues, apporte des éléments inédits sur deux populations artistiques et permet de mieux comprendre les enjeux qui leur sont propres, dans un contexte d'accentuation de la flexibilité et de la précarité des artistes

    Jérémy Sinigaglia, Quel(s) territoire(s) pour les équipes artistiques de spectacle vivant, Département des études, de la prospective et des statistiques et OpenEdition, 2015  

    Comment les équipes artistiques de spectacle vivant déploient-elles leurs activités de création et de diffusion sur un territoire d’implantation ? Par quelles stratégies consolident-elles l’ancrage territorial ou favorisent-elles la mobilité, au sein et au-delà du territoire régional ? À partir de l’exploitation de données administratives et d’une enquête qualitative menée en Alsace et en Lorraine, l’étude distingue deux réseaux de diffusion qui structurent l’espace culturel régional : un réseau primaire qui regroupe les grandes salles privées et les salles labellisées par l’État, et un réseau secondaire où l’on retrouve des établissements soutenus par l’État et les collectivités territoriales et des salles privées de moindre envergure commerciale. En outre, un réseau qualifié de parallèle offre également des opportunités de diffusion aux artistes, à des conditions d’emploi et de rémunération satisfaisants : réseau scolaire et employeurs occasionnels du secteur privé, pour de l’animation musicale par exemple. Résidant majoritairement dans les métropoles régionales qui concentrent aussi équipements et employeurs culturels, les équipes artistiques de spectacle vivant déploient des logiques différenciées qui renforcent l’attachement ou la mobilité, subis ou choisis selon les cas. Alors que l’ancrage territorial des équipes artistiques est nécessaire pour solliciter l’obtention d’un financement auprès des collectivités territoriales et peut aussi être le signe d’un attachement positif, la mobilité au-delà du territoire d’implantation permet d’accéder au réseau primaire de diffusion, de diversifier les employeurs et d’élargir la notoriéte��.

    Jérémy Sinigaglia, Artistes, intermittents, précaires en lutte. Retour sur une mobilisation paradoxale: retour sur une mobilisation paradoxale (2003-2006), Presses universitaires de Nancy, 2012, Salariat et transformations sociales, 276 p. 

    Jérémy Sinigaglia, Institutionnalisation de l'emploi et formes de catégorisations sociales: pour une approche interdisciplinaire et interculturelle de la construction sociale de l'emploi,, 2002, 109 p. 

  • Jérémy Sinigaglia, Marie-Pierre Chopin, « La description dense des situations éducatives : résultat ou matériau ? », in Brigitte Albero, Joris Thievenaz (dir.), Enquêter dans les métiers de l’humain : Traité de méthodologie de la recherche en Sciences de l"éducation et de la formation, Editions Raison et passions, 2022, pp. 8-26 

    Jérémy Sinigaglia, « Une belle vie, la vie d’artiste ? », in Fondation Copernic (dir.), Manuel indocile de sciences sociales: Pour des savoirs résistants, La Découverte, 2019, pp. 885-891 

    Jérémy Sinigaglia, « Un jeu d'aspirations. L'engagement en carrière des artistes ordinaires », Se lancer dans un parcours artistique, 2014, pp. 221-230 

    Jérémy Sinigaglia, « La réduction des aspirations au moment de l’entrée en carrière. Le cas des artistes du spectacle vivant », in Julie DE BOE (dir.), Artistes et métiers de la création. Parcours et détours. Tome 1 : Se lancer, SMARTbe-BET, 2014, pp. 221-230 

    Jérémy Sinigaglia, Emmanuel Pierru, « De l’utilité de ré-encastrer le genre dans le social », in Presses universitaires de Nancy (dir.), Enquêter sur le genre. Terrains et pratiques, 2012, pp. 181-190 

    Jérémy Sinigaglia, « Quand la qualité de l’emploi gâche le plaisir du don au travail. Regard sur les évolutions de l’emploi culturel », Travail et Dons, Presses universitaires de Nancy, 2011, pp. 91-107 

    Jérémy Sinigaglia, Sabrina Sinigaglia-Amadio, « Usages de la critique : objet de recherche et posture de chercheur », in Les cahiers du Portique (dir.), Les usages de la critique. Institutions. Politiques. Médias. Épistémologies, 2009 

    Jérémy Sinigaglia, « Un répertoire d'action composite : la mobilisation des intermittents du spectacle entre traditions syndicales, nébuleuse contestataire et spécificité artistique », Passer à l'action: les mobilisations émergentes, L'Harmattan, 2008, pp. 225-248 

    Jérémy Sinigaglia, « Un répertoire d'action composite : la mobilisation des intermittents du spectacle entre traditions syndicales, nébuleuse contestataire et spécificité artistique », in L'Harmattan (dir.), Passer à l'action : les mobilisations émergentes, L'Harmattan, 2007, pp. 229-247   

  • Jérémy Sinigaglia, Marie-Pierre Chopin, « L’objectif démocratique des politiques d’éducation artistique et culturelle au prisme de l’histoire : une continuité de surface ? », Mémoire(s), identité(s), marginalité(s) dans le monde occidental contemporain. Cahiers du MIMMOC, 2023, n°29     

    Jérémy Sinigaglia, Marie-Pierre Chopin, « L’objectif démocratique des politiques d’éducation artistique et culturelle au prisme de l’histoire : une continuité de surface ? », 2023  

    Introduction En septembre 2018, Françoise Nyssen et Jean-Michel Blanquer, respectivement ministres de la Culture et de l’Éducation nationale, déclarent à l’occasion du lancement du plan « A l’école des arts et de la culture » : « Aujourd’hui, les pratiques artistiques des enfants sont très inégales en fonction de leur milieu social et de l’endroit où ils se situent sur le territoire. Développer les arts à l’école relève donc d’une exigence d’égalité républicaine ». Une telle affirmation, en...

    Jérémy Sinigaglia, « De la bohème à l’organisation scientifique du travail : la diffusion des pratiques néo-managériales chez les musiciens », 2021  

    L’espace des pratiques musicales professionnelles a connu, au cours des dernières décennies, des changements structuraux importants liés aux transformations des industries culturelles (Guibert & Sagot-Duvauroux, 2013) d’une part, et des politiques culturelles d’autre part (Dubois et al., 2012), notamment caractérisées par « la montée en puissance des intérêts économiques » (Lizé & Naudier, 2015). Ces transformations structurelles ont nécessité de la part des artistes ordinaires (Perrenoud, 20...

    Jérémy Sinigaglia, « De la bohème à l’organisation scientifique du travail  », Volume !, 2021, n°1, pp. 67-79   

    Jérémy Sinigaglia, Frédéric Chateigner, Lionel Arnaud, Vincent Dubois, « Enseigner la sociologie de la culture dans des formations professionnalisantes. Entretien avec Lionel Arnaud et Vincent Dubois », Biens Symboliques = Symbolic Goods, 2019, n°4   

    Jérémy Sinigaglia, Frédéric Chateigner, Lionel Arnaud, Vincent Dubois, « Enseigner la sociologie de la culture dans des formations professionnalisantes », 2019  

    Cet entretien vise à explorer quelques enjeux de l’enseignement de la sociologie de la culture dans des formations universitaires à visée professionnelle allant du diplôme universitaire de technologie (DUT) Carrières sociales jusqu’au master en passant par la licence professionnelle, aussi bien dans le management culturel ou sportif que dans l’animation socioculturelle. Nous avons pour cela réuni Lionel Arnaud et Vincent Dubois. Ceux-ci sont d’abord invités à présenter comment le montage de f...

    Jérémy Sinigaglia, Adrien Thibault, « Questions d’in-disciplines. Genèse et transgressions des frontières de la sociologie de l’art et de la culture », Biens Symboliques = Symbolic Goods, 2018, n°3   

    Jérémy Sinigaglia, Adrien Thibault, « Questions of In-Disciplines », Biens Symboliques = Symbolic Goods, 2018, n°3   

    Jérémy Sinigaglia, Adrien Thibault, « Questions d’in-disciplines », 2018  

    « Mais, à mesure que la spécialisation s’est introduite dans le travail scientifique, chaque savant s’est de plus en plus renfermé, non seulement dans une science particulière, mais dans un ordre spécial de problèmes. » (Durkheim 2013 [1893] : 347) La spécialisation de la recherche autour d’ordres de problèmes considérés comme spécifiques est une caractéristique forte des sciences sociales telles qu’elles se sont progressivement structurées tout au long du xxe siècle, et plus particulièrement...

    Jérémy Sinigaglia, Adrien Thibault, « Questions of In-Disciplines », 2018  

    “But, as specialization is introduced into scientific work, each scholar becomes more and more enclosed, not only in a particular science, but in a special order of problems.” (Durkheim 1960 [1893]: 356) The specialization of research into orders of problems considered as specific has been a major trend in the structuring of social science throughout the twentieth century—in particular after 1945. Several transformations have led to a growing division of scientific labour: morphological chang...

    Jérémy Sinigaglia, « À propos de quelques pudeurs de sociologues face à la loi ORE », Savoir/Agir , 2018, n° ° 44, pp. 87-94   

    Jérémy Sinigaglia, Jean-Baptiste Comby, Christel Coton, Matthieu Hély, Romain Pudal, « À propos de quelques pudeurs de sociologues face à la loi ORE », Savoir/Agir, 2018, n°2, p. 87 

    Jérémy Sinigaglia, « La consécration qui ne vient pas », Biens Symboliques = Symbolic Goods, 2017, n°1    

    « Bonjour à toutes et tous,C’est décidé, j’arrête de chercher à partager mon univers artistique avec le public, à être compris et à percer... Décision qui n’intéressera d’ailleurs personne ! ! ! L’accumulation de problèmes personnels, des soucis de santé incompris qui provoquent marginalisation, stigmatisation et rejet... me font vivre l’isolement et la solitude depuis bien trop longtemps. Si on ajoute la rudesse du public, du milieu artistique et musical qui jugent bien souvent à l’emporte-p...

    Jérémy Sinigaglia, « A Consecration That Never Comes », Biens Symboliques = Symbolic Goods, 2017, n°1    

    “Hello everyone,I’ve made up my mind to stop trying to share my artistic universe with an audience, to be understood and to get a break… I know full well that nobody’s interested in my decision either!!! Due to mounting personal problems and misunderstood health issues that lead me to be marginalized, stigmatized and rejected, I have lived in isolation and solitude for far too long. Not to mention the rudeness of the audience, of the art and music worlds where people make snap judgments witho...

    Jérémy Sinigaglia, « Les usages du qualificatif droitier au Nouveau Parti anticapitaliste. Orthodoxie et pluralisme intrapartisan à l’extrême gauche », Mots: les langages du politique, 2016, n°111, pp. 103-120    

    Le clivage gauche/droite, qui trouve son origine dans la topographie parlementaire avant de se diffuser plus largement à partir du début du 20e siècle (Gauchet, 1997 ; Crapez, 1998), reste, en dépit des interrogations récurrentes dont il fait l’objet (Aebischer, 2003), un principe fort de division du monde politique, un instrument de classement des idéologies, des partis et des agents au sein du champ politique (Le Bohec, Le Digol, 2012). Mais ce clivage « pluriel » (Richard, 2006) n’est pas ...

    Jérémy Sinigaglia, « Les trois registres de la lutte des intermittents (2003-2014) », Thaêtre, 2016   

    Jérémy Sinigaglia, « Tempo de la vie d’artiste : genre et concurrence des temps professionnels et domestiques », Cahiers du Genre , 2015, n° ° 59, pp. 195-215    

    La vie d’artiste peut se caractériser par une double concurrence des temps : d’une part au sein de l’espace professionnel (entre les activités de création, d’administration, de communication, d’enseignement, etc.) ; d’autre part entre celui-ci et l’espace domestique. L’article propose d’analyser les conditions et les modalités de l’articulation des temps de travail et des temps de vie d’artistes musicien·ne·s et plasticien·ne·s. Il montre notamment que cette articulation repose sur des arrangements implicites qui correspondent à une mise en conformité avec des normes sociales mobilisant des repères dominants de la distribution des temps et des tâches sociales qui sont des impensés des rapports sociaux, impliquant des inégalités sociales et professionnelles, d’une part ; des inégalités de genre, d’autre part.

    Jérémy Sinigaglia, « Des partenaires extra-sociaux : les coordinations d'intermittents dans l'espace des relations professionnelles », Les Mondes du travail , 2015, n°1617, pp. 169-180   

    Jérémy Sinigaglia, Sabrina Sinigaglia-Amadio, « Tempo de la vie d’artiste : genre et concurrence des temps professionnels et domestiques », Cahiers du Genre, 2015, n°2, pp. 195-215 

    Jérémy Sinigaglia, « De l'autonomie à la mise sous tutelle ? : Contraintes budgétaires et stratégies gestionnaires des universités », Savoir/Agir , 2014, n° ° 29, pp. 15-24   

    Jérémy Sinigaglia, « Le bonheur comme rétribution du travail artistique : De l'injonction à l'incorporation d'une norme », Sociétés contemporaines , 2014, n° ° 91, pp. 17-42    

    Les professions artistiques bénéficient d’une représentation flatteuse qui en fait l’antithèse du travail aliéné : le bonheur au travail des travailleurs du spectacle compenserait aisément la précarité de l’emploi, l’irrégularité des revenus, l’instabilité de la protection sociale qui caractérisent le secteur artistique. L’article propose de déconstruire ces représentations avec trois arguments principaux. Premièrement, les conditions de l’épanouissement personnel des professionnels du spectacle dépendent très directement de leurs inégales capacités à ajuster leurs aspirations aux chances objectives de les voir se réaliser. Deuxièmement, le plaisir pris au travail ne permettant pas toujours de compenser les effets de la précarité de l’emploi et les désagréments de la course aux cachets et aux subventions, les travailleurs sont conduits à chercher leur bonheur en marge voire en dehors des formes d’emploi consacrées. Troisièmement, si les artistes se disent globalement heureux malgré la difficulté de leurs conditions d’emploi, c’est d’une part parce que l’expression de leur éventuelle souffrance est illégitime (car comparée à celle jugée plus grande des salariés des autres secteurs économiques) et d’autre part qu’elle les conduirait à remettre en cause une partie de l’ illusio (la croyance dans le don en particulier) qui fonde leur engagement dans la carrière.

    Jérémy Sinigaglia, Odile Henry, « De l'autonomie à la mise sous tutelle : contraintes budgétaires et stratégies gestionnaires des universités », Savoir/Agir, 2014, pp. 15-24 

    Jérémy Sinigaglia, « Le bonheur comme rétribution du travail artistique : De l'injonction à l'incorporation d'une norme », Sociétés contemporaines, 2014, n°3, pp. 17-41   

    Jérémy Sinigaglia, « The Intermittent Workers’ Movement: Between a Demobilizing Precarity and Mobilizing Precarious Workers », Sociétés contemporaines, 2014, pp. 27-53   

    Jérémy Sinigaglia, « Quel(s) territoire(s) pour les équipes artistiques de spectacle vivant », Culture études , 2013, n° ° 4, pp. 1-12    

    Comment les équipes artistiques de spectacle vivant déploient-elles leurs activités de création et de diffusion sur un territoire d’implantation ? Par quelles stratégies consolident-elles l’ancrage territorial ou favorisent-elles la mobilité, au sein et au-delà du territoire régional ?À partir de l’exploitation de données administratives et d’une enquête qualitative menée en Alsace et en Lorraine, l’étude distingue deux réseaux de diffusion qui structurent l’espace culturel régional : un réseau primaire qui regroupe les grandes salles privées et les salles labellisées par l’État, et un réseau secondaire où l’on retrouve des établissements soutenus par l’État et les collectivités territoriales et des salles privées de moindre envergure commerciale. En outre, un réseau qualifié de parallèle offre également des opportunités de diffusion aux artistes, à des conditions d’emploi et de rémunération satisfaisants : réseau scolaire et employeurs occasionnels du secteur privé, pour de l’animation musicale par exemple.Résidant majoritairement dans les métropoles régionales qui concentrent aussi équipements et employeurs culturels, les équipes artistiques de spectacle vivant déploient des logiques différenciées qui renforcent l’attachement ou la mobilité, subis ou choisis selon les cas. Alors que l’ancrage territorial des équipes artistiques est nécessaire pour solliciter l’obtention d’un financement auprès des collectivités territoriales et peut aussi être le signe d’un attachement positif, la mobilité au-delà du territoire d’implantation permet d’accéder au réseau primaire de diffusion, de diversifier les employeurs et d’élargir la notoriété.

    Jérémy Sinigaglia, « Les enjeux de la territorialisation d'une lutte sociale : le cas des intermittents du spectacle », Espaces et sociétés , 2013, n° ° 152-153, pp. 197-212    

    En s’appuyant sur une longue enquête ethnographique, l’article propose d’analyser les déplacements des intermittents du spectacle, mobilisés pour la défense de leur régime d’indemnisation entre 2003 et 2006, d’un point de vue à la fois topographique (celui des espaces physiquement occupés) et symbolique (celui de la signification du mouvement). La thèse défendue est que le territoire investi, dans ses dimensions indissociablement géographiques et sociales, contribue à façonner la cause portée par les contestataires, au même titre que l’identité revendiquée ou que le répertoire d’action mis en œuvre. Afin de produire une représentation cohérente, ceux qui se mobilisent sur un registre culturel mènent la lutte prioritairement dans les mondes du spectacle (théâtres, festivals, etc.) ; ceux qui souhaitent redéfinir le mouvement sur un registre plus politique (celui de la précarité généralisée) tentent de le conduire dans des espaces communs à l’ensemble du salariat (bureaux des assedic, du medef, etc.).

    Jérémy Sinigaglia, « Les enjeux de la territorialisation d'une lutte sociale ; le cas des intermittents du spectacle », Espaces et sociétés, 2013, n°152153, pp. 197-212 

    Jérémy Sinigaglia, « Quel(s) territoire(s) pour les équipes artistiques de spectacle vivant », Cultures études, 2013, n°4   

    Jérémy Sinigaglia, « The mobilization of intermittents in the entertainment sector in France », French Politics, 2009, n°3, pp. 294-315 

    Jérémy Sinigaglia, « Le mouvement des intermittents du spectacle entre précarité démobilisatrice et précaires mobilisateurs », Sociétés contemporaines, 2007, n°65, pp. 27-54 

    Jérémy Sinigaglia, « La cause des intermittents du spectacle : insatisfactions, revendications et justifications », Regards Sociologiques, 2007, n°65, pp. 203-216 

    Jérémy Sinigaglia, « Le mouvement des intermittents du spectacle : entre précarité démobilisatrice et précaires mobilisateurs », Sociétés contemporaines , 2007, n° ° 65, pp. 27-53    

    Résumé1 : Alors que les mobilisations de précaires sont généralement considérées comme improbables, le mouvement des intermittents du spectacle invite à interroger à nouveaux frais les relations entre précarité et mobilisation collective. Le processus avéré ou anticipé de précarisation (perte de ressources financières et affaiblissement de l'intégration professionnelle) forme un facteur déterminant du non-engagement et de la défection. Mais l'effet démobilisateur de la précarité d'emploi structurelle peut être compensé par les ressources individuelles et collectives dont disposent les intermittents. Plus encore, l'expérience d'un emploi précaire conduit ici à la constitution de réseaux d'information et d'entraide qui, dans l'univers concurrentiel et morcelé du spectacle, facilite l'organisation de la protestation collective. Enfin, mobilisée comme label, la « précarité » a même servi l'élargissement de la cause des intermittents du spectacle et, partant, l'ampleur de leur mouvement.

    Jérémy Sinigaglia, « La fin et les moyens. », 2006  

    IntroductionLe conflit des intermittents du spectacle a profondément marqué l’été 2003 : diverses prises de position des membres (re)connus de la « profession » et de politiques, apparition quasi-quotidienne aux journaux télévisés, plus de 150 articles parus dans Le monde pour le seul mois de juillet… Cette omniprésence dans l’espace public s’explique notamment par les nombreuses manifestations, occupations, actions de protestation collective et surtout par les importantes grèves ayant entraî...

    Jérémy Sinigaglia, « La fin et les moyens », Le Portique : Revue de Philosophie et de sciences Humaines, 2005, pp. 95-114     

  • Jérémy Sinigaglia, Le travail et ses dehors. Porosité des temps, pluralité des vies. Un débat sociologique, N. Amsellem, Association pour le développement de la sociologie du travail, 2015  

    L’ouvrage que nous propose Norbert Amsellem, version remaniée d’une thèse soutenue en 2000 à l’EHESS sous la direction de Robert Castel, porte sur une grande question classique de la sociologie, celle des rapports entre les temps de travail et hors-travail dans les sociétés contemporaines. L’auteur fait l’hypothèse que ces deux moments de la vie sociale ne constituent plus deux univers étanches, comme dans la période de l’essor de la société salariale, mais qu’au contraire ils sont aujourd’hu...

    Jérémy Sinigaglia, Mathieu Grégoire, Les intermittents du spectacle. Enjeux d’un siècle de luttes (de 1919 à nos jours) et Olivier Pilmis, L’intermittence au travail. Une sociologie des marchés de la pige et de l’art dramatique, La documentation française, 2014  

    Si la précarité de l’emploi n’est pas, comme on l’entend souvent, une spécificité absolue de la période contemporaine mais bien une caractéristique essentielle du salariat depuis son origine, elle n’en est pas moins une situation subie par un nombre croissant de travailleurs et une dimension fondamentale de la nouvelle question sociale. Dans certains secteurs d’activité, la précarité est même le mode dominant du rapport au travail et à l’emploi. C’est le cas en particulier du secteur des spec...

    Jérémy Sinigaglia, Bernard Fusulier, Maria del Rio Carral, Chercheur-e-s sous haute tension ! Vitalité, compétitivité, précarité et (in)comptabilité travail/famille, Liens Socio, 2013  

    À l’heure du processus de Bologne et de la stratégie Lisbonne, de l’importation de la logique managériale du « benchmarking » dans le secteur de la recherche et de l’endettement des universités, cet ouvrage porte un regard utile sur les conditions de travail, d’emploi et de vie des jeunes chercheur-e-s. En effet, dans ce contexte difficile, comme le rappellent les auteurs Bernard Fusulier, maître de recherches du Fonds National de la Recherche Scientifique (FNRS) et professeur de sociologie à...

    Jérémy Sinigaglia, Vanessa Codaccioni, Punir les opposants. PCF et procès politiques (1947-1962), Liens Socio, 2013  

    Tiré d’une thèse de science politique (réalisée sous la direction de Frédérique Matonti), Punir les opposants propose une sociologie historique des « procès politiques » communistes interrogeant l’« utilisation de la répression à des fins politiques » (p. 7). L’auteure, Vanessa Codaccioni, maîtresse de conférences en science politique à l’Université de Paris 8, y analyse les interactions conflictuelles entre les « agents répressifs » de l’État et les militants communistes entre 1947 et 1962, ...

    Jérémy Sinigaglia, Sabine Fortino, Benjamin Tejerina, Beatriz Cavia, José Calderon (dir.), Crise sociale et précarité. Travail, modes de vie et résistances en France et en Espagne, Liens Socio, 2013  

    Crise sociale et précarité : voilà un thème qui n’en finit pas d’être d’actualité et qui a suscité, au moins depuis les années 1990 sous cette forme, d’innombrables colloques, ouvrages, numéros spéciaux de revue, etc. Les récents épisodes de conflit social en Europe avec les mobilisations d’ampleur provoquées par la crise économique et les politiques d’austérité budgétaires (principalement en Grèce et en Espagne) mais aussi les révoltes qui ont secoué le monde arabe (Tunisie, Egypte, Libye, M...

  • Jérémy Sinigaglia, Sylvain Bordiec, Pinsolle Julie, Margaux Aillères, Florence Brumaud [et alii], La « gouvernance » des Cités éducatives. Notes de recherche à partir des monographies de 8 Cités éducatives sur le territoire national, 2021   

    Jérémy Sinigaglia, Sabrina Sinigaglia-Amadio, L’insertion professionnelle des diplômés du Cefedem de Lorraine., 2010 

    Jérémy Sinigaglia, Sabrina Sinigaglia-Amadio, Christelle Stupka, Jean-François Sipp, Jean-Yves Trépos, Enquête sur la mise en place d’un Contrat local de sécurité dans trois ensembles de communes de Moselle-Est, 2002 

  • Jérémy Sinigaglia, ‪Note croisée sur Mathieu Grégoire, "Les intermittents du spectacle. Enjeux d’un siècle de luttes (de 1919 à nos jours)" et Olivier Pilmis, "L’intermittence au travail. Une sociologie des marchés de la pige et de l’art dramatique"‪, La Documentation française, 2015, pp. 105-108   

  • Jérémy Sinigaglia, Marie-Pierre Chopin, « Art education: a bulwark against the post-democratic trends of modern states? Critical approach », 1st International Conference of the Journal Scuola Democratica: Education and Post-Democracy, Cagliari Italy (IT), le 05 juin 2019   

    Jérémy Sinigaglia, « Conflictos de territorios / territorios de conflictos », le 06 mai 2019  

    13ª Escuela Chile-Francia, es parte del programa de la Cátedra Michel Foucault y es organizada en conjunto por la Embajada de Francia y la Universidad de Chile

    Jérémy Sinigaglia, Sabrina Sinigaglia-Amadio, « « Des fois, je voudrais qu'il y ait trois jours dans une journée ! » Les déterminants professionnels et extra-professionnels de l'emploi du temps des plasticien-ne-s », Journée d’étude Le travail de l'art. La production artistique du point de vue du travail, Paris, le 01 janvier 2017 

    Jérémy Sinigaglia, Sabrina Sinigaglia-Amadio, « Le tempo des artistes », Séminaire « Mardis du 2L2S », Metz, le 01 mars 2016 

    Jérémy Sinigaglia, « « Mes enfants l’heure est grave. Il va falloir faire des économies ». La construction de la faillibilité comme mode d’action publique ? Le cas des réformes des universités », Congrès de l’Association française de science politique, Aix-en-Provence, le 23 juin 2015 

    Jérémy Sinigaglia, « Les registres multiples du conflit des intermittents du spectacle (2003-2015) », Journée d’étude organisée par Bérénice Hamidi-Kim, Lyon, le 13 mars 2015 

    Jérémy Sinigaglia, Sabrina Sinigaglia-Amadio, « Tempo de la vie d’artiste : une double négociation intra/extra-professionnelle. », Journée d’études du GT 48 de l’Association Française de Sociologie « Négocier l’articulation des temps sociaux », Paris, le 01 octobre 2014 

    Jérémy Sinigaglia, Sabrina Sinigaglia-Amadio, « La concurrence travail-famille dans les emplois du temps des artistes : un principe hétéronome de segmentation des marchés du travail artistique. », Premier congrès international Etudes de Genre en France, Lyon, le 01 septembre 2014 

    Jérémy Sinigaglia, Sabrina Sinigaglia-Amadio, Jean-François Sipp, Christelle Stupka, « Etude d’un dispositif : les Contrats Locaux de Sécurité », Journée d’étude “Dispositifs et Expertise Locale : entre imposition et réflexivité, Metz, le 01 novembre 2002 

    Jérémy Sinigaglia, Sabrina Sinigaglia-Amadio, « Opposition Travail/hors travail : quelle pertinence ? », Colloque “Le travail et les hommes”, Nancy, le 01 avril 2002 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Margaux Aillères, « Faire son cours » à l’université : approche anthropo-didactique des pratiques des enseignant·e·s du supérieur en France, thèse soutenue en 2020 à Bordeaux sous la direction de Marie-Pierre Chopin, membres du jury : Denis Lemaître (Rapp.), Geneviève Lameul (Rapp.), Emmanuelle Annoot et Charles Soulié  

    La marchandisation de l’enseignement supérieur rendue efficiente par le processus de Bologne et les réformes successives en France, participe depuis une vingtaine d’années à la transformation du modèle universitaire. Dans ce contexte inédit où l’université est entrée dans un processus d’uniformisation des pratiques et des formations, les processus de diffusion des savoirs sont peu étudiés du côté de celles et ceux qui les mettent en œuvre: les enseignant·e·s du supérieur. La thèse propose de s'y consacrer, dans le contexte français. Il s’agit de décrire (pour tout à la fois comprendre et expliquer) ce que font les universitaires lorsqu’elles et ils « font leur cours », de la question de la répartition de leurs enseignements au sein d'une équipe pédagogique à celle de la préparation et de la mise en œuvre de leurs cours, en tenant compte de leur inscription dans un ensemble de mutations structurelles mais aussi axiologiques et praxéologiques de l'université.

    Aurélie Doignon, La "mise en savoirs" des danses africaines , thèse soutenue en 2019 à Bordeaux sous la direction de Marie-Pierre Chopin  

    Danse des quartiers populaires de Dakar, le sabar fait l’objet de reconfigurations professionnelles et spatiales. Autrefois défini par la naissance au sein d’une lignée de griots, et un enseignement structuré par des institutions informelles, de nouveaux cadres viennent structurer ce tableau de manière plus formelle, intégrant la danse dans la catégorie « art », qui pose les prémices d’une nouvelle structuration économique. Les griots, dont le savoir relève d’une transmission ataviste ne sont finalement plus en majorité aujourd’hui dans le cercle professionnel de la danse. Ceci entraine de nouvelles attitudes de transmission, de formation et d’apprentissage de la danse. Le sabar s’institutionnalise, pour mieux se rapprocher du champ chorégraphique légitime international. La dialectique entre références traditionnelles (religieuse, aux anciens, etc.) et ancrage dans la modernité est étudiée, à l’aune des stratégies de la nouvelle professionnalisation de ces danseurs. Comment ces processus d’institutionnalisation et de transposition de la pratique du sabar vont permettre et favoriser ces échanges, ces flux de corporéités et de danseurs à travers le monde et de recomposer les espaces ? Devenir danseur de sabar, à un niveau professionnel, relève de parcours protéiformes, à la fois issus des apprentissages « classiques », formels, et des apprentissages quotidiens, informels ; et marque de fait la porosité des catégorisations structurelles des apprentissages. Cette thèse met en relief les modifications multiples qu’entraine cette mise en savoir, des modifications gestuelles et chorégraphiques déjà, mais aussi didactiques et inévitablement sociétales, reconfigurant les modalités de genre et de statut social.

    Aurélie Doignon, La "mise en savoirs" des danses africaines, thèse soutenue en 2019 sous la direction de Marie-Pierre Chopin, membres du jury : Julie Delalande (Rapp.), Yves Raibaud (Rapp.), Bernard Sarrazy    

    Danse des quartiers populaires de Dakar, le sabar fait l’objet de reconfigurations professionnelles et spatiales. Autrefois défini par la naissance au sein d’une lignée de griots, et un enseignement structuré par des institutions informelles, de nouveaux cadres viennent structurer ce tableau de manière plus formelle, intégrant la danse dans la catégorie « art », qui pose les prémices d’une nouvelle structuration économique. Les griots, dont le savoir relève d’une transmission ataviste ne sont finalement plus en majorité aujourd’hui dans le cercle professionnel de la danse. Ceci entraine de nouvelles attitudes de transmission, de formation et d’apprentissage de la danse. Le sabar s’institutionnalise, pour mieux se rapprocher du champ chorégraphique légitime international. La dialectique entre références traditionnelles (religieuse, aux anciens, etc.) et ancrage dans la modernité est étudiée, à l’aune des stratégies de la nouvelle professionnalisation de ces danseurs. Comment ces processus d’institutionnalisation et de transposition de la pratique du sabar vont permettre et favoriser ces échanges, ces flux de corporéités et de danseurs à travers le monde et de recomposer les espaces ? Devenir danseur de sabar, à un niveau professionnel, relève de parcours protéiformes, à la fois issus des apprentissages « classiques », formels, et des apprentissages quotidiens, informels ; et marque de fait la porosité des catégorisations structurelles des apprentissages. Cette thèse met en relief les modifications multiples qu’entraine cette mise en savoir, des modifications gestuelles et chorégraphiques déjà, mais aussi didactiques et inévitablement sociétales, reconfigurant les modalités de genre et de statut social.