Gilles Dorronsoro

Professeur
Science politique.
Département de Science politique

Centre Européen de Sociologie et de Science Politique
  • THESE

    La Révolution afghane : du Jihad à la guerre civile, soutenue en 1995 à Paris EHESS sous la direction de Alain Besançon 

  • Gilles Dorronsoro (dir.), Le gouvernement des Kurdes: gouvernement partisan et ordres sociaux alternatifs, Karthala et Cyberlibris, 2023, 369 p.    

    Des dizaines de millions de Kurdes vivent en Turquie, en Iran, en Syrie et en Irak et, depuis un siècle, se mobilisent régulièrement pour obtenir des droits culturels, une autonomie régionale, voire l'indépendance. Si la perspective d'un État kurde n'a jamais été aussi lointaine, la multiplication des guerres civiles et des interventions extérieures depuis les années 1990 (interventions américaines en Irak et en Syrie, guérilla du PKK) a eu pour résultat que, pour la première fois, des populations kurdes sont gouvernées par des mouvements kurdes, parfois depuis plus d'une génération. À rebours d'une conception romantique et loin des clichés sur les tribus kurdes, les auteurs montrent la centralité des partis politiques dans l'organisation de ces ordres sociaux alternatifs du nord Irak, de la Syrie et de la Turquie. À partir de données originales tirées de terrains longs en Turquie, en Irak et en Syrie, ils analysent ces «gouvernements partisans» dans toute leur complexité. En particulier, la matrice idéologique, la discipline interne et l'ancrage militant conditionnent les pratiques de gouvernement des partis, par exemple leur rapport aux institutions publiques ou la mise en place de programmes scolaires. Par ailleurs, les mouvements kurdes se trouvent confrontés à la gestion de minorités non kurdes, notamment en Irak et en Syrie, provoquant une adaptation du programme politique ou la mise en place de régimes discriminatoires.

    Gilles Dorronsoro, Arthur Quesnay, Pamela Colombo, Adam Baczko, Denia Chebli [et alii], Les régimes miliciens: interventions occidentales et économie de la violence dans les guerres civiles contemporaines, L'Harmattan, 2022, 169 p. 

    Gilles Dorronsoro, Olivier Grojean, Amin Allal (dir.), Politiques de la violence. Organiser la lutte de la Colombie au Pakistan: Organiser la lutte de la Colombie au Pakistan, Editions Karthala, Sciences Po Aix et Cyberlibris, 2022, 215 p.    

    Si les violences politiques sont parfois le fait d'individus isolés, elles sont le plus souvent des actions organisées, c'est-à-dire inspirées, parfois planifiées, prises en charge, voire produites par des organisations dont les objectifs sont politiques

    Gilles Dorronsoro (dir.), Le gouvernement transnational de l'Afghanistan. Une si prévisible défaite: une si prévisible défaite, Karthala et Cyberlibris, 2022, Recherches internationales, 288 p.  

    La défaite des Talibans dans le sillage des attentats du 11 septembre ouvre deux décennies d'investissement occidental en Afghanistan. Des centaines de milliards de dollars, pour l'essentiel consacrés à l'entretien des forces occidentales, des dizaines de milliers de morts, dont plusieurs milliers de la coalition, montrent l'importance de ce conflit pour les Etats-Unis qui en font le symbole de leur hégémonie mondiale. Mais, derrière les discours sur la construction d'une « démocratie de marché », se profile un gouvernement transnational qui contourne les acteurs afghans au point d'interdire tout processus démocratique, couvre des fraudes électorales massives, routinise la captation des ressources au profit des entreprises occidentales et des élites afghanes. Les tensions communautaires et sociales s'accroissent à un point jusque-là inconnu dans la société afghane. Les Talibans, capitalisant sur le ressentiment populaire contre les élites au pouvoir, mettent en échec une alliance occidentale qui dissimule, derrière une augmentation des moyens, son incapacité à définir une stratégie cohérente. Après vingt ans de conflit, al-Qaïda est toujours présent en Afghanistan, et le retrait américain ne fait qu'ouvrir une nouvelle période d'une guerre civile vieille de quarante ans. Ce nouvel essai de Gilles Dorronsoro propose une analyse critique impitoyable des impasses de l'expertise orientaliste et sécurocrate dont la portée comparative, bien au-delà du seul cas afghan, est d'une haute actualité

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, Arthur Quesnay, Syrie. Anatomie d’une guerre civile: anatomie d'une guerre civile, CNRS Éditions, 2020, Biblis, 416 p. 

    Gilles Dorronsoro, Le reniement démocratique: Néolibéralisme et injustice sociale, Fayard, 2019, Raison de plus, 186 p.  

    La 4e de couv. indique : "Durant des décennies, il a été d'usage d’associer libéralisme économique et libéralisme politique, économie de marché et démocratie. Mais l'évolution du capitalisme, entre accroissement vertigineux des inégalités et emballement des politiques identitaires, contredit chaque jour un peu plus cette vision optimiste. Contrairement à une idée reçue, l'État apparaît comme un enjeu central pour les néolibéraux, en ce qu'il permet une réorientation des politiques publiques en faveur des plus riches et que, naguère régulateur, il est désormais devenu l'instrument même de la dérégulation économique. Servira-t-il aussi d'ultime rempart répressif à l'oligarchie face aux troubles que sa politique aura causés ? Retour inquiet d'un quinquagénaire sur l'échec de sa génération, élevée dans l'idée du progrès à venir et aujourd’hui confrontée à une crise protéiforme, cet essai montre comment la généralisation à tous les champs de l'activité humaine de ce qui est présenté comme la « rationalité économique » est à l'origine de l'instabilité actuelle. Mais aussi qu'à rebours de ce que les tenants du néolibéralisme aimeraient faire croire, le cœur du problème demeure politique plus qu'économique. Ce qui ouvre un espace à l'action"

    Gilles Dorronsoro, Gilles Dorronsoro, Olivier Grojean, Olivier Grojean (dir.), Identity, Conflict and Politics in Turkey, Iran and Pakistan, Hurst Publishers, 2018, Comparative politics and international studies series, 282 p.   

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, Arthur Quesnay, Civil War in Syria. Mobilization and Competing Social Orders: mobilization and competing social orders, Cambridge University Press, 2018, Problems of international politics, 336 p.  

    La p. de garde indique : "In 2011, hundreds of thousands of Syrians marched peacefully to demand democratic reforms. Within months, repression forced them to take arms and set up their own institutions. Two years later, the inclusive nature of the opposition had collapsed, and the PKK and radical jihadist groups rose to prominence. In just a few years, Syria turned into a full-scale civil war involving major regional and world powers. How has the war affected Syrian society ? How does the fragmentation of Syria transform social and sectarian hierarchies ? How does the war economy work in a country divided between the regime, the insurgency, the PKK, and the Islamic State ? Written by authors who have previously worked on the Iraqi, Afghan, Kurd, Libyan, and Congolese armed conflicts, this book includes extensive interviews and direct observations."

    Gilles Dorronsoro, La révolution afghane, Cairn et Éditions Karthala, 2017, Recherches internationales  

    Au-delà des habituels lieux communs sur les "guerres ethniques", ce livre de Gilles Dorronsoro montre comment une société essentiellement rurale et non industrielle a connu une mutation accélérée dans et par la guerre. L'échec des projets modernistes, communiste et islamiste, a permis l'émergence, en 1994, du mouvement des Tâlebân qui a su capitaliser la lassitude de la population pour instaurer un Etat fondamentaliste dominé par les religieux

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, Arthur Quesnay, Civil war in Syria: mobilization and competing social orders, Cambridge University Press et Cambridge University Press, 2017, Problems of international politics  

    In 2011, hundreds of thousands of Syrians marched peacefully to demand democratic reforms. Within months, repression forced them to take arms and set up their own institutions. Two years later, the inclusive nature of the opposition had collapsed, and the PKK and radical jihadist groups rose to prominence. In just a few years, Syria turned into a full-scale civil war involving major regional and world powers. How has the war affected Syrian society? How does the fragmentation of Syria transform social and sectarian hierarchies? How does the war economy work in a country divided between the regime, the insurgency, the PKK and the Islamic State? Written by authors who have previously worked on the Iraqi, Afghan, Kurd, Libyan and Congolese armed conflicts, it includes extensive interviews and direct observations. A unique book, which combines rare field experience of the Syrian conflict with new theoretical insights on the dynamics of civil wars

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, Arthur Quesnay, Syrie. Anatomie d’une guerre civile: anatomie d'une guerre civile, CNRS Éditions, 2016, 416 p.  

    La 4ème de couverture indique : "Voici la première étude sur la guerre civile syrienne faite à partir d'entretiens réalisés en Syrie même et dans les pays voisins. 2011 : des centaines de milliers de Syriens de toutes confessions et origines ethniques manifestent pacifiquement pour réclamer la démocratisation du régime. Au bout de quelques mois, la violence de la répression les contraint à prendre les armes et à organiser une contre-société avec des institutions embryonnaires et à regrouper des unités militaires improvisées au sein de l'Armée syrienne libre. Après 2013, cette logique inclusive et unanimiste cède progressivement devant la montée des groupes transnationaux comme le PKK et l'État islamique. L'insurrection se fragmente alors avec une polarisation croissante alimentée de l'extérieur. Les groupes les plus modérés sont marginalisés au profit de l'islam politique qui prend des formes de plus en plus radicales et de revendications ethno-nationales kurdes. Quels sont les effets de la guerre sur la société syrienne ? Quelles nouvelles hiérarchies communautaires et sociales résultent de la violence généralisée ? Comment les trajectoires sociales des Syriens pris dans la guerre sont-elles affectées ? Comment se structure l'économie de guerre alors que le pays est divisé entre le régime, l'insurrection, le PKK et l'État islamique ? Un livre unique qui combine une recherche de terrain - rare sur le conflit syrien - et une réflexion théorique novatrice sur les situations de guerre civile."

    Gilles Dorronsoro, Olivier Grojean (dir.), Identités et politique: de la différenciation culturelle au conflit, Cairn et Presses de Sciences Po, 2015, Académique  

    Résumé de l'éditeur : "Les conflits portés par des revendications identitaires – autonomie, indépendance, droits culturels – n'ont cessé d'augmenter depuis 1945 et vont parfois jusqu'à menacer l’existence des États. Loin d’avoir disparu dans les régimes démocratiques, ils sont particulièrement importants en Turquie, en Iran et au Pakistan et ce, malgré une construction étatique et un rapport aux minorités profondément différents. Dans ces trois pays, l’identité ethnique ou religieuse est un principe quotidien de classement des individus et de hiérarchisation des groupes. Or, si les différences créent de la hiérarchie et de la rivalité, elles ne débouchent pas nécessairement sur des conflits. Comment passe-t-on alors de la simple « friction culturelle » au conflit identitaire ouvert ? Effectuant des découpages territoriaux, cartographiant, recensant et classant les populations, imposant des normes d’enseignement et distribuant inégalement les ressources, les États produisent les conditions propices aux mobilisations identitaires. Le basculement dans la violence est dès lors fonction des politiques étatiques - de discrimination, d'ouverture ou de répression – qui organisent les rapports entre les groupes."

    Gilles Dorronsoro, Olivier Grojean (dir.), Identités et politique: de la différenciation culturelle au conflit, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2014, Domaine Monde et sociétés, 303 p.  

    La 4e de couverture indique : "Les conflits portés par des revendications identitaires – autonomie, indépendance, droits culturels – n'ont cessé d'augmenter depuis 1945 et vont parfois jusqu'à menacer l’existence des États. Loin d’avoir disparu dans les régimes démocratiques, ils sont particulièrement importants en Turquie, en Iran et au Pakistan et ce, malgré une construction étatique et un rapport aux minorités profondément différents. Dans ces trois pays, l’identité ethnique ou religieuse est un principe quotidien de classement des individus et de hiérarchisation des groupes. Or, si les différences créent de la hiérarchie et de la rivalité, elles ne débouchent pas nécessairement sur des conflits. Comment passe-t-on alors de la simple « friction culturelle » au conflit identitaire ouvert ? Effectuant des découpages territoriaux, cartographiant, recensant et classant les populations, imposant des normes d’enseignement et distribuant inégalement les ressources, les États produisent les conditions propices aux mobilisations identitaires. Le basculement dans la violence est dès lors fonction des politiques étatiques - de discrimination, d'ouverture ou de répression – qui organisent les rapports entre les groupes."

    Gilles Dorronsoro, La nébuleuse Hizbullah, Institut français d’études anatoliennes et OpenEdition, 2014, Les dossiers de l'IFEA en ligne ( Série la Turquie aujourd'hui en ligne )  

    Le Hizbullah permet de poser un certain nombre de questions sur l’évolution politique du Sud-Est de la Turquie des années 80 et 90 et notamment le fonctionnement de l’E��tat. Ce dossier décrit le noyau initial du premier Hizbullah de la fin des années 80 au milieu des années 90. Dans un deuxième temps, il présente différents éléments sur l’idéologie, le recrutement et l’organisation de ces mouvements et quel­ques interprétations du Hizbullah, notamment la part de manipulation par les États iranien ou turc et les conditions sociales qui ont favorisé l’émergence du mouvement

    Gilles Dorronsoro, Christian Olsson, Raphaël Pouyé, Insurrections et contre-insurrections: éléments d'analyse sociologique à partir des terrains irakien et afghan, IRSEM, Institut de recherche stratégique de l'École militaire, 2012, Études de l'IRSEM, 126 p. 

    Gilles Dorronsoro, Afghanistan: en quête d'un accord politique, Carnegie endowment for international peace, 2010, 36 p. 

    Gilles Dorronsoro, Revolution unending, C. Hurst in association with the Centre d'études et de recherches internationales, Paris, 2005, The CERI series in comparative politics and international studies, 370 p. 

    Gilles Dorronsoro (dir.), La Turquie conteste: mobilisations sociales et régime sécuritaire, CNRS éditions, 2005, Moyen-Orient, 247 p. 

    Gilles Dorronsoro, La nébuleuse Hizbullah, Inst. Français d'Études Anatoliennes Georges Dumézil, 2004, Les dossiers de l'IFEA ( Série la Turquie aujourd'hui ), 28 p. 

    Gilles Dorronsoro, Afghans, peuple déchiré: 1992-2002, Editions Autrement, 2002, Photographie, 132 p. 

    Gilles Dorronsoro, La grande illusion: bilan de la politique afghane du Pakistan, CERI, 2002 

    Gilles Dorronsoro, La révolution afghane: des communistes aux tâlebân, Éditions Karthala, 2000, Recherches internationales, 350 p.   

    Gilles Dorronsoro, Après la guerre: trois formes contemporaines de la conflictualité, Fondation pour les études de défense, 1998, Recherches et documents / FED-CREST, 30 p. 

  • Gilles Dorronsoro, Olivier Grojean, « Introduction. Les violences politiques, des actions organisées », Politiques de la violence.Organiser la lutte de la Colombie au Pakistan, 2021 

    Gilles Dorronsoro, « Biographical trajectories in times of transition: social movement activists into politicians? », in Olivier Fillieule, Erik Neveu (dir.), Activists For Ever, Long-Term Impacts of Political Activism, Cambridge University Press, 2018 

    Gilles Dorronsoro, Olivier Grojean, « Introduction: Identity, Hierarchy, And Mobilization », in Gilles Dorronsoro, Olivier Grojean (dir.), Identity, Conflict and Politics in Turkey, Iran and Pakistan, HURST, 2018, pp. 1-22 

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, « United Nations Good Offices Mission in Afghanistan and Pakistan (UNGOMAP) », The Oxford Handbook of United Nations Peacekeeping Operations, Oxford University Press, 2015, pp. 269-275   

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, Arthur Quesnay, « Vers un nouvel État syrien ? Les institutions du gouvernorat d'Alep », in François Burgat, Bruno Paoli (dir.), Pas de printemps pour la Syrie. Les clés pour comprendre les acteurs et les défis de la crise (2011-2013), Éditions La Découverte, 2013, pp. 201-209 

  • Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, « Les apories d’une rationalisation ponctuelle. La formation des organes de contrôle dans le champ bureaucratique transnational au Mali », Gouvernement & action publique, 2024, n°1, pp. 5-25   

    Gilles Dorronsoro, Hélène Combes, Laura Ruiz de Elvira, Josaphat Musamba, « Faire face aux transformations des terrains : retours sur des expériences contrastées », Critique Internationale, 2023, n°100, pp. 177-192   

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, « Une révolution bureaucratique avortée. Les énarques et l’État au Mali », Politique africaine, 2023, n°167, pp. 75-96     

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, « Le régime milicien en Afghanistan : Anthropologie imaginaire, économie transnationale de la violence et fragmentation de l’État », Cultures & conflits, 2022, n°125, pp. 51-69     

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, « Le régime milicien en Afghanistan », 2022  

    « La population des montagnes avait pris et exploitait de la terre qui appartenait aux habitants des plaines. Le malek m’a dit que la terre avait été donnée à sa tribu par le “Roi de l’Afghanistan” il y a très, très longtemps et qu’il me montrerait les documents. Je lui ai dit qu’il n’avait pas besoin de me montrer des papiers. Sa parole me suffisait. […] J’ai décidé de le soutenir. “Malek, je suis avec vous. Mes hommes et moi irons avec vous parler aux montagnards. S’ils ne vous rendent pas ...

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, « Thinking about civil wars with and beyond Bourdieu: State, capital and habitus in critical contexts », Journal of Classical Sociology, 2022, n°2, pp. 199-221   

    Gilles Dorronsoro, « Les Taliban : charisme, Etat clérical et moralisation de la société », Revue Esprit, 2021 

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, « Comment les talibans ont vaincu l’Occident », Le Monde Diplomatique, 2021, n°810, pp. 14-15 

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, Arthur Quesnay, « Le privilège épistémologique du terrain. Une enquête collective dans la Syrie en guerre », Bulletin de Méthodologie Sociologique / Bulletin of Sociological Methodology, 2021, n°1, pp. 96-116     

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, Arthur Quesnay, « The epistemological privilege of fieldwork: A collective investigation in war-torn Syria », Bulletin de Méthodologie Sociologique / Bulletin of Sociological Methodology, 2021, n°1, pp. 96-116 

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, « La souveraineté fragmentée. Intervention internationale et guerre civile en Afghanistan après 2001 », Sociétés politiques comparées, 2020, n°50     

    Gilles Dorronsoro, « Logiques transfrontalières et salafisme globalisé : l’État islamique en Afghanistan », Critique internationale , 2017, n° ° 74, pp. 137-152   

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, « Pour une approche sociologique des guerres civiles », Revue Française de Science Politique, 2017, n°2, pp. 309-327   

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, « Logiques transfrontalières et salafisme globalisé : l’État islamique en Afghanistan », Critique Internationale, 2017, n°74, pp. 137-152   

    Gilles Dorronsoro, « L’État-AKP et le gouvernement par la crise », Mouvements : des idées et des luttes, 2017, n°2, pp. 11-18 

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, Arthur Quesnay, Maai Youssef, « The Rationality of an Eschatological Movement: The Islamist State in Iraq and Syria », SSRN Electronic Journal, 2017 

    Gilles Dorronsoro, « Le paradoxe de la transmission familiale du pouvoir », Critique internationale , 2016, n° ° 73, pp. 9-17   

    Gilles Dorronsoro, « Le capital social révolutionnaire : L’exemple de la Syrie entre 2011 et 2014 », Actes de la recherche en sciences sociales , 2016, n° ° 211-212, pp. 24-35    

    Les auteurs montrent – dans le contexte de la guerre civile syrienne – comment l’appartenance à des groupes de manifestants contre le régime constitue un capital social autonome à la fois du capital social antérieur et des autres formes de capital, notamment économique et culturel. Il montre ainsi comment un événement permet la formation de capital. Le capital social n’apparaît pas comme un simple démultiplicateur des capitaux économiques et culturels existants, mais possède sa propre logique de formation et d’accumulation. Dans une phase ultérieure, ce capital social se convertit en positions au sein des institutions révolutionnaires, qui apparaissent alors comme du capital social objectivé. Les dotations initiales en capitaux redeviennent alors déterminantes pour comprendre la probabilité d’accès à différentes positions.

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, Arthur Quesnay, « Le capital social révolutionnaire. L’exemple de la Syrie entre 2011 et 2014 », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2016, n°211212, pp. 24-35   

    Gilles Dorronsoro, « L’armée turque en politique : Autonomie institutionnelle, formation de coalitions sociales et production des crises », Revue française de science politique , 2015, n° 65, pp. 609-631    

    L’implication de l’armée dans la vie politique est une constante de la république de Turquie jusqu’aux années 2000. Pour expliquer cette particularité, on met en évidence que les interventions militaires, loin d’être des réponses à des crises du secteur politique, sont le résultat des dynamiques internes de l’armée et de la formation de coalition dont l’armée est le pivot. Cette double dynamique d’autonomisation de l’institution militaire et d’intervention dans le champ politique via la formation de coalition éclaire plus largement les mécanismes qui permettent à un acteur institutionnel de créer des situations de crise et, par ce biais, de s’installer au c œur du jeu politique.

    Gilles Dorronsoro, « Une clé de lecture du politique en Turquie : les rapports État-Partis », Politix , 2015, n° ° 107, pp. 195-218    

    En partant du constat que le fonctionnement d’un système électoral concurrentiel repose sur la croyance des élites dans la possibilité d’une alternance et sur la protection des droits de l’opposition, l’article désire attirer l’attention sur l’une des conséquences de l’absence de consensus sur les règles du jeu politique : l’impossible neutralisation des institutions. En Turquie, un pays dans lequel ce consensus n’existe pas, les activités de captation des ressources publiques représentent des modes d’accumulation de ressources primordiaux pour les partis. Elles ont notamment pour effet la politisation et la désobjectivation des institutions, la perte d’autonomie des champs sociaux et l’inclusion de l’institution militaire dans le jeu politique. Ces phénomènes renforcent alors l’absence de consensus sur les règles du jeu politique et permettent de comprendre les phénomènes de renforcement des gouvernements monocolores et d’instabilité des gouvernements de coalition.

    Gilles Dorronsoro, Benjamin Gourisse, « L’armée turque en politique. Autonomie institutionnelle, formation de coalitions sociales et production des crises », Revue Française de Science Politique, 2015, n°4 

    Gilles Dorronsoro, Benjamin Gourisse, « L’armeé turque en politique », Revue Française de Science Politique, 2015, n°4, p. 609 

    Gilles Dorronsoro, Olivier Grojean, Jeanne Hersant, « Surveillance, Normalisation, and Repression », 2014  

    One of the most fertile developments in contemporary thought has been to place the production of individuals at the heart of its enquiries, thus breaking with philosophical currents positing an a-historical individual. The aim of this special issue is to enquire into how exactly this process transpires within organisations that normalise, repress, and conduct surveillance of individuals who are either part of an institution or else the object of their operations. The work carried out by insti...

    Gilles Dorronsoro, Benjamin Gourisse, « Une clé de lecture du politique en Turquie : les rapports État-Partis », Politix, 2014, n°107 

    Gilles Dorronsoro, Benjamin Gourisse, « Une clé de lecture du politique en Turquie : les rapports État-Partis », Politix, 2014, n°3, p. 195 

    Gilles Dorronsoro, « Mobilisations par délibération et crise polarisante : Les protestations pacifiques en Syrie (2011) », Revue française de science politique , 2013, n° 63, pp. 815-839    

    Pour expliquer l’émergence de mobilisations pacifiques en Syrie à partir de mars 2011, les auteurs montrent dans un premier temps l’inadaptation des approches en termes de choix rationnel ou de théorie des mobilisations des ressources. Ils développent un modèle de mobilisations par délibération qui met au centre des mobilisations individuelles la participation à des groupes restreints dans lesquels se transforment leurs valeurs, leurs calculs et leur sociabilité. Par ailleurs, pour expliquer la résilience du régime et le passage à la guerre civile, les auteurs avancent le concept de crise polarisante, caractérisée par une faible autonomie des secteurs, un élargissement des activités tactiques des acteurs et une utilisation stratégique de la violence par l’État.

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, Arthur Quesnay, « Mobilisations par délibération et crise polarisante. Les protestations pacifiques en Syrie (2011) », Revue Française de Science Politique, 2013, n°20135, pp. 815-839   

    Gilles Dorronsoro, Marc Aymes, Nicolas Camelio, Benjamin Gourisse, Emmanuel Szurek [et alii], « CETOBaC – Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques », 2013  

    Marc Aymes, chargé de recherche au CNRSMaroussia Ferry, doctorante à l’EHESS/INEDHayri Göksin Özkoray, doctorant à l’EPHE Séminaire interdisciplinaire d’études turques (SIDET) L’innervation des sciences sociales par les « aires culturelles », et réciproquement, demeure problématique. Elle est, en tant que principe de formation, la préoccupation essentielle de ce séminaire, qui a pour objectif d’en favoriser la mise en œuvre, à l’échelle de ce qu’il est convenu d’appeler les « études turques »...

    Gilles Dorronsoro, « Le dilemme afghan », Études , 2012, n° 416, pp. 583-593   

    Gilles Dorronsoro, Olivier Grojean, « Engagement militant et phénomènes de radicalisation chez les Kurdes de Turquie », 2009  

    Introduction Comment les mobilisations en faveur d’un projet de contre-société émergent-elles ? Si cette question est depuis longtemps le souci des avant-gardes révolutionnaires, elle reste finalement peu étudiée par la sociologie de l’engagement. Les notions de radicalité et de radicalisation peuvent s’avérer utiles lorsque l’on tente de comprendre l’adhésion d’une population à ce type de mouvement. La radicalité sera définie comme un ensemble de pratiques – dont les discours – qui instaure...

    Gilles Dorronsoro, « La torture discrète : capital social, radicalisation et désengagement militant dans un régime sécuritaire », 2008  

    « Nous avons recensé toute la douleur qu’éventuellement le bourreau pouvait prélever sur chaque pouce de notre corps ; puis le cœur serré, nous sommes allés et avons fait face. » René Char, « Feuillets d’Hypnos », Œuvres Complètes, Paris, Gallimard, 1983 [1943-44], pp. 175-176. Introduction La torture – l’exercice de la violence physique ou mentale par une institution sur un individu – n’est légitime dans aucun pays et son interdiction fait l’objet de nombreux traités internationaux (United N...

    Gilles Dorronsoro, Olivier Grojean, Jeanne Hersant, « Surveiller, normaliser, réprimer », 2008  

    En rupture avec les courants philosophiques postulant un individu a-historique, un des développements les plus fertiles de la pensée contemporaine a placé la production des individus au centre de ses questionnements. Ce dossier a pour vocation de s’interroger sur les dimensions spécifiques de ce processus au sein des institutions qui surveillent, normalisent, répriment les individus, qu’ils soient engagés dans une institution ou au contraire objet du travail de celle-ci. À partir de technique...

    Gilles Dorronsoro, « Les politiques ottomane et républicaine au Kurdistan à partir de la comparaison des milices Hamidiye et korucu : modèles institutionnels, retribalisation et dynamique des conflits », 2006  

    La comparaison entre les Hamidiye – régiments tribaux formés par Abdülhamid – et les korucu – milices de village mises en place dans les années 1980 – fait partie des lieux communs de la réflexion sur la question kurde depuis les années 1990. La formation des Hamidiye est à l’étude dès la fin des années 1880, ce qui correspond à différents objectifs convergents du gouvernement ottoman : assurer la sécurité des frontières contre les Russes, renforcer les tribus et les ağa [propriétaires foncie...

    Gilles Dorronsoro, Elise Massicard, Élise Massicard, « Being a Member of Parliament in Contemporary Turkey », European Journal of Turkish Studies. Social Sciences on Contemporary Turkey, 2005, n°3, pp. 1-57      

    Introduction The MP’s position in the Turkish political system: central, but dominated Since the end of the Ottoman Empire, MPs stand as the most important political figures in Turkey. Unlike the United States, there are neither governors nor a President elected by universal suffrage. Party leaders usually are MPs, including the Prime Minister and the Ministers, even if the later are not necessarily MPs according to the constitution. Therefore, the Turkish political elite is primarily compose...

    Gilles Dorronsoro, Elise Massicard, « Being a Member of Parliament in Contemporary Turkey », European Journal of Turkish Studies. Social Sciences on Contemporary Turkey, 2005, n°3 

    Gilles Dorronsoro, « La guerre américaine en Irak et en Afghanistan : entre vision messianique et ajustements tactiques », Politique étrangère , 2005, n° Hiver, pp. 857-866    

    RésuméUn même modèle surdétermine l’action américaine en Afghanistan et en Irak : celui de la conversion démocratique. Largement manichéen, ce modèle distord les représentations que les États-Unis se font de ces deux pays, de l’ennemi qu’ils y combattent et des forces locales susceptibles de les reconstruire. L’échec de la stratégie poursuivie oblige à une gestion de court terme, à des révisions permanentes, qui finissent par s’opposer aux buts politiques initiaux.

    Gilles Dorronsoro, « Afghanistan : chronique d'un échec annoncé », Critique internationale , 2003, n° 21, pp. 17-23   

    Gilles Dorronsoro, « Turquie : changement de gouvernement ou changement de régime ? », Critique internationale , 2003, n° 18, pp. 8-15   

    Gilles Dorronsoro, Elise Massicard, Jean-François Pérouse, « Turquie : changement de gouvernement ou changement de régime ? », Critique Internationale, 2003, pp. 8-15   

    Gilles Dorronsoro, « La grande illusion : Bilan de la politique afghane du Pakistan », Les Études du CERI, 2002, n°84, p. 30   

    Gilles Dorronsoro, « Sociologie du mouvement Tâlebân », 2002  

    Gilles Dorronsoro, professeur à l’IEP de Rennes Compte rendu non communiqué.

    Gilles Dorronsoro, « Les oulémas afghans au XXe siècle : bureaucratisation, contestation et genèse d’un État clérical », 2001  

    Contrairement aux États de la Communauté des États Indépendants (CEI), l’Afghanistan n’a jamais véritablement fait partie de l’espace communiste. La prise du pouvoir du PDPA (Parti Démocratique du Peuple Afghan) par un coup d’État en avril 1978 a très rapidement plongé le pays dans le chaos et provoqué l’intervention soviétique du 27 décembre 1979. Le retrait des Soviétiques en 1989, puis la chute du régime pro-soviétique de Najibullâh en 1992, n’ont fait qu’ouvrir une nouvelle phase de la gu...

    Gilles Dorronsoro, « Les Kurdes de Turquie : revendications identitaires, espace national et globalisation », Les Études du CERI, 2000, n°62, pp. 1-32   

    Gilles Dorronsoro, « Les Taleban entre direction charismatique, réseaux cléricaux et solidarités communautaires », 1999, pp. 328-334    

    L'arrivée des Taleban sur la scène politique afghane en 1994 et leur prise de contrôle de la plus grande partie du pays oblige à s'interroger sur la nature de ce parti, particulièrement peu ouvert sur l'extérieur et souvent caricaturé par les médias. Les informations aujourd'hui disponibles permettent pourtant de comprendre plus précisément les logiques contradictoires qui traversent ce mouvement politico-religieux et sa pratique du pouvoir.

    Gilles Dorronsoro, Yvette Benusiglio, « Le mouvement des taleban en Afghanistan », 1995, pp. 452-460    

    Dorronsoro Gilles, Benusiglio Yvette. «Le mouvement des taleban en Afghanistan». In: CEMOTI, n°19, 1995. Laïcité(s) en France et en Turquie. pp. 452-460.

    Gilles Dorronsoro, « Politique et ethnicité en Afghanistan : le cas tadjik », 1994, pp. 131-148    

    Dorronsoro Gilles. Politique et ethnicité en Afghanistan : le cas tadjik. In: CEMOTI, n°18, 1994. Le Tadjikistan existe-t-il? Destins politiques d'une nation imparfaite, sous la direction de Stéphane A. Dudoignon et Guissow Jahangiri. pp. 131-148.

    Gilles Dorronsoro, O. Roy, La nouvelle Asie centrale ou la fabrication des nations, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 158-163    

    Dorronsoro Gilles. O. Roy, La nouvelle Asie centrale ou la fabrication des nations. In: Politix, vol. 10, n°40, Quatrième trimestre 1997. Les sciences du politique aux États-unis. I. Histoire et paradigmes, sous la direction de Loïc Blondiaux. pp. 158-163.

    Gilles Dorronsoro, C. Jaffrelot, Les nationalistes hindous, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1993, pp. 165-168    

    Dorronsoro Gilles. C. Jaffrelot, Les nationalistes hindous. In: Politix, vol. 6, n°22, Deuxième trimestre 1993. Des votes pas comme les autres, sous la direction de Yves Déloye et Olivier Ihl. pp. 165-168.

    Gilles Dorronsoro, Dubet (F.), La Galère: jeunes en survie, Paris, Fayard, 1987, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 93-95    

    Dorronsoro Gilles. Dubet (F.), La Galère: jeunes en survie, Paris, Fayard, 1987. In: Politix, vol. 1, n°1, Hiver 1988. Mobilisations étudiantes, automne 1986. pp. 93-95.

    Gilles Dorronsoro, Gorbatchev (M.), Perestroïka, Paris, Flammarion, 1987, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 95-96    

    Dorronsoro Gilles. Gorbatchev (M.), Perestroïka, Paris, Flammarion, 1987. In: Politix, vol. 1, n°1, Hiver 1988. Mobilisations étudiantes, automne 1986. pp. 95-96.

  • Gilles Dorronsoro, Maley (William), ed., Fundamentalism Reborn? Afghanistan and the Taleban, Centre d'études et de recherches internationales, Paris : Centre d'études et de recherches internationales et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1999, pp. 70-71    

    Dorronsoro Gilles. Maley (William), ed., Fundamentalism Reborn? Afghanistan and the Taleban . In: Critique internationale, vol. 2. 1999. La formation de l'Europe, sous la direction de Christian Lequesne. pp. 70-71.

    Gilles Dorronsoro, «La transition des sociétés en Asie centrale turco-iranienne» 6 janvier 1995, CNRS Monde Iranien (Ivry)., Paris : Centre d'étude et de recherche international et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1995, pp. 497-501    

    Dorronsoro Gilles. «La transition des sociétés en Asie centrale turco-iranienne» 6 janvier 1995, CNRS Monde Iranien (Ivry). In: CEMOTI, n°19, 1995. Laïcité(s) en France et en Turquie. pp. 497-501.

  • Gilles Dorronsoro, « Retour sur la chute de Kaboul », in CERI (dir.), Observatoire international du religieux, Sciences Po, 2021 

  • Gilles Dorronsoro, Le gouvernement transnational de l'Afghanistan. Une si prévisible défaite. Entretien avec Gilles Dorronsoro, 2021 

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, The Ethical, Epistemological, and Conceptual Need to Resume Fieldwork, 2020 

    Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, Kaboul : une métropole en crise, 2020 

  • Gilles Dorronsoro, « Quelle internationalisation pour la science politique française ? », le 06 mai 2019  

    Organisée par l’Association française de science politique (AFSP) avec le Centre Thucydide dans le prolongement du rapport intitulé « Quelle internationalisation pour la science politique française ? » publié en février 2019.

    Gilles Dorronsoro, « Ordres sociaux et formation de l’Etat dans les situations de guerre civile », Civil Wars and State Formation Africa in Comparative Perspective, Genève (CH) Switzerland (CH), le 15 novembre 2018 

    Gilles Dorronsoro, « Bourdieu’s Contribution to Conceptualize Civil Wars: », Colloque Bourdieu, Identity, and Violent Conflict, New York United States (US), le 05 novembre 2018 

  • Gilles Dorronsoro, Violences extrêmes - Gilles Dorronsoro, Adam Baczko, Arthur Quesnay - Enquêter dans la Syrie en guerre 

    Gilles Dorronsoro, Syrie : les logiques de la révolte 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Alice Gregoire, State-Party relations and the Political Field in the Democratic Republic of Congo, thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Koen Vlassenroot 

    Maaï Youssef, Faire la Révolution côte à côte : contestataires syriens exilés dans l'Égypte post-2011, thèse soutenue en 2023 à Paris 1, membres du jury : Antoine Pécoud (Rapp.), Myriam Catusse (Rapp.), Laura Ruiz de Elvira Carrascal  

    Cette thèse contribue à une sociologie du maintien de l’engagement contestataire en exil, à travers une approche qualitative, valorisant l’échelle individuelle. Elle porte sur les cas de protagonistes du mouvement révolutionnaire syrien, initié en 2011, ayant quitté leur pays pour se réfugier en Égypte. L’Égypte post-Révolution du 25 janvier est alors en pleine transition politique et connait à partir de l’été 2013 une reconfiguration autoritaire brutale et violente. Comment maintenir son engagement contestataire dans un contexte où les individus syriens sont d’abord accueillis en « Frères de Révolution » puis traités avec hostilité ? Cette recherche analyse le truchement entre carrières contestataire et migratoire des individus concernés. Ce faisant, elle révèle les stratégies d’adaptation, de reconversion et d’extension de l’engagement que les individus mettent en œuvre afin de rester mobilisés, malgré des conditions d’exil marquées par une forte imprévisibilité et beaucoup d’incertitude. Ce travail met ainsi en lumière ce que l’exil fait à l’engagement, mais aussi ce que l’engagement fait à l’exil et quelles circulations ils occasionnent, notamment entre révolutionnaires syriens et égyptiens, mobilisés côte à côte dans le cadre des dits Printemps arabes.

    Camille Popineau, Faire la guerre, faire l'État : sociohistoire de la rébellion des forces nouvelles de Côte d'Ivoire (1990-2020), thèse soutenue en 2023 à Paris 1 sous la direction de Richard Banégas, membres du jury : Sandrine Lefranc (Rapp.), Jacobo Grajales Lopez (Rapp.), Ricardo Soares de Oliveira et Didier Péclard  

    L’auteure propose une sociohistoire de la rébellion des Forces nouvelles en Côte d’Ivoire (2002-2011) et interroge la façon dont la guerre a changé la trajectoire de l’État ivoirien du début des années 1990 à aujourd’hui. En analysant la trajectoire des acteurs et des groupes sociaux actifs dans la rébellion, cette thèse donne à voir l’évolution du champ politique ivoirien. D’abord, les trajectoires de ces acteurs avant, pendant et après la guerre montrent que, si la guerre amène à une reconfiguration des élites dirigeantes, elle n’affecte que marginalement les critères d’entrée dans le champ du pouvoir et les modes de production et de reproduction de la classe dirigeante ivoirienne, qui passent par des logiques d’assimilation de nouveaux groupes. Ensuite, la thèse montre que les logiques de patronage continuent d’être au fondement de l’exercice du pouvoir dans la Côte d’Ivoire post-conflit, mais que les réseaux bénéficiant de ces relations de dépendance se complexifient après la guerre, en intégrant les hommes en armes à la suite des accords de paix. De ce fait, le nouveau régime qui s’impose dans l’après-guerre repose sur une économie politique violente. Ainsi, cette thèse redonne à la guerre sa place dans la compréhension des trajectoires historiques de formation de l’État et de la domination en Afrique.

    Roma Casamitjana, Rendre service et coordonner l’action publique , thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Stéphanie Tawa Lama-Rewal 

    Tom Preel, Le gouvernement des populations par l’Union Patriotique du Kurdistan (Irak), thèse en cours depuis 2022 

    Yohanan Benhaïm, À la conquête de l'état : politique étrangère de la Turquie au Kurdistan d'Irak et transformation du champ étatique sous le gouvernement AKP, thèse soutenue en 2021 à Paris 1, membres du jury : Christian Lequesne (Rapp.), Élise Massicard (Rapp.), Delphine Allès et Anne-Cécile Douillet  

    À la conquête de l’État. Politique étrangère de la Turquie au Kurdistan d’Irak et transformation du champ étatique sous le gouvernement AKP.

    Romain Le Cour Grandmaison, Les courtiers de la violence , thèse soutenue en 2020 à Paris 1  

    Dans le Mexique contemporain, la violence chronique et la présence de multiples organisations armées non-statutaires n’ont jamais conduit à la remise en cause de la stabilité du régime politique et de l’État. Au contraire, ce que nous observons, à partir d’une étude de cas dans la région du Michoacán, est la perpétuation du recours à la violence pour l’obtention ou la conservation d’une position avantageuse à l’intérieur du jeu politique, et non en opposition à celui-ci. Ainsi, les organisations violentes que nous étudions sont toujours en relations, plus ou moins conflictuelles, avec l’État. Elles sont marquées par des tensions constantes quant à la marge d’autonomie dont bénéficient les acteurs violents vis-à-vis des autorités publiques, à l’intérieur des relations d’intermédiation. C’est précisément ces tensions et leurs permanentes reconfigurations dans des contextes de violence que nous étudierons. La rupture que l’on observe dans le Michoacán est la brève appropriation, par des organisations violentes, des canaux d’intermédiation qui lient le centre et la périphérie, avant leur reconfiguration par une coalition de civils armés associés aux autorités publiques. Ainsi, notre thèse porte sur des conflits dont l’enjeu central est le contrôle des règles et des modalités de l’intermédiation politique. Les organisations violentes sont donc toujours intégrées et intéressées à l’établissement des circuits d’intermédiation politique qui fondent, y compris dans les situations de haute violence, les canaux de gestion et de gouvernement de la violence par l’État. L’enjeu de cette thèse est donc de proposer, par des questionnements de sociologie politique, une analyse des pratiques d’intermédiation politique dans des contextes de violence.

    Romain Le Cour Grandmaison, Les courtiers de la violence, thèse soutenue en 2020, membres du jury : Camille Goirand (Rapp.), Dennis Rodgers (Rapp.), Hélène Combes et Gilles Favarel-Garrigues    

    Dans le Mexique contemporain, la violence chronique et la présence de multiples organisations armées non-statutaires n’ont jamais conduit à la remise en cause de la stabilité du régime politique et de l’État. Au contraire, ce que nous observons, à partir d’une étude de cas dans la région du Michoacán, est la perpétuation du recours à la violence pour l’obtention ou la conservation d’une position avantageuse à l’intérieur du jeu politique, et non en opposition à celui-ci. Ainsi, les organisations violentes que nous étudions sont toujours en relations, plus ou moins conflictuelles, avec l’État. Elles sont marquées par des tensions constantes quant à la marge d’autonomie dont bénéficient les acteurs violents vis-à-vis des autorités publiques, à l’intérieur des relations d’intermédiation. C’est précisément ces tensions et leurs permanentes reconfigurations dans des contextes de violence que nous étudierons. La rupture que l’on observe dans le Michoacán est la brève appropriation, par des organisations violentes, des canaux d’intermédiation qui lient le centre et la périphérie, avant leur reconfiguration par une coalition de civils armés associés aux autorités publiques. Ainsi, notre thèse porte sur des conflits dont l’enjeu central est le contrôle des règles et des modalités de l’intermédiation politique. Les organisations violentes sont donc toujours intégrées et intéressées à l’établissement des circuits d’intermédiation politique qui fondent, y compris dans les situations de haute violence, les canaux de gestion et de gouvernement de la violence par l’État. L’enjeu de cette thèse est donc de proposer, par des questionnements de sociologie politique, une analyse des pratiques d’intermédiation politique dans des contextes de violence.

    Arthur Quesnay, Ordres partisans, politiques identitaires et production du social : le cas de Kirkouk, Irak (2003 - 2018), thèse soutenue en 2019 à Paris 1, membres du jury : Assia Boutaleb (Rapp.), Jean-François Pérouse (Rapp.), Olivier Grojean et Thomas Pierret  

    Régulièrement décrite comme le fruit d'un conflit identitaire déclenché par des interventions extérieures, la guerre civile irakienne est d'abord le résultat d'une intense compétition partisane. À travers une enquête de terrain menée de 2010 à 2017 au sein du gouvernorat de Kirkouk, cette thèse montre la manière dont les partis irakiens pénètrent l'État et produisent la société. En particulier, notre travail interroge la manière dont les partis captent les ressources étatiques qui leur permettent la mise en place de politiques d'ingénieries démographiques, la violence étant par ailleurs une modalité d'action centrale du jeu politique. En conséquence, une nouvelle hiérarchie communautaire s'installe qui modifie les structures socio-économiques et la vie quotidienne de la population. À partir de 2011, les inégalités qui résultent de ces transformations encouragent des protestations unanimistes (et non communautaires), mais la violence interdit le développement de ce mouvement et la marginalisation des Arabes sunnites facilitera finalement l'émergence de l'État islamique. Entre 2014 et 2017, la guerre contre l'EI radicalise encore les projets politiques de l'ensemble des partis, mais aboutit paradoxalement à un renforcement de l'État qui revient par le biais d'une politique de décharge milicienne et parvient à reprendre Kirkouk aux partis kurdes irakiens en octobre 2017.

    Adam Baczko, La guerre par le droit : justice, domination et violence en Afghanistan (2001-2018), thèse soutenue en 2018 à Paris Sciences et Lettres ComUE en co-direction avec Stéphane Audoin-Rouzeau, membres du jury : Rainer Maria Kiesow, Richard Banégas, Alessandro Monsutti, Olivier Nay et Shalini Randeria  

    À l’inverse de la perception dominante, les guerres civiles ne sont pas des situations de non-droit, mais de compétition entre systèmes juridiques. Cette thèse retravaille les approches sociologiques du droit et de l’État pour penser l’établissement de tribunaux par un mouvement armé. À travers une enquête de terrain conduite entre 2010 et 2016, j’analyse les implications sociales et politiques de la formation d’un droit par l’insurrection Taliban en Afghanistan. Dans un contexte où rendre justice est indissociablement une activité juridique, un instrument de contrôle social et un enjeu de la guerre, comment un mouvement armé peut-il faire reconnaître les décisions de ses juges comme autant d’actes juridiques et non politiques ? Autrement dit, comment le juge Taliban, qui est Taliban autant que juge, parvient-il à se faire reconnaître dans sa fonction par la population ? Les Taliban mettent en place leurs tribunaux dans un contexte d’incertitude juridique radicale causé par des décennies de guerre civile et alimenté, après 2001, par l’intervention militaire occidentale. En vue d’assurer l’impartialité de ses juges, l’insurrection les intègre dans un système institutionnel et encadre leurs pratiques par des procédures rudimentaires d’objectivation. Tout en restant pris dans la guerre, ce système juridique permet au mouvement armé de régler des conflits privés et, par là, de légitimer son emprise territoriale et d’appliquer son programme politique.

    Zafer Çeler, Temporality in the postmodern times and the ottoman nostalgia in Turkey, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Nilgün Tutal Cheviron, membres du jury : Ali Ergur (Rapp.), Michel Bourse  

    En Turquie, il y a un intérêt croissant pour le passé ottoman au cours de la décennie dernière. Le désir pour le passé ottoman semble envahir la société turque. Les images, les objets et les discours liés à l'histoire ottomane ont fait leur apparition dans les séries télévisuelles, les discours politiques, les manifestations sur les médias sociaux, dans l'architecture et la décoration de maison. Cette étude vise à comprendre les raisons d'un tel essor pour le passé ottoman dans la société turque par rapport à la transformation de l'histoire, et les changements dans les modes d'engagement avec le passé dans les sociétés occidentales modernes. Elle tente d'analyser ce nouvel intérêt à travers les références à la fois à la dynamique interne de la modernisation turque et aux changements structurels plus généraux au sein des sociétés modernes. Les débats sur le néo-ottomanisme affirment que cet intérêt est le résultat de la stratégie politique turque dans la scène politique internationale, ou bien qu'il est une tentative délibérée du gouvernement conservateur pour mettre en place un nouveau discours historique. Cette étude, au-delà de ces arguments, soutient que l'intérêt trouvé vers le passé ottoman est une conséquence de la convergence des changements et des ruptures que la société turque a confronté depuis les années 1980 et des continuités au sein de la modernisation turque.La transformation et les changements survenus après par l'intégration de l'économie turque au réseau néo-libéral mondial ne sont pas seulement limités au domaine économique, mais aussi ont affecté les structures sociales, culturelles et politiques. Cette formation sociale a provoqué la transformation des formes d'engagement avec le passé de la société turque. À cet égard, la montée de la nostalgie ottomane implique un changement structurel de la société, ce qui nécessite d'éclairer les changements que les sociétés modernes ont subi à la suite du capitalisme tardif et de son édifice néo-libéral. Cette transformation a provoqué un changement de la temporalité où le passé devient une réserve de références ahistoriques. La temporalité post-moderne provoque l'effondrement des structures sociales, politiques et culturelles dans un abîme des références vides ahistorique à la suite de détemporalisation de l'histoire. La nostalgie ottomane de la société turque peut être expliquée par rapport à ce changement temporal. D'autre part, parmi ces changements et la transformation, les continuités des caractéristiques fondamentales de la modernisation turque devraient également être soulignées. L'intégration de la société turque dans l'économie de marché néo-libéral a été réalisé par un coup d'État qui a créé une condition sociale dans laquelle une vaste autoritarisme de l’État et de l'économie de marché libre ont existé côte à côte. Cette étude affirme que la caractéristique fondamentale définissant la modernisation de la Turquie est un modernisme réactionnaire. Celui-ci est entendu dans ce travail comme une adaptation sélective de la modernité occidentales.C’est dans l’objectif d'éviter les complexités de la société moderne. Cela a causé une réduction de modernisation au développementalisme monolithique. Ce modernisme réactionnaire s'établit à travers une distinction fondamentale entre la civilisation et la culture. Dans cette distinction, alors que la civilisation signifie un développement technologique, la culture se réfère aux caractéristiques innées de la nation comme des caractéristiques étrangères aux idéaux universels des Lumières. Du kémalisme organiciste, corporatiste et solidariste au néo-libéralisme autoritaire de la période post-1980, le modernisme réactionnaire se soutient comme une caractéristique essentielle et continue de la modernisation turque. [...]

    Işil Erdinç, Syndicats, partis, Etat sous le gouvernement AKP (2002-2015) : contribution à l'analyse des dynamiques interchamps, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Kamil Cem Őzatalay, membres du jury : Cédric Lomba (Rapp.), Élise Massicard (Rapp.), Sophie Béroud  

    Cette thèse étudie les relations entre le champ syndical et le champ politique en Turquie sous le gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (Adalet ve Kalkınma Partisi, AKP) de 2002 à 2015. Cette recherche s'appuie principalement sur un travail de terrain qui comprend des observations et une centaine d'entretiens semi-directifs dans les trois confédérations ouvrières syndicales (DİSK, Hak-İş, Türk-İş). Le terrain a été mené entre décembre 2011 et avril 2014. Sous le gouvernement AKP, une mise en cohérence entre le champ syndical et le champ politique s'effectue par le biais des transferts entre les deux champs. Les dynamiques partisanes entre les syndicats et les mouvances politiques donnent à voir des affinités entre les deux champs. L'intervention du gouvernement AKP, donc l'action étatique, renforce et accélère les transferts et transforme le champ syndical. Ainsi, les syndicats proches des réseaux AKP deviennent dominants dans le champ syndical. L'équilibre entre les organisations syndicales est modifié. Être pour ou contre le gouvernement AKP devient l'axe principal de la concurrence syndicale. Les dynamiques infra-confédérales, locales (sectorielles et territoriales), voire internationales, suscitent une pluralité des configurations partisanes et syndicales.

    Clea Pineau, Intégration des migrants à l'économie urbaine à Mersin (Turquie), thèse en cours depuis 2016 

    Sümbül Kaya, La production militaire du citoyen : sociologie politique de la conscription en Turquie, thèse soutenue en 2013 à Paris 1, membres du jury : Hamit Bozarslan (Rapp.), Michel Offerlé (Rapp.), Muriel Darmon et Marc Bessin  

    En Turquie, la conscription est un principe à valeur constitutionnelle qui est considéré comme un droit et un devoir pour chaque citoyen turc de sexe masculin. Ce dernier est dans l’obligation de servir sous les drapeaux l’année où il atteint ses vingt ans, même s’il réside à l’étranger. Par ailleurs, le lecteur serait peut-être surpris de savoir que ces rites festifs ne découlent pas de la mise en place du service obligatoire en 1924, ils étaient quasi inexistants avant les années 1990 et leur apparition coïncide avec la contre-insurrection contre les séparatistes kurdes dans le sud-est du pays.L’objet de ce travail est précisément de comprendre la conscription (askerlik) à partir des années 1980 comme expérience socialisatrice pour les conscrits, comblant un vide dans les études, pourtant nombreuses, qui portent sur l’armée turque.

    Abdelaziz Riziki Mohamed, Sociologie de la diplomatie marocaine, thèse soutenue en 2013 à Paris 1  

    Dans le cadre de cette étude, nous dressons un portrait sociologique de la diplomatie marocaine, et ce, sur la base de la biographie de 278 personnalités marocaines: ministres des Affaires étrangères et de la Coopération, ministres délégués aux Affaires étrangères, secrétaires d'État aux Affaires étrangères, ambassadeurs, marocains dirigeant une organisation internationale ou régionale, quelques personnalités ayant une influence réelle sur l'appareil diplomatique marocain. Nous nous intéressons en particulier aux origines sociales et familiales des diplomates marocains, à leurs origines géographiques, à leurs études (nature et de lieu de formation), à leur capital culturel, aux langues qu'ils sont en mesure de pratiquer, à leurs relations éventuelles avec le Maghzen ou Makhzen, l'appareil d'État au Maroc, à leurs affiliations ou non à des mouvements politiques (formations partisanes et organisations de défense des droits humains) et à des clubs et autres associations, du Maroc et de l'étranger. Le traitement statistique que nous avons effectué permet de constater que presque tous les diplomates marocains, au lendemain de l'indépendance (1956), étaient d'origine urbaine, surtout de la ville de Fès. Cette prédominance de Fès sur la diplomatie marocaine a été atténuée, mais n'a pas disparu pour autant. D'autres enseignements sont à tirer de ce traitement statistique: importance des solidarités familiales et tribales, prépondérance des lauréats de l'enseignement supérieur français et de l'École nationale d'Administration publique de Rabat, primat des filières «Science politique» et «Administration publique», faveurs accordées par le Palais royal à des diplomates parachutés issus de la bourgeoisie et de l'aristocratie, mais aussi aux membres des partis politiques favorables au régime politique en place, les fameux « partis cocottes-minute», etc. . . De manière générale, le pouvoir royal est considérable en matière de nomination des diplomates. Cela est particulièrement visible dans le choix et la nomination des diplomates n'appartenant pas à la carrière. Sur le plan méthodologique, nous avons opté pour la prosopographie, une démarche qui s'efforce d'identifier les personnalités afin de mieux les «situer» en tant qu'acteurs de la vie sociale, politique et diplomatique du Maroc, en nous intéressant particulièrement à leur personne, à leurs origines et relations sociales.

    Naim Abdul Asas, La représentation afghane, thèse soutenue en 2011 à Paris 1  

    La représentation est un fait social qui absorbe l'individu, un paramètre de la socialisation qui lie l'individu à la société et une catégorie de pensée pour interpréter le inonde. Elle est déterminée par le contexte social et provoque un comportement et elle est une notion en relation avec les changements sociaux. Bref, la représentation est l'interaction de l'individu avec la société. C'est aussi l'influence de la société sur ses sujets. La représentation de soi et l'autre est en lien directe avec les stratégies identitaires et détermine la communication sociale des individus. L'identité est socialement construite en référence à ses groupes d'appartenances face à l'autre et la mémoire collective.

    Benjamin Gourisse, L'État en jeu , thèse soutenue en 2010 à Paris 1  

    La thèse analyse la « crise» turque de la seconde moitié des années 1970 telle une reconfiguration des jeux politiques et étatiques, produite par les activités de captation des ressources et de mobilisation menées dans l'Etat par des réseaux d'organisations radicales. Notre modèle fait de ces activités la variable explicative de la transformation des modalités d'action dans les jeux étatiques et politiques. Elles produisent une désobjectivation de l'Etat en tant qu'ensemble relativement cohérent dans les pratiques de ses agents - et fonctionnel - dans les perceptions de ses publics permettant de faire de la violence un mode d'accumulation de ressources. L'usage de la violence modifie alors les équilibres des forces dans les jeux politiques. Elle permet, en retour, la généralisation des pratiques de captation et intensifie la désobjectivation de l'Etat, jusqu'à l'intervention militaire du 12 septembre 1980.

    Marie Brossier, Quand la mobilisation produit de l'institution , thèse soutenue en 2010 à Paris 1  

    Cette thèse explore le processus de production de l'institution par des mobilisations collectives en articulant les corpus de la sociologie des mobilisations et des institutions. A partir d'une enquête de terrain menée au Sénégal, ce travail développe une étude comparative sur la production de mariages et de familles au sein de trois organisations socio-religieuses musulmanes et chrétiennes. L'analyse montre que l'institution de la famille procède d'un effort de construction de la part d'acteurs qui ne sont pas forcément étatiques ou juridiques mais qui s'inscrivent dans des organisations appartenant à l'espace du social et du religieux. En explorant la formation d'une matrice familiale de l'engagement politique, la recherche montre comment la production d'institutions familiales au sein de ces groupes, en se différenciant du modèle pratiqué dans la société, constitue une modalité inédite de politisation qui se formule, par l'engagement militant, dans la sphère domestique et publique.

    Olivier Vallée, La construction d'un discours de la corruption dans le cadre de la mondialisation , thèse soutenue en 2008 à Paris 1  

    La fluctuation de la notion de corruption répond dans une période de globalisation, à l'édiction de normes. D'une conception limitée de la corruption, on est passé, dans les deux dernières décennies, à une extension de son champ et à son rattachement à des principes généraux de justice, de droits de l'homme, de bonne gouvernance, de démocratie et de lutte contre le blanchiment d'argent sale et le terrorisme. Le continent africain, avec en particulier le Cameroun et le Nigéria, sera le mauvais élève de Transparency International (TI), l'ONG, qui dresse un palmarès mondial annuel de la corruption. Aujourd'hui, on assiste en particulier dans des pays comme le Nigeria dont les réserves en hydrocarbures sont stratégiques ou au Cameroun dépendant des institutions financières internationales (FMI) à la mise en œuvre de technologies de contre-corruption. Cette "révolution institutionnelle" a débouché en Afrique sur l'imposition de politiques de bonne gouvernance et un "agenda" d'actions visant à: réduire la corruption, à rechercher l'indépendance des institutions monétaires, et à garantir le bon fonctionnement de la justice, ce que l'on a appelé les réformes de seconde génération.

  • Tanguy Quidelleur, De la chasse aux bandits à la guerre contre les « terroristes » : un marché de la protection internationalisé au Sahel (Burkina Faso et Mali), thèse soutenue en 2023 à Paris 10 sous la direction de Pascale Laborier et Marielle Debos, membres du jury : Koen Vlassenroot (Rapp.), Sandrine Lefranc (Rapp.), Lamine Savane    

    Depuis le début de la guerre au Nord du Mali en 2012, les violences n’ont eu de cesse de se diffuser dans le pays et de gagner de nouveaux territoires, notamment au Burkina Faso voisin. L’apparition d’un conflit armé devenu régional a été favorisée par l’éparpillement géographique des combattants djihadistes, les opérations militaires, la mise en armes des conflits socio-politiques et les interventions internationales. Dans ces configurations violentes, les populations ont organisé la mise en place de groupes d’autodéfense qui forment « un marché de la protection ». Comment ces mobilisations armées en zone rurale, trop souvent perçues comme des phénomènes périphériques, ont-elles pu s’implanter dans les arènes politiques locales et nationales, mais aussi, avoir accès aux prébendes de l’international ? À partir d’une enquête de terrain de douze mois, menée entre 2017 et 2022 dans les deux pays, la présente thèse propose une ethnographie des groupes d’autodéfense et vise à expliquer leur diffusion. À rebours des approches en termes de « faillite » des États, la recherche analyse leur rôle dans le passage du vigilantisme à des dispositifs miliciens et, plus largement, dans la guerre. L’étude des transformations de ces mobilisations accorde une attention particulière aux trajectoires biographiques, aux circulations des pratiques et à la (re)production des hiérarchies sociales. Enfin, la thèse met en lumière un aspect peu regardé des groupes d’autodéfense, à savoir, leurs interactions avec les différentes interventions internationales. Les incitations à profiter des dividendes de la « guerre contre le terrorisme » favorisent la formation de nouveaux espaces politiques d’intermédiation et accompagnent le processus de milicianisation des sociétés sahéliennes.

    Denia Chebli, "Jusqu'à maintenant, il n'y a pas de révolution" : itinéraire du Mouvement national de libération de l'Azawad dans la guerre du Mali, thèse soutenue en 2021 à Paris 1 sous la direction de Johanna Siméant-Germanos, membres du jury : Sandrine Lefranc (Rapp.), Gregory Mann (Rapp.), Pierre Boilley et Koen Vlassenroot  

    En 2012, le MNLA déclenche la guerre au Mali au nom de l’indépendance de l’Azawad. En 2021, alors qu’un accord de paix a été signé et que de nombreuses forces armées internationales sont présentes sur le terrain, l’OCDE comptabilise plus de 81 groupes armés actifs sur le territoire. Le conflit armé est ainsi régulièrement décrit comme une impasse qui tiendrait notamment au comportement des belligérants qui s’allieraient et se diviseraient de manière inexplicable. Comment des individus et des groupes qui prennent des risques en s’engageant dans une guerre peuvent-ils apparaître si versatiles dans la durée ? À rebours des paradigmes économistes et culturalistes récurrents qui alimentent la vision d’un conflit illisible, cette thèse propose une sociologie des affiliations et des scissions, attentive au vécu des acteurs et aux différentes contraintes dans lesquelles ils sont pris. En retraçant l’itinéraire du MNLA, de la mobilisation à sa fragmentation, ce travail analyse l’intrication des registres individuels, collectifs, politiques et émotionnels, ainsi que la façon dont les déterminations internationales pèsent sur les modalités de la contestation politique. La thèse reconstitue ainsi l’univers des possibles des individus dans la guerre en prenant en considération à la fois les effets de l’ancrage social des mouvements et la manière dont les organisations internationales impliquées dans la gestion du conflit créent des incitations à la fragmentation. La démonstration s’appuie sur une enquête de terrain de dix mois conduite entre 2012 et 2018 au Mali, en Mauritanie, au Niger, en Algérie et au Maroc.

    Valeria Filomena Alfieri, Militants et combattants au Burundi : sociogenèse d'une mobilisation partisane (1962-2012), thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Richard Banégas et Maria Cristina Ercolessi, membres du jury : Rémi Lefebvre (Rapp.), Myriam Aït-Aoudia (Rapp.), Christine Deslaurier et Sandrine Perrot  

    En Afrique sub-saharienne, la récurrence de violences et de crises ethniques a fini par dévaloriser l’intérêt d’une étude approfondie des partis politiques, qui sont souvent réduits à l’expression d’identités communautaires ou à un instrument des élites pour la prédation de l’État. Ce travail souhaite remettre à l’honneur l’étude des formations partisanes, et analyse l’articulation entre mobilisation partisane, mobilisation armée et revendications ethniques au Burundi. Il montre que l’ethnicité et la violence ne sont pas des caractéristiques intrinsèques des réalités socio-politiques burundaises, mais font partie du processus de formation du pluralisme. En adoptant une approche antagoniste du politique, qui remet en question les théories libérales, cette thèse analyse la formation du multipartisme comme un processus conflictuel de différenciation politique dont l’ethnicité représente une forme d’expression qui est contingente. Par conséquent, en fonction des configurations du pouvoir politique, nous mettons en lumière les processus d’ethnicisation et de désethnicisation de la vie politique, et nous pouvons ainsi dévoiler les véritables dynamiques de mobilisation partisane qui se cachent derrière l’appel ethnique. Ce faisant, nous montrons que non seulement tout processus social peut devenir politique, mais l’inverse peut se produire : le politique peut structurer le social. L’approche agonistique nous permet également de comprendre la guerre civile de 1993 comme la conséquence de la radicalisation de la confrontation partisane. Nous pouvons ainsi décloisonner l’étude des mouvements partisans et armés et intégrer la violence dans l’analyse des modalités d’action partisane.

    Juliana Lima Vaz de Carvalho Pinheiro Moreira, La fabrique sociale et politique de la paix : la reconversion autoritaire du régime angolais dans le post-guerre, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Richard Banégas, membres du jury : Johanna Siméant-Germanos (Rapp.), Didier Péclard (Rapp.), Ricardo Soares de Oliveira et Sandrine Lefranc  

    Cette thèse analyse les processus socio-politiques ordinaires qui régissent à la fois les « temps de guerre » et les « temps de paix ». Nous faisons l’hypothèse que dans les États marqués par un conflit de longue durée, celui-ci structure de manière durable les formes et les rapports de domination, cristallisant des habitus sociaux et politiques, et que l’arrivée de la paix, parce qu’elle bouleverse l’ordre politique institué, inaugure une période de fluidité politique, caractéristique des processus de transition. Interrogeant ce que la guerre et la paix font à l’ordre social et politique dans le cadre du processus de formation de l’État angolais nous montrons cependant que ce fut la préservation du statu quo du régime angolais après l’arrivée de la paix qui a permis d’éviter une éventuelle crise politique. Explorant l’hypothèse de la reconversion autoritaire du régime de José Eduardo dos Santos nous montrons que le renouvellement des pratiques de domination des formes d’exercice du pouvoir du temps de la guerre en temps de paix est à la base des processus de légitimation de son hégémonie politique et de l’extension de celle-ci sur l’ensemble du territoire angolais, pour la première fois intégralement sur contrôle du régime. In fine, nous montrons que l’articulation entre imaginaires de paix et politiques de sortie de conflit du régime angolais contribue à la fabrication de la paix et de la stabilité politique.

    Amélie Blom, La violence d’Etat en partage : le Pakistan et la privatisation de la guerre au Cachemire (1947-2007), thèse soutenue en 2018 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Christophe Jaffrelot, membres du jury : Mounia Bennani-Chraïbi (Rapp.), Denis Matringe (Rapp.), Ali Usman Qasmi et Christophe Traïni  

    Cette thèse plaide pour une approche contextualisée de la violence jihadiste à partir d’une étude des mouvements politico-religieux menant une lutte armée au Cachemire mais basés au Pakistan. Elle questionne les conditions spécifiques au contexte historique, politique et social qui expliquent cette forme de radicalisation politique. La démonstration déploie un large spectre, tant au niveau de la durée que des champs d’étude et des focales de l’analyse. La première hypothèse, méthodologique, est que seule une démarche croisant la sociologie historique de l’Etat et la sociologie politique de l’engagement peut rendre intelligible la complexité du processus. Les mouvements jihadistes sont alors réinscrits dans le temps long d’une pratique, la « privatisation de la violence extérieure autorisée », dont cette thèse démontre qu’elle est une propriété structurante de la trajectoire de l’Etat pakistanais depuis 1947. La seconde hypothèse, développée à partir d’une analyse du point de vue de l’armée, des milices et des recrues, souligne la dimension équivoque des relations entre ces acteurs. Ainsi, le rapport entre le secteur militarisé régulier et le secteur milicien oscille entre convergences idéologiques, transaction collusive et conflit. Les liens des combattants avec les groupes armés ne sont pas plus stables. L’absence de transitivité entre les différents temps de la radicalisation suggère qu’à chaque étape, les idéaux et émotions mobilisés par les entrepreneurs de violence et ceux qui mobilisent les recrues peuvent entrer en collision. D’où l’intérêt de croiser approche processuelle de l’engagement et études sur les émotions dans l’analyses de la radicalisation jihadiste.

    Marine Poirier, Le bon parti , thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de François Burgat  

    La démarche générale de cette thèse est d’aller étudier le politique ailleurs que dans les oppositions, en explorant les ressorts de l’engagement et les logiques d’action au sein d’un parti hégémonique au pouvoir. A partir d’une enquête de terrain menée au Yémen entre 2008 et 2011 dans différentes sections locales du Congrès populaire général (CPG – al-mu’tamar al-sha‘bî al-‘âmm), j’interroge les pratiques militantes ordinaires et les investissements dont le parti fait l’objet. Le CPG constitue un observatoire privilégié pour interroger l’exercice de la domination – ses modes d’imposition et de contournement – dans un contexte où le régime autoritaire se trouve contesté. Au pouvoir depuis sa création en 1982 et fondé sur l’accommodation historique d’acteurs politiques divers, le parti forme un cadre dans lequel opèrent et se déploient les réseaux de patronage du président Ali Abdallah Saleh (1978-2012). La structure de l’échange politique qui en résulte favorise le développement de dépendances matérielles qui n’excluent pas, si ce n’est entretiennent, des formes multiples d’attachement affectif et idéologique au parti au pouvoir. Je souligne dans cette thèse les ambivalences du soutien au régime autoritaire, l’évolution du régime d’obligations et de contraintes qui en découle, ainsi que l’ambivalence et la réversibilité de l’obéissance et du consentement. Ce travail invite ainsi à interroger les ressorts du fonctionnement et de la résilience d’un régime autoritaire et à dépasser les lectures fonctionnalistes réduisant le parti hégémonique soit à un instrument de reproduction du régime autoritaire, soit à celui de son irrésistible réforme

    Marine Poirier, Le bon parti, thèse soutenue en 2016 sous la direction de François Burgat, membres du jury : Rémi Lefebvre (Rapp.), Élise Massicard (Rapp.), Jillian Schwedler et Philippe Aldrin    

    La démarche générale de cette thèse est d’aller étudier le politique ailleurs que dans les oppositions, en explorant les ressorts de l’engagement et les logiques d’action au sein d’un parti hégémonique au pouvoir. A partir d’une enquête de terrain menée au Yémen entre 2008 et 2011 dans différentes sections locales du Congrès populaire général (CPG – al-mu’tamar al-sha‘bî al-‘âmm), j’interroge les pratiques militantes ordinaires et les investissements dont le parti fait l’objet. Le CPG constitue un observatoire privilégié pour interroger l’exercice de la domination – ses modes d’imposition et de contournement – dans un contexte où le régime autoritaire se trouve contesté. Au pouvoir depuis sa création en 1982 et fondé sur l’accommodation historique d’acteurs politiques divers, le parti forme un cadre dans lequel opèrent et se déploient les réseaux de patronage du président Ali Abdallah Saleh (1978-2012). La structure de l’échange politique qui en résulte favorise le développement de dépendances matérielles qui n’excluent pas, si ce n’est entretiennent, des formes multiples d’attachement affectif et idéologique au parti au pouvoir. Je souligne dans cette thèse les ambivalences du soutien au régime autoritaire, l’évolution du régime d’obligations et de contraintes qui en découle, ainsi que l’ambivalence et la réversibilité de l’obéissance et du consentement. Ce travail invite ainsi à interroger les ressorts du fonctionnement et de la résilience d’un régime autoritaire et à dépasser les lectures fonctionnalistes réduisant le parti hégémonique soit à un instrument de reproduction du régime autoritaire, soit à celui de son irrésistible réforme

    Valentina Napolitano, S'engager à Yarmouk , thèse soutenue en 2015 à Paris EHESS sous la direction de Hamit Bozarslan  

    Fondée sur une enquête ethnographique menée, entre 2008 et 2011, dans le camp de Yarmouk, au sud de Damas, cette thèse vise à comprendre les ressorts de l'engagement militant parmi les réfugiés palestiniens en Syrie. S'appuyant sur des outils analytiques développés par la sociologie de l'action collective, cette recherche souhaite contribuer à la réflexion autour des processus d'engagement en situation de contrainte. La condition d'incertitude et de subordination indissociable du statut de réfugié, le conflit dans le pays d'origine et la coercition dans un pays d'accueil au régime autoritaire constituent autant de facteurs qui forgent en profondeur la militance palestinienne en Syrie. Tout au long de cette thèse, la question des engagements et des mobilisations est envisagée à partir de plusieurs échelles d'analyse. La première partie reconstruit le contexte macro-sociologique ayant influencé les engagements palestiniens et représenté par l'État syrien. Elle analyse l'évolution de la politique syrienne à rencontre, à la fois de la communauté des réfugiés, mais aussi à l'égard des acteurs politiques palestiniens. La deuxième partie emprunte une perspective méso-sociologique en retraçant l'évolution de la mobilisation mise en œuvre par les acteurs palestiniens en Syrie, en fonction, à la fois, des possibles politiques à l'échelle locale, mais aussi de l'évolution du projet national de manière plus générale. La troisième partie propose enfin une entrée micro-sociologique sur les processus d'engagement en reconstruisant les carrières de militants issus de plusieurs générations.

    Mine Alparslan, Les modes de gouvernement des partis politiques en Turquie : l'exemple du Parti de la justice et du développement (AK Parti) et le Parti républicain du peuple (CHP) (2001-2010), thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Michel Offerlé, membres du jury : Hamit Bozarslan (Rapp.), Ayşen Uysal (Rapp.), Julien Fretel  

    Malgré le poids considérable des structures internes des organisations partisanes dans la structuration du champ politique turc, l’analyse sociologique de celles-ci reste un terrain assez délaissé dans l’étude des partis turcs. La scène politique turque des années deux mille a été marquée par la prédominance de deux partis : d’une part, le Parti de la justice et du développement (Adalet ve Kalkınma Partisi, AK Parti) qui a remporté les élections de 3 novembre 2002 en obtenant 34,28% des voix juste un an après sa fondation ; et d’autre part, le Parti républicain du peuple (Cumulatrice Halk Partisi, CHP) – le premier parti politique de la période républicaine refondé en 1992 par Deniz Baykal – qui a réussi à siéger de nouveau à la Grande Assemblée nationale de Turquie (Türkiye Büyük Millet Meclisi, TBMM) avec 19, 39% des suffrages exprimés. Contrairement au nombre limité des recherches universitaires, les développements récents concernant les dynamiques internes des partis, tant au niveau national que local, font souvent l’objet d’articles des journalistes spécialisés sur les partis ou même apparaissent à la une de la presse nationale notamment en période de congrès ou d’élections législatives ou locales. Dans cette perspective, nous proposons de faire une analyse sociologique, d’une manière comparative, des organisations partisanes de l’AK Parti et du CHP pour mettre en perspective les modes de gouvernement des partis politiques en Turquie. Afin de procéder à une telle étude, il nous semble nécessaire de prendre en compte certains éléments historiques et constitutifs du phénomène partisan en Turquie. Nous proposons de faire le point sur ces éléments par l’intermédiaire d’un état des lieux des travaux sur les partis turcs à travers une mise en perspective théorique.

    Nedjib Sidi Moussa, Devenirs messalistes (1925-2013) : sociologie historique d'une aristocratie révolutionnaire, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Johanna Siméant-Germanos, membres du jury : Todd Shepard (Rapp.), Alexis Spire (Rapp.), Bernard Pudal et Raphaëlle Branche  

    Cette thèse propose une sociologie de l'engagement révolutionnaire et, plus singulièrement, des trajectoires révolutionnaires en situation coloniale et des trajectoires coloniales en situation révolutionnaire. Son objectif est de comprendre comment des Algériens colonisés deviennent révolutionnaires, comment ils font la révolution et comment ils cherchent à lui rester fidèle) à l'indépendance de l'Algérie. En prenant pour objet les dirigeants du courant de Messali Hadj membres du Conseil national révolutionnaire (CNR) à l'été 1954, nous tentons de dépasser les bornes chronologiques traditionnellement associée à la « guerre d'Algérie» pour étudier la formation d'une aristocratie révolutionnaire attachée à la forme partisane et à son chef historique. Sans réduire les devenirs messalistes au destin de leur leader emblématique, pionnier du nationalisme depuis l'entre-deux-guerres, nous soulignons le caractère situationnel du charisme messalien. Cette recherche invite à prendre en considération tout le travail des protagonistes intéressés par la trajectoire de la révolution algérienne (anticolonialistes, forces de répression, organisations concurrentes) et à prêter attention aux effets de structure dans l'analyse. À cet effet, des archives institutionnelles et privées ont été consultées, ainsi que la presse militante et des revues publiées sur plusieurs décennies. Des entretiens ont été réalisés avec des militants et leurs descendants en Algérie et en France.

  • Maya Chehade, “Proving oneself” : entrepreneurial trajectories of syrian refugees in Jordan and Egypt (2011-2023), thèse soutenue en 2023 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Jean-Pierre Filiu, membres du jury : Gilbert Achcar (Rapp.), Hélène Thiollet  

    Cette thèse porte sur les trajectoires entrepreneuriales de réfugiés syriens en Jordanie et Égypte entre 2011 et 2023. Elle analyse l’impact de leurs activités entrepreneuriales sur leurs conditions sociales et économiques dans ces pays d’accueils. Cette recherche contribue principalement à différents corpus de littérature sur les migrations forcée, la sociologie de l’entrepreneuriat et les politiques internationales de gouvernance des migrations.L’analyse des trajectoires entrepreneuriales de ces réfugiés syriens en Jordanie et Égypte met en exergue leurs stratégies de mobilisation de ressources et capacités en exil. La thèse explore tout d'abord leurs activités entrepreneuriales à travers le concept de capital en observant les dynamiques d’accumulation et de conversion des capitaux sociaux, économiques, culturels, humains et symboliques de ces entrepreneurs en exil. Elle révèle l’importance de l’accumulation du capital social et symbolique dans leurs insertions économiques en Égypte et Jordanie.L’analyse de ces trajectoires entrepreneuriales à travers le concept de capital social a permis l’identification d’une transformation d’une identité syrienne en exile. Partant du concept de « communautés imaginées » de Benedict Anderson, ce travail fait le constat d’une « ré-imagination » de la Syrie au sein de la diaspora syrienne en Jordanie et en Égypte. Celle-ci redéfinie la Syrie par ses co-citoyens et relations sociales, plutôt qu’un territoire délimité par des frontières géographiques.Cette analyse montre également que l'entrepreneuriat est bien davantage qu'une activité économique pour les réfugiés syriens en Jordanie et Égypte. En effet, leurs activités entrepreneuriales s’étendent aux organisations de la société civile, qui leur fournissent des ressources économiques et sociales importantes leur permettant de subvenir à leurs besoins sociaux et économiques au sein des pays d’accueils.Enfin, cette thèse met en perspective les politiques internationales de soutien à l’entreprenariat des réfugiés développées dans les pays d’accueils (Jordanie et Egypte) à travers les secteurs de l’humanitaire et du développement économique, alors que les politiques internationales des pays développés poussent les réfugiés à rester dans leurs régions d’origines. La thèse montre que l’entrepreneuriat présente une forme de politique néolibérale permettant aux États de minimiser leurs responsabilités internationales vis-à-vis des réfugiés à travers des politiques d’autosubsistance.

    Paul Cormier, Les conséquences biographiques de l'engagement en contexte répressif , thèse soutenue en 2016 à Bordeaux sous la direction de Antoine Roger et Olivier Fillieule  

    Quelles sont les conséquences biographiques d’un engagement radical et de la répression en contexte autoritaire ? C’est en recourant à une analyse fine des parcours biographiques des acteurs sur le long terme que cette recherche entend répondre à cette question peu traitée dans la sociologie de l’action collective. Le cas d’étude, largement méconnu dans la littérature spécialisée sur la Turquie et sur les mouvements révolutionnaires en général, porte sur les militants de la gauche révolutionnaire turque au cours des années 1970. Ses militants ont été confrontés au régime militaire (1980-1983) qui suit le coup d’Etat du 12 septembre 1980. Cet évènement constitue une rupture centrale dans l’histoire de la République turque. La répression et la transformation des structures politiques mises en place par la junte ont redessiné en profondeur et sur le long terme les possibilités de contestation et de reconversion des acteurs dans l’ensemble des trois sphères de vie ici analysées : professionnelle, familiale et politique. Ce travail conjugue par ailleurs analyse temporelle et spatiale du militantisme révolutionnaire en Turquie en comparant les deux principales villes du pays : Istanbul et Ankara.

    Awaz Salihi, Le passage d'une confrérie soufie au politique : la Kasnazâniyya au Kurdistan-Irak (1979-2014), thèse soutenue en 2016 à Paris EPHE sous la direction de Pierre-Jean Luizard, membres du jury : Halkawt Ḥakīm (Rapp.), Joyce Blau et Alexandre Papas  

    Cette recherche étudie le passage d’une confrérie soufie au politique, avec pour exemple la Kasnazâniyya au Kurdistan d’Irak (1979-2014). Elle tente de saisir et d’analyser, dans le contexte irakien, les éléments de conjoncture qui ont conduit d’abord à la politisation de la confrérie comme une étape de « prédisposition », ensuite à son passage direct au politique. Dans une perspective historique, cette recherche vise à comprendre les racines du phénomène de l’implication des cheikhs et des confréries en politique au Kurdistan dès le 19e siècle. Cette démarche s’impose en effet pour déchiffrer les caractéristiques originelles du phénomène et les examiner ensuite à travers le cas de la Kasnazâniyya. Du point de vue de la politisation de la confrérie, nous étudions dans un premier temps au cours de l’histoire récente de la confrérie son impact socio-politique tout en examinant sa doctrine, ses branches, les modalités de succession au pouvoir de son cheikh, et l’impact de ce dernier sur l’orientation de la confrérie. Puis nous traitons dans un deuxième temps du phénomène de « rationalisation », à partir de la question de l’organisation et de la « bureaucratisation » de la confrérie. Du point de vue de l’articulation entre la Kasnazâniyya et le politique, nous étudions d’abord le phénomène des rapports de « clientélisme politique », puis analysons le parti politique créé par la confrérie dans son histoire, ses idées, son mode d’organisation et ses stratégies sociales, politiques et électorales pour parvenir au pouvoir.

    Bilel Ainine, Islam politique et entrée en radicalité violente. Le cas des salafistes radicaux violents algériens, thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Xavier Crettiez, membres du jury : Nathalie Duclos (Rapp.), Luis Martinez et Emmanuel Blanchard  

    Résumé : Cette thèse s’intéresse à la question de la radicalisation violente chez les salafistes algériens. Elle tente de comprendre comment s’effectue le glissement d’un militantisme (ou d’une sympathie) en faveur d’un islam politique légal, vers un activisme clandestin versé dans l’action violente sous le seau du djihad armé. Saisir le cheminement de cette entrée en radicalité, nous amène d’abord à réfléchir sur la radicalisation de la pensée religieuse comme première étape du processus étudié. L’engagement au profit du djihad est ensuite tributaire d’une construction (ou reconstruction) identitaire fondée sur un renversement moral de l’ordre socioreligieux établi. Les représentationsqui en émanent sont le produit d’une socialisation de l’individu à une pensée radicalisée qui, lorsqu’elle est combinée à d’autres variables facilitatrices ou incitatrices, le prédispose à passer à l’acte. Ainsi, au niveau macro, les opportunités/menaces agissent comme des facteurs facilitateurs ou précipitateurs dans l’engagement armé ; la répression et la fermeture du champ politique sont à ce titre, les variables les plus redondantes dans l’explication de l’entrée en radicalité chez les salafistes algériens. Au niveau méso et micro, l’influence des réseaux préconstitués (organisations armées, réseaux de soutiens logistiques…) et des liens sociaux (amis, voisins, famille…) pèse lourdement sur le choix de l’engagement collectif et individuel. Enfin, les chocs moraux et les récits mémoriels sur la répression subie peuvent aussi nous éclairer à saisir un certain nombre de trajectoires de radicalisation violente chez les djihadistes algériens

    Sarah Guillet, Généalogie des savoirs contre-insurrectionnels. Irrégularité et sens commun stratégique, thèse soutenue en 2016 à Lyon sous la direction de David Cumin, membres du jury : Alexandre Macleod (Rapp.), Thierry Balzacq, Joseph Henrotin et David Grondin    

    Les savoirs contre-insurrectionnels regroupent un ensemble de documents de nature distincte : notes de travail, textes publiés, cours distribués dans les écoles de guerre, doctrines officielles ou officieuses qui constitue un « sens commun stratégique » à l’intérieur duquel se développent, se diffusent et se reproduisent les connaissances en matière de contre-insurrection. Ces savoirs cependant, ne sont pas restés ceux de l’institution militaire et ont souvent empruntés aux disciplines des sciences sociales, l’anthropologie et l’ethnologie pour commencer, les outils à même d’organiser et de formaliser leur contenu. Avec la guerre froide, ces savoirs prennent une autre dimension à mesure de leur rapprochement avec des disciplines telles que la sociologie et les théories de la communication et de l’information. Dans une perspective généalogique qui emprunte aussi bien à la tradition philosophique française qu’aux approches théoriques critiques des relations internationales ses outils méthodologiques, cette thèse montre que les savoirs contre-insurrectionnels véhiculent une représentation du monde particulière et qu’ils sont ainsi moins le produit d’un apprentissage issu de l’expérience qu’un enchevêtrement d’idéologies politiques que viennent justifier des développements scientifiques ayant vocation à promouvoir une lecture pacifiée de l’ordre social international.

    Paul Cormier, Les conséquences biographiques de l'engagement en contexte répressif, thèse soutenue en 2016 sous la direction de Antoine Roger et Olivier Fillieule, membres du jury : Donatella Della Porta (Rapp.), Yves Déloye et Mounia Bennani-Chraïbi    

    Quelles sont les conséquences biographiques d’un engagement radical et de la répression en contexte autoritaire ? C’est en recourant à une analyse fine des parcours biographiques des acteurs sur le long terme que cette recherche entend répondre à cette question peu traitée dans la sociologie de l’action collective. Le cas d’étude, largement méconnu dans la littérature spécialisée sur la Turquie et sur les mouvements révolutionnaires en général, porte sur les militants de la gauche révolutionnaire turque au cours des années 1970. Ses militants ont été confrontés au régime militaire (1980-1983) qui suit le coup d’Etat du 12 septembre 1980. Cet évènement constitue une rupture centrale dans l’histoire de la République turque. La répression et la transformation des structures politiques mises en place par la junte ont redessiné en profondeur et sur le long terme les possibilités de contestation et de reconversion des acteurs dans l’ensemble des trois sphères de vie ici analysées : professionnelle, familiale et politique. Ce travail conjugue par ailleurs analyse temporelle et spatiale du militantisme révolutionnaire en Turquie en comparant les deux principales villes du pays : Istanbul et Ankara.

    Rémi Castets, Nationalisme, islam et politique : les trajectoires idéologiques de l'opposition politique ouïghoure, thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Olivier Roy, membres du jury : Dru C. Gladney (Rapp.), Thierry Kellner et Françoise Mengin  

    Thèse confidentielle

  • Efe Peker, Une sociologie comparative et historique de la sécularisation : formation de l'état républicain en France (1875-1905) et en Turquie (1908-1938), thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Patrick Weil et Gary Teeple, membres du jury : Rita Hermon-Belot (Rapp.), Philip S. Gorski (Rapp.), Gerardo Otero  

    Cette thèse propose un examen comparatif et historique de la sécularisation macrosociale en France (1875-1905) et en Turquie (1908-1938), avec une attention particulière portée sur leurs expériences de formation de l’état républicain. Mettant en rapport les littératures sur la théorie de la sécularisation (sociologie de la religion) et la formation de l’état (sociologie historique comparative), l’objet de ce travail est de contribuer à « historiciser le débat de la sécularisation » en examinant les « conflits socio-politiques » engagés dans son développement (Gorski, 2003b, 2005). Les ouvrages existants en la matière interprètent souvent la sécularisation d’un point de vue volontariste (soulignant les idéologies / croyances des dirigeants et des individus) ou déterministe (anticipant les sentiers civilisationnels ou modernistes). Afin de surmonter la dualité, cette étude fournit une approche comparative et historique qui étudie la sécularisation comme un processus dialectique, non-linéaire, et inégal, qui est déterminé par des luttes sociopolitiques et des transformations structurelles. À la différence de beaucoup d’autres états nationaux, pour quelles raisons est-ce que la France et la Turquie convergent à accentuer la laïcité et le laiklik comme un principe central, fondé sur une forme forte de « séparation » et de « régulation » de la religion ? Qu’est-ce qui explique leur divergence, en d’autres termes, pourquoi est-ce que la « séparation » est plus dominante dans la laïcité française, alors que la « régulation » est plus importante dans le laiklik turc ? Basée sur des sources archivistiques et bibliographiques, mon analyse propose d’expliquer la convergence et divergence de ces deux pays par l’interaction des variables « extra-religieuse » et « religieuse ». La première prend en compte des luttes de classes et la formation interne / externe de l'état souverain. La seconde explore la configuration doctrinale / institutionnelle des religions dominantes, et la situation des minorités religieuses. Soulignant l’interaction de ces variables « extra-religieuse » et « religieuse », la thèse propose un cadre analytique pour contribuer à la compréhension scientifique de la sécularisation sociale au-delà des cas français et turc. Les histoires très controversées de la France et de la Turquie montrent que la sécularisation n’est pas seulement un conflit de visions idéelles. La sécularisation est aussi une stratégie de formation de l’état, opérationnalisé par la combinaison de la « séparation » et de la « régulation ». Dans la lutte contre les concurrents sociopolitiques religieusement affiliés et légitimés, ces deux stratégies sont utilisées par les républicains afin de mettre en place la « différenciation », « sociétalisation », et « rationalisation » (Wallis & Bruce, 1992). La stratégie de séparation « différencie » (et transfère à l'état) diverses fonctions sociales précédemment assumées par « l’autorité religieuse » (Chaves, 1994). En même temps, les anciennes prérogatives de ce dernier sont placées sous la régulation des institutions bureaucratiques-laïques qui sont organisées de façon « sociétale » et « rationnelle ». En ce sens, la sécularisation est intimement liée à la consolidation du pouvoir infrastructurel de l'état souverain (Mann, 1984 ; Soifer, 2008) dans les sphères « juridico-institutionnelle », « socio-éducative », « symbolique idéologique », et « redistributive ». La France et la Turquie permettent donc une comparaison interreligieuse et interrégionale dans le but de cristalliser les forces et les mécanismes nationaux et extranationaux qui influencent les flux et reflux dans le processus de sécularisation.