• THESE

    La fabrique du gouvernement international des réfugiés : bureaugraphie du HCR dans la crise afghane, soutenue en 2013 à Paris EHESS sous la direction de Michel Agier 

  • Giulia Scalettaris, Rachel Gomme, The UNHCR and the Afghan crisis: the making of the international refugee regime, Berghahn, 2024, Humanitarianism and security, 314 p.  

    Today the UNHCR is present in more than 130 countries and takes care of some 90 million people. This book looks at how it is deployed and who its agents are. By taking the reader through the offices in charge of the Afghan refugee crisis during the 2000s, in Geneva and in Kabul, the book shows the internal functioning of this international organization. It provides analysis of Afghan refugee policies from an original position, with the author being both agency official and anthropologist, and articulates multiple levels of analysis: the micropolitics of practices as much as the institution and the multi-scalar power relations that shape its environment.

    Giulia Scalettaris, Le HCR et la crise afghane: une bureaucratie internationale à l'épreuve, Karthala et Cyberlibris, 2023, 408 p.    

    Etude d'anthropologie politique explorant le fonctionnement du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés à partir du cas afghan dans les années 2000. Fonctionnaire du HCR, l'auteure décrit son fonctionnement interne, son déploiement et le travail de ses acteurs en soulignant que sa vision du monde centrée sur les Etats-nations participe des problèmes qu'elle a pour mission de résoudre.

    Giulia Scalettaris, Philippe Lavigne Delville, Marion Fresia, Antoine Deligne, François Enten [et alii], Au coeur des mondes de l'aide internationale: regards et postures ethnographiques, IRD Éditions et OpenEdition, 2019    

    Comment pensent et agissent, au quotidien, les professionnels de l'aide internationale et les agents des organisations nationales qui vivent de l'aide ? Comment se jouent les rapports entre organisations dans les chaînes complexes d'acteurs qui relient les conseils d'administrations des grandes institutions internationales aux populations dites « bénéficiaires » ? Quels modes de gouvernance globalisée l'aide internationale dessine-t-elle dans les pays où ses ressources, ses normes et ses institutions sont fortement présentes ? À la croisée de la socio-anthropologie du développement et de l'anthropologie des organisations internationales, cet ouvrage permet de mieux comprendre les logiques politiques et institutionnelles des institutions de l'aide, la fabrique de leurs politiques et les modalités de leurs actions. Issu d'enquêtes de terrain approfondies menées au cœur des mondes de l'aide, il dévoile l'hétérogénéité des organisations qui la définissent et la mettent en œuvre, leurs frontières floues et leurs interdépendances, leurs tensions et contradictions mais aussi leur fragilité et leur recherche permanente de légitimité. En même temps qu'elles restituent des résultats de recherche, les contributions réunies ouvrent la boîte noire de la pratique ethnographique dans les institutions. Dans une logique réflexive, chaque auteur décrit le déroulement de sa recherche, explicite son positionnement de chercheur et son rapport politique et moral au système de l'aide, analyse la façon dont il a géré les relations d'enquête. Entre participation observante et observation externe, l'ouvrage met en lumière une large gamme de positionnements et en discute les atouts et les limites. Il constitue ainsi une contribution importante, tant à l'ethnographie de l'aide et ses institutions, qu'à la réflexion épistémologique et méthodologique sur l'anthropologie des organisations

    Giulia Scalettaris, Rémy Bazenguissa, Sami Makki, Michel Agier, Ibéa Atondi [et alii], Sociétés en guerres: ethnographies des mobilisations violentes, Éditions de la Maison des sciences de l’homme et OpenEdition, 2019, Colloquium   

    Giulia Scalettaris, Michel Agier, La fabrique du gouvernement international des réfugiés: bureaugraphie du HCR dans la crise afghane,, 2013, 484 p.  

    Ce travail analyse l'intervention du Haut Commissariat des nations Unies pour les Réfugiés dans le cadre de la crise afghane, afin d'interroger la manière dont cet organisme exerce son autorité et la portée de son action. La thèse s'appuie sur une enquête menée dans l'organisation, dans les bureaux de Genève et kaboul, entre 2006 et 2008. Le HCR est obordé en tant qu'instance politique à travers une approche à la fois empirique et englobante du pouvoir. L'analyse se déploie en partnat d'un projet novateur qui tâche de valoriser la mobilité comme ressource, remettant ainsi en cause l'"ordre national". Le suivi de ce projet permet d'appréhender le déploiement du HCR et de disséquer son fonctionnement interne, ses agents, les relations mises en place avec ses multiples interlocuteurs; ainsi que les procédés technocratiques d'intervention. Le HCR apparaît comme un dispositifbureaucratique éclaté et polymorphe, traversé par de nombreuses tensions, et enchâssé dans une topographie de rapports de pouvoir qui le façonnent, tout en contraignant son spectre de possibles. La posture étato-centrée et nationaliste de ce dispositif le conduit à participer à un mécanisme d'emplacement et d'illégalisation des migrants. Paradoxalement, le HCR oeuvre à instaurer l'ordre même qui, sédentaire et centré sur l'Etat-nation, est à l'origine du "problème" que l'agence a pour mission de résoudre, et duquel découlent son existence et sa légitimité. La source principale dans laquelle le HCR puise son autorité est l'expertise, qui consigne dans la maîtrise de procédés juridico-administratifs et dans la production de savoirs en matière de migrations.

  • Giulia Scalettaris, Yasmine Bouagga, Albena Tcholakova, « A reliance on diversified delivery: the case of asylum seekers and refugees in France », in Béla Galgóczi (dir.), Betwixt and between: Integrating Refugees into the EU Labour Market, ETUI aisbl, 2021  

  • Giulia Scalettaris, « L’impact de la crise de 2015 sur la mobilité des Afghans à travers l’Europe », Établissement public du Palais de la Porte Dorée – Musée national de l’histoire de l’immigration, 2025    

    Alors que les images diffusées par les médias les montrent souvent bloqués aux frontières, en attente dans des centres d’accueil, ou encore faisant la queue lors de distributions alimentaires, sur le temps long, un grand nombre de demandeurs d’asile et de réfugiés en Europe sont mobiles, voire très mobiles. Les Afghans – population de réfugiés parmi les plus importantes au monde et présente en Europe de manière croissante dès le début des années 2000 – le sont tout particulièrement. Lors de m...

    Giulia Scalettaris, Flore Gubert, « Return Schemes from European Countries: Assessing the Challenges », International Migration, Wiley, 2019, n°4 

    Giulia Scalettaris, « Would-be places for displaced Afghans – The UNHCR, landless returnees and the enforcement of the national order », Publications de l'Université de Provence, 2013    

    Introduction Building on the anthropological literature that tackles the social production of place (Lefebvre 1974; Appadurai 1996; Gupta and Ferguson 1997; Turton 2005), this article examines the intervention of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) vis-à-vis landless returnees in Afghanistan. Social scientists have mainly studied place-making rationales and practices by examining how refugees and migrants produce places, and what they consider ‘home’ (Malkki 1992; Warner...

  • Giulia Scalettaris, « Réinstallations internationales », prévue le 11 juin 2025  

    Journées d'études organisées par le CREJ, Université de Rouen Normandie sous la direction scientifique de Paule BrÜcker, CUREJ

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Louise Perrodin, Négocier les contours du droit international de l'asile : l'ancrage des exilés rohingyas dans les interstices sociaux-politiques malaisiens, thèse soutenue en 2024 à Paris 12 sous la direction de Delphine Alles présidée par Frédéric Ramel, membres du jury : Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky (Rapp.), Natália Frozel Barros, Loïs Bastide et Julian Fernandez      

    Des communautés d’exilés rohingyas se développent en Malaisie depuis les années 1990. Ils y résident sans-papiers car le gouvernement malaisien refuse d’inscrire un droit d’asile dans sa législation. Cette thèse explore la négociation au quotidien de la mise en œuvre de ce statut. La portée universelle de la Convention de Genève de 1951 est en effet refusée par le gouvernement malaisien, mais défendue par des exilés rohingyas, par des ONG mobilisées autour de cette cause et par le bureau du HCR implanté à Kuala Lumpur. Ces trois derniers se constituent comme passeurs des normes internationales dérivées de cette Convention. Ils soutiennent l’institutionnalisation d’un système de l’asile depuis des interstices désormais organisés autour des exilés rohingyas, où l’autorité du bureau de l’organisation internationale se renforce. Cette recherche analyse les ressources véhiculées par un instrument de droit international pour des acteurs a priori en marge de son application. En mobilisant la référence au droit international pour affirmer leur place dans des nœuds de relations à la jonction des scènes locale, nationale et internationale, ces acteurs participent à la redéfinition des normes associées au droit d’asile depuis les marges du système international. Ils contribuent alors à construire la « force » d’un droit international dont la portée en Malaisie était incertaine. Pour l’analyser, cette recherche associe une année d’enquête qualitative (entretiens et observation participante) en Malaisie, une cartographie des réseaux transnationaux d’acteurs mobilisés autour de la cause rohingya et une analyse textométrique des discours des représentants de la Malaisie à l’ONU.

    Sabine Dini, Gouverner les migrations internationales par le don. Une ethnographie économique de l'intervention du Haut-Comissariat des Nations unies pour les réfugiés et de l'Organisation internationale pour les migrations à Djibouti (1977-2019), thèse soutenue en 2021 à Paris 13 sous la direction de Antoine Pécoud présidée par Frédéric Ramel, membres du jury : Philippe Steiner (Rapp.), Dominique Vidal (Rapp.), Nora El Qadim et Catherine Colard-Fabregoule    

    La thèse interroge les conditions de félicité de l’intervention du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) entre 1977 et 2019 à Djibouti, un petit État de la Corne de l’Afrique. La preuve a été administrée selon une « sévère discipline inductive » : dix-huit mois d’observation participante, l’analyse de 1524 pages d’archives du ministère de l’Intérieur djiboutien, quatre terrains de saturation, et 27 entretiens. Elle a conduit à mettre en perspective les logiques d’intervention des deux OIGs comme deux variations d’une « relation asymétrique » des OIGs avec l’État djiboutien. Si l’intervention mise en œuvre par le HCR s’enlise dans le conflit, à l’inverse celle de l’OIM permet de fonder une alliance avec l’État-hôte. Le régime des migrations internationales met en œuvre une logique de transformation des politiques migratoires nationales qui repose sur un régime d’aide. Dans ce cadre, le travail organisationnel réalisé par les deux OIGs consiste à orchestrer un transfert de ressources, permettant d’apparier des États bailleurs de fonds avec l’État djiboutien récipiendaire. Mobiliser les travaux traitant de la sociologie du don, notamment le concept de « don organisationnel » a permis de rendre compte de la divergence des résultats des interventions fondées sur l’aide des deux cas analysés. Sous quelles conditions, en dépit de leur distance tant normative que géographique, le travail organisationnel permet-il de construire un lien de solidarité entre des États de l’ordre international en situation d’asymétrie, mis en rapport par un transfert de ressources ? La démonstration mobilise le concept de don au sens maussien comme un fait social total doté d’une force contraignante. Elle défend l’idée que, sous certaines conditions, la nature de la relation d’aide forgée par les organisations est à même d’obliger l’État récipiendaire, en instituant une véritable détermination au plan de la relation et en parvenant à enclencher une logique de réciprocité entre les États. La thèse repose sur trois grands arguments théoriques qu’elle ancre empiriquement en décrivant le travail organisationnel des deux OIGs. Le premier souligne l’indistinction entre ordre juridique et échange économique. Il met en valeur la manière dont, la norme de protection pour le HCR, et, le principe de souveraineté pour l’OIM, se confondent avec l’acte matériel du transfert des ressources. Le second met en lumière la manière dont le régime de don fabrique des logiques de valorisation qui gomment la distinction entre les hommes pris dans l’échange, sujets juridiques, et les choses échangés, biens en circulation. Le dernier argument dévoile le mécanisme précis d’effectuation de la contrainte sociale. Il montre comment la possibilité de la contrainte se fonde sur le formalisme et l’artifice qui donnent au don toute son efficace. La thèse a plus généralement pour ambition de montrer que, en situation d’asymétrie, la conditionnalité de la relation contractuelle échoue à fonder une relation d’obligation entre les États. Elle mobilise le paradigme du don afin de défendre l’idée que, tout au contraire, la possibilité d’établir un ordre normatif contraignant entre des États en situation d’asymétrie repose sur un socle relationnel qui ressort du symbolique.