Etienne Penissat, Cédric Hugrée, Pénissat Etienne, Alexis Spire, Cecile Rodrigues [et alii], « Is happiness at work a class privilege? Subjective relationships to work and class boundaries in Europe », in Cédric Hugrée, Étienne Penissat, Alexis Spire, Johs. Hjellbrekke (dir.), Class Boundaries in Europe: The Bourdieusian Approach in Perspective., Routledge, 2023, pp. 257-273
Etienne Penissat, Stève Bernardin, Hélène Michel, S. Lévêque, J.-G. Contamin, « Savoirs d'institution », Rencontres avec Michel Offerlé, 2019
Etienne Penissat, Baptiste Giraud, Florence Crouzatier, Nicolas Kada, « La dynamique des grèves et des conflits en France. Le point de vue sociologique », Grève et droit public : 70 ans de reconnaissance, 2019
Etienne Penissat, Isabelle Bruno, Florence Jany-Catrice, Beatrice Touchelay, « Quantifying the effects of public action on the unemployed: disputes between experts and the rethinking of labour market (1980-2000) », The social sciences of quantification. From politics of large numbers to target-drivent policies, 2019
Etienne Penissat, Sabine Rozier, Sophie Richardot, « Contester les chiffres du chômage en France. Conditions et limites d’une cause statistique et militante », Les savoirs des sciences sociales en débat. Controverses et polémiques, 2019
Etienne Penissat, Yves Deloye, Olivier Ihl, Alfredo Joignant, « Réorganisations bureaucratiques et redéfinition des savoirs d’État. Le cas de la création de la DARES au ministère du Travail et de l’Emploi en 1993 », Gouverner par la science. Perspectives comparées, 2019
Etienne Penissat, Jean-Michel Eymeri-Douzans, « Quand les chiffres du chômage font "scandale". Les hauts fonctionnaires de la statistique publique et la politisation des statistiques », La France et ses administrations. Un état des savoirs, 2019
Etienne Penissat, Mathieu Hauchecorne, Charlotte Halpern, Patrick Hassenteufel, Philippe Zittoun, « The field of state expertise », in Halpern, Charlotte, Hassenteufel, Patrick, Zittoun, Philippe (dir.), Policy analysis in France, Policy Press, 2019, pp. 191-208
Policy analysis in France lays the foundation for a more systematic understanding of policy analysis in the country. In doing so, the volume discusses the role of the state and its restructuring, processes of government and governance, and state-society relationships and policies as both a process and an outcome. Through 18 chapters contributions focus on policymakers, their practices, ideas and discourses, how they engage in sustained relationships with a large variety of market and society actors, and the concrete devices they use in order to make policy objectives operational.
This is a comprehensive study of policy analysis in France that will be valuable to academics and postgraduate students researching and studying a range of policy and public management areas.
Etienne Penissat, Stève Bernardin, « Savoirs d'institution », in Hélène Michel, Sandrine Lévêque et Jean-Gabriel Contamin (dir.), Rencontres avec Michel Offerlé, Editions du Croquant, 2018, pp. 395-400
Etienne Penissat, « Contester les chiffres du chômage en France. Conditions et limites d’une cause statistique et militante », in Rozier, Sabine, Richardot, Sophie (dir.), Les savoirs des sciences sociales en débat. Controverses et polémiques, Presses universitaires du Septentrion, 2017, pp. 73-92
Etienne Penissat, Baptiste Giraud, Pénissat Etienne, « La dynamique des grèves et des conflits en France. Le point de vue sociologique », in Crouzatier, Florence, Kada, Nicolas (dir.), Grève et droit public : 70 ans de reconnaissance, Presses de l’Université de Toulouse 1, 2017, pp. 95-111
Etienne Penissat, Pénissat Etienne, « Quantifying the effects of public action on the unemployed: disputes between experts and the rethinking of labour market (1980-2000) », in Bruno, Isabelle, Jany-Catrice, Florence, Touchelay, Beatrice (dir.), The social sciences of quantification. From politics of large numbers to target-drivent policies, Springer, 2016, pp. 83-96
Etienne Penissat, Pénissat Etienne, « Quand les chiffres du chômage font "scandale". Les hauts fonctionnaires de la statistique publique et la politisation des statistiques », in Eymeri-Douzans, Jean-Michel (dir.), La France et ses administrations. Un état des savoirs, Bruylant, 2013, pp. 411-436
Etienne Penissat, Pénissat Etienne, « Réorganisations bureaucratiques et redéfinition des savoirs d’État. Le cas de la création de la DARES au ministère du Travail et de l’Emploi en 1993 », in Deloye, Yves, Ihl, Olivier, Joignant, Alfredo (dir.), Gouverner par la science. Perspectives comparées, Presses universitaires de Grenoble, 2013, pp. 41-66
Etienne Penissat, Béatrice Touchelay, Pénissat Etienne, « Histoire et construction des statistiques des salaires en France (1914-1952) : une lente institutionnalisation de la fonction statistique au sein du ministère du travail », in Alain Chatriot, Odile Join-Lambert et Vincent Viet (dir.), Les politiques du travail (1906-2006), acteurs, institutions, réseaux, PUR, 2006, pp. 89-102
Etienne Penissat, Jean-Gabriel Contamin, André Loez, Frédéric Vairel, « Genèses (Paris) »: dossier, - Notes bibliogr., Pratiques protestataires, Belin, 2005, pp. -
Etienne Penissat, Cédric Hugrée, Alexis Spire, « The Distinctive Features of Public Sector in Europe : A Comparative Study Based on the Social Morphology of Wage Earners », Comparative Sociology, 2022, n°2015
Etienne Penissat, Thomas Amossé, Rémi Sinthon, « Finding a mystery profession », Politiques de Communication, 2022, n°2018
Etienne Penissat, Thomas Amossé, « Hierarchical ordering or grouping by field of activity? The double asymmetry of ordinary representations on occupations », Année Sociologique, 2022, n°2019
Etienne Penissat, Cédric Hugrée, Alexis Spire, « Les conditions de travail : un marqueur des inégalités entre groupes socioprofessionnels en Europe », Revue européenne des sciences sociales, 2022, n°2019
Etienne Penissat, Cédric Hugrée, Alexis Spire, « Is there a European working class ? Social domination and national relegations in Europe », Koinonikés Epistímes (Social Sciences), 2022, n°2020
Etienne Penissat, « Les occupations de locaux dans les années 1960-1970 : processus sociohistoriques de réinvention d'un mode d'action », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2022, n°2020
Etienne Penissat, Julian Mischi, Baptiste Giraud, « Que portent les porte-parole ? », Agone - Histoire, Politique et Sociologie, 2022, n°2015
Etienne Penissat, Marion Fontaine, Gilles Laferté, Martina Avanza, « Le crédit de face-à-face dans l'histoire contemporaine du crédit à la consommation ou les fondements sociaux des transactions". », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2022, n°2010-06
Etienne Penissat, Gilles Laferté, Martina Avanza, Marion Fontaine, « Direct credit from shop-keepers to consumers: continuation and obsolescence in the textile industry in Lens (1920-1970) », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2022, n°2010
Etienne Penissat, Pénissat Etienne, Pierre Blavier, Tristan Haute, « La grève, entre soubresauts et déclin », Mouvements : des idées et des luttes, 2020, n°2020-10-23, pp. 11-21
Si le recours à la grève a oscillé au cours du temps, et en dépit des soubresauts qu'apportent les grandes mobilisations interprofessionnelles, le déclin de la conflictualité gréviste est une tendance lourde depuis la fin des années 1970. En s'appuyant sur les données de la statistique publique, les auteurs montrent que cette évolution résulte d'un double mouvement: non seulement les salarié•es sont moins souvent confronté•es à une grève, mais ils et elles sont en outre moins enclin•es à s'y engager. Si le déclin de la grève a d'abord concerné le secteur privé, la décennie passée est marquée par un recul sensible de la conflictualité dans le secteur public.
Etienne Penissat, Pierre Blavier, Tristan Haute, « Du vote professionnel à la grève », Revue Française de Science Politique, 2020, n°2020-09, pp. 443-467
Alors que les pratiques de participation des salariés en entreprise ont souvent été analysées de manière séparée, cet article propose d’investiguer, dans le cas du secteur privé en France, les articulations entre ces pratiques, du vote professionnel à la grève, mais aussi d’en restituer les déterminants et les évolutions récentes en s’appuyant sur les données de l’enquête « Relations professionnelles et négociations d’entreprise » (REPONSE). La majorité des salariés n’est que très peu engagée en entreprise, tandis qu’une minorité y est très engagée. Ces deux pôles renvoient à la conjugaison de deux mécanismes : « l’exclusion de fait », définie comme le fait de ne pas pouvoir participer du fait de l’absence de scrutin ou d’action collective organisée, et « l’auto-exclusion ». La première apparaît fortement dépendante des logiques de fonctionnement du champ économique. En revanche, ce sont surtout les caractéristiques des salariés qui déterminent l’auto-exclusion : les plus précaires et les cadres participent moins, notamment lors des élections professionnelles. Par ailleurs, la participation en entreprise a connu un déclin généralisé depuis le début des années 2000 même si des dynamiques conflictuelles se développent au sein de certaines fractions du salariat.
Etienne Penissat, « Du vote professionnel à la grève : Les inégalités de participation en entreprise », Revue française de science politique , 2020, n° 70, pp. 443-467
Alors que les pratiques de participation des salariés en entreprise ont souvent été analysées de manière séparée, cet article propose d’investiguer, dans le cas du secteur privé en France, les articulations entre ces pratiques, du vote professionnel à la grève, mais aussi d’en restituer les déterminants et les évolutions récentes en s’appuyant sur les données de l’enquête « Relations professionnelles et négociations d’entreprise » (REPONSE). La majorité des salariés n’est que très peu engagée en entreprise, tandis qu’une minorité y est très engagée. Ces deux pôles renvoient à la conjugaison de deux mécanismes : « l’exclusion de fait », définie comme le fait de ne pas pouvoir participer du fait de l’absence de scrutin ou d’action collective organisée, et « l’auto-exclusion ». La première apparaît fortement dépendante des logiques de fonctionnement du champ économique. En revanche, ce sont surtout les caractéristiques des salariés qui déterminent l’auto-exclusion : les plus précaires et les cadres participent moins, notamment lors des élections professionnelles. Par ailleurs, la participation en entreprise a connu un déclin généralisé depuis le début des années 2000 même si des dynamiques conflictuelles se développent au sein de certaines fractions du salariat.
Etienne Penissat, « Les occupations de locaux dans les années 1960-1970 : processus sociohistoriques de réinvention d’un mode d’action », Genèses , 2020, n° ° 118, pp. 105-126
Etienne Penissat, Cédric Hugrée, Alexis Spire, « Is there a European working class ? Social domination and national relegations in Europe », Koinonikés Epistímes (Social Sciences), 2020, n°11, pp. 96-113
Etienne Penissat, « Les occupations de locaux dans les années 1960-1970 : processus sociohistoriques de réinvention d’un mode d’action », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2020, n°1, p. 105
Etienne Penissat, Cédric Hugrée, Étienne Penissat, Alexis Spire, « Les conditions de travail : un marqueur des inégalités entre groupes socioprofessionnels en Europe », 2019
Le rôle des États et la division internationale du travail de production confèrent un poids encore important aux appartenances nationales dans les inégalités socio-économiques entre Européens. Si l’on retient des critères tels que les niveaux de revenus (Brousse, 2017) ou encore les conditions matérielles de vie (Blavier et Lebaron, 2017), les variations entre pays sont plus marquantes que celles entre groupes sociaux. Dans le domaine des loisirs et de la culture, il existe également de forte...
Etienne Penissat, « Mesure des conflits, conflits de mesure. Retour sur l'histoire des outils de quantification des grèves », Politix, 2019, n°2009
Etienne Penissat, Jérôme Pelisse, Baptiste Giraud, « Adapting While Resisting: the Ambivalence of Union Action in the Face of Lean Production », Sociologia del Lavoro, 2019, n°2018-12
Etienne Penissat, Yasmine Siblot, « Des classes sociales européennes ? », Actes de la recherche en sciences sociales, 2019, n°2017
Etienne Penissat, Marion Rabier, « Représenter les patrons. Sociographie des présidents des fédérations du MEDEF », Sociétés contemporaines, 2019, n°2015
Si les enquêtes sur la morphologie sociale des dirigeants politiques, syndicaux, paysans ou associatifs sont un classique de la sociologie de l'action collective, la sociographie des représentants de la cause patronale est presque inexistante. À partir d'un corpus de présidents de fédérations du Medef entre 1978 et 2008 (n = 251), cet article vient combler cette lacune. Ces dirigeants patronaux ne sont pas le miroir du groupe social représenté. La quasi-totalité de leurs caractéristiques sociodémographiques et de leur position professionnelle les distingue nettement des chefs d'entreprise français en les positionnant dans la fraction supérieure du patronat. Proches des grands patrons du CAC 40, ils n'en ont toutefois pas l'ensemble des dispositions : bien qu'importantes, leurs capitaux scolaires sont moins élevées et surtout le pôle « étatique » y est minoritaire. La stabilité dans le temps et l'homogénéité sociale de ce groupe n'en laisse pas moins apparaître quelques clivages, notamment entre un pôle de dirigeants de petites fédérations et un pôle de dirigeants de grandes fédérations plus dotés en capitaux scolaires, symboliques mais également bureaucratiques. La sélection des dirigeants du MEDEF contribue ainsi à assurer la domination d'une fraction supérieure du monde patronal sur les autres.
Etienne Penissat, Jérôme Deauvieau, Cécile Brousse, Cyril Jayet, « Les catégorisations ordinaires de l’espace social français. Une analyse à partir d’un jeu de cartes », Revue française de sociologie, 2019, n°2014
Si de nombreux travaux interrogent la capacité des nomenclatures socioprofessionnelles à objectiver les divisions de l’espace social, plus rares sont ceux qui étudient leur correspondance avec les catégorisations ordinaires mobilisées par les Français pour penser la société. À partir d’un « jeu de cartes », inspiré de l’enquête de Luc Boltanski et Laurent Thévenot de 1982, cet article a pour objectif de décrire ces catégorisations ordinaires. Menée auprès d’un échantillon de 547 individus, notre enquête montre la présence de logiques communes et de variations typiques au sein des classements, a priori très différenciés, que les individus opèrent. Les catégorisations de l’espace social français s’appuient majoritairement sur le critère de la profession – qu’il soit décliné selon une logique hiérarchique (en distinguant salariés et non-salariés, puis en opérant un classement interne au salariat), ou selon une logique d’activité (par métiers et secteurs d’activités) –, et confirment une forme d’intériorisation des découpages officiels du monde social.
Etienne Penissat, Jay Rowell, « The Creation of a European Socio-economic Classification: Limits of Expert-driven Statistical Integration », Journal of European Integration, 2019, n°2015
Etienne Penissat, Yasmine Siblot, « Des classes sociales européennes ? (dossier) », Actes de la recherche en sciences sociales, 2019, n°2017
Etienne Penissat, Cédric Hugrée, Alexis Spire, « Les différences entre salariés du public et du privé après le tournant managérial des États en Europe », Revue française de sociologie, 2019, n°2015
Avec l’enquête « Valeurs » des Européens, Frédéric Gonthier montre que le rejet du libéralisme économique est une tendance de fond dans l’Union européenne depuis les années 1990. Dans leurs attitudes à l’égard de l’État, la quasi-totalité des Européens sont devenus plus interventionnistes entre 1990 et 2008, et là où l’interventionnisme recule, la confiance envers les institutions se rétracte. Cédric Hugrée, Étienne Penissat et Alexis Spire analysent les travaux qui ont abordé le clivage public-privé à l’échelle européenne, dans les années 1990-2000, principalement en Allemagne, France, Grande-Bretagne et Suède. Ils montrent les différentes manières de prendre en compte l’importance du secteur d’emploi dans l’analyse des hiérarchies sociales. Séverine Louvel étudie les conséquences de la coopération interdisciplinaire sur les territoires et frontières des disciplines. Grâce à une étude empirique sur la nanomédecine en France et en Californie, elle met en évidence les éléments favorables au renforcement des territoires disciplinaires au contact de l’interdisciplinarité. François Dedieu et Jean-Noël Jouzel étudient les politiques de prévention des maladies professionnelles liées aux pesticides agricoles. Partant du cas de l’interdiction de l’arsenite de soude, ils montrent comment un tel dispositif s’accommode des savoirs « inconfortables » susceptibles de remettre en cause les arrangements institutionnels ordinaires. Dominique Guillo passe en revue et discute de manière critique les recherches socioanthropologiques récentes qui ont visé à réhabiliter l’idée d’une agentivité animale.
Etienne Penissat, Jérôme Deauvieau, Cécile Brousse, Cyril Jayet, « Everyday Categorisations of French Social Space Analysis Based on a Card Game », Revue Française de Sociologie (english version), 2019, n°2014
Etienne Penissat, Cédric Hugrée, Alexis Spire, « Les déterminants sociaux et nationaux des inégalités culturelles en Europe », Actes de la recherche en sciences sociales, 2019, n°2017
Alors que les travaux sur les pratiques culturelles portent principalement sur des espaces nationaux, l’ambition de cet article est de projeter l’analyse à l’échelle européenne. À partir de l’enquête EU-SILC, on montre que le revenu, le niveau de diplôme et le genre sont, en première approche, les trois variables clefs pour expliquer les pratiques de loisirs que sont la fréquentation de spectacles, de sites culturels, de cinémas et d’événements sportifs. En utilisant une classification sociale harmonisée et détaillée, les auteurs font apparaître que la position socioprofessionnelle des enquêtés constitue également un critère décisif pour dresser le profil des consommateurs intensifs de biens culturels. Si l’on excepte les enseignants et les professions intellectuelles et artistiques d’un côté et les ouvriers non qualifiés de l’autre, les inégalités entre pays semblent plus prégnantes qu’entre classes sociales. Ce résultat s’explique en partie par le fait que l’économie des biens culturels reste étroitement liée à des déterminations nationales, mais qu’il est aussi le produit de structures sociales qui restent encore aujourd’hui assez différentes.
Etienne Penissat, Baptiste Giraud, Amaël Marchand, « Le sentiment de discrimination des représentants du personnel. Une étude à partir des données statistiques et monographiques liées à l’enquête REPONSE », e11249aa-71f2-4011-a629-766f2f164ab4, 2019, n°2016
Alors que les travaux sur la discrimination syndicale se sont essentiellement intéressés à l’objectivation des pénalités salariales subies par les syndicalistes, que ce soit devant les tribunaux ou dans les données statistiques, cet article s’intéresse aux ressorts sociaux du sentiment de discrimination. En s’appuyant sur les données de l’enquête Relations professionnelles et négociations d’entreprise (REPONSE) et sur trois monographies, il analyse les conditions qui font varier cette perception des risques liés à l’engagement syndical, en montrant notamment qu’il est plus prononcé dans les grands établissements, là où les relations professionnelles sont les plus institutionnalisées. La perception de cette discrimination s’active ainsi au croisement de quatre types de rapports sociaux : le rapport des syndicalistes aux autres salariés ; leur rapport aux directions d’entreprise, marqué par l’état des relations sociales et rapports de force avec les dirigeants ; leur rapport au droit et, plus largement, à la notion de discrimination ; et, enfin, le rapport des syndicalistes entre eux, par l’intermédiaire des pratiques distinctives entre syndicats et/ou syndicalistes selon leurs positions et leurs trajectoires militantes.
Etienne Penissat, Jérôme Deauvieau, Cécile Brousse, « "Finding one’s way in social space" : genèse, postérité et actualité d’une enquête originale », Sociologie, 2019, n°2015
Etienne Penissat, « Réprimer et domestiquer : stratégies patronales (dossier) », Agone, 2019, n°2013
Etienne Penissat, « Occuper les lieux de travail en 1936. Usages et enjeux sociaux et politiques », Mots, 2019, n°2005-11-01
Etienne Penissat, « Des frontières de classes transnationales ? », Savoir/Agir , 2019, n° ° 48, pp. 53-63
Etienne Penissat, « Thomas Amossé, Étienne Penissat, Annexes. Entre ordonnancement hiérarchisé des professions et regroupement des métiers par domaine d’activité. La double asymétrie des représentations ordinaires , L’Année sociologique, vol. 69, no 2, 2019 », L'Année sociologique , 2019, n° 69, pp. 47-49
Etienne Penissat, « Entre ordonnancement hiérarchisé des professions et regroupement des métiers par domaine d’activité. La double asymétrie des représentations ordinaires », L'Année sociologique , 2019, n° 69, pp. 511-539
À partir d’un dispositif d’enquête sur tablette numérique, cet article étudie les représentations ordinaires de l’espace social. Comment les individus délimitent‑ils deux milieux sociaux dans un ensemble fermé de 11 professions appartenant à une fraction limitée de l’espace social ? Réalisés successivement sur des professions classiquement considérées comme relevant du « haut » et du « bas » de l’espace social, les classements des enquêtés démontrent en premier lieu la force toujours actuelle de l’opposition entre les professions d’employés et d’ouvriers : comme point saillant, elle délimite le principal clivage interne aux classes populaires. Pour les professions de cadres et de chefs d’entreprise ensuite, trois représentations (positionnelle, statutaire et fonctionnelle) se dégagent des classements réalisés, dont la première est clairement hiérarchisée. L’opposition selon le secteur public ou privé se retrouve dans les deux séquences de façon transversale. L’article conclut à une double asymétrie des représentations ordinaires : les hiérarchies professionnelles et sociales sont plus souvent évoquées pour et par les individus occupant une position élevée dans la société, alors que ce sont davantage des oppositions transversales (statutaires ou fonctionnelles) qui sont utilisées pour et par ceux situés plus bas dans l’échelle des emplois et des positions sociales.
Etienne Penissat, Cédric Hugrée, Alexis Spire, « Les conditions de travail : un marqueur des inégalités entre groupes socioprofessionnels en Europe », Revue européenne des sciences sociales (Cahiers Vilfredo Pareto), 2019, n°2, pp. 163-190
Etienne Penissat, Thomas Amossé, Pénissat Etienne, « Entre ordonnancement hiérarchisé des professions et regroupement des métiers par domaine d’activité. La double asymétrie des représentations ordinaires », L'Année Sociologique, 2019, n°2, pp. 511-539
Etienne Penissat, Jérôme Pélisse, Baptiste Giraud, « Adapting While Resisting: the Ambivalence of Union Action in the Face of Lean Production », Sociologia del Lavoro, 2018, n°151, pp. 193-209
Etienne Penissat, « Trouver une profession mystère : Le sens social, entre appuis institutionnels et réflexivité ordinaire », Politiques de communication , 2018, n° ° 10, pp. 159-191
Cet article vise à comprendre la manière dont les individus parviennent, ou non, à trouver à partir d’une série d’indices la profession associée à une personne inconnue (mais réelle). Il s’appuie sur un dispositif expérimental posé sur tablette numérique que nous avons élaboré dans le prolongement de jeux conçus au début des années 1980 par Luc Boltanski et Laurent Thévenot dans le cadre de la refonte de la nomenclature française des CSP.Le dispositif permet d’analyser la capacité des individus à lire la structure sociale. Les manières de jouer témoignent de l’importance des stéréotypes sociaux cristallisés dans les représentations ordinaires pour deviner les professions recherchées. Tout en étant ajustés à la situation personnelle des joueurs, les indices qu’ils sélectionnent délimitent un ensemble restreint de marqueurs perçus comme pertinents pour trouver son chemin dans l’espace social.La réussite au jeu ne reproduit pas uniquement, ni même principalement, la hiérarchie scolaire des enquêtés : elle dépend également de dispositions réflexives à interpréter la structure sociale qui sont liées aux trajectoires sociales des individus, à leur intérêt pour la politique ou encore à leur connaissance intime des professions à deviner.
Etienne Penissat, Pénissat Etienne, Thomas Amossé, Étienne Penissat, Rémi Sinthon, « Trouver une profession mystère », Politiques de communication, 2018, n°1, p. 159
Etienne Penissat, Yasmine Siblot, « Des classes sociales européennes ? », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2017, n°219, p. 144
Etienne Penissat, « Des classes sociales européennes ? », Actes de la recherche en sciences sociales , 2017, n° ° 219, pp. 4-11
Etienne Penissat, « Les déterminants sociaux et nationaux des inégalités culturelles en Europe », Actes de la recherche en sciences sociales , 2017, n° ° 219, pp. 98-115
Alors que les travaux sur les pratiques culturelles portent principalement sur des espaces nationaux, l’ambition de cet article est de projeter l’analyse à l’échelle européenne. À partir de l’enquête EU-SILC, on montre que le revenu, le niveau de diplôme et le genre sont, en première approche, les trois variables clefs pour expliquer les pratiques de loisirs que sont la fréquentation de spectacles, de sites culturels, de cinémas et d’événements sportifs. En utilisant une classification sociale harmonisée et détaillée, les auteurs font apparaître que la position socioprofessionnelle des enquêtés constitue également un critère décisif pour dresser le profil des consommateurs intensifs de biens culturels. Si l’on excepte les enseignants et les professions intellectuelles et artistiques d’un côté et les ouvriers non qualifiés de l’autre, les inégalités entre pays semblent plus prégnantes qu’entre classes sociales. Ce résultat s’explique en partie par le fait que l’économie des biens culturels reste étroitement liée à des déterminations nationales, mais qu’il est aussi le produit de structures sociales qui restent encore aujourd’hui assez différentes.
Etienne Penissat, Yasmine Siblot, « Des classes sociales européennes ? », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2017, n°4, pp. 4-11
Etienne Penissat, Cédric Hugrée, Pénissat Etienne, Alexis Spire, « Les déterminants sociaux et nationaux des inégalités culturelles en Europe », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2017, n°219, pp. 98-115
Etienne Penissat, Baptiste Giraud, Marchand Amaël, « Le sentiment de discrimination des représentants du personnel »: Une étude à partir des données statistiques et monographiques liées à l’enquête REPONSE, Travail et Emploi, 2016, n°145, pp. 87-119
Etienne Penissat, Baptiste Giraud, Amaël Marchand, Étienne Penissat, « Le sentiment de discrimination des représentants du personnel », 2016
Les travaux français sur les discriminations sont dominés par deux grandes approches : ceux qui portent sur la construction de la « cause des discriminations » et sa reconnaissance institutionnelle et ceux qui visent à objectiver statistiquement les traitements inégaux dont sont victimes certains groupes sociaux, le plus souvent relativement à leur sexe ou à leur appartenance ethnique, par rapport aux groupes dominants. C’est également le cas concernant la discrimination syndicale – entendue ...
Etienne Penissat, « Représenter les patrons : Sociographie des présidents des fédérations du MEDEF », Sociétés contemporaines , 2015, n° ° 98, pp. 107-136
RésuméSi les enquêtes sur la morphologie sociale des dirigeants politiques, syndicaux, paysans ou associatifs sont un classique de la sociologie de l'action collective, la sociographie des représentants de la cause patronale est presque inexistante. À partir d'un corpus de présidents de fédérations du Medef entre 1978 et 2008 (n = 251), cet article vient combler cette lacune. Ces dirigeants patronaux ne sont pas le miroir du groupe social représenté. La quasi-totalité de leurs caractéristiques sociodémographiques et de leur position professionnelle les distingue nettement des chefs d'entreprise français en les positionnant dans la fraction supérieure du patronat. Proches des grands patrons du CAC 40, ils n'en ont toutefois pas l'ensemble des dispositions : bien qu'importantes, leurs capitaux scolaires sont moins élevées et surtout le pôle « étatique » y est minoritaire. La stabilité dans le temps et l'homogénéité sociale de ce groupe n'en laisse pas moins apparaître quelques clivages, notamment entre un pôle de dirigeants de petites fédérations et un pôle de dirigeants de grandes fédérations plus dotés en capitaux scolaires, symboliques mais également bureaucratiques. La sélection des dirigeants du MEDEF contribue ainsi à assurer la domination d'une fraction supérieure du monde patronal sur les autres.
Etienne Penissat, « Finding one’s way in social space : genèse, postérité et actualité d’une enquête originale », Sociologie , 2015, n° 6, pp. 31-42
Etienne Penissat, « Les différences entre salariés du public et du privé après le tournant managérial des États en Europe », Revue française de sociologie , 2015, n° 56, pp. 47-73
Cet article revient sur les travaux abordant le clivage public-privé à l’échelle européenne, dans les années 1990-2000, en concentrant l’attention sur quatre pays : l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et la Suède. Au-delà des spécificités juridiques et historiques propres à chacun de ces pays, l’objectif ici est de mettre en lumière les différentes façons de prendre en compte l’importance du secteur d’emploi dans l’analyse des hiérarchies sociales. Dans de nombreuses recherches menées à un niveau national, l’opposition entre secteurs public et privé est une dimension importante qui gagne à être articulée à une analyse en termes de classes sociales. En dépit des réformes managériales des États en Europe, le fait de travailler au service de la collectivité induit encore aujourd’hui un ensemble de spécificités : un rapport particulier à l’État, à l’intérêt général ou encore à la chose publique, perceptible dans des pratiques culturelles, syndicales et politiques.
Etienne Penissat, Cédric Hugrée, Alexis Spire, Pénissat Etienne, « The Distinctive Features of Public Sector in Europe : A Comparative Study Based on the Social Morphology of Wage Earners », Comparative Sociology, 2015, n°2, pp. 252-273
Etienne Penissat, Cédric Hugrée, Alexis Spire, « Les différences entre salariés du public et du privé après le tournant managérial des États en Europe », Revue française de sociologie, 2015, n°1, pp. 47-73
Etienne Penissat, Jay Rowell, « The Creation of a European Socio-economic Classification: Limits of Expert-driven Statistical Integration », Journal of European Integration / Revue d'Intégration Européenne, 2015, n°2, pp. 281-297
Etienne Penissat, Jérôme Deauvieau, Cécile Brousse, « Finding one’s way in social space : genèse, postérité et actualité d’une enquête originale », Sociologie, 2015, n°1, pp. 31-42
Etienne Penissat, Julian Mischi, Baptiste Giraud, « Que portent les porte-parole ? », Agone - Histoire, Politique et Sociologie, 2015, pp. 7-11
Etienne Penissat, Marion Rabier, Pénissat Etienne, « Représenter les patrons. Sociographie des présidents des fédérations du MEDEF », Sociétés contemporaines, 2015, n°2, p. 107136
Etienne Penissat, Cécile Brousse, Jérôme Deauvieau, « Finding One’s Way in Social Space : genèse, postérité et actualité d’une enquête originale », 2015
Il y a maintenant un peu plus de trente ans paraissait « Finding one’s way in social space », premier article co-signé par Luc Boltanski et Laurent Thévenot et dont Sociologie publie aujourd’hui une version française. La singularité de cet article relève moins de l’association fondatrice des pères de la sociologie pragmatique ou de sa seule publication en anglais, que de l’originalité d’une enquête qui ne repose pas sur les méthodes usuelles en sciences sociales – l’archive, le questionnair...
Etienne Penissat, « Les catégorisations ordinaires de l'espace social français : Une analyse à partir d'un jeu de cartes », Revue française de sociologie , 2014, n° 55, pp. 411-457
Si de nombreux travaux interrogent la capacité des nomenclatures socioprofessionnelles à objectiver les divisions de l’espace social, plus rares sont ceux qui étudient leur correspondance avec les catégorisations ordinaires mobilisées par les Français pour penser la société. À partir d’un « jeu de cartes », inspiré de l’enquête de Luc Boltanski et Laurent Thévenot de 1982, cet article a pour objectif de décrire ces catégorisations ordinaires. Menée auprès d’un échantillon de 547 individus, notre enquête montre la présence de logiques communes et de variations typiques au sein des classements, a priori très différenciés, que les individus opèrent. Les catégorisations de l’espace social français s’appuient majoritairement sur le critère de la profession – qu’il soit décliné selon une logique hiérarchique (en distinguant salariés et non-salariés, puis en opérant un classement interne au salariat), ou selon une logique d’activité (par métiers et secteurs d’activités) –, et confirment une forme d’intériorisation des découpages officiels du monde social.
Etienne Penissat, Jérôme Deauvieau, Cécile Brousse, Cyril Jayet, « Everyday Categorisations of French Social Space Analysis Based on a Card Game », Revue française de sociologie, 2014, pp. 411-457
Etienne Penissat, Jérôme Deauvieau, Cécile Brousse, Cyril Jayet, Pénissat Etienne, « Les catégorisations ordinaires de l’espace social français. Une analyse à partir d’un jeu de cartes », Revue française de sociologie, 2014, n°3, pp. 411-457
Etienne Penissat, Pénissat Etienne, « Réprimer et domestiquer : stratégies patronales (dossier) », Agone - Histoire, Politique et Sociologie, 2013, pp. 7-203
Etienne Penissat, « La difficile production d'une nomenclature socioprofessionnelle à l'échelle européenne », Revue Française de Socio-Économie , 2012, n° ° 10, pp. 251-257
Etienne Penissat, « Publier des chiffres officiels ou les contraintes bureaucratiques et politiques qui façonnent l'expertise d'État : Le cas des statistiques du ministère du Travail », Gouvernement et action publique , 2012, n° VOL. 1, pp. 45-66
RésuméEn déplaçant la focale d’analyse de l’usage des « chiffres officiels » à leur fabrication et leur publicisation, l’article contribue à une sociologie de l’expertise d’État. Il s’appuie sur l’ethnographie du service statistique du ministère du Travail. L’observation in situ des statisticiens qui rédigent ces publications permet de dégager trois types d’enjeux : la légitimation publique de leur métier, la bureaucratisation du travail d’écriture comme contrepartie du « droit à publier » et la politisation des statistiques qui, dans certains cas, peut s’opérer en lien avec l’agenda politique. Les conflits qui se nouent autour de ces enjeux invitent à ne pas réifier les frontières entre « politique » et « administration » mais à penser les différentes logiques de domination à l’œuvre dans ces institutions.
Etienne Penissat, « Note de recherche sur la fabrique de la nomenclature socio-économique européenne ESeC », Actes de la recherche en sciences sociales , 2012, n° ° 191-192, pp. 126-135
Etienne Penissat, « Didier (Emmanuel), En quoi consiste l’Amérique ? Les statistiques, le New Deal et la démocratie, Paris, La Découverte, coll. Textes à l’appui. Anthropologie des sciences et des techniques , 2009, 318 pages. », Politix , 2011, n° ° 93, pp. 204-208
Etienne Penissat, « Théories en milieu militant : Introduction », Sociétés contemporaines , 2011, n° ° 81, pp. 5-25
Etienne Penissat, Marion Fontaine, Gilles Laferté, Avanza Martina, Pénissat Etienne, « Le crédit de face-à-face dans l'histoire contemporaine du crédit à la consommation ou les fondements sociaux des transactions. », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2010, n°79, pp. 27-47
Etienne Penissat, « Le crédit direct des commerçants aux consommateurs : persistance et dépassement dans le textile à Lens (1920-1970) », Genèses , 2010, n° ° 79, pp. 26-47
Résumé
Le crédit de face-à-face du commerçant à sa clientèle a persisté en France jusqu’aux années 1970. À travers une étude de cas du commerce de textile et d’habillement dans le bassin minier lensois, il s’agit de revenir sur les conditions sociales qui permettent ces transactions. Dans le contexte migratoire du xx
e siècle, c’est la « reconnaissance sociale » qui fonde ce marché. L’effritement du contrôle social par l’interconnaissance conduit à l’identification de la clientèle et à la contractualisation des transactions. Finalement, ce marché du crédit de face-à-face disparaît avec l’intervention des établissements de crédits et des banques dans la transaction commerciale.
Etienne Penissat, « Références savantes, références d'État », Genèses , 2010, n° ° 78, pp. 2-4
Etienne Penissat, Gilles Laferté, Martina Avanza, Marion Fontaine, « Le crédit direct des commerçants aux consommateurs : persistance et dépassement dans le textile à Lens (1920-1970) », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2010, n°2, pp. 26-47
Etienne Penissat, « Des statistiques sans statisticiens ? Politique des indicateurs de la Lolf et enjeux statistiques, le cas du ministère du Travail et de l’Emploi », 2010
Beaucoup de travaux de sociologie des administrations d’Etat ont insisté sur le développement, depuis le début des années 1990, d’une politique de « réforme » concernant les modalités d’action et de structuration de l’Etat (Chevallier, 2005 ; Bezès, 2005a) et des collectivités locales (Le Lidec, 2005). Ce mouvement dit de « modernisation de l’État » s’inscrit dans un processus plus global de transformation des formes d’organisation des administrations nationales à travers ce que certains aute...
Etienne Penissat, « Mesure des conflits, conflits de mesure. Retour sur l'histoire des outils de quantification des grèves », Politix , 2009, n° ° 86, pp. 51-72
RésuméLe renouveau des débats sur la conflictualité au travail est allé de pair avec un renouvellement des outils de sa mesure. Les enquêtes mises au point par les chargés d’études et les statisticiens du ministère du Travail dans les années 1990-2000 ont contribué à transformer les représentations associées aux conflits du travail en France, notamment en remettant en cause le constat de leur déclin. L’article se propose de revenir sur l’histoire longue de ces statistiques : des sources administratives aux enquêtes, d’une approche criminelle à une approche macro-économique puis micro-économique, d’une définition restrictive à une définition extensive. Si les outils de quantification ont évolué en même temps que les formes de conflits, on montre que la professionnalisation et l’autonomisation des structures de production des statistiques au sein de l’État ont permis à certains de ses agents de faire évoluer ces outils alors même que la conflictualité n’était pas au centre de l’agenda politique.
Etienne Penissat, « Mesure des conflits, conflits de mesure. Retour sur l'histoire des outils de quantification des grèves », Politix, 2009, n°2, pp. 51-72
Etienne Penissat, « Entre science, administration et politique : produire des statistiques au sein d’un ministère », 2007
La thématique de l’expertise ou des sciences de gouvernement a largement été abordée ces dernières années à travers plusieurs ouvrages qui mettent l’accent sur ces activités d’aide à la décision politique. Comme le souligne François Buton, le problème de beaucoup de ces analyses est que le contenu même de cette activité d’expertise n’est que trop peu étudié et questionné. Le terme d’« expertise » fonctionne en effet comme un terme écran utilisé pour qualifier des pratiques dont les logiques s...
Etienne Penissat, « (Dés)ordres et discipline : Des politiques d'encadrement dans deux collèges de banlieue », Ethnologie française , 2007, n° 37, pp. 615-621
RésuméÀ partir de deux enquêtes ethnographiques dans deux collèges de « banlieue », l’article tente de rendre compte des processus de construction des dispositifs d’encadrement et de sanction des élèves. Il apparaît ainsi que les politiques disciplinaires concernent l’ensemble des acteurs d’un collège. Or, la légitimité des adultes sur ces questions n’est pas seulement fonction du statut, d’autres ressources interviennent telles les origines sociales, géographiques, la proximité langagière ou générationnelle… De ce fait, la mise en place de politiques unifiées s’avère délicate. Il devient alors facile pour les élèves d’infléchir, voire de retourner une sanction ou une norme imposée par les adultes.
Etienne Penissat, Martina Avanza, Gilles Laferté, « Le crédit des classes populaires en France de la Libération aux années 70 : le face-à-face au commerçant, l'exemple d'une boutique à Lens », Mana, 2006, n°1, pp. 7-37
Etienne Penissat, Étienne Penissat, « Occuper les lieux de travail en 1936. Usages et enjeux sociaux et politiques », Mots: les langages du politique, 2005, pp. 131-142
La première difficulté rencontrée, lorsqu’on tente de faire l’histoire d’un mode d’action comme les occupations militantes de locaux, est de situer son point de départ. Quand prennent « naissance » ces occupations ? Répondre à ce genre de question n’est pas sans incidence sur l’appréhension de l’objet. Doit-on s’attacher à retrouver le moment où, pour la première fois, on parle d’occupation, ou bien les premières fois où ce mode d’action (prise de possession d’un lieu pour manifester une reve...
Etienne Penissat, « Les occupations de locaux dans les années 1960-1970 : Processus sociohistoriques de réinvention d'un mode d'action », Genèses , 2005, n° 59, pp. 71-93
RésumésÀ partir de trois conflits – sidérurgie alsacienne en 1967 ; Lip en 1973 et Longwy 1979 – l’article se propose de rendre compte des transformations dans le recours à une pratique protestataire : l’occupation de locaux. L’analyse centrée sur les usages pratiques et symboliques de l’occupation permet d’observer les tentatives de réappropriation et réinvention par des groupes ou acteurs en concurrence d’un mode d’action et par là de retravailler l’usage du concept de répertoire d’action.