Emmanuel Blanchard

Maître de conférences
Science politique.
Sciences Po Saint-Germain-en-Laye

Centre de Recherches Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales
  • THESE

    Encadrer des "citoyens diminués" : la police des Algériens en région parisienne (1944-1962), soutenue en 2008 à Dijon sous la direction de Jean-Marc Berlière 

  • Emmanuel Blanchard, Des colonisés ingouvernables: adresses d'Algériens aux autorités françaises (Akbou, Paris, 1919-1940), Presses de Sciences Po, 2024, Domaine histoire, 272 p. 

    Emmanuel Blanchard, Marie Poinsot, Delphine Diaz, Camille Schmoll (dir.), Les 100 dates de l'histoire de l'immigration, Palais de la Porte dorée et Dupliprint, 2023, Cahier du Palais de la Porte dorée, 93 p.   

    Emmanuel Blanchard, Dossier préparé en vue de l'obtention de l'habilitation à diriger des recherches en histoire, 2022, 140 p. 

    Emmanuel Blanchard, Vincent Milliot, Vincent Denis, Arnaud-Dominique Houte (dir.), Histoire des polices en France : des guerres de religion à nos jours, Belin, 2020, Références, 679 p. 

    Emmanuel Blanchard, Romain Bertrand, Patrick Boucheron, Delphine Diaz, Anouche Kunth, Camille Schmoll (dir.), Faire musée d'une histoire commune: rapport de préfiguration de la nouvelle exposition permanente du Musée national de l'histoire de l'immigration, Éditions du Seuil et MNHI, 2019, 517 p. 

    Emmanuel Blanchard, Histoire de l'immigration algérienne en France, Cairn et La Découverte, 2018, Repères ( Histoire ), 127 p.    

    Les relations entre la France et l'Algérie sont souvent considérées comme « passionnelles » en raison, notamment, du poids des années de guerre (1954-1962). Or ce sont cent trente ans de colonisation et près de deux siècles de migrations qui ont tissé de multiples liens : avec des départs de la France vers l'Algérie d'abord, avant que les traversées dans l'autre sens se multiplient à partir des années 1900. Aujourd'hui encore, les Algériens forment le principal groupe d'étrangers installé en France alors même que des générations de descendants d'immigrés ont acquis la nationalité française. Le droit de la nationalité, les politiques d'immigration, les imaginaires, mais aussi les sociabilités populaires ont largement été marqués par cette présence. La prise en compte d'une situation coloniale, puis postcoloniale, permet d'expliquer les discriminations structurelles et les luttes qu'elles ont engendrées. En laissant toute sa place à une histoire sociale ouverte à la diversité des pratiques (religieuses, culturelles, professionnelles...) et des trajectoires, l'auteur restitue la diversité d'une immigration souvent réduite à quelques stéréotypes ou à sa seule histoire politique.

    Emmanuel Blanchard, Marieke Bloembergen, Amandine Lauro (dir.), Policing in colonial empires. : Cases, Connections, Boundaries (ca. 1850–1970), P.I.E-Peter Lang S.A., Éditions Scientifiques Internationales, 2017, Outre-mers, 253 p.  

    Colonial security strategies and the postcolonial vestiges they left both in the global South and in former metropoles have recently attracted renewed academic attention. Policing in Colonial Empires is a collection of essays reflecting current, ongoing research and exploring the multifaceted dynamics of policing in colonial societies over the past two centuries. Spanning several continents and colonial contexts (some of them liminal or little-explored), the book examines the limits and legitimacies of the functioning of colonial policing. Addressing issues such as collaboration, coercion, violence, race, and intelligence, the collected works ask what exactly was colonial about colonial policing. Together, the contributors point out the complex nature of colonial law and order maintenance, and provide insights on histories that might reflect the legacies of its many variants

    Emmanuel Blanchard, Emmanuel Droit (dir.), Polices et événements politiques au XXe siècle, 128e éd., Presses de sciences po, 2015, 239 p.   

    Emmanuel Blanchard, Grégoire Kauffmann (dir.), Contre la torture, "Le Monde" éd., 2013, Les rebelles, 191 p. 

    Emmanuel Blanchard, La police parisienne et les algériens (1944-1962), Nouveau Monde Éditions, 2011, 448 p. 

    Emmanuel Blanchard, Encadrer des "citoyens diminués": la police des Algériens en région parisienne (1944-1962),, 2011   

    Emmanuel Blanchard, Bernard George, The Kravchenko case: the Cold War in Paris, ARTE France, 2009, 51 p.   

    Emmanuel Blanchard, Bernard George, L' affaire Kravchenko: la guerre froide à Paris, ARTE France, 2009, 51 p.   

    Emmanuel Blanchard, Anne-Sophie Wender (dir.), Guerre aux migrants. Le Livre noir de Ceuta et Melilla: le livre noir de Ceuta et Melilla, Éd. Syllepse, 2007, Collection Arguments et mouvements, 500 p.   

  • Emmanuel Blanchard, « « Montrer à de Gaulle que nous voulons notre indépendance, même s’il faut crever ». Algériens et Algériennes dans les manifestations d’octobre 1961 », La ville en ébullition. Sociétés urbaines à l’épreuve, 2014   

    Emmanuel Blanchard, « French Colonial Police », in G. Bruinsma, D. Weisburd (dir.), Encyclopedia of Criminology and Criminal Justice, Springer, 2014, pp. 1836-1846   

    Emmanuel Blanchard, « Les "indésirables". Passé et présent d'une catégorie d'action publique », in GISTI (dir.), Figures de l'étranger. Quelles représentations pour quelles politiques ?, GISTI, 2013, pp. 16-26   

    Emmanuel Blanchard, Joel Glasman, « Introduction générale : le maintien de l’ordre dans l’Empire français », Le maintien de l’ordre en situation coloniale. Afrique et Madagascar, XIXème-XXème siècles, 2012 

    Emmanuel Blanchard, « Un "deuxième âge" de l'émigration en France », in Bouchène A., Peyroulou J.P., Siari Tengour O., Thénault S., (dir.) (dir.), Histoire de l'Algérie à la période coloniale (1830-1962), Barzach-La Découverte, 2012, pp. 589-594 

    Emmanuel Blanchard, « Un massacre colonial à Paris », in Amiri L., Stora B., (dir.) (dir.), Vies d'exils. Des Algériens en France pendant la guerre d'Algérie 1954-1962, Autrement-CNHI, 2012, pp. 178-185 

    Emmanuel Blanchard, Olivier Clochard, C. Rodier, « The New Frontiers of Immigration Policy », in Bell E., (ed.) (dir.), No Borders. Immigration and the Politics of Fear, Université de Savoie, 2012, pp. 25-36 

    Emmanuel Blanchard, Nicolas Fischer, « La lutte contre la mobilité et l'errance (XVIIe-XXIe siècles) », in GISTI (dir.), Immigration : un régime pénal d'exception, GISTI, 2012, pp. 17-31 

    Emmanuel Blanchard, « Des Algériens dans le "Paris Gay". Frontières raciales et sexualités entre hommes sous le regard policier », in Rygiel Ph., (dir.) (dir.), Politique et administration du genre en migration. Mondes Atlantiques, XIXe-XXe siècles, Publibook, 2012, pp. 157-174   

    Emmanuel Blanchard, Claire Saas, « L'immigration, un régime pénal d'exception : introduction », in Collectif (dir.), L'immigration, un régime pénal d'exception, GISTI, 2012, pp. 5-13 

    Emmanuel Blanchard, Joël Glasman, « Introduction générale : Le maintien de l'ordre dans l'Empire français : une historiographie émergente », in Bat J.P., Courtin N., (dir.) (dir.), Maintenir l'ordre colonial. Afrique, Madagascar, XIXe-XXe siècles, Presses Universitaires de Rennes, 2012, pp. 11-41   

    Emmanuel Blanchard, « Conclusion : Les forces de l'ordre colonial, entre conservatoires et laboratoires policiers », in Denys C., Denis V., (dir.) (dir.), Polices d'Empires, XVIIIe-XIXe siècles, Presses Universitaires de Rennes, 2012, pp. 171-187 

    Emmanuel Blanchard, « Le fichage des émigrés d'Algérie (1925-1962) », in Archives Nationales (dir.), Fichés ? Photographie et identification, 1850-1960, Perrin, 2011, pp. 234-242 

    Emmanuel Blanchard, « Le coût des frontières », in Collectif (dir.), La liberté de circulation, un droit, quelles politiques ?, GISTI, 2011, pp. 2126   

    Emmanuel Blanchard, « Les gardiens de la paix parisiens sous la IVe République : des policiers de proximité ? », in Berlière Jean-Marie, Lévy René (dir.), Le témoin, le sociologue et l'historien. Quand les policiers se mettent à table, Nouveau Monde Éditions, 2010, pp. 119-139   

    Emmanuel Blanchard, « Police judiciaire et pratiques d'exception pendant la guerre d'Algérie », in Branche R. (dir.), La guerre d'indépendance des Algériens, 1954-1962, Perrin, 2009, pp. 255-272   

    Emmanuel Blanchard, « Circulations coloniales : la place de l'Outre-mer dans la socialisation et les trajectoires professionnelles des policiers parisiens (1944-1962) », in Jean-Marc Berlière, Catherine Denys, Dominique Kalifa, Vincent Milliot (dir.), Métiers de police. Être policiers en Europe, XVIIIe-XXe siècles, Presses Universitaires de Rennes, 2008, pp. 201-214   

    Emmanuel Blanchard, « Contrôler, enfermer, éloigner. La répression policière et administrative des Algériens de Métropole (1946-1962) », in Raphaëlle Branche, Sylvie Thénault (dir.), La France en Guerre, 1954-1962, Autrement, 2008, pp. 382-395   

    Emmanuel Blanchard, « La Préfecture de police et les Algériens de Paris (1944-1962). Entre égalité des droits et situation coloniale, l'impossible mise en œuvre d'une police de droit commun », in Green N., Poinsot M., (dir.) (dir.), Histoire de l'immigration et question coloniale en France, La Documentation Française, 2008, pp. 51-58 

  • Emmanuel Blanchard, Linda Guerry, Lionel Kesztenbaum, Jules Lepoutre, « Recovering lost French citizenship through reintegration », Population et sociétés, 2024, n°619, pp. 1-4     

    Emmanuel Blanchard, Linda Guerry, Lionel Kesztenbaum, Jules Lepoutre, « La réintégration, une façon de redevenir français », Population et sociétés, 2024, n°619, pp. 1-4     

    Emmanuel Blanchard, « Des Kabyles  perdus  en région parisienne », 2018  

    Il s’agit d’un message précis à faire parvenir à l’absent (…) jusqu’à ce que tout le monde tombe d’accord sur la seule solution imaginable : que l’émigré envoie de l’argent ou le plus d’argent possible, car il n’est souvent question que de cela (Sayad, 1985 : 62). H. Aïssa habitant le même douar et le même village que moi a quitté le pays pour chercher de l'ouvrage en France il y a environ 12 ans, et depuis il n’a plus reparu ni même donner de ses nouvelles. Beaucoup des gens du pays se renda...

    Emmanuel Blanchard, « Des Kabyles perdus en région parisienne », Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée, 2018, n°144   

    Emmanuel Blanchard, « Derrière le massacre d'Etat : ancrages politiques, sociaux et territoriaux de la démonstration de masse du 17 octobre 1961 à Paris », French Politics, Culture & Society, 2016, n°2, pp. 100-121 

    Emmanuel Blanchard, « Derrière le massacre d’État: Ancrages politiques, sociaux et territoriaux de la “démonstration de masse” du 17 octobre 1961 à Paris », French Politics, Culture & Society, 2016, n°2, pp. 100-121 

    Emmanuel Blanchard, Emmanuel Droit, « Forces de l’ordre et crises politiques au 20e siècle », Vingtième siècle. Revue d'histoire, 2015, n°128, pp. 3-14   

    Emmanuel Blanchard, Julie Brugier, « O bairro goutte d’or, 30 de julho de 1955: uma revolta no centro da métropole colonial. Revista Estudos De Sociologia, vol. 18 n°35. », 2013 

    Emmanuel Blanchard, « Ordre colonial », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2012, n°86 

    Emmanuel Blanchard, « Éditorial : ordre colonial », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2012, n°86, pp. 2-7   

    Emmanuel Blanchard, « La police et les médinas algériennes en métropole. Argenteuil, 1957-1962 », Métropolitiques, 2012, pp. ----   

    Emmanuel Blanchard, « The Police and the Algerian Medinas in France. Argenteuil, 1957-1962 », Métropolitiques, 2012, pp. ----   

    Emmanuel Blanchard, Alexis Spire, « Remettre les droits des étrangers au centre des politiques d'immigration », Savoir/Agir, 2012, pp. 121-132 

    Emmanuel Blanchard, « Une émeute au cœur de la métropole coloniale. La Goutte d'Or, 30 juillet 1955 », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2012, n°195, pp. 97-111 

    Emmanuel Blanchard, « Eliminar os indesejáveis: uma lógica de ação para o policiamento dos argelinos em Paris (1944-1962) », Topoi (Rio de Janeiro. Impresso), 2012, n°25, pp. 45-53   

    Emmanuel Blanchard, « 1953 : massacre à La Nation », L'Histoire, 2012, n°382, pp. 28-29 

    Emmanuel Blanchard, Quentin Deluermoz, Joël Glasman, « La professionnalisation policière en situation coloniale : détour conceptuel et explorations historiographiques », 2011  

    Le concept de professionnalisation est devenu central dans l’historiographie de la police. Des grandes synthèses sur l’histoire policière aux colloques internationaux, en passant par les monographies sur l’histoire policière, il est largement utilisé dans les ouvrages récents sur le sujet. Pour incontournable qu’il semble être, ce concept ne va pourtant pas sans poser question. Les historiens et les historiennes qui l’utilisent sont les premiers à reconnaître que la professionnalisation des p...

    Emmanuel Blanchard, « Métiers de police en situation coloniale », Crime, Histoire & Sociétés/Crime, History & Societies, 2011, n°2 

    Emmanuel Blanchard, « Quand les forces de l'ordre défient le Palais Bourbon (13 mars 1958). Les policiers manifestants, l'arène parlementaire et la transition de régime », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2011, n°83, pp. 55-73 

    Emmanuel Blanchard, Sylvie Thenault, « Quel monde du contact ? Pour une histoire sociale de l'Algérie pendant la période coloniale », Le Mouvement social, 2011, n°236, pp. 3-7 

    Emmanuel Blanchard, « Professions et professionnalités policières en situation coloniale », Crime, Histoire & Sociétés/Crime, History & Societies, 2011, n°2 

    Emmanuel Blanchard, Sylvie Thenault, « La société du contact dans l'Algérie colonisée », Le Mouvement social, 2011, n°3 

    Emmanuel Blanchard, Sylvie Thenault, « Editorial : quel monde du contact ? Pour une histoire sociale de l'Algérie pendant la période coloniale », Le Mouvement social, 2011, n°3, pp. 3-7 

    Emmanuel Blanchard, Sylvie Thénault, « Quel  monde du contact  ? Pour une histoire sociale de l'Algérie pendant la période coloniale », Le Mouvement social, 2011, n°3, p. 3   

    Emmanuel Blanchard, Olivier Clochard, C. Rodier, « Sur le front des frontières », Plein Droit, 2010, n°87, p. 2119   

    Emmanuel Blanchard, « Ce que rafler veut dire », Plein Droit, 2009, pp. 3-6 

    Emmanuel Blanchard, « Externaliser pour contourner le droit », Projet, 2009, n°308, pp. -3494   

    Emmanuel Blanchard, « L’internement avant l’internement : commissariats, centres de triage et autres lieux d’assignation à résidence (il)-légale », Matériaux pour l'histoire de notre temps, 2008, pp. 8-14   

    Emmanuel Blanchard, « Le mauvais genre des Algériens. Des hommes sans femme face au virilisme policier dans le Paris d'après-guerre », Clio. Histoire, Femmes et Sociétés, 2008, n°27, pp. 209-224 

    Emmanuel Blanchard, Olivier Clochard, C. Rodier, « Compter les morts », Plein Droit, 2008, n°77, p. 1255   

    Emmanuel Blanchard, « Le mauvais genre des Algériens », 2008  

    Dès le xviiie siècle, les Arabes ont été présentés comme l’archétype des hommes qui, incapables de maîtriser leurs désirs, se livraient à des pratiques sexuelles odieuses. Deux siècles plus tard, que ce soit pour s’en réjouir ou la condamner, la sexualité des hommes originaires d’Afrique du Nord restait perçue au travers des sceaux de la prodigalité et/ou de la perversion. Ainsi, de Maupassant à Genet, en passant par Gide, les récits littéraires magnifiaient la liberté sexuelle outre-Méditerr...

    Emmanuel Blanchard, « L’encadrement des Algériens de Paris (1944-1954), entre contraintes juridiques et arbitraire policier », Crime, Histoire & Sociétés/Crime, History & Societies, 2007, n°1, pp. 5-25  

    L’historiographie des rapports entre la police et les Algériens de métropole s’est surtout focalisée sur l’épisode de la guerre d’Algérie, en particulier l’acmé de la violence des forces de l’ordre au cours de la manifestation du 17 octobre 1961. Cette période clé reste perçue comme une des raisons majeures des relations contemporaines tendues entre la police française et les jeunes issus de l’immigration postcoloniale. Les années de la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962) sont pourta...

    Emmanuel Blanchard, « Fractures (post)coloniales à Mayotte », Vacarme, 2007, pp. 62-65 

    Emmanuel Blanchard, « Étrangers, de quel genre ? », Plein Droit, 2007, n°75, p. 1051   

    Emmanuel Blanchard, « Police judiciaire et pratiques d'exception pendant la guerre d'Algérie », Vingtième siècle. Revue d'histoire, 2006, n°90, pp. 61-72   

    Emmanuel Blanchard, « Quand des soldats coloniaux se révoltaient », Plein Droit, 2006, n°69, pp. -69   

    Emmanuel Blanchard, Violaine Carrère, « Les quotas contre les droits », Projet, 2006, n°290, pp. -2299   

    Emmanuel Blanchard, Claire Rodier, « Malte : un laboratoire pour enterrer le droit d'asile », Plein Droit, 2005, n°6566, p. 64 

    Emmanuel Blanchard, Claire Rodier, « Les étrangers dans la constitution européenne : faire sortir l'Union Européenne du non-droit ? », Mouvements : des idées et des luttes, 2005, n°37, pp. --2005-1--131   

    Emmanuel Blanchard, « La dissolution des Brigades nord-africaines de la Préfecture de police : la fin d'une police d'exception pour les Algériens de Paris (1944-1958) ? », Bulletin de l'IHTP, 2004, n°83, pp. 70-82   

    Emmanuel Blanchard, Claire Rodier, « Le projet de traité constitutionnel européen : un déni de droit pour les étrangers ? », Hommes & libertés, 2004, n°126, pp. ----59- 

    Emmanuel Blanchard, « La dissolution des Brigades nord-africaines de la Préfecture de police : la fin d’une police d’exception pour les Algériens de Paris (1944-1953) ? », 2004, pp. 70-82    

    Blanchard Emmanuel. La dissolution des Brigades nord-africaines de la Préfecture de police : la fin d’une police d’exception pour les Algériens de Paris (1944-1953) ?. In: Bulletin de l'Institut d'Histoire du Temps Présent, n°83, Premier semestre 2004. Répression, contrôle et encadrement dans le monde colonial au XXe siècle. pp. 70-82.

    Emmanuel Blanchard, « Les tirailleurs, bras armé de la France coloniale », Plein Droit, 2003, n°56, pp. -56   

    Emmanuel Blanchard, Claire Rodier, « L'Europe des camps », Plein Droit, 2003, n°58, pp. -58   

    Emmanuel Blanchard, « Étrangers incarcérés, étrangers délinquants ? », Plein Droit, 2001, n°50, pp. -50   

  • Emmanuel Blanchard, Aline Helg, Plus jamais esclaves ! de l’insoumission à la révolte, le grand récit d’une émancipation (1492-1838), Paris, La Découverte, 2016, 422 pp. , ISBN : 9782707188656, Droz, 2017  

    L’historiographie des abolitions de l’esclavage dans les Amériques est passée depuis deux décennies de l’accent placé sur les affranchissements (donc d’une focale mise sur les sociétés esclavagistes et les mouvements abolitionnistes en Europe et aux Etats-Unis) à celui posé sur l’émancipation, avec un regard porté sur les contributions des esclaves à leur propre libération. Ces capacités d’agir et cette histoire des esclaves, et non plus seulement de l’esclavage et de la traite, ont particuli...

  • Emmanuel Blanchard, Camille Schmoll, Delphine Diaz, Marianne Amar, Synopsis pour la future exposition permanente du Musée National de l'Histoire de l'Immigration, 2020 

  • Emmanuel Blanchard, « Le droit des étrangers : entre tensions et ambiguïtés », le 03 juin 2024  

    Journée d’étude organisée par le département POLICY de l’IC Migrations, CNRS

    Emmanuel Blanchard, « Par le droit, pour les droits : cinquante ans de combats du groupe d’information et de soutien des immigré·es », le 15 mars 2024  

    Colloque organisé par La Contemporaine et le Groupe d’information et de soutien des immigré·es (GISTI)

    Emmanuel Blanchard, « Contrôle des frontières et policing des populations en Guyane », le 15 octobre 2018  

    Organisé par l’Inst. Convergences Migrations avec le CESDIP / Univ. de Versailles St Quentin ; MINEA / de Guyane ; de Cergy-Pontoise et le concours de la CAPES-COFECUB, de la Fondation MSH, de l’Institut des Amériques, du GERN et Ministère de la Justice

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Ines Baude, « Un mariage à l'essai avec l'Algérie nouvelle » ? Socio-histoire des Français en Algérie après l'indépendance., thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Nicolas Mariot 

    Luca Nelson-Gabin, Le maintien de l'ordre dans les espaces ruraux du Liban et de la Syrie mandataires , thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Nicolas Michel  

    Cette thèse vise à explorer une histoire du maintien de l'ordre dans les espaces ruraux libanais et syriens durant le mandat français, de sa mise en place (1920) à l'intervention alliée contre l'exécutif mandataire vichyiste (1941). L'agriculture était le principal secteur productif de la région : elle est au cœur des politiques économiques mandataires, lesquelles reposent sur un contrôle territorial étroit. Ce contrôle est alors assuré par de nombreux groupes chargés de missions de maintien de l'ordre. Nous les inscrirons dans une histoire située, qui se caractérise à la fois par des mobilités impériales et par des dynamiques régionales et locales. Ainsi sera-t-il permis d'appréhender, par exemple, les trajectoires des soldats français détachés pour ouvrir des écoles de police, la pérennité du personnel syro-libanais des gendarmeries locales héritées de l'organisation ottomane ou encore la transformation du rôle des gardiens de village chargés de défendre les terres agricoles contre les pillages. Les pratiques de maintien de l'ordre seront étudiées dans leur dimension quotidienne et ordinaire, aux fins d'une analyse de leurs effets sur les structures sociales, économiques et politiques des campagnes syro-libanaises. L'identification, le désarmement, le renseignement, la surveillance, l'armement de groupes spécifiques sont autant d'activités qui ont servi les politiques économiques mandataires, en particulier dans leur entreprise de sédentarisation de populations dites bédouines. Nous nous appuierons sur les archives produites par les agents français et syro-libanais du maintien de l'ordre et par des diplomates, des juristes, des journalistes et des administrateurs exécutants ou témoins de la transformation des espaces ruraux durant le mandat français.

    Pauline Chevillotte, Qui police l'outre-mer ? Le cas des forces de l'ordre de Guadeloupe (1990-2022), thèse en cours depuis 2021  

    Le retour de policiers et gendarmes ultra-marins dans leur territoire d'origine a été organisé et réaménagé au travers de régimes spéciaux successifs depuis les années 1990. Passés « d'originaires » à agent ayant des « centres d'intérêt matériels et moraux » (CIMM), policiers et gendarmes font l'objet de gestions prudentes et différentes, qui réactivent en local, et de façon inédite, un dualisme policier mis à mal en métropole. Ainsi, en Guadeloupe, seulement 20 à 30% des gendarmes sont originaires, contre plus de 90% dans la police. La collecte de récits de vie et l'ethnographie permettront d'établir une généalogie de ces dispositifs, et d'expliquer la différence des réponses policières et gendarmiques aux enjeux gestionnaires, pratiques et symboliques communs qu'implique le retour des originaires. Il s'agira notamment de mettre à l'épreuve les hypothèses d'émergence de sous-cultures professionnelles territorialisées, et de fonctions professionnelles inédites.

    Shaïn Morisse, Une histoire sociale et transnationale des idées et des mobilisations autour de l'abolitionnisme pénal en Europe (années 1960-2010)., thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Grégory Salle  

    L'abolitionnisme pe�nal, apparu dans les anne�es 1960 en Europe et Ame�rique du Nord, renvoie à des de�veloppements the�oriques, des luttes et des pratiques extrêmement he�te�rogènes dans le temps et dans l'espace, poursuivant des objectifs multiples et des logiques complexes. Il constitue à la fois une forme de mobilisation collective directement engage�e dans la re�sistance et la contestation des logiques, des politiques et des pratiques pe�nales ; un projet intellectuel porteur d’une perspective the�orique spe�cifique et d’une vision du monde particulière ; et un arsenal cohe�rent de valeurs e�thiques et politiques alternatives, double� d'un re�pertoire d’expe�riences et de pratiques, destine�s à façonner et à re�guler la vie en socie�te�. Notre projet de thèse propose ainsi d'e�tudier l'abolitionnisme pe�nal non pas, comme l'essentiel de la litte�rature qui existe sur le sujet, dans une optique the�orique, militante ou programmatique, mais dans une perspective re�solument empirique et syste�mique. Il sera analyse� depuis son origine jusqu'à nos jours, et dans toutes ses composantes (acade�mique et militante, the�orique et pratique, politique et e�thique), comme un mouvement social transnational. Compte tenu de la radicalite� du projet qu'il porte, ses partisans eurent à s'organiser très tôt au-delà du strict cadre national. Nous pre�voyons par conse�quent de concentrer notre analyse sur la constitution de l’abolitionnisme en Europe, sans toutefois l’isoler complètement du contexte international. La focalisation sur ce berceau majeur du mouvement paraît particulièrement approprie�e dans la mesure où ses de�veloppements ont e�te� bien diffe�rents, mais aussi bien moins e�tudie�s, que ceux qui touchent le deuxième foyer majeur de l’abolitionnisme, à savoir l’Ame�rique du Nord (E�tats-Unis, Canada).

    Baptiste Mollard, L'encadrement de l'émigration des travailleurs algériens au tournant de l'Indépendance en Algérie (1955-1973). Décolonisation, bureaucratisation et formation d'une capacité administrative algérienne autonome., thèse en cours depuis 2017 en co-direction avec Jacques de Maillard  

    La gestion et l'encadrement de l'émigration des travailleurs algériens à destination quasi-exclusive de la métropole ont fait l'objet à partir des années 1950 d'un investissement administratif sans précédent dans l'histoire de l'action publique coloniale en Algérie. Les candidats doivent en principe remplir certaines conditions au départ (être chômeur, passer une visite médicale et des tests psychotechniques) pour passer les contrôles de police dans les ports et aéroports d'Algérie. À partir de 1962, ces dispositifs d'encadrement ont été très largement repris et perpétués par l'élite politique et administrative du nouvel État algérien. En considérant cette continuité, l'étude de la séquence entre 1955 et 1973, c'est-à-dire depuis la genèse et la conceptualisation formelle des projets d'encadrement jusqu'à la suspension de l'émigration encadrée vers la France par le président Houari Boumediène, permet de rattacher le phénomène au processus long de formation d'un État algérien. Deux partis-pris méthodologiques et théoriques de cette étude entreront en résonance avec les plus récents développements des études historiques dîtes coloniales. L'abandon, d'abord, d'une périodisation binaire opposant colonial et postcolonial. En effet, après 1962, la maîtrise progressive et toute relative de son émigration par l'État algérien selon des impératifs nationaux, c'est-à-dire sa nationalisation, est loin d'être acquise mais au contraire perpétuellement négociée et renégociée avec l'ancienne métropole. Contre tout monolithisme, ensuite, une acception plurielle de l'Etat, notamment colonial. Son bras droit peut tout à fait servir d'instrument répressif, notamment pendant la guerre d'indépendance, tandis que le bras gauche vise, de manière complémentaire, à prendre soin des 'indigènes' à son service en leur proposant des places en métropole. Ce projet de thèse visera ainsi à rendre possible une sociohistoire de l'action publique sur un terrain jusqu'à aujourd'hui resté largement étranger à cette discipline : le contrôle étatique croissant des populations aux frontières d'Algérie.

  • Hugo Mulonniere, Administrer le travail des "Nord-Africains" en métropole (1919-fin des années 1940) : contribution à une socio-histoire de l'État en contexte impérial, thèse soutenue en 2023 à Paris 10 sous la direction de Raphaëlle Branche et Laure Pitti, membres du jury : Jacques Cantier (Rapp.), Sylvain Laurens, Amelia H. Lyons et Vincent Viet    

    Cette thèse retrace l’histoire des services de la « main-d’œuvre nord-africaine » du ministère du Travail, de leurs agents, ainsi que des politiques qu’ils élaborent et mettent en œuvre entre le lendemain de la Première Guerre mondiale et la fin des années 1940. Elle démontre en quoi cette administration constitue l’un des lieux centraux de la construction des « Nord-Africains » en une catégorie de population d’exception et interroge les usages politiques, économiques et administratifs qui sont faits de cette production continuelle de la différence. Entre 1919 et 1939, l’encadrement des travailleurs originaires d’Afrique du Nord en métropole est caractérisé par un vide institutionnel, marqué par une régulation différenciée en fonction du statut juridique des intéressés, qui se répartissent en « sujets » et « protégés ». Le temps de guerre précipite ce que le temps de paix n’avait pas permis de réaliser, par la création d’un service de la main-d’œuvre indigène nord-africaine et coloniale (SMOI), pérennisé sous le régime de Vichy. À la Libération, c’est par le « social » que l’administration de la « main-d’œuvre nord-africaine » est redéfinie, dans le cadre de nouveaux services d’exception légitimés par une mission renouvelée. La conviction largement partagée que les « Nord-Africains » constituent des travailleurs spécifiques justifie la quête d’un personnel de « spécialistes » pour les administrer. La présente recherche rend compte de l’évolution des critères de recrutement de ces experts et la manière dont ils sont effectivement appliqués. Enfin, cette thèse interroge le caractère impérial de l’administration du Travail, en observant la manière dont ses agents conjuguent les impératifs de contrôle de la main-d’œuvre à ceux de la « mission civilisatrice ».

  • Nadia Biskri Berkane, Prison et enfermement punitif en Algérie coloniale : de la conquête au tournant des années 1930, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Sylvie Thénault, membres du jury : Claire Fredj (Rapp.), Marc Renneville (Rapp.), Florence Renucci et Ibrahima Thioub  

    Importée en Algérie dès les premières années de la conquête française, la prison désigne à la fois le lieu d’exécution de la peine privative de liberté et l’institution incarnant l’Etat colonial. Placée au cœur du dispositif répressif introduit dans la colonie, elle résulte de l’application du code pénal de 1810 qui fait de l’enfermement le socle de la pénalité en France puis en Algérie colonisée. Abordée par le biais du terrain algérien, cette recherche interroge le lien entre les pratiques métropolitaines de l’enfermement carcéral et les pratiques coloniales, dans l’objectif de saisir les continuités entre les unes et les autres et de s’interroger sur les spécificités de la situation coloniale. Il s’agit ainsi de s’intéresser à une politique coloniale, conçue par ses acteurs, comme l’exportation outre-Méditerranée de l’institution pénitentiaire française ; une politique qui ne consiste pas cependant en une simple reproduction, dans la colonie, du modèle métropolitain. Elle connaît des ajustements au terrain algérien. S’agissant d’une politique mise en œuvre avec la conquête de l’Algérie, cette histoire de la prison algérienne commence avec le début de la colonisation, en 1830, bien qu’il faille la replacer dans le contexte des pratiques antérieures. Après en avoir reconstitué le processus de formation, ses transformations sur le temps long seront saisies jusqu’aux premiers emprisonnements politiques au tournant des années 1930, qui marquent un tournant majeur dans l’histoire de la prison coloniale française en Algérie.

    Vincent Bollenot, Maintenir l'ordre impérial en métropole : le service de contrôle et d'assistance en France des indigènes des colonies (1915-1945), thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Pierre Singaravélou, membres du jury : Marc-Olivier Baruch (Rapp.), Emmanuelle Sibeud (Rapp.), Silyane Larcher et Jennifer Anne Boittin  

    En 1923, un Service de contrôle et d’assistance des indigènes des Colonies en France (CAI) est institué à la direction des Affaires politiques du ministère des Colonies. Sa mission est de surveiller les originaires des territoires sous domination, dont la présence en métropole est constituée à la fin des années 1910 comme un problème public. Puisant ses racines dans la surveillance de l’immigration impériale organisée pendant la Première Guerre mondiale, le service prolonge son activité jusqu’à 1944, occupant une place centrale dans le champ du contrôle des indigènes en France. Au quotidien, il informe les autorités françaises de l’activité politique des indigènes, protégés ou présumés tels, faisant de la surveillance l’une des caractéristiques du stigmate impérial en France. Le personnel du CAI se compose de policiers ayant exercé dans les services de Sûreté coloniaux. En métropole, ils réinvestissent des capitaux professionnels et sociaux acquis outremer. Ces acteurs, par leurs pratiques et routines professionnelles, permettent au service de s’autonomiser du champ politique. Ce faisant, le CAI peut déterminer lui-même de façon discrétionnaire le périmètre de sa surveillance. Les surveillés déploient, de leur côté, des stratégies multiples d’évitement et de résistance, obligeant le service à des adaptations. À l’intersection du service et des surveillés, les indicateurs du CAI jouent un rôle clef. Ils entrent au service de renseignement dans l’espoir de gains matériels et symboliques censés leur permettre de s’extraire d’une situation insatisfaisante. Mais ce travail particulier a davantage d’effets destructeurs que libérateurs. Maintenus dans une relative précarité, épiés tant par leurs camarades que par le service lui-même, ils en viennent souvent à des ruptures violentes avec le CAI.

    Quentin Gasteuil, Socialistes français et travaillistes britanniques face aux questions coloniales (1919-1939) : une étude comparée, thèse soutenue en 2021 à université ParisSaclay sous la direction de Olivier Wieviorka et Fabrice Bensimon, membres du jury : Noëlline Castagnez (Rapp.), Kevin Morgan (Rapp.)  

    Tout au long de l’entre-deux-guerres, les socialistes français et les travaillistes britanniques, membres de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) et du Labour Party (LP), sont confrontés aux questions liées à la domination coloniale exercée par la France et le Royaume-Uni outre-mer. Qu’il s’agisse des tentatives de gestion des empires qui succèdent à leur phase d’expansion, des projets de réformes ou des contestations par les populations colonisées du sort qui leur est fait, les occasions ne manquent pas pour que les membres des deux principaux partis de la gauche non-communiste s’expriment et agissent vis-à-vis de ces enjeux. Cette thèse poursuit un double objectif. Il s’agit d’éclairer le colonial tel qu’il est saisi en métropole en s’appuyant sur les caractéristiques de deux formations bien particulières et, dans le même temps, d’explorer plus avant les spécificités de la SFIO et du LP en jetant sur eux une lumière originale. C’est dans une démarche comparative que la présente thèse explore cette rencontre entre deux familles politiques et les questions coloniales. Elle s’attache à caractériser la politique officielle de la SFIO et du LP vis-à-vis de la thématique coloniale, ainsi qu’à étudier les différents mécanismes qui concourent à sa formulation. Elle offre également la possibilité de saisir la place qu’occupent les questions coloniales dans les univers politiques des travaillistes et des socialistes, à travers l’étude de leur pensée politique, de leur ouverture concrète sur les empires et des actions qu’ils mettent en œuvre pour faire aboutir leurs idées. Ce faisant, elle investit les aspects principaux de leurs identités et de leurs cultures politiques.

    Aliénor Cadiot, Vichy et les Algériens : indigènes civils musulmans algériens en France métropolitaine (1939-1944), thèse soutenue en 2020 à Paris EHESS sous la direction de Nancy L. Green, membres du jury : Éric Thomas Jennings (Rapp.), Ethan B. Katz (Rapp.), Sylvie Thénault, Marc-Olivier Baruch et Thomas Hippler  

    La présence en métropole de dizaines de milliers d’Algériens entre 1939 et 1944 est un fait connu mais qui n’a pas été étudié avec précision, ni par l’historiographie de la Seconde Guerre mondiale, ni par celle du fait colonial français. A priori considérée comme statique, l’immigration algérienne est en réalité un phénomène dynamique. En effet entre 1939 et 1942, trois vagues migratoires eurent lieu entre les deux rives de la Méditerranée. L’Algérie est à la veille de la guerre un territoire travaillé par des forces politiques puissantes et opposées, allant de l’indépendantisme à l’assimilationnisme. A la fin de l’année 1939 et au début de l’année 1940, la Troisième République met en place un recrutement en Algérie pour les besoins de l’économie de guerre, dans le cadre d’un recrutement plus large dans différentes colonies. Dans ce contexte, l’installation du régime de Vichy en Algérie est un phénomène complexe, qu’il serait artificiel de séparer de la métropole. En parallèle des questions relatives à la main-d’œuvre, une intense surveillance des populations estampillées « nord-africaines », dans leur immense majorité, algériennes, est organisée : le régime de Vichy met en effet en place un service secret dont le but est de surveiller la propagation de la propagande nazie sur les deux rives de la Méditerranée (le Service des affaires algériennes, SAA). Ce service est créé à Marseille, point nodal de toutes les questions touchant à l’Algérie pendant les années de guerre : en effet, au delà du SAA, les services de la main-d’œuvre nord-africaine (MONA) de tout le territoire sont également largement chapeautés par celui de Marseille, qui a en charge la gestion du flux migratoire à travers la Méditerranée. Car juste après l’armistice, le tout nouveau régime de Vichy initie un rapatriement des Algériens vers l’Algérie, qui s’intensifie de l’été 1940 au début de l’année 1941, notamment dans l’espoir de réduire le chômage en métropole. Puis, à l’inverse, à partir de l’année 1942, dans le contexte plus large de la mise au travail de l’Europe par l’Allemagne, un nouveau recrutement pour la métropole est organisé en Algérie, alors que de nombreux Algériens tentent de fuir des formes de travail qui ne leur conviennent pas. Ce recrutement est particulièrement intense pour le secteur minier. En zone occupée, c’est sur Paris que se concentrent les efforts de surveillance : la ville est particulièrement suspecte. En effet, alors que les institutions parisiennes dédiées à l’administration des « Nord-Africains » dans la région sont aux prises avec les conditions de l’occupation, un certain nombre d’Algériens sont en contact à la fois avec les partis collaborationnistes et avec les autorités d’occupation, que ce soit pour des raisons politiques ou commerciales. Après le débarquement en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 et l’invasion de la zone sud trois jours après, alors que l’entièreté du territoire métropolitain est occupée et que l’Algérie est passée aux mains des Alliés, l’État français s’emploie à refondre les services métropolitains en charge de l’administration des « Nord-Africains », inventant de fait un nouveau contenu au syntagme. Jusqu’aux derniers jours de l’occupation, cette administration fera en sorte de s’accorder la « loyauté » des « Nord-Africains » à l’Empire et à la France.

    Dalila Berbagui, Les commerçants « nord-africains », un groupe spécifique ? : trajectoires de commerçants dans le département du Rhône (1945-1985), thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Sylvie Thénault, membres du jury : Nancy L. Green (Rapp.), Gildas Simon  

    L’histoire des commerçants « nord-africains » dans le département du Rhône de 1945 à 1985 connaît deux phases chronologiques. Une première allant de 1945 au milieu des années 1960, avec une prédominance des commerçants originaires d’Algérie et un contexte marqué par la guerre d’indépendance algérienne. Une deuxième s’étend du milieu des années 1960 à 1985, avec une diversification des origines nationales et des activités commerciales, dans un contexte post-colonial et post-industriel. Un premier axe traite de l’évolution de leurs statuts et de la législation commerciale. L’analyse porte également sur les pratiques de contrôle et de surveillance pendant la guerre d’Algérie puis après les indépendances nationales. Un deuxième axe s’intéresse aux activités commerciales, à leurs caractéristiques et à leurs évolutions. Le croisement des approches quantitatives et qualitatives permet de distinguer les réseaux à l’œuvre dans l’accès au monde du petit commerce et à certaines spécialisations commerciales. Enfin, un troisième axe s’intéresse à l’étude des trajectoires socioprofessionnelles ainsi qu’à leur implantation spatiale. Quels rôles jouent-ils au sein de leur communauté d’origine et dans la société d’accueil ? Quels étaient leurs fonctions spécifiques ou non ? Peut-on parler d’une certaine « élite » économique, sociale ou même politique ? Existe-t-il une identité spécifique aux commerçants originaires du Maghreb ? Ces questions amènent à interroger les contours d’un éventuel groupe social à part entière ou d’une catégorie sociale spécifique ou non.

    Idir Hachi, Histoire sociale de l'insurrection de 1871 et du procès de ses chefs (Constantine, 1873), thèse soutenue en 2017 à AixMarseille sous la direction de Ghislaine Alleaume, membres du jury : James McDougall (Rapp.), Hassan Remaoun    

    À partir de l’étude du procès des chefs de l’insurrection algérienne de 1871 jugés en 1873 aux assises de Constantine, la présente thèse reconstitue la fresque judiciaire d’un soulèvement que d’aucuns reconnaissent comme la plus grande séquence insurrectionnelle que l’Algérie ait jamais connue au XIXe siècle. L’analyse de la riche documentation exhumée des archives d’Outre-mer d’Aix-en-Provence, de la Bibliothèque Nationale de France (Paris) et des archives du tribunal de Constantine aurait pu permettre de rétablir la société colonisée dans son droit au chapitre de la parole et de renouveler la compréhension du soulèvement de 1871 mais c’était sans compter sur la complexité des enjeux politiques qui ont transformé le procès d’une insurrection en un théâtre où devait se solder le conflit civils-militaires. Le premier grand procès civil d’Algérie allait transformer une insurrection majeure en délits de droit commun justifiant une étonnante physionomie des peines. En abordant les questions relatives aux causes et aux acteurs de l’insurrection, le présent travail s’est investi dans l’analyse de l’histoire sociale des élites algériennes du XIXe siècle et de leurs caractéristiques, à travers leur implication dans le soulèvement et l’interrogation, aux côtés de diverses sources historiques, de matériaux de nature anthropologique. Tandis que les différentes historiographies attribuaient tour à tour à l’élite nobiliaire des djouads ou à celle confrérique de la rahmaniyya la paternité de la révolte, la présente thèse s’est attachée à mettre en évidence la matrice anti coloniste d’une insurrection populaire.

    Bilel Ainine, Islam politique et entrée en radicalité violente. Le cas des salafistes radicaux violents algériens, thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Xavier Crettiez, membres du jury : Nathalie Duclos (Rapp.), Gilles Dorronsoro (Rapp.), Luis Martinez  

    Résumé : Cette thèse s’intéresse à la question de la radicalisation violente chez les salafistes algériens. Elle tente de comprendre comment s’effectue le glissement d’un militantisme (ou d’une sympathie) en faveur d’un islam politique légal, vers un activisme clandestin versé dans l’action violente sous le seau du djihad armé. Saisir le cheminement de cette entrée en radicalité, nous amène d’abord à réfléchir sur la radicalisation de la pensée religieuse comme première étape du processus étudié. L’engagement au profit du djihad est ensuite tributaire d’une construction (ou reconstruction) identitaire fondée sur un renversement moral de l’ordre socioreligieux établi. Les représentationsqui en émanent sont le produit d’une socialisation de l’individu à une pensée radicalisée qui, lorsqu’elle est combinée à d’autres variables facilitatrices ou incitatrices, le prédispose à passer à l’acte. Ainsi, au niveau macro, les opportunités/menaces agissent comme des facteurs facilitateurs ou précipitateurs dans l’engagement armé ; la répression et la fermeture du champ politique sont à ce titre, les variables les plus redondantes dans l’explication de l’entrée en radicalité chez les salafistes algériens. Au niveau méso et micro, l’influence des réseaux préconstitués (organisations armées, réseaux de soutiens logistiques…) et des liens sociaux (amis, voisins, famille…) pèse lourdement sur le choix de l’engagement collectif et individuel. Enfin, les chocs moraux et les récits mémoriels sur la répression subie peuvent aussi nous éclairer à saisir un certain nombre de trajectoires de radicalisation violente chez les djihadistes algériens

    Sébastien Thibault, Pour une sociologie politique de la Cour nationale du droit d'asile : histoire, acteurs et fabrique d'une sentence administrative à l'égard des étrangers., thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Patrick Hassenteufel, membres du jury : Guillaume Devin (Rapp.), Alexis Spire (Rapp.), Laurent Willemez et Karen Akoka  

    Résumé : La Cour nationale du droit d’asile (CNDA) est une juridiction vers laquelle se tournent les demandeurs d’asile après un premier refus du statut de réfugié à l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA). Si notre recherche porte sur le phénomène bureaucratique que représente la CNDA, le cœur de cette étude vise le fonctionnement de sa sentence administrative. La sentence désigne aussi bien l’acte du jugement que le verdict rendu suite au délibéré. C’est bien à travers ce double aspect que notre enquête propose d’étudier son exercice en relation avec son histoire, ses acteurs et les conditions de son processus décisionnel. L'objectif est ici de contribuer aux fondations d’une sociologie politique de cette institution qui doit être appréhendée comme une activité sociale et politique, dont le fonctionnement ne peut se départir aussi bien des luttes de pouvoirs et des usages sociaux du droit que de la situation politique générale du pays. En cela, la question se pose : comment le traumatisme et l’exil sont-ils racontés comme récits de vie et compris comme arguments juridiques auprès d’une instance publique dont la tâche est d’accorder un statut social à des individus privés de la protection de leur État d’origine ? Pour y répondre, nous nous intéressons moins aux conditions de production de la loi qu’à sa pratique et à sa place au quotidien, dans une institution où les trajectoires et les discours posent le rapport souvent ambivalent entre la pitié d’un côté, et la légalité de l’autre.

    Aurélie Audeval, Les Étrangères Indésirables et I'administration française. 1938-1942 , thèse soutenue en 2016 à Paris EHESS sous la direction de Gérard Noiriel  

    Cette thèse revient sur la constitution de la catégorie administrative d'Étrangèr. E Indésirable. Cette catégorie apparaît de façon massive au sein de l'administration du ministère de l'Intérieur français tout au long des années 1930. Elle devient une catégorie juridique avec l'adoption du décret du 12 novembre 1938 qui permet l'internement de toute personne qualifiée d'Indésirable. En étudiant parallèlement les décisions des administrations centrales et les pratiques locales du service des Étrangers de la préfecture de Marseille entre 1938 et 1942, cette thèse revient sur la question des continuités de l'État au quotidien en matière gestion des Indésirables. Elle analyse le traitement différencié des populations par l'État en raison du genre jusque dans les usages de la qualification d'Indésirable, à une période où le maintien des individus dans des rôles sociaux différenciés, productif et reproductif, devient un enjeu central des politiques publiques. Enfin, ce travail a pour ambition de contribuer au débat sur la mise en place de la Shoah en France, et plus précisément sur les dynamiques propres à l'appareil d'État français. Dans cette perspective, il entend poser la question des liens entre le développement des pratiques d'État envers les Indésirables dès les années 1930 et la décision de livraison des Juifs et Juives étrangères de zone sud en 1942. Ce faisant, c'est la question plus large des logiques d'ensemble qui gouvernent les politiques de gestion de population au sein des États modernes qu'il s'agit de poser. L'hypothèse avancée, est celle de la constitution parallèle de logiques éliminatrices et de logiques disciplinaires comme modalités d'action publique.