Boris Gobille

Maître de conférences
Science politique.
Ecole Normale Supérieure de Lyon

Triangle : Action, Discours, Pensée Politique et Économique
  • THESE

    Crise politique et incertitude : régimes de problématisation et logiques de mobilisation des écrivains en mai 68, soutenue en 2003 à Paris EHESS sous la direction de Bernard Pudal 

  • Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Quentin Deluermoz, Laurent Jeanpierre, Eugénia Palieraki (dir.), Une histoire globale des révolutions, La Découverte et Cairn, 2023, Histoire-Monde, 1197 p.    

    « La révolution est terminée. » À la fin du siècle dernier, la formule a fait date. Mais rien n'était plus faux. Il suffit, pour s'en convaincre, de déplacer le regard hors des régions occidentales, à Tunis, Alger, Hong Kong ou Téhéran. Étendre dans l'espace mais aussi dans le temps, bien avant le XVIIIe siècle, l'enquête sur les révolutions, en montrer les dynamiques transnationales, les échos, les reprises, les « modèles » comme les singularités, telle est l'ambition de cette histoire globale.Rédigés par des spécialistes du monde entier, ses chapitres explorent la richesse de l'histoire révolutionnaire, mettent en lumière des révolutions moins connues et arpentent des géographies inédites traversant tous les continents. La Révolution française, les révolutions atlantiques et le Printemps des peuples côtoient les révoltes anticoloniales indiennes, les mouvements populaires de Corée ou du Japon et les grands soulèvements latino-américains ; les Révolutions russe et chinoise ne font pas oublier les révolutions d'indépendance, notamment africaines, ni les rebellions multiples qui émaillent un monde en perpétuelle effervescence.Affranchie de ses bornes classiques, l'archive révolutionnaire livre des interrogations neuves et des recherches fructueuses. Le rôle de la spiritualité et de la religion, des empires et des nationalismes, de l'économie et de l'État, de l'environnement et du climat, est ainsi exposé à des lumières plus vives, tout comme les protagonistes, notamment les femmes, la paysannerie, le monde ouvrier... Et dès lors, comment passe-t-on à l'acte ? Comment vivent dans l'extraordinaire des jours de soulèvement, celles et ceux qui y participent ?Au terme du parcours, les jugements péremptoires et polarisés sur les vertus et les vices de la révolution ressortent fragilisés ; le bilan des révolutions acquiert des contours plus nets - et leur avenir même peut être mieux apprécié

    Boris Gobille, Pascal Bonnard, Dorota Dakowska, Faire, défaire la démocratie: De Moscou, Bogota et Téhéran au Conseil de l’Europe, Karthala et Cairn, 2022, Questions Transnationales  

    Cet ouvrage part d'un paradoxe d'une brûlante actualité : alors que les régimes autoritaires tendent à se durcir et que les libertés publiques sont de plus en plus remises en question dans les démocraties libérales, le formalisme démocratique (norme électorale, expression de la « société civile », dispositifs participatifs, etc.) continue d'être très largement mobilisé comme source de légitimation interne et internationale. À partir d'enquêtes menées sur les pratiques d'une grande diversité de pays (Algérie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Colombie, France, Iran, Pologne, Russie, Turquie), les contributions rassemblées ici donnent à voir comment la norme démocratique, tout en demeurant incontournable, se trouve dans bien des cas affaiblie sinon vidée de sa substance à mesure qu'elle recouvre des formes plus ou moins raffinées de surveillance et de contrôle. Apparaît ainsi le brouillage contemporain de la frontière entre autoritarisme et démocratie, auquel les démocraties et les organisations internationales prêtent parfois leur concours lorsqu'elles sont amenées à en rabattre sur leurs standards

    Boris Gobille, Pascal Bonnard, Dorota Dakowska (dir.), Faire, défaire la démocratie : de Moscou, Bogota et Téhéran au Conseil de l'Europe, Editions Karthala, Sciences Po Aix et Cyberlibris, 2021, 347 p.    

    Cet ouvrage part d'un paradoxe d'une brûlante actualité : alors que les régimes autoritaires tendent à se durcir et que les libertés publiques sont de plus en plus remises en question dans les démocraties libérales, le formalisme démocratique (norme électorale, expression de la « société civile », dispositifs participatifs, etc.) continue d'être très largement mobilisé comme source de légitimation interne et internationale. À partir d'enquêtes menées sur les pratiques d'une grande diversité de pays (Algérie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Colombie, France, Iran, Pologne, Russie, Turquie), les contributions rassemblées ici donnent à voir comment la norme démocratique, tout en demeurant incontournable, se trouve dans bien des cas affaiblie sinon vidée de sa substance à mesure qu'elle recouvre des formes plus ou moins raffinées de surveillance et de contrôle. Apparaît ainsi le brouillage contemporain de la frontière entre autoritarisme et démocratie, auquel les démocraties et les organisations internationales prêtent parfois leur concours lorsqu'elles sont amenées à en rabattre sur leurs standards

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Déborah Cohen (dir.), La chair du politique, Anamosa, 2020, 175 p. 

    Boris Gobille, Le mai 68 des écrivains : crise politique et avant-gardes littéraires, CNRS Éditions, 2018, Culture & société, 400 p. 

    Boris Gobille, Mai 68, Cairn et La Découverte, 2018, Repères ( Histoire ), 127 p. 

    Boris Gobille, Christelle Dormoy-Rajramanan, Érik Neveu (dir.), Mai 68 par celles et ceux qui l'ont vécu, Éditions de l'Atelier / Editions ouvrières, 2018, 480 p. 

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Eugénia Palieraki (dir.), Les « années 1968 » : circulations révolutionnaires, Presses universitaires de Rennes, 2017, 269 p. 

    Boris Gobille, Quentin Deluermoz (dir.), Protagonisme et crises politiques, De Boeck, 2015, 259 p. 

    Boris Gobille, Sophie Béroud, Abdellali Hajjat, Michelle Zancarini-Fournel (dir.), Engagements, rébellions et genre dans les quartiers populaires en Europe (1968-2005), Éditions des archives contemporaines, 2011, 212 p. 

    Boris Gobille, Mai 68, Cairn et La Découverte, 2011, Repères  

    Quarante ans après, Mai 68 continue de diviser. Au-delà des conflits d’interprétation qui en ont peu à peu faussé l’image, ce livre présente les multiples dimensions de l’événement pour en redécouvrir la réalité historique. Il propose une synthèse à la fois accessible et détaillée des travaux passés et récents réalisés par les historiens, les politistes et les sociologues. Nourri de nombreux exemples et attentif aux logiques sociales, politiques et subjectives qui ont préparé la crise, il montre toutes les facettes d’un événement critique paradoxalement méconnu. Dépassant la focalisation sur les seuls étudiants, il remet en scène les nombreux acteurs qui ont alors été amenés à penser le monde et à se penser eux-mêmes différemment. Il met ainsi l’accent sur ce qui, en mai 1968, tient au refus d’accepter comme une fatalité les rapports sociaux et l’ordre symbolique existants. Sa lecture intéressera tous ceux qui souhaitent mieux connaître l’histoire pour mieux comprendre le présent

    Boris Gobille, Mai 68, la Découverte, 2008, Repères ( Histoire ), 120 p.   

    Boris Gobille, Dominique Damamme, Frédérique Matonti, Bernard Pudal (dir.), Mai-Juin 68, Les Éditions de l'Atelier et Les Éditions ouvrières, 2008, 445 p. 

  • Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Quentin Deluermoz, Laurent Jeanpierre, Eugénia Palieraki, « Affects, sensibilités et émotions en révolutions », in Bantigny, Ludivine, Deluermoz, Quentin, Gobille, Boris, Jeanpierre Laurent, Palieraki, Eugénia (dir.), Une histoire globale des révolutions, La Découverte, 2023, pp. 777-781 

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Quentin Deluermoz, Laurent Jeanpierre, Eugénia Palieraki, « La circulation internationale des idées et pratiques maoïstes », in Bantigny, Ludivine, Deluermoz, Quentin, Gobille, Boris, Jeanpierre Laurent, Palieraki, Eugénia (dir.), Une histoire globale des révolutions, La Découverte, 2023, pp. 485-489 

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Quentin Deluermoz, Laurent Jeanpierre, Eugénia Palieraki, « L'homme nouveau et la femme nouvelle », in Bantigny, Ludivine, Deluermoz, Quentin, Gobille, Boris, Jeanpierre, Laurent, Palieraki, Eugénia (dir.), Une histoire globale des révolutions, La Découverte, 2023, pp. 1019-1024 

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Quentin Deluermoz, Laurent Jeanpierre, Eugénia Palieraki, « Idéologies, propagande et révolutions », in Bantigny, Ludivine, Deluermoz, Quentin, Gobille, Boris, Jeanpierre, Laurent, Palieraki, Eugénia (dir.), Une histoire globale des révolutions, La Découverte, 2023, pp. 1025-1032 

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Quentin Deluermoz, Laurent Jeanpierre, Eugénia Palieraki, « L'insurrection de 1857 en Inde », in Bantigny, Ludivine, Deluermoz, Quentin, Gobille, Boris, Jeanpierre, Laurent, Palieraki, Eugénia (dir.), Une histoire globale des révolutions, La Découverte, 2023, pp. 332-334 

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Quentin Deluermoz, Laurent Jeanpierre, Eugénia Palieraki, « La révolution culturelle et la violence », in Bantigny, Ludivine, Deluermoz, Quentin, Gobille, Boris, Jeanpierre, Laurent, Palieraki, Eugénia (dir.), Une histoire globale des révolutions, La Découverte, 2023, pp. 471-484 

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Quentin Deluermoz, Laurent Jeanpierre, Eugénia Palieraki, « Temps vifs, temps flottants », in Bantigny, Ludivine, Deluermoz, Quentin, Gobille, Boris, Jeanpierre, Laurent, Palieraki, Eugénia (dir.), Une histoire globale des révolutions, La Découverte, 2023, pp. 782-788 

    Boris Gobille, « Comparer les révolutions », in Bantigny, Ludivine, Deluermoz, Quentin, Gobille, Boris, Jeanpierre, Laurent, Palieraki, Eugénia (dir.), Une histoire globale des révolutions, La Découverte, 2023, pp. 89-111 

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Quentin Deluermoz, Laurent Jeanpierre, Eugénia Palieraki, « Conclusion. La persistance des révolutions », in Bantigny, Ludivine, Deluermoz, Quentin, Gobille, Boris, Jeanpierre, Laurent, Palieraki, Eugénia (dir.), Une histoire globale des révolutions, La Découverte, 2023, pp. 1129-1148 

    Boris Gobille, Pascal Bonnard, Dorota Dakowska, « Introduction. Au nom de la démocratie. Arènes transnationales, passeurs locaux, appropriations autoritaires », in Bonnard, Pascal, Dakowska, Dorota, Gobille, Boris (dir.), Faire, défaire la démocratie : de Moscou, Bogota et Téhéran au Conseil de l’Europe, Karthala, 2021, pp. 7-21     

    Boris Gobille, « L'épreuve du large : le voyage en cargo de Robert Guyon, normalien aspirant écrivain (1967-1968) », in Gaïti, Brigitte, Mariot, Nicolas (dir.), Intellectuels empêchés, ENS Éditions, 2021, pp. 231-260 

    Boris Gobille, « Le style du commun : sur quelques écritures de la zad », in Frère, Bruno, Fontaine, Sébastien, Italiano, Patrick (dir.), Mai 68 et les sciences sociales, la lutte continue : hommages à Marc Jacquemain, Presses universitaires de Liège, 2020, pp. 101-119 

    Boris Gobille, « Entrées : « Crise », « Événement » & « Mai 68 » », in Sapiro, Gisèle (dir.), Dictionnaire international Bourdieu, CNRS Éditions, 2020, pp. 207-208336530-531 

    Boris Gobille, « De l’étiologie à l’historicité des crises », in Aït-Aoudia, Myriam, Roger, Antoine (dir.), La logique du désordre : relire la sociologie de Michel Dobry, Presses de Sciences Po, 2015, pp. 153-176   

    Boris Gobille, Bernard Pudal, « Deux appropriations de Bourdieu en science politique », in Leclercq, Catherine, Lizé, Wenceslas, Stevens, Hélène (dir.), Bourdieu et les sciences sociales : réceptions et usages, la Dispute, 2015, pp. -- 

    Boris Gobille, « Exploitation, alienation and the social division of labour in the May-June movement in France », in Jackson, Julian ; Milne, Anna Louise ; Williams, James S. (dir.), May 68 : rethinking France's last revolution, Palgrave Macmillan, 2011, pp. 34-46 

    Boris Gobille, « Entrée : Mai-Juin 1968 en France », in Cohen, Antonin; Lacroix, Bernard; Riutort, Philippe (dir.), Nouveau manuel de science politique, la Découverte, 2009, pp. 550-552 

    Boris Gobille, « Affaire de profanes ou affaire de spécialistes ? Les avant-gardes littéraires et la question de l'écriture en mai-juin 1968 en France », in Arppe, Tiina; Kaitaro, Timo ; Mikkonen, Kai (dir.), Collegium studies across disciplines in the humanities and social sciences. Vol. 5, Writing in context : French literature, theory and the avant gardes = L'écriture en contexte : littérature, théorie et avant-gardes françaises au XXe siècle, Helsinki Collegium for advanced studies, 2009, pp. 1013825792 

    Boris Gobille, « Mai-Juin 68 : crise du consentement et ruptures d'allégeance », in Dammame, Dominique;Gobille, Boris;Matonti, Frédérique;Pudal, Bernard; (dir.), Mai-Juin 68, Éditions de l'Atelier / Éditions ouvrières, 2008, pp. 15-34 

    Boris Gobille, « Sous le signe du dehors : politique et écriture en mai-juin 1968 », Écrire, mai 68, Argol, 2008, pp. 265-288 

    Boris Gobille, « La vocation d'hétérodoxie », in Dammame, Dominique;Gobille, Boris;Matonti, Frédérique;Pudal, Bernard; (dir.), Mai-Juin 68, Éditions de l'Atelier / Éditions ouvrières, 2008, pp. 274-294 

    Boris Gobille, « Excès de mémoire, déficit d'histoire : mai 1968 et ses interprétations », in Michel, Johann; (dir.), Mémoires et histoires : des identités personnelles aux politiques de reconnaissance, PUR, 2005, pp. 181-211 

  • Boris Gobille, « Face à l’égalité, face au réel. Figures de l’écrivain et de la littérature aujourd’hui », ELFe | Self XX-XXI - Etudes de littérature française des XXe et XXIe siècles, 2021, n°10  

    Un détour historique : à quoi Mai-Juin 68 peut-il nous servir ? Dans une série d’articles intitulée « L’écrivain dans la cité moderne » et parue dans Le Monde les 20, 21 et 22 mars 1968, le journaliste Jean Couvreur ausculte la situation matérielle et fiscale de l’écrivain. Constatant le maquis juridique et les taxations indues qui l’affectent, il pointe un paradoxe : « la littérature est honorée, en France, officiellement », mais « tous [les écrivains] souffrent pareillement de l’écart où i...

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Déborah Cohen, « La chair du politique [coord. n° 7 de : Sensibilités] », Sensibilités : histoire, critique & sciences sociales, 2020, n°7, p. 175   

    Boris Gobille, « Politiques de l’écriture et régimes du collectif dans les avant-gardes littéraires en mai-juin 1968 », Etudes Françaises, 2018, n°1, pp. 13-36 

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, « L'expérience sensible du politique : protagonisme et antagonisme en mai–juin 1968 », French Historical Studies, 2018, n°2, pp. 275-303 

    Boris Gobille, « Avant-propos. Les  années 1968  : circulations révolutionnaires », Monde(s) , 2017, n° ° 11, pp. 9-12   

    Boris Gobille, « Introduction. Circulations révolutionnaires : Une histoire connectée et  à parts égales  des  années 1968  », Monde(s) , 2017, n° ° 11, pp. 13-36   

    Boris Gobille, « Circulations révolutionnaires : une histoire connectée et à parts égales des années 1968 [introduction] », Monde(s). Histoire, Espaces, Relations, 2017, n°11, pp. 13-36 

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Eugénia Palieraki, « Avant-propos. Les  années 1968  : circulations révolutionnaires », Monde(s). Histoire, Espaces, Relations, 2017, n°1, p. 9 

    Boris Gobille, « Protagonisme et crises politiques : Individus  ordinaires  et politisations  extraordinaires  », Politix , 2016, n° ° 112, pp. 9-29    

    Conçu comme une introduction au dossier thématique, cet article revient sur la notion de « protagonisme » forgée par l’historien Haim Burstin à propos de la Révolution française. Il en présente les spécificités, ainsi que la manière dont elle condense des déplacements significatifs dans l’analyse des crises politiques et des révolutions. Tester cette proposition historienne sur des terrains et des disciplines variés permet de se livrer à un exercice original d’interdisciplinarité et de mesurer la fécondité du regard que la notion invite à porter sur un enjeu central des conjonctures critiques : leur capacité à transformer les individus en acteurs de l’Histoire, et la contribution de ceux-ci à la dynamique des événements. La présentation des contributions est l’occasion de dresser un premier bilan. Il apparaît que la notion permet de revisiter des dimensions nodales des moments critiques, qui tiennent aux temporalités qui sont en jeu, aux fabriques instables et processuelles de la légitimité, au rôle des affects dans les conduites, au travail de signification opéré par des collectifs organisés. Des compléments semblent toutefois nécessaires pour la rendre plus opératoire encore, tels que la prise en compte des régimes politiques, des cultures temporelles, des précédents historiques, des cycles de répertoires protestataires et des formes d’invisibilisation collective. Au-delà, cette expérience rappelle certains des enjeux toujours vifs qui se posent à l’analyse, comme celui de la comparaison, et en suggère d’autres, comme celui des frontières parfois brouillées entre l’ordinaire et l’extraordinaire.

    Boris Gobille, « Protagonisme et crises politiques : histoire et sciences sociales : Retours sur la Révolution française et février-juin 1848 », Politix , 2016, n° ° 112, pp. 131-165   

    Boris Gobille, « Énergies révolutionnaires : Une anthropologie politique de la Révolution française », Politix , 2016, n° ° 112, pp. 167-175   

    Boris Gobille, « Un défi à la loi ? Les controverses autour de Pierrot le fou de Jean-Luc Godard », 2015  

    On présente souvent Jean-Luc Godard comme un peintre ou un sociologue de son temps. L’asser­tion est délicate : sauf à renouer avec la vieille théorie du reflet et à ignorer les réflexions sur les conditions d’usage des œuvres artistiques comme documents pour l’histoire, on ne saurait s’emparer d’une œuvre pour « lire » comme en transparence la société qui l’a vu naître. Face à cette difficulté, on peut recourir à une étude de réception, en opérant préalablement un détour par Stanley Cavell :...

    Boris Gobille, «  À partir de quoi pouvait-on reconstruire ?  Les turbulences de l’écriture de l’histoire dans la Russie post-soviétique », Politix , 2015, n° ° 110, pp. 111-135   

    Boris Gobille, Quentin Deluermoz, « Protagonisme et crises politiques [introd. et coord. n° 112 de : Politix] », Politix, 2015   

    Boris Gobille, Quentin Deluermoz, « Énergies révolutionnaires : une anthropologie politique de la Révolution française », Politix, 2015, n°112, pp. 167-175 

    Boris Gobille, « Charles Tilly et la violence collective : moment critique et formation conceptuelle, 1968-1979 », 2010  

    On peut légitimement s’interroger sur l’enjeu que représente la traduction en 2010 d’un texte précoce de Charles Tilly publié il y a une quarantaine d’années : l’auteur, décédé en 2008 à 79 ans, a eu en effet l’occasion, depuis 1968, au travers d’une production scientifique prolifique, d’approfondir, de réorienter ou de systématiser les aspects travaillés dans « La violence collective dans une perspective européenne ». Il suffirait en quelque sorte de se reporter à ses multiples ouvrages et a...

    Boris Gobille, « Charles Tilly et la violence collective : moment critique et formation conceptuelle, 1968-1979 », Tracés : Revue de Sciences Humaines, 2010, n°19, pp. 173-182 

    Boris Gobille, « L'événement Mai 68 : pour une sociohistoire du temps court », Annales. Histoire, Sciences sociales, 2008, n°2, pp. 321-352 

    Boris Gobille, « Propriétaires ou travailleurs intellectuels ? : Les écrivains français en quête d'un statut », Le Mouvement Social , 2006, n° 214, pp. 113-139    

    L’écrivain oscille entre plusieurs figures sociales : propriétaire de son bien, il tient aussi du travailleur rémunéré pour le fruit de son travail, mais se différencie des travailleurs manuels et des salariés par la dimension intellectuelle de son activité, qui peut être assimilée à la catégorie des services. Alors que la conception de l’auteur propriétaire de son œuvre prédominait dans la première moitié du XIXe siècle, les transformations des conditions d’exercice du métier d’écrivain, avec notamment le développement du capitalisme d’édition, et les luttes pour l’obtention d’acquis sociaux du Front Populaire à Mai 68 ont conduit à la promotion de la figure du « travailleur intellectuel », sans que cette définition puisse l’emporter. Portées par des individus et des organisations professionnelles concurrentes, ces différentes conceptions se sont affrontées des années 1930 aux années 1970 autour d’une série d’enjeux qui sont successivement examinés dans l’article : le droit d’auteur, le domaine public payant, le statut d’auteur.

    Boris Gobille, Gisèle Sapiro, « Propriétaires ou travailleurs intellectuels ? Les écrivains français en quête d'un statut », Le Mouvement social, 2006, n°214, pp. 113-139 

    Boris Gobille, « Les mobilisations de l'avant-garde littéraire française en mai 1968 : Capital politique, capital littéraire et conjoncture de crise », Actes de la recherche en sciences sociales , 2005, n° 158, pp. 30-61    

    Résumé À partir du cas des mobilisations de l’avant-garde littéraire en mai-juin 1968, l’article aborde le problème de la volatilité du capital politique en conjoncture de crise. Il montre que les prises de position des écrivains d’avant-garde pendant la crise et les variations que connaît leur capital politique sont le produit de la rencontre, entre d’une part, le type de capital littéraire qu’ils détiennent, d’autre part, leurs trajectoires sociales et idéologiques, et, enfin, les propriétés du temps court de la crise. L’article analyse ainsi comment Mai 68 reconfigure le pôle de production restreinte et ses clivages : l’événement relégitime des avant-gardes en voie de vieillissement social, à l’image du surréalisme ; il fragilise au contraire la position dominante de Tel Quel, en démonétisant son ralliement orthodoxe au PCF et en soumettant son théoricisme à la question de la créativité profane ; il ouvre un espace, enfin, à la création d’un nouveau pôle d’avant-garde (les revues Change et Action Poétique), appelé à concurrencer Tel Quel. L’article pose enfin la question de la durée de ces recompositions : les groupes dont le capital politique est le plus en phase avec l’univers symbolique du mouvement critique sont ceux qui survivent le moins longtemps à la normalisation ; le nouveau pôle d’avant-garde connaît certes une reconnaissance rapide favorisée par la crise, mais sans jamais supplanter Tel Quel ; la professionnalisation des écrivains est durablement renforcée, l’Union des Écrivains, bras politique de la nouvelle avant-garde créé le 21 mai 1968, parvenant à imposer une réforme de la sécurité sociale des auteurs en 1977.

    Boris Gobille, « La guerre de Change contre la  dictature structuraliste  de Tel Quel. Le  théoricisme  des avant-gardes littéraires à l'épreuve de la crise politique de Mai 68 », Raisons politiques , 2005, n° 18, pp. 73-96    

    RÉSUMÉL’article souhaite contribuer à l’étude des rapports entre crise politique et crise théorique, sous l’angle de ce que la crise de Mai 68 fait au structuralisme en France. Afin de ne pas s’en tenir à un « effet de contexte » flou et de mettre au jour empiriquement l’impact concret de Mai 68, le champ de l’analyse est restreint ici aux avant-gardes esthétiques émergentes. La crise offre visibilité et légitimité à une nouvelle revue, Change, qui se propose de lutter contre « la dictature structuraliste » de Tel Quel. Elle joue à la fois comme ressource de différenciation permettant à Change d’œuvrer au vieillissement social, théorique et politique, de sa concurrente, et comme matrice de significations travaillant l’espace des pensables théoriques des deux revues. Leur querelle met en lumière comment une crise politique singulière durcit et reconfigure le lien entre course à l’innovation symbolique et quête de radicalité révolutionnaire, et comment elle accélère le processus de renouvellement des avant-gardes. Elle introduit ainsi une époque particulière où l’innovation esthétique est inséparablement le produit de luttes de classement théorique (le « théoricisme » des années 1965-1975) et de luttes de classement politique.

    Boris Gobille, « Les altermondialistes : des activistes transnationaux ? », Critique internationale , 2005, n° 27, pp. 131-145   

    Boris Gobille, « La guerre de Change contre la ' dictature structuraliste ' de Tel Quel : le ' théoricisme ' des avant-gardes littéraires à l'épreuve de la crise politique de Mai 68 », Raisons politiques, 2005, n°18, pp. 73-96 

    Boris Gobille, « Les altermondialistes : des activistes transnationaux ? », Critique Internationale, 2005, n°27, pp. 131-145 

    Boris Gobille, « Les mobilisations de l'avant-garde littéraire française en mai 1968 : capital politique, capital littéraire et conjoncture de crise », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2005, n°158, pp. 30-53 

    Boris Gobille, « Literarisches Feld und politische Krise : Mobilisierungen französischer Schriftsteller im Mai 68 und Verzeitlichungslogiken des Feldes », Berliner Journal für Soziologie, 2004, pp. 173-187 

    Boris Gobille, « Être écrivain en mai-68. Quelques cas d' écrivains d'aspiration », Sociétés & Représentations , 2001, n° ° 11, pp. 455-478    

    RésuméÀ partir d’une analyse des lettres d’adhésion reçues en 1968-1969 par l’Union des Écrivains - groupe constitué à la faveur des événements de Mai-68 qui se proposait de transformer les conditions sociales de l’écriture -, il s’agit de dégager quelques logiques de rencontre entre crise politique et crises personnelles. Ces lettres ont été écrites pour l’essentiel par des « écrivains d’aspiration » ayant échoué dans leurs tentatives de publication. Elles laissent apparaître comment l’utopie créatrice soixante-huitarde (« tout le monde est créateur ») et sa dénonciation des instances légitimes de certification de la valeur littéraire peuvent constituer des appuis de sens dépersonnalisant la souffrance et l’échec littéraires en les connectant à des critiques politiques générales du « système des lettres » et du système capitaliste. L’Union des Écrivains apparaît alors souvent, aux yeux de ces écrivains d’aspiration, comme une communauté possible, pluriellement investie mais toujours perçue comme ressource contre l’inexistence littéraire. Enfin, cet exemple permet de s’interroger sur le rôle de l’action collective, productrice de sens et de certitude, pour des acteurs confrontés aux incertitudes de la vie d’artiste.

    Boris Gobille, « La parabole du Fils retrouvé. Remarques sur le deuil de 68 et la génération 68 », 1998, pp. 27-41    

    LA PARABOLE DU FILS RETROUVE. REMARQUES SUR LE « DEUIL DE 68 » ET « LA GENERATION 68 » Dans « Port-Soudan », l'ех-maoïste Olivier Rolin explore deux figures du deuil de Mai 68. A travers leurs itinéraires de reconversion, il accomplit son propre travail de deuil et s'efforce de pacifier une identité tiraillée, hantée par l'hypothèse de la trahison. Sa figure biographique, reprise par une large réception critique, est celle du renoncement sans reniement. Une entreprise de célébration du « Fils retrouvé » s'enclencherait-elle ?

    Boris Gobille, « La mémoire à demi-mots. Analyses d'une commémoration impossible », 1997, pp. 95-110    

    ■ Boris Gobille: La mémoire à demi- mots. Analyses d'une commémoration impossible À partir du compte rendu d'une enquête ethnographique menée à Ivry-sur-Seine en 1995, l'auteur montre comment l'enquête impose un double déplacement d'objet: de la mémoire ouvrière de mai 1968, l'intérêt s'est porté sur la mémoire des anciens ouvriers de SKF, centrée sur la reprise de l'usine par les CRS en juin 1985 ; partie du concept polysémique de mémoire, l'enquête a conduit à l'analyse des diverses modalités pratiques de la remémoration qui se révèlent au cours des entretiens et lors d'une cérémonie officielle. La commémoration observée le 3 juin 1995 fait elle-même l'objet d'une double lecture: l'analyse des menues interactions qui peuplent le stand SKF; le rappel des conflits de juin 1985 qui rendent impossibles les récits indigènes de cet événement.

  • Boris Gobille, Luc Boltanski, Eve Chiapello, Le Nouvel Esprit du Capitalisme, Éditions Belin, Paris : Éditions Belin et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2000, pp. 166-167    

    Gobille Boris. Luc Boltanski, Eve Chiapello, Le Nouvel Esprit du Capitalisme. In: Genèses, 38, 2000. Figures de l'exil, sous la direction de Francine Soubiran-Paillet. pp. 166-167.

  • Boris Gobille, Aldo Marchesi, Eugénia Palieraki, Ludivine Bantigny, Redessiner la carte : de La Havane à Ñancahuazú, militants du Cône Sud et révolution continentale en 1967, 2017, pp. 95-118 

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, Eugénia Palieraki, Avant-propos. Les « années 1968 » : circulations révolutionnaires, Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2017, pp. 9-11 

    Boris Gobille, Emmanuel Renault, Anne Sauvagnargues, Mai 68 en quarantaine [Site web de colloque contenant les résumés et enregistrements vidéo des communications], 2008 

  • Boris Gobille, « La démocratie à l'épreuve de l'autoritarisme », le 16 novembre 2017  

    Organisé sous la coordination scientifique de Pascal Bonnard, UJM, Triangle ; Dorota Dakowska, Lyon 2, IUF, Triangle ; Boris Gobille, ENS de Lyon, Triangle, avec l’appui de Marie Laure Geoffray, Université Sorbonne Nouvelle – IHEAL

    Boris Gobille, « Des idées et des partis », le 23 mai 2017  

    Sous la responsabilité scientifique de Thibaut Rioufreyt, Docteur en science politique, Laboratoire Triangle/Lyon

    Boris Gobille, Ludivine Bantigny, « Sensitive expérience of politics. Protagonism and antagonism in May-June 1968 », May ’68: New Approaches, New Perspectives, Duke United States (US), le 11 février 2017 

    Boris Gobille, « Usurpation de fonction et appropriation du pouvoir en situation de crise : éléments de discussion », Usurpations de fonction et appropriation du pouvoir en situation de crise, XVI-XXe, le 16 janvier 2010 

    Boris Gobille, « La créativité comme arme révolutionnaire ? L'émergence d'un cadrage artiste de la révolution en Mai 68 », Comment sont reçues les oeuvres, Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines, le 25 juin 2004 

    Boris Gobille, « Le travail de la signification en conjoncture de crise politique. Socio-histoire du temps court et analyse de cadres », 8e Congrès de l'Association Française de Science Politique, Table Ronde n°1 « Où en sont les théories de l'action collective ? », IEP-Lyon / Université Lumière Lyon 2, Lyon, le 01 septembre 2005   

  • Boris Gobille, 02 - Ouverture du colloque Mai 68 en quarantaine 

    Boris Gobille, 38 - Clôture du colloque Mai 68 en quarantaine 

    Boris Gobille, 05 - Discussion 

    Boris Gobille, 07 - Quand des paysans deviennent « soixante-huitards ». 

    Boris Gobille, 09 - Discussion 

    Boris Gobille, 14 - La question de l’autorité et la restauration symbolique 

    Boris Gobille, 16 - Débat autour du thème de la question de l'autorité et la restauration symbolique 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Gil Daniel, Ateliers populaires, impression artisanale, militante, collective et anonyme pendant le printemps 1968 et ses suites, thèse soutenue en 2023 à Rennes 2 sous la direction de Leszek Brogowski, membres du jury : Catherine de Smet (Rapp.), Valérie Mavridorakis (Rapp.), Laurence Corbel  

    Dès le début du mois de mai 1968 se développait un vaste mouvement d'occupation des lieux d'étude et de travail, bases d'appuis de la plus grande grève de l'histoire du pays. À l'École des beaux-arts de Paris on installait presque immédiatement un atelier d'impression artisanale - l'atelier populaire - qui y a produit plus de trois cents affiches différentes, inondant les rues du Quartier Latin et les lieux du mouvement. On y accueillait des dizaines de personnes : artistes, étudiants et étudiantes en architecture et en peinture, grévistes de différentes corporations, membres de la bohème, révolutionnaires maoïstes ou anarchistes, etc. Tous et toutes participaient, à des degrés divers, à la production ou à la diffusion des tirages. L'organisation y était collective, la signature individuelle abolie, les gestes partagés dessinaient une façon particulière de créer. Sans tarder, d'autres groupes s'installaient sur son modèle et prolongeaient cette dynamique de production d'affiches partout en France. L'événement modifia durablement les pratiques des artistes et des groupes militants et inscrivit dans le temps l'impression artisanale dans le répertoire d'action des organisations de base du mouvement social. L'enjeu de ce travail est de dessiner les contours de cette pratique et, ce faisant, de définir l'expression « atelier populaire » et ses enjeux. Pour cela, il faut comprendre quel était le fonctionnement des ateliers, leurs démarches politiques, leurs compositions, et la répartition des tâches en leur sein, ainsi que le rôle qu'ils avaient dans le large paysage des formes d'expression du mouvement.

    Antoine Aubert, Devenir(s) révolutionnaire(s) , thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Frédérique Matonti  

    Comment expliquer que les idées « révolutionnaires » soient devenues si influentes dans les années ouvertes par la crise de Mai-Juin 1968 ? Et comment expliquer leur effondrement ? Qui furent les « intellectuels marxistes » en France au cours des années 1968-1981 ? Et que sont-ils devenus au cours des années 1980, traditionnellement décrites comme celles de la « crise » et du grand retournement ? Cette thèse, qui se revendique de l’histoire sociale des idées politiques, entend apporter des réponses à ces questions à travers une enquête reposant à la fois sur des entretiens, sur des archives (d’intellectuels, d’éditeurs, d’institutions, privées), sur l’analyse de nombreux ouvrages et sur des analyses statistiques. Plus précisément, le choix opéré a été d’étudier principalement trois éditeurs « marxistes » de la période : Maspero, Anthropos, et les Éditions Sociales. En prenant cette porte d’entrée pour saisir la réalité de la vie intellectuelle « révolutionnaire » entre les années 1968 et ses évolutions jusque dans les années 1990, cette thèse s’intéresse à la réalité de la production de 1700 ouvrages « marxistes », à la circulation et à la réception des idées « révolutionnaires » dans les années 1968-1981, à la sociologie de 813 intellectuels « révolutionnaires » et à leurs modalités d’engagements. Dans le même temps, en étudiant le « destin » de cette population d’intellectuels au cours des années 1980, ce travail se donne les moyens d’étudier précisément les devenirs révolutionnaires et les « vies ultérieures » des années 1968, à savoir les façons dont ces idées et ces engagements se transforment dans l’après-1981. En tenant ensemble ces deux décennies à partir de la même population de 813 intellectuels « révolutionnaires », ce travail contribue à écrire une histoire sociale des marxismes français.

    Antoine Aubert, Devenir(s) révolutionnaire(s), thèse soutenue en 2020 sous la direction de Frédérique Matonti, membres du jury : Annie Collovald (Rapp.), Jean-Numa Ducange (Rapp.), Gisèle Sapiro    

    Comment expliquer que les idées « révolutionnaires » soient devenues si influentes dans les années ouvertes par la crise de Mai-Juin 1968 ? Et comment expliquer leur effondrement ? Qui furent les « intellectuels marxistes » en France au cours des années 1968-1981 ? Et que sont-ils devenus au cours des années 1980, traditionnellement décrites comme celles de la « crise » et du grand retournement ? Cette thèse, qui se revendique de l’histoire sociale des idées politiques, entend apporter des réponses à ces questions à travers une enquête reposant à la fois sur des entretiens, sur des archives (d’intellectuels, d’éditeurs, d’institutions, privées), sur l’analyse de nombreux ouvrages et sur des analyses statistiques. Plus précisément, le choix opéré a été d’étudier principalement trois éditeurs « marxistes » de la période : Maspero, Anthropos, et les Éditions Sociales. En prenant cette porte d’entrée pour saisir la réalité de la vie intellectuelle « révolutionnaire » entre les années 1968 et ses évolutions jusque dans les années 1990, cette thèse s’intéresse à la réalité de la production de 1700 ouvrages « marxistes », à la circulation et à la réception des idées « révolutionnaires » dans les années 1968-1981, à la sociologie de 813 intellectuels « révolutionnaires » et à leurs modalités d’engagements. Dans le même temps, en étudiant le « destin » de cette population d’intellectuels au cours des années 1980, ce travail se donne les moyens d’étudier précisément les devenirs révolutionnaires et les « vies ultérieures » des années 1968, à savoir les façons dont ces idées et ces engagements se transforment dans l’après-1981. En tenant ensemble ces deux décennies à partir de la même population de 813 intellectuels « révolutionnaires », ce travail contribue à écrire une histoire sociale des marxismes français.