Dario Battistella

Professeur
Science politique.
Sciences Po Bordeaux
Institut de recherche Montesquieu
Centre Montesquieu de Recherches Politiques
  • THESE

    Le discours de l'interet national. Politique etrangere et democratie, soutenue en 1995 à Amiens sous la direction de Jacques Chevallier 

  • Dario Battistella, Paix et guerres au XXI, Cairn et Editions Sciences Humaines, 2019, Petite bibliothèque  

    « L'âge des guerres s'achèvera-t-il en une orgie de violence ou en un apaisement progressif ? » s'interrogeait Raymond Aron à la fin de Paix et Guerre entre les nations. Cinquante ans plus tard, Dario Battistella lui fait écho en analysant les relations internationales au XXIe siècle à travers le prisme de la guerre et de la paix. Depuis la fin de la guerre froide, le système international est caractérisé par une stabilité d'ensemble : la paix prévaut entre grandes puissances en général, et entre démocraties occidentales en particulier. Cette paix systémique s'explique par la structure unipolaire du système interétatique dominé jusqu'à aujourd'hui – mais pour combien de temps ? – par les États-Unis. Au sein de cette hiérarchie, les États occidentaux forment une communauté démocratique qui explique la paix régionale dont ils jouissent dans leurs relations réciproques. La face cachée de cette paix systémique réside dans les guerres d'intervention menées par les démocraties contre des régimes qualifiés de voyous. Une autre catégorie de guerres existe enfin entre des pays marqués par des « inimitiés durables » : Pakistanais et Indiens d'un côté, Israéliens et Palestiniens de l'autre, connaissent des guerres récurrentes car ils sont dans une « continuelle suspicion » réciproque

    Dario Battistella, Jérémie Cornut, Élie Baranets, Théories des relations internationales, 6e éd., Cairn et Presses de Sciences Po, 2019, Références, 800 p.  

    « Le mot "international", j'en conviens, est nouveau ; bien que, j'espère, clair et explicite. » Ainsi s'exprimait le philosophe Jeremy Bentham en 1781 lorsqu'il conçut ce néologisme. Si le terme est passé dans le langage courant au XVIIIe siècle, avec la prise de conscience de l'essor des États- nations et de la multiplication des transactions entre eux, la discipline des Relations internationales a tardé à s'imposer dans le champ des sciences sociales, en France particulièrement. Pourtant, l'étude savante de ce qui se passe sur la scène internationale aide à comprendre le monde. Pédagogique et exhaustif, cet ouvrage destiné aux étudiants, enseignants, diplomates et journalistes, s'y emploie. Il présente l'environnement intellectuel et historique de la discipline, ses paradigmes, ses concepts et débats structurants, et s'interroge sur les liens entre théorie et pratique. Il propose un état de l'art en ce début de XXIe siècle, en France et dans le monde. Cette sixième édition, augmentée de deux chapitres sur l'apport des études féministes et sur la diplomatie, met à jour l'ensemble des analyses et des bibliographies de ce vaste champ d'étude

    Dario Battistella, Théories des relations internationales, 5e éd., Presses de Sciences Po et Cairn, 2015, Références, 717 p.  

    « Un livre qui a vocation à devenir l'ouvrage de référence en langue française sur les théories des relations internationales. » Jean Klein, Politique étrangère. Destiné aux étudiants et aux enseignants en relations internationales et en science politique, ainsi qu'aux diplomates et aux journalistes, cet ouvrage se propose d'éclairer la compréhension du monde contemporain à partir des théories des relations internationales. Pédagogique et exhaustif, il rappelle l'environnement intellectuel et historique de cette discipline savante, présente ses principaux paradigmes, concepts et débats structurants, avant de s'interroger sur les liens entre théorie et pratique, sur les défis que posent les mutations de ce début de XXIe siècle et sur l'état de l'art en France. Chaque chapitre est accompagné de bibliographies commentées qui, jointes à la bibliographie générale, renvoient le lecteur aux textes fondamentaux et de seconde main qui compléteront ce tour d'horizon

    Dario Battistella, Un monde unidimensionnel, 2e éd., Cairn et Presses de Sciences Po, 2015, Nouveaux Débats, 187 p.  

    « L'essai de Dario Battistella offre une réflexion aussi intéressante que pertinente quant aux tendances qui ont marqué les relations internationales après la chute du mur. Sa clarté et son accessibilité ainsi que l'alliance d'arguments théoriques et factuels susciteront l'intérêt d'un public de curieux novices, mais aussi d'un lectorat averti. » Politique et Sociétés Pendant les vingt premières années qui ont suivi la fin de la guerre froide, l'ordre mondial a été celui d'un « monde unidimensionnel », synonyme de prééminence matérielle des États-Unis et d'hégémonie normative du libéralisme international sur la gouvernance mondiale. Stratégiquement pacifique parce que composé d'un système interétatique unipolaire sur le plan de la puissance, idéologiquement pacifié parce que constitué d'une société internationale unitive sur le plan de la légitimité, cet ordre est-il menacé par le revivalisme islamiste, le révisionnisme russe, l'ascension chinoise ? C'est à cette question que tente de répondre cette deuxième édition, enrichie d'une postface

    Dario Battistella, Théories des relations internationales, Cairn et Presses de Sciences Po, 2013, Références  

    Destiné aux étudiants et aux enseignants en relations internationales et en science politique, ainsi qu'aux diplomates et aux journalistes, cet ouvrage se propose d'éclairer la compréhension du monde contemporain à partir des théories des relations internationales. Pédagogique et exhaustif, il rappelle l'environnement intellectuel et historique de cette discipline savante, présente ses principaux paradigmes, concepts et débats structurants, avant de s'interroger sur les liens entre théorie et pratique et sur les défis que posent les mutations de ce début de XXIe siècle. Chaque chapitre est accompagné de bibliographies commentées qui, jointes à la bibliographie générale, renvoient le lecteur aux textes fondamentaux et de seconde main qui complèteront ce tour d'horizon. Actualisée et augmentée, cette quatrième édition met à jour l’ensemble des analyses et propose un nouveau chapitre sur l’état des relations internationales en France

    Dario Battistella (dir.), Relations internationales: bilan et perspectives, Ellipses, 2013, Optimum, 571 p. 

    Dario Battistella, The post Cold-War order as a one-dimensional world, Universidad del País Vasco, Euskal Herriko Unibersitatea. Servicio Editorial, 2013, Colección de Estudios Internacionales, 47 p. 

    Dario Battistella, Franck Petiteville, Marie-Claude Smouts, Pascal Vennesson (dir.), Dictionnaire des relations internationales: approches, concepts, doctrines, 3e éd., Dalloz, 2012, 572 p.   

    Dario Battistella, Théories des relations internationales, 4e éd., Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2012, Références, 751 p.    

    Plus que jamais à la une de l'actualité, les relations internationales font l'objet de toutes sortes de discours : politique, militant, médiatique. Destiné aux étudiants, aux enseignants en relations internationales et en science politique, ainsi qu’aux diplomates et journalistes, cet ouvrage se propose de compléter et d’éclairer la compréhension du monde contemporain à partir des discours savants relevant de la discipline scientifique des relations internationales. Pédagogique et exhaustif, il restitue l’état des connaissances en théories des relations internationales. Après avoir situé les relations internationales dans leur environnement intellectuel et historique, il passe en revue les paradigmes généraux, avant de détailler les débats sectoriels auxquels la discipline donne lieu. Chaque chapitre est accompagné de bibliographies commentées. Actualisée et augmentée, cette troisième édition met à jour l’ensemble des analyses et des références bibliographiques, avant de s'interroger, dans une nouvelle quatrième partie, sur les liens entre théorie et pratique des relations internationales et sur les défis que posent à la théorie les mutations en cours des relations internationales en ce début de XXIe siècle

    Dario Battistella, Un monde unidimensionnel, Cairn et Presses de Sciences Po, 2012, Nouveaux Débats  

    Quel modèle conceptuel proposer pour décrire la politique internationale du début de ce siècle ? Vingt ans après la chute du mur de Berlin, et l'effondrement de l'Union soviétique, les scénarios de Fukuyama, Krauthammer, Huntington et Kissinger ne se sont finalement pas réalisés. Loin des discours soulignant la multiplication des menaces pesant sur la sécurité des démocraties occidentales, cet essai montre que l'ordre mondial est à la fois stratégiquement pacifique parce que composé d'un système interétatique unipolaire sur le plan de la puissance, et idéologiquement pacifié parce que constitué d'une société internationale unitive sur le plan de la légitimité. Succédant aux puissances espagnole, autrichienne, française, et anglaise du XVIe au XIXe siècles, chacune imposant tour à tour son système de valeur, le monde contemporain est Un monde unidimensionnel, synonyme de prééminence matérielle des États-Unis et d'hégémonie normative du libéralisme international sur la gouvernance mondiale

    Dario Battistella, Marie-Claude Smouts, Franck Petiteville, Pascal Vennesson, Dictionnaire des relations internationales: approches, concepts, doctrines, 3e éd., Dalloz, 2012, Dictionnaires Dalloz 

    Dario Battistella, Un monde unidimensionnel, Presses de Sciences Po, 2011, Nouveaux débats, 174 p. 

    Dario Battistella, Paix et guerres au XXIe siècle, Sciences humaines, 2011, La petite bibliothèque de sciences humaines, 159 p. 

    Dario Battistella, Théories des relations internationales, 3e éd., Sciences Po, les Presses, 2009, Mondes, 694 p. 

    Dario Battistella, The return of the state of war: a theoretical analysis of operation Iraqi freedom, ECPR Press, 2008, ECPR monographs, 204 p. 

    Dario Battistella, Marie-Claude Smouts, Pascal Vennesson, Dictionnaire des relations internationales: approches, concepts, doctrines, 2e éd., Dalloz, 2006, 553 p. 

    Dario Battistella, Retour de l'état de guerre, Armand Colin, 2006, 292 p. 

    Dario Battistella, Théories des relations internationales, 2e éd., Presses de Sciences Po, 2006, Références, 588 p. 

    Dario Battistella (dir.), La théorie internationale face au 11 septembre et ses conséquences: perspectives libérales et critiques, Institut québécois des hautes études internationales, Université Laval, 2004 

    Dario Battistella (dir.), Peut-on penser un ordre international ?, IRIS et PUF, 2004, 217 p. 

    Dario Battistella, Théories des relations internationales, Presses de Sciences Po, 2003, Références inédites, 511 p. 

    Dario Battistella, Théorie des relations internationales, Presses de Sciences de Po, 2003, Références inédites, 511 p. 

    Dario Battistella, Guerres et conflits dans l'après-guerre froide, La Documentation française, 1998, 120 p. 

    Dario Battistella, La politique de la France à l'égard de l'Union soviétique depuis le 10 mai 1981, 1984 

  • Dario Battistella, « Transnationalisation des relations internationales et rapport public/privé dans la définition de l'intérêt national », in Centre universitaire de recherches sur l'action publique et le politique, épistémologie et sciences sociales (Amiens) (dir.), Public/privé [ séminaire de formation doctorale organisé par le CURAPP durant l'année universitaire 1993-1994], Presses universitaires de France, 1995, pp. 109-120 

    Dario Battistella, « Vers une nouvelle pax americana ? », in Centre universitaire de recherches sur l'action publique et le politique, épistémologie et sciences sociales (Amiens), Jacques Chevallier (dir.) (dir.), Droit et politique, Presses universitaires de France, 1993, pp. 97-110 

    Dario Battistella, « Unité allemande et équilibre européen », in Raphaël Draï, Cao-Huy Thuan (dir.) (dir.), Instabilités européennes, recomposition ou décomposition ?, l'Harmattan, 1992, pp. 41-59 

  • Dario Battistella, « Des RI françaises en émergence ? : Les internationalistes français dans le sondage TRIP 2011 », Revue française de science politique , 2013, n° 63, pp. 303-336    

    Cet article établit un état des lieux des Relations internationales (RI) françaises à partir des réponses obtenues dans le quatrième sondage TRIP ( Teaching, Research, and International Policy) auquel 3 466 internationalistes de 20 pays différents – et, parmi eux, 101 Français – ont participé en septembre 2011. Le bilan qui ressort de cette étude – portant sur la place des RI dans l’université française, l’éventuelle existence de RI à la française, le positionnement des internationalistes français par rapport aux tendances en cours dans les RI mondiales, leur attitude par rapport aux praticiens des relations internationales, et la question de la langue française – est ambigu : se dessinent les prémices d’une émergence des RI françaises, même si un certain nombre d’éléments invite à relativiser ce constat.

    Dario Battistella, « L'Occident, exportateur de démocratie », Politique étrangère , 2011, n° Hiver, pp. 813-824    

    Depuis une vingtaine d’années, les interventions militaires occidentales visant à protéger les populations, défendre les libertés fondamentales ou rétablir la démocratie se sont multipliées. Si elles sont facilitées et légitimées par une relecture du droit international, leurs racines idéologiques sont profondes et remontent au moins à la période des conquistadores. L’imposition de la démocratie par la force risque pourtant d’échouer, comme le montre l’exemple de l’Afghanistan.

    Dario Battistella, « Socialismes : Chronologie », Les Grands Dossiers des Sciences Humaines , 2009, n° °14, pp. 17-17   

    Dario Battistella, « Introduction : L'ordre international, norme politiquement construite », Revue internationale et stratégique , 2004, n° ° 54, pp. 85-88   

    Dario Battistella, « L'ordre international. : Portée théorique et conséquences pratiques d'une notion réaliste », Revue internationale et stratégique , 2004, n° ° 54, pp. 89-98    

    La volonté de « construire un monde multipolaire » afin d’empêcher « le chaos politique » exprimée à maintes reprises dans le discours de politique étrangère français relève du vœu pieux. En effet, la France, dans sa conception de l’ordre international, adopte une définition du système multipolaire comme un monde caractérisé par l’existence de plusieurs pôles de stabilité, inscrivant leur conduite diplomatique dans la perspective théorique réaliste et la pratique de la Realpolitik selon lesquelles l’ordre est synonyme de système stable. À cet égard, le consensus réaliste relatif à la dimension descriptive du concept – qu’est-ce que l’ordre international ? – ne saurait faire oublier les dissensions dues aux dimensions prescriptives du concept – comment obtenir et maintenir l’ordre international ? L’analyse des postulats réalistes montre cependant que la thèse de l’ordre par la hiérarchie des puissances s’accorde davantage avec les faits et est davantage conséquente avec les postulats réalistes que celle de l’ordre par l’équilibre.

    Dario Battistella, « Le retour de la guerre », Raisons politiques , 2004, n° 13, pp. 5-7   

    Dario Battistella, «  Liberté en Irak  ou le retour de l'anarchie hobbienne », Raisons politiques , 2004, n° 13, pp. 59-78    

    Résumé Alors que le drame de la deuxième guerre du Golfe n’avait pas remis en cause la tendance en cours vers la consolidation de la logique lockienne comme culture internationale dominante, l’opération « Liberté en Irak » se présente comme une tragédie, dans la mesure où elle annonce l’abandon, de la part des États-Unis, de la culture lockienne au profit d’une logique hobbienne. La construction de l’Irak comme ennemi, l’usage de la guerre préventive et le recours à l’unilatéralisme sont autant d’indices du retour possible de l’état de guerre comme structure dominante de la scène politique internationale de demain.

    Dario Battistella, « L'apport de Karl Deutsch à la théorie des relations internationales », Revue internationale de politique comparée , 2003, n° 10, pp. 567-585    

    Contrairement à une opinion reçue, l’apport de Karl Deutsch à la théorie des relations internationales réside moins dans sa méthode cybernétique que dans la substance de sa pensée, résumée dans la notion de communauté de sécurité pluraliste. En affirmant que la paix peut être obtenue grâce à l’attentepacifique réciproque et le partage d’un sentiment de communauté consécutifsà la multiplication des communications, ce concept constitue non seulementun défi au réalisme, mais prépare aussi le terrain aux notions de sociétémondiale de John Burton, de paix démocratique de Bruce Russett, et d’anarchie kantienne d’Alexander Wendt.

    Dario Battistella, « Recherche ennemi désespérément... : Réponse à Samuel P. Huntington à propos d'un affrontement à venir entre l'Occident et l'Islam », Confluences Méditerranée , 2002, n° °40, pp. 81-94   

    Dario Battistella, « Recherche ennemi désespérément. Réponse à Huntington », Confluences Méditerranée , 1994, n°12, pp. 143-155 

    Dario Battistella, « Fin de la guerre froide, fin de l'état de guerre ? », Politique étrangère, 1993, n°3, pp. 747-761      

    Depuis la chute du mur de Berlin le monde assiste une prolifération de conflits tous azimuts Pourtant en ce qui concerne les relations entre Etats du Centre la fin de la guerre froide signifie abord le remplacement progressif un système international hétérogène par un système homogène la remise en question de la priorité de la politique de puissance par la politique influence ainsi que impossibilité croissante établir une séparation entre politique interne et politique étrangère avènement un tel système-monde transnational inédit implique certes pas la fin des relations de domination dépendance entre Etats-nations Mais il en met pas moins en cause les postulats traditionnels du paradigme réaliste de état de guerre

  • Dario Battistella, Carl Schmitt. Le Nomos de la terre dans le droit des gens du jus publicum europaeum, Institut Français des Relations Internationales, Paris : Institut Français des Relations Internationales et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2003, pp. 423-425    

    Battistella. Carl Schmitt. Le Nomos de la terre dans le droit des gens du jus publicum europaeum. In: Politique étrangère, n°2 - 2003 - 68ᵉannée. pp. 423-425.

  • Dario Battistella, La guerre et l'économie, Le Débat, 1998, 1e éd., ° 98, pp. 190-192   

    Dario Battistella, Une utopie passéiste : Le monde selon Henry Kissinger, Le Débat, 1997, 3e éd., ° 95, pp. 152-164   

    Dario Battistella, De la démocratie en politique extérieure : Après-guerre froide et domaine réservé, Le Débat, 1996, 1e éd., ° 88, pp. 116-134   

    Dario Battistella, Ne pas se tromper d'époque, Le Débat, 1996, 1e éd., ° 88, pp. 157-161   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Pauline Ségard, La négociation diplomatique dans une perspective constructiviste : Identité et refus de négocier., thèse soutenue en 2018 à Bordeaux en co-direction avec Dan O'Meara, membres du jury : Pierre Binette (Rapp.), Jean-Vincent Holeindre (Rapp.), Thomas Lindemann et Alexandre Macleod  

    Cette thèse propose une étude des représentations de la négociation diplomatique et de leurs implications sur la décision de négocier. A travers une analyse comparée de la politique étrangère des dirigeants américains confrontés aux programmes nucléaires nord-coréen et iranien de 1993 à 2012, elle entend mettre en lumière le rôle des pratiques représentationnelles dans l’acceptation et le refus de négocier et sur les modalités de négociation.L’analyse des discours des membres des administrations Clinton, Bush et Obama à l’aide d’une méthodologie constructiviste permet l’identification de leur imaginaire sécuritaire, grille de lecture à travers laquelle les dirigeants américains ont appréhendé la complexité des problématiques nucléaires nord-coréenne et iranienne et agi en conséquence. L’opérationnalisation de leurs interprétations a toutefois donné lieu à des politiques distinctes en matière de négociation. La thèse discute les implications identitaires que les dirigeants américains ont attribuées à ces politiques, en matière de sécurité ontologique des États-Unis face à la Corée du Nord, en matière de préservation de l’identité de la « communauté internationale » face à l’Iran. Ce faisant, elle propose une compréhension des différences de traitement des problématiques nucléaires nord-coréenne et iranienne et de leur évolution.

    Guilhem Penent, L'Amérique en orbite ou l'anomalie de la sous-arsenalisation de l'espace depuis la fin de la guerre froide : une analyse réaliste reflexive, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux, membres du jury : Thomas Lindemann (Rapp.), Xavier Pasco (Rapp.), Jean-Vincent Holeindre  

    Ce travail offre une analyse holistique de la politique spatiale américaine après laguerre froide vue sous l’angle de l’armement limité de l’espace extra-atmosphérique. Prenantappui sur la distinction entre les notions de « militarisation » et d’« arsenalisation » del’espace, il cherche à répondre à la question suivante : pourquoi les États-Unis n’ont-ils pas,depuis la fin de la guerre froide, arsenalisé l’espace ? Dans le cadre de la théorie réalisteréflexive, la thèse montre que ce profil bas s’explique par la quête de l’honneur, laquelleimpose la mise en place d’une politique « hégémonique » fondée sur la recherche de lalégitimité et de la reconnaissance mutuelle entre les États-Unis, les autres puissancesspatiales établies et le reste du monde. La « sous-arsenalisation », en tant qu’alternative audéploiement d’armes spatiales, se situe à l’intersection de trois logiques liées, chacuned’entre elles, à la fameuse triade classique : le prestige, le profit et la sécurité. Plusprécisément, cette étude porte sur les différents programmes de coopération et efforts delibéralisation de l’espace par le marché et de régulation des armements dans l’espaceconduits par les États-Unis depuis l’administration Reagan jusqu’à la présidence Obama.

    François Ahmed Michaux Bellaire, Les ruptures intellectuelles et scientifiques de la sociologie des relations internationales : enquête sur l'absence d'une conversation française en RI, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux, membres du jury : Thierry Balzacq (Rapp.), Thomas Lindemann (Rapp.), Jérémie Cornut  

    Cette thèse propose une étude disciplinaire des Relations internationales en France. Dans ce domaine très peu exploré, elle discute un ensemble de conventions historiographiques qui incitent à justifier la situation déficiente dans laquelle se trouvent aujourd’hui les RI françaises. En discernant à la place un ensemble de croyances partagées, la thèse entend renouveler la façon dont il faudrait appréhender la position actuelle des RI françaises.Les résultats de l’étude mettent en cause le label franco-français « sociologie des relations internationales » comme n’étant pas parvenu à représenter une école de pensée française et à instaurer une conversation scientifique telle qu’a pu l’accomplir avec succès l’Ecole anglaise.La figure de Raymond Aron, précurseur de la sociologie des relations internationales, apparaît à ce titre en pleine lumière. Incarnant une étude autonome des RI qui s’est déployée un temps avec vigueur en France, son rejet actuel symbolise les difficultés d’ordre avant tout scientifique dont souffre la sociologie des relations internationales contemporaine.Sont principalement mis en question les rapports de cette dernière à la théorie, à la distinction entre objets internes, étrangers et internationaux et à la conception pluridisciplinaire de l’étude des relations internationales.

    Adrien Schu, De la guerre à la paix : une explication clausewitzienne de la cessation du recours à la violence, thèse soutenue en 2015 à Bordeaux, membres du jury : Thomas Lindemann (Rapp.), Jean-Vincent Holeindre (Rapp.), Frédéric Charillon et Benoît Durieux  

    Ce travail de thèse a pour ambition de proposer une nouvelle explication dubasculement de la guerre à la paix. Nous débutons notre recherche en nous intéressant, dans unepremière partie, à la définition de la guerre et de la fin de la guerre. Nous défendons alors l’idéeselon laquelle la guerre, conçue comme l’une des phases alternatives des relations bilatérales entregroupes sociaux, prend fin dès lors qu’au moins l’un des deux belligérants aux prises cesse derecourir à la violence. Nous établissons ensuite une typologie des différentes modalités de la fin dela guerre : nous posons qu’un belligérant arrête d’employer la violence soit parce qu’il n’en est plusphysiquement capable (nous parlons d’incapacité physique), soit parce qu’il en a pris la décision(nous parlons de renoncement politique). Nous soutenons l’hypothèse selon laquelle seul lerenoncement politique conduit à la continuation des relations entre groupes sociaux et donc à lapaix.Dans une seconde partie, nous nous réapproprions l’opposition introduite par Clausewitz entre laguerre absolue et les guerres réelles afin de mettre au jour notre propre explication du renoncementpolitique. La notion de guerre absolue nous permet de démontrer que le renoncement politiquen’est possible qu’à condition que l’Etat valorise davantage un intérêt autre que celui à l’origine deson recours à la violence. Nous proposons finalement qu’un Etat prend la décision de renoncer àla violence quand il ne pense plus pouvoir réaliser l’objectif politique qu’il poursuit violemmentsans nuire de façon inacceptable à un intérêt qu’il juge plus important.

    Élie Baranets, La démocratie irrésistible ? : une explication des défaites des démocraties à travers l'étude des guerres menées par les Etats-Unis au Vietnam et par Israͭl au Liban, thèse soutenue en 2015 à Bordeaux, membres du jury : Thomas Lindemann (Rapp.), Jonathan Paquin (Rapp.), Patrick Troude-Chastenet et Jean-Vincent Holeindre  

    Les déboires, notamment récents, des démocraties en guerre ne peuvent êtreexpliqués par les théories de la « victoire démocratique ». Dominantes dans le champacadémique contemporain des Relations internationales, celles-ci confèrent aux démocraties unavantage militaire décisif. Rendre compte de cette anomalie, tel est l’objectif de cette recherche.Pour cela, nous posons l’hypothèse que la défaite survient pour un État démocratique lorsquel’exécutif présente publiquement des objectifs de guerre fallacieux : nous parlons de« contournement » (de la démocratie).Une telle pratique rend la guerre illégitime en interne. Les gouvernants en ont conscience et,anticipant la réaction négative du public, ils se restreignent dans l’engagement armé. Leurschoix stratégiques dépendent de cette contrainte. Trop prudents, et surtout trop discrets pourêtre efficaces, ils connaissent des difficultés sur le terrain. Constatant finalement l’existenced’une tromperie quant aux objectifs de la guerre, le public la conteste à mesure qu’elle provoquela mort des soldats de la nation. Les contraintes pesant sur les gouvernants augmentent, et avecelles les difficultés militaires et donc la contestation. Ces facteurs se renforcent mutuellementjusqu’à ce que les gouvernants renoncent à atteindre les objectifs majeurs qu’ils se sont fixés,trop coûteux politiquement. Un temps affaiblie, la démocratie se rétablit irrésistiblement, auxdépens de ceux qui l’ont contrariée. Ainsi les démocraties perdent-elles des guerres, ce quenous tentons de démontrer par l’analyse minutieuse de deux cas d’études représentatifs : laguerre du Vietnam pour les États-Unis et celle du Liban en 1982 pour Israël.

    Jérémie Cornut, Le pragmatisme et l'analyse des phénomènes complexes dans la théorie des relations internationales , thèse soutenue en 2012 à Paris EHESS en co-direction avec Stéphane Roussel  

    Cette recherche se penche sur la manière dont plusieurs théories des relations internationales peuvent être combinées pour analyser un phénomène complexe. Elle répond aux critiques théoriques et métathéoriques auxquelles ce type de combinaison fait face. Il s’agit notamment de préciser son épistémologie –qui est décrite comme putnamienne, dans la lignée du réalisme pragmatique de Hilary Putnam– et sa cohérence explicative –mise à jour grâce à l’érotétique, c’est-à-dire la logique des questions et des réponses. Grâce aux concepts introduits, un phénomène fréquent et peu étudié, les excuses dans la diplomatie américaine, est analysé. L’objectif est de montrer en quoi trois cadres théoriques –dans la lignée respectivement de Hedley Bull, Costas Constantinou et Robert Putnam– sont compatibles et complémentaires pour permettre une meilleure compréhension du phénomène, c’est-à-dire, pour le dire en utilisant le concept de Railton, pour écrire la plus grande partie possible de son texte explicatif idéal.

    Gwenaëlle Calcerrada, Le paradoxe du soft power , thèse soutenue en 2012 à Paris EHESS  

    Le soft power fait son apparition, dans le champ disciplinaire et politique américain, au cours d’un débat national sur le déclin de la puissance américaine, à la fin des années 1980. Dans la décennie 2000, il est devenu l’un des concepts les plus usités et les plus incompris des Relations Internationales. C’est par la démystification du concept de soft power que nous expliquerons la circulation de cette notion scientifique au sein des champs académique et politique américains.

    Fabrice Argounès, L'australie, entre puissance moyenne et puissance régionale : une analyse réaliste néoclassique, thèse soutenue en 2011 à Bordeaux 4 en co-direction avec Stéphane Roussel, membres du jury : Thomas Lindemann (Rapp.), Xavier Pons (Rapp.)  

    En mars 1947, le gouvernement australien dirigé par Joseph Chifley présente devant le Parlement une liste des priorités en matière de politique étrangère et de sécurité pour le Commonwealth d’Australie : « en premier, un soutien plein et entier aux Nations Unies, en second le maintien des liens avec le Commonwealth, en troisième les accords de sécurité avec les Etats-Unis et d’autres Etats [et] en quatrième la participation à la politique régionale ». En 1994, selon le Livre Blanc de la Défense, la politique étrangère de l’Australie a considérablement évolué. Elle repose désormais en priorité sur l’Asie Pacifique : « la sécurité future de l’Australie – comme [sa] prospérité économique – est liée inextricablement à la sécurité et à la prospérité de l’Asie Pacifique ».

    Salim Chena, Réification, exil et nation , thèse soutenue en 2011 à Paris EHESS  

    Les migrations irrégulières vers et depuis l'Algérie constituent un élément important des systèmes migratoires africain et eurafricain. Les exilés subsahariens et algériens représentent un enjeu non-négligeable des politiques intérieure et extérieure de l'Algérie. Victimes de la répression, de l'exploitation et de conditions de vie difficiles, les exilés n'en sont pas moins acteurs de leur existence par le biais de stratégies de contournement des frontières, de pratiques solidaires et par la formation de nouvelles formes d'appartenances. Ce travail analyse la dialectique subtile entre les exilés et les structures politiques, juridiques et économiques dans lesquelles ils évoluent. La réification de l'exil comme expérience vécue repose sur des images politiques des exilés, sur la prédation dont ils sont les victimes ou sur la dérogation arbitraire au principe de l'asile politique. Mais, elle se poursuit dans la production de l'injustice et la réification des exilés et de leur corps au sein des communautés migrantes ou dans leur rapport aux institutions. Au-delà des catégories juridiques ou sociologiques classiques, la notion d'exil rend compte de l'expérience vécue par les individus dans un monde qui leur refuse tout statut, en premier lieu dans leur pays d'origine. Contre la réification des exilés, la lutte prend diverses formes de la solidarité communautaire à la mobilisation des migrants. Dans une perspective critique, nous défendrons l'hypothèse que la réification de l'exil et des exilés n'empêche pas la formation d'identités politiques revendicatrices.

    Antonios Vlassis, Stratégie(s) d'acteur(s) et construction des cadres normatifs internationaux , thèse soutenue en 2010 à Bordeaux 4  

    Depuis une vingtaine d’années, l’exception culturelle et la diversité culturelle se situent au cœur d’un débat de plus en plus mondialisé sur le rapport entre le commerce et la culture. En 1993, lors des négociations internationales du GATT, l’exception culturelle est vue comme un terme approprié pour certains acteurs dans leur but de préserver la légitimité de l’intervention publique en matière de culture et de soustraire les biens et services culturels de l’agenda de l’accord. Au bout de douze ans, le 20 octobre 2005, les Etats membres de l’UNESCO adoptent la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, censée être un mécanisme de régulation internationale de l’interface « commerce-culture ». Depuis vingt ans, les interrogations sur les normes internationales suscitent de nombreux débats au sein de la discipline des Relations Internationales. La question majeure de cette thèse traite le processus de l’émergence des cadres normatifs internationaux et les dynamiques de leur construction, en contribuant à la recherche des facteurs de l’énonciation des normes internationales. Pour cela, nous cherchons à prendre en compte les séquences de la construction du cadre normatif relatif à l’interface « commerce-culture » et à s’engager dans une lecture temporelle en vue de saisir les mécanismes de sa fabrication et la complexité de son élaboration. Nous prétendons ouvrir la boîte noire du processus et opter pour une analyse favorisant une sociologie politique de la scène internationale en vue d’observer de plus près les acteurs, leurs stratégies, leurs interactions, ainsi que leurs contraintes tout au long du processus de l’émergence et de la construction du cadre normatif.

    Aurélie Lacassagne, Une reconstruction éliasienne de la théorie d'Alexander Wendt , thèse soutenue en 2008 à Bordeaux 4  

    Cette thèse propose une déconstruction critique de l'oeuvre d'Alexander Wendt. On mettra en lumière la généalogie de sa pensée qui se retrouve en théorie sociale et en relations internationales. Ainsi, on peut dire que la théorie wendtienne, loin d'apporter une réponse au traditionnel débat agency-structure, met en réalité en évidence le problème fondamental posé par les termes mêmes de ce débat. La volonté affichée par Wendt de synthétiser les deux approches co-déterministes que sont le constructivisme et le réalisme critique, démontre notamment l'impasse théorique d'un tel mode de pensée. Une reformulation sémantique des termes du débat apparaît nécessaire d'où le développement de concepts tels que processus, relations, habitus et configurations issus de la pensée éliasienne. Nous proposons également de faire une reconstruction de la théorie wendtienne qui se fonde en grande partie sur la sociologie relationniste ou sociologie des processus développée par Norbert Elias. Une approche relationniste permet de mettre l'emphase sur le caractère processuel de toute réalité sociale. On évite ainsi les réifications si courantes dans la pensée sociale traditionnelle. Par ailleurs, afin de comprendre et d'expliquer la politique internationale, il faut travailler sur la longue durée, seule façon de voir l'évolution (souvent lente) des processus sociaux. Enfin, avec Elias, nous réintégrons une dimension psychologique à la compréhension de la politique internationale au travers du concept d'habitus qui se révèle à la fois social et psychique. Il y a donc une discussion sur le rôle des émotions, des affects et de leur autocontrôle dans le rapport à la violence sur la scène internationale.

    Emmanuel Puig, Du "péril jaune" à la "menace chinoise" , thèse soutenue en 2007 à Bordeaux 4  

    Depuis la fin de la guerre froide, la montée en puissance de la Chine constitue un des sujets les plus largement débattus dans la discipline américaine des Relations internationales (RI). Il existe en son sein un consensus assez large sur les problèmes posés par cette émergence et les débats contemporains portent essentiellement sur la gestion de cette nouvelle configuration de la scène internationale. A partir de ce constat, notre analyse établit une sociologie historique des perceptions de la Chine dans la réflexion américaine sur la politique mondiale. De la genèse du "péril jaune" (conceptualisé ici comme un mythe politique) à l'appréhension de la Chine à travers le prisme de l'anarchie internationale dans la discipline des RI, les discours sur la Chine ont subi des évolutions historiques séquentielles au cours desquelles ont été élaborés les principes formatifs des représentations contemporaines. Aussi, loin de constituer les produits d'une raison scientifique dépolitisée, les conceptualisations de la Chine dans la discipline américaine des RI résultent historiquement de projets politiques.

    Niels Lachmann, Dynamiques d'intégration et de désintégration dans une communauté de sécurité , thèse soutenue en 2007 à Bordeaux 4  

    Les relations de l'Espagne démocratique avec les États européens et nord-américains et les organisations multilatérales dans l'espace transatlantique marquent plusieurs transformations importantes. D'abord instrumentales et limitées, elles deviennent de plus en plus étroites, ce qui confirme de manière paradoxale la part importante jouée par l'Espagne lors de la récente crise des relations transatlantiques. En s'appuyant sur le concept de communauté de sécurité pour l'étude des dynamiques inclusives et exclusives qui y ont lieu, ce travail propose une lecture certes à priori positive de l'intégration communautaire espagnole, mais démontre aussi que cette trajectoire, si elle permet de dédramatiser durablement certains conflits, en crée aussi d'autres, qui peuvent mener à la crise de la communauté d'un côté, à l'action violente contre des acteurs extérieurs de l'autre.

    Juliana Marçano Santil, "Ce métis qui nous trouble" , thèse soutenue en 2006 à Bordeaux 4  

    Cette thèse analyse les usages des images du Brésil dans les divers registres du discours des acteurs politiques angolais. Le but est de les utiliser comme clef pour comprendre comment ces acteurs se définissent eux-mêmes, comment ils expliquent la réalité actuelle de leur pays et comment ils élaborent leurs projets de société. L'analyse démontre l'empreinte des structures introduites par la colonisation dans les discours angolais. En d'autres termes, le Brésil reste vu via les lunettes de la colonisation : soit il est défini par ces acteurs angolais comme un nouveau colonisateur, soit il est vu comme une entité politique avec qui l'Angola partage une identité commune, fondée sur le phénomène de la colonisation portugaise subie par les deux pays et sur le phénomène colonial de la traite des esclaves qui a envoyé au Brésil des milliers de personnes vers des territoires qui aujourd'hui composent l'Angola. Cette empreinte des structures discursives coloniales est considérée comme marqueur de la colonialité, concept théorique choisi pour sa capacité à fournir une grille d'analyse discursive de ce qui est continuité et rupture, des discours de l'époque coloniale aux discours politiques propagés actuellement dans la société angolaise.

    David Ambrosetti, La politique internationale comme espace de jugement , thèse soutenue en 2005 à Bordeaux 4  

    A la suite de la campagne militaire de la France au Rwanda de 1990 à 1994, la diplomatie française a vu son influence décliner à l'ONU en matière de résolution des conflits, particulièrement dans la région des Grands Lacs. A travers cette trame, le travail replace les pratiques des décideurs diplomatiques dans leur environnement normatif, c'est-à-dire dans la somme des attentes que d'autres agents entretiennent à leur égard en vertu des ressources que ces derniers leur fournissent. Ces agents forment de véritables espaces de jugement sanctionnant positivement ou négativement les positions de chacun. L'apprentissage opéré à Paris apparaît comme le résultat d'une transformation de l'espace de jugement sanctionnant les pratques de gestion des conflits extérieurs et dans lequel se jouent désormais le crédibilité et même l'avenir du maintien de la paix à l'ONU, une transformation qui résulte notamment des pratiques légitimatrices adoptées par Paris face au conflit rwandais.

  • Pierre Bourgois, Est-il l’un des leurs ? Francis Fukuyama et le néoconservatisme américain, thèse soutenue en 2018 à Bordeaux sous la direction de Patrick Troude-Chastenet, membres du jury : Bernard Bruneteau (Rapp.), Jean-Vincent Holeindre (Rapp.), Maud Quessard-Salvaing  

    Francis Fukuyama s’est fait connaître aux yeux du grand public à la fin des années 1980 et au début des années 1990, suite à sa célèbre thèse controversée de « la fin de l’histoire ». Érigé comme un parfait défenseur du modèle politique et économique libéral occidental, le politologue fut régulièrement associé au néoconservatisme américain, cela jusqu’à sa rupture clairement affichée au milieu des années 2000. Si Fukuyama dénonce alors la vision « agressive » de la génération post-Guerre froide du mouvement en politique étrangère, on s’aperçoit par ailleurs également, avant cette période, de l’existence de certaines divergences avec les premiers néoconservateurs, notamment en politique intérieure. Dès lors, on peut s’interroger sur la place réelle qu’occupe l’auteur de « la fin de l’histoire » au sein du néoconservatisme américain. À ce titre, nous défendons la thèse selon laquelle l’œuvre fukuyamienne, loin d’être marginale, incarne au contraire pleinement le socle intellectuel du néoconservatisme. Preuve, au-delà de la diversité indéniable, d’une unité idéologique plus large au sein du courant.

    Fuad Pashayev, La médiation dans la résolution des conflits internationaux : Martti Ahtisaari à Aceh et au Kosovo, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Thomas Lindemann, membres du jury : Nathalie Duclos (Rapp.), Anne Dulphy (Rapp.), Daniel E. Rojas et Grégory Daho  

    Cette recherche analyse la médiation dans la résolution des conflits internationaux, à partir de deux interventions médiatives de Martti Ahtisaari, au milieu des années 2000. Cet ancien secrétaire général-adjoint des Nations unies, ancien président finlandais, prix Nobel de la paix 2008, se voit comme l'homme du centre et non l'homme du milieu. Il se perçoit intimement comme l'homme-de de la paix, son véritable co-décideur. Cette étude dévoile sa coulisse médiative selon une approche empruntée à E. Goffman. Ce travail s'appuie sur une trentaine d'entretiens, réalisées avec des personnalités impliqués dans le deux médiations. Notre approche donne la parole aux «adversaires médiatifs» du célèbre finlandais sous-représentés dans la littérature disponible, à l'instar de l'expert australien Damien Kingsbury. Nous avons aussi mobilisé des images animées ou fixes ; certaines sont inédites. La thèse examine les rapports entre médiation et négociation, via le rôle de divers acteurs internationaux, comme le ONG, l'UE, les États-Unis et l'ONU.

    Damien Simonneau, Il nous faut une barrière ! : sociologie politique des mobilisations pro-barrière en Israël et en Arizona (Etats-Unis), thèse soutenue en 2015 à Bordeaux sous la direction de Évelyne Ritaine, membres du jury : Thierry Balzacq (Rapp.), Denis Duez (Rapp.)  

    En Israël et aux États-Unis, les politiques de défense matérialisant des limites territoriales au moyen de« barrières » ont pour point commun de susciter des mobilisations infra-étatiques (en Israël à partir de2001 pour une « barrière de sécurité » en Cisjordanie ; en Arizona à partir de 2010 pour une « barrièrefrontalière » avec le Mexique). Les opérations homologues de cadrage pro-barrière des situations demobilités et de présence de Palestiniens et de Mexicains que ces mobilisations remplissent, contribuentà entretenir le consensus sur le rôle du militaire dans la construction et le traitement d’un « problèmepublic » de la mobilité. Le territoire marqué par la barrière devient alors le lieu d’une performancepublique destinée à rassurer les citoyens israéliens et états-uniens. Par une analyse des représentations,des modes d’actions et des pratiques de sécurité pro-barrière, nous examinons les spécificitésnationales et géopolitiques de ces deux fabriques de barrière. Au-delà de ces spécificités, ladémonstration compare trois opérations homologues remplies par ces mobilisations dans leurssystèmes politiques : la problématisation des situations de mobilité et de présence d’étrangersindésirables ; la « sécuritisation » en une réponse militaire à apporter à ces situations ; et lapublicisation du cadrage pro-barrière par l’action collective et protestataire contre les gouvernements.

  • Elda Nasho Ah-Pine, Une communauté de sécurité en Europe ? : l'exemple des Balkans occidentaux, thèse soutenue en 2015 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Sabine Saurugger, membres du jury : Frédéric Ramel (Rapp.), Wolf-Dieter Eberwein    

    Les Balkans occidentaux (BO), déchirés après 1989 par les guerres dont les plus sanglantes et les plus problématiques en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, et en Albanie, ne pouvaient plus laisser indifférentes les puissances occidentales, et en particulier l’OTAN et l’UE. La survenue de ces conflits a confronté en effet les pays européens à la guerre près de chez eux signifiant une éventuelle déstabilisation de la région et la gestion d’un grand nombre d’immigrés en provenance des BO. C’est pourquoi l’OTAN et l’UE se sont depuis largement investies dans des missions de pacification et de reconstruction étatique dans cette région, par la mise en place de politiques de sécurité et de défense, puis par le biais de politiques d’élargissement. L'action de ces différentes organisations, à côté de celle des BO, a permis la fin de la guerre et une certaine stabilisation de ces pays. Mais, cette dernière est loin d'être complétement acquise. En effet, c'est la non consolidation des institutions étatiques et de la démocratie qui menace encore l’effondrement de l’Etat et qui continue à constituer un enjeu de taille pour les pays des BO.Notre thèse a pour objet d’analyser l'évolution de la stabilisation des BO depuis la chute du mur de Berlin en étudiant et en mettant en confrontation des ensembles complexes de relations entre acteurs, enjeux, moyens et processus. Afin d'analyser ce processus complexe, nous proposons un modèle qui s'appuie sur le concept des « communautés de sécurité » (CS) de Deutsch et al. (1957). Cependant, pour les besoins de notre étude, nous reconceptualisons ce concept à l’aide de variables que nous avons choisies en européanisation et en démocratisation que les auteurs n’avaient pas pu prévoir à l’époque de la rédaction des CS.Ainsi, le concept de CS reconceptualisé permet de répondre à notre problématique: pourquoi et comment une CS comprenant les pays de la région encore instable des Balkans occidentaux se construit-elle sur le continent européen autour de l'OTAN et de l'UE, depuis la chute du Mur de Berlin ?Notre hypothèse est la suivante : la construction d’une CS s’explique par la combinaison de deux éléments : d’une part la pression exogène des organisations régionales exigeant des changements concrets en termes de démocratisation et de sécurisation, et d’autre part l’acceptation de ces exigences de la part aussi bien des élites que des populations des pays concernés. En d’autres termes, plus la pression des organisations régionales est perçue comme légitime et mise en œuvre, plus la création d’une CS est probable.La variable dépendante que nous analysons est la construction d’une CS européenne comprenant les Balkans occidentaux (CSEBO) pluraliste. Les moyens de construction de cette communauté de sécurité correspondent à nos variables indépendantes choisies en sécurité, européanisation et démocratisation et qui sont de deux types : endogènes et exogènes. Il s’agit d’une part, des variables portant sur le rôle des facteurs et acteurs externes (OTAN et UE) en vue de la stabilisation des BO, et donc de leur contribution à la construction de la CSEBO. Il s’agit d’autre part, d’une série de variables endogènes portant cette fois-ci sur le rôle des facteurs et acteurs internes (élites et populations des pays des BO) dans la formation de la CSEBO. Nous montrons que les niveaux interne et externe sont en permanente interaction.Les résultats de notre étude, obtenus dans le cadre de la méthode de process-tracing à partir de sources primaires et secondaires, ainsi que d’entretiens semi-directifs, montrent un découpage dans le temps dans la construction de la CSEBO: avant et après 2000. Ainsi une première période allant de la chute du Mur de Berlin jusqu'au début des années 2000 connaît l’absence quasi-totale des conditions constitutives des CS et donc la CSEBO est très embryonnaire ici. Nous montrons ensuite qu’une CSEBO se construit progressivement à partir du début des années 2000.

    Sidney Floss, Les critiques de la notion de souveraineté en Droit et Sciences Politiques : l'évolution sématique des concepts source de confusion, thèse soutenue en 2015 à Rennes 1 sous la direction de Jean Baudouin, membres du jury : Johann Michel (Rapp.), Bernard Bruneteau, Stéphane Pierré-Caps et Philippe Raynaud  

    Cette thèse s’interroge sur les raisons de la crise actuelle de la notion de souveraineté. La plupart des critiques affirment dénoncer la souveraineté dans sa conception classique telle que formulée par Hobbes et Bodin. Il s’agira alors de montrer que ces critiques manquent leur objet. Elles ne concernent pas la souveraineté de Hobbes ou Bodin mais une reconstruction de celle-ci. La thèse soutenue est que les évolutions paradigmatiques au sein des différentes disciplines ayant à traiter de la souveraineté ont profondément modifié son sens, de même que le sens des termes la définissant. Les concepts de pouvoir, d’État, de droit, ont été transformés en fonction de l’évolution des États et des préoccupations de chercheurs appartenant à des champs différents. Ce travail s’attachera à préciser la diversité de sens accordée aux différentes notions pour ensuite montrer que les critiques actuelles de la souveraineté transposent leurs propres définitions aux termes utilisés par Bodin et Hobbes. Il apparaîtra alors qu’en reprenant la souveraineté dans son sens originel, il est impossible de la considérer comme limitée.

    Alexis Cartonnet, Les relations internationales à l'Age Classique : Etude systématique des dimensions ontologiques, politiques, stratégiques et tactiques des relations entre Etats aux XVIIe et XVIIIe siècles, thèse soutenue en 2012 à Lyon École normale supérieure sous la direction de Michel Senellart, membres du jury : Frédéric Gros (Rapp.), Thierry Ménissier et Martin Motte  

    L’objet de ce travail de thèse est d’élucider la dynamique des relations internationales à l’Age classique, depuis les traités de Westphalie (1648) jusqu’à la bataille de Valmy (1792). Les conflits qui marquent les relations internationales à l’Age classique sont régulièrement qualifiés par les historiens militaires de « limités » et d’« indécis ». Or, il faut élucider les raisons et la nature de cette limitation. Cette limitation est double : les guerres de l’Age classique sont d’abord limitées pour des raisons politiques, « l’équilibre des puissances » fonctionnant comme un cadre juridique régulateur ; les guerres sont ensuite limitées pour des raisons militaires, la guerre classique était fondée sur une stratégie d’usure et une tactique de position. Plus importante que la mise au jour de ces limitations, est leur articulation causale. Pour élucider ce problème, nous avons proposé une grille d’analyse que nous avons appelé « quadrangle des relations internationales », et qui permet d’étudier, pour n’importe quelle époque, les dimensions ontologiques, politiques, stratégiques et tactiques, de ces relations. La dimension ontologique questionne la nature des acteurs politiques dans un système politique donné : comment l’Etat territorial souverain s’est-il imposé comme forme d’organisation politique centrale ? La dimension politique analyse ensuite le cadre dans lequel se meuvent les unités du système : comment s’est imposé peu à peu l’équilibre des puissances comme mode de régulation de la politique internationale ? La dimension stratégique explicite le plan des campagnes des chefs d’Etats : comment expliquer que la stratégie des Etats ait été fondée sur la défensive et l’usure ? La dimension tactique enfin, scrute les modes opératoires de cette stratégie : comment procèdent sièges et manœuvres à l’Age classique ? Chacune de ces dimensions s’enchaîne causalement de manière à renouer avec une « histoire globale », allant des strates mentales à la stratégie des acteurs.

    Emmanuel Vianès, Entre guerre et paix : les Administrations Internationales Post-Belligérantes, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3 sous la direction de Jean-Paul Joubert, membres du jury : Frédéric Ramel (Rapp.), Roberto Garretón Merino    

    La notion d’administration internationale post-belligérante est spécifique au sein des administrations de territoire en relations internationales, au côté des opérations de paix. Lors de situations exceptionnelles, une Autorité internationale est instaurée lors de périodes transitoires, qui oscillent entre la guerre et la paix, pour remédier à des différends territoriaux et/ou à des problèmes de gouvernance. Cette institution politique repose sur le fait qu’un acteur international est responsable de l’administration d’un territoire de manière temporaire dans une situation de post-belligérance, qu’il exerce sa fonction dans l’intérêt de la population et de la société internationale, qu’il superpose les ordres juridiques international et interne, qu’il établit des structures de gouvernance mixtes et qu’il peut intervenir dans les relations internationales au nom du territoire administré. Pour élaborer une réflexion sur ce concept, il faut faire le lien entre le droit international public et les relations internationales afin de disséquer « l’idée » et d’établir ainsi une grille de lecture. Dans la pratique, l’expérimentation en matière d’administration internationale post-belligérante se divise entre la phase plénière, le partenariat et l’appropriation locale du processus afin d’entrevoir la finalité de ce mécanisme : la construction d’une passerelle entre la prégnance de l’étatisme au sein du système international et la diffusion des normes de la société internationale. Ceci est révélé à la lumière des expériences de la Bosnie-Herzégovine, du Kosovo et du Timor oriental.

  • Eric Rouby, « Une voix et un écho » : Analyse des interactions entre le Tea Party et le système politique américain (2009-2013), thèse soutenue en 2018 à Bordeaux sous la direction de Patrick Troude-Chastenet, membres du jury : Yves Sintomer (Rapp.), Frédérick Gagnon (Rapp.), François Vergniolle de Chantal  

    Début 2009, alors que les Etats-Unis étaient au coeur de la crise économique la plusimportante depuis plus de soixante-quinze ans, Barack Obama prenait place à la Maison-Blanche etmettait en place ses premières mesures sous le mot d’ordre « Hope and Change ». L’opposition à sonaction s’est alors rapidement cristallisée autour du mouvement Tea Party. Le premier objectif de cetravail de thèse consiste à expliquer le succès remporté par ce mouvement, en soulignant le rôle dequatre facteurs issue de la « structure des opportunités politiques » : l’ouverture du système partisanaux challengers, la stabilité des alignements politiques, l’existence de forces relais et, enfin, lastructure du conflit. Ces éléments constitutifs nous donnent aussi les clés nécessaires pour comprendrecomment et sous quelle forme s’est construite l’idéologie du mouvement. Dans un second temps, ilsera question d’analyser les effets du mouvement Tea Party sur son environnement politique. Nouschercherons à comprendre dans quelle mesure et selon quels mécanismes ce mouvement est parvenu àinfluencer le système politique américain dans un contexte marqué, depuis les années soixante-dix, parune polarisation de la politique américaine. Pour cela, nous aurons recours à l’étude comparée desdiscours produits par le Tea Party, le Parti républicain et le Parti démocrate.

    Pierre Haroche, Théorie réaliste de l’intégration européenne : les conditions de la transformation d'un système international en système interne, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Bastien François et Didier Georgakakis, membres du jury : Jean-Philippe Heurtin (Rapp.), Kiran Klaus Patel (Rapp.)  

    Cette thèse propose un modèle théorique capable de rendre compte du passage d'un système international à un système interne. Elle s'appuie sur des études empiriques empruntées à l'histoire de l'intégration européenne. Son modèle est fondé sur deux facteurs principaux : la balance entre offensive et défensive et le degré d'interdépendance entre acteurs. Lorsque l'offensive a l'avantage, les acteurs sont incités à résoudre leurs problèmes d'interdépendance via l'usage de la violence, qui s'avère efficace. Ce n'es que lorsque la défense a l'avantage que l'interdépendance peut conduire à l'intégration. Cependant, cette condition n'est pas suffisante. Lorsque l'interdépendance est faible, les acteurs cherchent à la limiter en vue de préserver leur indépendance. Ce n'est que lorsque la défense a l'avantage et que l'interdépendance est prépondérante et incontournable que l'intégration peut être une solution viable. Ce modèle est utilisé pour expliquer le passage d'une stratégie traditionnelle d'indépendance à une politique de délégation à des institutions supranationales, à travers trois catégories d'acteurs: les gouvernements, les parlementaires et le juges. L'intégration gouvernementale est étudiée à travers les origines de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (1951) et l'échec de la Communauté européenne de défense (1954). L'intégration parlementaire est étudiée à travers les premiers renforcements du Parlement européen en matière budgétaire (1970) et législative (1986). Enfin, l'intégration juridique est étudiée à travers l'évolution des juridictions allemandes et françaises quant à la reconnaissance de la primauté du droit communautaire.

    Louis Lourme, Quelle réalité politique pour la notion de "citoyenneté mondiale" à l'époque contemporaine ? : aspects théoriques et critiques du cosmopolitisme politique contemporain, thèse soutenue en 2012 à Bordeaux 3 sous la direction de Jean Terrel, membres du jury : Jean-Marc Ferry (Rapp.), Stéphane Chauvier (Rapp.), Christophe Bouton et Michaël Fœssel  

    La recherche porte sur l’actualité de la notion de cosmopolitisme. L’origine de cette notion remonte en effet aux racines de la philosophie, mais la période contemporaine présente une caractéristique inédite dans la mesure où elle offre la possibilité d’envisager, pour la première fois, une traduction politique de ce concept. Certes le cosmopolitisme a toujours eu une dimension politique, mais, aujourd’hui, la « citoyenneté » dont il est question dans l’idée de « citoyenneté mondiale » n’est plus seulement métaphorique. Ce travail peut donc être vu comme une théorisation générale du cosmopolitisme politique contemporain. La thèse défendue est la suivante : la notion de « citoyenneté mondiale » a gagné une effectivité politique nouvelle à l’époque contemporaine. Ce travail se propose d’analyser le cadre conceptuel proposé par ce qu’on appelle aujourd’hui la « démocratie cosmopolitique », c'est-à-dire le cosmopolitisme politique. Il s’agira de l’articuler à une compréhension plus générale du concept de cosmopolitisme, de montrer les biais par lesquels le cosmopolitisme gagne en effectivité sur le plan politique, et de mesurer la pertinence des critiques possibles.

    Emmanuelle Vignaux, Le Parti Chrétien du Peuple en Norvège , thèse soutenue en 2001 à Bordeaux 4 sous la direction de Daniel-Louis Seiler  

    La mobilisation du protestantisme électoral en Norvège fut et demeure, relativemant unique. En effet, trois "contre-cultures" se sont superposées pour donner dans certaines régions un front assez unifié au plan culturel et devenir ainsi très attirantes pour les entrepreneurs politiques (au sens d'activité principale) qui offrirent une alternative politique à l'électorat norvégien. Le Parti Chrétien du Peuple est un parti intégré dans un réseau social d'organisations anciennes et puisantes dans un milieu religieux lai͏̈c, défendant une religion alternative à celle proposée par l'Eglise d'Etat. . .

    Emmanuel Messanh Ahlinvi, Contribution à l'étude du mythe de la fin de l'histoire chez Francis Fukuyama, thèse soutenue en 2000 à Bordeaux 4 sous la direction de Yves Poirmeur  

    Choisir d'analyser et de comprendre "La fin de l'histoire" de Fukuyama envisagée comme un mythe sans l'avoir au préalable à plusieurs niveaux, c'est-à-dire à travers les structures sociales et les structures mentales dans lesquelles elle a été construite et dans leur relation réciproque, c'est irremédiablement opter pour une lecture partielle, simpliste et peu pertinente de cette dernière. L'analyse rigoureuse et la compréhension précise du mythe de la fin de l'histoire nécessitent donc son "historicisation". C'est la l'ambition majeure de cette thèse. En effet, peut-on comprendre la fin de l'histoire en dehors des conditions variées, c'est-à-dire intellectuelles, philosophiques, économiques et politiques. . . Bref de la "réalité sociale" dans laquelle elle a été produite ? Peut-on simplement se satisfaire de la problématique de la fin de l'histoire telle que celle-ci a été reposée à la fin des années 80 ? La fin du communisme et l'hégémonie de la démocratie libérale qui l'a suivie suffisent-elles à proclamer la fin de l'histoire ? L'histoire peut-elle réellement "finir" si ceux qui, au premier chef, la font, les hommes, continuent d'exister et sont engagés dans des dynamiques et des processus sociopolitiques autant ambigus que ceux de la période de la guerre froide ? Telles sont les différentes questions auxquelles ce travail s'efforce de répondre en proposant une approche "sociologique" et en envisageant d'emblée la fin de l'histoire comme un mythe. Tout en replacant, avec toutes les nuances nécessaires, la fin de l'histoire en question dans son contexte et dans les théories de la fin de l'histoire au cours des siècles passés et en relevant les controverses politiques qui l'ont toujours marquée, cette étude essaie de "restituer" ses conditions réelles de production, de cerner son contenu, sa structure, les catégories grâce auxquelles on peut la caractériser et les moyens par lesquels elle a été diffusée à l'échelle planétaire avant de montrer dans quelle mesure elle subit la rude épreuve de la réalité "rebelle" postcommuniste.