Emilie Frenkiel

Maître de conférences
Science politique.
Faculté d'administration et échanges internationaux

Laboratoire Interdisciplinaire d'Études du Politique Hannah Arendt de Paris-Est

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    La démocratie conditionnelle : le débat contemporain sur la réforme politique dans les universités chinoises, soutenue en 2012 à Paris EHESS sous la direction de Pierre Rosanvallon

  • Emilie Frenkiel, Parler politique en Chine: les intellectuels chinois pour ou contre la démocratie, Presses universitaires de France, 2018, Hors collection, 316 p.  

    Parle-t-on politique en Chine, et comment ? C'est pour répondre à cette question qu'Émilie Frenkiel a enquêté auprès d'une vingtaine d'universitaires chinois de premier plan. Au-delà des idées reçues véhiculées par les médias internationaux sur un parti communiste tout-puissant jusque dans les moindres rouages et une opposition politique muselée, on découvre un paysage intellectuel où le débat sur les conditions d'une marche vers la démocratie existe bel et bien. Certes, ce débat d'idées se déroule dans un cadre formaté par le parti unique, mais ce n'est pas un leurre ; cette étude socio-politique en trace les détours et en situe les enjeux, en particulier concernant la prise de distance avec les canons occidentaux qu'implique pour ces intellectuels une démocratisation « à la chinoise »

    Emilie Frenkiel, Olivier Allard, Alice Doublier, Florence Galmiche, Christelle Rabier (dir.), Traduire et introduire les sciences sociales d'Asie orientale: Kon Wajirô, Yu Keping, Yang Hyunah, ENS Éditions, 2017, 289 p. 

    Emilie Frenkiel, Simeng Wang (dir.), Participer dans le monde chinois: une jeunesse connectée, De Boeck supérieur, 2017, 223 p. 

    Emilie Frenkiel, Jean-Louis Rocca, La Chine en mouvements, Presses Universitaires de France, 2013, La Vie des idées, 110 p.   

  • Emilie Frenkiel, Émilie Frenkiel, « Yu Keping, un politiste en Chine », Tracés : Revue de Sciences Humaines, 2017, n°17, pp. 105-120  

    Yu Keping est un politiste chinois renommé dont le parcours et les publications en disent long sur les évolutions récentes de la science politique chinoise, et plus largement sur le rapport entre sciences sociales et gouvernement en Chine. Nous avons choisi, pour aborder ces questions, de publier la traduction inédite d’un article où il dresse le bilan de prix décernés aux gouvernements locaux pour les innovations institutionnelles qu’ils ont mises en place entre 2000 et 2010. Texte de référe...

    Emilie Frenkiel, « Les jeunes Chinois dans différents espaces nationaux : expressions et engagements politiques », Participations , 2017, n° ° 17, pp. 5-33   

    Emilie Frenkiel, Simeng Wang, « Participer dans le monde chinois : une jeunesse connectée », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 2017, n°1 

  • Emilie Frenkiel, « Representation, legitimacy and deliberation », le 30 septembre 2022  

    Organisé par l'Ecole Internationale d'Etudes Politiques et le Laboratoire LIPHA, Université Paris-Est Créteil.

  • Emilie Frenkiel, L'exil : comme libération et réinvention de l'identité 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Élise Launay, Xianzheng, un constitutionalisme à la chinoise ?, thèse soutenue en 2023 à Paris INALCO sous la direction de Frédéric Wang et Sébastien Billioud, membres du jury : Eric Seizelet (Rapp.), Jean-Pierre Cabestan, Stéphanie Balme et Chloé Froissart  

    La thèse traite d’un système de croyances particulier, à savoir l’idéologie socialiste de l’État-parti chinois, dans sa construction constitutionaliste. Le constitutionalisme, qui vise à empêcher la concentration excessive du pouvoir, est un défi pour la Chine de culture autoritaire et son parti gouvernant monopolistique. Sa théorie politique contemporaine contient pourtant un constitutionalisme incognito. Comment le concept originaire des démocraties libérales se traduit-il dans un tel régime ? N’est-il qu’une « forme aberrante » contraire aux normes de la démocratie et ses valeurs dites universelles ? Analyser la mise en récit et en acte du constitutionalisme à la chinoise révèle la formation de ce modèle, qui promeut un système de gouvernance de constitution duale axé sur une double logique juridique et axiologique. Antithèse de l’archétype dominant, il assume une lecture décalée des concepts. La thèse montre comment le discours fait de la primauté du droit bien plus qu’un élément du système de croyances général : elle en soutient l’architecture en composant un triptyque fondamental avec deux autres piliers. Le premier relié à la capacité de mener la cause socialiste – l’exercice monopolistique du pouvoir, le rôle dirigeant du PCC (党的领导), décrété caution des autres –, le second relié à la souveraineté populaire – le peuple maître du pays (人民当家作主), censément assuré de bien gouverner grâce à son guide éclaireur. L’essence du discours s’expose sous le nom de fazhi guojia (法治国家), un État idéalisé dont les principes énoncés comme démocratiques confèrent une suprématie à la loi, de sorte que la gouvernance sociale réalise les ambitions développementales de la nation.

    Lan Jiang Fu, Le phénomène rushang : une étude du renouveau confucéen dans le milieu entrepreneurial en Chine contemporaine, thèse soutenue en 2021 à Université Paris Cité sous la direction de Sébastien Billioud, membres du jury : Lun Zhang (Rapp.), Gilles Guiheux et Marie-Emmanuelle Chessel  

    À partir du début du XXIe siècle, la Chine voit apparaître un « renouveau confucéen » au sein de la population. Cette renaissance du confucianisme, souvent associée à une revitalisation de la tradition culturelle, connaît un engouement particulier auprès d'un grand nombre d'entrepreneurs qui revendiquent publiquement leur adhésion à ces valeurs. Cette nouvelle tendance s'accompagne notamment d'un retour en force du modèle du rushang '' (marchand confucéen), un terme ancien qui désignait sous la dynastie des Ming (1368-1644) un nouveau type de commerçants, proche des milieux lettrés. En nous appuyant sur une enquête de terrain effectuée entre 2016 et 2020 au sein de trois entreprises privées ainsi que sur une étude de l'organisation du Forum rushang de Bo'ao, cette thèse a pour objectif de comprendre la nature et les différents aspects du phénomène « rushang ». En mobilisant une approche socio-anthropologique, notre recherche tente de mettre en lumière les manières dont ce phénomène émerge et se diffuse dans la société. Nous nous intéressons également aux motifs de l'engagement de ces entrepreneurs se réclamant de la tradition « confucéenne », ainsi qu'au rôle joué dans ce mouvement par d'autres acteurs, politiques et intellectuels. Une mise en perspective historique du terme rushang révèle que ce concept a connu un certain nombre de mutations tout au long de l'histoire. La nouvelle interprétation de cette ancienne appellation constitue en réalité un processus de réinvention de la tradition. Dans une Chine aujourd'hui modernisée et globalisée, le recours aux valeurs « confucéennes » peut être considéré dans une certaine mesure comme une justification morale du capitalisme chinois.

  • Rongxin Li, A Conceptual Reappraisal of Chinese Deliberative Democracy (Xieshang Minzhu 协商民主), thèse soutenue en 2021 à Paris 8 sous la direction de Yves Sintomer, membres du jury : Demin Duan (Rapp.), Youxing Lang et Alice Le Goff  

    Il s’agit d’une thèse de doctorat en trois parties composées de cinq chapitres. La première partie comprend le premier chapitre sur la démocratie délibérative en Occident, et la deuxième partie comprend les deuxièmes, troisièmes et quatrièmes chapitres avec une nouvelle révision conceptuelle et une réévaluation du concept chinois de démocratie délibérative (xieshang minzhu 协商民主) et son institutionnalisation. La troisième partie comprend le cinquième chapitre avec un passage du concept idéal à l’exploration empirique à travers des études de cas.Pour commencer, le premier chapitre présente et revisite plus précisément la démocratie délibérative en Occident. Ce concept de démocratie délibérative et de gouvernance vise une reconstruction démocratique dynamique via des interactions dialogiques motivantes entre citoyens égaux. Cette approche centrée sur le discours met un nouvel accent sur la « volonté du peuple » de donner à la démocratie contemporaine de nouvelles significations. Dans ce chapitre, nous exposons les différences entre la délibération démocratique, la démocratie représentative et la démocratie participative. La critique de la théorie de la démocratie délibérative blâme principalement sa conception irréaliste et son incompatibilité avec les réalités pratiques. Les efforts ultérieurs d’un virage systémique vers la démocratie délibérative offrent une réponse précieuse.

    Nolwenn Salmon, Les journalistes chinois engagés dans le domaine de l’environnement : les équilibres de la critique entre acceptation et refus du politique, thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Xiaohong Xiao Planes et Christian Henriot, membres du jury : Cyril Lemieux (Rapp.), Isabelle Thireau (Rapp.), Jean-François Huchet  

    L’objet de cette recherche est de comprendre la nature de la critique portée par les journalistes de l’environnement en Chine et d’analyser comment leur activité peut se déployer dans un régime autoritaire qui s’appuie sur le progrès et l’idéologie de la modernisation pour asseoir sa légitimité. Paradoxalement, cette forme de journalisme, qui contient un fort potentiel critique face à la quête effrénée de croissance économique promue par le PCC, est née d’une impulsion interne à l’administration et au Parti dés les années 1970-1980. Cette origine fait peser un doute constant sur la finalité de la critique environnementale, et expose les journalistes à l’accusation de faire le jeu du pouvoir en dénonçant des abus locaux. Par une étude historique et sociologique de la pratique et des questionnements des journalistes de l’environnement chinois sur leur activité, j’analyse comment ils prennent en charge la tension inhérente à une critique qui ne peut jamais se placer en extériorité complète par rapport à un système de pouvoir susceptible à tout moment de la réduire au silence. Si elle est limitée par les conditions de son exercice, je soutiens que cette critique contient néanmoins une puissance réelle de changement, et j’essaie de mettre au jour l’évolution des moyens par lesquels les différents acteurs (journalistes, cadres, associations) contribuent au maintien de l’édifice tout en cherchant à le déséquilibrer en leur faveur. Je montre que la recherche d’autonomisation du journalisme environnemental a d’abord conduit à l’émergence d’un journalisme militant, puis, par réaction, à l’affirmation d’une forme de professionnalisation qui valorise le modèle de l’expert objectif, mais complique le rapport à l’engagement qui reste pourtant déterminante dans leur pratique.