Emmanuel Taïeb

Professeur
Science politique.
Sciences Po Lyon

Triangle : Action, Discours, Pensée Politique et Économique
  • Emmanuel Taïeb, Ophir Levy (dir.), Puissance politique des images, Presses universitaires de France, 2023, La vie des idées, 106 p. 

    Emmanuel Taïeb (dir.), Saison: la revue des séries, Classiques Garnier, 2023, 167 p. 

    Emmanuel Taïeb (dir.), Saison, Classiques Garnier, 2023, 114 p. 

    Emmanuel Taïeb (dir.), Crise sanitaire, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2022, 157 p. 

    Emmanuel Taïeb (dir.), Saison: La revue des séries, Classiques Garnier, 2022, 130 p. 

    Emmanuel Taïeb (dir.), Géographies imaginaires, Classiques Garnier, 2022, 150 p. 

    Emmanuel Taïeb, House of Cards: Le crime en politique, Cairn et Presses Universitaires de France, 2021, Hors collection  

    Sous les apparences d'une série politique, House of Cards explore l'affirmation subversive de Machiavel : et si le prince était un animal féroce ? Parviendrait-il à maîtriser sa soif de sang ou serait-il fidèle à sa nature profonde ? Dans leur quête du pouvoir, les ambitions implacables de Frank Underwood, de sa femme Claire et de son adjoint Doug Stamper les conduisent à faire voler en éclats la frontière entre le bien et le mal. Dans une logique machiavélienne poussée à l'extrême, la nécessité propre à la situation l'emporte toujours sur la morale commune : ils sont des prédateurs qui entendent bien gagner la lutte pour la survie. Emmanuel Taïeb explore la façon dont les créateurs de la série mettent en scène des figures criminelles et monstrueuses, telles qu'on peut les trouver dans l'univers du polar ou des films d'horreur, puis les implantent dans l'univers politique qui, par sa faible résistance à la violence, devient un laboratoire de destruction systématique. Dans cette variation sur le conflit entre brutalisation et civilisation au cœur du pouvoir, la politique devient le lieu même du crime

    Emmanuel Taïeb, Étienne Candel (dir.), Colères politiques, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2021, 141 p. 

    Emmanuel Taïeb (dir.), Saison: La revue des séries, Classiques Garnier, 2021, 133 p. 

    Emmanuel Taïeb, Rémi Lefebvre, Séries politiques: le pouvoir entre fiction et vérité, deBoeck Supérieur, 2021 

    Emmanuel Taïeb, Rémi Lefebvre (dir.), Séries politiques : le pouvoir entre fiction et vérité, De Boeck Supérieur, 2020, Ouvertures politiques, 192 p.   

    Emmanuel Taïeb, Dominique Memmi, Gilles Raveneau (dir.), Le social à l'épreuve du dégoût, Presses universitaires de Rennes, PUR et OpenEdition, 2019, 216 p.  

    Corps du malade, du mourant, du mort, du pauvre : au cœur de nos sociétés contemporaines, des agents administrent pour le monde social et à sa place les marges de la vie biologique et sociale. Comment les pompiers, les travailleurs sociaux, les employés des pompes funèbres, les aides-soignantes, les infirmières et médecins se débrouillent-ils avec le « sale boulot » ? Parmi les émotions dont ils peuvent être affectés, il en est une, particulièrement archaïque, apparemment spontanée et difficile à réprimer : le dégoût. Il renvoie aux sensations du corps, mais recèle aussi une dimension sociale : pas seulement dégoût du goût des autres, mais peur de devenir comme eux, surtout s’ils sont jugés socialement inférieurs. Le dégoût traduit une urgence à se « séparer ». Réaction somatique à la crainte du rapprochement physique et social, émotion « mixophobe », le dégoût trace une frontière avec l’autre, révélant les inavouables sociaux de nos sociétés. Cet ouvrage interroge ce que le dégoût « fait » aux interactions. On y découvre l’opposition radicale entre coulisses et scène, régie par l’autocensure professionnelle, et les mille stratagèmes permettant d’affronter ce qui révulse. Limitation du toucher, port de gants, lavage obsessionnel, embellissement du cadavre et toilettage des mots eux-mêmes, autant de techniques visant à mettre à distance la vie organique… des autres. Révélatrices d’une souffrance spécifique au travail, ces stratégies professionnelles avouent une ambivalence d’autant plus menaçante qu’elle semble de plus en plus indicible. Car secrété par le processus de civilisation, le dégoût est pris dans des interdits sociétaux incitant à le taire. Cela en fait un instrument d’autant plus précieux de lecture du monde social. Cet ouvrage apporte ainsi une contribution importante à l’histoire, à la sociologie et à l’anthropologie des sensibilités.

    Emmanuel Taïeb, House of Cards : le crime en politique, PUF, 2018, 188 p. 

    Emmanuel Taïeb, Virginie Tournay, Julien Giry (dir.), Logiques numériques des radicalisations, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2018, 132 p. 

    Emmanuel Taïeb, Antoine Faure (dir.), Les séries, politique fiction, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2015, 139 p.  

    Recueil d'articles consacrés à la manière dont est représentée la politique dans les séries télévisées contemporaines, et plus particulièrement américaines, notamment : House of cards, Battlestar Galactica, The wire, etc. [Source : Electre]

    Emmanuel Taïeb, Gilles Raveneau, Dominique Memmi (dir.), Anatomie du dégoût, PUF, 2011, 172 p. 

    Emmanuel Taïeb, La guillotine au secret: les exécutions publiques en France, 1870-1939, Belin, 2011, Socio-histoires, 317 p.   

  • Emmanuel Taïeb, Dominique Memmi, Gilles Raveneau, « Le « tournant émotionnel » en sciences sociales : intérêts et limites », in Détrez, Christine, Diter, Kevin, Octobre, Sylvie (dir.), Culture & émotions : la dimension affective des goûts, Presses de Sciences Po ; Ministère de la Culture – Département des études, de la prospective et des statistiques, 2024, pp. 1   

    Emmanuel Taïeb, « The Plot against America : filmer la haine », in Laugier, Sandra (dir.), Les séries, laboratoires d'éveil politique, CNRS Éditions, 2023, pp. 277-291 

    Emmanuel Taïeb, « Rodney King et George Floyd : de l'image-témoin à l'image-preuve des violences policières », in Levy, Ophir, Taïeb, Emmanuel (dir.), Puissance politique des images, PUF, 2023, pp. 23-37 

    Emmanuel Taïeb, « Les productions et sécrétions corporelles », in Bazin, Anne, Hubé, Nicolas, Passard, Cédric (dir.), Le corps, Atlande, 2023, pp. 187-192   

    Emmanuel Taïeb, « Ce que la fiction fait à la politique : le cas de "House of Cards" et "Designated Survivor" », in Lefebvre, Rémi, Taïeb, Emmanuel (dir.), Séries politiques : le pouvoir entre fiction et vérité, De Boeck Supérieur, 2020, pp. 125-140 

    Emmanuel Taïeb, « Conspirationnisme », Encyclopædia Universalis, 2019   

    Emmanuel Taïeb, « L'exemplarité en République : l'arraisonnement pénitentiaire de la guillotine au XIXe siècle », in Villacèque, Noémie (dir.), À l’Assemblée comme au théâtre : pratiques délibératives des Anciens, perceptions et résonances modernes, Presses universitaires de Rennes, 2018, pp. 241-256 

    Emmanuel Taïeb, « Television shows as political laboratories », in André, Danièle, Chazalon, Élodie (dir.), Contemporary popular cultures on the move in the United states : miscellanies, Michel Houdiard Editeur, 2017, pp. 99-112 

    Emmanuel Taïeb, Dominique Memmi, Gilles Raveneau, « La fabrique du tolérable : itinéraires sociaux du dégoût », in Memmi, D., Raveneau, G., Taïeb, E. (dir.), Le social à l'épreuve du dégoût, Presses universitaires de Rennes, 2016, pp. 11-30   

    Emmanuel Taïeb, Dominique Memmi, Gilles Raveneau, « La puissance sociale du dégoût », in Memmi, D., Raveneau, E., Taïeb, E. (dir.), Le social à l'épreuve du dégoût, Presses universitaires de Rennes, 2016, pp. 207-211   

    Emmanuel Taïeb, Dominique Memmi, Gilles Raveneau, « Les soignants et leurs gants », in Memmi, D., Raveneau, G., Taïeb, E. (dir.), Le social à l’épreuve du dégoût, Presses universitaires de Rennes, 2016, pp. 163-170   

    Emmanuel Taïeb, « Spectacle, political », in Mazzoleni, Gianpietro (dir.), The international encyclopedia of political communication, Wiley Blackwell, 2016, pp. 1527-1534 

    Emmanuel Taïeb, « Le jeu social des émotions d'échafaud (XIXe-XXe siècle) », in Allinne, Jean-Pierre, Soula, Mathieu (dir.), La mort pénale : les enjeux historiographiques et contemporains de la peine de mort, Presses universitaires de Rennes, 2015, pp. 129-138 

    Emmanuel Taïeb, « The civilization of capital punishment in France », in Dépelteau, François ; Savoia Landini, Tatiana ; (dir.), Norbert Elias and empirical research, Palgrave Macmillan, 2014, pp. 43-62 

    Emmanuel Taïeb, Avant-propos : du biopouvoir au thanatopouvoir, Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique, Paris : Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2006, pp. 5-15    

    Taïeb Emmanuel. Avant-propos : du biopouvoir au thanatopouvoir. In: Quaderni, n°62, Hiver 2006-2007. Le thanatopouvoir : politiques de la mort. pp. 5-15.

  • Emmanuel Taïeb, « Vikings, l’étoffe dont sont faits les rois », Saison : la revue des séries, 2023, n°6, pp. 67-85   

    Emmanuel Taïeb, « Comment appréhender les images des violences terroristes contre les otages ? », The Conversation France, 2023   

    Emmanuel Taïeb, Thierry Devars, « éditorial : L’esprit numérique du journalisme », 2022  

    Informer sous algorithmes, c’est pour les journalistes adapter et opter pour une écriture à la fois dédiée et sous contrainte, professionnelle et dépendante des outils qui la rendent possibles. Le travail journalistique est subordonné à un double principe d’anticipation et de « conscription », puisqu’il s’agit littéralement d’écrire pour et avec les algorithmes. La prépondérance actuelle du numérique et d’Internet conduit les journalistes à négocier une visibilité spécifique de leurs articles...

    Emmanuel Taïeb, Antoine Faure, Emmanuel Taïeb, « Years and years : temps et politisation », ReS Futurae - Revue d'études sur la science-fiction, 2022, n°19  

    Mini-série tout à la fois dystopique et utopique par bien des aspects, série d’anticipation politique et technologique en tout cas, Years and Years (Russel T. Davies, HBO-BBC 1, 2019) ne se laisse pas enfermer facilement dans un genre, et appelle surtout, de notre point de vue, une analyse de sa temporalité diégétique. « Anticipation », parce que nous comprenons la série comme une « description […] sous forme de fiction d’un monde de l’avenir substantiellement différent du passé et du présent...

    Emmanuel Taïeb, Thierry Devars, « Covid-19 : souveraineté et biopolitique [Editorial] », Quaderni, 2022, n°106, pp. 5-10 

    Emmanuel Taïeb, Thierry Devars, Emmanuel Taïeb, « Covid-19 : souveraineté et biopolitique », 2022  

    À l’heure où ces lignes sont écrites, le nombre de nouveaux cas quotidiens de Covid-19 est d’environ 160 000 en France, pour un taux de reproduction de 1,21. Ironiquement, comme le veut l’expression consacrée des anti-vaccins, « on manque de recul » pour analyser la crise sanitaire actuelle dans toutes ses dimensions, car elle est toujours prégnante. Un bruit de fond qui n’effraie plus autant qu’au début de l’année 2020, et dont les effets mortifères —105 décès/jour— n’accrochent plus l’actua...

    Emmanuel Taïeb, « Les politiques de santé à l’épreuve du Covid-19 », 2022  

    Gwenola Le Naour est Maîtresse de conférences HDR en science politique à Sciences Po Lyon, chercheuse au laboratoire Triangle. Elle a coordonné récemment, avec Sébastien Gardon et Amandine Gautier, La santé glo­bale au prisme de l’analyse des politiques publiques, éditions Quæ, Update Sciences & technologies, 2020. Emmanuel Taïeb — Est-ce que les politiques de santé mises en place depuis deux ans pour lutter contre le Covid-19 s’inscrivent dans la lignée ou dans les formes des politiques de ...

    Emmanuel Taïeb, « Crise sanitaire [coord. n°106 de : Quaderni] », Quaderni, 2022, p. 158   

    Emmanuel Taïeb, Emmanuel Taïeb, Étienne Candel, « Une si saine colère », 2021  

    « La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance »Maître Yoda Découvrir ou redécouvrir le potentiel des émotions politiques à devenir un chantier de recherche pour les sciences sociales implique de se défaire de plusieurs idées un peu rebattues. Non qu’elles soient intrinsèquement fausses, mais l’épreuve des faits les a passablement rendues archaïques. Ainsi, le « peuple » n’est pas la seule entité à ressentir des...

    Emmanuel Taïeb, Emmanuel Taïeb, Étienne Candel, « Hacking, la nouvelle ruse activiste », 2021  

    Sous une forme «  numérique  » se jouent à bas bruit depuis longtemps des guerres dont les citoyens des États démocratiques n’ont pas toujours une conscience claire. Cyberoffensives, attaques par déni de service, blocages de sites, piratages de serveurs, vols de données, sans oublier du côté de l’information de nouvelles formes de propagande et d’intox, qui font douter des vérités scientifiques les plus ancrées et alimentent le complotisme et la machine à outrances incontrôlables des réseaux ...

    Emmanuel Taïeb, Rémi Lefebvre, « Les séries ouvrent de nouveaux mondes politiques », Analyse Opinion Critique, 2021   

    Emmanuel Taïeb, « Fauda, les identités tragiques », Saison : la revue des séries, 2021, n°20211, pp. 29-41 

    Emmanuel Taïeb, Etienne Candel, « Hacking, la nouvelle ruse activiste », Quaderni, 2021, n°103, pp. 5-7 

    Emmanuel Taïeb, « Les cent fins de 'Rectify' », Saison : la revue des séries, 2021, n°20212, pp. 57-63 

    Emmanuel Taïeb, « Saison »: la revue des séries, 2021, p. -   

    Emmanuel Taïeb, « Un désir de peine de mort ? », Analyse Opinion Critique, 2020   

    Emmanuel Taïeb, Étienne Candel, « L’aura transformée des communicants », 2020  

    Jacques Pilhan, Jacques Séguéla, George Stephanopoulos et James Carville, loués pour avoir fait gagner Bill Clinton (ils sont au centre du documentaire The War Room, de Chris Hegedus et D. A. Pennebaker, sorti en 1993), Alastair Campbell, éminence grise de Tony Blair, Stéphane Fouks ou Anne Méaux aujourd’hui, incarnent ou ont incarné à leur manière la figure triomphante du conseiller en communication politique. Adeptes du marketing politique, gourous des médias, mages modernes, les « chargés ...

    Emmanuel Taïeb, Antoine L. Faure, « L’Histoire à l’épreuve des séries », TV/Series, 2020, n°17      

    Les séries télévisées ont acquis ces dernières décennies une légitimité forte dans le champ académique. La variété des productions au niveau international permet d’avoir un riche matériau, qui circule rapidement entre les écrans de télévision, d’ordinateurs et de smartphones, au niveau national et mondial. Les séries sont aussi devenues un phénomène social et commercial inédit, cœur de la production des plateformes de VOD et des chaînes de streaming (Amazon Prime, HBO, Hulu ou Netflix), et ob...

    Emmanuel Taïeb, Antoine L. Faure, « Séries : les sens de l’Histoire [coord. n° de : TV/séries] », TV/Series, 2020, n°17   

    Emmanuel Taïeb, « L'apprentissage du rôle politique dans les séries », Considérant : Revue du droit imaginé, 2020, n°2   

    Emmanuel Taïeb, Étienne Candel, « Fictions du pouvoir », 2020  

    À la fois hommage à Lucien Sfez, fondateur des Quaderni en 1987, et centième parution, le numéro que nous vous proposons entend revisiter et actualiser ce qui a fait la spécificité de la revue depuis sa création. En particulier la pensée critique – critique des idéologies qui nourrissent la pensée d’État –, qui n’est pas l’apanage d’une école ou d’une discipline particulières. Travailler sur les sommets de l’État, sur ses outils, sur la décision, et surtout sur les représentations sociopoliti...

    Emmanuel Taïeb, « Transhumanisme et santé parfaite », Quaderni, 2020, n°99100, pp. 125-135  

    « Je n’ai jamais compris pourquoi l’accusation d’utopisme était nécessairement considérée comme une objection à la théorie de la politique »Quentin Skinner, La liberté avant le libéralisme Les premiers textes de ce qu’on nomme le courant transhumaniste aux États-Unis ont déjà plus de trente ans, mais leur réception française est plus tardive, et quasi uniformément critique. Le trans­humanisme, qui prône un humain augmenté, via notamment son hybridation avec les machines (jusqu’à atteindre une...

    Emmanuel Taïeb, Etienne Candel, « Fictions du pouvoir », Quaderni, 2020, n°99100, pp. 5-6     

    Emmanuel Taïeb, Etienne Candel, « Technologies et jeux de pouvoir [N° 99-100 de : Quaderni] », Quaderni, 2020, n°9910020192020   

    Emmanuel Taïeb, « House of Cards, l'éthique du diable », Analyse Opinion Critique, 2018 

    Emmanuel Taïeb, « Comment renforcer la place des sciences sociales dans l’espace public », The Conversation France, 2018   

    Emmanuel Taïeb, Virginie Tournay, Julien Giry, « Les radicalisations: culture et postmodernité », Quaderni, 2018, n°95, pp. 5-12     

    Emmanuel Taïeb, Virginie Tournay, Julien Giry, « Les radicalisations. Culture et postmodernité », 2018  

    Un État est d’autant plus fort qu’il peut conserver en lui ce qui vit et agit contre lui.Paul Valéry, Mauvaises pensées et autres. Démarrer l’avant-propos d’un numéro des Quaderni consacré à la place des technologies numériques dans les radicalisations par une citation de Paul Valéry sur la force de l’État peut sembler décalé si on inscrit ce type d’engagement sous le regard exclusif de la sociologie de l’action collective et des formes de socialisation relation­nelle. La tonalité générale de...

    Emmanuel Taïeb, Raphaël Josset, Rudy Reichstadt, « Le conspirationnisme 2.0 », 2018  

    Emmanuel Taïeb : Bonjour à tous et toutes, très heureux de vous retrouver en direct pour ce Midi Magazine. L’émission d’aujourd’hui a pour titre « Le conspirationnisme 2.0 ». Le conspiration­nisme est « à la mode ». Il ne se passe pas une journée sans que les réseaux sociaux ne proposent une interprétation complotiste des événements du moment. Récemment, le célèbre basketteur Shaquille O’Neal se faisait l’écho des théories fumeuses de la terre plate, en signalant que lorsqu’il traverse les Ét...

    Emmanuel Taïeb, Virginie Tournay, Julien Giry, « Logiques numériques des radicalisations », Quaderni, 2018, n°95, p. 140 

    Emmanuel Taïeb, « The Wire : séries et sciences sociales », Revue Française de Science Politique, 2017, n°4, pp. 731-736 

    Emmanuel Taïeb, « Rumeurs complotistes : de la croyance à la défiance », Ina global.fr , 2016   

    Emmanuel Taïeb, « Should Images of Violence be Shown? », Books and Ideas, 2015, p. -     

    Emmanuel Taïeb, « Dheepan – Porter la guerre en soi », The Conversation France, 2015   

    Emmanuel Taïeb, Antoine Faure, « Les "esthétiques narratives" : l’autre réel des séries », 2015  

    La condition principale de transformation des séries en un objet d’études consiste à s’affran­chir des préjugés de « genre » attachés à ces productions audiovisuelles. En France, le poids historique de la cinéphilie, comme la noblesse qui avait fini par s’y attacher (alors qu’une partie de ses tenants ne cessaient de promouvoir un cinéma « populaire », des westerns à Hitchcock), ont un temps empêché le développement d’une « sériephilie ». La production, américaine notamment, paraissait releve...

    Emmanuel Taïeb, « House of Cards. Qu’est-ce qu’un coup politique fictionnel ? », 2015  

    « That’s your big thing, isn’t it, Michael ?Reason. Backed up by murder. »Kay Adams, Le Parrain III (1990) Le « coup » est l’atome de l’activité politique, l’occupation principale des professionnels de la politique. C’est aussi la raison d’être et l’objet de la science politique, à partir du moment où elle a entrepris de saisir tout ce que le jeu politique devait à l’action même des titulaires de rôles, et non aux seules règles de droit. Le coup joué témoigne de la capacité des acteurs à sais...

    Emmanuel Taïeb, « Faut-il montrer les images de violence ? », La vie des idées, 2015, p. -     

    Emmanuel Taïeb, Antoine Faure, « Temporalité de la politique alternative dans les séries », Quaderni, 2015, n°86, pp. 23-37  

    La multiplication des séries dans la program­mation des chaînes de télévision et leur succès critique attise la curiosité des universitaires. Les séries ont fait l’objet de colloques et de séminaires, ou même de thèses de doctorat, et diverses publications sont venues alimenter la cumulativité et la réflexivité de ces analyses, soit à partir de monographies, soit en interrogeant le statut de l’objet série et les manières de le saisir depuis les sciences sociales. Ce phénomène est relativement...

    Emmanuel Taïeb, Antoine L. Faure, « Les séries, politique fiction [coord.] », Quaderni, 2015, n°88, p. 139   

    Emmanuel Taïeb, Antoine Faure, « Les “esthétiques narratives” : l'autre réel des séries », Quaderni, 2015, n°88, pp. 5-20   

    Emmanuel Taïeb, « House of Cards. Qu'est-ce qu'un coup politique fictionnel ? », Quaderni, 2015, n°88, pp. 67-80 

    Emmanuel Taïeb, Paula Cossart, Samuel Hayat, « Science politique / histoire : obstacles à l'hybridation », Revue Française de Science Politique, 2014, n°3, pp. 503-506 

    Emmanuel Taïeb, « La fabrique d'un intolérable : exécutions publiques et police des sensibilités », Vingtième siècle. Revue d'histoire, 2014, n°3, pp. 148-160 

    Emmanuel Taïeb, « Introduction : La fabrication du dégoût », Ethnologie française , 2011, n° 41, pp. 5-16   

    Emmanuel Taïeb, Gilles Raveneau, Dominique Memmi, « La fabrication du dégoût », Ethnologie française, 2011, pp. 5-16 

    Emmanuel Taïeb, « Les recompositions du  faire mourir  : vers une biopolitique d'institution », Sociétés contemporaines , 2009, n° ° 75, pp. 5-15   

    Emmanuel Taïeb, Dominique Memmi, « Les recompositions du faire mourir : vers une biopolitique d'institution. »: Introduction au dossier "L'État et la mort", Sociétés contemporaines, 2009, n°75, pp. 5-16   

    Emmanuel Taïeb, « La médiatisation des images de violence en provenance d'Irak »: Sensibilités et production de sens politique, Controverses : Revue d'idées, 2008, n°9, pp. 163-184 

    Emmanuel Taïeb, « Narration des mises à mort au XIXe siècle », MédiaMorphoses, 2007, n°19, pp. 69-75 

    Emmanuel Taïeb, « La peine de mort en République »: Un “faire mourir” souverain, Quaderni, 2007, n°62, pp. 5-15 

    Emmanuel Taïeb, « Du biopouvoir au thanatopouvoir », Quaderni, 2007, n°62, pp. 17-26 

    Emmanuel Taïeb, « Narration des mises à mort au XIXème siècle », 2007, pp. 69-75    

    Le récit des exécutions capitales est un genre déjà établi dans la littérature quand, au XIXe siècle, apparaît la presse industrielle. Cette dernière se contente-t-elle de rapporter les détails de la scène du supplice ? Non, les journalistes inventent un genre, le récit d’exécution, et l’exploitent à leur insu sans doute. Les récits sont alors ritualisés, au point que les lecteurs eux-mêmes n’y voient plus la mise en scène.

    Emmanuel Taïeb, « La peine de mort en République, un faire mourir souverain ? », 2006, pp. 17-26    

    Taïeb Emmanuel. La peine de mort en République, un "faire mourir" souverain ?. In: Quaderni, n°62, Hiver 2006-2007. Le thanatopouvoir : politiques de la mort. pp. 17-26.

    Emmanuel Taïeb, « Le processus de dépublicisation des exécutions dans la France de la IIIe République », Frontières, 2006, n°1, pp. 49-54 

    Emmanuel Taïeb, « La rumeur des journalistes », Diogène : Revue internationale des sciences humaines, 2006, n°213, pp. 133-152 

    Emmanuel Taïeb, « Rumeurs politiques et régime médiatique : la mort d'Arafat », 2005, pp. 5-13    

    Taïeb Emmanuel. Rumeurs politiques et régime médiatique : la mort d'Arafat. In: Quaderni, n°58, Automne 2005. Politique culturelle de la France : héritages, réalités, récits. pp. 5-13.

    Emmanuel Taïeb, « Rumeurs politiques et régime médiatique », Quaderni, 2005, n°58, pp. 5-13 

    Emmanuel Taïeb, « Pouvoir et individuation »: Une lecture de Foucault et d'Elias, Labyrinthe. Atelier interdisciplinaire, 2005, n°22, pp. 37-46 

    Emmanuel Taïeb, « Le débat sur la publicité des exécutions capitales : Usages et enjeux du questionnaire de 1885 », Genèses , 2004, n° 54, pp. 130-147    

    RésuméEn 1885, suite au dépôt d’une proposition de loi visant à supprimer la publicité des exécutions capitales, le ministère de la Justice administre un vaste questionnaire aux différentes institutions judiciaires afin de recueillir leur opinion motivée. Leurs réponses sont un puissant révélateur du malaise naissant face à la mise à mort, de l’affaiblissement de ses effets dissuasifs, de sa désacralisation, et des inquiétudes croissantes devant le maintien de l’ordre et le contrôle de la foule de spectateurs autour de l’échafaud. Ces réponses manifestent également une identification profonde et nouvelle avec le supplicié. Malgré quelques différences d’analyse entre Paris et la province, une contestation globale du principe même de l’exécution en public est visible, laquelle s’accompagne d’une réflexion sur des formes et des dispositifs alternatifs de publicité. Pourrait-on, et comment, exécuter sans public ?

    Emmanuel Taïeb, « L'exécution soumise au regard », 2004, pp. 57-74    

    Analyser le regard porté sur l'exécution permet de comprendre comment il accompagne ou participe des évolutions dans les modes de punir, et comment le cérémonial de la mise à mort lui est soumis. Cantonné à un rôle purement spectatoriel, ce regard tente d'éviter l'irruption du sadisme dans la contemplation de l'exécution, ce qui irait à rebours des ambitions d'édification et de dissuasion de la publicité. La généralisation des exécutions mécaniques par la guillotine accélère la temporalité de l'exécution et interdit de la regarder longuement. L'obturation du regard, quand il n'est plus l'objet de considérations de mise en scène, entraîne une migration du spectacle du point focal qu'est l'échafaud vers le public. Aux États-Unis, son occultation partielle se fait au profit des seules familles de victimes. Ce regard restreint est devenu problématique, comme en témoigne l'émergence d'un débat sur une forme fantasmée de publicité : la médiatisation télévisée des exécutions, avec des effets que la loi française, sur un sujet voisin, essaie d'anticiper et de codifier.

    Emmanuel Taïeb, « Le débat sur la publicité des exécutions capitales »: Usages et enjeux du questionnaire de 1885, Genèses. Sciences sociales et histoire, 2004, n°54, pp. 130-147 

    Emmanuel Taïeb, « De quelques rumeurs après le 11 septembre 2001 », Quaderni, 2003, n°5051, pp. 5-22    

    Taïeb Emmanuel. De quelques rumeurs après le 11 septembre 2001. In: Quaderni, n°50-51, Printemps 2003. Images de l'Amérique du Nord vues par elle-même ou vues par les autres pp. 5-22.

    Emmanuel Taïeb, « Des rumeurs de guerre », 2002, pp. 5-16    

    Taïeb Emmanuel. Des rumeurs de guerre. In: Quaderni, n°49, Hiver 2002-2003. l' « École de Francfort » aujourd'hui. pp. 5-16.

  • Emmanuel Taïeb, Adrienne Surprenant, Ophir Levy, On ne sort jamais d'une image politique : entretien avec Adrienne Surprenant, La Vie des Idées, 2023 

    Emmanuel Taïeb, Thierry Devars, L’esprit numérique du journalisme [Éditorial], Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 2022, pp. 5-9   

    Emmanuel Taïeb, Une violence dans la violence : le viol des femmes en période de génocide [Préface], Lyon : Editions Libel, 2022, pp. 4-7 

    Emmanuel Taïeb, Étienne Candel, Une si saine colère [édito], Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 2021, 104e éd., pp. 5-8 

    Emmanuel Taïeb, Rémi Lefebvre, Élections, pandémie, populisme : quand les séries lancent l’alerte, The Conversation Media Group, 2021   

    Emmanuel Taïeb, Denials about Death Penalty, 2020 

    Emmanuel Taïeb, Etienne Candel, L’aura transformée des communicants, Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 2020, pp. 5-8 

    Emmanuel Taïeb, La production du conspirationnisme [Préface], Editions Laborintus, 2020 

    Emmanuel Taïeb, Il y a 80 ans, la dernière exécution publique en France, 2019, pp. 17--1939------ 

    Emmanuel Taïeb, Raphaël Josset, Rudy Reichstadt, Le conspirationnisme 2.0. [Entretien avec Raphaël Josset et Rudy Reichstadt ], Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 2018 

    Emmanuel Taïeb, Comparer la parole en sociologie historique, 2013 

    Emmanuel Taïeb, Mécomptes de campagne: Les coûts de participation à une campagne de recrutement Maître de conférences, 2007 

  • Emmanuel Taïeb, « Regards croisés sur la peine de mort et son abolition : 40 ans déjà, 40 ans seulement ! », le 12 octobre 2021  

    Cycle de conférences organisé pour l’ÉNAP par Philippe Claerhout, responsable de la communication, UCACE, Jack Garçon, responsable du CRHCP, DRDRI, Fabienne Huard-Hardy, chargée de formation, DDSP et Eric Paillissé, chargé de formation juridique, DDSP.

    Emmanuel Taïeb, « Temporalité(s) politique(s) », le 30 novembre 2017  

    Organisé par JB. Devaux, doctorant de science politique, Triangle, G. Marrel, Maître de conférences de science politique, UAPV-LBNC-CHERPA, R. Payre, PR de science politique, Sciences Po Lyon - Triangle

    Emmanuel Taïeb, Antoine Faure, « La mise en série de représentations du réel : comment les séries télévisées ordonnent le temps politique », Cinéma, Film et (science) politique. ST58, 12e Congrès de lÁssociation française de science politique, Paris, le 10 juillet 2013 

    Emmanuel Taïeb, « L'affaire Soleilland : 1907 », Mentalités, Grenoble, le 27 février 2009 

    Emmanuel Taïeb, « Travailler avec Elias et Foucault en sociologie historique », Etat, Société, Institutions, Paris, le 02 février 2009 

    Emmanuel Taïeb, « Logiques du conspirationnisme politique », Le Petit Pragmatiste, Grenoble, le 15 janvier 2009 

    Emmanuel Taïeb, « Du spectacle au secret », Dynamiques sociales et territoriales. Exclusions et intégration. Espaces et modes de vie, Annecy, le 26 mai 2008 

    Emmanuel Taïeb, « La politisation par le regard. Exécutions publiques et brutalisation », Politisations comparées : sociétés musulmanes et ailleurs, Paris, le 11 février 2008 

    Emmanuel Taïeb, « Présentation des coûts de participation à une campagne de recrutement Maître de conférences », Atelier des doctorants du CSU - Cultures et sociétés urbaines, IRESCO, Paris, le 03 mai 2007 

    Emmanuel Taïeb, « Du spectacle au secret », Groupe de recherches doctorales animé par Yves Déloye, Paris I Sorbonne – CRPS, Paris, le 28 mars 2007 

    Emmanuel Taïeb, « Comment médiatiser les images violentes ? », Médias et démocratie, Paris, le 27 mars 2007 

    Emmanuel Taïeb, « L'apport de l'anthropologie historique à l'étude des exécutions capitales », Corps sain, corps malade et corps mort, entre médicalisation et laïcisation. Sources et méthodologie. France-Italie XIXe-XXe, Paris, le 29 janvier 2007 

    Emmanuel Taïeb, « Les usages politiques des rumeurs », La rumeur, Paris, le 11 octobre 2006 

    Emmanuel Taïeb, « Le corps du guillotiné », Le corps : normes, représentations et pratiques sociales, Aix-en-Provence, le 05 avril 2006 

  • Emmanuel Taïeb, Atelier « Qu’est-ce qu’une revue de sciences humaines et sociales ? » 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Léo Vennin, Administrer l'émancipation : socio-histoire de l'éducation populaire en France (1944-1985), thèse soutenue en 2022 à Université Grenoble Alpes en co-direction avec Olivier Ihl, membres du jury : Brigitte Gaïti (Rapp.), Patricia Loncle-Moriceau (Rapp.), Elsa Guillalot et Francis Lebon  

    Cette thèse vise à questionner les tensions et les ambivalences dans l'action publique en matière d'éducation populaire, à travers l'étude des relations historiquement tissées entre les mouvements d'éducation populaire et l'État. A l'appui d'un matériau empirique croisant les archives administratives et celles des mouvements et fédérations d'éducation populaire, de la Libération jusqu'au milieu des années1980, il s'agit d'historiciser et de mettre à plat les mécanismes à l'œuvre dans ce secteur des politiques publiques en revenant sur sa genèse. Inscrit dans une sociologie historique de l'administration, ce travail fait l'hypothèse que la constitution et l'inscription dans le paysage institutionnel de l'éducation populaire est rendu possible par un consensus façonné par la confrontation d'acteurs publics et privés. A travers leurs interactions, inscrites pour partie dans l'appareil d'État, on observe la production d'une nouvelle norme éducative au cœur des processus de socialisation démocratique et de formation du citoyen. La convergence vers l'institutionnalisation agit alors comme consécration d'une norme co-construite, participant en retour à développer et à légitimer des discours et des pratiques en voie de consolidation et à évincer des voies plus directement contestataires de l'action publique.. Marqués par la diversification des modes d'intervention et des logiques d'action ainsi que par la bureaucratisation et la spécialisation des formes d'entrée dans la sphère publique, les processus que traverse ces pays agissent comme des révélateurs d'un mouvement plus large de recomposition et de renouvellement de la régulation sociale d'un certain rapport au savoir éducatif.

    Jean-Baptiste Devaux, L'Etat technologique , thèse soutenue en 2021 à Lyon en co-direction avec Martine Kaluszynski  

    Le Crédit d'impôt recherche, les pôles de compétitivité, les structures de valorisation de la recherche ou de transfert de technologie sont autant d’instruments au travers desquels les pouvoirs publics se proposent de « soutenir l’innovation ». Cette thèse cherche à comprendre comment et pourquoi « l’innovation » est devenue un problème d’Etat et un enjeu d’action des pouvoirs publics. À rebours des discours qui envisagent l’émergence de ces politiques publiques comme la conséquence mécanique des transformations des systèmes économiques ou scientifiques, celles-ci apparaissent plutôt comme le produit de luttes et concurrences au sommet de l’État entre le début des années 1960 et le début des années 2000. Cette thèse porte sur ces concurrences. Alliant sociologie des instruments de gouvernement, sociologie des institutions et sociologie des administrations, nous explorons les ressorts du changement dans l’action publique. Pour cela, nous nous intéressons aux activités de réformateurs, c'est-à-dire de hauts fonctionnaires, d’acteurs du monde patronal, de professionnels de la politique ou d’experts patentés qui, au sein ou auprès des administrations de la Recherche et de l’Industrie entre 1963 et 2003 ont transformé les règles, les normes et principes organisationnels qui structuraient la politique technologique en France depuis 1945. En éclairant ces transformations, nous contribuons empiriquement à une analyse des interdépendances entre l’État et le capitalisme en France. Il apparaît que l’innovation est un instrument de pouvoir à deux niveaux. D’abord, de l’appareil administratif sur l’espace économique. La politique d’innovation naturalise certaines pratiques scientifiques et industrielles au regard d’un ordre économique présenté comme allant de soi. Ensuite, elle est un instrument de pouvoir des hauts fonctionnaires généralistes à l’intérieur de l’État, contribuant pas à pas au dépérissement de l’État technique.

    Jean-Baptiste Devaux, L'Etat technologique, thèse soutenue en 2021 en co-direction avec Martine Kaluszynski, membres du jury : Delphine Dulong (Rapp.), Philippe Bezes (Rapp.), Jérôme Aust et Benjamin Lemoine    

    Le Crédit d'impôt recherche, les pôles de compétitivité, les structures de valorisation de la recherche ou de transfert de technologie sont autant d’instruments au travers desquels les pouvoirs publics se proposent de « soutenir l’innovation ». Cette thèse cherche à comprendre comment et pourquoi « l’innovation » est devenue un problème d’Etat et un enjeu d’action des pouvoirs publics. À rebours des discours qui envisagent l’émergence de ces politiques publiques comme la conséquence mécanique des transformations des systèmes économiques ou scientifiques, celles-ci apparaissent plutôt comme le produit de luttes et concurrences au sommet de l’État entre le début des années 1960 et le début des années 2000. Cette thèse porte sur ces concurrences. Alliant sociologie des instruments de gouvernement, sociologie des institutions et sociologie des administrations, nous explorons les ressorts du changement dans l’action publique. Pour cela, nous nous intéressons aux activités de réformateurs, c'est-à-dire de hauts fonctionnaires, d’acteurs du monde patronal, de professionnels de la politique ou d’experts patentés qui, au sein ou auprès des administrations de la Recherche et de l’Industrie entre 1963 et 2003 ont transformé les règles, les normes et principes organisationnels qui structuraient la politique technologique en France depuis 1945. En éclairant ces transformations, nous contribuons empiriquement à une analyse des interdépendances entre l’État et le capitalisme en France. Il apparaît que l’innovation est un instrument de pouvoir à deux niveaux. D’abord, de l’appareil administratif sur l’espace économique. La politique d’innovation naturalise certaines pratiques scientifiques et industrielles au regard d’un ordre économique présenté comme allant de soi. Ensuite, elle est un instrument de pouvoir des hauts fonctionnaires généralistes à l’intérieur de l’État, contribuant pas à pas au dépérissement de l’État technique.

    Marie-Charlotte Allam, Innover pour réformer l'école ? : politiques et pratiques d'expérimentation dans l'enseignement public, thèse soutenue en 2020 à Université Grenoble Alpes en co-direction avec Martine Kaluszynski, membres du jury : Bertrand Geay (Rapp.), Laurent Gutierrez (Rapp.), Guillaume Gourgues et Agnès Van Zanten    

    Cette thèse porte sur l'histoire des pratiques, des mobilisations collectives et des politiques en faveur depédagogies qui se revendiquent comme « alternatives » à l'enseignement public français depuis lesannées 1970 jusqu'en 2005. Adoptant une perspective de sociohistoire de l'action publique, elle met aujour les interactions entre l'élaboration d'une politique d'innovation et d'expérimentation pédagogique,son appropriation par les enseignants qui l'investissent, et ses effets sur leurs pratiques pédagogiques« alternatives ». Elle met au jour les influences réciproques entre les mobilisations collectives en faveurd'une « autre École » et la fabrique de l'action publique éducative grâce à l'observation des circulationsd'acteurs qui promeuvent ces pédagogies.La réflexion articule l'ethnographie historique d'une expérience éducative locale avec l'analyse del'élaboration de la politique qui l'encadre. D'un côté, la collecte d'archives publiques et privées, et laconduite d'une trentaine d'entretiens avec des enseignants et des militants, ont permis de réaliser unemonographie de l'expérience socioéducative du quartier de la Villeneuve de Grenoble. De l'autre, laconstruction de la politique d'expérimentation et d'innovation est analysée à partir d'archives desinstitutions centrales et déconcentrées de l'Éducation nationale. Celles-ci sont complétées par destémoignages oraux et par des entretiens semi-directifs menés avec des fonctionnaires du ministère.La politique d'innovation et d'expérimentation introduit des instruments de gouvernement à distancedes conduites pédagogiques et fait reposer la responsabilité du changement éducatif sur les enseignants.Les enseignants de la Villeneuve interprètent les politiques scolaires au prisme de leur politisation etdéploient des stratégies (de résistance, de contournement, ou d'adhésion) face aux nouvelles contrainteset normes institutionnelles. Ce faisant, la mise en administration de leurs expériences - jusqu'alorsretranchées dans le domaine du militantisme et de l'informel - réoriente leur engagement militant.

    Kevin Brookes, « Ce n’est pas arrivé ici » : sociologie politique de la réception du néo-libéralisme dans le système politique français depuis les années 1970, thèse soutenue en 2018 à Université Grenoble Alpes ComUE en co-direction avec Raul Magni Berton, membres du jury : Monica Prasad (Rapp.), François Facchini (Rapp.), Sébastien Caré et Florence Haegel    

    Cette recherche rend compte des difficultés de la diffusion des idées néo-libérales dans la vie politique française de 1974 jusqu’à 2012. Son premier apport consiste à démontrer – à travers un large panel de données sur les politiques publiques, l’opinion publique et les programmes des partis – qu’en France le succès des idées néo-libérales a été moindre par rapport aux autres pays européens. Son deuxième apport consiste à expliquer cette anomalie française, en contribuant plus généralement à la question de la diffusion des idéologies dans un système politique. La réponse se base sur une double étude : une analyse micro-historique centrée sur les acteurs (à partir d’entretiens et d’un travail sur les archives des organisations internationales de promotion du néo-libéralisme), couplée à une analyse macro-sociologique centrée sur les caractéristiques du contexte national. Il est montré que si la diffusion du néo-libéralisme a été moins importante en France par rapport à d’autres pays voisins, c’est en raison de la forte résistance de l’opinion publique à son égard. Celle-ci a restreint la fenêtre d’opportunité de ses partisans de manière directe en incitant les hommes politiques à ne pas mettre en œuvre des politiques publiques trop congruentes avec cette idéologie, et de manière indirecte, en exerçant une influence sur le discours économique et social des principaux partis politiques pouvant légitimer la mise en œuvre de mesures libéralisant les politiques publiques. De plus, la structure des institutions françaises a renforcé l’effet de « dépendance au sentier » dans la fabrique des politiques publiques en valorisant l’expertise d’État contre celle d’acteurs susceptibles de remettre en cause le consensus existant comme les universitaires et les think tanks. Enfin, à partir de la réalisation d’une socio-histoire inédite du mouvement néo-libéral depuis les années 1970, d’autres facteurs plus contingents sont identifiés. La fragmentation et la radicalité des partisans du néo-libéralisme, ainsi que la quasi absence d’entrepreneur politique susceptible d’incarner ces idées, ont contribué à la marginalité de ces idées dans le débat public.

    Florence Haegel, La PrEP , thèse soutenue en 2018 à Lyon 2 en co-direction avec Frédéric Le Marcis  

    Il s'agit d’étudier la mise en place d’une politique plurielle et volontariste contre le sida à travers la prophylaxie pré-exposition (PrEP), un protocole médical visant les personnes considérées à hauts risques de contamination. La diffusion de cette solution pharmaceutique en France depuis le 1er janvier 2016 s’insère dans les objectifs de réduction des nouvelles infections fixés par l’ONUSIDA. Dès lors, ce travail de recherche souhaite questionner la mise en place de la solution prophylaxique à Paris et en Guyane française, deux régions fortement touchées par le VIH mais qui sont marquées par une hétérogénéité sociale et épidémiologique. L’objectif est donc de faire dialoguer l’analyse d’une politique publique de santé avec sa réception empirique. Ce faisant, il s’agit de comprendre les logiques de traduction et/ou de domestication des politiques par les acteurs et ses effets en termes de pratiques et de subjectivation. En prenant en compte le processus de médicalisation qui caractérise le cadre préventif depuis les années 2000, notre réflexion s’articulera autour de trois hypothèses principales. En s’intéressant principalement aux usagers, ce travail souhaite questionner un éventuel gouvernement des conduites sexuelles. L’existence d’un protocole médical qui nécessite un entretien avec un praticien dans une structure hospitalière nous amène à nous intéresser à la production discursive à l’œuvre et aux légitimations mobilisées par les acteurs. Une lecture en termes de rapports de pouvoir sera donc articulée avec l’examen de la politique du déploiement de la PrEP. Dans le sillage d’une réflexion marquée par l’approche foucaldienne, il s’agira de procéder à une analyse politique des comportements à risques. En prenant en compte le fait que la PrEP s’adresse principalement aux individus ayant des rapports sexuels multiples et à risques, il s’agira d’examiner la nature du modèle de prévention sur lequel est fondée la PrEP en fonction de certaines conceptions politiques de ces comportements. Enfin, ce projet ambitionne de combiner l’approche foucaldienne de la biopolitique avec les théories latourienne de l’acteur réseau et de la sociologie des sciences. De ce fait, la PrEP peut-elle participer à la construction de nouvelles subjectivités à travers les molécules et les discours des acteurs rassemblés au sein d’une politique de prévention ? A travers un cadre méthodologique qualitatif, ce travail souhaite donc croiser une analyse en science politique avec une approche anthropologique afin de comprendre le déploiement et les effets d’une politique publique sur les corps et les identités.

  • Georges Meyer, L'Etat, l'art et les moeurs : sociologie historique de la censure du cinéma (1961-1975), thèse soutenue en 2017 à Paris 8 sous la direction de Violaine Roussel et Laurent Jeanpierre, membres du jury : Brigitte Gaïti (Rapp.), Gisèle Sapiro (Rapp.), Philippe Bouquillion  

    Cette thèse a pour objet la transformation de l’institution de la censure d’État du cinéma en France, entre 1961, date d’une réforme qui la durcit, à 1975, année de la mise en place de la classification « X » et de l’octroi de la liberté d’expression au cinéma. Son enjeu principal est d’interroger, à travers cette institution et sa mutation, ce qui se joue dans-la bifurcation des années 1968. Pour cela, cette thèse est construite autour d’un cadre théorique spécifique articulant notamment la sociologie politique des institutions et la théorie de la « civilisation » de Norbert Elias. Ses matériaux sont essentiellement des archives étatiques, mais aussi des sources imprimées comme la presse.

    Ouassim Hamzaoui, A l'épreuve démographique de l'immigré : chronique généalogique du lancement de la politique d'intégration en France (1988-1998), thèse soutenue en 2014 à Grenoble sous la direction de Olivier Ihl, membres du jury : Yves Déloye (Rapp.), Catherine Wihtol de Wenden (Rapp.), Didier Bigo et Dominique Linhardt  

    Comment appréhender le sens socio-politique de l'officialisation de la catégorie d'inspiration démographique « immigré » dans le cadre du lancement de la politique d'intégration au début des années 1990 ? Telle est question à laquelle cette thèse s'efforce de répondre au travers d'une sociologie foucaldienne de la quantification de l'immigration en tant que population. Ce travail en vient ainsi notamment à formuler l'hypothèse selon laquelle l'enrôlement du savoir démographique participe, dans le cadre du travail de réorganisation de la production des statistiques publiques en matière d'immigration entrepris entre 1990 et 1997 au sein du groupe « Statistiques » attaché au HCI (Haut Conseil à l'intégration), à la formalisation statistique d'une représentation cognitive de l'immigration en tant que séries d'agrégats totalisés et temporalisés d'individus par et dans leur mobilité juridico-légale. Replaçant notamment le processus de mise en catégorie de l'« immigré » en vis-à-vis de l'élaboration d'une méthode comptable de mesure des flux annuels d'immigrations et des tentatives de pré-formater l'exploitation d'AGDREF (Application nationale pour la gestion des dossiers des ressortissants étrangers en France du ministère de l'Intérieur), cette recherche suppose et propose de substituer à l'analyse du processus socio-historique d'objectivation du critère de l'« origine », celle des logiques dispositives de sécurisation (statistique) des flux.

  • Eva Soteras, Le conspirationnisme : formation et diffusion d'une mythologie postmoderne, thèse soutenue en 2017 à Montpellier 3 sous la direction de Jean-Bruno Renard, membres du jury : Jean-Marie Seca (Rapp.), Antigone Mouchtouris et Céline Bryon-Portet  

    Il s'agit de démontrer la portée politico-religieuse du mythe conspirationniste. Dans un premier temps, aborder la question pluridisciplinaire des champs théoriques. Dans un deuxième temps, traiter de la formation d'une véritable mythologie postmoderne inscrite dans la résurgence mythique à l’œuvre dans notre contemporanéité et dans un troisième temps, appréhender les différents supports de diffusion du conspirationnisme.

    Antoine Faure, Des(-)ordres journalistiques dans une crise révolutionnaire : chroniques de l'être journalistique chilien durant l'Unité populaire (1970-1973), thèse soutenue en 2014 à Grenoble sous la direction de Olivier Ihl, membres du jury : Arnaud Mercier (Rapp.), Nicolas Kaciaf et Carlos Ossandón B.  

    Comment ont réagi les journalistes à l’élection de Salvador Allende ? Comment le projet de société communément synthétisé dans la « voie chilienne vers le socialisme » a-t-il influé sur le travail journalistique ? Voilà d’où part cette thèse. Elle a finalement interrogé ce qu’a pu signifier « être journaliste » durant ces trois années d’une crise sociale et politique trop souvent réifiée.Autrement dit, de quoi le journalisme est-il le nom au Chili entre 1970 et 1973 ? En cessant de lire l’Unité populaire depuis son résultat traumatique, le coup d’Etat du 11 septembre 1973, et une grille de lecture exclusivement idéologique, apparaissent alors des lignes de continuité (des normalités) et des lignes de fuite (des singularités) dans la pratique du journalisme entre 1970 et 1973, tout comme se dégage la perception normalisée qu’en ont les journalistes dans la spécificité de ce moment historique. L’idée défendue est alors la suivante : lejournalisme est un discours en institutionnalisation permanente qui légitime ses pratiques et ses identités dans son rapport historique au temps de l’actualité. Pour ce faire, le propos articule un travail sur archives de presse croisé à une enquête par entretien non-directifs, le tout enrichi de nombreux documents de l’époque (archives juridiques, revues universitaires, archives des écoles de journalisme, archives des organismes corporatistes, discours politiques, films, disques musicaux) comme de sources de seconde main (études historiques, films, documentaires, témoignages écrits, etc.).

    Julien Giry, Le conspirationnisme dans la culture politique et populaire aux Etats-Unis : une approche sociopolitique des théories du complot, thèse soutenue en 2014 à Rennes 1 sous la direction de Frédéric Lambert, membres du jury : Jean-Bruno Renard (Rapp.), Christine Guionnet  

    Du 11 septembre aux extraterrestres, des camps de concentration américains à l'assassinat de Kennedy, cette thèse a pour objectif d'éclairer sous un angle sociopolitique les fondements, les mécanismes et les enjeux de la pensée conspirationniste aux États-Unis depuis la révolution jusqu'à nos jours. S'il ne s'agit pas de dresser un catalogue exhaustif de toutes les théories du complot en vogue, le but demeure de démontrer que le conspirationnisme est un véritable fait social aux États-Unis, un élément de culture politique et populaire. Cette thèse se propose alors d'étudier les rouages et les origines du conspirationnisme sous trois aspects différents et complémentaires qui forment un triangle. D'abord, sous l'angle factuel, c'est-à-dire en étudiant les thèses du complot relatives à un événement extraordinaire (9/11, assassinat de JFK, etc.). Ensuite, sous l'angle des acteurs du conspirationnisme : les leaders conspirationnistes (LaRouche, Icke, etc.), les citoyens enquêteurs et les boucs-émissaires (communistes, juifs, illuminatis, etc.). Enfin, sous l'angle culturel en mettant en perspective le conspirationnisme avec la culture américaine : l'anti-étatisme, la présence de mafias ou encore le cinéma de masse.

  • Marine Malet, Inquiétudes contemporaines et futurs menaçants dans les séries dystopiques , thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Rémy Rieffel  

    Depuis le milieu des années 2010, alors que l’industrie télévisuelle est marquée par le développement des plateformes de VOD et l’augmentation sans précédent de l’offre sérielle, les séries dystopiques se multiplient et séduisent un large public. Traditionnellement entendues comme des discours d’alerte reflétant des angoisses contemporaines, les dystopies permettent à leurs auteurs de formuler des critiques et inquiétudes quant aux orientations que prennent leurs sociétés contemporaines. Mais que devient cette dimension critique et politique lorsque qu’elle est le produit d’industries culturelles, régies par des logiques de séduction de l’attention ? Cette thèse en Science de l’information et de la communication interroge les séries dystopiques comme vecteurs de réflexivité sociale et politique en se concentrant sur trois références du genre : Black Mirror (Channel 4, 2011–2014 ; Netflix, 2016–en cours), The Handmaid’s Tale (Hulu, 2017–en cours) et The 100 (2014–2020). Afin de saisir la manière dont elles sont susceptibles de reconfigurer les grilles de lecture de l’actualité sociale et politique et de conduire à la création d’arènes publiques alternatives spécifiques à leurs contenus, ce travail interroge le cycle de vie de chaque série : leur contexte de production et leur promotion, les représentations dystopiques des problèmes publics mis en récit, leur réception et leur mise en conversation en ligne. Plusieurs méthodes sont déployées, parmi lesquelles l’analyse des représentations mises en récit, l’étude de leur réception à partir de quarante entretiens – conduits auprès de critiques de séries français, de sériephiles et de fans –, ainsi qu’une ethnographie en ligne de trois groupes Facebook dédiés à ces séries.

    Marine Malet, Inquiétudes contemporaines et futurs menaçants dans les séries dystopiques, thèse soutenue en 2023 sous la direction de Rémy Rieffel, membres du jury : Mélanie Bourdaa (Rapp.), Christine Thoer-Fabre (Rapp.), Marjolaine Boutet et Frédéric Lambert    

    Depuis le milieu des années 2010, alors que l’industrie télévisuelle est marquée par le développement des plateformes de VOD et l’augmentation sans précédent de l’offre sérielle, les séries dystopiques se multiplient et séduisent un large public. Traditionnellement entendues comme des discours d’alerte reflétant des angoisses contemporaines, les dystopies permettent à leurs auteurs de formuler des critiques et inquiétudes quant aux orientations que prennent leurs sociétés contemporaines. Mais que devient cette dimension critique et politique lorsque qu’elle est le produit d’industries culturelles, régies par des logiques de séduction de l’attention ? Cette thèse en Science de l’information et de la communication interroge les séries dystopiques comme vecteurs de réflexivité sociale et politique en se concentrant sur trois références du genre : Black Mirror (Channel 4, 2011–2014 ; Netflix, 2016–en cours), The Handmaid’s Tale (Hulu, 2017–en cours) et The 100 (2014–2020). Afin de saisir la manière dont elles sont susceptibles de reconfigurer les grilles de lecture de l’actualité sociale et politique et de conduire à la création d’arènes publiques alternatives spécifiques à leurs contenus, ce travail interroge le cycle de vie de chaque série : leur contexte de production et leur promotion, les représentations dystopiques des problèmes publics mis en récit, leur réception et leur mise en conversation en ligne. Plusieurs méthodes sont déployées, parmi lesquelles l’analyse des représentations mises en récit, l’étude de leur réception à partir de quarante entretiens – conduits auprès de critiques de séries français, de sériephiles et de fans –, ainsi qu’une ethnographie en ligne de trois groupes Facebook dédiés à ces séries.

    Lucie Raymond, La construction médiatique de la revendication « antisystème » : enquête sur les stratégies de création et de renouvellement d'une (im)posture journalistique et politique, thèse soutenue en 2020 à Sorbonne université sous la direction de Valérie Jeanne-Perrier, membres du jury : Isabelle Garcin-Marrou (Rapp.), Nikos Smyrnaios (Rapp.), Adeline Wrona    

    Cette recherche interroge la construction médiatique de la revendication « antisystème » sur une période de plus de trente ans (1990-2020). Notre problématique questionne les modalités de construction et de renouvellement de la « posture antisystème », en lien avec les transformations de l’écosystème médiatique au sein duquel évoluent les figures porteuses de cette revendication. Pour ce faire, nous proposons, dans un premier temps, d’identifier et de classer les figures de l’« antisystème » pour examiner, dans un second temps, leurs trajectoires médiatiques et discursives. Trois principaux axes analytiques guident cette démarche. En premier lieu nous montrons comment une rhétorique du ressentiment permet aux acteurs de l’« antisystème » de construire une double image de « combattant » et de « victime » du « système ». Nous proposons ensuite d’étudier le potentiel médiagénique des figures étudiées, c’est-à-dire la manière dont elles s’adaptent aux supports et aux formats par lesquels elles sont médiatisées. Nous examinons ainsi les procédés sémio-discursifs qui permettent aux « antisystème » d’interagir avec les grands médias d’information qu’ils critiquent par ailleurs, tout en déployant une « panoplie » communicationnelle sur l’internet. Enfin, nous proposons d’étudier la manière dont les personnalités de l’« antisystème » construisent des espaces numériques « contre-informationnels » pour imposer une vision du monde en lien avec leur idéologie politique.