Alban Jacquemart, Marion Charpenel, Marion Demonteil, Reguina Hatzipetrou-Andronikou, Catherine Marry, Le genre des carrières. Inégalités dans l’administration culturelle: Inégalités dans l'administration culturelle, Ministère de la culture, Secrétariat général, département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation et Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2022, Questions de culture, 432 p.
Dans l'administration française, les carrières des femmes évoluent toujours sous le plafond de verre. Le ministère de la Culture, souvent perçu comme spécifique parce que très féminisé, ne fait pas exception à la règle. Comment expliquer que les politiques d'égalité au travail peinent, même là, à contrer ce phénomène ? Fondé sur l'analyse de récits de vie de 65 membres de l'encadrement supérieur du ministère, cet ouvrage confirme le caractère très genré de leur parcours professionnel. Si les trois quarts des hommes interrogés ont une trajectoire ascendante, plus de la moitié des femmes rencontrées font l'expérience du plafonnement. Cette inégalité est à comprendre dans les logiques mêmes de la haute fonction publique et dans les règles, formelles et informelles, qui y prévalent pour faire carrière. Mais elle est aussi le fruit de mécanismes propres au secteur culturel
Alban Jacquemart, Catherine Marry, Laure Bereni, Sophie Pochic, Anne Revillard, Le plafond de verre et l'État: La construction des inégalités de genre dans la fonction publique, Armand Colin et Cyberlibris, 2020, 228 p.
A travers une centaine de portraits d'hommes et de femmes élaborés lors d'une enquête dans quatre directions ministérielles, les sociologues reviennent sur la question des inégalités de carrières entre les sexes dans le milieu des élites administratives. ©Electre 2018
Alban Jacquemart, Les hommes dans les mouvements féministes: socio-histoire d'un engagement improbable, Presses universitaires de Rennes, 2015, Archives du féminisme, 324 p.
"Comment des hommes deviennent des militants féministes ? Dépassant l'apparent paradoxe de la question, ce livre y répond en développant une sociologie historique et politique de cet engagement statistiquement minoritaire et socialement improbable. À partir d'entretiens biographiques avec des militants et de sources d'archives diversifiées, il analyse ainsi les contextes historiques et militants et les trajectoires sociales qui ont rendu possibles ces engagements féministes en France, depuis les débuts de la Troisième République jusqu'à la période contemporaine. Cette approche socio-historique des « carrières militantes » permet alors de distinguer deux principales modalités d'engagement des hommes dans des collectifs féministes : le registre humaniste, qui fonde les revendications au nom d'un individu universel, et le registre identitaire, mobilisé à partir d'un refus des assignations de genre. Dans l'un et l'autre cas, l'engagement des hommes n'est possible qu'au prix d'une appréhension du féminisme comme un mouvement désindexé de la seule expérience des femmes et de trajectoires sociales spécifiques. Au-delà d'un regard original sur les mobilisations féministes, ce livre contribue ainsi à enrichir la compréhension des engagements militants, invitant à saisir les dimensions genrées et les ressorts identitaires du militantisme et à prendre en compte les effets du sujet politique des mouvements sociaux sur les logiques d'engagement." [Source : 4e de couv.]
Alban Jacquemart, Viviane Albenga, Laure Bereni (dir.), Appropriations ordinaires des idées féministes, De Boeck, 2015, 175 p.
Alban Jacquemart, Agnès Netter, Françoise Thibault (dir.), Orientations stratégiques pour les recherches sur le genre: rapport, novembre 2012, Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, 2013, 51 p.
Alban Jacquemart, Lucie Bargel, Marion Charpenel, Camille Masclet, « Chronique bibliographique »: Sur le genre, Revue Française de Science Politique, 2021, n°1, p. 119
Alban Jacquemart, Marion Charpenel, Marion Demonteil, Reguina Hatzipetrou-Andronikou, Catherine Marry, « Ascensions et plafonnements. Les modèles genrés des carrières des cadres du ministère de la Culture », Culture études, 2021, n°1, pp. 1-16
Alban Jacquemart, Anne Revillard, Laure Bereni, « Gender quotas in the French bureaucratic elite: the soft power of restricted coercion », French Politics, 2020, n°12, pp. 50-70
Alban Jacquemart, Milena Jakšić, « Droits des femmes ou femmes sans droits ? Le féminisme d’État face à la prostitution. », 2018
La loi du 13 avril 2016 « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées » représente une consécration de l’abolitionnisme français. Apparu à la fin du 19e siècle pour combattre le réglementarisme en matière de prostitution, le camp abolitionniste en est progressivement venu à revendiquer l’éradication-même de la prostitution (Mathieu, 2013). Constitué en mouvement relativement unifié à partir des années 2000, l’abolitionnisme, porté p...
Alban Jacquemart, Anne Revillard, Laure Bereni, Sophie Pochic, Catherine Marry, « Gender, class and bureaucratic power. The production of inequalities in the French civil service », Revista Internacional de Organizaciones, 2018, n°20, pp. 39-57
Alban Jacquemart, Catherine Achin, Sandrine Lévêque, Marion Paoletti, « Présidentielle 2017 : des femmes, des hommes et des votes », Travail, genre et sociétés , 2018, n° ° 40, pp. 23-25
Alban Jacquemart, Camille Masclet, « Mixités et non-mixités dans les mouvements féministes des années 1968 en France », Clio. Femmes, Genre, Histoire, 2017, n°46
Les mouvements féministes qui émergent sur la scène publique dans les « années 1968 », ou « années mouvement », se distinguent à bien des égards de ceux qui les ont précédés : centralité de la frange radicale, proximité avec l’extrême gauche ou encore revendications concernant principalement le corps et la sexualité constituent ainsi autant de traits absents de la plupart des mouvements féministes de la Troisième République. On peut ajouter que les militantes, pour beaucoup confrontées au sex...
Alban Jacquemart, « Femmes hautes fonctionnaires en France : L’avènement d’une égalité élitiste », Travail, genre et sociétés , 2016, n° ° 35, pp. 27-45
Portées par la diffusion d’une « grammaire paritaire », des politiques d’égalité professionnelle se sont récemment développées dans la fonction publique. À partir d’une enquête dans des services de Bercy, cet article met en évidence les opportunités sélectives de promotion offertes par le tournant élitiste de ces politiques : une petite minorité de femmes, homogènes socialement, souvent énarques, peut réussir à percer le plafond de verre, à condition de faire leurs preuves de leur dévouement à l’administration, au management public et d’accepter des postes chronophages ; dans le même temps, les réformes de l’État et la compétition renforcée pour les postes fragilisent les possibilités d’ascension professionnelle de femmes cadres dans les services déconcentrés, non énarques et issues de milieux sociaux moins favorisés.
Alban Jacquemart, Fanny Le Mancq, Sophie Pochic, « Femmes hautes fonctionnaires en France, l’avènement d’une égalité élitiste », Travail, genre et sociétés, 2016, n°35, pp. 27-45
Alban Jacquemart, « Pour une approche microsociologique des idées politiques : Les appropriations ordinaires des idées féministes », Politix , 2015, n° ° 109, pp. 7-20
En prenant appui sur les travaux de plusieurs sous-champs des sciences sociales, cet article plaide pour une microsociologie des appropriations des idées politiques à travers l’exemple des idées féministes. La notion d’appropriation, empruntée à la socio-histoire de la lecture, permet d’envisager les reformulations et transformations des idées politiques à l’occasion de leurs circulations dans différents espaces sociaux. Elle conduit également à prêter une attention particulière aux conditions et modalités de réception ordinaire des idées politiques et aux logiques de politisation au principe de ces processus. À ce titre, les idées féministes constituent un terrain d’investigation particulièrement éclairant au regard de la multiplicité des formes de diffusion dont elles ont fait l’objet depuis les années 1970.
Alban Jacquemart, « Le genre des administrations. La fabrication des inégalités de carrière entre hommes et femmes dans la haute fonction publique », Revue française d'administration publique , 2015, n° ° 153, pp. 45-68
Résumé
L’article s’intéresse aux inégalités sexuées de carrière de l’encadrement dans quatre directions générales de deux ministères – économiques et financiers d’une part, sociaux de l’autre – contrastées du point de vue de leur féminisation et des types de carrière. L’enquête s’appuie sur une centaine de récits de vie de femmes et d’hommes. Au-delà de l’éducation familiale et d’un inégal accès à la voie royale de l’ÉNA, les blocages de carrières des femmes sont décelés au cœur des administrations, à travers des règles de disponibilité, de mobilité géographique, de cooptation homophile qu’elles s’imposent. Les politiques d’égalité professionnelle peinent à les modifier mais font émerger une plus grande conscience des inégalités.
Alban Jacquemart, Catherine Marry, Laure Bereni, Fanny Le Mancq, Sophie Pochic [et alii], « Le genre des administrations »: La fabrication des inégalités de carrière entre hommes et femmes dans la haute fonction publique, Revue française d’administration publique, 2015, n°153, pp. 45-68
Alban Jacquemart, Viviane Albenga, « Pour une approche microsociologique des idées politiques. Les appropriations ordinaires des idées féministes », Politix, 2015, n°109, pp. 7--20
Alban Jacquemart, « Du registre humaniste au registre identitaire : La recomposition du militantisme féministe masculin dans les années 1970 », Sociétés contemporaines , 2012, n° ° 85, pp. 65-83
RésuméEn interrogeant les variabilités de l'engagement féministe des hommes au cours des années 1970, cet article s'intéresse aux interactions entre individus et organisations pour comprendre le processus d'engagement. L'étude montre alors que la légitimité militante des hommes dans les groupes féministes au cours de la décennie est l'objet de profondes transformations. Ainsi, l'expression d'un registre humaniste, qui appréhende le féminisme comme une sous-partie d'une lutte politique plus large, est mise à mal par le renouveau féministe, notamment incarné par le MLF. Progressivement, c'est un registre identitaire, fondé sur un rejet des normes de genre, qui est imposé par les militantes féministes comme la modalité d'engagement féministe masculin légitime. Ce renouvellement des formes de militantisme féministe a alors des effets non seulement sur le nombre d'hommes engagés mais également sur le profil social des militants.