Alban Jacquemart

Maître de conférences
Science politique.
Université Paris Dauphine
  • THESE

    Les hommes dans les mouvements féministes français (1870-2010). Sociologie d'un engagement improbable., soutenue en 2011 à Paris EHESS sous la direction de Rose-Marie Lagrave, membres du jury : Christine Bard, Olivier Fillieule, Rose-Marie Lagrave, Catherine Marry et Olivier Schwartz   

  • Alban Jacquemart, Marion Charpenel, Marion Demonteil, Reguina Hatzipetrou-Andronikou, Catherine Marry, Le genre des carrières. Inégalités dans l’administration culturelle: Inégalités dans l'administration culturelle, Ministère de la culture, Secrétariat général, département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation et Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2022, Questions de culture, 432 p.    

    Dans l'administration française, les carrières des femmes évoluent toujours sous le plafond de verre. Le ministère de la Culture, souvent perçu comme spécifique parce que très féminisé, ne fait pas exception à la règle. Comment expliquer que les politiques d'égalité au travail peinent, même là, à contrer ce phénomène ? Fondé sur l'analyse de récits de vie de 65 membres de l'encadrement supérieur du ministère, cet ouvrage confirme le caractère très genré de leur parcours professionnel. Si les trois quarts des hommes interrogés ont une trajectoire ascendante, plus de la moitié des femmes rencontrées font l'expérience du plafonnement. Cette inégalité est à comprendre dans les logiques mêmes de la haute fonction publique et dans les règles, formelles et informelles, qui y prévalent pour faire carrière. Mais elle est aussi le fruit de mécanismes propres au secteur culturel

    Alban Jacquemart, Catherine Marry, Laure Bereni, Sophie Pochic, Anne Revillard, Le plafond de verre et l'État: La construction des inégalités de genre dans la fonction publique, Armand Colin et Cyberlibris, 2020, 228 p.  

    A travers une centaine de portraits d'hommes et de femmes élaborés lors d'une enquête dans quatre directions ministérielles, les sociologues reviennent sur la question des inégalités de carrières entre les sexes dans le milieu des élites administratives. ©Electre 2018

    Alban Jacquemart, Catherine Achin, Sandrine Lévêque, Marion Paoletti (dir.), Présidentielle 2017, Éditions La Découverte, 2018, 260 p. 

    Alban Jacquemart, Les hommes dans les mouvements féministes: socio-histoire d'un engagement improbable, Presses universitaires de Rennes, 2015, Archives du féminisme, 324 p.  

    "Comment des hommes deviennent des militants féministes ? Dépassant l'apparent paradoxe de la question, ce livre y répond en développant une sociologie historique et politique de cet engagement statistiquement minoritaire et socialement improbable. À partir d'entretiens biographiques avec des militants et de sources d'archives diversifiées, il analyse ainsi les contextes historiques et militants et les trajectoires sociales qui ont rendu possibles ces engagements féministes en France, depuis les débuts de la Troisième République jusqu'à la période contemporaine. Cette approche socio-historique des « carrières militantes » permet alors de distinguer deux principales modalités d'engagement des hommes dans des collectifs féministes : le registre humaniste, qui fonde les revendications au nom d'un individu universel, et le registre identitaire, mobilisé à partir d'un refus des assignations de genre. Dans l'un et l'autre cas, l'engagement des hommes n'est possible qu'au prix d'une appréhension du féminisme comme un mouvement désindexé de la seule expérience des femmes et de trajectoires sociales spécifiques. Au-delà d'un regard original sur les mobilisations féministes, ce livre contribue ainsi à enrichir la compréhension des engagements militants, invitant à saisir les dimensions genrées et les ressorts identitaires du militantisme et à prendre en compte les effets du sujet politique des mouvements sociaux sur les logiques d'engagement." [Source : 4e de couv.]

    Alban Jacquemart, Viviane Albenga, Laure Bereni (dir.), Appropriations ordinaires des idées féministes, De Boeck, 2015, 175 p. 

    Alban Jacquemart, Agnès Netter, Françoise Thibault (dir.), Orientations stratégiques pour les recherches sur le genre: rapport, novembre 2012, Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, 2013, 51 p. 

  • Alban Jacquemart, Lucie Bargel, Marion Charpenel, Camille Masclet, « Chronique bibliographique »: Sur le genre, Revue Française de Science Politique, 2021, n°1, p. 119 

    Alban Jacquemart, Marion Charpenel, Marion Demonteil, Reguina Hatzipetrou-Andronikou, Catherine Marry, « Ascensions et plafonnements. Les modèles genrés des carrières des cadres du ministère de la Culture », Culture études, 2021, n°1, pp. 1-16 

    Alban Jacquemart, Anne Revillard, Laure Bereni, « Gender quotas in the French bureaucratic elite: the soft power of restricted coercion », French Politics, 2020, n°12, pp. 50-70     

    Alban Jacquemart, Milena Jakšić, « Droits des femmes ou femmes sans droits ? Le féminisme d’État face à la prostitution. », 2018  

    La loi du 13 avril 2016 « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées » représente une consécration de l’abolitionnisme français. Apparu à la fin du 19e siècle pour combattre le réglementarisme en matière de prostitution, le camp abolitionniste en est progressivement venu à revendiquer l’éradication-même de la prostitution (Mathieu, 2013). Constitué en mouvement relativement unifié à partir des années 2000, l’abolitionnisme, porté p...

    Alban Jacquemart, Anne Revillard, Laure Bereni, Sophie Pochic, Catherine Marry, « Gender, class and bureaucratic power. The production of inequalities in the French civil service », Revista Internacional de Organizaciones, 2018, n°20, pp. 39-57   

    Alban Jacquemart, Catherine Achin, Sandrine Lévêque, Marion Paoletti, « Présidentielle 2017 : des femmes, des hommes et des votes », Travail, genre et sociétés , 2018, n° ° 40, pp. 23-25     

    Alban Jacquemart, Camille Masclet, « Mixités et non-mixités dans les mouvements féministes des années 1968 en France », Clio. Femmes, Genre, Histoire, 2017, n°46  

    Les mouvements féministes qui émergent sur la scène publique dans les « années 1968 », ou « années mouvement », se distinguent à bien des égards de ceux qui les ont précédés : centralité de la frange radicale, proximité avec l’extrême gauche ou encore revendications concernant principalement le corps et la sexualité constituent ainsi autant de traits absents de la plupart des mouvements féministes de la Troisième République. On peut ajouter que les militantes, pour beaucoup confrontées au sex...

    Alban Jacquemart, « Femmes hautes fonctionnaires en France : L’avènement d’une égalité élitiste », Travail, genre et sociétés , 2016, n° ° 35, pp. 27-45    

    Portées par la diffusion d’une « grammaire paritaire », des politiques d’égalité professionnelle se sont récemment développées dans la fonction publique. À partir d’une enquête dans des services de Bercy, cet article met en évidence les opportunités sélectives de promotion offertes par le tournant élitiste de ces politiques : une petite minorité de femmes, homogènes socialement, souvent énarques, peut réussir à percer le plafond de verre, à condition de faire leurs preuves de leur dévouement à l’administration, au management public et d’accepter des postes chronophages ; dans le même temps, les réformes de l’État et la compétition renforcée pour les postes fragilisent les possibilités d’ascension professionnelle de femmes cadres dans les services déconcentrés, non énarques et issues de milieux sociaux moins favorisés.

    Alban Jacquemart, Fanny Le Mancq, Sophie Pochic, « Femmes hautes fonctionnaires en France, l’avènement d’une égalité élitiste », Travail, genre et sociétés, 2016, n°35, pp. 27-45 

    Alban Jacquemart, « Pour une approche microsociologique des idées politiques : Les appropriations ordinaires des idées féministes », Politix , 2015, n° ° 109, pp. 7-20    

    En prenant appui sur les travaux de plusieurs sous-champs des sciences sociales, cet article plaide pour une microsociologie des appropriations des idées politiques à travers l’exemple des idées féministes. La notion d’appropriation, empruntée à la socio-histoire de la lecture, permet d’envisager les reformulations et transformations des idées politiques à l’occasion de leurs circulations dans différents espaces sociaux. Elle conduit également à prêter une attention particulière aux conditions et modalités de réception ordinaire des idées politiques et aux logiques de politisation au principe de ces processus. À ce titre, les idées féministes constituent un terrain d’investigation particulièrement éclairant au regard de la multiplicité des formes de diffusion dont elles ont fait l’objet depuis les années 1970.

    Alban Jacquemart, « Le genre des administrations. La fabrication des inégalités de carrière entre hommes et femmes dans la haute fonction publique », Revue française d'administration publique , 2015, n° ° 153, pp. 45-68    

    Résumé L’article s’intéresse aux inégalités sexuées de carrière de l’encadrement dans quatre directions générales de deux ministères – économiques et financiers d’une part, sociaux de l’autre – contrastées du point de vue de leur féminisation et des types de carrière. L’enquête s’appuie sur une centaine de récits de vie de femmes et d’hommes. Au-delà de l’éducation familiale et d’un inégal accès à la voie royale de l’ÉNA, les blocages de carrières des femmes sont décelés au cœur des administrations, à travers des règles de disponibilité, de mobilité géographique, de cooptation homophile qu’elles s’imposent. Les politiques d’égalité professionnelle peinent à les modifier mais font émerger une plus grande conscience des inégalités.

    Alban Jacquemart, Catherine Marry, Laure Bereni, Fanny Le Mancq, Sophie Pochic [et alii], « Le genre des administrations »: La fabrication des inégalités de carrière entre hommes et femmes dans la haute fonction publique, Revue française d’administration publique, 2015, n°153, pp. 45-68   

    Alban Jacquemart, Viviane Albenga, « Pour une approche microsociologique des idées politiques. Les appropriations ordinaires des idées féministes », Politix, 2015, n°109, pp. 7--20 

    Alban Jacquemart, « Du registre humaniste au registre identitaire : La recomposition du militantisme féministe masculin dans les années 1970 », Sociétés contemporaines , 2012, n° ° 85, pp. 65-83    

    RésuméEn interrogeant les variabilités de l'engagement féministe des hommes au cours des années 1970, cet article s'intéresse aux interactions entre individus et organisations pour comprendre le processus d'engagement. L'étude montre alors que la légitimité militante des hommes dans les groupes féministes au cours de la décennie est l'objet de profondes transformations. Ainsi, l'expression d'un registre humaniste, qui appréhende le féminisme comme une sous-partie d'une lutte politique plus large, est mise à mal par le renouveau féministe, notamment incarné par le MLF. Progressivement, c'est un registre identitaire, fondé sur un rejet des normes de genre, qui est imposé par les militantes féministes comme la modalité d'engagement féministe masculin légitime. Ce renouvellement des formes de militantisme féministe a alors des effets non seulement sur le nombre d'hommes engagés mais également sur le profil social des militants.

  • Alban Jacquemart, Anne Revillard, Sophie Pochic, Fanny Le Mancq, Catherine Marry [et alii], Le plafond de verre dans les ministères : une analyse de la fabrication organisationnelle des dirigeant.e.s., 2014   

  • Alban Jacquemart, « Les femmes dans le corps préfectoral », le 08 novembre 2021  

    Organisée pour le CERSA, Université Panthéon-Assas / CNRS et l'IHEMI par Natacha Gally, Maîtresse de conférences à l'Université Panthéon-Assas (Paris2), CERSA et Pierre André Peyvel, Préfet honoraire, IHEMI.

    Alban Jacquemart, Catherine Achin, Mélissa Blais, Christine Guionnet, Bleuwenn Lechaux, « Quels apports scientifiques d’une réflexion relative aux rapports ordinaires au genre ? », Rapports ordinaires au genre, Rennes, le 01 octobre 2018 

    Alban Jacquemart, « Quelles pédagogies pour l’étudiant juriste ? », le 20 janvier 2011 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Alix Sponton, Se montrer présent : réception du congé de paternité, parentalités et masculinités de la grossesse à la petite enfance, thèse soutenue en 2023 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Marta Dominguez Folgueras et Ariane Pailhé, membres du jury : Laura Bernardi (Rapp.), Agnès Martial (Rapp.), Olivia Samuel  

    Les congés destinés aux pères sont considérés comme des leviers d’action clefs pour réduire les inégalités de genre. À partir d’enquêtes quantitatives et d’entretiens auprès d’hommes avant et après la naissance de leur premier enfant, cette thèse questionne dans quelle mesure, et par quels procédés, le congé de paternité de deux semaines (2002-2021) favorise effectivement la participation masculine aux tâches parentales et ménagères en France. Elle croise sociologie de l’action publique, de la famille et du genre. Alors que la littérature s’est d’abord intéressée aux effets de la durée des congés, cette thèse montre que la période de recours révèle des interprétations et usages variés de la politique, qui n’ont pas les mêmes implications. Lorsqu’il est posé dès la naissance, le congé entraine un pic d’engagement paternel. A plus long terme, les hommes qui ont posé un congé participent légèrement plus aux tâches les plus valorisées, mais leurs compagnes ne réduisent pas leur investissement temporel. Ainsi, sans la mise en place d’autres arrangements professionnels durables, le recours perturbe peu la division genrée des rôles parentaux. Par ailleurs, le suivi des trajectoires parentales souligne que la façon dont les pères s’approprient la politique préfigure, plus qu’elle n’influence, différents « styles de paternité ».Finalement, le recours au congé est particulièrement emblématique des normes de « présence paternelle » actuelles, en ce qu’il permet à la plupart des pères de rendre visible un intérêt pour l’enfant sans compromettre l’activité professionnelle. Le prestige lié à la démonstration de l’implication paternelle n’est cependant pas également accessible à tous.

    Hélène Demilly, La mixité en ordre de marché : genre et modernisation dans une banque coopérative, thèse soutenue en 2023 à Paris 10 sous la direction de Valérie Boussard et Laure Bereni, membres du jury : Pascale Moulévrier (Rapp.), François Sarfati (Rapp.), Sophie Pochic et Charles Gadéa    

    Cette thèse porte sur les politiques managériales de « mixité » et leurs appropriations dans les organisations à partir d’une enquête monographique menée dans une banque mutualiste, les Caisses Populaires Kairmonys. Interrogeant la transformation des inégalités de genre en lien avec le développement de dispositifs de capitalisme « vertueux », elle combine une sociologie genrée des organisations avec une étude de l'appropriation de la norme d'égalité des sexes et des idées féministes, dans le contexte de l’émergence du mouvement #MeToo. Grâce à des méthodes ethnographiques, elle se situe à la croisée de trois champs de recherche, portant sur le genre des organisations, les politiques managériales d’égalité et les appropriations des idées féministes. Montrant comment la mixité se construit en étroite relation avec un impératif de « modernisation » de l’organisation, cette recherche étudie la manière dont, par le biais de leurs politiques internes, les entreprises contribuent à façonner le sens de l’égalité.

    Cécile Talbot, Lever le rideau sur les rapports sociaux : l'engagement pour l'égalité femmes-hommes comme rapport au travail et à la valeur dans le monde du spectacle, thèse soutenue en 2023 à Université de Lille 2022 sous la direction de Anne-Cécile Douillet, membres du jury : Laure Bereni (Rapp.), Marie Buscatto (Rapp.), Emmanuelle Bouilly et Eve Meuret-Campfort    

    La thèse porte sur le rapport dévalorisé des femmes au travail, à travers l'étude d'une mobilisation pour l'égalité femmes-hommes dans le domaine du spectacle vivant. À partir d'une enquête par entretiens et observation participante, auprès d'un réseau d'associations mixtes de professionnel-les du spectacle vivant engagé-es pour l'égalité femmes-hommes, elle examine les trajectoires des militant-es ainsi que le travail militant des associations, sous le prisme du rapport au travail et de la construction de l'identité professionnelle. L'analyse montre comment, dans le cadre hiérarchisé du théâtre public français, la perception de la division sexuelle du travail et du capital artistiques construisent chez les femmes une identité professionnelle fragile et illégitime. Elle examine les conditions de possibilité de la transformation du sentiment d'injustice en moteur de mobilisation : en observant le rapport subjectif au travail, et aux possibilités d'accès au capital artistique, elle montre que la conscience de classe de sexe alimente tout autant qu'elle contraint la mobilisation, individuellement comme collectivement.

    Rosario López Robles, Imaginaires associatifs féministes : l'engagement militant à l'épreuve de la professionnalisation au sein des associations du Planning Familial (France) et l'União de Mulheres Alternativa e Resposta (Portugal), thèse soutenue en 2020 à Reims sous la direction de Emmanuelle Leclercq, membres du jury : Matthieu Hély (Rapp.), Françoise Laot  

    Cette thèse analyse l'engagement associatif du Planning Familial, mouvement féministe et d'éducation populaire en France, et de l'UMAR, l'União de Mulheres Alternativa e Resposta, organisation féministe au Portugal. Ces deux associations sont définies comme des imaginaires associatifs féministes, concept central de la thèse, qui montre des espaces collectifs comme étant marqués par les controverses, stratégies militantes et tensions résultant des différentes formes d'articulation entre les processus de militantisme et les processus de professionnalisation.La recherche s'appuie sur une démarche analytique qualitative par l’exploitation, de sources historiques, d’observations ethnographiques, de recueil de récits militants, à travers la réalisation d'une quarantaine d'entretiens approfondis et d'une vingtaine d'entretiens courts de bénévoles et de salarié.e.s. Cette recherche se compose de trois parties. Dans un premier temps, l’analyse socio-historique éclaire les processus de construction d'une action militante féministe, mais montre également l'entrée et la consolidation progressives des processus d'institutionnalisation et de professionnalisation dans les différents contextes associatifs. La deuxième partie étudie les dimensions militantes de l'engagement associatif, incluant les parcours d'engagement, les paradigmes et les positionnements féministes portés par les militant.e.s et les groupes associatifs, ainsi que leurs représentations individuelles et collectives. Dans un troisième temps, les approches et les actions professionnelles à caractère politisé sont analysées dans les deux associations, notamment en ce qui concerne la sexualité et l'égalité.