ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Alexandra Florina Mercescu, Pour une comparaison des droits indisciplinée, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 présidée par Sandrine Tisseyre, membres du jury : Raluca Bercea (Rapp.), Simone Glanert (Rapp.), Cosmin Sebastian Cercel et Franz Werro    

    En tant que discipline universitaire, le droit comparé fabrique sa connaissance selon les principes d’un paradigme cognitif et méthodologique qui tend à reléguer au-delà des frontières disciplinaires, et dès lors dans l’indiscipline, toute recherche ne relevant pas du cadre de travail épistémologique ayant été imposé par la tradition. La pensée juridique comparative orthodoxe privilégie, entre autres postulats, l’hypothèse selon laquelle l’analyse juridique se révèle à ce point spécifique que le juriste ne pourrait utilement s’autoriser le recours à d’autres disciplines. Néanmoins, cette approche exclusive a été remise en cause par les comparatistes hétérodoxes qui estiment que seule une étude interdisciplinaire sensible à l’ancrage culturel du droit peut conduire à une meilleure appréciation des enjeux de la comparaison à l’heure de la globalisation. Etant donné qu’il n’existe pas encore d’analyse détaillée portant sur l’interdisciplinarité dans le domaine de la comparaison des droits, cette thèse propose , tout d’abord, dévaluer la pertinence d’une démarche située au carrefour des savoirs. Ensuite, cette réflexion se donne pour objectif de déterminer si l’agir interdisciplinaire doit s’inscrire dans une matrice méthodologique. Enfin, le comparatiste ne saurait ignorer la question des écueils d’un traitement interdisciplinaire des droits qu’il compare, tant sur le plan psychologiste que conceptuel. Somme toute, il s’agit de prendre la mesure des avantages mais aussi des limites d’une comparaison des droits interdisciplinaires. Surtout, il y a lieu, en fin de compte, de défendre cette approche, c’est-à-dire de soutenir l’idée d’une comparaison des droits indisciplinée.

    Cosmin Sebastian Cercel, Le droit saisi par la politique , thèse soutenue en 2012 à Paris 1  

    Cette recherche constitue une analyse de la relation entre le droit et la politique en Roumanie pendant le régime communiste. Il s'agit d'une investigation qui, s'appuyant sur une démarche généalogique inspirée par l'œuvre de Michel Foucault et Giorgio Agamben, essaie de révéler les manifestations concrètes des relations qui ont lié le discours juridique à l'idéologie à l'époque d'un des projets de domination totale ayant bouleversé la Roumanie durant le «court XXème siècle». Notre recherche suit cette relation à l'aide d'un cadre conceptuel réunissant le savoir spécifique aux études juridiques ainsi qu'à l'analyse historique et à l'interrogation philosophique. A cette fin, nous procédons à un examen des formes du savoir enchâssées dans les pratiques juridiques et administratives de cette époque. Ce travail se propose d'être une investigation théorique dans le champ intellectuel de la justice transitionnelle relative à la répression communiste en Roumanie, tout en faisant valoir les ressorts critiques spécifiques aux études juridiques comparatives. De cette manière, nous appuyons notre réflexion interdisciplinaire sur une recherche empirique cherchant à savoir quels ont été les moyens à travers lesquels le discours juridique a activement participé non seulement à la construction du cadre formel de la violence étatique, mais aussi à la reconfiguration des concepts tels que le droit ou la coercition. Ainsi notre analyse s'interroge sur la possibilité de la justice transitionnelle dans le cadre d'une culture ou le sens de la légalité elle-même a été soumis à une transformation radicale. Du point de vue théorique, cette recherche tente de faire sa place à l'altérité qui précède tout projet comparatif et qui structure toute tradition juridique.

    Rafael Taraszkiewicz wowk, Le juge brésilien , thèse en cours depuis 2010 

    Simone Glanert, De la traductibilité du droit, thèse soutenue en 2009 à Paris 1  

    Cette thèse de doctorat évalue les enjeux que recèle la traduction juridique, eu égard notamment à ses promesses et à ses limites, à l'ère de l'européanisation et de la globalisation du droit. Tout d'abord, divers champs du savoir sont convoqués, tels la linguistique, la traductologie et la philosophie, afin d'élucider les relations qu'entretiennent le droit et la langue. Par la suite, une étude approfondie de l'expérience de la traduction des textes législatifs au Canada, d'une part, et du projet d'uniformisation des droits privés dans l'Union européenne, d'autre part, vient illustrer les difficultés inhérentes au processus de traduction juridique. En expliquant de manière soutenue et au moyen de deux exemples choisis les problématiques en matière de traduction à l'heure du cosmopolitisme juridique, ce travail interdisciplinaire et critique se donne pour objectif de contribuer à enrichir la connaissance du droit tant dans sa valence théorique que pratique.