L’importance des petites et moyennes entreprises (PME) et leur contribution significative au produit intérieur brut (PIB), à l’emploi et à la création de valeur des pays sont largement reconnues. Cependant, peu d’études sur les PME se concentrent sur les microstructures (P. Cook 2001; Jaouen and Torrès 2008; J.S. Ramalho and da Silva 2009; St-Pierre, Julien, and Morin 2010; St-Pierre 2018). En outre, la plupart des études académiques sur les PME concernent les pays à revenu élevé, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, et l’Union européenne (voir P. Cook 2001; Elyasiani and Goldberg 2004).La littérature montre que la théorie financière classique est inadaptée à la complexité et aux réalités des PME, et que celles-ci ont besoin de leur propre théorie financière (Pettit and Singer 1985; P. Hutchinson 1999; Abdulsaleh and Worthington 2013). De plus, la plupart des recherches dans le domaine naissant de la finance entrepreneuriale sont effectuées selon une vision positiviste de la science et des méthodologies quantitatives (St-Pierre and Fadil 2011; 2016; St-Pierre 2018).Cette thèse vise à combler ces lacunes guidées par un paradigme de recherche constructiviste et une recherche exploratoire de dix (10) microentreprises en République dominicaine. L’objectif est d’identifier les éléments clés pour que les microentreprises puissent accéder au financement. L’étude utilise un cadre conceptuel novateur présentant un intérêt particulier pour l’Amérique latine et mobilise des théories qui n’ont jamais été utilisées auparavant dans le contexte étudié : la théorie du choix managérial de Norton (1991) et la loi de la proximité de Moles et Rohmer (1978). Par ailleurs, sept (7) proximités sont étudiées, qui sont une adaptation de la proposition originale faite par Torrès (2011). Il s’agit de la proximité hiérarchique, spatiale, patrimoniale, des systèmes d’information, relationnelle, temporelle et économique.La discussion et les résultats nous permettent de tirer quatre conclusions principales :Premièrement, les propriétaire-dirigeants jouent un rôle central dans la gestion des microentreprises et les décisions de financement.Deuxièmement, les microentreprises s’appuient principalement sur l’autofinancement, le capital de proximité et le financement bancaire. Par conséquent, les propriétaire-dirigeants sont les créateurs de leurs opportunités de financement, où ils donnent la priorité aux stratégies visant à générer des sources de fonds internes d’abord et poursuivent, seulement si nécessaire, avec les sources externes. De plus, les sources de financement et les stratégies d’accès diffèrent en fonction de l’objectif de l’entreprise. Les faits montrent que l’épargne et les relations de proximité sont indispensables pour la création de l’entreprise. Il est essentiel de construire et de maintenir une bonne trajectoire, d’être proactif et d’avoir un contrôle strict de la gestion des flux de trésorerie pour l’exploitation. Enfin, le contrôle des liquidités, la fixation d’objectifs de performance clairs et le capital de proximité sont cruciaux pour la croissance.Troisièmement, des résultats notables indiquent que le mix de proximités étudié est vital pour l’accès au financement des microentreprises. Cependant, les préférences de proximité des propriétaire-dirigeants influencent leurs décisions de financement, limitant leur accès ainsi que le développement de l’entreprise. Nous appelons cela le cercle vicieux de la proximité du microfinancement. Dans l’ensemble, la proximité hiérarchique et la proximité relationnelle sont les seules qui peuvent faire les deux : (1) débloquer l’accès au financement et (2) être hautement préférées par les propriétaire-dirigeant lorsqu’ils prennent des décisions de financement.Enfin, les éléments supplémentaires à considérer pour obtenir des fonds sont la rentabilité, le pitch, le plan, l’équipe, la formalité, et les produits et les services de l’entreprise.