Jacobo Grajales, Louise Perrodin, Simon Tordjman, « Chronique bibliographique sur les relations internationales », Revue française de science politique, 2024, n°2023-06-07
Jacobo Grajales, Pénélope Larzillière, E.C. Calabrese, G. Manrique, V. Napolitano [et alii], « Engagements et désengagements combattants : les émotions comme outil d'analyse », Critique Internationale, 2024, n°2021-04-27
La sociologie des émotions politiques est en plein renouveau depuis une vingtaine d'années. Certains auteurs évoquent même l'idée d'un « tournant émotionnel », tandis que d'autres mettent en avant l'apparition de « nouveaux mouvements émotionnels » . Pourtant, en sociologie des mobilisations et de l'engagement, l'étude des émotions politiques a longtemps suscité la méfiance. Il importait de se démarquer de l'héritage de la psychologie des foules et des « disqualifications morales » liées à des représentations des militants en contestataires irrationnels . Par ailleurs, la représentation genrée de l'espace politique a fait des émotions le lieu d'un irrationnel supposément féminin, opposé à la raison masculine . Que les passions politiques et les sentiments moraux aient été par la suite constitués en objets d'analyse par la philosophie morale et politique n'a rien fait pour réduire cette méfiance, leur étude paraissant alors intrinsèquement liée à des approches normatives et prescriptives . Ce n'est que récemment que le domaine des émotions et des affects a été pleinement (ré)intégré aux études de l'action collective. Les recherches se multiplient qui en inscrivent l'analyse dans des approches sociales contextualisées, loin des essentialisations relatives aux « foules dangereuses ».
Jacobo Grajales, Pénélope Larzillière, « Les émotions politiques des (ex-)combattants : pour une sociologie des sentiments moraux », Critique Internationale, 2024, n°2021
Comment envisager la prégnance des émotions politiques en temps de guerre ? À rebours de tout irrationalisme émotionnel, nous analysons leur intrication avec des représentations du juste et de l'injuste, en nous appuyant sur la notion de « sentiment moral », expression conjointe d'un affect et d'un jugement axiologique. Ces sentiments moraux sont marqués par le rapport à la violence, l'expérience du combat et le retour du front, et dans certains cas la sortie de conflit. Ils se construisent dans des enchâssements discontinus de réseaux combattants, militants, familiaux et professionnels, et leur expression éclaire un rapport complexe au politique, qui va de formes de légitimation de la violence aux reconfigurations des engagements armés. Cette proposition théorique est ici mise en application à partir de recherches menées auprès de combattants et ex-combattants en Turquie et en Syrie, au Liban, en Jordanie, en Côte d'Ivoire, et au Pakistan. Article disponible en ligne à l'adresse : https:\/\/www.cairn.info\/revue-critique-internationale-2021-2-page-9.htm
Jacobo Grajales, « Christian Lund, Nine-Tenths of the Law: Enduring Dispossession in Indonesia, 2020, Yale University Press », Review of Agricultural, Food and Environmental Studies, 2024, n°2022-12
Jacobo Grajales, « Land grabbing, legal contention and institutional change in Colombia », Journal of Peasant Studies, 2024, n°2015-03-16
The entanglement of violence and legal institutions in Colombia has led some scholars to argue that this country is characterized by a \u2018law without state', or that the law has a mere \u2018symbolic function'. This would explain an apparent paradox: high-intensity violence has been accompanied by the preservation of legal institutions and a common belief in their social importance. Yet the mobilization of the legal repertoire against violent land grabbing by peasant movements shows their belief in the legitimacy of legal institutions. Instead of measuring the efficiency of these actions, this paper will analyse the interaction between local orders and national legal institutions. This study argues that legal arenas have served to address land conflict, in a context of egregious violence. With their own dynamics and rules, they have not completely disrupted the logics of violent dispossession, yet they have defined land not only as an object of business transactions but also as an issue of human rights and collective identities.
Jacobo Grajales, Benjamin Lévy, « Socio-Economic Order and the Legacies of Armed Governance: The Aftermath of Paramilitary Rule in Colombia », Civil Wars, 2024, n°2024-02-26, pp. 1-27
Jacobo Grajales, Anthony Amicelle, Laurent Gayer, Sophie Russo, « Histoires et actualités de l'accumulation coercitive », Fronts pionniers de la recherche. Les nouveaux groupes AFSP, 2024, n°2023-06-01
Jacobo Grajales, Oscar Toukpo, « Making green cocoa: Deforestation, the legacy of war, and agrarian capitalism in Côte d'Ivoire », Journal of Agrarian Change, 2024
Jacobo Grajales, Anthony Amicelle, Laurent Gayer, Sophie Russo, « Histoires et actualités de l’accumulation coercitive », Mag AFSP , 2023, n°4, pp. 12-13
Jacobo Grajales, Ibrahima Coulibaly, « Being a peasant is about resistance: West African peasant movements and the struggle for agrarian justice », The Journal of Peasant Studies, 2023
Jacobo Grajales, Annie Shattuck, Ricardo Jacobs, Sergio Sauer, Shaila Seshia Galvin [et alii], « Life on the land: new lives for agrarian questions », The Journal of Peasant Studies, 2023
Jacobo Grajales, Ruth Hall, Ricardo Jacobs, Sérgio Sauer, Shaila Seshia Galvin [et alii], « Intertwined histories: JPS at 50, La Via Campesina at 30 », The Journal of Peasant Studies, 2023
Jacobo Grajales, Marie Saiget, « From post-conflict to development, a matter of time? Timing of public action and end of conflict in Côte d’Ivoire », Cultures & Conflits, 2022, n°2022-08-15
Cet article étudie la transformation des politiques du foncier rural dans le contexte ivoirien. Ce domaine d’intervention a en effet changé depuis la fin du conflit armé en 2011, quand il a été défini par des acteurs de l’aide comme relevant de l’intervention « post-conflit », avant d’être redéfini comme un vecteur de développement économique et de l’« émergence ». Cette contribution analyse les multiples jeux bureaucratiques, à Abidjan comme chez les bailleurs, à l’Agence française de développement, l’Union européenne et la Banque mondiale. Elle met en lumière la manière dont les qualifications et requalifications de l’aide au développement fonctionnent comme des instruments d’orientation de l’action publique sur le foncier. Les séquences temporelles ainsi définies offrent à la fois des cadres de référence et des ressources pour justifier et maîtriser le cours de l’action. Cette recherche est basée sur sept terrains d’enquête conduits en Côte d’Ivoire et à Paris depuis 2016.
Jacobo Grajales, Marie Saiget, « Repolitiser l’étude de l’aide au développement », Cultures & conflits, 2022, n°2022-08-15, pp. 7-18
Jacobo Grajales, Marie Saiget, « Du post-conflit au développement, une question de temps? Temporalités de l’action publique et sortie de conflit en Côte d’Ivoire », Cultures & conflits, 2022, pp. 61-81
Jacobo Grajales, Marie Saiget, « Repolitiser l’étude de l’aide au développement », 2022
En janvier 1949, le président étasunien Harry Truman affirmait dans un discours historique que l’aide aux pays « sous-développés » aurait vocation, dans le monde de la Guerre froide, à devenir un axe central de la politique étrangère de Washington. C’est la date choisie par commodité par nombre d’études pour faire démarrer une histoire contemporaine de l’aide publique au développement, comprise comme le financement par des États de politiques ayant pour but affiché d’améliorer la situation éc...
Jacobo Grajales, Marie Saiget, « Du post-conflit au développement, une question de temps ? », 2022
L’aide au développement joue un rôle complexe dans les situations de sortie de conflit. D’une part, car elle est appelée à soutenir les effets de stabilisation, en finançant les politiques publiques qui permettent d’asseoir la présence des États sur leur territoire et de répondre aux griefs de divers groupes sociaux. D’autre part, car elle est censée jouer un rôle central dans la reconstruction des économies, consolidant les bases pour une croissance durable, dont on espère qu’elle sera facte...
Jacobo Grajales, Guillaume Vadot, « Introduction. Entreprises, territoires et pouvoirs politiques : localiser l’analyse du capitalisme extractif », Politix, 2021, n°2020-07-16
Vingt ans après le début du boom des commodities, qu’en est-il des formes d’autorité politique qui prévalent dans les espaces dédiés à l’extraction des matières premières et souvent présentés comme les nouvelles frontières du capitalisme ? En prenant pour terrains d’enquêtes des sites miniers, pétroliers, métallurgiques et agro-industriels ainsi que les entreprises qui les exploitent, les contributions rassemblées dans ce dossier témoignent toutes des complications que subit, au local, le projet de cantonnement de l’État dans un rôle de courtier pour les investisseurs. La présente introduction se propose de revenir sur les processus qui produisent, le plus souvent à leur corps défendant, ces ancrages politiques et sociaux des entreprises extractives. Le recul historique dont on dispose depuis la grande vague de privatisations et de libéralisation économique de la fin des années 1990 permet désormais d’observer ces nouveaux espaces extractifs dans la durée et dans leur quotidienneté. Au vu de la résurgence de mécanismes de représentation et de formes d’autorité qui, nourries souvent par des mobilisations locales contestataires, échappent aux entreprises et parviennent même souvent à s’emparer d’un certain degré d’étaticité, il nous apparaît manifeste que ces dernières ne sont pas les enclaves extractives qu’un certain imaginaire du capitalisme contemporain continue à postuler. Au contraire, ces processus incrémentaux tendent à en faire des parties prenantes de territoires politiques négociés et qu’il s’agit de prendre au sérieux.
Jacobo Grajales, Marie Saiget, « On the edge of the plantation. Intermediation, protest, and adaptation to “land grabbing” in Côte d’Ivoire », Entreprises ancrées, États en jeu ?, 2021, n°2020
Les investissements dans l’agro-industrie façonnent aujourd’hui de très diverses régions rurales. En Afrique, en Amérique latine et en Asie du Sud, mais aussi dans le monde postcommuniste, les entreprises de ce secteur sont décrites comme des « enclaves », face auxquelles se dresseraient des « communautés locales » opposées à « l’accaparement » de leurs terres. Tout en montrant les enjeux profonds de ces installations agro-industrielles, cet article propose de complexifier ce récit, mettant l’accent sur la façon dont l’implantation d’une entreprise reconfigure les rapports de force et les mobilisations à l’échelle locale. Il souligne alors l’existence d’un continuum entre les activités d’intermédiation, les formes les plus visibles de protestation et des modalités plus prosaïques d’adaptation, qui apparaissent notamment lorsqu’on s’intéresse de près aux rapports entre mobilisations locales et militantisme transnational. Ces diverses formes d’action contribuent in fine à arrimer la société agro-industrielle dans l’espace social et politique local. Cette proposition est mise en application dans l’étude d’un territoire marqué par la culture agro-industrielle du palmier à huile : la région ivoirienne du Sud-Comoé, et est documentée par plusieurs séjours de terrain répétés entre 2016 et 2019.
Jacobo Grajales, « Losing land in times of peace: post-war agrarian capitalism in Colombia and Côte d'Ivoire », The Journal of Peasant Studies, 2021, n°5, pp. 1054-1074
Jacobo Grajales, Pénélope Larzillière, E.C. Calabrese, G. Manrique, V. Napolitano [et alii], « Engagements et désengagements combattants : les émotions comme outil d'analyse », Critique Internationale, 2021, n°2, pp. 163-181
Jacobo Grajales, Jean-Pierre Chauveau, Éric Léonard, « Introduction : foncier et violences politiques en Afrique », Revue internationale des études du développement, 2020, n°2020-09, pp. 7-35
En Afrique rurale, la place des tensions autour de la terre et des ressources naturelles dans des conflits armés mettant en danger la sécurité nationale et parfois internationale a attiré l’attention de nombreux observateurs sur les rapports complexes entre foncier et violence politique. Les violences à propos de la terre prennent des formes extrêmement variées. Elles peuvent s’exercer directement par l’usage de la force dans le contrôle de la terre et des ressources naturelles, ou par des ac...
Jacobo Grajales, Guillaume Vadot, « Introduction. Entreprises, territoires et pouvoirs politiques : localiser l’analyse du capitalisme extractif », Politix, 2020, n°4, pp. 7-21
Jacobo Grajales, Cécile Jouhanneau, « L’ordinaire de la sortie de guerre », Gouvernement et Action Publique, 2020, n°2019
Afin de rendre compte des processus politiques et sociaux à l’œuvre dans la sortie de guerre, ce dossier explore la production de l’action publique dans des secteurs fréquemment négligés par les spécialistes du « post-conflit ». Il se situe ainsi à rebours des approches exceptionnalistes du « post-conflit », focalisées sur les bouleversements induits par la guerre et sur des dispositifs singuliers visant la construction de la paix (peacebuilding). L’enjeu est donc de repérer empiriquement les articulations entre la guerre, les efforts visant à y mettre fin, et d’autres sphères d’action publique. L’article introductif relie cette posture à des travaux récents insistant sur l’ordinaire dans les situations de guerre, propose un bref état des lieux de la recherche et s’attarde sur les principaux objectifs du dossier : réfléchir aux usages multiples de la catégorie de « post-conflit » dans la fabrique de l’action publique et retracer les diverses manières dont un passé guerrier peut avoir une emprise sur les politiques publiques.
Jacobo Grajales, « Les terres de la paix. Politiques foncières et sortie de conflit en Colombie », 526eb712-0a26-473f-aa6a-6d0f9c89c7c1, 2020, n°2019
Cette contribution s’intéresse à l’inscription d’un secteur d’action publique dans le domaine de la sortie de conflit ; elle analyse les mécanismes de ce déplacement, ainsi que ses effets sur le cadrage des problèmes et les relations entre acteurs. Prenant le cas de la politique foncière rurale en Colombie, l’article montre comment l’association entre terre et post-conflit est politiquement et socialement construite, dans des interactions qui engagent à la fois des institutions étatiques et des acteurs de l’aide publique au développement. Il décrit la transformation de la relation entre les acteurs, marquée notamment par l’internationalisation du problème du foncier rural. Enfin, l’article analyse la façon dont se nouent des concurrences pour apparaître comme un acteur central de la transition de la guerre vers la paix.
Jacobo Grajales, « De la guerre à la prospérité ? Politiques foncières et économie de la paix en Côte d’Ivoire », Review of African Political Economy, 2020, n°2020-04-06, pp. 78-94
Cet article étudie la production de la domination économique après la fin du conflit armé ivoirien. Il analyse l’interaction entre les politiques de développement et sortie de conflit, les attentes et les craintes déclenchées par la fin de la guerre, et la capacité des acteurs locaux à établir des alliances externes. L’enquête se concentre sur une région située en marge du conflit, mais au cœur des programmes de développement post-conflit. Dans cette terre sans guerre, les politiques mises en œuvre au nom de la paix fournissent des ressources aux acteurs dominants qui cherchent à consolider leur position, renforçant ainsi les structures sociales du capitalisme agraire qui avaient été mises en cause pendant la guerre.
Jacobo Grajales, « A land full of opportunities? Agrarian frontiers, policy narratives and the political economy of peace in Colombia », Third World Quarterly, 2020, n°2020-04-16, pp. 1141-1160
Jacobo Grajales, « Losing land in times of peace: post-war agrarian capitalism in Colombia and Côte d'Ivoire », The Journal of Peasant Studies, 2020, n°2021-06-30
Jacobo Grajales, « Où sont passés les criminels ? Transformations de la guerre et catégorisations de la violence en Colombie », Politix, 2020, n°2018
Jacobo Grajales, « L’agro-business au village. La notion d’accaparement de terres à l’épreuve du cas ivoirien », Politique africaine, 2020, n°2018
Jacobo Grajales, Marie Saiget, « En lisière de la plantation. Intermédiation, protestation et adaptation aux accaparements de terres en Côte d’Ivoire », Politix, 2020, n°4, pp. 99-122
Jacobo Grajales, « From war to wealth? Land policies and the peace economy in Côte d’Ivoire », Review of African Political Economy, 2020
Jacobo Grajales, « Faire la guerre contre la drogue . Relations asymétriques et adoption d’un régime répressif », Cultures & Conflits, 2019, n°2016
L’importation du régime global de prohibition des drogues dans des pays dépendants apparaît à première vue comme le signe éclatant de l’hégémonie de certains États dans la conduite des affaires du monde. Or, si l’asymétrie de ces relations est réelle, l’importation d’un agenda répressif, des normes qui lui sont attachées et des instruments politiques de leur mise en œuvre ne résultent pas moins des jeux politiques et bureaucratiques internes. Par une étude de l’engagement de l’État colombien dans la lutte contre la drogue entre la fin des années 1970 et le début des années 1990, cette contribution se propose de réfléchir à la manière dont la politique interne et les relations internationales s’entremêlent. La méthode consiste alors à analyser les rapports qu’entretiennent avec l’international les processus d’émergence, de politisation et de transformation d’un problème public.
Jacobo Grajales, « Quand les juges s’en mêlent. Le rôle de la justice dans la démobilisation des groupes paramilitaires en Colombie », Critique internationale, 2019, n°2016
Jacobo Grajales, « El proceso de desmovilización de los paramilitares en Colombia: entre lo político y lo judicial », Desafíos, 2019, n°2011
Jacobo Grajales, « From Plunder to Accumulation: Violence, Pacification and Land Conflicts in Colombia », Critique internationale, 2019, n°2017-05-01
Le conflit armé colombien de ces dernières décennies a été marqué par l’importance des affrontements d’ordre foncier. Déterminants dans l’apparition des acteurs armés, ces affrontements ont été exacerbés par des stratégies de spoliation et d’accaparement des terres, qui ont provoqué des déplacements forcés de populations ainsi que la reconfiguration des territoires. La démobilisation des milices paramilitaires, principaux auteurs de cette spoliation, et la relative stabilisation de la situation sécuritaire depuis le milieu des années 2000 n’ont pas conduit à une remise en cause profonde des formes d’accumulation issues de la guerre. Au contraire, les transformations en cours aujourd’hui se caractérisent soit par un usage plus discret de la violence, soit par l’émergence de nouveaux acteurs économiques, en phase avec le discours et les exigences normatives d’une situation qualifiée de « sortie de guerre ». Sur la base de ce constat, cette contribution propose une discussion critique non seulement de l’économie politique du foncier rural en situation de post-conflit mais aussi, plus généralement, de la caractérisation de ces contextes en termes de rupture et de transformation.
Jacobo Grajales, « Land grabbing, legal contention and institutional change in Colombia », Global land grabbing and political reactions 'from below', 2019, n°2015-03-16
Jacobo Grajales, « The rifle and the title: paramilitary violence, land grab and land control in Colombia », Journal of Peasant Studies, 2019, n°2011-10
Jacobo Grajales, « Violence Entrepreneurs, Law and Authority in Colombia », Development and Change, 2019, n°2016-11-01
Jacobo Grajales, « State Involvement, Land Grabbing and Counter-Insurgency in Colombia », Governing the Global Land Grab: The Role of the State in the Rush for Land, 2019, n°2013-03
Jacobo Grajales, « Privatisation et fragmentation de la violence en Colombie: L’État au centre du jeu », Revue francaise de science politique, 2019, n°2017
Une littérature abondante a récemment mis en cause les approches des rapports entre la violence et l’État en termes de faiblesse étatique. L’analyse fine des relations entre groupes armés et institutions étatiques fait plutôt apparaître des formes d’accommodement ou de délégation. Tout en prenant ces acquis théoriques comme point de départ, cette contribution analyse un cas « extrême », dont les caractéristiques diffèrent des cas les plus étudiés. À travers l’étude des milices paramilitaires colombiennes, ce texte analyse comment la multiplication des violences n’aboutit pas à une mise hors-jeu de l’État, mais plutôt à la réaffirmation de sa centralité.
Jacobo Grajales, « Private Security and Paramilitarism in Colombia: Governing in the Midst of Violence », Journal of Politics in Latin America, 2019, n°2017
Jacobo Grajales, « Sortie de conflit et capitalisme agraire en Colombie : une esquisse d’analyse », IdeAs - Idées d’Amérique, 2019, n°2017
Jacobo Grajales, « Quand les juges s’en mêlent. Justice et violence dans la démobilisation des groupes paramilitaires colombiens », Critique internationale, 2019, n°2016
L’engagement de négociations à partir de 2003 entre le gouvernement colombien et les groupes paramilitaires en vue de la démobilisation de ces derniers a profondément transformé le rapport des institutions judiciaires à la violence organisée. En effet, les pourparlers et le processus de démobilisation qui s’est ensuivi ont été marqués par la réaffirmation de la part des magistrats placés au sommet de la hiérarchie judiciaire de leurs prérogatives dans le traitement des groupes armés. Plus largement, on a assisté au positionnement de la justice en tant qu’instance incontournable de qualification de la violence et de détermination des responsabilités dans les exactions commises durant le conflit armé. Alors que de fortes pressions existaient en faveur d’une solution qui aurait favorisé la stabilisation de la situation politique, les juges ont investi le registre du dévoilement, pour mettre au jour les collusions qui avaient sous-tendu la violence paramilitaire. Cette redéfinition du rôle de la justice découle d’une tendance à la judiciarisation du jeu politique qui s’inscrit dans une durée plus longue que celle de ce processus.
Jacobo Grajales, « La terre, entre guerre et paix. Politiques foncières et sortie de conflit en Colombie », 2232bed5-e89e-4ef1-901a-305fef8ec2e8, 2019, n°2016
L’année 2016 a marqué l’aboutissement des négociations de paix entre le gouvernement colombien et les Farc, après quatre ans de tractations à la Havane. Même si durant toute la période l’issue du processus est restée aléatoire, rares ont été les acteurs politiques qui ont attendu la signature de la paix pour en réclamer les fruits. De nouvelles politiques publiques sont en marche, et dans le domaine rural et foncier, la rupture avec le passé violent est mise en scène de manière fracassante. Cependant, les transformations conduites au nom de la consolidation de la paix ont des effets plus discrets. Elles génèrent d’ores et déjà une marchandisation accrue de la terre, qui risque d’attiser l’exclusion et la dissension dans les campagnes. S’il est indéniable que l’agenda du post-conflit inclut des politiques de réparation à l’égard des victimes et de protection des petits producteurs, l’appréhension de la paix comme opportunité pour le développement économique génère également un intérêt pour des territoires définis comme de nouvelles frontières agraires. Ainsi, l’exploitation agro-industrielle et la transformation de la nature en marchandise sont non seulement légitimées, mais semblent faire partie des mutations sociales que la paix rend possibles et même souhaitables.
Jacobo Grajales, « Le droit, la violence et la terre : le rôle de l’État dans l’accaparement foncier en Colombie », Cahiers des Amériques latines, 2019, n°2016
Le phénomène d’accaparement de terres a souvent été imputé à la faiblesse de l’État dans les pays du Sud. Or il est souvent impossible de le comprendre sans porter un regard sur les politiques foncières, sur les paradigmes du développement agricole et sur les visions du territoire produites par l’État. Le marché des terres est structuré par les liens qu’entretiennent des acteurs économiques – légaux comme illégaux – avec la sphère étatique. Cette contribution explore, à partir du cas de l’accaparement violent de terres en Colombie, le rôle de l’État à la fois dans sa composante institutionnelle et dans les réseaux politiques qui participent à l’exercice du pouvoir. Or, elle montre également que, malgré la place centrale de l’État dans la spoliation des ressources foncières, celui-ci demeure un lieu de dénonciation et de mobilisation, ce qui illustre la puissance du référentiel étatique et l’importance de l’État comme espace central du jeu politique.
Jacobo Grajales, « Les terres de la paix. Politiques foncières et sortie de conflit en Colombie », Gouvernement & action publique, 2019, n°4, p. 25
Jacobo Grajales, Cécile Jouhanneau, « L’ordinaire de la sortie de guerre », Gouvernement & action publique, 2019, n°4, p. 7
Jacobo Grajales, Cécile Jouhanneau, « L'ordinaire de la sortie de guerre. Sociologie de l'action publique après la violence armée », Gouvernement & action publique, 2019, n°4, p. 186
Jacobo Grajales, « Où sont passés les criminels ? Transformations de la guerre et catégorisations de la violence en Colombie », Politix, 2018, n°3, pp. 171-193
Jacobo Grajales, « L’agro-business au village. La notion d’accaparement de terres à l’épreuve du cas ivoirien », Politique africaine, 2018, n°3, pp. 155-177
Jacobo Grajales, « Sortie de conflit et capitalisme agraire en Colombie : une esquisse d’analyse », 2017
Le vote de la loi sur les « zones d’intérêt pour le développement rural, économique et social » (ZIDRES) en janvier 2016, sa validation par la Cour constitutionnelle un an plus tard et la récente diffusion d’un projet de loi « d’aménagement social de la propriété et des terres rurales » témoignent d’une tension qui traverse la reconfiguration récente des politiques foncières et agraires en Colombie et qui sera probablement exacerbée par la mise en œuvre des accords de paix avec les FARC. Cett...
Jacobo Grajales, « De la spoliation à l’accumulation : violence, pacification et conflits fonciers en Colombie », Critique Internationale, 2017
Jacobo Grajales, « Privatisation et fragmentation de la violence en Colombie: L’État au centre du jeu », Revue Française de Science Politique, 2017, n°2, pp. 329-348
Jacobo Grajales, « Private Security and Paramilitarism in Colombia: Governing in the Midst of Violence », Journal of Politics in Latin America, 2017
Jacobo Grajales, « Sortie de conflit et capitalisme agraire en Colombie : une esquisse d’analyse », IdeAs - Idées d’Amérique, 2017
Jacobo Grajales, « De la spoliation à l’accumulation : violence, pacification et conflits fonciers en Colombie », Critique internationale, 2017
Jacobo Grajales, « Privatisation et fragmentation de la violence en Colombie », Revue française de science politique, 2017
Jacobo Grajales, « Private Security and Paramilitarism in Colombia: Governing in the Midst of Violence ; Seguridad privada y paramilitarismo en Colombia: Gobernar en medio de la violencia », Journal or Politics in Latin America, 2017
Jacobo Grajales, « Le droit, la violence et la terre : le rôle de l’État dans l’accaparement foncier en Colombie », Cahiers des Amériques latines, 2016
Le phénomène d’appropriations massives de terres, popularisé sous le terme de land grabbing, a souvent été interprété comme une conséquence de la faiblesse des États dans les pays du Sud [BM, 2010]. L’accaparement foncier serait lié à la faiblesse des règles de droit, à l’absence de registres fonciers fiables et à l’incapacité des administrations à faire face à la demande internationale pour la terre. Une telle vision a été abondamment critiquée depuis une perspective attentive aux ancrages s...
Jacobo Grajales, « Le droit, la violence et la terre : le rôle de l’État dans l’accaparement foncier en Colombie », Cahiers des Amériques Latines, 2016
Jacobo Grajales, « Violence Entrepreneurs, Law and Authority in Colombia », Development and Change, 2016, n°6, p. 12941315
Jacobo Grajales, « La terre, entre guerre et paix. Politiques foncières et sortie de conflit en Colombie », Les Etudes du CERI, 2016, n°223
Jacobo Grajales, « Faire la guerre contre la drogue . Relations asymétriques et adoption d’un régime répressif », conflits, 2016
En mai 1983, Semana, l’hebdomadaire politique le plus prestigieux de Colombie, dédiait sa Une à Pablo Escobar. Il le qualifiait de « Robin des bois » local, titre attribué en raison de la munificence dont il faisait alors preuve envers les quartiers pauvres de sa ville de Medellín . À cette même époque, Carlos Lehder, fils d’un immigré allemand et pittoresque créateur du parti national-latino dont la rhétorique antiaméricaine versait dans l’exaltation du nazisme, organisait des meetings polit...
Jacobo Grajales, « Faire la guerre contre la drogue . Relations asymétriques et adoption d’un régime répressif », Cultures & conflits, 2016, pp. 181-198
Jacobo Grajales, « Quand les juges s’en mêlent. Justice et violence dans la démobilisation des groupes paramilitaires colombiens », Critique Internationale, 2016, n°1, pp. 117-136
Jacobo Grajales, « Quand les juges s’en mêlent. Le rôle de la justice dans la démobilisation des groupes paramilitaires en Colombie », Critique Internationale, 2016
Jacobo Grajales, « Land grabbing, legal contention and institutional change in Colombia », The Journal of Peasant Studies, 2015, n°34, pp. 541-560
Jacobo Grajales, « State Involvement, Land Grabbing and Counter-Insurgency in Colombia », Development and Change, 2013, n°2, p. 211232
Jacobo Grajales, « The rifle and the title: paramilitary violence, land grab and land control in Colombia », Journal of Peasant Studies, 2011, n°4
Jacobo Grajales, « El proceso de desmovilización de los paramilitares en Colombia: entre lo político y lo judicial », Desafíos, 2011, n°2, pp. 149-194
El tratamiento del paramilitarismo en Colombia ha oscilado entre lo político y lo penal, en relación estrecha con la evolución del conflicto interno. Este artículo analiza las recientes negociaciones llevadas a cabo por el gobierno de Álvaro Uribe Vélez (2002-2010) con los grupos paramilitares. Después de un recuento del sendero de dependencia que determinó este episodio histórico, se analiza la utilización estraté-gica que los diferentes actores hicieron de las categorías judiciales. Se muestra cómo estas categorías –criminal de guerra, delincuente político, narcotraficante, etc. – no dependen de la naturaleza intrínseca del actor armado, sino que son construidas en un proceso conflictivo hecho de luchas materiales y simbólicas. La capacidad de categorizar las violencias privadas, entre legítimas o ilegítimas, políticas o criminales,