Présentation de l’éditeur
Le pouvoir doit limiter le pouvoir, afin d’éviter le despotisme. Bernard Manin éclaire le sens et les difficultés de cette idée décisive en revenant à la pensée de Montesquieu, fondatrice pour la politique moderne. Comment le recours à des lois fixes peut-il borner la souveraineté de l’intérieur ? Pourquoi y a-t-il en politique un seul mal, le gouvernement despotique, mais plusieurs biens ? En quoi consiste exactement la séparation des pouvoirs ? La vertu républicaine est-elle compatible avec le commerce ? Cet ouvrage rassemble des études sur Montesquieu jusqu’ici dispersées, ainsi qu’un long essai inédit consacré à sa théorie de la monarchie. Il constitue une contribution majeure à l’interprétation des écrits de Montesquieu, saisis ici dans leur contexte historique, mais aussi, plus généralement, à la théorie politique du gouvernement modéré, ce régime dont le propre est de « combiner les puissances » de manière à mettre chacune « en état de résister aux autres ».
Sommaire
Préface, par Melissa Schwartzberg
I. Montesquieu, théoricien de la monarchie
La théorie des lois fondamentales et son sens
Les lois fondamentales dans la pensée de Montesquieu
Le dépôt des lois, le rôle essentiel de la fixité
La fixité de la loi, limite interne de la souveraineté
Pouvoirs intermédiaires ou contre-pouvoirs ?
Le bien de la société
II. Montesquieu et la politique moderne
Première Partie. Montesquieu et le clivage entre les Classiques et les Modernes
Nature de l’enseignement de Montesquieu et méthode d’interprétation de L’Esprit des lois
L’esprit général et le rôle de la politique
Le désir de sécurité
La république libérale contre la république vertueuse
Les deux sens de la liberté : le choix de Montesquieu
Deuxième partie. L’Originalité de Montesquieu
Critique de la thèse de Pangle :le bien, chez Montesquieu, n’est pas un
Critique de la thèse de Pangle :la théorie de la modération
Troisième partie. Pensées de l’unité et pensées de la pluralité, la place de Montesquieu
La divergence entre Platon et Aristote sur la question du bon régime politique
La divergence entre Platon et Aristote au sujet de l’unité interne de la cité
La question de l’unité du bon régime chez les modernes
L’unité interne de la société chez les Modernes
III. Montesquieu et la Révolution française
IV. Montesquieu, la république et le commerce
La conception de la vertu républicaine
Pourquoi la République peut être commerçante
Vers le déclin de la liberté anglaise ?