Présentation de l’éditeur
Le 4 juillet 1776, les treize colonies d’Amérique du Nord déclarent leur indépendance à l’égard de la Couronne britannique.
Se mettent alors en place les régimes politiques du nouvel État fédéral et des États fédérés juste formés. En 1789, lors de la rédaction du premier amendement à la Constitution des États-Unis, il est décidé de laisser à chaque État le soin de définir les relations entre pouvoir politique et sphère religieuse. En cette fin du XVIIIe siècle, la plupart excluent l’intervention des pouvoirs publics dans la régulation des cultes, la religion étant désormais perçue comme relevant d’une relation personnelle entre l’individu et son Dieu.
Dans le même temps cependant, le Massachusetts inscrit au cœur de sa constitution la nécessité de maintenir le financement des cultes ainsi que l’obligation de présence aux offices. Le principal fondement de cette décision repose sur la conviction que la stabilité et la pérennité du régime républicain sont indissolublement liées à la vertu citoyenne comme à la morale chrétienne. Toutefois, une proportion croissante d’habitants du Massachusetts dénonce ce qu’elle perçoit comme une ingérence inacceptable de l’État en matière cultuelle.
L’objectif de cet ouvrage est de documenter l’affirmation du pouvoir citoyen dans la Jeune République à travers la question des rapports entre Églises et État.
Isabelle Sicard est maîtresse de conférences en civilisation américaine à l’université de Franche-Comté. Après des recherches sur la contribution de la Virginie à la rédaction du premier amendement à la constitution fédérale, elle aborde ici la séparation entre les Églises et l’État dans le Massachusetts, de l’époque coloniale à l’ère de la Jeune République.
Sommaire
Première partie - Le Massachusetts aux XVIIe et XVIIIe siècles
I - Les liens entre les Églises et l’État à l’époque coloniale
II - Le projet constitutionnel de 1780
Deuxième partie - Passage officieux à un système de contribution volontaire
III - La controverse unitarienne
IV - Judiciarisation et politisation du conflit entre unitariens et trinitaires
V - La convention constitutionnelle de 1820, chant du cygne du congrégationalisme comme religion d’État ?
Troisième partie - Le mouvement citoyen
VI - 1820‑1828, un système officiellement satisfaisant ?
VII - 1829-printemps 1831, les prémices de la mobilisation populaire
VIII - Août 1831-mai 1832 : une campagne transpartisane et transdénominationnelle
Conclusion