Présentation de l’éditeur
La Justice pénale est un champ de confrontation de plusieurs acteurs qui se concurrencent pour s’accaparer les pouvoirs répressifs. Pendant la colonisation à Madagascar, les administrateurs français ont subtilisé ces pouvoirs des mains des juges malgaches et asservi la Justice. Le détournement des droits de l’Homme, dont le droit au procès équitable, est à la base de la politique d’exploitation. La période néocoloniale et les années socialistes maintiennent un héritage colonial pesant. Le rajustement ne s’opère que dans les années 1990 où les pouvoirs répressifs basculent vers les magistrats et les citoyens au détriment de l’Exécutif. Le droit au procès équitable évince progressivement cet héritage. Toutefois, les acquis restent précaires. Les pouvoirs répressifs sont rajustés mais ils restent fragilisés par le statisme du pouvoir du citoyen de se faire rendre justice et par l’éclatement du pouvoir du magistrat de rendre cette justice. La Justice malgache d’aujourd’hui demeure une justice à améliorer, elle est encore perçue comme une Justice injuste.
Rindra Randriamahefarilala est magistrate judiciaire, lauréate de sa promotion de l’École Nationale de la Magistrature de Madagascar. Membre de l’Académie Malgache, « Sciences morales et Politiques », sa thèse sur la Justice pénale malgache est primée de la « Mention spéciale » de l’AHJUCAF - Cours Suprêmes Judiciaires Francophones. Elle est certifiée de l’Académie internationale des Principes de Nuremberg.