Présentation de l'éditeur
La liberté de conscience a été conçue comme une possibilité de croire, de changer de croyance ou de ne pas en avoir. Lors de son inscription dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ce droit individuel a néanmoins suscité des réserves ou oppositions qui ont empêché sa déclinaison constitutionnelle par plusieurs États-membres. Une génération plus tard, la contestation de la liberté de conscience s’est trouvée renforcée au nom de la reconnaissance de sensibilités culturelles différenciées. L’enquête historique conduite dans cet ouvrage vise à saisir l’émergence d’une notion, à comprendre les motifs d’adhésion et de rejet, à déterminer les modalités d’expansion de cette liberté, de sa traduction dans des langues qui n’en avaient pas dessiné les contours, ainsi qu’à appréhender les ressorts des remises en question contemporaines. Elle met en exergue la force et la fragilité d’une des libertés fondatrices de la modernité, historiquement située et qui n’a cessé d’être louée ou décriée.
Dominique Avon est directeur d’études à l’École pratiques des hautes études (Paris) et directeur de l’Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman.
Sommaire
Préface de Yadh Ben Achour
Autour de l’article 18 de la DUDH (années 1940-fin des années 1960)
L’universalisation d’un principe libéral
Clef commune de nations désunies ?
La liberté de conscience et ses fondements débats en milieux séculier et confessant
Soumission, pluralité, libertas (XXIe siècle av. è. c.-XVe siècle)
Émergence de la liberté individuelle (v. 1450-v. 1720)
Conscience des Lumières (v. 1720-v. 1880)
Luttes pour l’imprescriptibilité de la liberté de conscience (v. 1880-v. 1945)
Une conscience en doute, sa liberté en question (1968-2018)