Un tribunal à la faculté, voilà qui peut surprendre.
On oppose trop souvent, et toujours à tort, théorie et pratique. La théorie du droit serait l’apanage des facultés de droit et la pratique celui des prétoires, des cabinets des professionnels du monde juridique. De cette représentation erronée naît l’idée que les études de droit seraient déconnectées des réalités du terrain et que la pratique aurait tendance à oublier la théorie et, avec elle, la lettre et l’esprit de la loi. Pourtant, c’est en convoquant la théorie que le praticien confronté à une question, qu’elle soit ordinaire ou nouvelle, pourra trouver une réponse pratique. Et pour l’enseignant qui présente une règle de droit, l’exemple pratique est souvent source d’explications. La pratique ne peut ignorer la théorie comme la théorie ne peut ignorer la pratique. Dans cette perspective, inaugurer un tribunal à la faculté prend tout son sens et participe de l’innovation pédagogique universitaire. D’abord, ce nouvel outil pédagogique permettra d’accueillir des exercices très variés (séminaires, travaux dirigés, exercices de plaidoirie). Il s’agira ensuite d’offrir aux étudiants l’occasion de participer à de fausses audiences ou des reconstitutions de procès dans des objectifs de découverte, de formation ou d’orientation. Enfin, le tribunal à la faculté sera un instrument d’ouverture pouvant recevoir un public élargi durant la Nuit du droit, la Fête du droit (JCP G 2024, prat. 320) ou des concours de plaidoirie ou d’éloquence.
Ancré dans les traditions de formation universitaire adossé à la recherche, le tribunal à la faculté s’inscrit dans une dynamique de pédagogie innovante des facultés de droit, et prouve l’attachement porté à l’excellence de la formation dispensée et à son adéquation aux exigences de l’insertion professionnelle des étudiants.