Les résultats des examens du premier semestre, majoritairement passés à distance à Reims, sont tombés : ils sont légèrement meilleurs à ceux des années précédentes, rassurants quant à la crainte d’un décrochage massif, sans pour autant laisser supposer l’existence de fraude massive ayant gonflé ces résultats. On peut s’en réjouir et, surtout, féliciter les étudiants qui, malgré leur sentiment d’isolement, malgré leur présence toujours plus nombreuse dans les files d’attente des épiceries solidaires et les nombreuses migraines provoquées par des heures continues de visioconférence, ont su s’accrocher et décrocher leur semestre. Cette petite victoire ne saurait cependant masquer ce que tous expriment : le distanciel n’est qu’un succédané des cours et travaux dirigés sur les campus.
À Reims, chaque possibilité de faire revenir quelques étudiants a été saisie comme une opportunité qu’il ne faut surtout pas laisser s’échapper : après la mise en place d’un tutorat exceptionnel, et le retour des étudiants de première année en travaux dirigés, tous les étudiants de la faculté ont désormais la possibilité de se rendre sur site pour certains travaux dirigés ou séminaires. Tous ? Non. Les jauges imposées (pas plus de 20 % des étudiants du campus – multidisciplinaire – en même temps, sans pouvoir dépasser la capacité d’accueil des salles réduite de moitié) ne permettent pas de réunir les promotions. Et puis, il y a ceux qui ne peuvent plus revenir, ceux qui ont peur de revenir, ceux qui ne souhaitent plus revenir. Bien sûr, la continuité pédagogique est assurée pour tous grâce à la mise en place d’enseignements en comodal. Pourtant, plus que jamais, l’impatience de pouvoir réunir des promotions entières d’étudiants est perceptible chez tous, étudiants, enseignants, chercheurs : pour échanger, débattre, contredire... en somme faire ce que l’université sait, quoi qu’on en dise, faire de mieux : forger des esprits critiques.