Fabrice Hamelin (dir.), L'acceptation sociale: L'innovation publique à l'épreuve du faisable, Éditions EMS, management & société et Cyberlibris, 2023, Questions de société ( Innovations et institutions publiques ), 221 p.
Les grands projets inutiles et imposés et plus récemment le mouvement des Gilets jaunes, la colère contre le 80 km/h et les résistances aux mesures prises pendant la pandémie ont fait entrer les notions d'acceptabilité et d'acceptation sociales dans le langage courant. Le recours croissant et relâché à ce vocable le rend incontournable mais n'en efface pas les ambiguïtés. Cet ouvrage pluridisciplinaire vise non seulement à mieux définir les deux notions mais aussi à interroger leurs usages en sciences sociales ainsi que les apports de ce lexique à la compréhension de l'innovation publique. L'acceptation sociale informe sur ce qui est faisable, parce qu'elle est le produit des épreuves territoriales auxquelles l'innovation publique se trouve soumise.
Fabrice Hamelin, Petite histoire politique du 80 km./h, L'Harmattan, 2022, Logiques politiques, 126 p.
Fabrice Hamelin (dir.), Les radars et nous: regards croisés sur l'acceptation du contrôle automatisé des vitesses par les Français, L'Harmattan, 2008, Logiques sociales, 293 p.
La quatrième de couverture indique "Le déploiement des radars automatiques au bord des routes françaises offre la manifestation la plus visible des changements opérés depuis 2002 dans la politique publique de sécurité routière. Aujourd'hui, un rôle majeur est attribué au dispositif de contrôle sanction automatisé de la vitesse dans la baisse des vitesses pratiquées, du nombre des accidents et des victimes de la route. Le système connaît néanmoins des ratés et incarne pour certains un tournant répressif dans la prise en charge de l'insécurité routière. Des controverses sont d'ailleurs apparues dans tous les pays où un tel système a été adopté. Une des questions posées par le déploiement de ce type de dispositif est alors celle de son acceptation par les usagers de la route, mais aussi par els agents chargés de la mise en oeuvre du système. C'est à cette question que les contributions réunies dans cet ouvrage entendent répondre, en croisant des questionnements propres à la science politique, à la sociologie et à la psychologie sociale. Si elles confirment la bonne acceptation du dispositif, au cours de la phase de déploiement, et en font ressortir les principaux facteurs, elles mettent aussi en évidence les caractères fragiles et conditionnels de l'acceptation."
Fabrice Hamelin, Les potentialités de développement des activités de l'Institut des hautes études de défense nationale: enquête auprès des acteurs locaux, Centre d'études en sciences sociales de la défense, 2001, Les documents du C2SD, 116 p.
Fabrice Hamelin, Les potentialités de développement des activés de l'I.H.E.D.N.: enquête auprès des acteurs locaux, Centre d'études en sciences sociales de la défense, 2001, LesDocuments du C2SD, 116 p.
Fabrice Hamelin, 6e régiment du génie, Lavauzelle, 1998, 132 p.
Fabrice Hamelin, 5e régiment du génie, Lavauzelle, 1997, 155 p.
Fabrice Hamelin, Les relais des organisations politiques au niveau local: ubiquité sociale et réservoir des pratiques militantes à Auxerre, 1994
Fabrice Hamelin, F. Hamelin, Vincent Spenlehauer, « Managing to Reinvent Strong Publicness in a Privatized World », Public Organization Review, 2014, n°3, pp. 419-438
Fabrice Hamelin, Chloé Eyssartier, « Les professionnels mobiles à l’épreuve des radars automatiques. Une acceptation entre stress contenu et identités au travail bousculées », 2011
Introduction Avec l’introduction du contrôle automatisé des infractions au code de la route, à partir de 2003 pour la vitesse et son extension au franchissement de feux rouges en 2009, les pouvoirs publics français se sont dotés de puissants instruments pour changer les comportements des conducteurs. En 2010, près de 1900 radars automatiques fixes et environ 900 radars embarqués de contrôle de la vitesse étaient déployés, ainsi que plus de 300 radars feu rouge. Entre 2002 et 2010, le nombre a...
Fabrice Hamelin, « Les polices des transports face aux défis croisés de la mobilité, de la sûreté et de la sécurité », Flux , 2010, n° ° 81, pp. 46-56
RésuméL’objet de ce papier est d’interroger ensemble les défis de la mobilité, de la sécurité et de la sûreté. Pour y parvenir, l’analyse porte sur les polices des transports qui forment encore un angle mort de l’analyse de la mobilité, à l’exception de quelques travaux de praticiens et universitaires anglo-saxons. Mais, l’objet du papier n’est pas simplement de faire mieux connaître ces travaux. En appuyant la réflexion sur deux cas d’études empiriques – la British Transport Police et la California Highway Patrol –, nous essayons également de saisir ce qui rapproche ces polices entre elles, par-delà leur spécialité modale et des contextes de déploiement différents, et ce qui les distingue des autres organisations et activités de police. Une telle spécialisation policière est-elle un produit des exigences particulières de la mobilité? Dans quelle mesure peut-on « démodaliser » les institutions et activités policières de transport ? Comment sont-elles affectées par les transformations des systèmes policiers contemporains ?
Fabrice Hamelin, « Le déploiement du contrôle sanction automatisé en France avec une mise en perspective européenne », 2008
L’innovation la plus marquante de la politique de sécurité routière en France, au cours des dernières années, est le déploiement d’un système de contrôle sanction automatisé (CSA) de la vitesse. La décision d’adoption de radars automatisés est prise en Comité Interministériel de Sécurité Routière, le 18 décembre 2002, avec l’annonce d’une implantation de 1 000 radars avant la fin de l’année 2005. Le déploiement sur le terrain débute en octobre 2003 et l’objectif fixé est atteint fin 2005. Le ...
Fabrice Hamelin, Vincent Spenlehauer, « L'action publique de sécurité routière, entre rêve et réalisme », Réseaux : communication, technologie, société, 2008, n°147, pp. 49-86
Fabrice Hamelin, Laurent Carnis, « Le contrôle sanction automatisé de la vitesse : une machine à remonter le temps ? Une analyse comparée France/Grande-Bretagne », 2007, pp. 103-128
La France et la Grande-Bretagne ont développé des systèmes de contrôle automatisé de la vitesse en s' appuyant sur des techniques différentes et des schémas organisationnels distincts. L'introduction récente et rapide du Contrôle Sanction Automatisé (CSA) en France opère une révolution administrative en recourant aux nouvelles technologies et en obtenant des résultats remarquables. Cette politique va à rebours des efforts de décentralisation de la politique de sécurité routière entrepris depuis près de vingt ans. L'expérience britannique, quanta elle, s'inscrit dans un processus à la fois plus ancien et plus progressif d'automatisation des contrôles. Initialement adossé aux autorités locales, ce système a fonctionné pendant une petite décennie avant de connaître une restructuration en 2001, où émerge la notion de client. Mais le nouveau système de gouvernance voit aussi un retour limité mais réel vers des interventions gouvernementales plus classiques, basées sur des relations d'injonction.
Face à ces réapparitions des modalités les plus classiques d'administration, les usagers des systèmes français et britannique ne restent pas inactifs. Le manque de points d'accès au système français est dénoncé à la fois par les agents concernés et par les conducteurs. Les membres des forces de l'ordre peuvent détourner de leur usage les appareils mobiles de détection pendant que les usagers de la route développent des stratégies de contournement. Les actions protestataires s'avèrent en revanche limitées et circonstanciées. Bien que plus radicales, les contestations restent également circonscrites en Grande-Bretagne, du fait des réponses apportées par les autorités. Ainsi le recours aux nouvelles technologies de l'information a, par des voies différentes, permis de renforcer les techniques de gouvernement les plus traditionnelles pour ne laisser que peu de place au développement de relations moins contraignantes et moins asymétriques entre l'administration et les usagers.
Fabrice Hamelin, Vincent Spenlehauer, « Les faux-semblants de la privatisation en Grande-Bretagne. L'exemple de la police des chemins de fer », 2007, pp. 115-130
Entre 1994 et 1997, le gouvernement britannique de John Major a effectué une privatisation totale et par lot « linéaire » de British Rail, l'équivalent de la SNCF, réforme que le New Labour de Tony Blair n'a quasiment pas remise en cause. Cette privatisation n'a pas entraîné celle de la British Transport Police (BTP), c'est-à-dire de l'outil policier dédié à la sécurité du transport ferré. Cet article s'efforce d'expliquer le décalage existant ainsi aujourd'hui entre un système de transport par voies ferrées privatisé et territorialisé et un outil policier qui est, lui, demeuré à la fois national et public. Cette question ne constitue pas un artefact de chercheurs. Elle est posée de manière récurrente par les acteurs du système de sécurité des transports ferrés et notamment par les opérateurs de transports et les propriétaires des infrastructures ferrées. La réponse apportée par cet article repose sur l'étude empirique de la mise en œuvre des réformes ayant spécifiquement touché le système de chemins de fer et l'institution policière en charge d'assurer sa sécurité. L'examen du processus de mise en œuvre de la politique de privatisation du rail permet d'abord de conclure à son caractère ambigu et inabouti, ce qui a largement joué en faveur du maintien du statut national et public de la British Transport Police. Ensuite, il montre que la BTP a bénéficié d'autres réformes administratives inattendues mais consécutives et adjacentes à la mise en œuvre de la privatisation. Enfin, il souligne que les chefs et le corps des officiers de la BTP ont su profiter d'une structure des opportunités renouvelée et également d'une conjoncture particulière non seulement pour défendre avec succès le statu quo institutionnel mais aussi pour adapter leurs actions aux enjeux de sécurité actuels et répondre aux attentes souvent distinctes de leurs clients : l'Etat et les autorités publiques locales, les opérateurs de transports et également les usagers des chemins de fer.
Fabrice Hamelin, « Les naissances d'une police. Comment la police de la route est devenue une institution légitime aux États-Unis », Genèses , 2006, n° 63, pp. 88-107
Résumé
La naissance de la police de la route aux États-Unis est le produit de deux configurations d’acteurs distinctes. Au cours des décennies précédant la Seconde Guerre mondiale, elles promeuvent des modes alternatifs de prise en charge policière de l’insécurité routière. Soumises à des structures d’opportunité distinctes, ces communautés réformatrices entendent répondre à des questions différentes et irréductibles aux problèmes d’insécurité routière. Le développement parallèle des deux solutions institutionnelles repose également sur l’absence de concurrence entre leurs promoteurs et l’attitude de retrait des institutions politiques fédérales.
Fabrice Hamelin, Vincent Spenlehauer, « La police de la route comme outil d'Etat, le cas de la California Highway Patrol », Policing and Society, 2006, n°3, pp. 261-284
Fabrice Hamelin, Laurent Carnis, « La politique de sécurité routière en Nouvelle-Zélande. Enjeux, contraintes et contradictions d'une réforme néo-managériale », 2005, pp. 111-128
La Nouvelle-Zélande a connu, au cours des vingt dernières années, une réforme radicale de son système de sécurité routière. Cette « révolution » économique et managériale mêle à la fois des inspirations doctrinales multiples et une séquence politique ininterrompue. Elle produit une profonde redéfinition de la politique publique de sécurité routière et du système d'acteurs concernés. Les résultats obtenus par les réformes d'inspirations néo-managériales indiquent à la fois une réussite économique, avec la réduction du coût de l'insécurité routière, et un échec du politique à maîtriser un processus de formulation et de mise en œuvre dominé par les experts et professionnels de la sécurité routière. En conséquence, le retour du politique se manifeste par des révisions managériales et des réorientations politiques qui s'accommodent mal avec la recherche revendiquée du consensus et de la participation.