Cécile Crespy

Professeur
Science politique.
Sciences Po Toulouse

Laboratoire des Sciences Sociales du Politique
  • THESE

    "Une action publique hybride" : permanences et transformations de la politique de recherche dans une région : le cas de Provence-Alpes-Côtes d'Azur (1982-2004), soutenue en 2006 à AixMarseille 1 sous la direction de Jacques Lautman 

  • Cécile Crespy, Jean-Philippe Leresche (dir.), Circulation internationale et évolution des modèles nationaux d'enseignement supérieur et de recherche, deboeck Supérieur, 2022, 221 p. 

    Cécile Crespy, Martin Benninghoff, Jean-Émile Charlier, Jean-Philippe Leresche (dir.), Le gouvernement des disciplines académiques: acteurs, dynamiques, instruments, échelles, Éditions des archives contemporaines, 2017, 244 p.  

    La 4e de couv. indique : "Comment les disciplines sont-elles gouvernées ? Comment se transforme le gouvernement des disciplines ? Comment les modalités d'allocation des ressources matérielles et symboliques évoluent-elles entre les disciplines ? Le gouvernement des disciplines agit-il sur la convergence ou la différenciation disciplinaire ? Le gouvernement des disciplines est-il travaillé par une pluralité de logiques (académique, scientifique, managériale, économique), ou n'est-il plus guidé que par des logiques qui découlent d'injonctions néolibérales et managériales ? Quels instruments d'action publique permettent de défendre les disciplines et quels sont ceux qui, au contraire, en fragilisent les frontières ? Basé sur des enquêtes empiriques, cet ouvrage appréhende le gouvernement des disciplines à partir du travail sur les frontières épistémiques, du jeu d'échelles local / global et des instruments d'action publique. La diversité des contextes analysés (France, Royaume-Uni, Suisse, Belgique, Roumanie et Rwanda), les différentes disciplines étudiées (sciences pour l'ingénieur, chimie verte, science politique, géologie, sciences du vivant, médecine, génomique, micro-électronique) permettent de souligner que le gouvernement des disciplines est un processus complexe dont la configuration n'est pas imposée par la simple nécessité de s'adapter au contexte. Au contraire, il implique des médiations plurielles entre injonctions interdisciplinaires et « forces de rappel » disciplinaires, des découplages entre activités d'enseignement et de recherche, des dynamiques en lien avec les demandes sociales et les instruments du « gouvernement à distance »."

    Cécile Crespy, Gouverner la recherche en région: les politiques régionales de recherche en Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'Harmattan, 2015, Logiques politiques, 247 p.   

    Cécile Crespy, Jérôme Aust (dir.), La recherche en réformes: les politiques de recherche entre État, marché et professions, Editions des archives contemporaines, 2014, Collection Etudes des sciences et Histoire des techniques, 259 p. 

    Cécile Crespy, Jérôme Aust, Renaud Epstein, Hélène Reigner (dir.), L'état et ses territoires, Presses universitaires du Mirail, 2014, 163 p.  

    La 4e de couv. indique : "Comment s’organisent les relations entre pouvoir central et pouvoirs locaux ? Cette question classique des sciences sociales, qui a longtemps été centrale dans la sociologie politique de l’action publique française, a été progressivement délaissée par les chercheurs. Elle connaît un regain d’actualité, dans un contexte d’approfondissement de la décentralisation et d’accumulation des réformes de l’État d’inspiration néo-managériales. Ce numéro de Sciences de la Société cherche à comprendre les conséquences territoriales des réformes de l’État de ces dernières années, qui ont profondément recomposé son organisation et ses modalités d’intervention locale. Sans renouer avec une perspective stato-centrée qui était celle qui prévalait dans les années 1970, il s’agit ici de réintroduire l’État dans l’analyse des politiques locales et, réciproquement, de saisir par l’action publique locale les transformations de l’État. Afin de mettre à l’épreuve l’hypothèse d’une réaffirmation de l’État dans la gestion publique des territoires, trois options sont privilégiées : d’importantes analyses empiriques, une variété de secteurs et un intérêt pour les réformes qui travaillent l’institution bureaucratique elle-même. Ce faisant, les articles réunis dans cette livraison apportent des éclairages contrastés sur le sens des restructurations en cours."

    Cécile Crespy, Jérôme Aust, Renaud Epstein, Hélène Reigner (dir.), L'Etat et ses territoires, Presses universitaires du Mirail, 2014 

  • Cécile Crespy, Jérôme Aust, « Les PRES, de la mutualisation au portage de projets »: Histoire d’une transformation institutionnelle, in Christine Musselin, Thierry Chevaillier (dir.), Réformes d’hier et réformes d’aujourd’hui, Presses Universitaires de Rennes, 2014, pp. 159-174 

    Cécile Crespy, Audrey Vézian, Jérôme Aust, « Sortir des compétences pour investir dans la connaissance. Les Conseils régionaux face à l’enseignement supérieur et à la recherche », in Barone, Sylvain (dir.), Les politiques régionales en France, Éditions La Découverte, 2011, pp. 117-134 

    Cécile Crespy, « Appropriation des instruments et glissements de sens. La mise en oeuvre d'un dispositif régional de politique de recherche », in H. Buisson-Fenet, G. Le Naour (dir.), Les professionnels de l'action publique face à leurs instruments, Toulouse : Octarès, 2008, pp. 85-93 

    Cécile Crespy, « Quand la politique de recherche change d'échelle : reconfiguration des espaces de jeu et redéfinition des rôles de l'Etat et des régions », in P. Muller, A. Faure, J. P. Leresche, S. Narath (dir.), Action publique et changements d'échelle : les nouvelles focales du politique, L'Harmattan, 2007, pp. 189-197 

  • Cécile Crespy, Marianne Blanchard, « National position and the internationalization of higher education institutions: the case of France’s elite engineering and business schools », Higher Education, 2022, n°86, p. 485505 

    Cécile Crespy, Anthony Amicelle, Simon Tordjman, « Les structures sociales des organisations internationales : la production de l’équivoque », Études internationales, 2022, n°2, pp. 235-261   

    Cécile Crespy, Aïcha Bourad, Marie-Pierre Bes, Marianne Blanchard, « Les acteurs économiques dans les conseils d'administration des établissements d'enseignementsupérieur. Du cadre juridique aux pratiques », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, 2020, n°105, pp. 381-405 

    Cécile Crespy, Morgan Jouvenet, « Politique de recherche nationale et risque environnemental global »: L’action de la DGRST pour les sciences de la stratosphère face à la « crise del’ozone » (1976-1981), Revue française de sociologie, 2020, n°1, pp. 17-42   

    Cécile Crespy, Philippe Lemistre, « Introduction : Professionnalisation dans l’enseignement supérieur : des attendus institutionnels à leur mise en œuvre », Formation Emploi. Revue française de sciences sociales, 2017, pp. 7-17 

    Cécile Crespy, Philippe Lemistre, « Introduction », 2017  

    La professionnalisation constitue l’un des marqueurs des réformes entreprises ces dernières années à l’université et dans les établissements d’enseignement supérieur (Stavrou, 2011), soit pour en regretter la faiblesse, soit pour en constater la trop grande importance. Une abondante littérature tente précisément d’en rendre compte (Agulhon et al., 2012 ; Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs, 2011 ; Quenson et Coursaget, 2012 ; Soulié, 2015). La professionnalisation n’est pas...

    Cécile Crespy, « Le gouvernement à crédit. Tâtonnements des gouvernants, aveuglement des gouvernés ? », L'Année sociologique , 2016, n° 66, pp. 465-492    

    Cet article s’interroge sur la réalité et la portée du développement de formes de contrôle à distance, étant entendu que les gouvernements des territoires sont effectivement en profonde transformation. En s’appuyant sur l’étude de dispositifs promus depuis le milieu des années 2000 dans différents domaines d’action publique, il avance que ce mode de gouvernement repose sur le crédit que les acteurs lui apportent et leur cécité sur la difficulté qu’éprouve désormais l’État à réunir des financements assez conséquents et précis pour avoir une action réelle sur les territoires. Peut-on à ce titre parler de « pilotage » alors que, à force de chercher à s’affirmer par rapport à leurs services déconcentrés, les acteurs administratifs centraux se sont condamnés à des stratégies dont les modalités pratiques sont bricolées et les objectifs reconstruits rétrospectivement ?

    Cécile Crespy, « Quand les conseils régionaux organisent leur territoire. Entre initiatives étatiques et action régionale dans le domaine de la recherche », 2014, pp. 80-89    

    Les politiques de recherche sont marquées depuis près de trente ans déjà par une implication croissante et continue des collectivités locales, notamment des conseils régionaux. Mobilisant un matériau empirique recueilli en région Provence – Alpes – Côte d’Azur, cet article s’intéresse à la manière dont les politiques nationales et les actions régionales entrent en concurrence ou s’articulent. Prenant appui sur deux dispositifs liés au développement des pôles de compétitivité, cet article analyse le travail d’organisation développé par l’institution régionale. Il montre comment, à travers ce travail d’organisation, l’institution régionale se construit tout autant qu’elle construit une compétence régionale dans le domaine de la recherche. Face aux services de l’État, l’institution régionale n’est toutefois pas la seule à effectuer ce travail d’organisation.

    Cécile Crespy, Jérôme Aust, Renaud Epstein, Hélène Reigner, « Réinvestir l’analyse des relations entre l’État et les territoires », Sciences de la société : Les cahiers du LERASS, 2013, n°90, pp. 3-21    

    La question des relations entre l’État et les territoires a, depuis longtemps, suscité l’intérêt de nombreuses disciplines : de l’économie à la géographie, en passant par la sociologie, la science politique ou l’histoire, elle fait partie des prismes classiques utilisés par les chercheurs en sciences sociales pour analyser l’institution étatique. Question classique, elle fait cependant l’objet aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Les réformes de l’État (Goldsmith, Page, 2010 ; Eymeri-Douzans, B...

    Cécile Crespy, Jérôme Aust, Renaud Epstein, Hélène Reigner, « L’État et ses territoires », Sciences de la société : Les cahiers du LERASS, 2013 

    Cécile Crespy, Jérôme Aust, « Napoléon renversé ? »: Institutionnalisation des Pôles de recherche et d’enseignement supérieur et réforme du système académique français, Revue Française de Science Politique, 2009, n°5, pp. 915-938   

    Cécile Crespy, Jérôme Aust, « Les collectivités locales face à l’enseignement supérieur et à la recherche », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2009, n°82, pp. 64-72 

    Cécile Crespy, « Napoléon renversé ? : Institutionnalisation des Pôles de recherche et d'enseignement supérieur et réforme du système académique français », Revue française de science politique , 2009, n° 59, pp. 915-938    

    RésuméL’article analyse les recompositions de l’action de l’État dans le champ de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. En prenant le cas de la mise en place des Pôles de recherche et d’enseignement supérieur, il montre que cette réforme est marquée par des évolutions contenues dans les acteurs et les modes d’action sur lesquels elle s’appuie. La réforme est d’abord saisie par une élite professionnelle, constituée de représentants des établissements et de hauts représentants du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. C’est ensuite moins en « inventant » de nouveaux modes d’action qu’en étendant et en radicalisant des registres d’action historiquement utilisés que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche la conduit. Ces évolutions contenues aboutissent cependant en s’additionnant à des changements significatifs : la mise en place des PRES bouscule les fondements du dispositif français de recherche et d’enseignement supérieur.

    Cécile Crespy, « Mobilisation d'expertise et production du territoire régional : la politique de recherche en Provence Côte d'Azur », Les Annales de la Recherche Urbaine, 2008, n°104, pp. 49-57 

    Cécile Crespy, « Mobilisation d'expertises et production du territoire régional. La politique de recherche en Provence-Alpes-Côte d'Azur », 2008, pp. 49-57    

    La décentralisation a donné aux régions des compétences en matière d'organisation de la recherche et de développement économique. En région PACA un comité consultatif pour la recherche a été créé auprès du conseil régional avec des experts plutôt locaux. Il a conseillé de renforcer la coopération avec la région Midi-Pyrénées et de mettre en place un appel à projets permanent et thématisé. La tentative de mettre en place un outil régional de transfert de technologie n'a pas donné les résultats escomptés. L'expertise mobilisée pour le développement des territoires se distingue de celle rassemblée dans les pôles de compétitivité labellisés au niveau national.

    Cécile Crespy, Jean-Alain Héraud, Beth Perry, « Multi-level governance, regions and science in France : between competition and equality », Regional Studies, 2007, n°8, pp. 1069-1084 

    Cécile Crespy, « Gouvernance de la recherche et compétitivité des régions : quel rôle pour l'action publique territoriale ? », Politiques et Management public, 2007, n°2, pp. 23-44 

    Cécile Crespy, Beth Perry, « La gouvernance à plusieurs niveaux, régions et science en France : entre compétition et équité », Regional Studies, 2007, n°08, pp. 1069-1084   

    Cécile Crespy, « Compte rendu de l'ouvrage de Pierre Lascoumes, Patrick Le Galès (eds). Gouverner par les instruments. Paris : Presses de Sciences Po, 2004. 371 p. », Revue Française de Science Politique, 2006, n°4, pp. 746-749 

  • Cécile Crespy, Ariel Mendez, Maïten Bel, Maud Pélissier, Manuela Bardet [et alii], Quelle articulation entre les pôles de compétitivité et les tissus productifs régionaux ?: Une mise en perspective de quatre pôles en Provence-Alpes-Côte d'Azur, 2008, 349 p.   

    Cécile Crespy, Catherine Soldano, Christelle Manifet, Christine Musselin, Jérôme Aust, Rapprocher, intégrer, différencier. Eléments sur la mise en place des Pôles de recherche et d'enseignement supérieur: Rapport à la Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires, 2008, 124 p. 

  • Cécile Crespy, Anne Branciard, Des dispositifs d'action publique territorialisés vecteurs de reconfiguration des politiques scientifique et technologique en France, 2007   

    Cécile Crespy, "Une action publique hybride" : permanences et transformations de la politique de recherche dans une région : le cas de Provence-Alpes-Côte d'azur (1982-2004). Thèse de doctorat : Sociologie : Aix-en-Provence, Université de Provence Aix-Marseille I, 2006, 423 p. 

  • Cécile Crespy, Jérôme Aust, « PRES, RTRA et pôles de compétitivité : de nouveaux espaces fonctionnels pour gouverner l'enseignement supérieur et la recherche en France ? », Redimensionner l’action publique : participation, modernisation et jeux d’échelles, Bruxelles Belgium (BE), le 22 avril 2011 

    Cécile Crespy, Jérôme Aust, « Rassembler pour réformer ? Les PRES : de la mutualisation au portage de projets », L’enseignement supérieur et la recherche en réformes, Paris, le 27 janvier 2011   

    Cécile Crespy, Audrey Vézian, Jérôme Aust, « Quelle(s) grille(s) d'analyse pour appréhender les politiques régionales d'enseignement supérieur et de recherche ? Institutions, trajectoires d’acteurs et cadres cognitifs », "Nouvelles perspectives sur les politiques régionales", Journée d’étude organisée par le CEPEL et les groupes "Local et politique" et "Politiques publiques" de l’AFSP, Université Montpellier 1, le 29 janvier 2010 

    Cécile Crespy, Jérôme Aust, « Les universitaires face à la réforme. Réformes et réformateurs dans l'enseignement supérieur et de la recherche. L’exemple des PRES (2007-2008) », Séminaire sur l’histoire de l’enseignement supérieur, ENS Ulm, Paris, le 01 avril 2009 

    Cécile Crespy, Jérôme Aust, « PRES-sez vous pour devenir compétitif », Séminaire Enseignement supérieur, Sciences Po/CSO, Paris, le 21 novembre 2008 

    Cécile Crespy, Jérôme Aust, « Réformer les systèmes de recherche et d'enseignement supérieur. France, Allemagne, Angleterre », "Les recherches sur la science : pour une réflexivité institutionnelle", ENS LSH, Lyon, le 07 mai 2008 

    Cécile Crespy, Anne Branciard, « Des politiques de recherche et d'innovation en recomposition ? », Deuxième congrès de l'Association Française de Sociologie, Réseau thématique n°29 "Sciences et techniques en société : savoirs, pratiques, instruments et institutions", Bordeaux, 05-08 septembre 2006, Bordeaux, le 05 septembre 2006 

    Cécile Crespy, Anne Branciard, « Reconfiguration des politiques scientifique et technologique en France : de la fin de l'Etat colbertiste à la fin du rôle de l'Etat ? », Deuxièmes journées d'études de l'AISLF, "Sciences, innovations technologiques et société", Grenoble, le 01 mai 2006 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Teele Tõnismann, Research Funding Reforms in the Baltic States : Institutional Heritage, Internationalisation and Competition from 1988 to mid-2010s, thèse soutenue en 2022 à Toulouse 1 en co-direction avec Rainer Kattel  

    Au cours des dernières décennies, de nombreux gouvernements se sont efforcés d'associer l'allocation des ressources et l'excellence scientifique internationale dans leurs politiques de recherche afin d’améliorer leur performance scientifique et de contribuer ainsi au développement économique et sociétal de leurs territoires. Cette thèse vise à mieux comprendre l'introduction de normes de compétition et leurs effets sur les pratiques dans un contexte de transformations post-communistes, à travers l'exemple des réformes des politiques de financement de la recherche entreprises dans les pays baltes entre 1988 et le milieu des années 2010. Ce faisant, elle se concentre sur les sciences humaines et sociales (SHS). Plus précisément, cette thèse interroge dans quelle mesure l'introduction de la compétition dans le financement de la recherche est redevable à l'internationalisation et à l'européanisation. Pour cela, la thèse croise la littérature (néo-)institutionnaliste historique sur les changements institutionnels avec l'approche sociologique de l'action publique. L’étude empirique de cette thèse s’appuie sur des entretiens avec des acteurs politiques et des sociologues dans les trois pays, l'analyse de sources écrites et des données du Web of Science ; elle permet de croiser l'analyse des trajectoires institutionnelles avec une approche sociologique de l'action publique attentive à la socialisation et aux trajectoires sociales des acteurs. Avec leur position unique au sein de l'Union Soviétique et leurs trajectoires politiques divergentes après avoir retrouvé l'indépendance, les pays baltes constituent des observatoires privilégiés pour examiner le rôle de l'internationalisation dans les transformations des politiques publiques. De plus, leur petite taille permet d'effectuer une comparaison transnationale à plusieurs niveaux entre les trois pays. Avec cette stratégie de recherche, cette thèse démontre qu’au lieu de suivre des "modèles" politiques spécifiques, les politiques de financement de la recherche résultent de conflits dans les espaces scientifiques nationaux menés entre les différents groupes d'acteurs aux différentes socialisations académiques. Ainsi, les changements dans les trajectoires de réforme sont moins la conséquence de (seules) pressions externes que de luttes politiques endogènes où les acteurs de la réforme utilisent une variété de ressources étrangères pour mettre en œuvre leurs programmes. En même temps, les disciplines de SHS ne sont pas confrontées de la même manière aux réformes compte tenu de leur position dans les hiérarchies disciplinaires nationales. Les pratiques de publication des sociologues dépendent de multiples facteurs tels que leur socialisation académique dans des contextes nationaux et transnationaux, les instruments de financement de la recherche offerts par les acteurs nationaux et transnationaux, et les politiques d’évaluation de recherche au niveau national et au niveau des institutions de recherche (universités, instituts de recherche). En définitive, tout en soulignant le lien entre les pratiques de publication des chercheurs et leurs socialisations académiques, cette thèse démontre un effet limité des réformes sur la performance scientifique, contrairement à ce qui est supposé dans la littérature sur les politiques de recherche. De plus, en déplaçant l'attention d’une approche centrée sur l'Union Européenne vers l'interaction de multiples influences externes, elle invite à éviter l'eurocentrisme méthodologique comme cela est souvent le cas dans la littérature sur les études des politiques publiques dans les pays post-communistes. Plus généralement, ce travail peut également offrir une meilleure compréhension pourquoi, vu par l’Ouest, plus de deux décennies après l'effondrement de l'Union soviétique, certaines politiques publiques des pays post-communistes révèlent des décalages temporels entre la réception des « modèles » et la réception des « normes ».

  • Jean-Baptiste Devaux, L'Etat technologique , thèse soutenue en 2021 à Lyon sous la direction de Emmanuel Taïeb et Martine Kaluszynski  

    Le Crédit d'impôt recherche, les pôles de compétitivité, les structures de valorisation de la recherche ou de transfert de technologie sont autant d’instruments au travers desquels les pouvoirs publics se proposent de « soutenir l’innovation ». Cette thèse cherche à comprendre comment et pourquoi « l’innovation » est devenue un problème d’Etat et un enjeu d’action des pouvoirs publics. À rebours des discours qui envisagent l’émergence de ces politiques publiques comme la conséquence mécanique des transformations des systèmes économiques ou scientifiques, celles-ci apparaissent plutôt comme le produit de luttes et concurrences au sommet de l’État entre le début des années 1960 et le début des années 2000. Cette thèse porte sur ces concurrences. Alliant sociologie des instruments de gouvernement, sociologie des institutions et sociologie des administrations, nous explorons les ressorts du changement dans l’action publique. Pour cela, nous nous intéressons aux activités de réformateurs, c'est-à-dire de hauts fonctionnaires, d’acteurs du monde patronal, de professionnels de la politique ou d’experts patentés qui, au sein ou auprès des administrations de la Recherche et de l’Industrie entre 1963 et 2003 ont transformé les règles, les normes et principes organisationnels qui structuraient la politique technologique en France depuis 1945. En éclairant ces transformations, nous contribuons empiriquement à une analyse des interdépendances entre l’État et le capitalisme en France. Il apparaît que l’innovation est un instrument de pouvoir à deux niveaux. D’abord, de l’appareil administratif sur l’espace économique. La politique d’innovation naturalise certaines pratiques scientifiques et industrielles au regard d’un ordre économique présenté comme allant de soi. Ensuite, elle est un instrument de pouvoir des hauts fonctionnaires généralistes à l’intérieur de l’État, contribuant pas à pas au dépérissement de l’État technique.

    Jean-Baptiste Devaux, L'Etat technologique, thèse soutenue en 2021 sous la direction de Emmanuel Taïeb et Martine Kaluszynski, membres du jury : Delphine Dulong (Rapp.), Philippe Bezes (Rapp.), Jérôme Aust et Benjamin Lemoine    

    Le Crédit d'impôt recherche, les pôles de compétitivité, les structures de valorisation de la recherche ou de transfert de technologie sont autant d’instruments au travers desquels les pouvoirs publics se proposent de « soutenir l’innovation ». Cette thèse cherche à comprendre comment et pourquoi « l’innovation » est devenue un problème d’Etat et un enjeu d’action des pouvoirs publics. À rebours des discours qui envisagent l’émergence de ces politiques publiques comme la conséquence mécanique des transformations des systèmes économiques ou scientifiques, celles-ci apparaissent plutôt comme le produit de luttes et concurrences au sommet de l’État entre le début des années 1960 et le début des années 2000. Cette thèse porte sur ces concurrences. Alliant sociologie des instruments de gouvernement, sociologie des institutions et sociologie des administrations, nous explorons les ressorts du changement dans l’action publique. Pour cela, nous nous intéressons aux activités de réformateurs, c'est-à-dire de hauts fonctionnaires, d’acteurs du monde patronal, de professionnels de la politique ou d’experts patentés qui, au sein ou auprès des administrations de la Recherche et de l’Industrie entre 1963 et 2003 ont transformé les règles, les normes et principes organisationnels qui structuraient la politique technologique en France depuis 1945. En éclairant ces transformations, nous contribuons empiriquement à une analyse des interdépendances entre l’État et le capitalisme en France. Il apparaît que l’innovation est un instrument de pouvoir à deux niveaux. D’abord, de l’appareil administratif sur l’espace économique. La politique d’innovation naturalise certaines pratiques scientifiques et industrielles au regard d’un ordre économique présenté comme allant de soi. Ensuite, elle est un instrument de pouvoir des hauts fonctionnaires généralistes à l’intérieur de l’État, contribuant pas à pas au dépérissement de l’État technique.

  • Jongheon Kim, Big Brain Science : The traveling imaginary, politics, and research work, thèse soutenue en 2023 à Université de Lausanne sous la direction de Ivan Sainsaulieu et Jean-Philippe Leresche, membres du jury : Séverine Louvel (Rapp.), Youjung Shin    

    Au cours de la dernière décennie, une tendance distincte dans l'étude du cerveau a été la prolifération de projets à grande échelle. Parmi les exemples, citons le Human Brain Project de la Commission européenne, la BRAIN Initiative du gouvernement américain, et Korea Brain Initiative du gouvernement coréen. Malgré des objectifs spécifiques différents, ces projets impliquent typiquement de centaines de chercheurs et des budgets allant de millions à des milliards d'euros sur une période d'environ une décennie. Les partisans soutiennent que comprendre le cerveau humain, probablement l'organe le plus complexe, peut faire progresser de manière significative la science, la médecine, l'informatique et la société dans son ensemble. Cependant, l'intérêt porté à cet organe n'est pas un phénomène récent ; le cerveau humain a fait l'objet de curiosité scientifique pendant des siècles. Alors, pourquoi y a-t-il une recrudescence de projets de recherche sur le cerveau à grande échelle, rompant avec la tradition des études individuelles ? Et quelles sont les implications de cette nouvelle approche sur l'organisation et la conduite de la recherche ?Pour aborder ces questions, je mène une étude qualitative en deux parties. D'abord, j'utilise le concept d'imaginaire sociotechnique pour illustrer que l'idée d'initiatives à grande échelle dans la recherche sur le cerveau comme moyen de faire progresser la science et de relever les défis sociétaux est répandue depuis des décennies ou voire siècles. Je qualifie ce phénomène d'imaginaire voyageur de Big Brain Science. Ensuite, pour comprendre comment cet imaginaire se déploie aux niveaux organisationnel et individuel, j'analyse le Human Brain Project (HBP). J'examine les motivations de divers participants, leurs visions, et les changements résultants dans l'orientation et le développement technologique du projet tout au long de son évolution. Ce faisant, j'applique des théories sociologiques de l'attente et des frontières professionnelles.Au niveau théorique, cette recherche enrichit la littérature croissante sur l'imaginaire sociotechnique et l'imaginaire voyageur en ajoutant une étude empirique significative. Plus précisément, elle suggère qu'une étude sociologique meso et micro peut mettre en lumière des aspects souvent négligés par ces concepts, qui se concentrent principalement sur les stratégies et les activités des acteurs majeurs. Au niveau empirique, l'étude offre une compréhension globale de l'imaginaire voyageur de Big Brain Science, qui a profondément influencé notre perception des êtres humains et de la société, tout en renforçant l'attention politique, scientifique et publique sur le cerveau humain.Plus largement, cette thèse soulève des préoccupations concernant les investissements à grande échelle motivés politiquement comme mécanisme pour faire face aux défis sociétaux. Je reconnais que l'imaginaire voyageur de Big Brain Science, alimenté par des visions optimistes de l'avenir, le progrès scientifique, et les institutions et politiques de soutien, a contribué à la science et à la société. Cependant, cette recherche met également en évidence que la propagation de cet imaginaire chargé de promesses permet aux élites politiques et aux scientifiques de premier plan de l'utiliser pour promouvoir leurs propres programmes, en contournant souvent des dialogues inclusifs sur l'utilisation sociale de la connaissance scientifique et la solidité scientifique de tels projets à grande échelle. De plus, l'établissement et l'avancement d'un projet à grande échelle restent chargés d'incertitude en raison des intérêts et tensions conflictuels entre divers acteurs. Sur la base de ces perspectives, cette recherche plaide pour une compréhension critique des entreprises à grande échelle et des imaginaires voyageurs des domaines de pointe qui sous-tendent ces projets.

    Camille Escudé, Coopération politique et intégration régionale en Arctique (1996-2019) , thèse soutenue en 2020 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Guillaume Devin  

    En l’espace de trente ans, la construction de la gouvernance politique régionale s’est faite en Arctique grâce à l’interaction de différentes échelles d’action politique correspondant à divers acteurs : États, société civile, organisations autochtones, gouvernements fédéraux et locaux, ONG, entreprises. L’Arctique est à présent impliquée dans divers mécanismes qui tendent vers une intégration, définie comme processus par lequel la régularité et l’intensité des interactions entre les sociétés s’accroissent. Il s’agit donc ici d’analyser la manière dont la gouvernance politique à toutes les échelles a construit l’espace arctique comme une région. La coopération politique impulsée « par le haut » dans l’après-Guerre froide a conduit à l’intégration régionale institutionnelle visible en Arctique. Cette intégration institutionnelle est issue de la volonté étatique de protection de l’environnement comme prétexte à la coopération politique, mais également de réseaux transnationaux informels, en particulier scientifiques et autochtones. Il apparaît alors que dans un contexte de politisation accrue de la région due en particulier aux conséquences du changement climatique, la construction de la région arctiques devient pour les États arctiques un moyen d’exclure certains acteurs, progressivement poussés hors des instances décisionnelles. En retour, ces derniers élargissent les limites de la région à travers de nouvelles formes de gouvernance politique (forums informels, diplomatie de club), montrant bien que la région est une réalité politique et sociale toujours mouvante dans l’espace comme dans le temps, revendiquée, et contestée.

    Camille Escudé, Coopération politique et intégration régionale en Arctique (1996-2019), thèse soutenue en 2020 sous la direction de Guillaume Devin, membres du jury : Yann Richard (Rapp.), Virginie Mamadouh et Frédéric Lasserre    

    En l’espace de trente ans, la construction de la gouvernance politique régionale s’est faite en Arctique grâce à l’interaction de différentes échelles d’action politique correspondant à divers acteurs : États, société civile, organisations autochtones, gouvernements fédéraux et locaux, ONG, entreprises. L’Arctique est à présent impliquée dans divers mécanismes qui tendent vers une intégration, définie comme processus par lequel la régularité et l’intensité des interactions entre les sociétés s’accroissent. Il s’agit donc ici d’analyser la manière dont la gouvernance politique à toutes les échelles a construit l’espace arctique comme une région. La coopération politique impulsée « par le haut » dans l’après-Guerre froide a conduit à l’intégration régionale institutionnelle visible en Arctique. Cette intégration institutionnelle est issue de la volonté étatique de protection de l’environnement comme prétexte à la coopération politique, mais également de réseaux transnationaux informels, en particulier scientifiques et autochtones. Il apparaît alors que dans un contexte de politisation accrue de la région due en particulier aux conséquences du changement climatique, la construction de la région arctiques devient pour les États arctiques un moyen d’exclure certains acteurs, progressivement poussés hors des instances décisionnelles. En retour, ces derniers élargissent les limites de la région à travers de nouvelles formes de gouvernance politique (forums informels, diplomatie de club), montrant bien que la région est une réalité politique et sociale toujours mouvante dans l’espace comme dans le temps, revendiquée, et contestée.

    Camille Allé, Les politiques des finances locales : transformations des relations financières central/local en France (1970-2010), thèse soutenue en 2017 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Patrick Le Galès, membres du jury : Guy Gilbert (Rapp.), Patrick Le Lidec et Camila Vammalle-Sabouret  

    Ces dernières années, en France, les finances publiques locales ont fait l’objet de deux réformes d’ampleur, particulièrement médiatisées tant l’histoire dans ce domaine est jalonnée d’échecs et de réformes à la marge. La suppression de la taxe professionnelle, remplacée par une contribution économique territoriale, ainsi que la baisse sans précédent de la dotation globale de fonctionnement, ont pour effet de limiter les recettes des collectivités et pèsent indirectement sur leurs dépenses. Autrement dit, ces réformes témoigneraient de la capacité de l’Etat à imposer aux gouvernements locaux davantage de contrainte budgétaire, conformément à la discipline qu’il applique aux administrations centrales ainsi qu’aux organismes de Sécurité sociale. Des transformations identiques, voire plus marquées, s’opèrent dans d’autres pays européens. Partant de ce constat, cette thèse cherche à montrer dans quelle mesure et comment l’Etat parvient à changer les règles en matière de finances locales de telle sorte qu’elles soient davantage compatibles avec un objectif de long terme de maîtrise des dépenses, de la dette et des déficits publics.

  • Nicolas Leprêtre, Les transformations de l’action publique au prisme des réseaux électriques intelligents. Le cas des expérimentations de smart communities au Japon, thèse soutenue en 2016 à Lyon sous la direction de Yveline Lecler, membres du jury : François-Mathieu Poupeau (Rapp.), Guy Faure (Rapp.), Gilles Pollet et Dominique Lorrain  

    Dans un contexte de multiplication d’expérimentations de « réseaux électriques intelligents » (REI) et de « villes intelligentes » à travers le monde, cette thèse questionne les reconfigurations qui affectent l’action publique liée à l’énergie depuis l’émergence de ces innovations technologiques. À partir d’une analyse de l’instrumentation des politiques énergétiques et de la gouvernance de quatre démonstrateurs de « smart communities » au Japon, nous souhaitons saisir la reformulation du rôle de l’État et de ses modes d’interaction avec les collectivités territoriales et avec les acteurs privés. Nous défendons la thèse que la pratique de l’expérimentation tend à devenir un instrument privilégié de la conduite des politiques locales, en réponse à d’importantes transformations qui affectent les politiques énergétiques. En nous appuyant sur une analyse néo-institutionnaliste, nous montrons que l’introduction des REI est marquée par des permanences dans le processus d’élaboration des politiques publiques et dans les cadres cognitifs mobilisés, mais aussi par un « changement graduel transformateur » dans les instruments déployés. À travers l’étude des quatre premiers démonstrateurs de smart community mis en place entre 2010 et 2015 par le Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI) à Yokohama, Toyota, Kyōto Keihanna et Kitakyūshū, nous procédons à une analyse de l’influence de la pratique expérimentale sur la production de politiques énergétiques locales et sur les modes d’interaction entre l’État et les acteurs locaux. Il apparaît alors que la pratique expérimentale est appropriée par les acteurs locaux volontaristes comme un moyen de valoriser leurs « bonnes pratiques » et d’ériger leur territoire en vitrine de l’exemplarité. Cette démarche s’inscrit dans une perspective stratégique visant à capter les financements privés et publics, mais elle résulte aussi d’un repositionnement de l’appareil étatique visant à renforcer son contrôle au sein de politiques énergétiques territorialisées par la promotion d’expérimentations en phase avec ses stratégies. Nous mobilisons en particulier les notions de « méta-gouvernance » et de « gouvernement à distance » pour qualifier les dispositifs déployés par l’État pour conférer des marges de manœuvre aux acteurs locaux et accorder des concessions ponctuelles qui s’inscrivent dans ses perspectives stratégiques, tout en effectuant un contrôle sur ce processus afin de maintenir la structure du réseau.


Cours UNJF

Politiques publiques de l'enseignement superieur

Politiques publiques de l'enseignement superieur

Ce cours vise à comprendre ce que sont les politiques d’enseignement supérieur et de recherche, ainsi que leurs évolutions dans un contexte marqué...