Frédéric Caille

Maître de conférences HDR
Science politique.
Faculté de Droit  de l'Université Savoie Mont Blanc

Triangle : Action, Discours, Pensée Politique et Économique
  • THESE

    Les instruments de la vertu : l'Etat, le citoyen et la figure du sauveteur en France : construction sociale et usages politiques de l'exemplarité morale de la fin de l'Ancien Régime à 1914, soutenue en 1997 à Université Pierre Mendès France Grenoble ISère France 19902015 sous la direction de Jean-Pierre Arthur Bernard 

  • Frédéric Caille, L’Invention de l’énergie solaire : la véritable histoire d'Augustin Mouchot, Librinova, 2023, 345 p.  

    Augustin Mouchot a inventé l’énergie solaire moderne. Originaire d’une petite ville de Bourgogne, enseignant sa vie entière dans le Centre et l’Ouest de la France, ce professeur du secondaire grimpe en une dizaine d’années, à partir de 1869, au sommet de la courbe en cloche de la célébrité. Expérimentateur de talent, démonstrateur adoubé par l’Académie des Sciences, il influence les premiers convaincus de l’importance énergétique du soleil pour les sociétés modernes. Puis il bascule dans une interminable glissade de dénis et d’oubli, trente années jusqu’à la tombe, plus d’un siècle et demi jusqu’à nous. Indépendamment des adversaires qu’il va se découvrir, indépendamment des erreurs qu’il va commettre, le parcours que suit la renommée d’Augustin Mouchot est indissociable de la cause à laquelle il a voué son existence : l’énergie solaire. Et plus largement, pour nous, de celle des énergies renouvelables et de la sortie des énergies fossiles. Ce livre est sa première biographie. Il est aussi la première tentative de compréhension et de réhabilitation de cet innovateur mondial dans le domaine des applications pratiques de la force du soleil. Son travail a aujourd’hui 160 ans. Préface de Daniel Lincot, professeur au Collège de France chaire « Energie solaire photovoltaïque et transition énergétique » 2021-2022. Biographie de l'auteur : Frédéric Caille est maître de conférences en science politique à l’Université Savoie Mont Blanc et chercheur au laboratoire Triangle-UMR 5206. Il a notamment publié La Figure du Sauveteur. Naissance du citoyen secoureur en France 1780-1914 (PUR, 2006), et aux Editions science et bien commun Abdou Moumouni Dioffo (1929-1991). Le précurseur nigérien de l’énergie solaire (2018) et Penser les énergies depuis les Suds. Une anthologie de textes de Amulya K. N. Reddy (1930-2006) (2022). Il anime également le carnet de recherches en ligne : https://mouchot.hypotheses.org

    Frédéric Caille (dir.), Penser les énergies depuis les Suds : une anthologie de textes d’Amulya K. N. Reddy (1930-2006), Éditions science et bien commun, 2022, Mémoire des Suds, 240 p.  

    Amulya Kumar Narayana Reddy (1930-2006) a 43 ans, en 1973, lorsqu’il commence ses recherches sur les questions d’énergie et de « technologies appropriées » pour les pays en émergence et leurs nombreuses populations rurales. Membre de l’Institut Indien des Sciences depuis sept ans, il abandonne une carrière brillante de chercheur et de professeur en électrochimie. Il créera un centre de recherche expérimental dans un village du sud de l’Inde, sera un pionnier au niveau mondial des « centres énergétiques ruraux » et des petites centrales villageoises à méthanisation (biogaz), avant de devenir le premier grand spécialiste international des énergies renouvelables issu d’un pays des Suds. Figure iconique dans le monde anglo-saxon sur ces questions, précurseur de la notion de « mix » et de « systèmes » énergétiques, il défendra constamment une approche des énergies soucieuse des besoins des plus modestes, de la gouvernance par les populations concernées, et du respect des milieux naturels. Au long des quarante années de sa seconde carrière, il publie plus de trois cents articles en anglais. Le présent ouvrage présente la première traduction en français de sept d’entre eux.

    Frédéric Caille (dir.), L'énergie solaire: trajectoires sociotechniques et objets muséographiques, CNAM, 2020, 202 p. 

    Frédéric Caille, Bruno Dumons, Gilles Pollet, Frédéric Audren, Xavier Boniface [et alii], La fabrique de l'honneur: les médailles et les décorations en France (XIXe-XXe siècles), Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019      

    Depuis longtemps, la pérennisation du pouvoir royal s'était appuyée sur un ensemble de techniques, de dispositifs et de pratiques de gouvernement parmi lesquelles se distinguait l'attribution d'une médaille ou d'une décoration qui permettait de mettre à l'honneur un sujet. Si les révolutionnaires de 1789 ont décrété la suppression de ces ordres royaux, l'Assemblée nationale de 1791 a considéré qu'il y avait toujours lieu d'attribuer des marques d'honneur aux citoyens. Bonaparte reconnaît au Conseil d'État en 1802 qu'une telle technique n'est pas incompatible avec l'idéal républicain : « Je défie qu'on me montre une République ancienne ou moderne dans laquelle il n'y a pas eu de distinctions... » Ainsi, l'honneur devient une affaire de mérite, rationalisable et génératrice d'un nouveau modèle d'élites.Recevoir une décoration, c'est donc être mis à l'honneur publiquement par l'institution qui la décerne. L'individu récompensé incarne un exemple de « vertu » et de « mérite ». L'attribution d'une médaille appartient à une logique de « distinction » et devient progressivement une « technique de gouvernement ». Dès le début du XIXe siècle, un véritable engouement pour les médailles et les décorations s'empare d'ailleurs de la nouvelle société bourgeoise. L'Empire et la République mais également l'Église ont distribué chacun à profusion ces marques de reconnaissance. Cette inflation de récompenses honorifiques qui ne se dément pas jusqu'au milieu du XXe siècle, et dans une large mesure jusqu'à nos jours, appelle une réflexion générale et une analyse socio-historique qui n'a jusqu'alors guère suscité l'intérêt des chercheurs en sciences sociales.Préalablement considéré comme poussiéreux et futile, réservé aux numismates et aux érudits, cet objet d'étude peut être revisité sous une double approche qui envisage la médaille et la décoration comme une technique relevant des « sciences de gouvernement » et un outil de fabrication des nouvelles élites. Pour la première fois, une confrontation entre politistes, juristes et historiens a permis d'envisager, à partir de synthèses et d'études de cas empiriques, les multiples aspects qui entourent cette « technique de gouvernement » et les différents profils d'élites générés et légitimés par la « pratique décorative » d'État

    Frédéric Caille, Abdou Moumouni Dioffo, L’éducation en Afrique, Éditions science et bien commun, 2019, 397 p. 

    Frédéric Caille, Abdou Moumouni Dioffo (dir.), Abdou Moumouni Dioffo (1929-1991) : le précurseur nigérien de l'énergie solaire, Éditions science et bien commun, 2018, Mémoires des Suds, 121 p. 

    Frédéric Caille, Mamadou Badji (dir.), Du soleil pour tous , Éditions science et bien commun, 2018, 369 p.   

    Frédéric Caille, Clément Benelbaz, Christophe Broche, Patricia Bénézech-Sarron, Jean-François Joye [et alii], L'accident en montagne: étude juridique, Université Savoie Mont Blanc et Lextenso éd., 2015, 453 p. 

    Frédéric Caille, Esther Deloche, Annuaire des conseillés généraux: Savoie haute-savoie, 1860-2014,, 2015, 597 p. 

    Frédéric Caille, La figure du sauveteur: naissance du citoyen secoureur en France (1780-1914), Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2015, 315 p.    

    Le terme de « sauveteur » n’apparaît dans la langue française que vers 1816. Mais par-delà les différences de régimes et d’opinions politiques, l’État, la pédagogie morale, la presse de masse, les associations de bénévoles vont enraciner le type générique de l’individu secourable et courageux dans l’imaginaire civique de la France moderne. Au fil du xixe siècle, comme le montrent les récompenses officielles accordées, le sauveteur est le marin qui se porte au devant des naufragés, le marinier qui plonge vers celui qu’emporte le fleuve, le passant qui se jette au-devant de l’attelage emporté, le voisin qui pénètre dans la grange en flammes, le chef de gare qui bondit devant le train, l’agent de police ou le sapeur-pompier qui dépassent les limites de leur simple devoir. Pourtant le dévouement courageux ne préserve pas seulement de l’accident : il est un symbole, l’incarnation d’un héroïsme qui rassure sur la nature humaine, l’exemple incontesté de la plus totale générosité de soi. En s’appuyant sur de nombreuses archives, l’ouvrage de Frédéric Caille propose une histoire croisée des secours d’urgence et des procédures de valorisation des comportements remarquables. Il décrit l’émergence du citoyen secoureur comme identité personnelle et collective, et comme support à la fois de communion morale et d’expression de l’égale grandeur civique des individus

    Frédéric Caille, David Bailleul, Grégoire Calley, Hélène Claret, Laurence Clerc-Renaud, L'énergie solaire. Aspects juridiques, 2010   

    Frédéric Caille (dir.), La Figure du Sauveteur. Naissance du citoyen secoureur en France 1780-1914, Presses universitaires de Rennes, 2006, 315 p. 

    Frédéric Caille, Jacqueline Montain-Domenach, Marie Vogel, Etude-recherche sur les représentations des administrations et les définitions de politiques en matière de prévention de la délinquance sur le plan départemental, (IHESI), 1991, 100 p. 

  • Frédéric Caille, « Humaniser l'énergie : savoirs, pouvoirs et réciprocités », in Stoessel-Ritz, Josiane, Blanc, Maurice, Kern, Francis (dir.), La réciprocité dans la coopération : créativité de l'économie sociale et solidaire en temps de crise, PUR, 2024 

    Frédéric Caille, « Préface à Traité d'Abuja : regards pluriels sur trois décennies de réformes institutionnelles et politiques », in Élong Fils, François-Xavier (dir.), Le Traité D'Abuja : regards pluriels sur trois décennies de réformes institutionnelles et politiques, L'Harmattan, 2023, pp. 9-12   

    Frédéric Caille, « Sortir des pensées (et des carburants) fossiles ? Éduquer aux énergies et à l’économie sociale et solidaire », in Stoessel-Ritz, Josiane, Blanc, Maurice (dir.), Comment former à l’économie sociale et solidaire ?, Presses universitaires de Rennes, 2020, pp. 49-62   

    Frédéric Caille, « L’éducation en Afrique. Préface à la nouvelle édition », in Frédéric Caille (dir.), L’éducation en Afrique (Nouvelle édition à partir du texte de 1964) / Abdou Moumouni Dioffo, Éditions science et bien commun, 2019, pp. -   

    Frédéric Caille, « [Mouchot dans "Arpenter l’Utopie" ] : "Essai de l'appareil Mouchot" ; "Mouchot versus Rodaire" », in Marçot, Jean-Louis (dir.), Arpenter l'utopie : Élie Roudaire à la recherche de la mer intérieure saharienne, Edition de la Bibliothèque Multimédia du Grand Guéret, 2018   

    Frédéric Caille, « L’Afrique solaire ou le récit oublié : représentations sociales et expérimentations en matière d’énergie solaire en Afrique XIXe-XXe siècles », in Stoessel-Ritz, Josiane, Blanc, Maurice, Amarouche, Ahcène (dir.), Penser les innovations sociales dans le développement durable : de la guerre à la paix, l'Harmattan, 2018, pp. 39-59 

    Frédéric Caille, « Le Sénégal : une histoire solaire : recherche, innovation et sensibilisation dans les énergies vertes de 1960 à aujourd’hui », in Caille, Frédéric, Badji, Mamadou (dir.), Du soleil pour tous : l'énergie solaire au Sénégal : un droit, des droits, une histoire, esbc, 2018 

    Frédéric Caille, « Présentation du texte « L’énergie solaire dans les pays africains » : Abdou Moumouni Dioffo, un demi-siècle solaire plus tard », in Caille, Frédéric, Badji, Mamadou (dir.), Du soleil pour tous : l'énergie solaire au Sénégal : un droit, des droits, une histoire, esbc, 2018 

    Frédéric Caille, « Albert-Michel Wright, un présent empêché ou les quatre décennies de l’héliotechnique ouest-africaine », in Caille, Frédéric, Badji, Mamadou (dir.), Du soleil pour tous : l'énergie solaire au Sénégal : un droit, des droits, une histoire, esbc, 2018 

    Frédéric Caille, « 1960-1983 : des pompes solaires au Sénégal », in Carles, Cédric, Ortiz, Thomas, Dussert, Éric (dir.), Rétrofutur : une contre-histoire des innovations énergétiques, Buchet-Chastel, 2018   

    Frédéric Caille, « 1970-1980 : l’énergie solaire selon Abdou Moumouni », in Carles, Cédric, Ortiz, Thomas, Dussert, Éric (dir.), Rétrofutur : une contre-histoire des innovations énergétiques, Buchet-Chastel, 2018   

    Frédéric Caille, « Introduction et présentation », in Caille, Frédéric, Badji, Mamadou (dir.), Du soleil pour tous : l'énergie solaire au Sénégal : un droit, des droits, une histoire, esbc, 2018, pp. 1-13   

    Frédéric Caille, « Tous sauveteurs : éléments sur la place du sauvetage en mer dans l’économie morale de la France moderne (XIXe-XXe siècles) », in Kocher-Marboeuf, Éric, Péret, Jacques, Sauzeau, Thierry (dir.), Histoire du du sauvetage et de la sécurité en mer : du phare d’Alexandrie au satellite, Les Indes Savantes, 2018, pp. 25-40   

    Frédéric Caille, « L’héroïsme-écran de la mort technologique : la célébration du courage civil dans l’accident industriel ou productif au XIXe siècle », in Le Roux, Thomas (dir.), Risques industriels : savoirs, régulations, politiques d’assistance, fin XVIIe-début XXe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2016   

    Frédéric Caille, « L'héroïsme-écran de la mort technologique : la célébration du courage civil dans l'accident industriel ou productif au xixe siècle », in Le Roux, Thomas (dir.), Risques industriels : savoirs, régulations, politiques d'assistance, fin XVIIe-début XXe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2016 

    Frédéric Caille, « "Si le soleil ne revenait pas". Droit et perception de l’accidentologie des milieux de montagne », in Joye, Jean-François, Calley, Grégoire, Dreuille, Jean-François (dir.), L’accident en montagne : étude juridique, Université de Savoie ; Lextenso, 2015, pp. 15-23   

    Frédéric Caille, « Une société de la distinction : politiques de l’honneur », in Fontaine,Marion, Monier, Frédéric, Prochasson, Christophe (dir.), Une contre-histoire de la IIIe République, La Découverte, 2013   

    Frédéric Caille, « La cité du soleil. Les promesses contemporaines de l’énergie solaire au prisme du roman utopique Travail (1901)  d’Emile  Zola   », in Université de Savoie (dir.), L’énergie solaire. Aspects juridiques, 2010   

    Frédéric Caille, « Fondements sociaux et collectifs d’évolution d’une expertise judiciaire spécifique : les sports de montagne en procès », in Karine Favro (dir.), L’expertise : enjeux et pratiques, Editions Tec et Doc, 2009   

    Frédéric Caille, « A l'école des sauveteurs. Secours courageux et pédagogie de l'exemplarité civique et morale XIXe-XXe siècles », Éducation-Culture-Littérature, actes du colloque du CREL-ILLE - octobre 2006, L'Harmattan, 2008 

    Frédéric Caille, « Les héros du devoir. Presse populaire et traitement médiatique des catastrophes au XIXe siècle. », in R. Favier et A-M. Granet-Abisset (dir.), Récits et représentations des catastrophes depuis l'Antiquité, Publications de la MSH-Alpes, 2005   

    Frédéric Caille, « Des médailles contre la violence ? Le sauveteur maritime, les Hospitaliers-Sauveteurs Bretons et l'imaginaire civique du dévouement courageux au XIXe siècle. », in M. Augeron et M. Tranchant (dir.), La violence et la mer dans l'espace atlantique (XIIe-XIXe siècle), Presses universitaires de Rennes, 2004   

    Frédéric Caille, « Des bijoux d'hommes ? Usages et port des décorations dans la sexualisation des rôles sociaux et politiques au XIXe siècle. », Corps et Objet, Editions Le Manuscrit, 2004   

    Frédéric Caille, Damien Deschamps, « Du partenariat à la controverse. Intervention des autorités judiciaires et remise en cause d'une 'auto-gestion' des risques : le cas des activités sportives de montagne », in Claude Gilbert (dir.), Risques collectifs et situations de crise. Apports de la recherche en sciences humaines et sociales, L'Harmattan, 2003   

    Frédéric Caille, « Le guide comme professionnel de l’alpinisme : perceptions et enjeux du traitement judiciaire de la responsabilité dans le domaine des sports de montagne », Deux siècles d’alpinismes européens : origines et mutations des activités de grimpe, L'Harmattan, 2002   

  • Frédéric Caille, préface à François-Xavier Elong Fils, Le traité d'Abuja: regards pluriels sur trois décennies de réformes institutionnelles et politiques, l'Harmattan, 2023, 264 p.   

    Sur la scène internationale, il est communément admis que les États africains se privent d'une coopération qui aurait pu favoriser la construction d'un bloc majeur pour leur présence efficace dans la conduite des rapports entre nations. Le Traité d'Abuja est une réponse favorable à la consolidation d'un partenariat de type nouveau qui pourrait déclencher un repositionnement des pays du continent sur le nouvel échiquier du jeu des puissances. En insistant sur les pesanteurs qui ont entravé la construction de l'intégration régionale totale du continent africain, les différents contributeurs revisitent les contours du Traité, son applicabilité à l'égard des États signataires, les réserves et les exceptions à son évolution. Cet ouvrage évalue les acquis et les insuffisances de l'application du Traité d'Abuja en vue d'envisager une lisibilité appréciable des efforts d'intégration menés par les pays africains au lendemain de leur indépendance politique. Il questionne les jalons susceptibles de conduire cette œuvre inachevée à sa meilleure réalisation.

  • Frédéric Caille, Alexandre Mouthon, « Mémoires vivantes et archives d’un espoir déçu », Éditions de la Sorbonne, 2024    

    Introduction Les récits de l’Anthropocène africain distillent des histoires planétaires, propulsent des présents planétaires et prédisent notre futur planétaire.Gabrielle Hecht, « La Terre à l’envers : résidus de l’Anthropocène en Afrique », Politique africaine, 2021, p. 161-162. Les opposants n’ont pas été moins menteurs, mais ils évoquaient et invoquent encore le document frauduleux, le rapport militaire qui exagérait mais figurait dans les archives, le rideau de fumée qui occultait, le sil...

    Frédéric Caille, Alexandre Mouthon, « Mémoires vivantes et archives d'un espoir déçu : construire les archives de l'énergie solaire en contexte de coopération (années 1960-années 1980) », Revue internationale des études du développement, Éditions de la Sorbonne, 2024, n°256   

    Frédéric Caille, « En finir avec les énergies fossiles. Les leçons solaires d’Augustin Mouchot, le Semurois universel », Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de Semur-en-Auxois et des fouilles d'Alésia, Société des sciences historiques et naturelles de Semur-en-Auxois ; Direction des fouilles d'Alésia, 2022, n°1, pp. 83-98   

    Frédéric Caille, « Les sauveteurs ont une histoire », Codex : 2000 ans d'aventure chrétienne : histoire, archéologie, culture, patrimoine, CLD, 2021, n°19 

    Frédéric Caille, Issiagha Camara, Jiang Deyi, Oumar Barry, « Bauxite Mining Conflicts in Guinea: Causes Identification, Analysis, and Countermeasures », International Journal of Mineral Processing and Extractive Metallurgy, Science Publishing Group, 2021, n°3, pp. 53-66   

    Frédéric Caille, « L'énergie solaire au Musée ? Éléments d'une lecture énergopolitique du projet muséal Sofretes », Cahiers d'histoire du Cnam, Cnam, 2020, n°1, pp. 22-50   

    Frédéric Caille, « Augustin Mouchot », Augustin Mouchot, 2020, p. -     

    Ce carnet de recherche est consacré aux travaux, aux résultats et à la postérité du pionnier de l'énergie solaire moderne Augustin Mouchot (1825-1912 (fre)

    Frédéric Caille, « Introduction. L’énergie solaire : Trajectoires sociotechniques et objets muséographiques », Cahiers d'histoire du Cnam, Cnam, 2020, n°2020112020, pp. 9-20   

    Frédéric Caille, Alexandre Mouthon, « Du solaire par le froid et inversement : Techniques frigorifiques et énergie solaire, une continuité technologique oubliée », Cahiers d'histoire du Cnam, Cnam, 2020, n°1   

    Frédéric Caille, « C'était quelque chose de super ! Dix-huit mois au Burkina-Faso avec la Sofretes 1978-1979 », Cahiers d'histoire du Cnam, Cnam, 2020   

    Frédéric Caille, « Dossier L’énergie solaire : trajectoires sociotechniques et objets muséographiques », Cahiers d'histoire du Cnam, Cnam, 2020, n°1   

    Frédéric Caille, « L’énergie solaire thermodynamique en Afrique : la Société française d’études thermiques et d’énergie solaire, ou Sofretes (1973-1983) », Afrique Contemporaine, La Documentation Francaise, 2017, n°261262, pp. 65-84   

    Frédéric Caille, « L'honneur en crise : scandales politiques et usages sociaux de la dégradation de la Légion d'honneur à la fin du XIXe siècle. », Revue européenne d'histoire des ordres et décorations, , 2004   

    Frédéric Caille, « L'action des magistrats dans la régulation des risques collectifs : l'exemple des sports de montagne », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris : Librairie générale de droit et de jurisprudence et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2000, n°4445, pp. 179-197    

    Ce texte présente les controverses et transformations juridiques récentes concernant les risques collectifs liés à la pratique des sports de montagne. Bien que relevant de sphères juridiques distinctes (responsabilité des professionnels, responsabilité des stations), ces controverses sont perçues par les acteurs de terrain comme une totalité cohérente. Le texte présente les raisons objectives de cette convergence, avant d'interroger le rôle et l'autonomie d'action des professionnels de la justice en la matière. Il s'arrête sur les logiques sociales, mais également judiciaires et administratives, qui concourent à la pénalisation du traitement collectif de ces risques particuliers, avant de revenir sur les formes de la catégorisation juridique et délictuelle elle-même.

    Frédéric Caille, « Le citoyen secoureur. Secours publics, sauveteurs et secouristes en France à la fin du XIXe siècle », Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1998, pp. 39-50  

    Le citoyen secoureur. Secours publics, sauveteurs et secouristes en France au XIXe siècle. Frédéric Caille [39-50]. Ce texte porte sur la position spécifique qu'occupe dans l'espace public le domaine des risques collectifs en France au XIXe siècle. Il envisage plus particulièrement les groupes d'intérêt de «sauveteurs» et de «secouristes» créés de 1850 au tournant du siècle et la manière dont ceux-ci, loin de répondre à des préoccupations strictement sécuritaires, anticipent puis accompagnent la construction de la citoyenneté républicaine. La présentation critique des deux principaux référents légitimant l'existence de ces groupes, le secours mutuel entre sauveteurs médaillés du gouvernement et l'entraînement aux premiers soins, permet de démontrer la permanence de leur objectif véritable : l'exemplarisation sociale d'une figure générique de l'individu dévoué, secourable et courageux, le citoyen secoureur.

    Frédéric Caille, « Une citoyenneté supérieure : l'improbable fonction des membres de la Légion d'honneur dans la République », Association française de science politique, Paris : Fondation nationale des sciences politiques (France), Paris : Association française de science politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 70-88  

    La multiplication et usage social massif des distinctions honorifiques sont caractéristiques de la Troisième République. La Légion honneur ordre honorifique en même temps que décoration est en France le réfèrent premier de ce type instrumentation politique. Les aléas de son origine et de sa perpétuation au fil du 79 siècle permettent un pre mier regard sur les contours de la pratique décorative après la chute de Ancien Régime. Ils ouvrent surtout sur indétermination et les ambiguïtés de son incorporation dans édifice institutionnel de la Troisième République. Les débats parlementaires qui accompagnent la loi du 25 juillet 1873 permettent de comprendre la formalisation prag matique de ce groupe exemplaire que constituent les légionnaires et les prescriptions juridiquement enregistrées qui pesant sur ses membres justifient de existence et de la nature officielles de ce groupe lui-même. Une improbable fonction est prêtée ces citoyens supérieurs dont instrumentation sinon la seule existence contredit les fondements proclamés de la citoyenneté républicaine.

    Frédéric Caille, « La vertu en administration. La médaille de sauvetage, une signalétique officielle du mérite moral au XIXe siècle », Éditions Belin, Paris : Éditions Belin et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 29-51  

    ■ Frédéric Caille: La vertu en administration. La médaille de sauvetage, une signalétique officielle du mérite moral au XIXe siècle Ce texte propose un premier regard sur l'histoire et les usages socio-politiques encore méconnus des pratiques de certification et de récompense du mérite moral dans la France d'après la révolution. Il analyse le développement de Tune des premières signalétiques d'État du genre, les distinctions honorifiques officielles pour «sauvetage» ou «actes de courage et de dévouement», de leur création en 1820 à la fin du XIXe siècle. Restituant notamment le passage progressif d'une simple «médaille», dont le port est autorisé en 1830, vers une véritable hiérarchie de «décorations», qui comprendra en 1901 près de sept échelons successifs, le propos s'efforce de présenter les déterminants de l'objectivation croissante des critères du mérite courageux, à la croisée du désir d'honneurs des populations et de sa gestion administrative par les ministères de la Marine et de l'Intérieur.

    Frédéric Caille, Bernard J.-P. A., Les deux Paris. Les représentations de Paris dans la seconde moitié du XIXe siècle, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2004, pp. 183-187  

    Caille Frédéric. Bernard J.-P. A., Les deux Paris. Les représentations de Paris dans la seconde moitié du XIXe siècle. In: Politix, vol. 17, n°65, Premier trimestre 2004. Trajectoires de la notabilité. I. Pratiques et stratégies sous la direction de Jean-Louis Briquet. pp. 183-187.

  • Frédéric Caille, « Décorations », in Duclert, Vincent, Prochasson, Cristophe (dir.), Dictionnaire critique de la République, Flammarion, 2002   

  • Frédéric Caille, Les pétrosavoirs alliés des climatosceptiques contre les énergies renouvelables, The Conversation Media Group, 2024 

    Frédéric Caille, Anne-Florence Salvetti-Lionne, Histoire des bijoux pour hommes, Galerie Pénélope Paris, 2024 

    Frédéric Caille, Modèle de pompe solaire Sofretes. Première station de pompage solaire commercialisée au monde. Station de village de Medina Dakhar (Sénégal, 1976) [Dossier de présentation de la maquette du Musée des Arts et Métiers à Paris], 2019   

    Frédéric Caille, L’Afrique solaire ou le récit oublié. Représentations sociales et expérimentations en matière d’énergie solaire en Afrique 19ème - 20ème siècles, 2016   

    Frédéric Caille, Amitié et dévouement : une histoire des Sauveteurs Volontaires du Salève, 2016   

    Frédéric Caille, Esther Deloche, Introduction à l’Annuaire des Conseillers Généraux de Savoie et de Haute-Savoie de 1860 à 2014: Introduction et cartes, 2014   

    Frédéric Caille, Esther Deloche, Annuaire des conseillers généraux de Savoie et Haute-Savoie 1860-2014, 2014, 604 p.   

    Frédéric Caille, Claude Gilbert, Cyril Lemieux, Des objets à géométrie très variable. Entretien avec Claude Gilbert, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1998, pp. 29-38  

    Gilbert Claude, Caille Frédéric, Lemieux Cyril. Des objets à géométrie très variable. Entretien avec Claude Gilbert. In: Politix, vol. 11, n°44, Quatrième trimestre 1998. Politiques du risque, sous la direction de Cyril Lemieux. pp. 29-38.

    Frédéric Caille, Solar Energy at the Museum of the Future, 2023 

    Frédéric Caille, Mouchot Girardier : deux trous noirs de la mémoire solaire, 2020 

    Frédéric Caille, Le culte du pompier courageux : origines du mythe [accompagné d'un entretien (3h) en vidéo avec Christophe Benfegouhl], 2017 

  • Frédéric Caille, « Aide-toi et le solaire t’aidera. Les leçons des objets solaires d’Abdoulaye Touré (1954-2020) », Secondes rencontres internationales Roger Decottignies, Dakar/Chambéry, le 08 avril 2019 

    Frédéric Caille, « Les humanités énergétiques : humaniser l’énergie et construire des énergies pour l’humanité », Forum International de l’Economie Sociale et Solidaire 2021, Mulhouse, le 25 octobre 2021 

    Frédéric Caille, « Honneur et patrie 1804-2004 : réflexions sur la non-histoire de la Légion d'honneur », Journées Association Française de Science Politique « Science politique/Histoire » 4-6 mars 2004, Paris, le 04 mars 2004 

  • Frédéric Caille, Pourquoi une histoire de l’énergie solaire en Afrique ?: Interview F. Caille, 2018   

    Frédéric Caille, Les leçons solaires d’Augustin Mouchot [Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale 22/6/2023] 

    Frédéric Caille, Pourquoi une histoire de l’énergie solaire en Afrique ? 

PublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Oumar Totiya Barry, De bonnes mines pour tous ? , thèse soutenue en 2024 à Lyon 2  

    Cette thèse ambitionne de comprendre les mécanismes qui travaillent les logiques de l’extraversion et de captation de la rente en œuvre dans la trajectoire historique et socio-économique de la Guinée. Elle met en lumière, à partir d’analyses empiriques, les différentes formes de redistribution de la rente minière, en portant un regard attentif sur les rapports de pouvoir et les transformations sociales induites par l’extractivisme. En s’appuyant sur l’historicité de la région de Boké, notre « terrain minier » éclaire les formes variées de captation de la rente qui ont contribué à inscrire durablement la structure sociale et économique de la région et de la Guinée dans une dépendance pernicieuse aux revenus générés par l’extractivisme. La thèse étudie la succession, dans la région de Boké, de continuités et de ruptures dans les formes d’intervention de l’Etat, allant d’un système d’Etat providentiel, centralisé et intégré dans la gestion des revenus miniers à une délégation de la question du développement des territoires miniers sous le prisme de la RSE. Cette dernière se présente ainsi comme une réponse sociale, infrastructurelle et politique des entreprises minières, aux demandes des communautés, tout en restant indissociable à des enjeux stratégiques et géopolitiques plus contemporains.L’analyse part du concept « d’extractivisme » comme paradigme politique et économique fondé sur le prélèvement de plusieurs formes de rente, à partir de l’exploitation et de l’exportation intensives des ressources naturelles et minières peu ou pas transformées d’un Etat (Gudynas, 2016). Cette notion est confrontée à celle du « développementisme », vu à la fois sous ses traits idéologiques, politiques et économiques. Elle désigne, en effet, un mode particulier d’intervention de l’Etat en matière de conduite du développement des territoires en lien avec l’exploitation des ressources minières et naturelles. Par ailleurs, elle peut être lue comme le produit de la convergence entre, d’une part, le paradigme extractiviste, une primarisation de l’économie, la constitution d’enclaves exportatrices et, de l’autre, le retour de l’Etat interventionniste (redistribution), rajeuni par des notions mondialisées comme la RSE et le développement durable (Svampa, 2011).Mots clés : extractivisme, extraversion, rente, RSE, pouvoir, infrastructures, développement, redistribution, revenus miniers, environnement, compensation, dépossession des terres, stratégie, Guinée, Afrique.

    Oumar Totiya Barry, De bonnes mines pour tous ?, thèse soutenue en 2024 présidée par Frédéric Le Marcis, membres du jury : Géraud Magrin (Rapp.), Moustapha Keïta-Diop (Rapp.), Michèle Leclerc-Olive et Anna Dessertine      

    Cette thèse ambitionne de comprendre les mécanismes qui travaillent les logiques de l’extraversion et de captation de la rente en œuvre dans la trajectoire historique et socio-économique de la Guinée. Elle met en lumière, à partir d’analyses empiriques, les différentes formes de redistribution de la rente minière, en portant un regard attentif sur les rapports de pouvoir et les transformations sociales induites par l’extractivisme. En s’appuyant sur l’historicité de la région de Boké, notre « terrain minier » éclaire les formes variées de captation de la rente qui ont contribué à inscrire durablement la structure sociale et économique de la région et de la Guinée dans une dépendance pernicieuse aux revenus générés par l’extractivisme. La thèse étudie la succession, dans la région de Boké, de continuités et de ruptures dans les formes d’intervention de l’Etat, allant d’un système d’Etat providentiel, centralisé et intégré dans la gestion des revenus miniers à une délégation de la question du développement des territoires miniers sous le prisme de la RSE. Cette dernière se présente ainsi comme une réponse sociale, infrastructurelle et politique des entreprises minières, aux demandes des communautés, tout en restant indissociable à des enjeux stratégiques et géopolitiques plus contemporains.L’analyse part du concept « d’extractivisme » comme paradigme politique et économique fondé sur le prélèvement de plusieurs formes de rente, à partir de l’exploitation et de l’exportation intensives des ressources naturelles et minières peu ou pas transformées d’un Etat (Gudynas, 2016). Cette notion est confrontée à celle du « développementisme », vu à la fois sous ses traits idéologiques, politiques et économiques. Elle désigne, en effet, un mode particulier d’intervention de l’Etat en matière de conduite du développement des territoires en lien avec l’exploitation des ressources minières et naturelles. Par ailleurs, elle peut être lue comme le produit de la convergence entre, d’une part, le paradigme extractiviste, une primarisation de l’économie, la constitution d’enclaves exportatrices et, de l’autre, le retour de l’Etat interventionniste (redistribution), rajeuni par des notions mondialisées comme la RSE et le développement durable (Svampa, 2011).Mots clés : extractivisme, extraversion, rente, RSE, pouvoir, infrastructures, développement, redistribution, revenus miniers, environnement, compensation, dépossession des terres, stratégie, Guinée, Afrique.

    Alexandre Mouthon, À la recherche de la chaleur perdue : Le moteur solaire de la Société Française d'Etudes Thermiques et d'Energie Solaire (SOFRETES) et l'Etat français (années 1960-1980), thèse soutenue en 2023 à Lyon 2 présidée par Imre Szeman, membres du jury : Bertrand Bocquet (Rapp.), Sylvain Laurens (Rapp.), Cécile Robert, Marie-Christine Zélem et Laure Dobigny      

    Cette thèse cherche à comprendre pourquoi et comment l’État français soutient puis abandonne le moteur sans combustible que la Société Française d’Energie Thermique et d’Energie Solaire (SOFRETES 1973-1983), dont il est le principal actionnaire, vend à des gouvernements étrangers dans les années 1970. La machine dont il est question récupère la chaleur du rayonnement solaire puis la convertit en force mécanique, et elle s’inscrit dans la continuité technique des convertisseurs thermodynamiques de récupération de « la chaleur perdue » imaginés depuis la fin du XIXe siècle. Pour comprendre les modalités de l’action publique qui gouvernent cette solution énergétique alternative, le système d’acteurs, d’intérêts et d’idées dans lequel elle existe est analysé en termes sociohistoriques et technopolitiques. Les résultats révèlent que la question du choix du moteur solaire à industrialiser est en grande partie dépolitisée grâce à la mise en œuvre de certaines formes d’expertise, alors que l’instrumentalisation technopolitique de ce même moteur solaire dans des opérations de politique étrangère « sur-politise », à certains égards, les installations de démonstration. L’entreprise est ainsi gênée dans la réalisation de ses objectifs propres en même temps que victime d’un faisceau d’actions contre-industrielles menées par ses concurrents, mais aussi certains de ses actionnaires, jusqu’au prononcé d’un arbitrage ministériel en sa défaveur. La machine et l’entreprise basculent par la suite dans un processus d’action publique au travers duquel la solution technique proposée, pourtant cohérente et disponible dans le temps court, devient inaccessible dans le temps long car décrédibilisée, écartée des possibles industriels, puis oubliée.

  • Marc Delepouve, Le GIEC, une dialectique science et politique. De la quantophrénie et de l’imprévisible, thèse soutenue en 2023 à Paris HESAM sous la direction de Bertrand Bocquet et Jean-Claude Ruano-Borbalan présidée par Philippe Durance, membres du jury : Smaïl Aït-El-Hadj (Rapp.), Janine Guespin-Michel, Kari De Pryck et Vincent Devictor      

    Notre thèse explore la question de la prise en compte de l’imprévisible dans les rapports du GIEC, dans sa communication ‘à l’intention des décideurs et finalement dans l’élaboration des politiques climatiques.Nous y donnons à voir l’émergence et le développement d’une dynamique internationale science et politique relative au changement climatique, dans laquelle le GIEC est rapidement devenu l’acteur central. Nos travaux sont centrés sur le croisement de cette dynamique avec la tension entre la quantophrénie (tendance à ne prendre en considération que ce qui est quantifié) et l’imprévisible. En particulier, nous avons observé cette tension dans l’utilisation des résultats de la modélisation climatique portant sur le futur, et corrélativement dans l’utilisation des scénarios climatiques pour le XXIe siècle, notamment lors de leur traduction en objectifs politiques. In fine, nous constatons la diffusion d’une sous-estimation du risque climatique sur la base de laquelle sont définis des objectifs politiques, en raison de l’absence de prise en compte de l’imprévisible.Enfin, nous introduisons un concept épistémologique inédit, le Reste causal, outil d’une conception renouvelée de l’expertise scientifique et plus largement du triptyque science, expertise et politique. L’objectif est notamment de prendre pleinement en compte l’imprévisible dans la stratégie politique. Un Reste causal est un complément associé à une représentation de l’évolution d’un phénomène donné. Il rassemble les phénomènes qui influencent cette évolution, mais qui ne sont pas pris en compte par cette représentation.Par ailleurs, l’annexe 1 montre qu’actuellement le système Terre bifurque non pas seulement vers une nouvelle époque géologique, l’Anthropocène, mais plutôt vers un nouvel éon, le 5e de l’histoire de notre planète, que nous nommons Anthropozoïque. Il s’en dégage une approche renouvelée de la place des humains dans l’histoire du Système Terre. En outre, nous illustrons de plusieurs manières la sortie de la période géologique du Quaternaire et en tirons des conséquences sur le niveau de fiabilité des modèles climatiques, dès lors que les résultats portent sur le futur.Notre thèse comporte trois études de cas. Chacune a son objet au croisement de la dynamique science et politique et de la tension entre quantophrénie et imprévisible, et chacune montre comment une quantification peut contribuer à une représentation atténuée d’un risque.- La première porte sur un objet politique quantophrénique qui masque l’imprévisible, à savoir le facteur 2, c’est-à-dire la réduction de 50 % des émissions de Gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2050. Dans les années 2000 et jusqu’à récemment, ce facteur a connu une certaine appropriation dans les pays du G8. Son étude apporte un éclairage sur la dialectique entre science et politique qui s’exerce au sein du GIEC, ainsi que sur un usage politique abusif de référence au GIEC.- La deuxième porte sur quatre sources naturelles de méthane dont les émissions durant le XXIe siècle sont largement imprévisibles et non quantifiables, mais risquent de contribuer à un emballement du réchauffement climatique. Notre thèse présente ce que la production de recherche et les rapports du GIEC disent sur ce sujet, et constate l’absence totale de prise en compte de ces émissions par les scénarios du GIEC.- La troisième porte sur la place accordée à l’imprévisible et au Reste causal associé aux scénarios, dans les Résumés à l’intention des décideurs des différents Rapports d’évaluation (RE) du GIEC, du le 1er RE (1990) au 6e et dernier RE (2021). Cette étude éclaire en particulier la mission politique du GIEC.Pour finir, notre thèse apporte une vision renforcée de l’urgente nécessité de réduire les émissions de méthane et, par ailleurs, fournit une quantité de questions et de nombreux matériaux pour une variété de projets et de programmes de recherche.

    Chayma Boda, Le secours à autrui entre droit, politique et morale : reconnaissance et rétribution des actes de secours courageux en Chine contemporaine., thèse soutenue en 2023 à Paris EHESS sous la direction de Isabelle Thireau présidée par Nicolas Dodier, membres du jury : Hélène Piquet (Rapp.), Gilles Favarel-Garrigues, Carole Gayet-Viaud et Liora Israël    

    Dans les années 1990 en Chine, une politique d’encouragement au secours courageux s’institutionnalise à travers la création de fondations et de règlements dits « pour la protection et la récompense de la justice et du courage ». Il s’agit de la mise en place d’un dispositif national de reconnaissance et de rétribution de personnes identifiées comme « ayant vu le juste et agi avec courage (jianyiyongwei 见义勇为) ». Au départ, le dispositif contribue à la définition d’un domaine non-étatique de la participation à la sécurité publique. Il est investi dans la décennie suivante pour rétribuer des actes d’assistance et de secours d’urgence au titre de contribution privée, bénévole et opportune à la « bonne atmosphère de la société (shehui zhengqi 社会正气) » et à la moralité chinoise en général. Cette thèse s’intéresse à l’évolution des périmètres de la catégorie de « voir le juste et agir avec courage », aux techniques de certification, de récompense et de publicisation de tels actes, ainsi qu’à leur mobilisation au sein d’affaires mettant à l’épreuve les définitions juridiques, politiques et morales de la responsabilité civile d’assistance. L’octroi d’un titre pour secours courageux, tout en contribuant à définir des responsabilités différenciées d’assistance dans la population, conduit également à former un statut honorifique privilégiant l’accès à certains droits (assurance sociale, protection juridique, permis de résidence…). La politique de récompense des actes de secours courageux participe en outre à la structuration des rapports entre droit, politique et morale au sein de l’action publique et particulièrement du gouvernement de la justice. Enfin, en investissant de telle manière la sphère civile de l’entraide, l’État chinois s’allie des citoyens un à un, sur la base du mérite, tandis que du côté des sauveteurs en recherche de reconnaissance émerge un enjeu, celui de « peupler le monde de gens biens » au sein d’une époque où se recomposent les repères de l’identification d’autrui et de la signification à apporter à ses actes.