Présentation de l’éditeur
Particulièrement attentatoire à la dignité de l’homme, la traite des êtres humains fait l’objet d’une prohibition récente et peu affermie en Afrique. Bien qu’elle soit maintenue comme une « illégalité internationale combattue », sa réalité factuelle et juridique confronte le droit international à la complexité des situations régionales.
La lutte contre l’esclavage est saisie dans la pluralité de ses réalités et pratiques diffuses à travers les trafics et toutes les formes d’exploitation apparentées ayant pour objet des êtres humains, hommes, femmes et enfants. Scrutées au prisme de la doctrine du droit international « africain », ces formes d’exploitations sont analysées d’une part suivant leurs manifestations notamment le tourisme sexuel, la prostitution pour autrui, la traite des enfants al majiri, l’esclavage sexuel des femmes et des jeunes filles en contexte de conflit armé ; et d’autre part, suivant leur régime de répression et de résorption du fait de la qualification du phénomène de la traite des êtres humains de crime transnational et de violation des droits de la personne.
Kourra Félicité Owona Mfegue est maître de conférences à l’Université de Yaoundé II (Institut des relations internationales du Cameroun), avocate aux barreaux de Paris (France) et du Cameroun. Elle est également titulaire d’un doctorat en droit public obtenu en 2013 à l’Université Paris X Nanterre et membre du Centre européen de droit international (CEDIN) et de l’Académie africaine de la pratique du droit international. Experte électorale pour le compte de l’Organisation des Nations unies, l’Union africaine, l’Organisation internationale de la francophonie et arbitre à la Chambre nationale du comité olympique sportif (CNOSC).
Alain Didier Olinga est professeur titulaire de droit public à l’IRIC/Université de Yaoundé II, chef du département de droit international, coordonnateur par intérim de l’Unité de formation doctorale et titulaire de la chaire OMC de l’IRIC. Conseiller technique du ministre de la Défense, il est depuis juillet 2023 membre de la Commission de l’Union africaine sur le droit international.