Présentation de l’éditeur
L’humanité entière partage-t-elle un noyau commun de normes et de valeurs morales ? Le relativisme moral répond par la négative. Les peuples se distinguent par leurs coutumes et jugements de valeur. Ainsi, la culture serait la seule source de moralité et l’universalisme moral serait un leurre.
Des questions épineuses découlent de la position relativiste. Peut-on exiger le respect des droits de l’homme de personnes issues de cultures communautaires ou patriarcales ? La condamnation morale des punitions cruelles infligées pour adultère ou pour apostasie n’est-elle qu’une expression de l’impérialisme culturel occidental ? De quel droit jugeons-nous certaines pratiques « barbares » ?
Steven Lukes examine la validité des arguments en faveur du relativisme moral. Il présente au lecteur les concepts et les résultats de recherche qui caractérisent ce débat tant en philosophie qu’en anthropologie et autres sciences sociales. Selon lui, si les valeurs et les normes sont ancrées dans la culture, elles ne sont pas pour autant à l’abri de la critique. En effet, les raisons invoquées pour justifier une conduite peuvent être examinées rationnellement.
Traduit de l'anglais par Alice el-Wakil
Steven Lukes est professeur de sociologie à l'Université de New York.