Présentation de l’éditeur
À une époque où les firmes multinationales sont perçues comme une menace pour la démocratie et où nombreux sont ceux qui appellent à une réforme de leur gouvernance pour les rendre socialement et écologiquement responsables, revenir sur les liens entre le monde des affaires et l'émergence de la démocratie représentative moderne se révèle nécessaire.
En dépit d'expressions et métaphores explicites comme l'idée d'un gouvernement « en trust » dans la pensée anglo-saxonne ou la métaphore du citoyen-actionnaire chez le grand constitutionnaliste de la Révolution française, Emmanuel Sieyès, l'historiographie politique et constitutionnelle a jusqu'alors trop souvent négligé ce lien.
En croisant histoire des idées, études des transferts culturels et histoire du droit commercial et de l'entreprise, l'auteur comble cette lacune en mettant en lumière l'importance des idées et pratiques commerciales et financières dans la pensée politique des fondateurs de nos républiques modernes de la fin du XVIIe siècle à la Révolution française.
Loin de l'opposition contemporaine entre démocratie et grande entreprise, cette étude montre que nos conceptions modernes du constitutionnalisme et du gouvernement représentatif doivent beaucoup à la gouvernance d'entreprise et au droit commercial du siècle des révolutions.
Docteur en science politique de l'IEP de Paris et de l'Université de Lausanne, Henri-Pierre Mottironi est chercheur à l'Université de Neuchâtel à l'Institut d'histoire. Ses travaux croisent histoire de la pensée politique, de la gouvernance d'entreprise et du droit commercial, aux XVIIIe et XIXe siècles.