Présentation de l'éditeur
En 2018, l'administration pénitentiaire met fin à la convention qui la liait au Genepi, une association qui intervient depuis plus de quarante ans auprès des personnes incarcérées, entraînant la suspension de ses subventions et la restriction de son accès aux prisons. Pour justifier ces sanctions, l'État avance les positions critiques du Genepi à l'égard du fonctionnement du système pénitentiaire. Comme le Genepi, les associations sont régulièrement confrontées à des restrictions, qui peuvent prendre la forme de procès-bâillons, de harcèlement administratif, d'attaques réputationnelles, d'entraves matérielles, etc. Ces attaques contre la liberté d'association, censément protégée en France depuis la loi de 1901, sont souvent menées à bas bruit et posent la question de la reconnaissance et du respect par les autorités publiques de la liberté d'action et de critique des associations.
Afin d'appréhender précisément le phénomène, Jean-Baptiste Jobard remonte plus d'un siècle en arrière, au moment d'ébullition citoyenne que constitue la Révolution française. L'histoire de l'action associative débute en effet de manière singulière par son interdiction pure et simple en 1791. L'auteur décrit les changements opérés à travers le temps dans la manière de considérer le monde associatif afin d'expliquer les variations du niveau contrôle et d'entrave de sa liberté d'action.
Son ouvrage constitue en fin de compte un vibrant plaidoyer en faveur d'une effervescence associative qui vienne servir le progrès social et lutter contre la catastrophe écologique.
Jean-Baptiste Jobard est coordinateur du Collectif des associations citoyennes et compte parmi les membres fondateurs de l'Observatoire des libertés associatives.