Présentation éditeur
Quel regard portent les juristes sur eux-mêmes ? Premier constat : tous les juristes ne se voient pas de la même façon et n’envisagent pas uniformément leur activité. Deuxième constat: le plus grand nombre d’entre eux ignore, voire refuse, la qualité d’intellectuel qui le porterait à s’inscrire très franchement dans l’espace social pour sortir de l’espace technique auquel il se cantonne. À partir des éléments qui font la condition et le métier de juriste aujourd’hui, et singulièrement de ceux de l'universitaire, cet ouvrage est à la frontière entre l’interrogation épistémologique et l’interrogation « de classe ». Il constate que le juriste n’exerce sa fonction critique que de manière clandestine, pire, dans l’indifférence générale parfois, quand il ne provoque pas quelques amusements. Le juriste doit cesser de se comporter en complice du pouvoir parce que son objet est précisément le pouvoir, une part du pouvoir, celle qui s’exerce à travers les normes. La qualité du juriste est d'évaluer, dévoiler, alerter, contester ; celle du « grand » est de le faire mieux que les autres.
Auteure
Lauréline Fontaine est agrégée de droit public et professeure de droit public à l'Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III.