Presentation
On September 12, 2025, the Kislak Center for Special Collections, Rare Books and Manuscripts will host a day-long symposium commemorating Elizabeth (Peggy) A. R. Brown’s extraordinary legacy in the field of Medieval Studies. The event will also mark the official launch of the Elizabeth A. R. Brown Medieval Historians’ archive, a new initiative at Penn Libraries to collect the professional papers of scholars of the Middle Ages and of associated professional organizations. The goal of the symposium is to honor Peggy’s legacy and gift by celebrating research on her area of specialty, namely Medieval France.
The symposium will consist of three panels of short papers devoted to subjects featured in Peggy’s work: source and archive; politics and kingship; and liturgy and sacred image.
The day will also include an introduction to the research possibilities and historical interest of the medievalists' archive at Penn, presented by the Elizabeth A.R. Brown Archivist, an endowed position in the Kislak Center for Special Collections, Rare Books and Manuscripts. The day will conclude with reminiscences by friends, students, and mentees, and a reception for all attendees.
Co-organized by Nicholas Herman (Schoenberg Institute for Manuscript Studies) and Ada Kuskowski (Department of History). Closing reception generously sponsored by the New York Medieval Society.
Program
9h30 : Café d’accueil
10h00 : Mot de bienvenue et introduction
Brigitte Weinsteiger, Penn Libraries, Université de Pennsylvanie
Sean Quimby, Penn Libraries, Université de Pennsylvanie
Nicholas Herman, Institut Schoenberg pour l’étude des manuscrits, Penn Libraries, Université de Pennsylvanie
Ada Kuskowski, Histoire, Université de Pennsylvanie
Sources et archives
Modératrice : Sarah M. Guérin, Histoire de l’art, Université de Pennsylvanie
10h15 : Penser à Marguerite Porete avec Peggy Brown
Renate Blumenfeld-Kosinski, française et italienne, Université de Pittsburgh
Dans mes brèves remarques, je tenterai de reconstituer de nombreuses années de discussions avec Peggy Brown au sujet de Margaret Porete, centrées sur les questions de son existence même, de ses origines, du procès et de ses documents, de son exécution, des récits de divers chroniqueurs, de la nature et de l’au-delà du Miroir des âmes simples, et de l’identité de Margaret avec la Marie de Valenciennes mentionnée par Jean Gerson. Au fil des ans, dans les cafés parisiens et new-yorkais, ainsi que lors de longues conversations téléphoniques, nous avons joué différents scénarios qui auraient du sens, compte tenu du manque souvent de preuves. J’espère mettre en lumière, à travers cet exemple, toutes les qualités qui ont fait de Peggy une érudite et un être humain extraordinaire.
Titre à déterminer
Julien Théry, Histoire, Université Lyon (en ligne)
Peggy, Saint-Denis, Charlemagne et le Pseudo-Turpin
M. Alison Stones, Histoire de l’art et architecture, Université de Pittsburgh (en ligne)
Ma première rencontre avec Peggy a eu lieu en relation avec (bien sûr) l’abbaye de Saint-Denis. Nous étions intéressés à trouver un historien pour écrire sur la réception en France des légendes de la campagne de Charlemagne en Espagne, et Peggy était le choix évident. Cette connexion a conduit à une amitié chaleureuse avec Peggy et Ralph et à une gamme enrichissante d’échanges sur la France médiévale, les Capétiens, les personnages politiques et royaux, et bien plus encore.
Peggy Brown : La liberté d’un historien
Pierre-Anne Forcadet, Histoire du droit et des institutions, Université d’Orléans
La « liberté » semble être l’une des nombreuses façons de caractériser la carrière de Peggy Brown. C’est le genre de liberté qui est, bien sûr, précédée d’un talent remarquable, d’une solide éthique de travail et d’une profonde érudition. C’est la liberté d’être un éminent médiéviste, spécialiste de la monarchie et du pouvoir, tout en ayant la flexibilité d’explorer des périodes ultérieures et des sujets variés si nécessaire. C’est la liberté d’accéder et d’utiliser un large éventail de documents et d’archives, et de publier de nombreux textes qui facilitent la lecture et la compréhension pour les autres. C’est aussi la liberté (et la gentillesse) évidentes dans la plupart de ses interactions sociales et professionnelles. En fin de compte, c’est la liberté pour les recherches futures rendue possible grâce à ses généreux dons. Le Moyen Âge a été une période de plus grande liberté que ce que l’on pense habituellement, et c’est ce sur quoi je travaille actuellement.
11h45 : Présentation des archives Elizabeth A. R. Brown
Meg Phillips, première archiviste Elizabeth A. R. Brown, Université de Pennsylvanie
12h15 : Pause déjeuner
Royauté et politique
Modératrice : Brigitte Bedos-Rezak, Histoire, Université de New York
13h30 : L’invasion oubliée : l’expédition anglaise de Louis de France (1215-1217) dans son contexte européen
Frédérique Lachaud, Histoire, Sorbonne Université (en ligne)
L’un des nombreux axes de recherche explorés par Peggy Brown est la question de la culture politique à la cour de Philippe Auguste (« La notion de la légitimité et la prophétie à la cour de Philippe Auguste », 1982). L’approche sensible de Peggy a profondément inspiré le projet international « L’invasion oubliée : l’expédition anglaise de Louis de France (1215-1217) dans son contexte européen ». L’objectif de ce projet est de jeter un regard neuf sur la tentative de Louis, fils de Philippe Auguste, d’obtenir le trône d’Angleterre qui lui avait été offert par certains des barons qui s’étaient rebellés contre le roi Jean. La présentation présentera le projet et ses principales réalisations.
Qu’est-ce qui ne va pas avec Pierre Flute ?
Xavier Hélary, Histoire, Sorbonne Université, École pratique des Hautes études
Généralement reconnu comme le principal conseiller de Philippe le Bel dans les années 1290, Pierre Flote reste peu connu. Petrus de Flota, vir astutus et potens in consilio regis, comme le décrit l’auteur des Annales Gandenses, tandis que le pape Boniface VIII le voyait comme : « c’est Achitopel, c’est le diable ou cet homme inspiré par le diable que Dieu a déjà puni en partie, borgne de corps, aveugle d’âme, ce Pierre Flote, cet homme plein d’amertume et de fiel, qui mérite d’être réputé hérétique et d’être condamné comme tel. » Si les contemporains savaient qui était Pierre Flote, nous sommes laissés dans l’ignorance. Était-il originaire du Dauphiné ou d’Auvergne ? Comment est-il entré au service du roi de France ? Quel était son réseau ? Quel rôle a-t-il joué dans l’élaboration de la politique de Philippe le Bel ? En février 2024, un atelier sur Pierre Flote s’est tenu à Paris ; Peggy y a assisté en ligne. Cette contribution est un hommage à son travail.
Le roi et son lit : l’influence d’Elizabeth A. R. Brown sur l’étude de l’autorité judiciaire et législative
William Chester Jordan, Histoire, Université de Princeton
L’objectif de cet article est de décrire l’approche adoptée par Elizabeth Brown dans l’étude qu’elle a co-écrite avec Richard Famiglietti sur l’institution connue au début de la période moderne sous le nom de Lit de justice. Je décris le problème tel qu’elle l’a posé, ses principales hypothèses et ses critiques de l’historiographie existante. Je mets également en lumière les réponses de divers érudits à son exploit.
Le curieux cas de la liberté et de l’esclavage dans le Languedoc capétien tardif et au-delà
Daniel Smail, Histoire, Université Harvard
Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, un « vent de liberté », comme l’a dit Mireille Mousnier, a balayé la région toulousaine du Languedoc, laissant des traces de son passage dans les chartes de la région. Comme l’historiographie du phénomène l’a amplement démontré, le mouvement en faveur de la liberté visait les servitudes arbitraires et injustes imposées par les seigneurs aux serfs, aux paysans et aux citadins. La liberté avait deux objectifs. Tout d’abord, les servitudes faisaient partie d’une économie politique qui enrichissait les seigneurs et les châtelains. Le fait de libérer les particuliers et les corporations des paiements serviles contribue à miner le pouvoir seigneurial. Deuxièmement, la liberté offerte n’était pas gratuite. Les individus et les entreprises ont dû payer pour être libérés de leurs servitudes. Pour la fin des rois capétiens et les premiers rois valois, comme l’a noté Peggy Brown, la vente de la liberté de la servitude était une technique éprouvée pour collecter de l’argent.
Cette histoire est bien connue. Ce qui s’est passé par la suite est moins connu. Aux XIVe et XVe siècles, Toulouse est connue comme un refuge pour les personnes fuyant leur esclavage dans la couronne d’Aragon. Dans une curieuse tournure, la « liberté » autrefois accordée aux paysans et aux serfs a été convertie en une « liberté » accordée à tous les esclaves arrivant à Toulouse, alors que la ville cherchait à justifier sa position face aux demandes insistantes de retour des esclaves faites par les Aragonais. La fiction de Toulouse en tant que terre de liberté s’est ensuite approfondie au début de l’ère moderne, formant une planche essentielle du « principe du sol libre » qui a émergé en France vers 1600 et a ensuite jeté une ombre sur l’historiographie française sur l’esclavage.
15h00 : Pause-café
Liturgie et image sacrée
Modératrice : Mary Channen Caldwell (Musique, Université de Pennsylvanie)
15h30 : Revisiter le culte de saint Louis à l’abbaye de Saint-Denis
Cecilia (« Pippin ») Gaposchkin, Histoire, Collège Dartmouth
Elizabeth A. R. Brown a été la pionnière de l’étude du culte de Louis IX au monastère de Saint-Denis dans deux articles fondateurs : « Philippe Le Bel et les restes de saint Louis » de 1980 et « Les chapelles et le culte de saint Louis à Saint-Denis » de 1984, et elle a continué à travailler sur des questions connexes, publiant une mise à jour de son article de 1980 sur la relique de la tête de Louis en 2020. Je me suis appuyé sur ces articles (et sur Peggy elle-même) dans ma thèse sur le culte de Louis, qui, en un chapitre, examinait la liturgie qui était utilisée à Saint-Denis pour célébrer la fête de Louis IX après sa canonisation en 1297. J’ai récemment découvert de nouveaux témoignages du culte liturgique tel qu’il était célébré à Saint-Denis. Cet article présentera ces preuves, expliquera leur relation à la fois avec l’histoire connue de la liturgie et les procédures de canonisation qui ont eu lieu à Saint-Denis en 1282-1283, et intégrera ces nouvelles preuves dans notre compréhension plus large de l’histoire du culte de Louis à Saint-Denis dont Peggy a été la pionnière.
Un livre de prières fait pour et par des moniales cisterciennes
Susan Boynton, Musique, Université Columbia
Dans des études telles que « 'Laver de ses peies une pecheresse royale' : Psalm Collects in an Early Fourteenth-Century Devotional Book » (2007), Elizabeth AR Brown a démontré comment l’étude attentive d’un livre de prières peut approfondir notre compréhension de l’observance religieuse d’un individu dans un contexte historique, et également jeter un nouvel éclairage sur le manuscrit et les textes qu’il transmet. Je présenterai quelques-uns des textes rituels et dévotionnels rassemblés dans un livre de prières du début du XVIe siècle provenant d’une communauté de moniales cisterciennes du diocèse d’Angers. Écrit sur papier par plusieurs mains différentes, le petit volume comprend un large éventail de dévotions, y compris les prières de psalmodie carolingiennes trouvées dans les psautiers des XIe et XIIe siècles, le rituel funéraire monastique cistercien et de nombreuses prières et offices votifs généralement transmis dans les livres d’heures, ainsi que des ajouts ultérieurs intrigants. Bien que ces divers éléments soient apparus à divers moments au cours des siècles, leur juxtaposition délibérée est un témoignage éloquent des besoins et des expériences de ses utilisateurs.
Moncel – au commencement : centrer le culte de saint Louis aux marges de Paris
Anne E. Lester, Histoire, Université Johns Hopkins
Un an après la canonisation de son grand-père, Louis IX, Philippe le Bel entame le processus de fondation d’un nouveau couvent franciscain, Saint-Jean-Baptiste de Moncel. Moncel formera un couple avec le couvent dominicain de Poissy, que Philippe initie en 1296. Peggy a écrit sur les deux institutions, mais surtout sur la fondation de Poissy et les legs pour Louis que Jeanne de Navarre a établis à travers ses testaments. Dans mes brèves remarques, j’examine de près les débuts de Moncel, sa situation juste à l’est de Pont-Sainte-Maxence sur les rives de l’Oise et à deux kilomètres du hameau de Pontpoint, à proximité de la résidence royale de Fécamp et près de la forêt d’Halette, l’un des lieux de chasse préférés de Philippe IV. Comme Peggy le savait certainement, le domaine de Moncel avait été la résidence de Philippe de Beaumanoir, sénéchal et bailli, et auteur des Coutumes de Beauvaisis, écrites pour ou sous le patronage du comte Robert de Clermont, le plus jeune fils de Louis IX. Cet article offre l’occasion de reprendre les fils d’une conversation avec Peggy et de revenir à une série de questions qu’elle s’était longtemps engagée. J’explorerai brièvement et de manière stratifiée les liens qui unissent ces hommes, les femmes dans leurs vies et la fondation de Moncel. L’un des objectifs communs était le modèle du roi saint. Et pourtant, même ce souvenir, lorsqu’il est replacé dans son contexte ici et, comme Peggy l’a noté, était lui-même une chose contestée et ouvert à la réinterprétation. Je terminerai en proposant une lecture des sources les plus anciennes liées à Moncel, en particulier, la Vie de Saint Louis de Guillaume de Saint-Pathus, que je suggère comme un exemple de comportement saint et un livre rituel pour l’accomplissement de certaines liturgies à l’imitation du roi béni.
Assiste Rectorem Caeli Stantem in Cruce : Le Crucifix dans un sermon pour la croisade contre Pierre d’Aragon
Sara Lipton, Histoire, Université Stony Brook
Cet article offre une lecture attentive d’un sermon non publié prêché à Paris vers 1283-84. Le sermon est un hybride assez inhabituel, combinant une série de moralisations sur la Transfiguration avec une méditation très visuelle sur le crucifix. En cours de route, le prédicateur insère, presque après coup, des condamnations de Pierre III d’Aragon et appelle des volontaires pour se joindre à la croisade de Philippe III le Hardi contre les Aragonais. Comme je l’ai fait tant de fois au cours de ma carrière, dans ma tentative de démêler les fils politiques, militaires, ecclésiastiques, matériels et spirituels tissés dans ce texte étrange, je me suis tourné vers Peggy Brown pour obtenir des conseils. Bien qu’elle subisse des traitements médicaux difficiles à l’époque, elle a répondu avec la générosité qui la caractérise, me mettant en contact avec un expert français de premier plan sur l’expédition aragonaise et offrant une foule de références bibliographiques utiles (et parfois déroutantes, car composées uniquement de prénoms). Dans cet article, je partage mes réflexions sur le sermon, en considérant son cadre liturgique et en examinant les liens rhétoriques et conceptuels qu’il construit entre la Transfiguration, le crucifix et la croisade. Je suggérerai que le sermon met en lumière l’attitude ambivalente des laïcs et du clergé à l’égard des projets controversés connus sous le nom de croisades politiques.
17h00 : Réminiscences
Bonnie Wheeler, anglaise, Université méthodiste du Sud
Rowan Dorin, Histoire, Université de Stanford
Sean L. Field, Histoire, Université du Vermont
Sara McDougall, Histoire, John Jay College/CUNY Graduate Center
Paul Freedman, Histoire, Université Yale
Lauren Mancia, Histoire, Brooklyn College
17h30 : Réception de clôture - généreusement parrainée par la New York Medieval Society (https://nymedieval.org/)
19h00 : Fin
Ouvert au public
Inscription en présentiel ou en distanciel : https://libcal.library.upenn.edu/calendar/kislak/making-medieval-archive
Symposium organisé par Pennlibraries, University of Pennsylvannia sous la direction scientifique de Nicholas Herman, Institut Schoenberg pour l’étude des manuscrits et Ada Kuskowski, Département d’histoire