Coll. Droit & littérature, 240 pages
ISBN : 978-2-84934-236-7
Présentation de l'éditeur
Louis Aragon tenait tout admirateur d'Anatole France pour un être dégradé... Bigre ! le présent livre serait-il celui d'un aréopage avili ? Assurément non. Au demeurant, nul besoin d'admirer Anatole France pour en tirer profit. L'éternel oublié des lettres françaises mérite sans cesse d'être redécouvert. Le juriste, lui, y puisera à tout le moins d'utiles leçons de droit. Si France ne prisait pas beaucoup le droit, auquel il ne croyait guère, ses doutes s'avèrent justement revigorants. Désabusé, l'auteur dénonce les faux semblants des constructions juridiques. Il entend révéler l'envers du décor : derrière les lois, la force ; derrière les juges, la servilité ; derrière la propriété, les rapines ; derrière l'ordre public, la violence organisée, etc. Non sans une part de systématisme, il prétend donner une leçon de lucidité, sondant les failles d'un édifice construit par et pour les possédants. Il dispense surtout une leçon de courage. Qu'il faille se méfier du discours juridique ne condamne en effet personne à le subir. Bien au contraire : si le Droit n'est qu'une représentation, s'il n'est pas figé dans une essence qu'il conviendrait seulement de connaître, s'il est objet de lutte, alors il faut agir pour faire bouger les lignes. Le savant fait place au politique. Anatole France, c'est aussi, c'est surtout cela : un intellectuel engagé. Chacune des contributions rassemblées dans ce volume le montre à sa manière.
Agrégé des Facultés de droit, Nicolas Dissaux est professeur à l'Université Lille 2. Membre du Centre Droits et perspectives du droit (CRDP, EA n° 4487, Lille 2), dans l'équipe « René Demogue ». Il y anime depuis 2016 un cycle de séminaires consacrés aux rapports qu'entretiennent Droit et Littérature.