Présentation
Les relations internationales sont agitées plus que jamais. La lutte pour l'appropriation des ressources extractives (Minerais, Pétrole, Gaz) reste une des causes principales des guerres civiles et des conflits les plus violents de la planète. En effet, la consommation de l'énergie étant en perpétuelle hausse, il est devenu primordial d'avoir la maitrise de ses facteurs de production. Il en découle que l'industrie extractive est un enjeu géopolitique majeur et subit de plein fouet les fluctuations de l'économie internationale. Parallèlement, l'essor des exigences du développement durable est également une donnée à prendre en compte dans le cadre de l'exploitation extractive.
La transition écologique mondiale actualise le syndrome hollandais et augmente les risques de conflit dont souffrent les populations locales car elle fait des « terres rares » la ressource qui permet le déploiement des énergies renouvelables partout dans le monde.
L'environnement juridique des activités liées aux hydrocarbures et aux mines est ainsi considérablement modifié par ces évolutions économiques, écologiques, géopolitiques.
Le droit appréhendait traditionnellement les activités extractives sous le prisme d'un contrat d'Etat entre un investisseur étranger et un Etat hôte, dont la résolution des litiges était confiée aux arbitres. Ce cadre juridique et juridictionnel est bousculé de toutes parts : un nouveau contentieux délictuel apparaît entre investisseurs étrangers et populations et / ou entre Etat hôte et ces populations. Il s'ensuit que la compétence des arbitres est concurrencée par celle des juridictions nationales et des cours régionales en charge de la protection des droits de l'homme.
A la différence de l'arbitre qui n'est rattaché à aucun ordre juridique, les juridictions nationales et régionales disent le droit d'après des règles qui leur laissent une moindre marge de manœuvre. De plus, les législateurs nationaux et internationaux et les bailleurs de fonds introduisent de plus en plus des obligations environnementales et sociétales qui pèsent sur les contractants des conventions pétrolières et minières. Ces nouvelles règles donnent des droits nouveaux aux populations locales ou à des nouvelles institutions, dans l'attribution, l'exécution ou la fin du contrat. Dans ces conditions, est-il encore possible de soutenir que la lex extractiva est le produit de l'accord des contractants et des usages tel qu'interprété par l'arbitre ?
De nouvelles règles et acteurs n'apparaissent-ils pas ? Bref, quels caractères revêt désormais la lex extractiva ? Quelle définition pourrait alors être esquissée de la lex extractiva ?
Répondre à ces questions nécessite un examen exhaustif de la lex extractiva à travers son élaboration, son contenu et son application juridictionnelle.
Programme
09.30 : Exposé introductif : La notion de lex extractiva
Pr Gilles Lhuilier, Président de la Société internationale de Droit Extractif (SIDE), Paris
Session 1 - L'élaboration de la lex extractiva
Modérateur : Pr Mauro Rubino-Sammartano, Associé Lawfed Studio Legale E Tributario Brsa, Milan
09.45 : Lex extractiva et pratiques contractuelles
Simon Cudennec, Norton RoseFullbright LLP, Paris
10.05 : Lex extractiva et jurisprudence arbitrale
Elizabeth Oger-Gross, White & Case, Paris
10.25 : Lex extractiva et communauté extractive
Dr Achille Ngwanza, Secrétaire général de la SIDE, Membre de la Cour de la CCI, Paris
10.45 : La contribution de la CCI à l'élaboration des usages de l'industrie extractive
Constance Castres Saint Martin, Conseiller adjoint de la Cour de la CCI, Paris
11.05 : Débats avec la salle
11h30 : Pause-café
Session 2 : Le contenu de la lex extractiva
Table ronde 1 - Les rapports contractuels
Modérateur : Laurent Jaeger, King & Spalding, Paris
11.45 : L'obligation de coopération
Elie Kleiman, Jones Day, Paris
12.05 : La force majeure
Martial Akakpo, Martial Akakpo & Associés
Société d'avocats, Membre de la Cour de la CCI, Lomé
12.25 : La réparation du dommage
Yves Derains, Derains & Gharavi international, Paris
12.45 : Débats avec la salle
13.00 : Pause Déjeuner
Table ronde 2 - Les rapports extracontractuels
Modérateur : Mamadou Ismaïla Konate, Jurifis Consult, Paris, Ancien Ministre de la Justice du Mali
14.30 : L'obligation de vigilance dans l'exploitation des ressources extractives
Pr Béatrice Parance, Université Paris 8, Paris
14.50 : La transparence dans l'exploitation des ressources extractives
Dr Abdul-Karim Camara Kabele, Coordonnateur African Mining Legislation Atlas, Facilité Africaine de Soutien Juridique -BAD, Abidjan
15.10 : L'obligation d'exploitation durable des ressources extractives
Pr Christophe Krolik, Université de Laval, Laval
15.30 : Débats avec la salle
15.55 : Pause-café
Session 3 - L'application de la lex extractiva
Modérateur : Bernard Hanotiau, Hanotiau & Van Den Berg, Bruxelles
16.10 : L'arbitre et la lex extractiva
Philippe Pinsolle, Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan LLP, Genève
16.30 : Le juge étatique et la lex extractiva
Pr Julian Cardenas, Energy Law Scholar a the Energy Law Center, Université de Houston, Houston
16.50 : Le juge international et la lex extractiva
Pr Arnaud de Nanteuil, Université Paris Est Créteil, Paris
17.10 : Débats avec la salle
17.35 : Rapport de synthèse
Pr Jean-Michel Jacquet, Professeur honoraire de l'Institut des hautes études de Genève, Genève
18.00 : Cocktail de clôture
Inscription obligatoire
Colloque organisé sous la direction scientifique de Gilles Lhuilier & Achille Ngwanza