vendredi12mai2017
09:0016:00
Paroisses et pouvoir civil au travers des siècles : je t'aime moi non plus ?

Colloque

Paroisses et pouvoir civil au travers des siècles : je t'aime moi non plus ?


Présentation

 

Fréquemment la presse se fait l'écho de tensions, voire de différends, entre fabriques d'église et autorités communales. Pèse, bien entendu, sur cette problématique le vieillissement des édifices cultuels dont les coûts d'entretien et de rénovation suscitent parfois des réticences, surtout au vu du recul de la pratique religieuse, de la multiculturalité et de la laïcisation croissantes de nos sociétés depuis le début du XIXe siècle. Mais au-delà, surgit la question – éminemment politique – du rapport entre la sphère ecclésiastique et la sphère civile.

Pour l'historien reste une question fondamentale : comment en est-on arrivé là ? En d'autres termes, quels furent sous l'Ancien Régime – car tout part de là – les rapports entre la paroisse d'un côté et les autorités civiles de l'autre ? Ou, plus fondamentalement, doit-on parler de côtés ?

En préalable, il convient d'envisager la définition même d'institutions paroissiales. Ou, pour le dire autrement, quelles institutions s'intègrent-elles dans la paroisse ? Ce qu'il est convenu d'appeler l'église ou la fabrique, cela va de soi. Les chapelles et confréries installées dans la paroisse ou – et c'est déjà une nuance essentielle – dans un lieu de culte extérieur. Qu'en est-il également des écoles ainsi que des tables des pauvres ou tables du Saint-Esprit ? Des évolutions peuvent-elles être notées en cette matière, ce qui sous-tend une question fondamentale : celle des origines.

Cela pose la question de la gestion de ces institutions. Par qui cette gestion est-elle assurée ? On pense bien entendu à peser les rôles respectifs du curé et des autorités civiles, mais également aux administrateurs paroissiaux, aux marguilliers. Qui sont-ils, d'où sont-ils issus, par qui et comment sont-ils désignés ? La question vaut également pour le personnel au service de ces différentes composantes : qui pose le choix des receveurs, mambours, maîtres d'école ? En corolaire le contrôle de ces personnes et de leurs activités – pensons notamment à la comptabilité – au niveau local peut s'avérer révélateur des interactions de pouvoirs.

Ce contrôle peut être envisagé également à un autre échelon, extérieur à la paroisse, celui des autorités supérieures. On connaît ici les interventions en ce sens lors des visites pastorales. Mais en est-il d'autres ? La mission du clergé dépend-elle uniquement des instances diocésaines ou doit-il répondre à d'autres autorités ? Par ailleurs, qui intervient lorsqu'il s'agit de produire une norme de fonctionnement ou de modifier des usages établis ? Existe-t-il une concurrence entre normes civile et ecclésiastique, pouvoirs civils et pouvoirs ecclésiastiques ?

L'établissement des fabriques en 1809 constitue une étape essentielle. Les rapports entre celles-ci et les autorités de tutelle, communales notamment, sont clairement définis par des textes légaux. Mais, sur le terrain, n'existe-t-il pas des zones floues, des sujets sensibles, sources potentielles de tensions ? Par ailleurs, ont-elles connu depuis leur création des évolutions sensibles et comment se situent-elles et sont-elles perçues de nos jours ?

Ces questions, on le voit, ne peuvent qu'être traitées dans une perspective chronologique élargie. L'Ancien Régime est loin en effet de présenter une situation uniforme. Demeure aussi la question fondamentale de l'héritage : dans quelle mesure les fabriques s'inscrivent-elles dans la continuité des structures d'Ancien Régime ? Et, plus fondamentalement, nos catégories actuelles vallent-elles pour les siècles passés ?

Ce projet est mené dans le cadre des activités du CHIREL de l'Université Saint-Louis.

Les actes seront publiés dans la collection des C@hiers du CRHIDI.

 

Programme

 

9h00 : Accueil des participants

9h15 : La charge des églises et des chapelles au diocèse de Liège après 1559
Christian Dury, Archives de l'Evêché de Liège

9h45 : Entre paroisses et commune : la « conduite de la charité » et la législation dans les Pays-Bas (XVIe – XVIIIe siècle)
Jean-Marie Cauchies, Université Saint-Louis – Bruxelles

10h15 : Pause

10h30 : Gérer les institutions paroissiales en Hainaut et Tournaisis, XVIe –XVIIIe siècle
Philippe Desmette, Université Saint-Louis – Bruxelles

11h00 : Fabriques d'église, tables du Saint-Esprit et échevins. Quelques exemples en Brabant wallon au XVIIIe siècle
André Tihon, Université Saint-Louis – Bruxelles

11h30 : Discussion

12h00 : Repas

14h00 : De la mambournie à la fabrique, la présence des laïcs dans la gestion matérielle des paroisses d'antan
Jean-François Van Caulaert, Licencié en histoire, membre associé du CRHIDI

14h30 : Fabriques d'église et pouvoir civil de la fin du XVIIIe à la fin du XXe siècle
Paul Wynants, Université de Namur

15h00 : Discussion

15h30 : Conclusions
Henry Maillard, Licencié en histoire, Secrétaire de la fabrique d'église de Soignies-Carrières

 

Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


Organisé par les Professeurs Philippe Desmette et André Thion de l'Université Saint-Louis – Bruxelles



Université Saint-Louis – Bruxelles
43 Bd. du Jardin Botanique
1000 Bruxelles, Belgique